Ce que je retiens de cette vidéo : "etre conscient de ses biais" Et j'étends ce concept a toute analyse que l'on peut faire du monde qui nous entoure. Merci pour ces vidéos instructives et agréables à écouter, c'était un plaisir de réentendre votre voix :).
En fait c'est hyper restrictif de parler de "biais". Ça voudrait dire qu'on est juste limité par rapport à un canon qui serait parfait du point de vue de l'analyse. Or, ça va plus loin que ça, ce n'est pas seulement qu'il nous manque quelque chose, mais aussi que l'on apporte quelque chose aux données. Perso, je préfère dire qu'il faut être conscient du fait que l'on situés (socio-historiquement), plus que de dire que l'on est biaisés
J'avais entendu une phrase que je trouve appropriée à associer avec ta vidéo "être objectif c'est assumer sa propre subjectivité". Super vidéo au passage, j'ai passé 40 minutes qui m'en ont paru 10!
En tant qu'étudiant (bientôt prof, j'espère) de philo, c'est vraiment du côté de l'histoire que j'ai trouvé les réflexions épistémologiques les plus intéressantes lors de mes études. C'est super intéressant d'entendre ton avis d'historien sur ces questions, merci !
Marrant, un thésard de philo que j'ai croisé le mois dernier, qui bosse en épistémologie, m'avait dis exactement la même chose... Comme quoi, c'est marrant de voir les ponts entre les sciences humaines :p
J'adore ! C'est clairement exposé avec en prime de nombreux exemples. Et le passage sur les archives : génial. PS : Merci de m'avoir fait découvrir Johann Chapoutot, les conférences qu'on peut trouver sur RUclips m'ont passionné. Dès la fin du confinement j'irai chez mon libraire commander certains de ses ouvrages.
Vous êtes en train de prendre le pas sur les vidéos tutorielles de guitare. Et avec tout le matos que je viens d'entrer c'est très embêtant ! 😁 Bravo c'est tout à fait passionnant, éclairant, humanisant.
Super intéressant comme d'habitude. J'ai vraiment ri quand vous avez raconté l'anecdote du réalisateur de Fantomas - maître verrier. Plus sérieusement, j'ai adoré l'explication du travail de l'historien : c'est bien simple, sans ce type d'exemples on ne peut pas comprendre d'où provient le savoir et comment on donne du sens à toutes ces données. La réflexion de la fin est essentielle. Bref, merci.
Mais quel homme !!! A chaque fois que j'aurai un débat sémantique sur la question de la neutralité en Histoire et la "Vérité" historique, je mettrai le lien vers ta vidéo !
Belle leçon pour tous les futurs historiens ! Je me suis revu 25 ans en arrière quand je me posais plusieurs des questions auxquelles tu apportes tes réponses et ta sensibilité ! Quand aux archives, je me souviens de ce mot de mon prof de moderne : « on n’arrive jamais les mains vides devant un carton d’archive ». Il avait tellement raison et je n’ai compris le sens de ces paroles que bien plus tard, bien après avoir rendu mon mémoire. J’aurais aimé comprendre avant, j’aurais sans doute eu une meilleure note 😅
J'aime bien la façon que vous avez de vous exprimer et la passion évidente qui vous anime. Sur la question de la neutralité en histoire, je pense qu'à partir d'une analyse partielle et partiale de l'histoire, avec un peu d'habileté et pas mal de mauvaise foi, on peut pratiquement tout dire et son contraire sur n'importe quel fait. Vous avez une grande qualité (au delà du fond qui me paraît excellant) c'est celle de douter, de vous poser des questions, d'essayer toujours de trouver « le juste milieu » et de nous mettre en garde sur le fait que vous pouvez vous tromper et évoluer. Bravo, à 30 ans ça démontre une sacré maturité ! Concernant Henri Guillemin (que j'ai écouté avec plaisir !) je partage votre analyse : parfois une vision trop partielle et partiale de l'histoire au service d'une certaine idéologie ? Personne n'est parfait ! Bonne continuation, j’attends (nous attendons) la suite avec impatience...
Comme toujours, je te trouve passionnant ! Les anecdotes de ton mémoire et de tes recherches sont super intéressantes, le propos est subtil, posé et réfléchi, j'adore ! Merci beaucoup !
Toujours super intéressant, comme d'habitude! J'attends chaque vidéo avec impatience, et je suis tellement content quand j'en vois une débarquer dans mon flux RUclips! Merci pour ton travail, hâte de pouvoir écouter la prochaine série sur la Restauration et la monarchie de Juillet! Même si je suis normalement plutôt attiré par l'Histoire des révolutions sociales, des luttes ouvrières ou des conflits internationaux... Disons que ça va parce que c'est toi ;) Et puis comme tu l'as dit, c'est une période assez méconnue! Bonne continuation en tout cas :)
non mais dis moi il est super cet épisode ! voila un sujet qui est très peu traité alors que les controverses en matière d'histoire prennent souvent leurs sources dans les "faits" et dans leurs interprétations
Les archives c'est passionnant, j'ai eu l'occasion d'y aller avec mon prof de contempo cette année, nous avons consulter les archives de la préfecture de l'Indre relatif aux étrangers étant passer dans le département (beaucoup essayaient de franchir la ligne de démarcation qui passait tous prêt ). Je me rappel d'une polonaise juive dont j'ai put reconstituer en parti le parcours à partir de ces archives, et constater avec soulagement qu'ils avaient perdus sa trace. PS : Nous sommes à peu près du même coin^^
Merci pour ces précisions ! Et merci pour le rappel sur les spécificités du métier d'historien notamment ce qui tourne autour du travail sur les sources.
18:45 Petit joueur ! Essaye voir "Moi j'étudie la possibilité de mettre en place des stratégies de maintenance des marquages routiers pour améliorer l'entretien des routes et améliorer la sécurité routière". J'ai rencontré des gens qui ne visualisé pas de suite ce qu'est un marquage routier ^^ (je partage ton sentiment et ton retour sur l'étude doctorale ;) )
Très bonne vidéo, qui s'écoute jusqu'au bout sans voir passer le temps ! Sur le temps passé aux tâches administratives (appels à projets, bourses et autres) je partage tout à fait, et je confirme que c'est pareil dans mon domaine (les mathématiques) où, comme en histoire, il n'y a pas d'application technologique ou autre à courte échéance... Malheureusement la recherche des financements absorbe une part non négligeable du temps disponible, c'est dommage et triste.
La Science et l'Hypothèse, chapitre 9 _Chaque siècle se moquait du précédent, l'accusant d'avoir généralisé trop vite et trop naïvement._ _Descartes avait pitié des Ioniens ; Descartes à son tour nous fait sourire ; sans aucun doute nos fils riront de nous quelque jour._ _Mais alors ne pouvons−nous aller tout de suite jusqu'au bout ?_ _N'est−ce pas le moyen d'échapper à ces railleries que nous prévoyons ? Ne pouvons−nous nous contenter de l'expérience toute nue ?_ _Non, cela est impossible ; ce serait méconnaître complètement le véritable caractère de la science. Le savant_ _doit ordonner ; on fait la science avec des faits comme une maison avec des pierres ; mais une accumulation de_ _faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison._
Super intéressant comme d'habitude, analytique et structuré, avec une pointe de politique, et une moralité en conclusion. J'ai bien aimé le passage sur la nécessité de faire des recherches dont l'utilité n'est pas flagrante au départ. La science progresse par sinuosité, et c'est incompatible avec un objectif de retour sur investissement à court terme. J'aimerais bien des exemples comme ça, de recherches historiques qui pouvaient sembler futiles ou incongrues, et qui se sont révélées très utiles plus tard.
Épouse moi ! Merci pour ce travail. Je viens de me faire quelques conf de Dumezil quelques jours avant ta vidéo, donc ça m'a parlé ce que tu as dit. Et comme je suis un élève assidu de tes leçon, je suis allé chercher la contradiction à la théorie développé par Dumezil, et je suis tombé sur les conférences de jaeghere. C'est dur, c'est très dur, faut s'accrocher pour écouter des horreurs pareilles.
WTF merci! J'ai beau ne pas partager, mais alors totalement, t'es opinions politiques je respecte avec une grande admiration ton recul et ton éthique intellectuelle! Merci beaucoup!
Willliam Thurston propose une définition des mathématiques que j'aime beaucoup et qui peut s'adapter pour définir les faits historiques. Ça donnerait une définition en 3 points : • L'Histoire inclut au moins les métamorphoses des civilisations humaines et leurs chronologies, • Les faits historiques sont ni plus ni moins que les faits auxquels s'intéressent les historien·ne·s (en tant qu'historien·ne·s), • Les historiens et historiennes sont ces êtres humains qui font progresser la compréhension que l'on a de l'Histoire. J'aime bien cette définition parce qu'elle lie définitivement les notions de « Histoire » et de « historien·ne·s » (ce n'est pas une définition circulaire contrairement à ce que j'avais cru la 1ère fois que je l'avais vue, mais plutôt une spirale). Je trouve intéressant aussi que, malgré ton hiatus pardonnable sur "la froide formule mathématique" ( :p ), on trouve des réflexions similaires à ce que j'ai compris de ce que tu racontes d'Antoines Prost. Parce que les maths, ça s'écrit aussi. Y'a même un théorème très important en logique, le théorème d'incomplétude de Gödel, qui se démontre en commençant par poser que "les maths, ça s'écrit". Bref, super vidéo, comme d'habitude. Merci. L'article de Willliam Thurston est là : arxiv.org/pdf/math/9404236.pdf
À ce sujet, je conseille à tous ceux qui sont intéressés par les réflexions sur l'histoire de lire Gérard Noiriel. Il nous explique très justement qu'il faut avoir conscience que l'histoire ce sont avant tout des récits, avec leurs biais mais il ne faut pas tomber dans le travers inverse à celui de la croyance dans la neutralité parfaite, à savoir le relativisme absolu où tous les récits se valent. Il y a des récits avec leurs interprétations biaisées mais on peut établir une hiérarchie entre ces récits historiques. Un fait n'est jamais un absolu : on n'aura jamais la certitude pure et parfaite que la bataille de Bouvines s'est bien déroulée un 27 juillet 1214, et ça ne sera jamais un absolu puisque les dates sont une construction sociale, les noms de lieux aussi, le concept même de bataille. Mais par l'étude critique de toutes les traces que nous avons du passé - traces que l'on appelle des documents - selon des méthodes rigoureuses que l'on a définies comme étant les plus efficaces pour reconstituer le passé, les historiens produisent des interprétations des documents qui mises bout à bout forment un récit. Et si l'on a des piles et des piles de documents de nature différentes, d'auteurs variés, qui mentionnent toutes un affrontement entre les troupes de Philippe Auguste et les troupes du Saint Empire, un dimanche 27 juillet 1214, alors le niveau d'interprétation par rapport aux documents est relativement limité et la communauté des historiens (entendue au sens large des historiens d'hier et d'aujourd'hui) établit la bataille de Bouvines comme un fait historique étayé par la documentation. Et la société l'accepte comme tel : personne n'était là, il n'y a pas eu de prise de vue de la bataille, mais au vu de tous les indices que le passé nous a laissé, il y a peu de place pour l'interprétation. Après, le cœur du travail de l'historien commence quand il doit déterminer si la bataille joue un rôle important dans le renforcement de la dynastie capétienne, dans quelle mesure. Sur ces questions, la documentation est souvent moins bavarde et donc la place laissée à l'interprétation est plus grande. Et comme la place de l'interprétation des documents est plus grande, les biais de chacun entrent plus en ligne de compte dans le récit historique et donc il y a des débats, avec des interprétations divergentes, et ce jusqu'à ce que de nouveaux documents viennent renforcer une thèse plutôt qu'une autre (voire fassent émerger une nouvelle interprétation qui supplantent les précédentes). Autre exemple que l'on peut prendre est celui de la grande famine en Ukraine en 1932-33 (qui est alors une des républiques soviétiques) : il y a une large partie de la communauté historienne qui s'accorde à dire qu'il y a bien eu une famine en Ukraine, il y a une majorité plus restreinte pour dire que cette famine est organisée par le pouvoir soviétique, et enfin le débat est toujours vif quant à savoir si l'on peut parler de génocide ukrainien. Tout ça pour dire qu'il y a une hiérarchie que l'on peut établir entre les récits historiques, fondée sur la vraisemblance des interprétations des documents. Et la vraisemblance d'une interprétation, d'un récit, est indiquée à chacun par sa capacité à s'appuyer sur une documentation, d'une part, et, d'autre part, par le consensus ou le débat qu'elle produit au sein de la communauté des historiens. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'intéresser à des interprétations divergentes, débattues, mais il faut avoir conscience qu'elles ne sont pas la vérité sur le passé mais des lectures, avec leurs biais, de ce que l'on sait du passé. Donc faisons tous attention, dans le débat public ou historique, à ne pas tomber dans le premier écueil qui consisterait à écouter celui-ci parce qu'il crit sur tous les toits qu'il ne fait qu'énoncer les faits, la vérité neutre et impartiale, ni à tomber dans le second écueil qui consisterait à penser que tous les récits se valent parce qu'ils sont tous des interprétations biaisées des documents du passé et que donc finalement celui-là qui nous explique que le site de la bataille d'Alésia est dans le Jura ne fait que proposer une interprétation tout aussi valable que celle qui est pourtant reconnue par tous les historiens et archéologues spécialistes du sujet. Ce travail pour renforcer l'esprit critique de tous ne doit pas qu'être celui des citoyens, mais aussi des historiens, qui parfois peuvent aussi tomber dans ces travers, et enfin celui de ceux qui organisent le débat public, les médias, qui encore trop souvent érigent en professionnels de l'histoire des gens qui ne le sont pas. D'ailleurs peut être pourrait on étendre cette question de la tension entre la neutralité impossible et le relativisme total au métier du journalisme. Voilà merci à ceux qui ont eu le courage de lire mes divagations, je conseille vraiment la lecture de Gérard Noiriel, Sur la Crise de l'histoire, qui a pas mal nourri ma réflexion pour ma part. Bonne journée à tous, et encore merci à Histony si jamais il passe devant ce commentaire, tu fais un travail d'intérêt public, toujours pertinent, juste et mesuré, continue !
J'aime beaucoup cette approche. Même si on devrait plutôt être d'accord sur pas mal de sujets d'opinion, il y a des fois où je ne suis pas du tout d'accord avec toi. D'une part, c'est pas si mal, car la contradiction pousse à remettre en cause ou affuter ses arguments. et d'autre part, j’admets en effet qu'il y ait cette subjectivité systématique dans le point de vue, et que subjectivité ne soit pas mauvaise foi ou malhonnêteté. Il faut juste un peu d'intelligence, au sens littéral du terme. En tous cas, ça pourrait être bien chiant tout ce que tu racontes ici, et pourtant ça l'est pas. Bravo!
Bjrs,tjrs instruisant pas négligeable je note la persistance,rémanence,l’insistance du mot intéressant combien de fois repeté;C intéressant.sautons sur l’âne;j’avais lu Will Durant nostre héritage oriental ça m’avait beaucoup plut.introuvable (trouvé dans une braderie).vous peut-être quelques mots (intéressant)a me dire sur ce disparu.mon diplôme de soudure ne m’aide guère à flotter dans les hautes sphères de l’intelligence merci de vostre compassion.happy hands.
Ah cool, un rayon de soleil dans ce confinement morose :p Super vidéo! Au fait as-tu une comme projet de faire une nouvelle longue série de vidéo (comme celle sur la révolution française)? SI oui tu peux nous donner des indices? ^^
Je crois que j'en avais déjà parlé, mais oui, j'ai un projet de série sur la Restauration et la Monarchie de Juillet. J'ai commencé à l'écrire, mais ça va encore prendre un peu de temps avant que vous voyiez les premiers épisodes, je le crains...
C'est d'une qualité inouïe ton travail vraiment.. Merci pour cet épisode ! (Nb: Vous m'aviez répondu il y a quelques semaines ou mois je ne sais plus) que vous planchiez sur le fait de rendre disponible sur les plateformes de podcasts votre travail, à quand pleaase?)
Hello. C'est bien de mettre un peu les pieds dans le plat afin de rappeler à chacun comment fonctionne la recherche, quels en sont les points positifs et quelles en sont les limites. Et dans ce domaine, l'humain est autant une force, un moteur qu'un facteur de limites. Il faut en être conscient quand on écoute parler les autres et surtout quand on s'écoute soi-même... Bref, j'ai trouvé l'exposé très intéressant et de très bonne qualité ; résultat, on voit pas passer les 45 minutes de la vidéo^^ Ciaooo
Salut Antoine, félicitations pour le cap des 50000 ! Tu ne l'as pas évoquée mais je suppose que tu as lu sur le sujet : l'école des Annales est née en réaction à l'école méthodique aussi appelée positiviste car en gros sa doctrine était de ne s'en tenir qu'aux faits historiques stricts sourcés, et les Annales ont révolutionné la science historique en ouvrant des perspectives bien plus larges... c'est bien ça ? :)
En effet ! Et d'ailleurs, à leur tour, les Annales ont été critiqués par d'autres qui ont ouvert de nouveaux terrains d'étude encore. Comme quoi c'est un travail infini !
@@Histony oui, d'ailleurs tu ne le dis pas explicitement mais l'idée est là : la recherche est un processus collectif, chacun apporte sa pierre à l'édifice (avec la "vérité" en horizon inatteignable) ! Merci encore pour tes vidéos
Sur la mise en récit de l'Histoire, Guillemin était très fort. C'est pour ça qu'à gauche on l'aime autant: sa narration efficace, son ton de conteur de légende et son récit alternatif avaient tout pour séduire, même à postériori. Là où l'Histoire ne peux jamais être complète, c'est d'une part du fait des ravages du temps qui brouille les pistes et détruit les preuves des évènements (et plus on recule dans le temps, pire c'est). D'autre part, c'est lié à nos limitations en tant qu'humains et en tant que société. Tu l'as assez bien dit, le temps est un flux constant qui ne pourrait se compartimenter si l'on devait être honnête: tout n'étant que le fruit que d'une chaîne ininterrompue de causalités, pour retracer ne serait-ce qu'un événement, on devrait refaire l'Histoire complète depuis le commencement et même avant, le tout en expliquant tout se qui se passe simultanément et qui pourrait avoir une influence même distante à l'extrême, sur l’événement à décrire. C'est tout bonnement impossible, aussi, on se doit de trancher et de définir arbitrairement où l'on situe telle période, quand un événement commence où se termine, quels étaient les facteurs déterminants de son avènement, etc. C'est là que la subjectivité entre en jeu, car selon ce que l'on a déterminé comme essentiel, et en fonction des éléments que l'on a à disposition (j'y inclus jusqu'au vécu de la personne qui essaye de faire de l'Histoire, et même son ADN (si si, ça peut jouer)), ce que l'on raconte n'a plus le même sens. En résumé, notre grande Histoire est une ligne continue que l'on s'efforce de découper en tranche, et l'on s'écharpe pour savoir à quel endroit et sous quel angle on le découpe, parce que l'on ne saurait s'en sortir autrement. Rien à voir, mais c'est ce qui m'amuse autant (et m'énerve en même temps), c'est lorsque j'entend certains se plaindre que l'on "mette tout dans des cases". Si on le fait, c'est parce que l'on est limités (plus ou moins selon les individus) dans notre capacité de compréhension, et parce que l'infinité des nuances ne nous ai pas accessible. Ce faisant, on a pas le choix, on range dans des boîtes, sous peine d'exploser. J'adorerais continuer sur cette digression, mais je ne crois pas apporter grand-chose de plus (même si je pourrais digresser des heures durant, d'où la présence d'un grand nombre de parenthèses dans mes écrits). Résumé de résumé, merci d'être là, Histony !
Vidéo très intéressante, merci ! 15:41 Je m'élève contre la soit-disant "froideur" d'une formule mathématique ! Que tu n'apprécies pas une œuvre c'est une chose, mais c'en est une autre de dire qu'elle laisse de glace ;) Et je trouve ta conclusion d'utilité publique...
Super vidéo, très intéressante :) Ce que tu as dit me fait penser aux débats actuels autour de Néron. Les détracteurs de Néron vont se baser sur les sources antiques notamment de Suétone et de Plutarque pour dire qu'il était fou etc. Néanmoins les admirateurs de Néron vont dire que ces auteurs étaient forcément biaisés car ils appartenaient à l'aristocratie qui a toujours voulu combattre Néron même quand il était empereur et que Néron a très durement touché. Les défenseurs de Néron vont dire que c'est comme si Jean Marie Lepen écrivait sur Mélenchon ou bien Robespierre. Bref il est difficile de démeler le vrai du faux, notamment savoir si Néron était populaire (il y a eu des faux Néron qui ont été très populaires). Bref dans le cas de Néron l'on aura forcement un parti pris de base qui va influencer notre rigueur même, puisque la méthode pour arriver à une analyse présuppose d'accepter des sources antiques et peu variées et qui sont à charge contre Néron. Il est donc difficile de faire le tri et d'être rigoureux. De plus, l'époque dans laquelle on vit permettra un regard différent sur le personnage et donc sur la méthode et sur la rigueur.
Un historien doit avoir la noblesse d'un sentiment personnel pour s'arrêter sur un choix ou d'un document pertinent qui sort de l'ordinaire afin de sortir des "ouî- dires ".et des idées reçus. Les trouvailles audacieuses peuvent remettre en question : la vérité ou le mensonge. Écrire l'histoire sur un sujet personnel doit avoir l'obligeance de garder l'humilité.
L'épistémologie devrait être systématiquement enseignée à tous, dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité. Par contre, les conséquences en seraient incommensurables pour la société ! (C'est peut-être pour ça qu'on ne le fait pas...)
Un bonheur! N'est-ce pas cette illusoire quête de neutralité qui tend à séparer des sciences dures des sciences "molles" ? Les tenants d'une (impossible) neutralité historique sont les meilleurs avocats de la décrédibilsation des sciences historiques. À l'image de l'affichage des conflits d'intérêts, ne faudrait-il pas un affichage clair du pedigree des historiens, savoir clairement d'où ils parlent. Si certains annoncent clairement la couleur, d'autres sont beaucoup plus pernicieux.
ça me fait penser au problème de la mesure en physique quantique. L'observateur perturbe la mesure, la mesure est perturbante pour le milieux observé. Ce n'est évidement qu'un parallélisme. Pour en revenir à l'histoire, il faut bien reconnaître que connaitre un fait c'est le connaitre entièrement. ça n'est aucunement possible en histoire. Nous n'avons pas de machine à remonter le temps (sauf aujourd'hui avec les smartphones et encore, c'est toujours orienté). Ce sera toujours approximatif (comme pour la mécanique quantique). Ce faisant, les approximations ont tendance à être précisées par intellect de l'historien (on bouche les trous avec du matériel orienté). Là ça devient trompeur même pour un historien de cœur. Alors quand ils ne le sont pas !
Hello Antoine. Merci pour cette vidéo très intéressante (comme toujours !) Tu évoques Franck Ferrand en fin de vidéo sans avoir le temps de développer. Est-ce que tu fais référence à des faits (voire des polémiques) précis en rapport avec lui, ses méthodes, etc. ? J'écoute ses podcasts de temps en temps mais je ne connais pas du tout son background. Je serais curieux d'avoir ton point de vue sur lui à l'occasion !
Alors, je ne vais pas rentrer ici dans le détail car d'autres l'ont fait bien mieux que moi, mais Ferrand est du genre à soutenir tout un tas de théories fumeuses. Sa principale marotte, c'est Alésia (je recommande d'écouter pour contrebalancer le podcast "Paroles d'histoire" qui a consacré un épisode à la polémique), mais Ferrand, c'est aussi celui qui préface un ouvrage d'un illuminé plaçant Troie en Angleterre, et autres genre de facéties.
Très bonne vidéo. Merci ! Mais quelque chose m'intrigue. Vers la fin de la vidéo, quand vous décrivez la spécificité de votre point de vue personnel, pourquoi évoquer en premier lieu (et dans cet ordre) votre sexe, votre âge et votre couleur de peau ? Sont-ce vraiment les paramètres les plus caractéristiques de votre personnalité ? Les facteurs prépondérants dans l'émergence de vos envies, vos décisions, de votre subjectivité ? Si votre réponse était "oui", vous auriez une vision assez essentialiste de vous-même, ce qui ne semble pas être le cas par ailleurs...
Je crois que personne n'est surpris par le fait que les histoires de coiffeurs ne t'intéressaient pas des masses. Sinon, bonne vidéo pour remettre une partie des choses au clair sur le métier d'historien. Ce serait bien qu'un de ces quatre tu fasses une vidéo sur les métiers annexes de l'histoire et leur importance. Ne serait-ce que pour parler un peu plus en détail de la manière dont les archives sont construites. Parce que question biais dans l'écriture de l'histoire, c'est probablement le plus important derrière la subjectivité de l'historien, surtout pour l'histoire contemporaine.
Je conseille l’Introduction à la Philosophie de l’Histoire de Raymond Aron sur l’historicisme et le relativisme des connaissances historiques (et qui utilise beaucoup les travaux de Max Weber)
Un certains nombres de points mentionnés s'appliquent tout aussi bien à un certain nombre d'études en sciences dures. Aucune publication en physique ou en biologie n'est limitée à un tableau de chiffre. Il faut choisir ce qu'on mesure/rapporte, et même si on essaie de faire ce choix d'une façon méthodique et déterministe, il y a évidemment des choix subjectifs. Pareil pour la délimitation du sujet : quand on choisit la question qu'on se pose, il y a de même des choix. Certains sont guidés par des raisons scientifiques mais d'autres sont plus subjectifs. De même souvent une fois les résultats chiffrés (qui me semblent jouer un rôle proche des faits chez nous) obtenus la façon dont on les analyse découle de nombreux choix. Certaines méthodes sont plus couramment utilisées et souvent pour de bonnes raisons (mais pas toutes purement scientifiques), et utiliser une méthode moins courante c'est souvent l'occasion de récupérer d'autres informations de ces résultats. Le biais des appels à projets qui guident les recherches vers des sujets politiquement à la mode a aussi une très grande influence sur ce qu'on regarde et quels sujets est à la mode est pas toujours dû à des critères rationnels/scientifiques. (Comme en histoire, les physiciens et les biologistes du monde académiques ne font pas que ce que les politiques ou les industriels veulent, mais les sujets à la mode ont plus de facilité à se faire financer). Le problème sur les sources se pose moins en sciences dures, mais pour comprendre ses propres résultats on a très souvent besoin de les comparer avec des résultats publiés par d'autres gens avant nous. Et leur publications (comme des sources historiques) sont soumises à un certain nombre de biais et de lacunes. Il y a même régulièrement des publications passées qui semblent se contredire sur les faits. Et quand on essaie de savoir ce qui est utilisable (ou crédible) dans les publications passées, on est forcément biaisé par ce qu'on pense des chercheurs signataires de la publications, du journal, de l'institution, des financeurs... Du coup, il n'est pas complètement évident que la recherche en science dure est si neutre que ça. Ce qui n'empêche pas d'avoir une vraie confiance dans un certains nombres de principes scientifiques qui ont fait leurs preuves. (PS je suis chercheur en physique, donc mes observations et remarques se basent surtout sur ce domaine, tout en étant informé par mes lectures scientifiques dans d'autres sciences dures et humaines)
Vraiment très intéressant et très pertinent ! J’ai rapidement fait un rapprochement avec la contribution à Wikipédia sur la démarche pour faire des bons articles d’histoire. Merci pour cet épisode …
Si l'histoire se limitait aux faits, on perdrait toute l'analyse du pourquoi ces faits ont eu lieu, de comment ils s'articulent et s'influencent entre eux et de leurs conséquences. On perdrait aussi la (tentative de) compréhension de ceux qui l'ont vécu.
j'apprécie bcp ton discours, ton travail et ta façon de le proposer, tu me rappelles moins grd-père, qui étais historien justement, et prof d'histoire (ce qui lui a permis d'éviter le sto !), bref, le trouve que ton sujet aujourd'hui fait écho à un thème continuellement envahir notre présent, mais depuis le début de la crise plus que jamais, les dirigeants macron et cie accusés de mentir, d'êtres de sales menteurs etc. attention je n'ai aucune intention de les défendre, et pour éviter toute ambiguïté je préfère dire clairement que perso je me définis politiquement comme anarchiste, à tendance plutôt vers bakounine. pour autant je considère cette répétition continuelle sur les divers tons de l'enragement complètement improductive, et de tous côté ils répètent ça aussi bien des cocos, des anars, des jesaispaskoi, et pareil dans le camp d'en face. ça m'agace profondément car j crois qu'en + d'être inutile, c'est bête et surtout c'est limitatif pour nos communs.et je n’arrive pas à développer correctement mon discours (au-delà de mes + proches) en essayant de rester poli mais j'avoue avoir tendance à penser un peu fort qu'il faut qd même à être un peu con pour attendre de dirigeants, en quelque cas que ce soit, la vérité c'est impossible, complètement incompatible avec de telles fonctions, et d'autant + à 1 niveau étatique. mais cette exigence constante de vérité empêche qu'on les rappelles à l’exigence de sincérité qui elle est légitime et dont ils ne devraient pas pouvoir s'absoudre. désolé dd m'être épanché ainsi, mais c'est présent que ça m gonfle profondément, bien plus qu'une éléphant ! si j'ai été blessant en laissant l’impression que j'ai traité de pauvre con quelqu'un, désolé mais pour te rassurer, je sais bien que l'arrogance peut aisément me faire basculer du côté des cons et c'est toujours trop tard que je m'en aperçois. gracias @Histony pour ton apport à l'intelligence collective, c'est dur en ce moment j'ai l'impression que le progrès de la pensée est bien laborieux , le moral s'en désole
Même débat que : le journalisme peut / doit il être objectif ou subjectif ? ;) Puisque le journalisme concerne le présent, et l'histoire le passé, le questionnement est le même. Et la réponse aussi : il est impossible de ne se focaliser que sur les faits.
Bonjour. Qu' 'est ce que tu en penses de ces écrivains qui racontent l'histoire d'un personnage comme : Alain Decaux ,Henri Troyat. Les faits , les informations que contiennent l'histoire sont - elles fiables et surtout d'où viennent la source. Gare à l'interprétation.
Ouh, la vidéo remonte donc je ne me souviens plus s'il s'agissait d'un tableau de John Howe ou Allan Lee, ou encore de quelqu'un d'autre, mais je suis quasi sûr qu'on le trouve comme fond d'écran proposé sur le site Tolkiendil.
Tapisserie d'Aubusson, super musée à Aubusson d'ailleurs.
4 года назад
Bonsoir Histony, Je tiens à vous remercier pour la qualité de votre travail. Je vous suis depuis maintenant plusieurs années. Bravo et Merci, c'est toujours une énorme source de stimulation de voir et d'entendre vos vidéos. Mon épouse et moi sommes musiciens (intermittents) nous profitons du confinement pour mettre en mots, en musique et en vidéo, avec nos enfants, les luttes du passé qui raisonnent pour aujourd’hui et pour demain. Un peu d'histoire donc. Peut-être un peu de l'histoire interprétée ? J'espère que vous aurez le temps de me faire un petit retour critique... et/ou que cela vous plaira. La chanson s'appelle : Alternatives. ruclips.net/video/W20Ri2FCQTg/видео.html
Ce serait possible d'avoir votre avis critique sur le livre d'Edward P.Thompson:"La formation de la classe ouvriére anglaise".Excusez moi de la brièveté de la demande,maïs je suis néerlandophone.
@@Histony Merci pour votre réponse. Mais pour situer des faits et y réfléchir,ne faut t'il pas avoir un cadre?Un des problèmes de l'histoire n'est t'il pas que ce cadre est immense?Comment l'apprendre? Et quelles parties? Sachant que l'enseignement y consacre de moins en moins de temps.Pourquoi?Une des causes possible:un manque d'intérêts de nos dirigeants.Cette négligence ne serait-elle pas la fin de la nécessité de l'exaltation de nos passés nationaux et coloniaux? Pas mal de questions,mais il y en a beaucoup plus.
Ce livre de Thompson est choisi pour l'année 1963 dans "Pour les sciences sociales, 101 livres" ed EHESS. Livre qui a mis en avant la propre formation de la classe ouvrière (et sa culture populaire) par la méthode ethnographique, en la sortant du déterminisme socio-économique d'alors.
l'Histoire dépend bien souvent d'histoires non objectives par essence. Que l'on voit la révolution française par rapport aux écris des nobles, des révolutionnaires ou même des mémoires de Samson (l'exécuteur public de paris), l'éclairage n'est absolument pas le même. Et l'on voit également que l'Histoire ne retient que ce qu'elle veut. Par exemple, d'après Samson, la guillotine n'a pas été inventée par Guillotin, mais par un de ses amis, qui, de passage chez lui, a voulu l'aider à trouver une méthode d'exécution plus "propre" que l'épée. Samson à ensuite proposé le schéma fait par son amis à Guillotin, qui, le trouvant très bien, l'a ensuite proposé au roi, qui a alors modifié la forme en demi lune de la lame en triangle, pour avoir une meilleure efficacité. Est ce que Samson ment dans son récit pour atténuer sa culpabilité et démontrer qu'il était sensible à la souffrance de ses patients, ou bien l'histoire (des post révolutionnaires) a simplifiée les choses pour ne retenir que ce qui lui paraissait le plus important, à savoir, que la main du roi a créé l'instrument de son propre châtiment ?? et en allant plus loin, l'a t'il bien modifiée ou bien cette histoire n'est qu'une fable au service de la république pour discréditer un peu plus la monarchie ? Toujours est il que c'est passionnant et que cela oblige à une propre pondération des "faits" relatés différemment par les acteurs même de l'Histoire. Vous pouvez consulter gratuitement les mémoires des samson sur le site de la BNF pour retrouver cette anecdote et bien d'autres. Merci pour tes vidéos, je me régale à chaque fois ;)
Merci pour la vidéo! À un moment tu parles de Guillemin en disant que tu y reviendras plus tard mais... C'est pour un autre épisode? Ou bien une référence à la vidéo que tu as déjà publié sur lui? Mon impression est qu'il lit surtout des bouquins et en fait un résumé...
Alors pour le cas Guillemin, je pense que je ferai quelque chose de détaillé un jour, probablement plus par écrit que par vidéo, mais il faudra encore un bon moment avant que ça voie le jour !
@@Histony Guillemin annonce très clairement ses convictions politiques et religieuses. On sait d'où il parle, comme tu dis. Il est tout à fait lucide sur la non neutralité de l'Histoire et revendique même le fait de ne pas l'être du tout, dans ses conférences et exposés. Du coup pour quelqu'un qui a la même "fibre" sociale que lui et qui se reconnait dans ses idéaux humains et politiques, ça fait extrement plaisir d'avoir une Histoire, écrite comme tu dis, par quelqu'un comme lui. Ça crée également une certaine balance, un équilibre avec la vision de droite de la plupart des historiens médiatiques, où de l'Histoire de l'éducation nationale. Vu qu'aucun historien ne peut se targuer de neutralité, autant apprécier de l'Histoire de gauche, et cynique comme celle de Guillemin, qui pour moi a plus de chance d'être proche de la "réalité" historique. J'ai cru comprendre que tu lui reprochais un manque de rigueur au niveau des sources, ou un manque d'honnêté intellectuelle sur certains détails, mais j'aimerais savoir à quel degrès ça décrédibilise son travail à tes yeux.. Car j'ai adoré son travail sur la Révolution Française, celui sur la Commune de Paris, celui sur l'avant Première Guerre Mondiale. Mais du coup, quand on a pas eu la chance de faire des études d'histoire, et que l'on a pas accès aux sources et aux archives, qui croire et comment? Dans quel mesure? Faut-il toujours nuancer, quitte à penser contre ses propres idéaux? Étant assez radical dans mes opinions, je n'ai pas envie de les modérer, de les ramollir, en m'obligeant à penser comme un bourgeois d'extrême droite, ou comme un banquier ultra capitaliste. Qu'en penses-tu ?! Bref, désolé pour le pavé, je préfèrerai d'ailleurs en lancer sur la gueule des CRS et des dominants plutôt qu'en rédiger, mais bon, ça n'a pas l'air d'être pour tout de suite... Un révolté passionné d'Histoire qui apprécie beaucoup ton travail, merci encore ;)
Attention, je ne reproche pas à Guillemin d'être de gauche (ce serait un comble !). Je lui reproche d'être extrêmement peu rigoureux, et parfois même (j'en suis désormais convaincu) malhonnête. C'est là le problème : Guillemin raconte beaucoup de conneries, invente, déforme. Plus je l'examine dans le détail, plus je le constate, et j'en suis très triste, car forcément, politiquement, son propos m'arrange. Mais il me questionne aussi : la facilité avec laquelle l'extrême droite le récupère, par exemple, doit questionner (et la réponse se trouve sûrement dans le fait que lui même se servait allègrement dans certaines sources douteuses d'extrême droite quand elles l'arrangeaient...). D'autre part, je pense que penser contre ses idéaux, ce n'est pas les ramollir, mais les consolider. Nos convictions, elles sont toujours imparfaites, instables. On apprend en permanence. On peut les garder intact en ne se frottant qu'à ce qui pense précisément comme nous, mais ça ne marche pas comme ça. Il faut au contraire les mesurer à des critiques solides, c'est comme ça qu'on les renforce en éliminant les parts trop bancales. Il est plus facile de combattre un système en en ayant une représentation lucide, mais dérangeante, qu'en s'attaquant à une illusion confortable. Et de la sorte, je crois que l'illusion qu'élabore Guillemin, par exemple, peut plus facilement nous démobiliser qu'autre chose. En fait, je ne pense pas que s'obliger à adopter pour l'exercice le point de vue d'un banquier, par exemple, risque de nous modérer ou de nous ramollir : au contraire, si nos convictions sont solides, essayer de comprendre comment le banquier voit le monde ne nous convertira pas à son idée. Je peux concevoir qu'un banquier croie bien faire, essayer d'appréhender sa vision du monde, sans pour autant que ça devienne la mienne. Et, de fait, j'en sortirai avec une meilleure connaissance de ce que je combats. Alors qui croire, et comment ? Je crois justement qu'il ne faut pas croire, mais se poser la question d'à quel point ce qui est dit peut-être vérifié, ou critiqué. Chercher ce qu'en disent ses adversaires, par exemple. Et voir dans quelle mesure ces critiques sont solides. Malheureusement, ce travail prend du temps, j'en suis conscient... Mais l'esprit critique ne s'acquiert jamais de façon toute faite. :(
@@Histony Merci beaucoup pour cette réponse détaillée ! J'essayerai d'appliquer ces conseils, même si j'avoue avoir une vision assez manichéenne de la politique... Ou même de l'Histoire. J'ai du mal à m'imaginer qu'un grand banquier ou qu'un patron du CAC 40 pense réellement oeuvrer pour le bien du plus grand nombre, et non pour son propre profit. Comme j'ai du mal à concevoir le fait d'être raciste ou homophobe. Je n'arrive pas à les comprendre, ni me mettre à leur place, ni à leur prêter de bonnes intentions... En tout cas je prendrais plus de pincettes et de recul en écoutant Guillemin... En essayant d'approfondir les sujets les plus sensibles. Merci d'avoir partagé ton point de vue !
Salut à toi l'Historien ! Salut à toi l'Archéologue ! Salut toi le Paléontologue ! Salut à toi Vallès , Arnould et Lissagaray, de vrais contemporains (du début, tout dépend là où on se situe ^^). Moi je suis Elysée Reclus, Je suis pour l'Entraide comme le disait Pierre, Géographe et humain. :) Vive le combat, ensemble, Géographie et Histoire sont les deux mamelles de notre existence ! :)
Saviez-vous qu'il y eut des dolmens druidiques jusqu'au XVIIIème siècle dans les Bois noirs ou les Monts de la Madeleine ( 63-03-42) ? Oui oui oui ! Grace à la Prune. Avec elle nous avons su résister aux hordes barbares et aux uhlans. Et avons pu garder nos savoirs et nos connaissances propres. :)
Henri Poincaré: On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres; mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison.
C'est un très vaste débat, qui ne concerne d'ailleurs pas que les archives de cette période, mais aussi celles d'après ; et qui s'élargit encore aux questions de communicabilité des archives (car les archives "interdites" ne se limitent pas au secret militaire : il y a toujours eu des limitations aux consultations possibles, notamment pour protéger certains droits à la vie privée, dans des délais qui peuvent parfois paraître frustrants). Bref, c'est un débat complexe qui occupe de longue date les archivistes et historiens (dont les intérêts ne convergent pas toujours, d'ailleurs). À titre personnel, forcément, toute restriction sur les archives est un crève cœur (d'autant que bon, là, la justification est ridicule) ; mais je préfère laisser la parole à plus compétent que moi sur le sujet, notamment ici : parolesdhistoire.fr/index.php/2020/02/28/93-lacces-aux-archives-contemporaines-en-question-avec-isabelle-neuschwander-et-maurice-vaisse/
Ça me fait penser à un entretien que j'ai eu avec Miguel Benasayag : ruclips.net/video/OxibmeESghI/видео.html Ça me fait penser aussi à un exemple que tu connais : la bataille du Mont Gargan. Le décompte des pertes allemandes n'y est pas fiable, alors que le sens de cette bataille n'est pas là : plus de soldats allemands sont morts que de maquisards, c'est une chose. Mais ce qui compte, c'est que les troupes de répression ne parviennent pas à encercler et détruire les maquis.
Ce que je retiens de cette vidéo :
"etre conscient de ses biais"
Et j'étends ce concept a toute analyse que l'on peut faire du monde qui nous entoure.
Merci pour ces vidéos instructives et agréables à écouter, c'était un plaisir de réentendre votre voix :).
En fait c'est hyper restrictif de parler de "biais". Ça voudrait dire qu'on est juste limité par rapport à un canon qui serait parfait du point de vue de l'analyse. Or, ça va plus loin que ça, ce n'est pas seulement qu'il nous manque quelque chose, mais aussi que l'on apporte quelque chose aux données. Perso, je préfère dire qu'il faut être conscient du fait que l'on situés (socio-historiquement), plus que de dire que l'on est biaisés
Tout à fait ! J’ajouterais être conscient de sa classe sociale car celle ci reste déterminante de notre idéologie.
Il y a un fait qui est certain c'est ma satisfaction à chaque fois que je vois une vidéo d'Histony dans mes alertes
C'est même le seul fait absolu véritable! ;)
J'avais entendu une phrase que je trouve appropriée à associer avec ta vidéo "être objectif c'est assumer sa propre subjectivité".
Super vidéo au passage, j'ai passé 40 minutes qui m'en ont paru 10!
En tant qu'étudiant (bientôt prof, j'espère) de philo, c'est vraiment du côté de l'histoire que j'ai trouvé les réflexions épistémologiques les plus intéressantes lors de mes études. C'est super intéressant d'entendre ton avis d'historien sur ces questions, merci !
Marrant, un thésard de philo que j'ai croisé le mois dernier, qui bosse en épistémologie, m'avait dis exactement la même chose... Comme quoi, c'est marrant de voir les ponts entre les sciences humaines :p
Vous avez des articles, livres sur l'épistémo à conseiller ?
J'adore ! C'est clairement exposé avec en prime de nombreux exemples. Et le passage sur les archives : génial.
PS : Merci de m'avoir fait découvrir Johann Chapoutot, les conférences qu'on peut trouver sur RUclips m'ont passionné. Dès la fin du confinement j'irai chez mon libraire commander certains de ses ouvrages.
Vous êtes en train de prendre le pas sur les vidéos tutorielles de guitare. Et avec tout le matos que je viens d'entrer c'est très embêtant ! 😁
Bravo c'est tout à fait passionnant, éclairant, humanisant.
Super intéressant comme d'habitude. J'ai vraiment ri quand vous avez raconté l'anecdote du réalisateur de Fantomas - maître verrier.
Plus sérieusement, j'ai adoré l'explication du travail de l'historien : c'est bien simple, sans ce type d'exemples on ne peut pas comprendre d'où provient le savoir et comment on donne du sens à toutes ces données.
La réflexion de la fin est essentielle.
Bref, merci.
Mais quel homme !!! A chaque fois que j'aurai un débat sémantique sur la question de la neutralité en Histoire et la "Vérité" historique, je mettrai le lien vers ta vidéo !
Belle leçon pour tous les futurs historiens ! Je me suis revu 25 ans en arrière quand je me posais plusieurs des questions auxquelles tu apportes tes réponses et ta sensibilité ! Quand aux archives, je me souviens de ce mot de mon prof de moderne : « on n’arrive jamais les mains vides devant un carton d’archive ». Il avait tellement raison et je n’ai compris le sens de ces paroles que bien plus tard, bien après avoir rendu mon mémoire. J’aurais aimé comprendre avant, j’aurais sans doute eu une meilleure note 😅
J'aime bien la façon que vous avez de vous exprimer et la passion évidente qui vous anime. Sur la question de la neutralité en histoire, je pense qu'à partir d'une analyse partielle et partiale de l'histoire, avec un peu d'habileté et pas mal de mauvaise foi, on peut pratiquement tout dire et son contraire sur n'importe quel fait.
Vous avez une grande qualité (au delà du fond qui me paraît excellant) c'est celle de douter, de vous poser des questions, d'essayer toujours de trouver « le juste milieu » et de nous mettre en garde sur le fait que vous pouvez vous tromper et évoluer. Bravo, à 30 ans ça démontre une sacré maturité ! Concernant Henri Guillemin (que j'ai écouté avec plaisir !) je partage votre analyse : parfois une vision trop partielle et partiale de l'histoire au service d'une certaine idéologie ? Personne n'est parfait ! Bonne continuation, j’attends (nous attendons) la suite avec impatience...
Comme toujours, je te trouve passionnant ! Les anecdotes de ton mémoire et de tes recherches sont super intéressantes, le propos est subtil, posé et réfléchi, j'adore ! Merci beaucoup !
Absolument passionnant...Merci pour ce contenu !!
Donne envie de chercher, d'étudier ... encore et encore !!
Merci! C'est toujours un plaisir de regarder tes vidéos. J'espère que tu pourras nous alimenter pendant cette triste période.
Belle démarche, agréable, limpide et utile dans nos affirmations journalières.
Toujours super intéressant, comme d'habitude!
J'attends chaque vidéo avec impatience, et je suis tellement content quand j'en vois une débarquer dans mon flux RUclips!
Merci pour ton travail, hâte de pouvoir écouter la prochaine série sur la Restauration et la monarchie de Juillet! Même si je suis normalement plutôt attiré par l'Histoire des révolutions sociales, des luttes ouvrières ou des conflits internationaux...
Disons que ça va parce que c'est toi ;)
Et puis comme tu l'as dit, c'est une période assez méconnue!
Bonne continuation en tout cas :)
non mais dis moi il est super cet épisode ! voila un sujet qui est très peu traité alors que les controverses en matière d'histoire prennent souvent leurs sources dans les "faits" et dans leurs interprétations
Le seul bon coté du bordel ambiant : mes vidéastes favoris reprennent leur activité.
Chouette vidéo, comme d'hab
Les archives c'est passionnant, j'ai eu l'occasion d'y aller avec mon prof de contempo cette année, nous avons consulter les archives de la préfecture de l'Indre relatif aux étrangers étant passer dans le département (beaucoup essayaient de franchir la ligne de démarcation qui passait tous prêt ). Je me rappel d'une polonaise juive dont j'ai put reconstituer en parti le parcours à partir de ces archives, et constater avec soulagement qu'ils avaient perdus sa trace.
PS : Nous sommes à peu près du même coin^^
Quel plaisir de t'entendre parler de Tolkien! J'adorerais voir une vidéo de toi sur le sujet.
Merci pour ces précisions ! Et merci pour le rappel sur les spécificités du métier d'historien notamment ce qui tourne autour du travail sur les sources.
Merci bien pour ce partage d'expérience qui permettra à certains de désacraliser qq points d'une approche trop théorique de l'histoire :-)
Merci de nous faire se poser les bonnes questions
18:45 Petit joueur ! Essaye voir "Moi j'étudie la possibilité de mettre en place des stratégies de maintenance des marquages routiers pour améliorer l'entretien des routes et améliorer la sécurité routière". J'ai rencontré des gens qui ne visualisé pas de suite ce qu'est un marquage routier ^^
(je partage ton sentiment et ton retour sur l'étude doctorale ;) )
J'aurais bien voulu entendre: "l'histoire doit-elle se limiter aux fées"
En écho je répondrai que les fées dopent l'air
Très bonne vidéo, qui s'écoute jusqu'au bout sans voir passer le temps !
Sur le temps passé aux tâches administratives (appels à projets, bourses et autres) je partage tout à fait, et je confirme que c'est pareil dans mon domaine (les mathématiques) où, comme en histoire, il n'y a pas d'application technologique ou autre à courte échéance... Malheureusement la recherche des financements absorbe une part non négligeable du temps disponible, c'est dommage et triste.
Pour paraphraser poincaré, une science n'est pas plus une suite de faits qu'une maison n' est un tas de briques
Bonjour, j'aimerais bien la citation que tu paraphrases s'il te plaît
La Science et l'Hypothèse, chapitre 9
_Chaque siècle se moquait du précédent, l'accusant d'avoir généralisé trop vite et trop naïvement._
_Descartes avait pitié des Ioniens ; Descartes à son tour nous fait sourire ; sans aucun doute nos fils riront de nous quelque jour._
_Mais alors ne pouvons−nous aller tout de suite jusqu'au bout ?_ _N'est−ce pas le moyen d'échapper à ces railleries que nous prévoyons ? Ne pouvons−nous nous contenter de l'expérience toute nue ?_
_Non, cela est impossible ; ce serait méconnaître complètement le véritable caractère de la science. Le savant_ _doit ordonner ; on fait la science avec des faits comme une maison avec des pierres ; mais une accumulation de_ _faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison._
J'aime beaucoup ta conclusion.
Excellente vidéo.
Super intéressant comme d'habitude, analytique et structuré, avec une pointe de politique, et une moralité en conclusion. J'ai bien aimé le passage sur la nécessité de faire des recherches dont l'utilité n'est pas flagrante au départ. La science progresse par sinuosité, et c'est incompatible avec un objectif de retour sur investissement à court terme. J'aimerais bien des exemples comme ça, de recherches historiques qui pouvaient sembler futiles ou incongrues, et qui se sont révélées très utiles plus tard.
Épouse moi !
Merci pour ce travail.
Je viens de me faire quelques conf de Dumezil quelques jours avant ta vidéo, donc ça m'a parlé ce que tu as dit. Et comme je suis un élève assidu de tes leçon, je suis allé chercher la contradiction à la théorie développé par Dumezil, et je suis tombé sur les conférences de jaeghere. C'est dur, c'est très dur, faut s'accrocher pour écouter des horreurs pareilles.
Ah ! Excellente vidéo, elle est super intéressante à suivre. Raconte d'autres trouvaille d'archives si tu en a l'occasion, dans de futures vidéos.
Que 45min ... ? J ai besoin de bcp plus. Merci pour votre travail !
WTF merci! J'ai beau ne pas partager, mais alors totalement, t'es opinions politiques je respecte avec une grande admiration ton recul et ton éthique intellectuelle! Merci beaucoup!
Excellente anecdote sur Hunebelle!
Willliam Thurston propose une définition des mathématiques que j'aime beaucoup et qui peut s'adapter pour définir les faits historiques. Ça donnerait une définition en 3 points :
• L'Histoire inclut au moins les métamorphoses des civilisations humaines et leurs chronologies,
• Les faits historiques sont ni plus ni moins que les faits auxquels s'intéressent les historien·ne·s (en tant qu'historien·ne·s),
• Les historiens et historiennes sont ces êtres humains qui font progresser la compréhension que l'on a de l'Histoire.
J'aime bien cette définition parce qu'elle lie définitivement les notions de « Histoire » et de « historien·ne·s » (ce n'est pas une définition circulaire contrairement à ce que j'avais cru la 1ère fois que je l'avais vue, mais plutôt une spirale). Je trouve intéressant aussi que, malgré ton hiatus pardonnable sur "la froide formule mathématique" ( :p ), on trouve des réflexions similaires à ce que j'ai compris de ce que tu racontes d'Antoines Prost. Parce que les maths, ça s'écrit aussi. Y'a même un théorème très important en logique, le théorème d'incomplétude de Gödel, qui se démontre en commençant par poser que "les maths, ça s'écrit".
Bref, super vidéo, comme d'habitude. Merci.
L'article de Willliam Thurston est là :
arxiv.org/pdf/math/9404236.pdf
À ce sujet, je conseille à tous ceux qui sont intéressés par les réflexions sur l'histoire de lire Gérard Noiriel. Il nous explique très justement qu'il faut avoir conscience que l'histoire ce sont avant tout des récits, avec leurs biais mais il ne faut pas tomber dans le travers inverse à celui de la croyance dans la neutralité parfaite, à savoir le relativisme absolu où tous les récits se valent.
Il y a des récits avec leurs interprétations biaisées mais on peut établir une hiérarchie entre ces récits historiques. Un fait n'est jamais un absolu : on n'aura jamais la certitude pure et parfaite que la bataille de Bouvines s'est bien déroulée un 27 juillet 1214, et ça ne sera jamais un absolu puisque les dates sont une construction sociale, les noms de lieux aussi, le concept même de bataille. Mais par l'étude critique de toutes les traces que nous avons du passé - traces que l'on appelle des documents - selon des méthodes rigoureuses que l'on a définies comme étant les plus efficaces pour reconstituer le passé, les historiens produisent des interprétations des documents qui mises bout à bout forment un récit. Et si l'on a des piles et des piles de documents de nature différentes, d'auteurs variés, qui mentionnent toutes un affrontement entre les troupes de Philippe Auguste et les troupes du Saint Empire, un dimanche 27 juillet 1214, alors le niveau d'interprétation par rapport aux documents est relativement limité et la communauté des historiens (entendue au sens large des historiens d'hier et d'aujourd'hui) établit la bataille de Bouvines comme un fait historique étayé par la documentation. Et la société l'accepte comme tel : personne n'était là, il n'y a pas eu de prise de vue de la bataille, mais au vu de tous les indices que le passé nous a laissé, il y a peu de place pour l'interprétation. Après, le cœur du travail de l'historien commence quand il doit déterminer si la bataille joue un rôle important dans le renforcement de la dynastie capétienne, dans quelle mesure. Sur ces questions, la documentation est souvent moins bavarde et donc la place laissée à l'interprétation est plus grande. Et comme la place de l'interprétation des documents est plus grande, les biais de chacun entrent plus en ligne de compte dans le récit historique et donc il y a des débats, avec des interprétations divergentes, et ce jusqu'à ce que de nouveaux documents viennent renforcer une thèse plutôt qu'une autre (voire fassent émerger une nouvelle interprétation qui supplantent les précédentes). Autre exemple que l'on peut prendre est celui de la grande famine en Ukraine en 1932-33 (qui est alors une des républiques soviétiques) : il y a une large partie de la communauté historienne qui s'accorde à dire qu'il y a bien eu une famine en Ukraine, il y a une majorité plus restreinte pour dire que cette famine est organisée par le pouvoir soviétique, et enfin le débat est toujours vif quant à savoir si l'on peut parler de génocide ukrainien.
Tout ça pour dire qu'il y a une hiérarchie que l'on peut établir entre les récits historiques, fondée sur la vraisemblance des interprétations des documents. Et la vraisemblance d'une interprétation, d'un récit, est indiquée à chacun par sa capacité à s'appuyer sur une documentation, d'une part, et, d'autre part, par le consensus ou le débat qu'elle produit au sein de la communauté des historiens. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'intéresser à des interprétations divergentes, débattues, mais il faut avoir conscience qu'elles ne sont pas la vérité sur le passé mais des lectures, avec leurs biais, de ce que l'on sait du passé. Donc faisons tous attention, dans le débat public ou historique, à ne pas tomber dans le premier écueil qui consisterait à écouter celui-ci parce qu'il crit sur tous les toits qu'il ne fait qu'énoncer les faits, la vérité neutre et impartiale, ni à tomber dans le second écueil qui consisterait à penser que tous les récits se valent parce qu'ils sont tous des interprétations biaisées des documents du passé et que donc finalement celui-là qui nous explique que le site de la bataille d'Alésia est dans le Jura ne fait que proposer une interprétation tout aussi valable que celle qui est pourtant reconnue par tous les historiens et archéologues spécialistes du sujet. Ce travail pour renforcer l'esprit critique de tous ne doit pas qu'être celui des citoyens, mais aussi des historiens, qui parfois peuvent aussi tomber dans ces travers, et enfin celui de ceux qui organisent le débat public, les médias, qui encore trop souvent érigent en professionnels de l'histoire des gens qui ne le sont pas. D'ailleurs peut être pourrait on étendre cette question de la tension entre la neutralité impossible et le relativisme total au métier du journalisme.
Voilà merci à ceux qui ont eu le courage de lire mes divagations, je conseille vraiment la lecture de Gérard Noiriel, Sur la Crise de l'histoire, qui a pas mal nourri ma réflexion pour ma part. Bonne journée à tous, et encore merci à Histony si jamais il passe devant ce commentaire, tu fais un travail d'intérêt public, toujours pertinent, juste et mesuré, continue !
Et Paf ! La journée est moins nulle ! Super vidéo, ta réflexion est toujours intéressante à écouter :) !
J'aime beaucoup cette approche. Même si on devrait plutôt être d'accord sur pas mal de sujets d'opinion, il y a des fois où je ne suis pas du tout d'accord avec toi. D'une part, c'est pas si mal, car la contradiction pousse à remettre en cause ou affuter ses arguments. et d'autre part, j’admets en effet qu'il y ait cette subjectivité systématique dans le point de vue, et que subjectivité ne soit pas mauvaise foi ou malhonnêteté. Il faut juste un peu d'intelligence, au sens littéral du terme. En tous cas, ça pourrait être bien chiant tout ce que tu racontes ici, et pourtant ça l'est pas. Bravo!
Bonsoir, quel est le nom de la chaine, ou du vidéaste, cité à 2m54 ? Merci,
Bjrs,tjrs instruisant pas négligeable je note la persistance,rémanence,l’insistance du mot intéressant combien de fois repeté;C intéressant.sautons sur l’âne;j’avais lu Will Durant nostre héritage oriental ça m’avait beaucoup plut.introuvable (trouvé dans une braderie).vous peut-être quelques mots (intéressant)a me dire sur ce disparu.mon diplôme de soudure ne m’aide guère à flotter dans les hautes sphères de l’intelligence merci de vostre compassion.happy hands.
Ah cool, un rayon de soleil dans ce confinement morose :p Super vidéo! Au fait as-tu une comme projet de faire une nouvelle longue série de vidéo (comme celle sur la révolution française)? SI oui tu peux nous donner des indices? ^^
Je crois que j'en avais déjà parlé, mais oui, j'ai un projet de série sur la Restauration et la Monarchie de Juillet. J'ai commencé à l'écrire, mais ça va encore prendre un peu de temps avant que vous voyiez les premiers épisodes, je le crains...
@@Histony Ah ok je ne l'avais pas en tête. Bah écoute la qualité avant tout. Hâte de voir ça! Continue comme ça!
Histony
Génial, on a hâte !! 👌
C'est d'une qualité inouïe ton travail vraiment.. Merci pour cet épisode !
(Nb: Vous m'aviez répondu il y a quelques semaines ou mois je ne sais plus) que vous planchiez sur le fait de rendre disponible sur les plateformes de podcasts votre travail, à quand pleaase?)
Alors, les podcasts sont prêts, mais on galère à trouver une plateforme gratuite où on puisse tout mettre. Pour l'instant, c'est compliqué. À suivre !
@@Histony Merci pour la réponse et encore merci pour votre super travail!
trop cool cette anecdote sur le réal de fantomas ! c'est vraiment ouf, moi j'aurais jamais fait le rapprochement je suis nul pour retenir des noms.
Hello.
C'est bien de mettre un peu les pieds dans le plat afin de rappeler à chacun comment fonctionne la recherche, quels en sont les points positifs et quelles en sont les limites. Et dans ce domaine, l'humain est autant une force, un moteur qu'un facteur de limites. Il faut en être conscient quand on écoute parler les autres et surtout quand on s'écoute soi-même...
Bref, j'ai trouvé l'exposé très intéressant et de très bonne qualité ; résultat, on voit pas passer les 45 minutes de la vidéo^^
Ciaooo
Salut Antoine, félicitations pour le cap des 50000 ! Tu ne l'as pas évoquée mais je suppose que tu as lu sur le sujet : l'école des Annales est née en réaction à l'école méthodique aussi appelée positiviste car en gros sa doctrine était de ne s'en tenir qu'aux faits historiques stricts sourcés, et les Annales ont révolutionné la science historique en ouvrant des perspectives bien plus larges... c'est bien ça ? :)
En effet ! Et d'ailleurs, à leur tour, les Annales ont été critiqués par d'autres qui ont ouvert de nouveaux terrains d'étude encore. Comme quoi c'est un travail infini !
@@Histony oui, d'ailleurs tu ne le dis pas explicitement mais l'idée est là : la recherche est un processus collectif, chacun apporte sa pierre à l'édifice (avec la "vérité" en horizon inatteignable) ! Merci encore pour tes vidéos
Sur la mise en récit de l'Histoire, Guillemin était très fort. C'est pour ça qu'à gauche on l'aime autant: sa narration efficace, son ton de conteur de légende et son récit alternatif avaient tout pour séduire, même à postériori.
Là où l'Histoire ne peux jamais être complète, c'est d'une part du fait des ravages du temps qui brouille les pistes et détruit les preuves des évènements (et plus on recule dans le temps, pire c'est). D'autre part, c'est lié à nos limitations en tant qu'humains et en tant que société. Tu l'as assez bien dit, le temps est un flux constant qui ne pourrait se compartimenter si l'on devait être honnête: tout n'étant que le fruit que d'une chaîne ininterrompue de causalités, pour retracer ne serait-ce qu'un événement, on devrait refaire l'Histoire complète depuis le commencement et même avant, le tout en expliquant tout se qui se passe simultanément et qui pourrait avoir une influence même distante à l'extrême, sur l’événement à décrire. C'est tout bonnement impossible, aussi, on se doit de trancher et de définir arbitrairement où l'on situe telle période, quand un événement commence où se termine, quels étaient les facteurs déterminants de son avènement, etc. C'est là que la subjectivité entre en jeu, car selon ce que l'on a déterminé comme essentiel, et en fonction des éléments que l'on a à disposition (j'y inclus jusqu'au vécu de la personne qui essaye de faire de l'Histoire, et même son ADN (si si, ça peut jouer)), ce que l'on raconte n'a plus le même sens. En résumé, notre grande Histoire est une ligne continue que l'on s'efforce de découper en tranche, et l'on s'écharpe pour savoir à quel endroit et sous quel angle on le découpe, parce que l'on ne saurait s'en sortir autrement.
Rien à voir, mais c'est ce qui m'amuse autant (et m'énerve en même temps), c'est lorsque j'entend certains se plaindre que l'on "mette tout dans des cases". Si on le fait, c'est parce que l'on est limités (plus ou moins selon les individus) dans notre capacité de compréhension, et parce que l'infinité des nuances ne nous ai pas accessible. Ce faisant, on a pas le choix, on range dans des boîtes, sous peine d'exploser. J'adorerais continuer sur cette digression, mais je ne crois pas apporter grand-chose de plus (même si je pourrais digresser des heures durant, d'où la présence d'un grand nombre de parenthèses dans mes écrits).
Résumé de résumé, merci d'être là, Histony !
Vidéo très intéressante, merci !
15:41 Je m'élève contre la soit-disant "froideur" d'une formule mathématique !
Que tu n'apprécies pas une œuvre c'est une chose, mais c'en est une autre de dire qu'elle laisse de glace ;)
Et je trouve ta conclusion d'utilité publique...
Super vidéo, très intéressante :) Ce que tu as dit me fait penser aux débats actuels autour de Néron. Les détracteurs de Néron vont se baser sur les sources antiques notamment de Suétone et de Plutarque pour dire qu'il était fou etc. Néanmoins les admirateurs de Néron vont dire que ces auteurs étaient forcément biaisés car ils appartenaient à l'aristocratie qui a toujours voulu combattre Néron même quand il était empereur et que Néron a très durement touché. Les défenseurs de Néron vont dire que c'est comme si Jean Marie Lepen écrivait sur Mélenchon ou bien Robespierre. Bref il est difficile de démeler le vrai du faux, notamment savoir si Néron était populaire (il y a eu des faux Néron qui ont été très populaires).
Bref dans le cas de Néron l'on aura forcement un parti pris de base qui va influencer notre rigueur même, puisque la méthode pour arriver à une analyse présuppose d'accepter des sources antiques et peu variées et qui sont à charge contre Néron. Il est donc difficile de faire le tri et d'être rigoureux. De plus, l'époque dans laquelle on vit permettra un regard différent sur le personnage et donc sur la méthode et sur la rigueur.
Hello! Prévois-tu de faire une suite à tes épisodes sur la R. Française avec les guerres Napoléoniennes ? Merci
Un historien doit avoir la noblesse d'un sentiment personnel pour s'arrêter sur un choix ou d'un document pertinent qui sort de l'ordinaire afin de sortir des "ouî- dires ".et des idées reçus.
Les trouvailles audacieuses peuvent remettre en question : la vérité ou le mensonge.
Écrire l'histoire sur un sujet personnel doit avoir l'obligeance de garder l'humilité.
L'histoire est une fractale, on peut toujours affiner l'analyse à l'infinie.
Ce n’est pas les faits qui font l’histoire mais les idées qui mènent l’histoire du monde.
L'épistémologie devrait être systématiquement enseignée à tous, dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité. Par contre, les conséquences en seraient incommensurables pour la société !
(C'est peut-être pour ça qu'on ne le fait pas...)
Un bonheur! N'est-ce pas cette illusoire quête de neutralité qui tend à séparer des sciences dures des sciences "molles" ? Les tenants d'une (impossible) neutralité historique sont les meilleurs avocats de la décrédibilsation des sciences historiques. À l'image de l'affichage des conflits d'intérêts, ne faudrait-il pas un affichage clair du pedigree des historiens, savoir clairement d'où ils parlent. Si certains annoncent clairement la couleur, d'autres sont beaucoup plus pernicieux.
ça me fait penser au problème de la mesure en physique quantique. L'observateur perturbe la mesure, la mesure est perturbante pour le milieux observé. Ce n'est évidement qu'un parallélisme. Pour en revenir à l'histoire, il faut bien reconnaître que connaitre un fait c'est le connaitre entièrement. ça n'est aucunement possible en histoire. Nous n'avons pas de machine à remonter le temps (sauf aujourd'hui avec les smartphones et encore, c'est toujours orienté). Ce sera toujours approximatif (comme pour la mécanique quantique). Ce faisant, les approximations ont tendance à être précisées par intellect de l'historien (on bouche les trous avec du matériel orienté). Là ça devient trompeur même pour un historien de cœur. Alors quand ils ne le sont pas !
Hello Antoine. Merci pour cette vidéo très intéressante (comme toujours !)
Tu évoques Franck Ferrand en fin de vidéo sans avoir le temps de développer. Est-ce que tu fais référence à des faits (voire des polémiques) précis en rapport avec lui, ses méthodes, etc. ? J'écoute ses podcasts de temps en temps mais je ne connais pas du tout son background. Je serais curieux d'avoir ton point de vue sur lui à l'occasion !
Alors, je ne vais pas rentrer ici dans le détail car d'autres l'ont fait bien mieux que moi, mais Ferrand est du genre à soutenir tout un tas de théories fumeuses. Sa principale marotte, c'est Alésia (je recommande d'écouter pour contrebalancer le podcast "Paroles d'histoire" qui a consacré un épisode à la polémique), mais Ferrand, c'est aussi celui qui préface un ouvrage d'un illuminé plaçant Troie en Angleterre, et autres genre de facéties.
Toujours au top ! Instructif et clair like usuel
“ Plutôt que d’être neutre, soyez rigoureux ». Je pars avec ce précieux conseil. Merci pour cette nouvelle vidéos ❤️❤️
Très bonne vidéo. Merci !
Mais quelque chose m'intrigue. Vers la fin de la vidéo, quand vous décrivez la spécificité de votre point de vue personnel, pourquoi évoquer en premier lieu (et dans cet ordre) votre sexe, votre âge et votre couleur de peau ? Sont-ce vraiment les paramètres les plus caractéristiques de votre personnalité ? Les facteurs prépondérants dans l'émergence de vos envies, vos décisions, de votre subjectivité ? Si votre réponse était "oui", vous auriez une vision assez essentialiste de vous-même, ce qui ne semble pas être le cas par ailleurs...
Je crois que personne n'est surpris par le fait que les histoires de coiffeurs ne t'intéressaient pas des masses.
Sinon, bonne vidéo pour remettre une partie des choses au clair sur le métier d'historien. Ce serait bien qu'un de ces quatre tu fasses une vidéo sur les métiers annexes de l'histoire et leur importance. Ne serait-ce que pour parler un peu plus en détail de la manière dont les archives sont construites. Parce que question biais dans l'écriture de l'histoire, c'est probablement le plus important derrière la subjectivité de l'historien, surtout pour l'histoire contemporaine.
Je conseille l’Introduction à la Philosophie de l’Histoire de Raymond Aron sur l’historicisme et le relativisme des connaissances historiques (et qui utilise beaucoup les travaux de Max Weber)
Superbe vidéo. Mais je trouve que le titre n'en reflète pas l'intégralité.
Un certains nombres de points mentionnés s'appliquent tout aussi bien à un certain nombre d'études en sciences dures. Aucune publication en physique ou en biologie n'est limitée à un tableau de chiffre.
Il faut choisir ce qu'on mesure/rapporte, et même si on essaie de faire ce choix d'une façon méthodique et déterministe, il y a évidemment des choix subjectifs. Pareil pour la délimitation du sujet : quand on choisit la question qu'on se pose, il y a de même des choix. Certains sont guidés par des raisons scientifiques mais d'autres sont plus subjectifs.
De même souvent une fois les résultats chiffrés (qui me semblent jouer un rôle proche des faits chez nous) obtenus la façon dont on les analyse découle de nombreux choix. Certaines méthodes sont plus couramment utilisées et souvent pour de bonnes raisons (mais pas toutes purement scientifiques), et utiliser une méthode moins courante c'est souvent l'occasion de récupérer d'autres informations de ces résultats.
Le biais des appels à projets qui guident les recherches vers des sujets politiquement à la mode a aussi une très grande influence sur ce qu'on regarde et quels sujets est à la mode est pas toujours dû à des critères rationnels/scientifiques. (Comme en histoire, les physiciens et les biologistes du monde académiques ne font pas que ce que les politiques ou les industriels veulent, mais les sujets à la mode ont plus de facilité à se faire financer).
Le problème sur les sources se pose moins en sciences dures, mais pour comprendre ses propres résultats on a très souvent besoin de les comparer avec des résultats publiés par d'autres gens avant nous. Et leur publications (comme des sources historiques) sont soumises à un certain nombre de biais et de lacunes. Il y a même régulièrement des publications passées qui semblent se contredire sur les faits. Et quand on essaie de savoir ce qui est utilisable (ou crédible) dans les publications passées, on est forcément biaisé par ce qu'on pense des chercheurs signataires de la publications, du journal, de l'institution, des financeurs...
Du coup, il n'est pas complètement évident que la recherche en science dure est si neutre que ça. Ce qui n'empêche pas d'avoir une vraie confiance dans un certains nombres de principes scientifiques qui ont fait leurs preuves.
(PS je suis chercheur en physique, donc mes observations et remarques se basent surtout sur ce domaine, tout en étant informé par mes lectures scientifiques dans d'autres sciences dures et humaines)
Merci, Monsieur.
Best comparaison ever !
Vraiment très intéressant et très pertinent ! J’ai rapidement fait un rapprochement avec la contribution à Wikipédia sur la démarche pour faire des bons articles d’histoire. Merci pour cet épisode …
Si l'histoire se limitait aux faits, on perdrait toute l'analyse du pourquoi ces faits ont eu lieu, de comment ils s'articulent et s'influencent entre eux et de leurs conséquences. On perdrait aussi la (tentative de) compréhension de ceux qui l'ont vécu.
Enfin ^^
Merci.vous faites réflechir
Ah une lumière dans ce confinement!!!!!
j'apprécie bcp ton discours, ton travail et ta façon de le proposer, tu me rappelles moins grd-père, qui étais historien justement, et prof d'histoire (ce qui lui a permis d'éviter le sto !), bref, le trouve que ton sujet aujourd'hui fait écho à un thème continuellement envahir notre présent, mais depuis le début de la crise plus que jamais, les dirigeants macron et cie accusés de mentir, d'êtres de sales menteurs etc. attention je n'ai aucune intention de les défendre, et pour éviter toute ambiguïté je préfère dire clairement que perso je me définis politiquement comme anarchiste, à tendance plutôt vers bakounine. pour autant je considère cette répétition continuelle sur les divers tons de l'enragement complètement improductive, et de tous côté ils répètent ça aussi bien des cocos, des anars, des jesaispaskoi, et pareil dans le camp d'en face. ça m'agace profondément car j crois qu'en + d'être inutile, c'est bête et surtout c'est limitatif pour nos communs.et je n’arrive pas à développer correctement mon discours (au-delà de mes + proches) en essayant de rester poli mais j'avoue avoir tendance à penser un peu fort qu'il faut qd même à être un peu con pour attendre de dirigeants, en quelque cas que ce soit, la vérité c'est impossible, complètement incompatible avec de telles fonctions, et d'autant + à 1 niveau étatique. mais cette exigence constante de vérité empêche qu'on les rappelles à l’exigence de sincérité qui elle est légitime et dont ils ne devraient pas pouvoir s'absoudre. désolé dd m'être épanché ainsi, mais c'est présent que ça m gonfle profondément, bien plus qu'une éléphant ! si j'ai été blessant en laissant l’impression que j'ai traité de pauvre con quelqu'un, désolé mais pour te rassurer, je sais bien que l'arrogance peut aisément me faire basculer du côté des cons et c'est toujours trop tard que je m'en aperçois. gracias @Histony pour ton apport à l'intelligence collective, c'est dur en ce moment j'ai l'impression que le progrès de la pensée est bien laborieux , le moral s'en désole
@Histony est ce que tu as une video de Jeanne d'Arc ainsi que la guerre de 100 ans?
moi j'en ai une mais en noir et blanc et sans le son, c'est tout ce qui était possible à l'époque
Même débat que : le journalisme peut / doit il être objectif ou subjectif ? ;) Puisque le journalisme concerne le présent, et l'histoire le passé, le questionnement est le même. Et la réponse aussi : il est impossible de ne se focaliser que sur les faits.
Bonjour.
Qu' 'est ce que tu en penses de ces écrivains qui racontent l'histoire d'un personnage comme : Alain Decaux ,Henri Troyat.
Les faits , les informations que contiennent l'histoire sont - elles fiables et surtout d'où viennent la source. Gare à l'interprétation.
L’artwork de gandalf derrière toi STP ? Il me le faut !
Ouh, la vidéo remonte donc je ne me souviens plus s'il s'agissait d'un tableau de John Howe ou Allan Lee, ou encore de quelqu'un d'autre, mais je suis quasi sûr qu'on le trouve comme fond d'écran proposé sur le site Tolkiendil.
Vous parlez d'une vidéo sur le doute autour de l'existence de Jésus, de Manon /Ovril/ (c'est ce que je crois entendre). Où peut-on la trouver svp?
C'est ici : ruclips.net/video/6vasbjzv34M/видео.html
Sur la question des financements, vous pouvez tenter le financement participatif sur le web
Super comme toujours! Ta thèse en 180 minutes c'est pour quand?
Ça faisait lgtps!^^ 🤗
J'adore ta vidéo, parce que j'ai l'impression de voir les cours magistraux de Nicolas Offenstadt
Super vidéo.
Tu as le .pdf de ton mémoire sur le Normandie ?
48 minutes de quarantaine qui vont passer vite !
Bonjour, où peut on trouver ta chrono de la RF?
Ici ! venividisensivvs.wordpress.com/les-articles-en-pdf/la-revolution-francaise/chronologie-de-la-revolution-francaise/
@@Histony super merci !
Tapisserie d'Aubusson, super musée à Aubusson d'ailleurs.
Bonsoir Histony, Je tiens à vous remercier pour la qualité de votre travail. Je vous suis depuis maintenant plusieurs années. Bravo et Merci, c'est toujours une énorme source de stimulation de voir et d'entendre vos vidéos.
Mon épouse et moi sommes musiciens (intermittents) nous profitons du confinement pour mettre en mots, en musique et en vidéo, avec nos enfants, les luttes du passé qui raisonnent pour aujourd’hui et pour demain. Un peu d'histoire donc. Peut-être un peu de l'histoire interprétée ? J'espère que vous aurez le temps de me faire un petit retour critique... et/ou que cela vous plaira.
La chanson s'appelle : Alternatives. ruclips.net/video/W20Ri2FCQTg/видео.html
je scrollais la page youtube , remplis de vidéos que je ne regarderais jamais... et tiens qui voilà ? histony qui sort une vidéo ça fait grave plaiz
Ce serait possible d'avoir votre avis critique sur le livre
d'Edward P.Thompson:"La formation de la classe ouvriére anglaise".Excusez moi de la brièveté de la demande,maïs je suis
néerlandophone.
Ne l'ayant pas lu, je ne peux le critiquer, désolé !
@@Histony
Merci pour votre réponse.
Mais pour situer des faits et y réfléchir,ne faut t'il pas avoir un cadre?Un des problèmes de
l'histoire n'est t'il pas que ce cadre est immense?Comment l'apprendre? Et quelles parties?
Sachant que l'enseignement y consacre de moins en moins de temps.Pourquoi?Une des
causes possible:un manque d'intérêts de nos dirigeants.Cette négligence ne serait-elle pas
la fin de la nécessité de l'exaltation de nos passés nationaux et coloniaux?
Pas mal de questions,mais il y en a beaucoup plus.
Ce livre de Thompson est choisi pour l'année 1963 dans "Pour les sciences sociales, 101 livres" ed EHESS. Livre qui a mis en avant la propre formation de la classe ouvrière (et sa culture populaire) par la méthode ethnographique, en la sortant du déterminisme socio-économique d'alors.
l'Histoire dépend bien souvent d'histoires non objectives par essence. Que l'on voit la révolution française par rapport aux écris des nobles, des révolutionnaires ou même des mémoires de Samson (l'exécuteur public de paris), l'éclairage n'est absolument pas le même. Et l'on voit également que l'Histoire ne retient que ce qu'elle veut. Par exemple, d'après Samson, la guillotine n'a pas été inventée par Guillotin, mais par un de ses amis, qui, de passage chez lui, a voulu l'aider à trouver une méthode d'exécution plus "propre" que l'épée. Samson à ensuite proposé le schéma fait par son amis à Guillotin, qui, le trouvant très bien, l'a ensuite proposé au roi, qui a alors modifié la forme en demi lune de la lame en triangle, pour avoir une meilleure efficacité. Est ce que Samson ment dans son récit pour atténuer sa culpabilité et démontrer qu'il était sensible à la souffrance de ses patients, ou bien l'histoire (des post révolutionnaires) a simplifiée les choses pour ne retenir que ce qui lui paraissait le plus important, à savoir, que la main du roi a créé l'instrument de son propre châtiment ?? et en allant plus loin, l'a t'il bien modifiée ou bien cette histoire n'est qu'une fable au service de la république pour discréditer un peu plus la monarchie ? Toujours est il que c'est passionnant et que cela oblige à une propre pondération des "faits" relatés différemment par les acteurs même de l'Histoire. Vous pouvez consulter gratuitement les mémoires des samson sur le site de la BNF pour retrouver cette anecdote et bien d'autres. Merci pour tes vidéos, je me régale à chaque fois ;)
32:45 "Les coiffeurs, je n'allais pas les balancer dans mon mémoire, ça serait tombé comme un cheveu sur la soupe" lol
Merci pour la vidéo! À un moment tu parles de Guillemin en disant que tu y reviendras plus tard mais... C'est pour un autre épisode? Ou bien une référence à la vidéo que tu as déjà publié sur lui? Mon impression est qu'il lit surtout des bouquins et en fait un résumé...
Alors pour le cas Guillemin, je pense que je ferai quelque chose de détaillé un jour, probablement plus par écrit que par vidéo, mais il faudra encore un bon moment avant que ça voie le jour !
@@Histony Guillemin annonce très clairement ses convictions politiques et religieuses. On sait d'où il parle, comme tu dis. Il est tout à fait lucide sur la non neutralité de l'Histoire et revendique même le fait de ne pas l'être du tout, dans ses conférences et exposés.
Du coup pour quelqu'un qui a la même "fibre" sociale que lui et qui se reconnait dans ses idéaux humains et politiques, ça fait extrement plaisir d'avoir une Histoire, écrite comme tu dis, par quelqu'un comme lui.
Ça crée également une certaine balance, un équilibre avec la vision de droite de la plupart des historiens médiatiques, où de l'Histoire de l'éducation nationale.
Vu qu'aucun historien ne peut se targuer de neutralité, autant apprécier de l'Histoire de gauche, et cynique comme celle de Guillemin, qui pour moi a plus de chance d'être proche de la "réalité" historique.
J'ai cru comprendre que tu lui reprochais un manque de rigueur au niveau des sources, ou un manque d'honnêté intellectuelle sur certains détails, mais j'aimerais savoir à quel degrès ça décrédibilise son travail à tes yeux..
Car j'ai adoré son travail sur la Révolution Française, celui sur la Commune de Paris, celui sur l'avant Première Guerre Mondiale.
Mais du coup, quand on a pas eu la chance de faire des études d'histoire, et que l'on a pas accès aux sources et aux archives, qui croire et comment? Dans quel mesure? Faut-il toujours nuancer, quitte à penser contre ses propres idéaux?
Étant assez radical dans mes opinions, je n'ai pas envie de les modérer, de les ramollir, en m'obligeant à penser comme un bourgeois d'extrême droite, ou comme un banquier ultra capitaliste. Qu'en penses-tu ?!
Bref, désolé pour le pavé, je préfèrerai d'ailleurs en lancer sur la gueule des CRS et des dominants plutôt qu'en rédiger, mais bon, ça n'a pas l'air d'être pour tout de suite...
Un révolté passionné d'Histoire qui apprécie beaucoup ton travail, merci encore ;)
Attention, je ne reproche pas à Guillemin d'être de gauche (ce serait un comble !). Je lui reproche d'être extrêmement peu rigoureux, et parfois même (j'en suis désormais convaincu) malhonnête. C'est là le problème : Guillemin raconte beaucoup de conneries, invente, déforme. Plus je l'examine dans le détail, plus je le constate, et j'en suis très triste, car forcément, politiquement, son propos m'arrange. Mais il me questionne aussi : la facilité avec laquelle l'extrême droite le récupère, par exemple, doit questionner (et la réponse se trouve sûrement dans le fait que lui même se servait allègrement dans certaines sources douteuses d'extrême droite quand elles l'arrangeaient...).
D'autre part, je pense que penser contre ses idéaux, ce n'est pas les ramollir, mais les consolider. Nos convictions, elles sont toujours imparfaites, instables. On apprend en permanence. On peut les garder intact en ne se frottant qu'à ce qui pense précisément comme nous, mais ça ne marche pas comme ça. Il faut au contraire les mesurer à des critiques solides, c'est comme ça qu'on les renforce en éliminant les parts trop bancales. Il est plus facile de combattre un système en en ayant une représentation lucide, mais dérangeante, qu'en s'attaquant à une illusion confortable. Et de la sorte, je crois que l'illusion qu'élabore Guillemin, par exemple, peut plus facilement nous démobiliser qu'autre chose.
En fait, je ne pense pas que s'obliger à adopter pour l'exercice le point de vue d'un banquier, par exemple, risque de nous modérer ou de nous ramollir : au contraire, si nos convictions sont solides, essayer de comprendre comment le banquier voit le monde ne nous convertira pas à son idée. Je peux concevoir qu'un banquier croie bien faire, essayer d'appréhender sa vision du monde, sans pour autant que ça devienne la mienne. Et, de fait, j'en sortirai avec une meilleure connaissance de ce que je combats.
Alors qui croire, et comment ? Je crois justement qu'il ne faut pas croire, mais se poser la question d'à quel point ce qui est dit peut-être vérifié, ou critiqué. Chercher ce qu'en disent ses adversaires, par exemple. Et voir dans quelle mesure ces critiques sont solides. Malheureusement, ce travail prend du temps, j'en suis conscient... Mais l'esprit critique ne s'acquiert jamais de façon toute faite. :(
@@Histony Merci beaucoup pour cette réponse détaillée !
J'essayerai d'appliquer ces conseils, même si j'avoue avoir une vision assez manichéenne de la politique... Ou même de l'Histoire.
J'ai du mal à m'imaginer qu'un grand banquier ou qu'un patron du CAC 40 pense réellement oeuvrer pour le bien du plus grand nombre, et non pour son propre profit.
Comme j'ai du mal à concevoir le fait d'être raciste ou homophobe.
Je n'arrive pas à les comprendre, ni me mettre à leur place, ni à leur prêter de bonnes intentions...
En tout cas je prendrais plus de pincettes et de recul en écoutant Guillemin... En essayant d'approfondir les sujets les plus sensibles.
Merci d'avoir partagé ton point de vue !
Salut à toi l'Historien !
Salut à toi l'Archéologue !
Salut toi le Paléontologue !
Salut à toi Vallès , Arnould et Lissagaray, de vrais contemporains (du début, tout dépend là où on se situe ^^).
Moi je suis Elysée Reclus,
Je suis pour l'Entraide comme le disait Pierre,
Géographe et humain. :)
Vive le combat, ensemble, Géographie et Histoire sont les deux mamelles de notre existence ! :)
Saviez-vous qu'il y eut des dolmens druidiques jusqu'au XVIIIème siècle dans les Bois noirs ou les Monts de la Madeleine ( 63-03-42) ?
Oui oui oui !
Grace à la Prune.
Avec elle nous avons su résister aux hordes barbares et aux uhlans.
Et avons pu garder nos savoirs et nos connaissances propres. :)
J'ai mis un pouce bleu pour la blague du cheveux sur la soupe.
Tu es corrézien ! Voilà un fait historique établi qui me réjouit. Nous sommes presque voisin. Je suis du bas Berry.
Henri Poincaré:
On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres; mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison.
En parlant d'archives, tu en penses quoi du fait qu'on aie à reclassifié les archives de 1939-1945 ?
C'est un très vaste débat, qui ne concerne d'ailleurs pas que les archives de cette période, mais aussi celles d'après ; et qui s'élargit encore aux questions de communicabilité des archives (car les archives "interdites" ne se limitent pas au secret militaire : il y a toujours eu des limitations aux consultations possibles, notamment pour protéger certains droits à la vie privée, dans des délais qui peuvent parfois paraître frustrants). Bref, c'est un débat complexe qui occupe de longue date les archivistes et historiens (dont les intérêts ne convergent pas toujours, d'ailleurs).
À titre personnel, forcément, toute restriction sur les archives est un crève cœur (d'autant que bon, là, la justification est ridicule) ; mais je préfère laisser la parole à plus compétent que moi sur le sujet, notamment ici : parolesdhistoire.fr/index.php/2020/02/28/93-lacces-aux-archives-contemporaines-en-question-avec-isabelle-neuschwander-et-maurice-vaisse/
Joyeux 30 ans alors !
De circonstance : « Écris l'histoire, tout ce que tu voudras, entre mes lignes » - Grégory Lemarchal
Ça me fait penser à un entretien que j'ai eu avec Miguel Benasayag : ruclips.net/video/OxibmeESghI/видео.html
Ça me fait penser aussi à un exemple que tu connais : la bataille du Mont Gargan. Le décompte des pertes allemandes n'y est pas fiable, alors que le sens de cette bataille n'est pas là : plus de soldats allemands sont morts que de maquisards, c'est une chose. Mais ce qui compte, c'est que les troupes de répression ne parviennent pas à encercler et détruire les maquis.
Histony: "Et écrire une histoire du monde alors là c'est pas la peine, c'est carrément du suicide"
Bill Wurtz: "Hold my beer, i guess"
A quand une vidéo sur le milieu des coiffeurs du Havre? Le peuple exige des réponses!