"Les Lettres persanes" de Montesquieu

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  • Опубликовано: 5 янв 2021
  • Une émission 05/12/2020 de France culture Olivia Gesbert
    "En français dans le texte" propose d'étudier un extrait des "Lettres persanes" de Montesquieu, et pour la dictée de Rachid Santaki, un extrait de "Gargantua" de François Rabelais.
    Aujourd’hui, "Les Lettres Persanes" de Montesquieu, de son nom complet Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu.
    « Les Persans qui écrivent ici étaient logés avec moi ; nous passions notre vie ensemble. Ils me communiquaient la plupart de leurs lettres ; je les copiai. » (Introduction de 1721).
    En 1721, paraît une « espèce de roman », dont l’auteur anonyme déclare dans l’introduction n’avoir fait que traduire une correspondance, des lettres échangées par des Persans en voyage en Europe.
    Le roman va rencontrer un vif succès. Et l’auteur est démasqué : il s’agit du Baron de Montesquieu, jeune et riche magistrat de la région de Bordeaux, qui va se rendre à Paris pour profiter de la reconnaissance toute neuve dont il fait soudain l’objet.
    Roman épistolaire, « les Lettres Persanes » a tout pour séduire. Il raconte les péripéties et les réflexions de deux Persans fortunés qui quittent Ispahan pour séjourner près de neuf ans à Paris. Datées entre 1711 et 1720, ces lettres fictives nous permettent de suivre les personnages sur une longue période, de les voir évoluer. C’est aussi le temps long du voyage au XVIIIe siècle puisque les voyageurs parcourent un peu plus de 5000 kilomètres.
    Au cœur de cet échange, la vie du sérail et les aventures de son puissant seigneur : Usbek. Il a laissé derrière lui un harem occupé par des femmes superbes, encadrées, surveillées par des eunuques plus ou moins complaisants. Elles lui relatent les événements du quotidien, les disputes, les jalousies, les rapprochements entre l’un et l’autre : « J’ai une grande nouvelle à t’apprendre : je me suis réconciliée avec Zéphis ; le sérail, partagé entre nous, s’est réuni. Il ne manque que toi dans ces lieux où la paix règne : viens, mon cher Usbek, viens y faire triompher l’amour. », peut-on lire par exemple dans la Lettre 47. Seules mais patientes…
    Mais dans ces "Lettres", nous suivons surtout le parcours de deux Persans à Paris, Usbek et Rica.
    Usbek est le plus âgé et le plus sage : c’est un homme éclairé, qui se fie à sa raison, note ses impressions. Il n’hésite pas à poursuivre une réflexion au fil parfois d’une dizaine de lettres qui se suivent. Un voyageur qui n’est pas poussé par la seule curiosité mais qui cherche aussi à fuir le despote et la cour qu’il déteste.
    Rica, lui, est plus vif et plus sociable : il commence presque toujours les lettres qu’il adresse à Usbek par ce que lui ont enseigné ses différentes rencontres. Ethnologue avisé, assez désabusé aussi, il accorde peu de foi à l’humanité. Au fil des lettres, Rica se montre pourtant de plus en plus séduit par les mœurs de Paris.
    Au moment où paraissent les Lettres Persanes, en 1721, Louis XIV vient de mourir et Louis XV, son arrière-petit-fils, est trop jeune pour régner. C’est donc le Duc d’Orléans qui va assurer la Régence jusqu’en 1723, date de la majorité du roi. Le règne du roi Soleil s’achève sur des notes très sombres : le royaume est ruiné par les guerres menées en Europe.
    Le roman épistolaire a donc un double intérêt : on y découvre la vie des Persans dans un Orient fantasmé par le regard européen, à travers la vie d’un harem dont l’auteur grossit le trait de l’exotisme. Et, à travers le regard ébahi de deux voyageurs, on redécouvre aussi nos mœurs.
    Dans ce roman, l’auteur va développer un propos à la fois subversif et efficace, énoncé dans une langue logique, dont les phrases courtes portent des messages précis. Le format des lettres est avant tout l’occasion pour Montesquieu de développer plus ou moins longuement ses réflexions, en faux voyageur mais en vrai philosophe.
    Ces réflexions ouvrent la voie au mouvement des Lumières, qui permettra aux penseurs du XVIIIe siècle d’éclairer leurs contemporains et de dénoncer les travers d’un pouvoir despotique.
    Lettres 23, 24, 36 et 87
    Lettre 99 qui sera analysée
    Textes lus à l'antenne par le comédien Emmanuel Lemire
    L'analyse complète a été réalisée par Laure Soudyet, professeure de lettres classiques.

Комментарии • 2

  • @bnkundwa
    @bnkundwa 3 года назад

    J'ai aussi écris à des personnes qui me sont chers.

  • @amelsafta6168
    @amelsafta6168 2 года назад

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