Montesquieu ou la dure loi du sérail Ecoutez Révisez EN FRANÇAIS DANS LE TEXTE

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  • Опубликовано: 6 окт 2024
  • Une émission de France Culture 21/04/2020 par Olivia Gesbert
    Figure du Siècle des Lumières, Montesquieu ouvre la voie à la littérature d’idées avec ses Lettres persanes. Nous sommes au XVIIIe siècle et nombreux sont ceux qui, comme lui, veulent éclairer leurs contemporains en faisant appel à la raison pour lutter contre les superstitions et les préjugés. La fiction est un bon moyen, et les Lettres persanes un bel exemple, si ce n’est le meilleur à l’époque, de cette littérature qui sait divertir tout en instruisant ses lecteurs.
    Publié anonymement en 1721, ce roman épistolaire connaît un succès immédiat. Avant d’avouer en être l’auteur, Montesquieu prétend dans son introduction être le simple traducteur de la correspondance entre deux Persans en voyage en Occident et leurs proches resté en Perse. Et l’écrivain philosophe multiplie les gages d’authenticité pour rendre crédible son prétexte fictionnel.
    De Paris à Venise en passant par Smyrne, nous voilà donc compagnons de route de Rica et Usbek pour un voyage de plus de huit ans. Les deux Persans nous observent et nous racontent : les mœurs occidentales, le fonctionnement de la monarchie absolue, le pouvoir de l’Église.... Tour à tour intrigués, amusés, ou critiques, ils dressent un tableau complet de la société française de l’Ancien Régime.
    En prêtant sa plume à deux étrangers, Montesquieu déjoue la censure en avançant masqué. En décentrant le regard, l’écrivain philosophe permet aussi au lecteur de s’éloigner pour mieux voir.
    Les Lettres persanes déploient de nombreux atouts pour nous charmer, à commencer par le récit-cadre de l’intrigue, celle du sérail. Car l’Orient, à l’époque, fascine : merveille de l’ailleurs, exotisme fantasmé, plaisirs et sensualité racontés suscitent un véritable engouement. L’orientalisme est à la mode depuis la traduction des Mille et une nuitsd’Antoine Galland (1704-1717) et rappelle Bajazet de Racine.
    L’intrigue réside aussi dans des lettres de et sur les femmes au fil d’une correspondance triangulaire entre Usbek, ses esclaves et ses favorites. On y découvre ou retrouve le sérail, ce lieu clos aux parfums d’érotisme, gardé par les eunuques, figures à la fois repoussantes et fascinantes, où les complots, les jalousies, les haines ou les complicités semblent exacerbés. Un lieu qui ressemble aussi étrangement à la cour des rois en Occident.
    On ouvre cette lecture avec la lettre 7, écrite par Fatme à Usbek : ces quelques lettres vous sont lues par Denis Podalydès de la Comédie Française.
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