Hello Très bonne vidéo. Je me permettrais juste deux petites remarques de forme. 1. Si tu te lances dans une entreprise de vulgarisation du Capital, ne commence pas par dire que tu as galéré à le lire ! 😅même si tu expliques après que tu as cherché des informations, etc. On n'a pas besoin de le savoir et ça brouille un peu le message. Bon là c'est trop tard (et pas très grave non plus...), mais je t'invite à y penser si tu produis de la vulgarisation sur d'autres sujets à l'avenir. 🙂 2. Dans ton mixage audio, tu as des basses extrêmement présentes qui donnent un effet un peu "whowwwow" à ta voix. N'hésite pas à placer un petit filtre coupe bas réglé vers 100Hz (tu ajusteras...) pour virer les fréquences basses inutiles et clarifier ta voix. Voilà ! Hâte de voir / écouter la suite en tous cas !
Hello, merci pour ton commentaire ! Pour la première remarque, c'est parce que je veux pas adopter un ton trop professoral, j'ai vraiment envie que ce soit accessible, j'ai essayé d'être honnête dans mon introduction. Mais oui tu as raison dans ta critique, seulement si je perd peut-être en crédibilité, je pense gagner en complicité. Et merci pour ta seconde remarque, je la prendrai en compte à l'avenir !
@@seulsurmarx Personnellement, je ne vois pas de problème à ce que tu avoues avoir galéré à la lecture du Capital ! Au contraire, ça me paraît plus honnête et ça montre que tu as suivi une démarche qui me paraît des plus saines : tu es allé chercher les informations à la source (dans le Capital directement) au lieu de te contenter des commentaires et autres commentaires de commentaires au sujet du livre. Démarche qui n'est pas toujours confortable et qui fait se confronter le lecteur à l'œuvre en elle-même et non plus à la vision "cristallisée" souvent transmise par les commentateurs et autres exégètes (même si certains sont proprement passionnants, je pense à Dominique Pagani par exemple), au risque d'avoir l'impression de découvrir un autre contenu que celui qu'on pensait avoir apprivoisé et auquel on pensait s'être familiarisé par le biais de ces fameux commentaires. De plus, il faut être honnête, il est très probable que la plupart des lecteurs galèrent en lisant Le Capital de toutes façons. J’ai également lu les premières pages du livre dans le texte il y a peut-être un an de cela, et il faut bien reconnaître que c’est assez ardu ! 😅 Plus généralement, même si je ne suis pas allé jusqu’à ces passages-là dans le livre lui-même, il y a toujours des concepts (que je connais par les exégètes du coup) qui me posent toujours des difficultés (la valeur d’échange est-elle la même chose que la valeur marchande ?, qu’est-ce qu’un « procès de production » ? (quel sens donner au mot « procès » dans cette expression ?), pourquoi la valeur ne peut-elle être créée que par du travail humain vivant et non par du travail mort/coagulé ?, en quoi la baisse tendancielle du taux de profit joue-t-elle un rôle si central dans l’évolution du capitalisme ?). Certes je ne me propose pas de faire des vidéos de vulgarisation de concepts marxistes, mais je pense qu’il est normal voire sain de buter, et même de douter et de remettre en question, l’aventure de la réflexion n’étant pas un long fleuve tranquille ni une ligne droite qu’il suffirait de parcourir du début à la fin, sans obstacles ni pauses ni détours. Bonne chance à toi pour la suite de ton aventure !
Merci pour ton travail c'est top ! Est-ce Marx parle du lien entre temps de travail abstrait, valeur et rareté d'une marchandise (ex: l'art ou un morceau de météorite)?
Merci pour ton retour ! Oui évidemment. Je vais essayer de te répondre, mais je rappelle que je suis toujours en pleine lecture du bouquin et c'est possible que ma réponse tape à côté ! Dans la chapitre 3-1, Marx parle de la forme prix, dérivée de la forme valeur. Il explique que la plupart du temps la forme prix est l'expression monétaire de la forme valeur d'une marchandise, mais qu'il y a des exceptions, comme par exemple un terrain vierge de tout travail humain, qui aurait un prix sans avoir de travail humain cristallisé en lui, sans avoir de valeur donc. Je suppose que pour ta météorite ça suit le même principe, à savoir que sa valeur sera bien inférieure à son prix de par sa rareté. Voilà en fait la rareté ne changerait rien à la valeur, mais pourrait influer sur le prix. Si ya des marxistes bac + 8 qui voudraient apporter des précisions voire une correction à ma réponse ça serait avec plaisir !
@@seulsurmarx En fait la valeur d'un objet rare est au premier ordre, strictement, sa valeur d'usage. Une œuvre d'art est un très bon exemple parce qu'on ne lui reconnait valeur qu'a partir du moment ou il revêt une utilité, un usage - ici une forme de distinction sociale. Ce qui est important c'est que le lien (qui nous semble évidement et naturel mais qui est en fait plus subtil) entre rareté et valeur n'est pas immédiat. La valeur d'une chose est le reflet de l'intérêt social dans cette chose. Autrement dit pour avoir une grande valeur l'objet, avant d'être rare, doit présenter une grande valeur d'usage et donc ici la valeur de l'objet = sa valeur d'usage; rareté n'implique pas valeur. Pour rester dans l'art, le dessin d'un enfant fièrement afficher sur le frigo n'a au sens propre et premier aucune valeur - bien qu'il soit très rare puisque unique. La rareté ne s'exprimera que dans la valeur d'échange, puisqu'il y a en théorie au moins une limite physique assez basse (d'où la rareté) à la quantité de marchandise A disponible. S'exprimant dans l'équivalence x marchandise A = y marchandise B ; x ne peut physiquement pas augmenter et de plus marchandise A revêt une valeur d'usage élevé alors y augmentera. Plus tard sous une forme plus aboutit de la valeur d'échange - la monnaie - remplacera y marchandise B. On aura donc x marchandise A = prix. Et si les deux conditions précédentes se trouvent vérifiées alors on observera que x marchandise A (rare) = prix plus élevé. Concernant le travail abstrait, il constitue l'équivalent commun à toute les marchandises dans lesquelles ont reconnait une certaine quantité de travail humain. x marchandise A = y marchandise B = z quantum de travail abstrait. Cette fois ci pour observer le lien rareté/prix, il faut faire le même raisonnement qu'avant, a ceci près qu'au lieu de reconnaitre dans l'objet une valeur d'usage propre à son corps on le reconnait comme cristal d'une certaine quantité z de travail. L'exemple typique est celui du diamant qui n'est pas rare à proprement parler puisqu'il y en a énormément sur Terre. Seulement il faut beaucoup de travail pour en extraire. On comprend ici que la rareté perd son sens et ne signifie plus que "grande quantité de travail". Et la frontière rare/pas rare devient purement arbitraire. On constate donc deux cas. Soit on peut abstraire notre marchandise en une quantité de travail, donc la rareté perd son sens premier (c'est en fait le cas pour l'écrasante majorité des marchandises). Soit le cas marginal la marchandise ne peut pas être abstraite puisque ne contenant aucun travail, le terrain vierge par exemple, et on doit donc s'en remettre strictement à sa valeur d'usage pour l'intégrer dans nos échanges. Et de manière très générale la rareté se comprend comme l'expression de l'offre (limite physique ou quantité de travail) et de la demande (valeur d'usage). Au passage l'art est un cas marginal dans la marginalité. Il cristallise bien une certaine quantité de travail de l'artiste mais le prix de l'œuvre n'exprime qu'au premier ordre la valeur d'usage ("le niveau de reconnaissance de l'œuvre") et seulement au second la valeur d'échange (quantité de travail abstrait). Pour finir je rappelle juste que la valeur, même d'usage, est un attribut social pas quelque chose d'intrinsèque. Un individu seul sur la Terre ne reconnaitrait pas de valeur dans les choses. Et le lien rareté/valeur qui semble évident est en réalité très indirect. Pareil corrections, critiques et précisions sont bienvenues.
@@SpinoStirk donc c'est finalement une vision très proche de l'économie de marché ? En gros offre/demande exprimée en travail et non en argent mais qui, potentiellement, ne limite pas l'apparition de spéculation en "pariant" sur l'usage futur (puisque dynamique) grandissant d'une ressource ou d'un bien. Si je suis dans le juste ça me paraît lacunaire comme théorie, mais j'imagine que c'est normal considérant qu'il ait évolué dans une société dans laquelle les limites physiques étaient uniquement dépendantes du travail et du capital.
@@chrgf Et bien oui et non. La contradiction que tu évoques repose sur la notion de marché. Pour la résoudre il faut se munir d'une définition du marché. Alors _le marché_ au sens minimal c'est l'institution qui émerge dès lors que des individus échangent des biens (des biens - pas de la marchandise, elle répond à une définition plus stricte - qui ont une valeur d'usage). Par ailleurs Marx est souvent qualifié de "dernier (économiste) classique", au sens ou il reprend a son compte les concepts et "lois" théorisés par Smith, Marx le cite énormément dans Le Capital. Pas étonnant de retrouver donc le concept de marché et la loi de l'offre et de la demande chez lui. En effet au début du Capital Marx nous dit bien que la valeur c'est le travail. La monnaie (comme marchandise ici, mais on peut aussi la comprendre comme institution mais c'est un autre sujet) c'est du travail cristallisé et non ça n'empêche pas la spéculation. Cependant Marx critique abondement l'économie de marché dans _Critique de l'économie politique_ et _Le Capital_ , c'est (pour aller vite) le capitalisme. Et on comprend que cette économie, cette façon de gérer nos échanges, est parfaitement contingente. Ce n'est pas parce qu'il y a offre et demande que le capitalisme va *nécessairement* émerger. Et pour finir non et non ! Même a son époque Marx avait parfaitement conscience des limites physiques du capitalisme. Il dit bien que "Le capital épuise deux choses, les hommes et la nature". Le Capital ,et ses théories, bien qu'incomplet n'est pas lacunaire et après Marx, bien des marxistes économistes, philosophes, anthropologues et sociologues ont dédiés leurs vies et leur travail à compléter l'œuvre de Marx. J'ai écris cette réponse un peu vite fait désolé si c'est maigre en source, si ça t'intéresse éventuellement je pourrais compléter.
@@SpinoStirk merci pour les précisions et la réponse détaillée. Toutefois mon commentaire était vraiment spécifique à la spéculation. Le fait que Marx y soit moralement et éthiquement opposé ne fait aucun doute, mais je me demandais s'il avait imaginé des gardes-fous car selon ma compréhension rien n'empêche de spéculer sur l'augmentation futur de la valeur d'un bien. Mais merci encore pour ta réponse très intéressante, en particulier l'aspect des limites planétaires pour lesquelles, si tu as une source sous la main, je suis volontiers preneur.
Je viens tout juste de commencer à lire Marx, et ne comprenant pas bien le premier chapitre j'ai cherché sur RUclips, comme par hasard je tombe sur toi j'ai de la chance 😅 C'est très clair en tout cas, tu comptes faire tout Le Capital comme ça ? J'espère que tu en feras d'autres 😉
Oh ça me fait super plaisir comme commentaire ! J'aimerais bien en faire plus oui, c'est prévu. Je sais pas si tu as regardé la description mais il y a peut être des liens qui peuvent t'être utiles dans ta compréhension !
Pour comprendre la section il a fallu que je lise 10x (sans exagérer) le chapitre 1 avec comme appui le livre de Tran Hai Hac: Relire le capital qui est excellent dans l’ensemble même si finalement j’ai parfois une interprétation un peu différente (lorsque THH s’écarte de Marx notamment). Bon courage !
Bonjour et merci pour la vidéo. Avec le contexte actuel, l'impensé Marxiste saute aux yeux. En ne considérant la valeur des biens uniquement avec le temps de travail pour le réaliser on oublie complètement la ressource naturelle nécessaire pour réaliser le bien (renouvelable, comme le blé ? Ou en quantité limitée comme l'or ?) On est en encore dans un réflexe de chasseur/cueilleur qui ne se pose pas la question de l'après. Les difficultés du monde actuel et le fait d'avoir atteint en partie ses limites doit dès à présent nous conduire à établir des corpus théorique prenant en compte ces éléments.
La theorie de la valeur ne nie pas des choses comme l‘offre et la demande elle dit juste que la valeur réel existe et explique d’ou elle vient. Ducoup l’impensé vient de vous
oof Faut boire beaucoup d'eau pour faire passer ça En vrai ça manque d'images, mais peut être que c'est parce que je suis plus porté par une compréhension visuelle. Je sais pas comment il faudrait le présenter, mais j'ai pas trouvé hyper clair en tout cas :/
Merci pour cette vidéo, une explication très claire d’un texte compliqué. J’attends la suite avec impatience
Merci beaucoup pour ton retour 😊
Parfait ça 👍
Merci pour tes explications ! Enfin je peux aborder ce qu'a voulu dire Marx. Respect !
Merci à toi !
Il est là ! De la force ✊!
Force à toi lapin 🐇
Nouveau abonné merci pour votre travail de partage
Merci à toi !
Hello
Très bonne vidéo. Je me permettrais juste deux petites remarques de forme.
1. Si tu te lances dans une entreprise de vulgarisation du Capital, ne commence pas par dire que tu as galéré à le lire ! 😅même si tu expliques après que tu as cherché des informations, etc. On n'a pas besoin de le savoir et ça brouille un peu le message. Bon là c'est trop tard (et pas très grave non plus...), mais je t'invite à y penser si tu produis de la vulgarisation sur d'autres sujets à l'avenir. 🙂
2. Dans ton mixage audio, tu as des basses extrêmement présentes qui donnent un effet un peu "whowwwow" à ta voix. N'hésite pas à placer un petit filtre coupe bas réglé vers 100Hz (tu ajusteras...) pour virer les fréquences basses inutiles et clarifier ta voix.
Voilà ! Hâte de voir / écouter la suite en tous cas !
Hello, merci pour ton commentaire !
Pour la première remarque, c'est parce que je veux pas adopter un ton trop professoral, j'ai vraiment envie que ce soit accessible, j'ai essayé d'être honnête dans mon introduction. Mais oui tu as raison dans ta critique, seulement si je perd peut-être en crédibilité, je pense gagner en complicité.
Et merci pour ta seconde remarque, je la prendrai en compte à l'avenir !
@@seulsurmarx
De rien, et concernant ma première remarque, ton raisonnement se tient :)
@@seulsurmarx Personnellement, je ne vois pas de problème à ce que tu avoues avoir galéré à la lecture du Capital !
Au contraire, ça me paraît plus honnête et ça montre que tu as suivi une démarche qui me paraît des plus saines : tu es allé chercher les informations à la source (dans le Capital directement) au lieu de te contenter des commentaires et autres commentaires de commentaires au sujet du livre. Démarche qui n'est pas toujours confortable et qui fait se confronter le lecteur à l'œuvre en elle-même et non plus à la vision "cristallisée" souvent transmise par les commentateurs et autres exégètes (même si certains sont proprement passionnants, je pense à Dominique Pagani par exemple), au risque d'avoir l'impression de découvrir un autre contenu que celui qu'on pensait avoir apprivoisé et auquel on pensait s'être familiarisé par le biais de ces fameux commentaires.
De plus, il faut être honnête, il est très probable que la plupart des lecteurs galèrent en lisant Le Capital de toutes façons. J’ai également lu les premières pages du livre dans le texte il y a peut-être un an de cela, et il faut bien reconnaître que c’est assez ardu ! 😅
Plus généralement, même si je ne suis pas allé jusqu’à ces passages-là dans le livre lui-même, il y a toujours des concepts (que je connais par les exégètes du coup) qui me posent toujours des difficultés (la valeur d’échange est-elle la même chose que la valeur marchande ?, qu’est-ce qu’un « procès de production » ? (quel sens donner au mot « procès » dans cette expression ?), pourquoi la valeur ne peut-elle être créée que par du travail humain vivant et non par du travail mort/coagulé ?, en quoi la baisse tendancielle du taux de profit joue-t-elle un rôle si central dans l’évolution du capitalisme ?).
Certes je ne me propose pas de faire des vidéos de vulgarisation de concepts marxistes, mais je pense qu’il est normal voire sain de buter, et même de douter et de remettre en question, l’aventure de la réflexion n’étant pas un long fleuve tranquille ni une ligne droite qu’il suffirait de parcourir du début à la fin, sans obstacles ni pauses ni détours.
Bonne chance à toi pour la suite de ton aventure !
Merci pour ton travail c'est top !
Est-ce Marx parle du lien entre temps de travail abstrait, valeur et rareté d'une marchandise (ex: l'art ou un morceau de météorite)?
Merci pour ton retour !
Oui évidemment.
Je vais essayer de te répondre, mais je rappelle que je suis toujours en pleine lecture du bouquin et c'est possible que ma réponse tape à côté !
Dans la chapitre 3-1, Marx parle de la forme prix, dérivée de la forme valeur. Il explique que la plupart du temps la forme prix est l'expression monétaire de la forme valeur d'une marchandise, mais qu'il y a des exceptions, comme par exemple un terrain vierge de tout travail humain, qui aurait un prix sans avoir de travail humain cristallisé en lui, sans avoir de valeur donc.
Je suppose que pour ta météorite ça suit le même principe, à savoir que sa valeur sera bien inférieure à son prix de par sa rareté.
Voilà en fait la rareté ne changerait rien à la valeur, mais pourrait influer sur le prix.
Si ya des marxistes bac + 8 qui voudraient apporter des précisions voire une correction à ma réponse ça serait avec plaisir !
@@seulsurmarx En fait la valeur d'un objet rare est au premier ordre, strictement, sa valeur d'usage. Une œuvre d'art est un très bon exemple parce qu'on ne lui reconnait valeur qu'a partir du moment ou il revêt une utilité, un usage - ici une forme de distinction sociale. Ce qui est important c'est que le lien (qui nous semble évidement et naturel mais qui est en fait plus subtil) entre rareté et valeur n'est pas immédiat. La valeur d'une chose est le reflet de l'intérêt social dans cette chose.
Autrement dit pour avoir une grande valeur l'objet, avant d'être rare, doit présenter une grande valeur d'usage et donc ici la valeur de l'objet = sa valeur d'usage; rareté n'implique pas valeur. Pour rester dans l'art, le dessin d'un enfant fièrement afficher sur le frigo n'a au sens propre et premier aucune valeur - bien qu'il soit très rare puisque unique.
La rareté ne s'exprimera que dans la valeur d'échange, puisqu'il y a en théorie au moins une limite physique assez basse (d'où la rareté) à la quantité de marchandise A disponible. S'exprimant dans l'équivalence x marchandise A = y marchandise B ; x ne peut physiquement pas augmenter et de plus marchandise A revêt une valeur d'usage élevé alors y augmentera.
Plus tard sous une forme plus aboutit de la valeur d'échange - la monnaie - remplacera y marchandise B. On aura donc x marchandise A = prix. Et si les deux conditions précédentes se trouvent vérifiées alors on observera que x marchandise A (rare) = prix plus élevé.
Concernant le travail abstrait, il constitue l'équivalent commun à toute les marchandises dans lesquelles ont reconnait une certaine quantité de travail humain. x marchandise A = y marchandise B = z quantum de travail abstrait. Cette fois ci pour observer le lien rareté/prix, il faut faire le même raisonnement qu'avant, a ceci près qu'au lieu de reconnaitre dans l'objet une valeur d'usage propre à son corps on le reconnait comme cristal d'une certaine quantité z de travail. L'exemple typique est celui du diamant qui n'est pas rare à proprement parler puisqu'il y en a énormément sur Terre. Seulement il faut beaucoup de travail pour en extraire. On comprend ici que la rareté perd son sens et ne signifie plus que "grande quantité de travail". Et la frontière rare/pas rare devient purement arbitraire.
On constate donc deux cas. Soit on peut abstraire notre marchandise en une quantité de travail, donc la rareté perd son sens premier (c'est en fait le cas pour l'écrasante majorité des marchandises). Soit le cas marginal la marchandise ne peut pas être abstraite puisque ne contenant aucun travail, le terrain vierge par exemple, et on doit donc s'en remettre strictement à sa valeur d'usage pour l'intégrer dans nos échanges. Et de manière très générale la rareté se comprend comme l'expression de l'offre (limite physique ou quantité de travail) et de la demande (valeur d'usage).
Au passage l'art est un cas marginal dans la marginalité. Il cristallise bien une certaine quantité de travail de l'artiste mais le prix de l'œuvre n'exprime qu'au premier ordre la valeur d'usage ("le niveau de reconnaissance de l'œuvre") et seulement au second la valeur d'échange (quantité de travail abstrait).
Pour finir je rappelle juste que la valeur, même d'usage, est un attribut social pas quelque chose d'intrinsèque. Un individu seul sur la Terre ne reconnaitrait pas de valeur dans les choses. Et le lien rareté/valeur qui semble évident est en réalité très indirect.
Pareil corrections, critiques et précisions sont bienvenues.
@@SpinoStirk donc c'est finalement une vision très proche de l'économie de marché ?
En gros offre/demande exprimée en travail et non en argent mais qui, potentiellement, ne limite pas l'apparition de spéculation en "pariant" sur l'usage futur (puisque dynamique) grandissant d'une ressource ou d'un bien.
Si je suis dans le juste ça me paraît lacunaire comme théorie, mais j'imagine que c'est normal considérant qu'il ait évolué dans une société dans laquelle les limites physiques étaient uniquement dépendantes du travail et du capital.
@@chrgf Et bien oui et non. La contradiction que tu évoques repose sur la notion de marché. Pour la résoudre il faut se munir d'une définition du marché.
Alors _le marché_ au sens minimal c'est l'institution qui émerge dès lors que des individus échangent des biens (des biens - pas de la marchandise, elle répond à une définition plus stricte - qui ont une valeur d'usage). Par ailleurs Marx est souvent qualifié de "dernier (économiste) classique", au sens ou il reprend a son compte les concepts et "lois" théorisés par Smith, Marx le cite énormément dans Le Capital. Pas étonnant de retrouver donc le concept de marché et la loi de l'offre et de la demande chez lui.
En effet au début du Capital Marx nous dit bien que la valeur c'est le travail. La monnaie (comme marchandise ici, mais on peut aussi la comprendre comme institution mais c'est un autre sujet) c'est du travail cristallisé et non ça n'empêche pas la spéculation. Cependant Marx critique abondement l'économie de marché dans _Critique de l'économie politique_ et _Le Capital_ , c'est (pour aller vite) le capitalisme. Et on comprend que cette économie, cette façon de gérer nos échanges, est parfaitement contingente. Ce n'est pas parce qu'il y a offre et demande que le capitalisme va *nécessairement* émerger.
Et pour finir non et non ! Même a son époque Marx avait parfaitement conscience des limites physiques du capitalisme. Il dit bien que "Le capital épuise deux choses, les hommes et la nature". Le Capital ,et ses théories, bien qu'incomplet n'est pas lacunaire et après Marx, bien des marxistes économistes, philosophes, anthropologues et sociologues ont dédiés leurs vies et leur travail à compléter l'œuvre de Marx.
J'ai écris cette réponse un peu vite fait désolé si c'est maigre en source, si ça t'intéresse éventuellement je pourrais compléter.
@@SpinoStirk merci pour les précisions et la réponse détaillée.
Toutefois mon commentaire était vraiment spécifique à la spéculation. Le fait que Marx y soit moralement et éthiquement opposé ne fait aucun doute, mais je me demandais s'il avait imaginé des gardes-fous car selon ma compréhension rien n'empêche de spéculer sur l'augmentation futur de la valeur d'un bien.
Mais merci encore pour ta réponse très intéressante, en particulier l'aspect des limites planétaires pour lesquelles, si tu as une source sous la main, je suis volontiers preneur.
Je viens tout juste de commencer à lire Marx, et ne comprenant pas bien le premier chapitre j'ai cherché sur RUclips, comme par hasard je tombe sur toi j'ai de la chance 😅
C'est très clair en tout cas, tu comptes faire tout Le Capital comme ça ? J'espère que tu en feras d'autres 😉
Oh ça me fait super plaisir comme commentaire !
J'aimerais bien en faire plus oui, c'est prévu.
Je sais pas si tu as regardé la description mais il y a peut être des liens qui peuvent t'être utiles dans ta compréhension !
Pour comprendre la section il a fallu que je lise 10x (sans exagérer) le chapitre 1 avec comme appui le livre de Tran Hai Hac: Relire le capital qui est excellent dans l’ensemble même si finalement j’ai parfois une interprétation un peu différente (lorsque THH s’écarte de Marx notamment). Bon courage !
Bonjour et merci pour la vidéo.
Avec le contexte actuel, l'impensé Marxiste saute aux yeux. En ne considérant la valeur des biens uniquement avec le temps de travail pour le réaliser on oublie complètement la ressource naturelle nécessaire pour réaliser le bien (renouvelable, comme le blé ? Ou en quantité limitée comme l'or ?)
On est en encore dans un réflexe de chasseur/cueilleur qui ne se pose pas la question de l'après.
Les difficultés du monde actuel et le fait d'avoir atteint en partie ses limites doit dès à présent nous conduire à établir des corpus théorique prenant en compte ces éléments.
La theorie de la valeur ne nie pas des choses comme l‘offre et la demande elle dit juste que la valeur réel existe et explique d’ou elle vient. Ducoup l’impensé vient de vous
T'as la même voix qu'un streamer jeux vidéo, tu connais Fukano? 😘
Très cool en tout cas, abonné, merci "à gauche"!
Oui je connais, ça remonte à loin, je regardais les ktp 😭.
Merci pour ton comm !
oof
Faut boire beaucoup d'eau pour faire passer ça
En vrai ça manque d'images, mais peut être que c'est parce que je suis plus porté par une compréhension visuelle.
Je sais pas comment il faudrait le présenter, mais j'ai pas trouvé hyper clair en tout cas :/
Haha merci pour ton retour en tout cas !
"parce que c'est un bouquin d'économie"...
Ouch
1er contresens dès les premières secondes !
t'expliques mal