Le Parfumeur

Поделиться
HTML-код
  • Опубликовано: 7 сен 2024
  • Pendant longtemps, je ne pouvais pas
    expliquer pourquoi j'étais devenu parfumeur.
    J'ai compris bien plus tard qu'en fait,
    pendant mon enfance,
    j'ai été marqué par des chocs olfactifs.
    J'ai eu la chance de naître
    et de grandir dans trois univers
    particulièrement forts et riches en odeurs.
    D'abord, l'orangeraie familiale
    au Maroc, dans laquelle je suis né,
    entouré de merveilleux parents,
    hélas, partis trop tôt.
    Ils s'appelaient Barbara et Paul, des êtres
    hors norme, généreux, ouverts au monde.
    Ils ont toutefois eu le temps de nous apprendre
    le beau et le vrai, à savoir l'humain.
    Ensuite, bien sûr, le maquis corse que j'ai eu
    la chance de recevoir en héritage à ma naissance
    et, enfin, le monde du cheval.
    Cavalier dès le plus jeune âge, j'ai beaucoup
    fait de compétitions et de saut d'obstacles.
    J'ai d'ailleurs longtemps hésité
    à en faire mon métier.
    Mais très tôt, c'est le parfum
    des plantes qui m'a intrigué.
    Je voulais le comprendre et cela m'a mené
    vers des études d'analyse de ces plantes,
    jusqu'à un doctorat de chimie spécialisée
    dans l'analyse des plantes odorantes.
    Plus tard, j'ai intégré l'ISIPCA, l'école
    internationale de parfumerie à Versailles
    et ma carrière a débuté
    dans des labos de recherche.
    J'y ai analysé et disséqué
    les extraits de plantes à parfum.
    Je voulais connaître leur intimité.
    Je partageais alors mon temps entre
    le labo et de longs séjours en brousse,
    notamment à Madagascar.
    Cela a été une expérience de terrain très riche
    qui m'a rapproché encore plus de la nature,
    de la plante et du monde paysan
    dont j'ai beaucoup appris.
    C'est sans doute ce parcours qui explique
    que les matières naturelles
    jouent un rôle clé dans mes créations.
    Par rapport à la synthèse, ces ingrédients
    naturels ont pour moi une vibration, une énergie,
    une vraie texture qui me fascine,
    et j'aime les pousser à l'extrême.
    J'aborde toujours la création
    à partir de l'histoire
    que j'ai en tête et que je veux raconter,
    sans contrainte de brief,
    de prix, de marketing, de marché,
    sans jamais penser une seconde
    à une typologie de clients, en particulier.
    Je trouve qu'on oublie trop souvent
    que le parfum, ça n'a pas de genre.
    Ça doit être au-delà des tendances.
    Ce n'est que du désir, du plaisir.
    Le parfum, c'est une fête.

Комментарии •