Qu'est-ce que la déclamation poétique ? Cinq exemples.

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  • Опубликовано: 29 янв 2019
  • Qu'est-ce que la Déclamation poétique ?
    Bien sûr, les progrès de l'acoustique et l'emploi du microphone ont rendu désuète l'ancienne emphase, et même la puissance volumétrique jadis indispensable pour se faire entendre jusqu'aux derniers rangs des grands théâtres.
    Reste que le poète ECOUTE.
    Il guette les accords, les timbres, les résonances, les moindres éléments de la phonétique, qu'il recompose DE TOUT SON CORPS pour en écrire son chant.
    Il ATTEND de son interprète une délicatesse, une sensibilité, une attention de rendu vocal consciente du détail de tous les éléments.
    Le poète-acteur lui aussi écoute de toutes ses forces. Le POETE-ACTEUR retient son souffle, et tient son public en haleine. Un engagement et un enracinement total. Toutes les facultés physiques liées à l'expression, et requises par la vocalisation de l'écrit, sont convoquées.
    "(...) Le vers, pour un poète, n’est pas une forme préétablie dans laquelle la pensée n’aurait qu’à se couler sans effort. Le vers est ce qui affecte le plus profondément la langue. Laissant à l’extérieur des mots le rôle ordinaire d’intermédiaire, de truchement de la pensée, le vers demande de leur chair la matière d’une action, d’un effet d’ordre physique et sensible qui amplifie la résonance intellectuelle, et dont s’élargisse le spectre de la signification.
    Le nombre, la rime et le reste ne paraissent plus que les conséquences du travail profond qu’ils ont appelé : la composition d’accents, de timbres, de couleurs phoniques dont la recherche syntaxique et la rigueur formelle saisissent et fixent les rapprochements les plus expressifs.
    La leçon (je l’avoue) ne m’en paraît pas si indifférente qu’il faille la laisser perdre. Telle la musique, telle la peinture, la poésie compose des éléments étrangers à toute idée de traduction dans une langue particulière.
    Le vers est cette chambre de résonance où la pensée et l’expression cherchent l’accord extrême, le point idéal où entendre et comprendre ne seraient plus qu’un mot de même sens."
    Louis Latourre "Vers un théâtre d'art"
    On trouvera dans cet article le détail des exercices pratiqués par les acteurs en vue de servir le plus efficacement le poème :
    theatreartproject.com/theatre....
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Комментарии • 10

  • @septimaletradiegogalindez4228
    @septimaletradiegogalindez4228 2 года назад +1

    Muchas gracias, excelente declamaciones

  • @fabienattacks
    @fabienattacks 5 лет назад

    Génial ! Merci bcp.

  • @pascalguillot2737
    @pascalguillot2737 4 года назад +1

    Merci !!! tout le plaisir oral ! le talent qui accompagne le chant des voyelles (le corps) si souvent altéré par l'abus consonantique (la loi) de beaucoup de français ?

  • @berquetnadia5303
    @berquetnadia5303 5 лет назад +2

    POESIE VOIX ET CORPS - LOUIS LATOURRE
    "Détresse, désarroi, douleur du changement de milieu, brûlure de l'air, de la lumière...

    D'où vient à la vie ce besoin d'être...(?)

    Sitôt entrés en scène, sitôt poussée la porte du monde nous produisons ce cri, - ces contorsions, grimaces... Tous éléments premiers, tous matériaux bruts d'une expression dont bientôt, plus que le temps, plus que la nature, l'environnement social va ciseler la forme et diviser le corps. Cette confusion, ce bruit - frustes, grossiers qu'ils sont - n'en ont pas moins su dire, déjà, faire d'emblée entendre, - la tragédie naissante.

    ________________________________

    Mime, chants, voix et danse. Écriture. Inquiétude.

    Ce théâtre que je cherche et m'attache à construire conjugue, lui aussi, poésie, voix et corps. Ni collage arbitraire ni juxtaposition... Mais approfondissement de chaque type d'expression, dans un rapport de style fort d'impliquer l'ensemble. « Une » poésie d'abord...
    Non pas « la » poésie. Parole, mouvement, matière, objet, présence, vibration... Et tous leurs antonymes : statisme, silence, absence ou vide ; ou tout ce qu'on voudra, car les moyens de l'investigation n'ont d'autre limite que l'imagination que l'on s'en donne. Je ne peux réduire un art si multiforme à l'expérience que j'ai de sa pratique. Les arts - anciens, récents, nouveaux, - exotiques, s'il en reste -, mais encore, tous les moments de toutes les activités humaines, participent de la poésie. La scène poétique a la taille du monde. [A]

    Libre à nous d'y donner, à quelque objet ou événement que ce soit, l'énergie d'une réponse sensible qui en fasse création, chose d'art... Moment d'arrêt ou de transformation de notre sensation d'être.

    ________________________________

    Nous voici pris, surpris par ce pouvoir du dire. Interdits, face au bruit de sa somme inédite.

    « Ce n'est pas faire les choses qui est difficile ; c'est se mettre en état de les faire. » (Brancusi)

    Le danseur a sa barre, l'instrumentiste ses gammes, le chanteur ses vocalises... Chacun sait le travail contraignant, fastidieux, douloureux même parfois, que demande à l'artiste l'acquisition des bases techniques de sa discipline. Il veut ce nouveau corps. Il appelle l'endurance, la force, la souplesse, l'agilité qui vont servir l'expression autre, entrevue, soupçonnée... Le corps, la main, la voix deviennent plus dociles, plus inventifs aussi ; la pensée se précise, qu'engendre leur aisance, et qui les féconde en retour. L'expression devient propre, personnelle, déployée dans l'espace des libertés conquises. L'artiste va pouvoir se produire en public.

    Mais barre, gammes ni vocalises - ni aucun exercice - ne font poésie. Dans notre coin d'Europe, deux siècles ont montré la vétusté de ces cadres rigides ; rares sont ceux qui crurent prolonger leur légitimité, - ajoutant aux lourdeurs des contraintes anciennes par une sorte d'exigence d'ordre expérimental... Mais ceux-là le payèrent d'improductivité.

    On s'obstine. On soupçonne pourtant quelque chose dans la langue, au-delà du logos. On pressent cette chose par quoi la « partition » dès sa genèse graphique, puisse appeler autant le corps que la voix..., que la vie... Par quoi une poésie - art du langage verbal - devienne holographie.

    Erreur de Mallarmé. Qui forment le poème, - ce sont bien moins les mots, qu'une mise en harmonie (dissonances incluses) des signes qui les portent ; qu'une mise en résonance des sons qui les composent. Qu'une redistribution (on espère inspirée), de graphèmes et de phonèmes choisis pour leurs aspérités, leurs appuis ou leurs points d'ancrage possibles. Par quoi le corps-à-corps littéraire et physique concrètement se vive ; et crée le relief - dynamique, rythmique, visuel et sonore - de tout le texte écrit.

    S'échappant de la feuille, sortant de l'écran plat, ce matériau graphique, cette matière pré-verbale consciemment exploitée, d'un discours puisé aux sources de son image et de son bruit, peuvent donner à quelque poésie de nouvelles façons et de nouvelles raisons d'être (celles d'être, notamment, autrement proférée).

    Concentration ouverte... Effort de résistance à l'attraction verbale, à ses automatismes, forgé aux profondeurs cachées de tout langage... « Contraction excentrique » - telle des muscles profonds qui bien que peu visibles, compensent constamment l'attraction terrestre et assurent la prestance, la stature déliée, mobile, et le bel extérieur. Par rééquilibrage intello-sensoriel, une poésie s'empêche de tomber dans les mots.

    Voilà remises en cause les normes lexicales, les routines syntaxiques... Et secoués les rites inconscients du discours intérieur constamment proféré et subi.

    Ce cri, ces contorsions de l'être ébloui d'être...

    Ce couloir vers le jour - dont certains choisissent de tailler la forme et la matière, - ne leur en voulons pas, ne leur disputons pas le corps de l'entreprise. Il se peut qu'ils en fassent une chambre d'écho, un lieu de résonance ou dissonance heureuse... Le bénéfice du doute serait... cette poésie."
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    Pour aller plus loin :
    m.facebook.com/groups/102568153166803?view=permalink&id=1383084218448517&_ft_=top_level_post_id.1383084218448517%3Acontent_owner_id_new.1601215345%3Astory_location.4%3Astory_attachment_style.share&__tn__=%2C%3B
    _______________________________
    theatreartproject.com
    pan.blogs.nouvelobs.com/tag/louis+latourre

  • @HxhXnin9e
    @HxhXnin9e 2 года назад

    (En réponse à une critique portant sur l'interprétation du Cid par Gérard Philipe)
    Retour sur ce qu'une écoute superficielle appelle "l'allongement des syllabes", à quoi l'ignorance réduit l'art de la déclamation.
    Il s'agit de soutenir un texte, de jouer de ses paramètres phoniques et phonétiques - dans la poésie, en l'occurrence celle de Corneille, de placer la diction dans la même distance du phrasé ordinaire que le vers l'est de l'écriture commune.
    Nous disposons de témoignages écrits (écrits seulement, pour les acteurs les plus anciens) et sonores (depuis l'invention de l'enregistrement).
    Nous remarquons que la sensibilité à la musicalité vocale était très grande dans les siècles passés, elle semble même être placée au premier plan lorsqu'il s'agit de juger la qualité du jeu dramatique.
    (On pense ici - on pense toujours - à une poésie première, où le texte et son chant ne font qu'un - rien d'original, Orphée serait bien embêté sans sa lyre -
    on pense aux origines, à la manie humaine de psalmodier, à l' "orare" latin qui couvre aussi bien parole et prière etc. vous savez tout ça.)
    Je ne sais plus le nom du prince qui s'émerveillait de telle idée de Rachel ("elle descendait ici jusqu'au fa grave" note-t-il), mais je ne peux pas entrer dans le détail de ce que quelques décennies d'écriture et la nécessité de former les acteurs, m'ont contraint d'apprendre de maints témoignages extérieurs - et de... moi.
    Je dis "idée" de Rachel, et non inflexion - car en déclamation comme en versification fond et forme sont un. La déclamation comme le vers stylisent l'expression du sentiment.
    L' "allongement" est d'ailleurs moins fruit de l'accentuation, de la recherche rythmique, mélodique (attention portée aux moindres intervalles), que fruit de la nécessité expressive intérieure, une énergie enracinée au plus profond de soi et de la terre qui nous porte (ce n'est pas une image, c'est physique).
    La déclamation est multiple - Champmeslé, Dumesnil, Talma... on sent bien, à la surprise du public devant l'originalité de l'apport de maint nouveau grand nom, que la déclamation est un art d'invention en évolution constante. Celle de Gérard Philipe débutant a pu défavorablement choquer ceux habitués à ce que l'on appelle (par paresse intellectuelle encore une fois) la diction "vieil odéon".
    Mais si l'on écoute Segond-Weber Jeanne Sully, Julia Bartet, Jacqueline Morane... si l'on écoute vraiment, on voit bien qu'on ne peut pas plus résumer leurs styles sous "vieil Odéon" que la Chine sous "yeux bridés".
    Je vous ai dit que ce que nous pensons n'a pas grande importance, sauf à se traduire en actes.
    Il me semble que la poésie classique, la déclamation classique, restent à faire, et à faire bien plus que classiques. Voilà quelques décennies qu'on y travaille, les premières applications ont coûté cher.
    Messiaen disait à ses élèves, de la composition musicale : "C'est plus dur que de faire du concentré de viande"
    Pareil, il n'a pas trop tort.

  • @HxhXnin9e
    @HxhXnin9e 3 года назад +1

    "un moment auprès de "la Divine"
    .
    Pardon à Julia - et à tous - pour la faible imitation de l'original, nous avons sa Bérénice quelque part sur un vinyle à retrouver, et un lecteur platine à remettre en route"
    ruclips.net/video/WXob8Yn3LkI/видео.html
    .
    #juliabartet #claudedebussy #pierrelouÿs #sarahbernhardt #stephanemallarme

  • @fabienattacks
    @fabienattacks 5 лет назад

    Et c bien d’avouer...

  • @jacquelinesalvin7158
    @jacquelinesalvin7158 Год назад

    Réponse à une question candide
    "Quand on dit un poème peut-on garder un ton normal ?"
    " Trop long de définir "normal" - ce mot veut résumer la force d'habitude.
    L'art de dire un poème est comme l'art d'en écrire : avant tout un métier.
    Je te dis déjà des banalités.
    Il y a, en chacun, dès la naissance, une tendance, une facilité, dans tous les domaines de travail ou d'expression.
    (Du moins : Il y en eut. Car aujourd'hui personne n'est plus poète qu'un autre, et tout le monde a voix au chapitre.)
    Maintenant des considérations historiques.
    La poésie de toutes les civilisations, depuis des millénaires, à toujours été associée au chant. Impossible de l'en séparer.
    La poésie de notre langue française depuis plus de mille ans est un travail de marqueterie sonore, les vers sont agencés syllabe à syllabe. La musicalité est la première caractéristique.
    Cette forme de poésie millénaire voulait un travail de soin équivalent chez ceux qui la disaient.
    On raconte que Racine disait merveilleusement les vers. Plus recémment André Gide aussi.
    Les acteurs de théâtre aimaient donner des récitals de poésie.
    MAIS voici une révolution technologique : l'invention de l'enregistrement sonore et de l'amplification.
    Les premiers acteurs confrontés au micro (dès avant 1900) se sont d'abord senti perdus. Il fallait passer d'une déclamation visant le 50e rang du théâtre au quasi chuchotement : impossible.
    Aujourd'hui ceux qui n'ont pas le moindre recul ne se rendent pas compte que par exemple, le journaliste qui présente les informations radio tv à une diction totalement artificielle.
    J'ai trop bossé sur la déclamation pour te faire un résumé, mais oui, déjà parler devant un micro demande du métier.
    Parler pour dire un poème encore plus.
    Il y a une infinité de manières de dire.
    Il y a une chose que de mon côté je ne supporte pas : ceux qui usent de béquilles - fond musical ou sonore sous leur récitation- pour compenser leur ignorance, surdité, absence de technique, soit absence d'art.. "
    ruclips.net/video/FviUzqm8qck/видео.html