Je n'ose pas dire que je suis aspi, du coup je camouffle en faisant semblant. J'ai passé ma vie à apprendre, tenter de maîtriser et utilier les codes sociaux. J'ai su que j'étais autiste par hasard, vers 20 ans. Même si à ' ans la directrice de la maternelle avait clairement vu le truc. Je connaissais mon QI très élevé depuis l'âge de 9 ans, quand placée par la DASS, le psy m'a fait passer les tests. Ils s'en tenaient au diagnostique de surdouance. Mais le fonctionnement autistique, le mec ne le voyait pas. Je l'ai réalisé en faisant mon devoir sur l'autisme pour ma certification en anglais lors de ma licence de psycho. J'ai passé le test plus tard ... de facto ... il n'y avait pas de hasard finalement avec ce devoir. C'est du sport de faire semblant, parfois épuisant. Mais cela fonctionne, et je suis allée loin dans mon domaine ... la communication. Ce domaine est un vrai défi pour un aspi. Les soirées bruyantes, insupportables. Les papotages sans intérêts. Etc. J'ai fais des études de lettres, dont philo, anthropo, sociologie et psycho, ça aussi des défis. J'ai fait une école de commerce pour la com. et le marketing. Mais tout ça c'était pour apprendre l'âme humaine. Il me manquait un truc. Je maîtrisais les math, sciences, l'économie, mais pas les émotions. J'ai appris. Parfois je suis moins vigilente, la fatigue, un stress, un cheminement mental et hop me revoilà dans mes travers. Alors je semble bizarre, du coup je me refais souvent le senario des échanges sociaux que j'ai eu pour voir si je n'ai rien laissé au hasrad et si c'est le cas alors je corrige.Je suis intransigeante avec moi même. C'est compliqué ... surtout en amour. Car quand tu veux faire le tour du sujet, tu commences à 20h et à 22h tu réalises que l'autre s'est endormi discrètement. C'est saoûlant un aspi. Je trouve qu'on doit aprendre à mesurer son temps d'explications, faire semblant de s'intéresser à des thèmes sans intérêt, faire un effort. Se couper court à soi même, parfois dans son cheminement mental. Quand ma fille me crie dessus "eh maman je te pose des questions là, t'es où? Ouoùùùùùùù? Alors je lui dis : je suis en train de refaire l'allée du jardin. Elle comprends qu'en épluchant les oignons, je prépare les prochains travaux du week end. Je suis dedans. Dans ma bulle. Quand je cuisine, je peux. Mais parfois je trouve que c'est un super atout. J'ai une mémoire extraordinaire et un esprit technique et d'analyse très développé. J'avale les données,je les assemble, je construits des trucs mentalement et après je les mets en application et ça fonctionne. Alors dans mon domaine pro je suis devenue indispensable. C'est valorisant, on se sent utile et apprécié. Et puis j'ai compris les règles culinaires très jeune aussi, les ouils de la cuisine, du coup je suis une super cuisto et même si manger ne m'intéresse pas, le fais de voir les autres se régaler me rassure sur le fait que je suis intégrée. Plus utile socialement que de maîtriser les données génétiques des invertébrés. En aspi, chacun son domaine. J'ai recours à des outils par contre, dans mon agenda élétroniqe par exemple, je note d'envoyer une blague à une copine, histoire de garder cette copine, on ne sait jamais. J'ai des textes tout prêts dans mes notes numériques pour les anniversaires et des rappels pour les souhaiter. Même si au fond je m'en fiche ... c'est protocolaire, il faut le faire. Quand aux blagues, j'avoue, je ne comprends pas tout, alors je fais semblant de rire. Parfois je rencontre d'autres aspi. Ils me gonflent, mais je suis indulgente. Leurs palabres de 2h sur des sujets n'étant pas les miens, vous comprenez ... mon texte est long là? Etre aspi n'est pas une maladie ni un handicap, et ce n'est pas toujours aux autres de s'adapter à nous. On peut aussi faire des efforts et ne pas se cacher derrière ce diagnostique. En plus c'est un peu dans notre intérêt. Alors je me fonds dans la foule, je fais semblant ... ou pas. J'aime aussi faire mon autiste 😉
Merci Trinity pour ce très beau témoignage... très autistique en lui-même 😊! C'est effectivement un choix très personnel que de le dire ou non. Chacun doit faire selon sa sensibilité et ce qui lui permet de bien (le) vivre. Vous décrivez parfaitement le quotidien et le fonctionnement mental d'une personne avec autisme. Je m'y retrouve beaucoup, même si je ne pousse pas les trucs et astuces aussi loin que vous. Votre petit aparté sur la sexualité me parle énormément. Pour ma part, la sur-adaptation m'a conduit à un burnout il y a quelques temps. C'est cela qui m'a décidé à rendre public ma particularité, pour que ce ne soit plus à moi de faire tout le chemin vers les autres. De toute façon je n'étais plus en mesure de le faire. Je suis admiratif de votre capacité d'adaptation et de la volonté que vous y mettez Faites-attention à vous quand même, c'est bon aussi d'être complètement soi-même 😉. Merci encore pour ce magnifique témoignage. Je vous souhaite une bonne journée, Fabrice
Bonjour. J'ai le même problème en tant que bipolaire. Est-ce que c'est aussi un problème chez les bipolaires ou est-ce que, comme je me le demandais il y a quelques années, il est possible que j'ai aussi des traits autistiques ?
Bonjour Monsieur, Je trouve vos vidéos claires et très pertinentes. Je ne suis pas diagnostiquée mais je me sens avec TSA. Je sens parfois que n'ai pas répondu aux attentes (en matière de communication) d'une personne neurotypique et je men sens ensuite coupable. Est-ce un ressenti habituel quand on est TSA ? Je signale que j'ai 69 ans et que ma vie n'a été qu'une suite d'adaptations plus ou moins réussies. Je vous remercie beaucoup pour votre réponseeventuelle éventuelle.
Bonsoir! Quelle est ton avis sur les groupes de habilites sociales? Faut il attendre a un moment spécifique dans le development, ou c'es mieux commencer tot ( par example vers 7 ans). Merci!
Bonsoir Masha, A vrai dire je ne connais pas bien ce sujet de l'enseignement des habiletés sociales. Il semble que cela ne soit pas véritablement une question d'âge, mais plutôt de stade du développement. Pour que ces enseignements soient utiles il est nécessaire que la personne ait atteint un stade où le développement du social est possible, afin que les enseignements ait un sens pour elle et qu'elle en fasse un usage approprié. Sinon elle les apprendra par cœur sans comprendre leur signification et risque d'en faire un usage maladroit et donc contre-productif. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus, notamment comment reconnaître que ce stade de développement est atteint. Il est probablement nécessaire de consulter un praticien spécialisé pour vous aider sur ce sujet. Bonne soirée, Fabrice
cette video est elle aussi essentielle... Une question, Fabrice : vous dites au début que pour apprendre a manier les codes sociaux, la personne avec autisme doit avoir acquis un niveau de développement suffisant. Ce niveau de développement dépend de quoi ? De l'âge ou d'autre chose ? Il me semble qu'apprendre les codes sociaux est quelque chose de progressif et nécessite d'être dans un milieu favorable, un milieu bienveillant, et pendant assez longtemps pour apprendre, expérimenter que cela est valorisant d'avoir appris, utile pour être bien avec les autres, continuer d'apprendre... sans être rejeté tant qu'on n'a pas appris. Qu'en pensez-vous ? Chantal
Bonsoir Jean, C'est une excellente question! En fait je pense tout simplement qu'elles n'en sont pas conscientes et que cela leur permet de se rassurer sur l'appartenance au groupe. Les personnes avec autisme ont elles-mêmes leurs propres codes sociaux, qui sont différents, et cela se passe plutôt bien entre-elles. Les personnes "neurotypiques", étant majoritaires, ne sont pas du tout habituées à être confrontées à des codes différents des leurs, et cela les perturbe donc grandement quand cela survient. Pour notre part, étant très minoritaires, cette confrontation à la différence est notre pain quotidien. Nous avons donc conscience de cette différence, ce qui nous permet aussi de prendre un recul que les neurotypiques ne prennent pas. Votre question m'a rappelé cette vidéo: ruclips.net/video/6o31bzW1pto/видео.html La base est la douance et non pas l'autisme, cependant la question posée est similaire et il me semble que la plupart des éléments de réponse donnés restent valables. Bonne soirée, Fabrice
@@aspiemillautismeaspergersa2134 merci Fabrice pour ta réponse complète et argumentée. Les neurotypiques sont rarement capable de généraliser des comportements, au contraire ils les individualisent. Autrement dit, ils ne cherchent pas de liens logiques dans les interactions sociales, ce qui démontre bien qu'ils assimilent et reproduisent les codes sociaux de manière naturelle. Il y a une incapacité structurelle à juger l'autre et le monde, à l'aune d'une analyse objective et non sur la base d'intérêts personnels ou de vulgaires préjugés. Je pense aussi que les autistes ont leur propre mode de communication et code sociaux et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se reconnaissent intuitivement, un peu comme deux personnes du même pays à l'étranger. Mais en tant qu'autiste nous sommes naturellement dénués de préjugés et très tolérant vis à vis de ces codes. Un asperger rejette rarement un neurotypique. J'ai regardé la vidéo sur les surdoués. Mais il a tendance à prêter aux neurotypiques, une capacité de distanciation vis à vis de leur existence et de leur échanges sociaux. Cette attitude grégaire serait un choix. Alors que selon mon point de vue, ils n'ont aucune autre ambition que de se fondre dans le monde.
Bonsoir à tous les deux j'irais même plus loin dans le sens du propos de Fabrice : on a créé la notion-même de codes sociaux à cause de nous, les "divergents", les vilains, qui les bafouons sans cesse et sans vergogne ! Dans un monde où il n'y aurait que des neuro-typiques, tous équipés dès la naissance pour interagir, à quoi bon une telle notion ? (et dans mon cerveau ça commence à chanter The Wall des Pink Floyd ❤️ avec les images et tout)
@@jeanchanrito3373 je crois que vous vous permettez un certain nombre de raccourcis : Les aspies se reconnaissent entre eux. Ne serai ce pas plutôt que voir quelqu'un qui semble autant a la marge et non "normal" que eux les poussent a vouloir être "de leur groupe", par même instinct grégaire que celui qui pousse les neurotypique a rejeter ce qui ne fonctionne pas comme eux ? Idem, les aspies sont plus ouvert, ou n'ont pas d'autre choix que d'aller au delà de leur zone de confort s'ils veulent sortir de leur isolement ? Vous semblez attribué une valeur ontologique a ce qui me paraît être de simple conséquence sociale.
Ca m'arrive d' être dans une situation et de le poser la question "comment je dois agir pour être en accord avec la situation?. Par exemple, ne sait pas toujours comment réagir quand, par 3exemple, quelqu'un me dit qu'elle a perdu un proche. Je ne sais pas quoi dire, souvent, je ne dis rien de peur d'être à côté de la plaque. Hors qu'il y a les codes, " comme c'est triste", "désolé, je ne savais pas" ou "mes (très sincères) condoléances". Ol j'y a rien d'authentique pour moi dans ces réponses toutes faites.
Vos nombreux "il faut" de la vidéo précédente (partie 1 sur codes sociaux) m'ont mise mal à l'aise... Ici j'ai finalement entendu ce que j'attendais (et qui me semble plus "naturel"): "j'ai pas envie"! ... mais surtout, nombre de ces "codes sociaux" n'ont pas de sens! sont hypocrites.... Epuisants pour 'rien' (pour moi- je sais bien que les autres en vivent/ s'en nourrissent/en ont besoin .... mais je ne comprends pas le jugement automatique des autres sur mon comportement...) ... Vous en parlez dans cette vidéo... je suis "rassurée"
Magistral et essentiel ! Tant de conflits pourraient être évités dans une juste lecture . De belles clés pour un vivre ensemble bravo et merci !
Merci beaucoup!
Vous n'imaginez pas à quel point ce commentaire me fait plaisir, me récompense et m'encourage!
Merci! Merci! Merci! Merci!
Je n'ose pas dire que je suis aspi, du coup je camouffle en faisant semblant. J'ai passé ma vie à apprendre, tenter de maîtriser et utilier les codes sociaux. J'ai su que j'étais autiste par hasard, vers 20 ans. Même si à ' ans la directrice de la maternelle avait clairement vu le truc.
Je connaissais mon QI très élevé depuis l'âge de 9 ans, quand placée par la DASS, le psy m'a fait passer les tests. Ils s'en tenaient au diagnostique de surdouance. Mais le fonctionnement autistique, le mec ne le voyait pas. Je l'ai réalisé en faisant mon devoir sur l'autisme pour ma certification en anglais lors de ma licence de psycho. J'ai passé le test plus tard ... de facto ... il n'y avait pas de hasard finalement avec ce devoir.
C'est du sport de faire semblant, parfois épuisant. Mais cela fonctionne, et je suis allée loin dans mon domaine ... la communication. Ce domaine est un vrai défi pour un aspi. Les soirées bruyantes, insupportables. Les papotages sans intérêts. Etc.
J'ai fais des études de lettres, dont philo, anthropo, sociologie et psycho, ça aussi des défis. J'ai fait une école de commerce pour la com. et le marketing. Mais tout ça c'était pour apprendre l'âme humaine. Il me manquait un truc. Je maîtrisais les math, sciences, l'économie, mais pas les émotions. J'ai appris.
Parfois je suis moins vigilente, la fatigue, un stress, un cheminement mental et hop me revoilà dans mes travers. Alors je semble bizarre, du coup je me refais souvent le senario des échanges sociaux que j'ai eu pour voir si je n'ai rien laissé au hasrad et si c'est le cas alors je corrige.Je suis intransigeante avec moi même. C'est compliqué ... surtout en amour. Car quand tu veux faire le tour du sujet, tu commences à 20h et à 22h tu réalises que l'autre s'est endormi discrètement. C'est saoûlant un aspi. Je trouve qu'on doit aprendre à mesurer son temps d'explications, faire semblant de s'intéresser à des thèmes sans intérêt, faire un effort. Se couper court à soi même, parfois dans son cheminement mental. Quand ma fille me crie dessus "eh maman je te pose des questions là, t'es où? Ouoùùùùùùù? Alors je lui dis : je suis en train de refaire l'allée du jardin. Elle comprends qu'en épluchant les oignons, je prépare les prochains travaux du week end. Je suis dedans. Dans ma bulle. Quand je cuisine, je peux.
Mais parfois je trouve que c'est un super atout. J'ai une mémoire extraordinaire et un esprit technique et d'analyse très développé. J'avale les données,je les assemble, je construits des trucs mentalement et après je les mets en application et ça fonctionne. Alors dans mon domaine pro je suis devenue indispensable. C'est valorisant, on se sent utile et apprécié. Et puis j'ai compris les règles culinaires très jeune aussi, les ouils de la cuisine, du coup je suis une super cuisto et même si manger ne m'intéresse pas, le fais de voir les autres se régaler me rassure sur le fait que je suis intégrée. Plus utile socialement que de maîtriser les données génétiques des invertébrés. En aspi, chacun son domaine.
J'ai recours à des outils par contre, dans mon agenda élétroniqe par exemple, je note d'envoyer une blague à une copine, histoire de garder cette copine, on ne sait jamais. J'ai des textes tout prêts dans mes notes numériques pour les anniversaires et des rappels pour les souhaiter. Même si au fond je m'en fiche ... c'est protocolaire, il faut le faire. Quand aux blagues, j'avoue, je ne comprends pas tout, alors je fais semblant de rire.
Parfois je rencontre d'autres aspi. Ils me gonflent, mais je suis indulgente. Leurs palabres de 2h sur des sujets n'étant pas les miens, vous comprenez ... mon texte est long là?
Etre aspi n'est pas une maladie ni un handicap, et ce n'est pas toujours aux autres de s'adapter à nous. On peut aussi faire des efforts et ne pas se cacher derrière ce diagnostique. En plus c'est un peu dans notre intérêt.
Alors je me fonds dans la foule, je fais semblant ... ou pas. J'aime aussi faire mon autiste 😉
Superbe
Merci Trinity pour ce très beau témoignage... très autistique en lui-même 😊!
C'est effectivement un choix très personnel que de le dire ou non. Chacun doit faire selon sa sensibilité et ce qui lui permet de bien (le) vivre.
Vous décrivez parfaitement le quotidien et le fonctionnement mental d'une personne avec autisme. Je m'y retrouve beaucoup, même si je ne pousse pas les trucs et astuces aussi loin que vous.
Votre petit aparté sur la sexualité me parle énormément.
Pour ma part, la sur-adaptation m'a conduit à un burnout il y a quelques temps. C'est cela qui m'a décidé à rendre public ma particularité, pour que ce ne soit plus à moi de faire tout le chemin vers les autres. De toute façon je n'étais plus en mesure de le faire.
Je suis admiratif de votre capacité d'adaptation et de la volonté que vous y mettez Faites-attention à vous quand même, c'est bon aussi d'être complètement soi-même 😉.
Merci encore pour ce magnifique témoignage.
Je vous souhaite une bonne journée,
Fabrice
Merci pour vos vidéos.
Merci 💖
Bonjour. J'ai le même problème en tant que bipolaire. Est-ce que c'est aussi un problème chez les bipolaires ou est-ce que, comme je me le demandais il y a quelques années, il est possible que j'ai aussi des traits autistiques ?
Bonjour Monsieur,
Je trouve vos vidéos claires et très pertinentes. Je ne suis pas diagnostiquée mais je me sens avec TSA. Je sens parfois que n'ai pas répondu aux attentes (en matière de communication) d'une personne neurotypique et je men sens ensuite coupable. Est-ce un ressenti habituel quand on est TSA ? Je signale que j'ai 69 ans et que ma vie n'a été qu'une suite d'adaptations plus ou moins réussies. Je vous remercie beaucoup pour votre réponseeventuelle éventuelle.
Bonsoir! Quelle est ton avis sur les groupes de habilites sociales? Faut il attendre a un moment spécifique dans le development, ou c'es mieux commencer tot ( par example vers 7 ans). Merci!
Bonsoir Masha,
A vrai dire je ne connais pas bien ce sujet de l'enseignement des habiletés sociales.
Il semble que cela ne soit pas véritablement une question d'âge, mais plutôt de stade du développement. Pour que ces enseignements soient utiles il est nécessaire que la personne ait atteint un stade où le développement du social est possible, afin que les enseignements ait un sens pour elle et qu'elle en fasse un usage approprié. Sinon elle les apprendra par cœur sans comprendre leur signification et risque d'en faire un usage maladroit et donc contre-productif.
Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus, notamment comment reconnaître que ce stade de développement est atteint.
Il est probablement nécessaire de consulter un praticien spécialisé pour vous aider sur ce sujet.
Bonne soirée,
Fabrice
cette video est elle aussi essentielle...
Une question, Fabrice : vous dites au début que pour apprendre a manier les codes sociaux, la personne avec autisme doit avoir acquis un niveau de développement suffisant. Ce niveau de développement dépend de quoi ? De l'âge ou d'autre chose ?
Il me semble qu'apprendre les codes sociaux est quelque chose de progressif et nécessite d'être dans un milieu favorable, un milieu bienveillant, et pendant assez longtemps pour apprendre, expérimenter que cela est valorisant d'avoir appris, utile pour être bien avec les autres, continuer d'apprendre... sans être rejeté tant qu'on n'a pas appris.
Qu'en pensez-vous ? Chantal
Pourquoi selon toi les personnes neurotypiques attachent autant d'importance aux codes sociaux ?
Bonsoir Jean,
C'est une excellente question!
En fait je pense tout simplement qu'elles n'en sont pas conscientes et que cela leur permet de se rassurer sur l'appartenance au groupe.
Les personnes avec autisme ont elles-mêmes leurs propres codes sociaux, qui sont différents, et cela se passe plutôt bien entre-elles.
Les personnes "neurotypiques", étant majoritaires, ne sont pas du tout habituées à être confrontées à des codes différents des leurs, et cela les perturbe donc grandement quand cela survient.
Pour notre part, étant très minoritaires, cette confrontation à la différence est notre pain quotidien. Nous avons donc conscience de cette différence, ce qui nous permet aussi de prendre un recul que les neurotypiques ne prennent pas.
Votre question m'a rappelé cette vidéo:
ruclips.net/video/6o31bzW1pto/видео.html
La base est la douance et non pas l'autisme, cependant la question posée est similaire et il me semble que la plupart des éléments de réponse donnés restent valables.
Bonne soirée,
Fabrice
@@aspiemillautismeaspergersa2134 merci Fabrice pour ta réponse complète et argumentée.
Les neurotypiques sont rarement capable de généraliser des comportements, au contraire ils les individualisent. Autrement dit, ils ne cherchent pas de liens logiques dans les interactions sociales, ce qui démontre bien qu'ils assimilent et reproduisent les codes sociaux de manière naturelle. Il y a une incapacité structurelle à juger l'autre et le monde, à l'aune d'une analyse objective et non sur la base d'intérêts personnels ou de vulgaires préjugés.
Je pense aussi que les autistes ont leur propre mode de communication et code sociaux et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se reconnaissent intuitivement, un peu comme deux personnes du même pays à l'étranger. Mais en tant qu'autiste nous sommes naturellement dénués de préjugés et très tolérant vis à vis de ces codes. Un asperger rejette rarement un neurotypique.
J'ai regardé la vidéo sur les surdoués. Mais il a tendance à prêter aux neurotypiques, une capacité de distanciation vis à vis de leur existence et de leur échanges sociaux. Cette attitude grégaire serait un choix. Alors que selon mon point de vue, ils n'ont aucune autre ambition que de se fondre dans le monde.
Bonsoir à tous les deux j'irais même plus loin dans le sens du propos de Fabrice : on a créé la notion-même de codes sociaux à cause de nous, les "divergents", les vilains, qui les bafouons sans cesse et sans vergogne ! Dans un monde où il n'y aurait que des neuro-typiques, tous équipés dès la naissance pour interagir, à quoi bon une telle notion ? (et dans mon cerveau ça commence à chanter The Wall des Pink Floyd ❤️ avec les images et tout)
@@jeanchanrito3373 je crois que vous vous permettez un certain nombre de raccourcis :
Les aspies se reconnaissent entre eux. Ne serai ce pas plutôt que voir quelqu'un qui semble autant a la marge et non "normal" que eux les poussent a vouloir être "de leur groupe", par même instinct grégaire que celui qui pousse les neurotypique a rejeter ce qui ne fonctionne pas comme eux ?
Idem, les aspies sont plus ouvert, ou n'ont pas d'autre choix que d'aller au delà de leur zone de confort s'ils veulent sortir de leur isolement ?
Vous semblez attribué une valeur ontologique a ce qui me paraît être de simple conséquence sociale.
Ca m'arrive d' être dans une situation et de le poser la question "comment je dois agir pour être en accord avec la situation?. Par exemple, ne sait pas toujours comment réagir quand, par 3exemple, quelqu'un me dit qu'elle a perdu un proche. Je ne sais pas quoi dire, souvent, je ne dis rien de peur d'être à côté de la plaque. Hors qu'il y a les codes, " comme c'est triste", "désolé, je ne savais pas" ou "mes (très sincères) condoléances". Ol j'y a rien d'authentique pour moi dans ces réponses toutes faites.
Vos nombreux "il faut" de la vidéo précédente (partie 1 sur codes sociaux) m'ont mise mal à l'aise...
Ici j'ai finalement entendu ce que j'attendais (et qui me semble plus "naturel"): "j'ai pas envie"! ... mais surtout, nombre de ces "codes sociaux" n'ont pas de sens! sont hypocrites.... Epuisants pour 'rien' (pour moi- je sais bien que les autres en vivent/ s'en nourrissent/en ont besoin .... mais je ne comprends pas le jugement automatique des autres sur mon comportement...) ... Vous en parlez dans cette vidéo... je suis "rassurée"