Oui, Confiant est un grand conteur, mais pas seulement ! Il reconstitue sous nos yeux des pages d'histoire de façon extraordinairement vivante (lisez "Nuée ardente", entre autres...). Il va au-delà des exposés "académiques" (ha!ha!) souvent bien lourds (restons polis!) et théoriques. Je n'ai fait que commencer "La muse ténébreuse de Baudelaire". Mais là, d'emblée, au-delà du rapport à Baudelaire, on sent, non pas une "ubiquité" chez Jeanne Duval, mais une "ubikidentité". Jeanne parlant d'elle se décrit comme haïtienne, réunionnaise et autre(s)...et cela fonctionne. On y croit d'autant plus que la question de l'identité est très contemporaine (pour le meilleur et parfois, hélas ! pour le pire). Et dans ce roman, nous ne sommes ni dans l'"identité-racine", ni dans l'"identité-rhizome-relation", mais une multi-identité, les 3 identités de Jeanne étant reliées de façon souterraine par un câble solide, sans qu'elle balance dans une psychose. "Névrosés", hors norme, Baudelaire et Jeanne Duval le furent certainement, de par leurs parcours. Leur relation fut sûrement tumultueuse, mais cela existe aussi dans la réalité... Ce roman et cette thématique me font songer sans le vouloir à la chanson française "Être né quelque part" et à certains personnages de nos panthéons personnels. Le lieu de naissance est-il vraiment déterminant par rapport à ce qu'on est vraiment ? Qui a le droit en effet de décréter une "assignation identitaire", comme dit Confiant dans cette vidéo ? C'est quoi, cette horreur de "Ministère de l'identité nationale et de l'immigration" créé en France sous Sarkozy, que Glissant-Chamoiseau ont dénoncé, et qui risque de revenir en pire si l'extrême droite arrive au pouvoir en France? A côté de cela, on a Fanon Frantz, né en Mque et mort Omar, Algérien avant même l'indépendance du pays ! On a "Che" Guevara, devenu Cubain en 1959, et renonçant à la nationalité-citoyenneté cubaine quand il quitte définitivement Cuba... Et Myriam Makeba, qui eut la citoyenneté cubaine pendant l'apartheid... Ce qui renvoie aussi au nécessaire distinguo entre "nationalité" et "citoyenneté"... Tout cela peut sembler éloigné du dernier roman sur Jeanne Duval, mais on est en plein dans la problématique identitaire. La question du choix, et de la plasticité identitaire, voire du "nomadisme identitaire". L'actualité nous met en plein dedans : repli sur soi, ouverture à l'autre, renvoi subjectif à des ancêtres IMAGINAIRES, comme certains en Mque actuellement (Jah! Vive Haïlé Sélassié ! A mort les Babylone... J'exagère à peine). Pas "ancêtres imaginaires" comme ceux évoqués par Césaire dans "Calendrier Lagunaire". Non, je parle de ceux qui en Mque font actuellement quelques dégâts. Bref!... On essaie d'imaginer Paris à cette époque (2è Empire), et on y parvient !... Concernant le "génie de Baudelaire", je serais peut-être plus prudent que R.Confiant quand il affirme : "Sans Jeanne, Baudelaire aurait été un poète de grand talent, mais pas le génie poétique que l'ont connaît". Le génie ne pourrait donc naître qu'à l'occasion d'opportunités, de rencontres? Ou n'est-ce pas plutôt ce "petit grain de folie dans le talent" que S. de Beauvoir appelle le génie ? Or ce "petit grain de folie", on l'a où on ne l'a pas... "L'Albatros", par exemple, où est l'apport de Jeanne ?... Mais assez commenté! Je vais continuer la lecture. Puis je relirai un peu de Baudelaire, avec un nouveau regard, sans doute...
La seule photo connue d'elle (prise par Nadar qui était aussi son amant), est vraiment incroyable, la beauté de cette femme, ses long cheveux, son regard hypnotique et sa fossette, ha comprend de suite que Baudelaire n'ait pu lui résister...
C'est genial! This is the basis for a great film. Very stimulating! Raphael Confiant plunges us back into the world of Baudelaire with renewed interest and exciting appetite. Expertly done!
Une bien belle manière de rendre hommage à cette femme de l'époque et néanmoins bien d'aujourd'hui ... le tout soutenu par la belle plume de Raphaël Confiant
L'écrivain est aussi un analyste de faits historiques auxquels des historiens dits classiques ne s'intéressent pas toujours. Merci professeur Confiant pour cette mise en lumière de l'émergence d'une célébrité en poésie française! La stature poétique de Baudelaire serait tout autre sans Jeanne. Plus qu'un simple adjuvant, elle a joué un rôle moteur dans l'accomplissement du poète!
Un nouveau livre d'(H) histoire de la Littérature qui s'annonce édifiant. Un voile qui se lève sur le mystérieux Baudelaire ? Voilà certainement de quoi aiguiser la curiosité de plus d'un...
Raphaël Confiant met son immense talent d'écrivain, de chercheur et de raconteur au service d'une meilleure compréhension de nos Histoires (par ex. La Panse du Chacal ou le Nègre et l'Amiral) et sa plume a donné vie et signification à des personnages que nous ne connaissions pas (ou peu), nous rendant plus riches par cette nouvelle connaissance. Ce fut le cas avec Madame St. Clair, et je suis certain que ce sera le cas avec ce nouvel ouvrage, que je m'empresse de commander (mais certainement pas chez Amazon).
Oui, Confiant est un grand conteur, mais pas seulement ! Il reconstitue sous nos yeux des pages d'histoire de façon extraordinairement vivante (lisez "Nuée ardente", entre autres...). Il va au-delà des exposés "académiques" (ha!ha!) souvent bien lourds (restons polis!) et théoriques. Je n'ai fait que commencer "La muse ténébreuse de Baudelaire". Mais là, d'emblée, au-delà du rapport à Baudelaire, on sent, non pas une "ubiquité" chez Jeanne Duval, mais une "ubikidentité". Jeanne parlant d'elle se décrit comme haïtienne, réunionnaise et autre(s)...et cela fonctionne. On y croit d'autant plus que la question de l'identité est très contemporaine (pour le meilleur et parfois, hélas ! pour le pire). Et dans ce roman, nous ne sommes ni dans l'"identité-racine", ni dans l'"identité-rhizome-relation", mais une multi-identité, les 3 identités de Jeanne étant reliées de façon souterraine par un câble solide, sans qu'elle balance dans une psychose. "Névrosés", hors norme, Baudelaire et Jeanne Duval le furent certainement, de par leurs parcours. Leur relation fut sûrement tumultueuse, mais cela existe aussi dans la réalité... Ce roman et cette thématique me font songer sans le vouloir à la chanson française "Être né quelque part" et à certains personnages de nos panthéons personnels. Le lieu de naissance est-il vraiment déterminant par rapport à ce qu'on est vraiment ? Qui a le droit en effet de décréter une "assignation identitaire", comme dit Confiant dans cette vidéo ? C'est quoi, cette horreur de "Ministère de l'identité nationale et de l'immigration" créé en France sous Sarkozy, que Glissant-Chamoiseau ont dénoncé, et qui risque de revenir en pire si l'extrême droite arrive au pouvoir en France? A côté de cela, on a Fanon Frantz, né en Mque et mort Omar, Algérien avant même l'indépendance du pays ! On a "Che" Guevara, devenu Cubain en 1959, et renonçant à la nationalité-citoyenneté cubaine quand il quitte définitivement Cuba... Et Myriam Makeba, qui eut la citoyenneté cubaine pendant l'apartheid... Ce qui renvoie aussi au nécessaire distinguo entre "nationalité" et "citoyenneté"... Tout cela peut sembler éloigné du dernier roman sur Jeanne Duval, mais on est en plein dans la problématique identitaire. La question du choix, et de la plasticité identitaire, voire du "nomadisme identitaire". L'actualité nous met en plein dedans : repli sur soi, ouverture à l'autre, renvoi subjectif à des ancêtres IMAGINAIRES, comme certains en Mque actuellement (Jah! Vive Haïlé Sélassié ! A mort les Babylone... J'exagère à peine). Pas "ancêtres imaginaires" comme ceux évoqués par Césaire dans "Calendrier Lagunaire". Non, je parle de ceux qui en Mque font actuellement quelques dégâts. Bref!... On essaie d'imaginer Paris à cette époque (2è Empire), et on y parvient !... Concernant le "génie de Baudelaire", je serais peut-être plus prudent que R.Confiant quand il affirme : "Sans Jeanne, Baudelaire aurait été un poète de grand talent, mais pas le génie poétique que l'ont connaît". Le génie ne pourrait donc naître qu'à l'occasion d'opportunités, de rencontres? Ou n'est-ce pas plutôt ce "petit grain de folie dans le talent" que S. de Beauvoir appelle le génie ? Or ce "petit grain de folie", on l'a où on ne l'a pas... "L'Albatros", par exemple, où est l'apport de Jeanne ?... Mais assez commenté! Je vais continuer la lecture. Puis je relirai un peu de Baudelaire, avec un nouveau regard, sans doute...
La seule photo connue d'elle (prise par Nadar qui était aussi son amant), est vraiment incroyable, la beauté de cette femme, ses long cheveux, son regard hypnotique et sa fossette, ha comprend de suite que Baudelaire n'ait pu lui résister...
C'est genial! This is the basis for a great film. Very stimulating! Raphael Confiant plunges us back into the world of Baudelaire with renewed interest and exciting appetite. Expertly done!
Une bien belle manière de rendre hommage à cette femme de l'époque et néanmoins bien d'aujourd'hui ... le tout soutenu par la belle plume de Raphaël Confiant
Comment réécrire l'histoire à la lumière menteuse des nécessités commerciales de division de la population...
L'écrivain est aussi un analyste de faits historiques auxquels des historiens dits classiques ne s'intéressent pas toujours. Merci professeur Confiant pour cette mise en lumière de l'émergence d'une célébrité en poésie française! La stature poétique de Baudelaire serait tout autre sans Jeanne. Plus qu'un simple adjuvant, elle a joué un rôle moteur dans l'accomplissement du poète!
Grotesque mais le conformisme évite les ennuis.
Après les fleurs du mal elle a écrit les illuminations !
🤥🤥🤡🤡
Si on vois la photo de Jeanne Duval, c'est claire que ces dessins d'elle sont stupides.
Excellente vidéo qui nous montre aussi le talent de conteur de Raphaël Confiant.
Une double invisibilisation (femme et noire) magistralement réparée par la plume flamboyante de Confiant.
Bien dit !
Bravo !
Un nouveau livre d'(H) histoire de la Littérature qui s'annonce édifiant. Un voile qui se lève sur le mystérieux Baudelaire ? Voilà certainement de quoi aiguiser la curiosité de plus d'un...
Merci beaucoup pour cette présentation, c'est très intéressant !!
Raphaël Confiant met son immense talent d'écrivain, de chercheur et de raconteur au service d'une meilleure compréhension de nos Histoires (par ex. La Panse du Chacal ou le Nègre et l'Amiral) et sa plume a donné vie et signification à des personnages que nous ne connaissions pas (ou peu), nous rendant plus riches par cette nouvelle connaissance. Ce fut le cas avec Madame St. Clair, et je suis certain que ce sera le cas avec ce nouvel ouvrage, que je m'empresse de commander (mais certainement pas chez Amazon).