Le féminisme au secours de la science ? Marlène JOUAN

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  • Опубликовано: 15 янв 2025

Комментарии • 57

  • @MsMattmatt24
    @MsMattmatt24 2 месяца назад +8

    Merci beaucoup pour cette intervention! Dommage que certains ne s’arrêtent qu’à des jugements de forme et ne s’intéressent pas au fond.

  • @Cl3miiinou
    @Cl3miiinou 2 месяца назад +4

    "La science" est répété des dizaines de fois, au centre du propos, sans jamais s'interroger sur le fait que ce soit bien une chose qui existe (c'est le premier réflexe d'analyse pour une dissert de concours philo sur "la science" pourtant). On peut douter qu'on peut discourir sur "la science" en mettant tous les domaines et sous-domaines scientifiques sous le même terme. La science de l'astronome n'est pas celle du psychologue. Celle de l’éthologue n'est pas celle du chimiste. La science de la biologie moléculaire n'est pas celle de la sociologie. Je veux même dire qu'elles n'ont rien en commun : dans leurs méthodes, leurs objets, leurs concepts centraux. Parfois elles se contredisent entre elles.
    Je trouve étrange de critiquer "la science" et son absence de neutralité, d'autant plus quand la question des jugements de valeurs est centrale dans les SHS depuis ses origines (Rousseau au XVIIIe siècle déjà dans l'incipit de sa préface du second discours). Ou alors il faut comprendre de sa part qu'il faut évacuer les SHS du domaine scientifique pour que cette critique de "la science" ait du sens ? Mais du coup elle parle d'où et avec quel statut ? Bref, jusqu'à 50:18 j'ai vraiment l'impression d'avoir entendu très maladroitement "chers collègues de sciences "dures", arrêtez de vous cacher derrière votre profession et engagez vous politiquement", sous couvert de critique de la neutralité scientifique (ce qui au passage, me semble très dangereux car donne des munitions aux climatosceptiques et autres négationnistes de résultats de recherches).
    La dernière partie à partir de 50:18 est la seule véritablement "académique" et d'épistémologie, et d'ailleurs on sent qu'elle est beaucoup plus à l'aise : elle va plus vite et c'est plus dense, elle a plus de choses à dire, mais du coup c'est aussi le passage qui demande le plus d'attention. C'est la seule partie que je vous conseil de regarder si le sujet de la neutralité axiologique en science vous intéresse.
    Notez que le titre de la vidéo est totalement un rage-bait (et à voir le nombre de commentaires par rapport au nombre de vues ça marche), parce que en fait il est pas foncièrement question de féminisme (elle aborde l'axiologie via des théories féministes, mais c’était pas nécessaire, c'est une façon possible d'aller sur la question des "valeurs contextuelles" que portent les scientifiques).

    • @dreamstorm194
      @dreamstorm194 Месяц назад

      J'étais là pour rager : merci de m'aider à y renoncer, pour aller écouter un propos de qualité ! Je n'osais même pas espérer entre parler de Duhem et Quine :)

    • @dreamstorm194
      @dreamstorm194 Месяц назад

      Je trouve qu'elle ne prouve pas du tout son point avec ses exemples, malheureusement. À quel moment elle a déduit ce qui doit être de ce qui est, au juste ? Elle fait des jugements de valeurs à partir de ses valeurs, j'ai l'impression, et ça justifierait ses valeurs (voire même un comportement militant du scientifique)

  • @laurentdalcere
    @laurentdalcere Месяц назад +4

    Cette conférence n'est pas une promotion au relativisme total pour lequel on dit : " Chacun sa vérité ".
    Cette conférence indique le problème du "neutralisme" des dites "sciences", c'est à dire la façon d'user du statut de science pour s'innocenter du moindre biais sous le prétexte que nous aurions fait preuve de neutralité.
    Ce jeu du pas vu pas pris, ou plutôt du bien vu pas pris non plus, soit du bien neutre donc pas biaisé, est un cancer qui font de nos sciences, des dogmes lourds à questionner.
    Le féminisme ici vient dire ceci : cette science qui se déculpabilise du moindre biais par cette croyance qu'elle a été consciencieusement neutre, est une science qui a ete produite, à ce jour, majoritairement par des hommes.
    Aurait-on eu la même histoire des sciences, si, à la place des hommes, cela aurait été des femmes ?
    Cette conférence invite à rappeler par la notion de connaissance située, que cette science fut majoritairement produite par des hommes, donc masculinocentré, masculinement biaisé.
    Exple le débat comique d'il y a un an entre un Astronogeek et un Mr Sam.

    • @altarance
      @altarance Месяц назад

      C’est bien de questionner le contexte dans lequel la science est déployée, mais de là imaginer qu’elle est une construction sociale c’est un discours autocentré. Tu peux imaginer un instant un objet mathématique dépassant la personne qui le manipule ? La science n’est pas que construction située elle est surtout la possibilité d’une construction de situations. Si la science faite par les hommes est un fait elle ne répond pas à un agenda patriarcal biaisé. C’est un objet qui peut échapper à ta vision réductionniste des dynamiques de pouvoir et de genre. Je ne dis pas qu’elle est exempte de parti pris genré, je dis que ne voir que cela te rend aveugle sur les recherches actuelles de domaine scientifique que tu ne peux admettre. C’est si triste de penser le monde aussi simplement…

    • @CodexProd
      @CodexProd Месяц назад

      ​@@altarance _"Tu peux imaginer un instant un objet mathématique dépassant la personne qui le manipule ?"_
      Le choix d'étudier un objet en particulier, tout "objectif" soit-il, résulte malgré tout d'une décision subjective.
      C'est cette subtilité qui n'est généralement pas saisie.

    • @altarance
      @altarance Месяц назад

      @@CodexProd je serais plus prudent à ta place, voir l'acte de volonté de Wittgenstein. De plus cette notion de subjectivité perd de son sens, par exemple dans la conjecture de Riemann, si tu trouves le système de répartition, ta subjectivité elle sera franchement absente.

    • @CodexProd
      @CodexProd Месяц назад

      ​​@@altarance Je ne vois pas en quoi la pensée de Wittgenstein remet en question ce que j'ai écrit.
      Pareil pour l'hypothèse de Riemann. À nouveau : la subjectivité se trouve dans le choix d'étudier cette conjecture plutôt que toute autre question.

    • @altarance
      @altarance Месяц назад

      @ le simple fait de décider est une notion vide de sens, la volonté est inexistante. L’exemple du bras levé. Je t’invite à repasser par ce concept de Wittgenstein, si après ça tu restes dans ta position ça deviendrait lourd.
      Pour la conjecture le choix de prendre telle direction n’est pas nécessairement une affaire de choix, ça peut être un accident, une nécessité. Tes choix peuvent mener à une impasse, et prendre la bonne direction n’est pas une affaire de volonté. Le caractère contre intuitif des mathématiques place ta volonté dans une posture inconfortable.
      La démarche qui tend à réduire la subjectivité de la science est indispensable, mais il ne faut pas oublier que le cadre dans lequel tu perçois un biais reste tributaire d’une tonalité qui doit aussi être questionnée. La démarche de la conférencière est intellectuellement justifiée mais il ne suffit pas de vouloir y placer des biais féministes pour résoudre le problème des biais qu’elle a décelé. Il faut une articulation plus large, plus rigoureuse. Ses exemples sont une lectures d’un parti pris là où ça n’est pas nécessairement le cas, et les contrer par des partis pris assumés peut mener à plus de confusion. La cause d’un manque d’étude sur les recherches des crises cardiaques n’est pas celle qu’elle décide d’exposer. Le penser c’est faire une affirmation délibérée peu réflexive. Le féminisme même en partant de constats incontestables peut donner des explications boiteuses, fragiles, parce qu’il s’appuie sur une non reconnaissance d’un ensemble d’avancées scientifiques qui leur passe au dessus de la tête. L’affirmation du patriarcat n’est pas un acquis.

  • @EmmanuelIstace
    @EmmanuelIstace 2 месяца назад +4

    Banger

  • @MacDidandidan
    @MacDidandidan 2 месяца назад

    - Ne pas confondre science et recherche.
    - La physique expérimentale a l'ambition de formuler une vérité provisoire.
    - Il convient de se méfier des communications déguisées en sciences, charlatans, commerciaux tels que marchands de santé, d'énergie pas chère, pseudo sages etc.
    - Les non scientifiques peuvent-ils parler de "la science"? Déconstruire tout ce qui permet à l'humanité de vivre?

  • @hugol9183
    @hugol9183 Месяц назад +1

    Je ne comprend pas le rapport entre cette conférence est le titre de la vidéo. Vous voulez dire que la science doit être biaisée pour que les connaissances qu elle produit soit bénéfiques pour l humanité ? Si c est ça, la science doit produire des connaissances justes ( pour qu elle soit efficaces ) et bonnes. Mais comment faire pour que les connaissances soient justes ? Et bien il faut bien faire des expériences randomisées en aveugle contre témoins pour limiter les biais ..? Ou alors y a une autre façon de faire que j aurai loupée ? J arrive pas à savoir si le contenu de la conférence est totalement triviale ou vraiment innovant ça me perturbe.

    • @laurentdalcere
      @laurentdalcere Месяц назад

      Cette conférence va faire bugger le zététicien prosélyte... .😂

    • @ComprendreEtAgir
      @ComprendreEtAgir  Месяц назад

      Vous avez raison, une bonne méthodologie permet de limiter les biais... mais pas de les supprimer ! Et c'est justement la problématique de cette conférence : l'humain ne pouvant pas complètement se départir de ses biais, comment produire malgré tout une science juste ?
      La réponse : Ne pas chercher à produire une science neutre (= sans biais) mais une science objective = une science qui provient de sources suffisamment variées pour que leurs biais se compensent.
      En ce sens, l'épistémologie féministe souligne que la science étant aujourd'hui essentiellement faite pas des hommes, leurs biais androcentrés ne sont actuellement pas compensés par les biais gynocentrés d'une science faite par les femmes.
      En somme, nous avons aujourd'hui besoin de plus de scientifiques travaillant avec des biais féministes afin de produire une science plus juste.
      Marlène Jouan présente cette conclusion à partir de 01:03:21.

    • @altarance
      @altarance Месяц назад +1

      Donc l’épistémologie féministe est la seule épistémologie valable ? C’est risible. De plus les études qu’elle cite en lien aux crises cardiaques peuvent trouver une explication toute autre. En effet les femmes meurent plus que les hommes suite à une crise cardiaque. Mais les hommes représentent la majorité des crises cardiaques. De plus les femmes ont des crises cardiaques plus tardives, après la ménopause. Ce n’était pas irrationnel d’avoir un protocole surreprésenté par des les hommes. De plus les symptômes sont très différents selon les genres. Et pour le plaisir féminin, sa fonction, partir du principe qu’un homme a un orgasme systématique en lien avec l’éjaculation c’est une triste confusion.

    • @hugol9183
      @hugol9183 Месяц назад +2

      @@ComprendreEtAgir merci pour la réponse ça me paraît plus clair. Mais c est déjà un peu ce qui est fait avec le peer review : une tentative collective de compenser des biais individuels ? Apres je suis pas vraiment convaincu par ce discourt. Pour moi il peut tout à fait être récupéré pour dénigrer les connaissances scientifiques : des climato sceptiques pourront dire que les conclusions du giec sont idéologiques , qu il faut une science climatique de droite pour compenser les biais idéologiques des scientifiques trop à gauche. Ils pourront prétendre qu il n y a pas de "faits" scientifiques, qu aucune lecture du réel n est neutre et donc que tout peut être remis en cause, et ça peut allé loin, comme avec le négationnisme. J ai bien entendu que l épistémologie féministe prétend ne pas être du relativisme, mais la méthode proposée y laisse pourtant la place. Il n y a pas de scientifiques neutres je suis parfaitement d accord, mais il vaut mieux travailler sur une méthode solide et le plus possible indépendante des biais de l'expérimentateur plutôt que de proposer un espèce de barycentre des subjectivités de chacun, il y a tellement d idéologies possibles, on arrivera jamais à produire de connaissances universelles

    • @ComprendreEtAgir
      @ComprendreEtAgir  Месяц назад +1

      @@hugol9183 Oui comme vous le dites "il y a tellement d'idéologies possibles" que c'en est vertigineux. C'est pourtant le reflet de la complexité de notre monde.
      Face à une telle complexité, le réflexe naturel est celui de la simplification (par exemple en déconsidérant les approches dissidentes : ici l'intérêt d'une science faite depuis des valeurs féminines).
      Mais vouloir trop simplifier, c'est prendre le risque de choisir les mauvais raccourcis et donc au final s'éloigner de la vérité.
      Sur cette question de simplification à outrance, notre prochaine conférencière abordera justement le concept de "Plantacionocène" (sortie prévue le 15 janvier 2025).
      Et sur la question de comment gérer la multitude d'idéologies possibles, je vous renvoie à la très bonne conférence de Sophie Wahnich sur la Démocratie --> ruclips.net/video/I4V5tsBLwBw/видео.html (réponse dès les premières secondes de la vidéo).

  • @abat-guepesmorbihan4925
    @abat-guepesmorbihan4925 Месяц назад

    Lorsque l'idéologie tente de s'immiscer partout....J'avais recherché Marlène Jouan à la lecture d'un article sur la GPA. Or, lorsque je vois Mme Marlène Jouan citer serieusement Anne Fausto-sterling et "les cinq sexes" en livre de référence...je mesure davantage la gangrène en cours de la pensée universitaire.

  • @fabiendelaunay7271
    @fabiendelaunay7271 2 месяца назад +9

    Quand la science est au service de l'idéologie...

    • @ComprendreEtAgir
      @ComprendreEtAgir  2 месяца назад +5

      C'est tout ce que critique cette conférence

    • @fabiendelaunay7271
      @fabiendelaunay7271 2 месяца назад +2

      @@ComprendreEtAgir c'est tout le problème des aveuglements idéologiques, surtout quand on se pense être dans le camp du bien..

    • @Gracchus_baboeuf
      @Gracchus_baboeuf 2 месяца назад

      @@fabiendelaunay7271 On vous ne le fait pas dire.... mais avez vous au moins écouté ce que cette conférencière a à dire et avec quelles references ?

    • @DinosaurFromFuture
      @DinosaurFromFuture 2 месяца назад +1

      @@fabiendelaunay7271 Vous êtes capable de comprendre plus de 15% de cette conférence, ou bien vous dites ça juste en vous basant sur le titre ?

    • @dreamstorm194
      @dreamstorm194 Месяц назад

      @@ComprendreEtAgir Non (et oui). Ou plus précisément : elle ne promeut pas (son) militantisme, elle ne condamne la prétention à la neutralité. Avec, pour démonstration, que des exemples auxquelles elle croit (depuis ses valeurs, donc).
      Comprenez donc la confusion de ceux qui n'ont pas les mêmes valeurs...

  • @Flekzzylol
    @Flekzzylol 2 месяца назад +1

    Pour gagner 1h30:
    Dire "La science" est une erreur d'abstraction métaphysique (volontaire?), déjà au minimum, il faut séparer les sciences exactes (Humain étudiant la nature), des sciences sociales (Humain étudiant les Humains).
    Pour les sciences sociales : pas de neutralité, ni d'objectivité non plus contrairement a la prétention de cette conférence. (L'Homme étant à la fois sujet et objet, et la question du dualisme en philo étant réglée depuis 200 ans environ..
    Pour les sciences exactes elles peuvent aussi etre instrumentalisées politiquement (Cf. Le GIEC)
    Quand un homme fait des découvertes scientifiques c'est sexiste, quand c'est une femme, c'est objectif.

    • @ComprendreEtAgir
      @ComprendreEtAgir  Месяц назад

      "quand c'est une femme, c'est objectif" --> oui mais seulement parce qu'aujourd'hui la science est faite essentiellement par des hommes. Dans un monde où la science serait l'apanage des femmes, l'objectivité viendrait alors du point de vue masculin.
      Donc oui, une femme (ou un homme féministe !) faisant de la science aujourd'hui, ça participe à plus d'objectivité.

  • @Trakasan
    @Trakasan 2 месяца назад +9

    À *chaque* fois (et je dis bien à CHAQUE fois) que quelqu'un se revendique ou a une accointances quelconque avec la "philosophie morale" (sic, très mal nommée), cette personne est quasi-systématiquement d'extrême gauche sauce raciale et féministe cheveux bleus.
    Mais qu'est-ce qu'il se passe avec la "philosophie morale" pour ainsi rassembler toute la lie intellectuelle de la terre ? Vraiment ? Pourquoi une telle concentration dans ce domaine en particulier ?!

    • @Gracchus_baboeuf
      @Gracchus_baboeuf 2 месяца назад +3

      Effectivement , l'esprit critique , la recherche de connaissance contre le savoir établi, est souvent le fait de gens qui se révèlent de gauche....car dévoiler c'est contester et libérer , étonnant non ?

    • @Trakasan
      @Trakasan 2 месяца назад +3

      @fredericbroyer823 Oui les gens d'extrême gauche sont plus proches de la science (tm) tout simplement parce que les conclusions de la science aboutissent inexorablement aux conclusions de l'extrême gauche.
      Je connais cette théorie.
      Vive les shs et la philosophie morale, amen.

    • @numero6285
      @numero6285 2 месяца назад

      ⁠@@Gracchus_baboeuf ironiquement, l’extrême droite a servi exactement le même discours durant la période Covid. Et ça c’est pas vraiment bon signe.

    • @EmmanuelIstace
      @EmmanuelIstace 2 месяца назад +2

      oh, je vois...
      Tu veux bien me montrer sur la poupée ou est-ce que la philosophie morale t'as fait du mal ?

    • @louismartin151
      @louismartin151 2 месяца назад

      Parce qu'il s'agit d'inverser le sens moral. Pour ça, il faut faire beaucoup de tam-tam.

  • @jiminycriquet9989
    @jiminycriquet9989 2 месяца назад

    Du coup on vote quoi ?

  • @louismartin151
    @louismartin151 2 месяца назад +2

    Cette conférence est d'une totale absurdité.
    Il s'agit de relativiser l'idéal de neutralité en sciences, donc. Déjà, ça suppose que la définition du mot « science » soit indépendante du critère de neutralité. Comme ensemble cohérent de connaissances vérifiables sur les phénomènes, il est sans doute possible, et même courant, d'avoir une science non-neutre : c'est le cas ici. Or, pour autant que les phénomènes sont indépendants de notre opinion, la cohérence des savoirs à leur sujet est OBLIGATOIREMENT une fonction croissante de notre neutralité devant eux.
    Ce que Madame a bêtement remarqué, c'est que la science influe sur certains des phénomènes qu'elle étudie. Mais pourquoi est-ce que la science influe sur les phénomènes ? Parce que les acteurs recherchent, dans la science, une norme de leur comportement. Et pourquoi les acteurs font-ils ça ? Parce qu'eux-mêmes ont bien conscience d'être subjectifs, et que la science est voulue neutre. Mais si vous supprimez le critère de neutralité de la science pour contribuer à votre idée toute personnelle du Bien : personne ne la prendra plus pour norme de son comportement puisque, précisément, elle sera moins une émanation des faits qu'une émanation de votre complexion nerveuse toute personnelle.
    Je prends un exemple. Madame est une femme. Peut-être homosexuelle, ou bissexuelle. Avec ses expériences et ses traumatismes très personnels. Qu'aurai-je à faire de sa science non-neutre, si elle prêche, par exemple, davantage d'Égalité entre les sexes ? Ma complexion nerveuse, mes petits traumatismes et mes expériences vont assurément me tenir un tout autre langage qu'à elle. Pour néanmoins être parfaitement Juste et régler mon comportement : j'ai besoin d'un juge de paix, la science, afin de mieux comprendre cette affaire de sexes.
    Petite note sur la déconstruction : une violation caractérisée de toute méthode et de toute Objectivité. En sciences, il y a un machin qui s'appelle l'économie des hypothèses : s'ensuit que ce qui est universel ou presque universel n'est pas « construit » par un coupable. Sauf à le démontrer. Les mâles de l'espèce _homo sapiens_ ont dominé les femelles et discriminé les homosexuels par instinct, lui-même une émanation du génome. Ils ne sont pas plus coupables de ça qu'un arbre est coupable d'avoir poussé vers le ciel. Est-ce qu'on peut faire mieux ? Sans doute : après tout, nous sommes sortis de la jungle. Mais encore faut-il le démontrer : ça se fait avec des arguments rigoureux après compilation de tous les faits. Vous avez donc peu de chances d'y arriver. On peut tout-à-fait défendre l'hypothèse que vous et moi soyons de parfaits dégénérés devant une princesse ou un chevalier du Moyen Âge. Il y en a qui le font, et ils ont de très bons arguments : symptôme que vous ne faites pas votre boulot : ou que votre boulot est vécu comme la défense exclusive de vous-mêmes, ce qui est méprisable, quand bien même vous seriez une norme du Bien.
    Que se passe-t-il si une bande de militants énamourés d'un idéal quelconque se fixe pour méthodologie de négliger certains aspects des phénomènes aux fins de renforcer leur propre idée naïve de ce que est Bien ?
    Ben j'en ai plus rien à foutre : LEUR science ne me sert plus rien. Moi, j'essaye de recourir à une autorité neutre pour régler mon comportement. Et, ce faisant, je fais acte d'homme honnête. Ceux-là font l'inverse : ils partent d'eux-mêmes, et tâchent d'user de la science pour s'imposer à tous.
    Allez, je vais être encore plus sévère. Parce que vos idioties font énormément de mal à tout le monde. Je vais le faire avec un nouvel exemple ; un fait ; que je vais porter à votre attention. Ce fait, c'est que Mère Nature ne s'est jamais privée d'user du rapport de domination pour différencier les sexes, et même les classes sociales : typiquement chez les abeilles. D'où tenez-vous qu'il serait bon d'aller à contre-courant de Mère Nature ? Quel est le fait contraire qui vous conduit à cette conclusion ? Le fait que les gens souffrent de la domination d'autrui ? Ils en jouissent aussi : et même l'URSS est bien forcée de diviser le travail social. Alors, par tous les démons de l'enfer, où est l'ensemble cohérent de connaissance des phénomènes qui puisse aider un honnête homme à régler son comportement ? Nulle part : toute votre science très prétentieuse se ramène à des naïvetés de petite fille ; on apprend infiniment plus de choses sur le phénomène humain au PMU du coin.
    Mais, je vais vous dire un truc. C'est vrai, je suis foncièrement sexiste et hétérocentré. Moi aussi, je suis porté par nature à négliger certains faits. Moins que vous : et c'est une tendance que je combats. Enfin, peu importe. Là où je voulais en venir, c'est que c'est pas une disposition d'esprit très facile à vivre dans notre siècle. Néanmoins, vos bêtises ont un effet antidépresseur sur moi, et il faut au moins que je vous remercie, pour ça. D'un coup, d'un seul, je me sens relativement très intelligent et très honnête. Autant le comportement de tout le monde me désespère : autant les motifs qui fondent ce comportement, quand on me les montre, me font beaucoup de bien. C'est, sincèrement et sans aggressivité ni méchanceté, la pauvreté de vos motifs qui provoque ça. En principe, c'est pas trop bien de jouir du sentiment de supériorité, mais bon... Dans notre cas précis, j'ai un ensemble cohérent de faits vérifiables qui me permettent de fonder moralement une exception.

    • @DinosaurFromFuture
      @DinosaurFromFuture 2 месяца назад +1

      @louismartin7005
      _"Ce que Madame a bêtement remarqué, c'est que..."_
      Marrant d'utiliser cette formulation, pour ensuite enchainer, soi-même, sur 10 paragraphes enfonçant des portes ouvertes les unes après les autres, et déblatérant toutes les tartes à la crème vues et revues de la philosophie morale.
      _"c'est pas trop bien de jouir du sentiment de supériorité, mais bon... Dans notre cas précis, j'ai un ensemble cohérent de faits vérifiables qui me permettent de fonder moralement une exception."_
      Ben oui, pas besoin de le préciser. On sent très bien que ça se branle le kiki d'un bout à l'autre.

  • @altarance
    @altarance Месяц назад +1

    Ce qui est profondément triste c’est que les philosophes qui bossent sur l’épistémologie se persuadent être le regard ultime sur la connaissance, ses mécanismes en oubliant que la science nourrit la pensée et jamais l’inverse. En gros une féministe en général ne capte le monde que grossièrement, le pouvoir est lu sous un prisme réductionniste, l’épistémologie aussi et ça raconte qu’injecter une bonne dose de subjectivité bien sentie vaut mieux qu’une objectivité ignorante de sa nature biaisée. Mais bon en vrai c’est toi qui ignore le langage mathématique, ses subtilités, ses forces, ta seule manière de l’appréhender c’est en la rétrécissant dans ton discours tronqué

    • @cleog2032
      @cleog2032 Месяц назад

      Vous semblez vous-même particulièrement ignorant et réductionniste sur la question du féminisme, et vous semblez également réagir avec vos tripes plutôt qu'avec votre tête à ce sujet.
      C'est justement pour compenser ce genre de biais masculiniste qu'on a besoin de tribune où les biais féministes peuvent être dits. Et c'est tout le point de cette conférence, donc merci à Mme Jouan !

    • @altarance
      @altarance Месяц назад

      @ le féminisme intellectualisant relève assez bien de la croyance. Il faut partir de principes qui sont trop peu questionnés. La domination masculine quand elle n’est pas articulée dans une analyse de la domination est relativement pauvre. C’est très bien d’être conscient de nos biais et de pouvoir composer avec eux pour mieux saisir une situation. C’est assez baysien comme démarche. Mais le reproche que je fais ne concerne pas l’épistémologie féministe, c’est l’épistémologie tout court. Le nbre de philosophe qui ignore le langage mathématique tout en débattant dessus dans une posture en surplomb m’intrigue.
      Pour le reste du tu me reproches de parler avec mes tripes pour ensuite saluer des biais dans leur nécessité, c’est une démarche curieuse

    • @cleog2032
      @cleog2032 Месяц назад

      @@altarance Non, ce n'est pas un reproche quand je dis que tu parles avec tes tripes mais un constat d'incohérence : tu ne peux pas reprocher à l'épistémologie "d’injecter une bonne dose de subjectivité" quand 2 lignes plus haut, tu avances un avis parfaitement subjectif et inarticulé sur le féminisme.
      Il y a trop d'hommes à l'aise intellectuellement qui, quand ils se mettent à parler de féminisme, racontent tout d'un coup n'importe quoi.
      As-tu un exemple pour illustrer en quoi le langage mathématique serait utile à la philosophie ? Le point à l'air intéressant mais tu ne le développes pas.

    • @altarance
      @altarance Месяц назад

      @@cleog2032 j’ai certainement un avis sur un féminisme autoréférencé et affirmatif dans son approche qui tient de la suspicion et de la méfiance. Ceci dit l’action féministe je la trouve salutaire, révolutionnaire et indispensable.
      Je vais avoir des difficultés sur des points rédhibitoires selon moi. J’en ai déjà touché un mot. Comprendre la domination masculine ne peut se faire sans comprendre, essayer, la domination au sens large. Ce qui est en dialogue et en rupture. La domination reste une dynamique complexe, son raccourci de l’ascendance du dominant sur le dominé ne peut se suffire.
      Pour le langage mathématique. Regarde les résultats de Ramanujan sur l’infini, ou bien bêtement en physique quantique, comment produire un discours par le langage sur la superposition des états quantiques, comment se représenter l’électron sans les mathématiques ?

  • @AliceLaronce
    @AliceLaronce 2 месяца назад +4

    Purée, quel brassage d'air... Et c'est subventionné par le déficit public ce genre de recherche?

  • @MRNA-corrupts-DNA
    @MRNA-corrupts-DNA 2 месяца назад

    effectivement la science avec un petit budget n'importe qui peut la b•i•aiser !