Alcool - Episode 8 - Alcoolisme

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  • Опубликовано: 29 сен 2024

Комментарии • 5

  • @davelossantos7883
    @davelossantos7883 3 года назад +5

    J'etais alcoolique pendant 4 ans , un conseil n'arretez pas d'un coup mais petit a petit

  • @tahahoucinedoutretombe267
    @tahahoucinedoutretombe267 Год назад

    certains disent qu on ne guerit jamais de l alcool. pourquoi

    • @hopitalduvalais-spitalwallis
      @hopitalduvalais-spitalwallis  Год назад +2

      Bonjour,
      Merci pour votre intéressante réflexion et question. La réponse n’est pas simple et en fait votre réflexion n’est pas tout à fait juste ‘’certains disent qu’on ne guérit jamais de l’alcool’’. En effet, s’il est vrai que le chemin de liberté qui nous conduira hors des griffes de cette substance est un chemin difficile, on peut néanmoins ‘’guérir’’ de l’alcool. Mais, on garde des cicatrices. L’alcoolisme est une maladie qui touche le corps, par ce besoin incontrôlable de boire, mais aussi construit chez le buveur des souvenirs que l’on ne peut jamais oublier.
      Il est nécessaire de comprendre le fonctionnement du cerveau et la mise en évidence d’une nouvelle maladie du cerveau que l’on appelle addiction. Un symptôme intéressant de cette affection selon le dire des malades, peut se résumer ainsi : ″je n’ai pas envie de consommer, mais je ne peux pas m’empêcher de la faire″
      Vivre c'est cultiver son appétit d'apprendre. Etre en vie, c'est travailler nos envies, d'avancer, de comprendre, de savoir, de partager. Afin de réaliser ces missions, notre cerveau nous stimule, nous rappelle avec plaisir qu'il nous faut toujours persévérer, croire que tout n'est que solutions. Cette pathologie perturbe nos envies en nous conduisant à perdre leur maîtrise, en nous donnant des envies que l'on n'a pas.
      Le cerveau est le fruit d'une succession d'évolutions et peut se lire en trois parties. Il y a d'abord le cerveau reptilien, notre cerveau primitif, qui gère notre vie végétative (respirer, digérer, activer le cœur, rester à température constante, etc.). Vient ensuite le cerveau limbique qui donne de la couleur à notre vie, grâce aux émotions, aux plaisirs, aux envies, à la mémoire. Puis notre cerveau cortical, le néocortex, qui lui nous permet de travailler le pourquoi et le comment de ce que l'on observe. Il nous permet également de communiquer avec nous-mêmes et avec les autres. Ensemble, ces trois parties conjuguent leurs talents pour nous donner les moyens d'avancer sur notre chemin.
      Sénèque dit que : "Errare humanum est, sed perseverare diabolicum". Ainsi pour éviter de recommencer nos erreurs, la nature nous a donné la mémoire. Le cerveau présente une qualité extraordinaire, sa curiosité. Afin de toujours progresser, il est toujours à l’affût de ce qu’il ne connaît pas. Il est programmé pour apprendre et se souvenir. Et pour construire celle-ci, elle a associé le plaisir. Ainsi, lorsqu'un comportement est "bon" pour nous et qu’il faut nous en souvenir alors le cerveau sécrète un neurotransmetteur qui confortera le cerveau à construire des connections neuronales qui vont asseoir notre mémoire. Ce neurotransmetteur est la dopamine. La sécrétion de dopamine favorise une sensation de plaisir qui permet à notre mémoire de nous donner envie de répéter ce comportement. On parle du système de la récompense.
      On sait aujourd’hui que toutes les drogues, comme l’alcool, le cannabis, la cocaïne et bien d’autres agissent sur ce système de la récompense en stimulant de manière largement plus important la sécrétion de dopamine. Or comme le cerveau est programmé pour associer au plaisir un souvenir, il va être trompé par ce plaisir artificiel et va garder en mémoire l'information qu'il est nécessaire de continuer ce comportement, c'est-à-dire consommer des drogues. Ainsi, les drogues vont transformer le plaisir, constructeur de notre mémoire et de nos envies en maître de nos envies et faire de nous des esclaves dociles.
      Ce trop-plein de plaisir caractérise cette maladie et conduit le cerveau à construire un mécanisme de défense : la tolérance.
      La tolérance implique que le cerveau va diminuer l'effet que la drogue produit sur lui pour se protéger. La conséquence s’imagine rapidement : il faut plus de substance pour le même effet. Le cerveau est donc trompé. Le souvenir construit par la drogue lui rappelle la nécessité de consommer, mais comme l’effet diminue, il en faut toujours plus pour toujours moins d’effet.
      L'addiction est une maladie du comportement qui perturbe notre mémoire, notre envie d'apprendre qui est essentiel à notre vie et ce, surtout pendant une période de notre vie, entre 15 et 25 ans, soit pendant l’adolescence. En effet, la plasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité d’apprendre et de construire des connections entre les neurones est particulièrement importante à cette période-là. La dopamine est un acteur important de la plasticité synaptique et par conséquent la probabilité de devenir addicte est importante pendant l'adolescence.
      Ainsi ce mécanisme d’apprentissage est court-circuité par les drogues, qui agissent comme un virus informatique sur un système bien rôdé, le système de la récompense. Ainsi, la vie s'anime de manière mystérieuse par des envies, des passions qui nous guident et qui expriment des talents différents chez chacun. L'envie de faire quelque chose (un travail, un tableau, une rencontre, etc.) stimule en nous un plaisir. Ce plaisir, par la sécrétion de dopamine qu'il génère, favorise la vie et la croissance de nos souvenirs qui vont se ranger dans cette bibliothèque fabuleuse qu'est notre mémoire. Ainsi, le souvenir d'une envie que l'on a eu stimule à nouveau cette envie et ainsi de suite. Nous sommes ainsi le générateur de nos envies.
      A l’opposé, les drogues, vont stimuler de manière extrêmement importante notre plaisir et donc notre dopamine. Ainsi un nouveau souvenir va remplir notre mémoire qui nous stimulera à recommencer cette substance. L'envie qui conduira à commencer à nouveau ne sera pas forcément né de notre volonté, mais d'un plaisir artificiel, qui deviendra un vieux souvenir dont nous serons à la recherche, tel un Graal et que nous ne pourrons pas revivre.
      Ainsi, une fois libéré de l’alcool, le souvenir reste, et comme une vieille amie que l’on a quitté, elle pourra, lors de moment de tristesse, revenu nous rappeler à nos bons souvenirs et nous pousser à consommer de nouveau. Donc le combat durera toute une vie, mais la victoire est possible.
      J’espère que cela répond à votre attente.
      Nicolas Donzé

    • @tahahoucinedoutretombe267
      @tahahoucinedoutretombe267 Год назад

      Merci professeur d avoir pris votre temps de rediger cette longue et instructive intervention.
      je vais prendre le temps de comprendre, digerer, et formuler d autres faits et interogations, qui jalonent mon parcours personel
      Encore une fois merci

    • @JackDaniel.237
      @JackDaniel.237 Месяц назад

      @@hopitalduvalais-spitalwallis Il construit aussi beaucoup de soirées qu'on a oublié 😂.