Merci pour cette vidéo sur Schumpeter. Sa théorie de la destruction créatrice est indispensable pour comprendre la logique de l'innovation et ses effets sur le marché. Sur ce sujet, le livre de Philippe Aghion "Le pouvoir de la destruction créatrice" montre d'ailleurs en quoi cette théorie conserve toute sa pertinence.
Je tiens à vous remercier grandement pour votre travail. Je prépare des concours militaires et vos vidéos ont été d'une aide formidable. Synthétiser la pensée de grands auteurs de manière si chirurgicale en un temps si réduit, c'est remarquable. Votre chaine est une des raisons pour laquelle je me réjouis de payer internet !
Excellent. Je dirais parfait mais la perfection n'est pas de ce monde. Le montage, les extraits, la prise son, le ton, l'élocution et la vitesse de la narration sont tout simplement excellents. Toujours un plaisir de s'instruire devant vos vidéos passionnantes.
Cher Antoine je commente avec retard car je viens d’écouter ton entretien seulement maintenant. Économiste de formation je trouve paradoxalement le contenu sur des grandes figures de l’économie moins intéressantes, mais tu dispenses un cours magistral encore une fois. Amicalement et bonne continuation
Vidéo particulièrement instructive et aussi passionnante que les autres présentations de cette chaîne qui tranche par sa profonde érudition. Un grand merci pour vos travaux.
Un grand merci à votre précieux travail de "ré-instruction". Vous n'hésitez jamais à aller piocher des auteurs très différents, dont une partie d'entre eux - les Bastiat, Schumpeter... - ne sont jamais abordés par la Droite nationale francaise. Vous apparaissez, de plus en plus, comme la seule voix de la ré-info-sphère à effectivement œuvrer pour l'union des Droites. Ce rendez-vous, quelques soit le portrait choisi, est toujours un grand plaisir et, intellectuellement, très stimulant.
Je vous remercie beaucoup pour votre commentaire. Je fais en effet de mon mieux pour aborder des penseurs politiques de traditions différente (libérale, contre-révolutionnaire, révolutionnaire conservatrice, nouvelle droite, etc.). Il me semble en effet important de ne pas s'enfermer dans une seule école (ou chapelle) et d'être capable de voir ce que les autres ont à offrir en vue d'une nouvelle synthèse intellectuelle. Je me réjouis donc de voir que certaines personnes apprécient ces tours d'horizon variés.
Bravo Antoine, quelle excellente nouvelle vidéo ! Je vois que vous commencez à parler économie ; si vous cherchez des pistes pour des vidéos ultérieures, je recommande "Vers un ordre social chrétien" (de René de la Tour du Pin) et "L'État servile" (de Hilaire Belloc) pour un anticapitalisme conservateur ou contre-révolutionnaire, ou encore "La grande transformation" (de Karl Polanyi). Et même "Qu'est-ce que la propriété" ou "Du principe fédératif" (de Proudhon)
Très bonne vidéo, je n'ai pas vraiment d'appétence pour l'économie en général, mais force est de constater que je suis parvenu à trouver la vidéo intéressante. J'avoue avoir rigolé vers 48:00 lorsque vous nous proposez d'utiliser nos propres exemples contemporains quant au remplissage forcé des études supérieures et au manque de débouchées, moi-même ayant été victime de ce système. Je n'ai jamais eu de véritable sympathie pour la pensée socialiste/marxiste/et autres, et j'ai été ravi d'en apprendre plus sur les fondements du système capitaliste, injustement critiqué aujourd'hui selon moi. Merci pour votre contenu !
@@fideIion Histoire.🙄 J'étais plutôt bon dans cette matière au lycée, je m'étais, poussé par des encouragements, naturellement orienté dans cette direction, puis j'ai laissé tomber 2 mois plus tard par manque de clarté quant à mon avenir.
Bravo pour la qualité de tes vidéos 👍🏻 Hâte de voir d'autres auteurs de l'école autrichienne d'économie dans ce format, cela manque cruellement en France.
Une partie biographique un peu longue. Mais la suite, par sa clarté, sa densité est remarquable. On va à l’essentiel et on découvre un ouvrage essentiel: on a envie de le lire. Mission parfaitement accomplie. 👏
Superbement synthétisé. Lorsque j’avais découvert Capitalisme, Socialisme et Démocratie (ne connaissant pas les thèses de Schumpeter), j’avais été stupéfait par la puissance de sa préscience. Vous la résumez éloquemment sur la dernière 1/2 h et, le livre pouvant être stylistiquement un peu balourd, cet effort de mise en forme est très heureux 😊
Excellente vidéo. Je vous remercie d'aborder des thèmes économiques avec un regard plus fin que la plupart des commentateurs médiatiques (y compris les plus "libéraux").
Émission qui tombe au moment où le gouvernement nouvellement élu des USA annonce vouloir réduire le budget de l’état de 30% d’ici 2 ans. J’appelle cela du TIMING.
Analyse d'une qualité rare : un grand bonheur, Je parle de la présentation comme de Schumpeter, un visionnaire extralucide qui dit tout simplement ce qui ne peut pas ne pas être et qui donc va advenir. Ce qui me bluffe, c'est qu"il n'y a là aucun rapport avec un quelconque ésotérisme ni métaphysique et encore moins ontologique, à la mode d'un Husserl lorgnant vers le transcendantal... Non, rien de tout ça mais de la pure logique. En matière économique, je tiens Schumpeter pour le Logos.
On est nombreux à s'être fait avoir par les profs qui nous poussent à faire des études ne menant à rien et entraînant beaucoup à vivre d'aides sociales ou à faire des boulots inutiles. Schumpeter devrait être au programme de l'éducation Nationale (l'EN et pas seulement EN)
Merci beaucoup pour l'analyse de cette œuvre de Schumpeter ! C'est dingue, je vis l'expérience du passage d'une entreprise capitaliste à celle percluse de bureaucratie à la petite échelle de l'entreprise où je travaille. D'ailleurs, un ouvrage comme the Innovator's Dilemma de Christensen analyse aussi ce problème de mutation d'une entreprise qui perd sa capacité à suivre le rythme de l'innovation parce qu'elle devient trop « bureaucratique » (l'analyse va évidemment beaucoup plus loin).
Mon cher Antoine : comme d'habitude, vous parvenez à instiller chez votre auditoire l'envie d'instruction - ce qui est la marque des grands professeurs. Au sein de la culture générale, Schumpeter demeure comme une ombre en arrière-plan, vaguement liée à un capitalisme honni par principe. Grâce à votre exposé, nous voyons d'où vient ce ressentiment envers le capitalisme et - qui sait ? - peut-être le moyen de le renverser. Non que le capitalisme soit l'alpha et l'oméga de toute société (une société ne se résume pas à ses rapports de production) mais que sa capacité d'innovation fait partie de ce que la civilisation occidentale a offert de mieux au monde. Lisons donc du Schumpeter, renouons avec l'innovation et l'initiative : peut-être est-ce cela qui nous manque pour ne pas basculer au final dans l'abîme...
Merci pour cette vidéo fort intéressante. Je me permet ici d'apporter un autre son de cloche (une cloche autrichienne) sur le statut du capitalisme dans l'histoire : -Selon moi l'essence du capitalisme n'est pas la destruction-créatrice (l'état central communiste, même s'il tend structurellement vers la sclérose, en est tout autant capable!) mais la propriété privée et notamment la propriété privée des moyens de production. C'est paradoxalement peut-être l'un des rares points où Marx et Mises vont se rejoindre, les deux n'en dressant pas les mêmes conséquences (baisse tendancielle du taux de profit pour l'un, prospérité économique pour l'autre). -L'histoire n'est pas prédictible, puisque l'histoire de l'homme repose sur l'action humaine qui est par définition imprédictible. En effet, présupposer qu’il y aurait des lois de l’histoire inéluctables amène à des absurdités logiques, qui sont notamment exposées par Mises (Theory and History) et Hoppe (The economics and ethics of private property, A theory of socialism and capitalism, Economic science and austrian methodology). Je ne vais rentrer dans les détails de la démonstration ici (cf le papier de Hoppe “Is Research Based on Causal Scientific Principles Possible in the Social Sciences?”), mais pour qu’un scientifique puisse prédire sur base causale les futures actions de l’homme à la façon des objets de la physique, il faudrait que le scientifique en question soit capable de produire une théorie permettant de prédire à l’avance les futures théories qui seront produites par les futures générations d’êtres humains, ce qui est absurde. L’homme, parce qu’il est un être qui apprend constamment, ne peut pas connaître a priori l’état futur de ses connaissances (si nous connaissions à l’avance nos futures idées, il n’y aurait plus besoin de se lancer dans des démarches expérimentales justement) et vu que ce sont ces connaissances qui vont déterminer son action future, la prédiction a priori sur base causale n’est pas possible (contrairement aux sciences naturelles où c’est possible puisque les actions mécaniques des objets de la nature sont régies par les seules lois de la physique, lois qui “opèrent sur un mode invariant dans le temps” pour reprendre les termes de Hoppe, ce qui permet aux physiciens d’observer des répétitions dans les phénomènes physiques). Si le contenu de chaque actions humaines particulières est imprédictible/ne se répète jamais exactement de la même manière, le praxéologue peut néanmoins découvrir les propriétés formelles communes (=le contenant) à toute action humaine (par exemple, toute action humaine doit nécessairement consister en l’usage de moyens pour arriver à une fin, en agissant l’acteur manifeste une préférence pour l’action choisie plutôt que pour d’autres actions qu’ils auraient pu entreprendre, chaque action engendrant alors un coût d’opportunité, etc…). Ces propriété formelles (“catégories a priori de l’action humaine” comme les appelle Mises) sont la seule chose dont on est certain concernant le champ social, ce sont les lois économiques anhistoriques (la loi d’utilité marginale était valable il y a 100 000 ans, elle le sera encore dans 100 000 ans, tout comme le théorème de Pythagore). On ne peut donc pas prédire (connaissance certaine) l’avenir du capitalisme, on ne peut que spéculer dessus (connaissance incertaine). Ce qui fera que le capitalisme s'effondrera ou non c’est la volonté des individus à vouloir répandre les bonnes idées plutôt que les mauvaises, puisque l’homme agit sur la base d’idées et de leur contenu (=thymologie). L’avenir de l’humanité est une affaire de contingence plus que de nécessité (sauf concernant les aspects purement physiques et biologiques d’homo sapiens bien sûr). -L'entrepreneur est certe le moteur du marché (et j'irais même plus loin en disant qu'il est le "héro silencieux" de la civilisation) mais son rôle n'est pas de changer la structure du capital à travers la destruction-créatrice (ça aussi l'état communiste peut le faire) mais de produire une offre qui répond à une future demande. Le meilleur entrepreneur est celui qui fait de meilleures spéculations que ses concurrents quant aux futures demandes des consommateurs, un bon entrepreneur est en somme un bon thymologue pour reprendre un terme forgé par Mises (l’économie est une science et l’entreprenariat un art, même chose pour la physique par rapport à l'ingénierie et pour la biologie par rapport à la médecine). Le changement dans la structure du capital est une conséquence de l'action entrepreneuriale plus que son essence en soi je dirais. -Concernant l'histoire de la pensée économique je conseille le fascinant "An Austrian Perspective on the History of Economic Thought" de Murray Rothbard. Par exemple, l'une des thèses du premier volume est le total opposé de la thèse wébérienne sur les origines protestantes du capitalisme : Rothbard explique que les scolastiques catholiques de la fin du moyen-âge ont dans leurs écrits donné des tas d’arguments en faveur de l’usure dans certains cas exceptionnels. Au fil des siècles, bien que l’usure restait formellement interdite par l’Eglise, les exceptions se sont tellement accumulées qu’au final l’usure était devenue une pratique courante, notamment dans l’Italie du Nord catholique (d’où la croissance économique et la renaissance italienne). Les protestants (et plus précisément les calvinistes) sont arrivés après la bataille, leur seul mérite est d’avoir officialisé la levée de l’interdiction formelle de l’usure. Par contre leur emphase constante sur le travail a été un des germes qui a permis l’élaboration de la théorie de la valeur-travail chez Smith (Rothbard est d'ailleurs très critique de ce dernier, considérant plutôt Richard Cantillon comme le véritable père de l'économie moderne), théorie reprise par Marx et qui est au cœur de sa doctrine. Donc selon Rothbard, les protestants sont techniquement plus proches d’être les précurseurs du communisme que du capitalisme.
Merci pour cet éclairage, comme d'habitude fort intéressant avec vous ! Concernant Rothbard, j'avais effectivement entendu parler de cette thèse paradoxale. Je vous avoue n'être pas immédiatement convaincu, mais cela a le mérite de stimuler la réflexion. Je me réjouis de lire son argumentation, même si j'ai toutefois prévu de m'attaquer à Ludwig von Mises avant (ce qui risque de me prendre un peu de temps).
Merci beaucoup ! Je vous avoue que je n'ai jamais lu Zinoviev, que je ne connais qu'à travers quelques idées générales (sa dénonciation de "l'homo sovieticus"). Je me trompe peut-être, mais j'avais un peu le sentiment que son œuvre était légèrement datée. Auriez-vous des titres particuliers à me recommander ?
Sa trilogie Les Hauteurs Béantes, L' avenir Radieux et L'antichambre du Paradis est très représentative de ce que vous appelez l'homo Sovieticus mais porte en filigrane un portrait en miroir de l'homme occidental très étonnant ( ou du système occidental). Un ouvrage plus tardif Katastroïka est également remarquable. Les traductions de Slobodan Despot sont un tour de force à saluer. C'est l'écho que les réflexions de Zinoviev suscite chez le lecteur d'aujourd'hui englué dans un monde de plus en plus normatif , qui m'a fascinée. Bonne lecture.
Bonjour, Merci pour votre partage. Depuis 50 ans, la financiarisation à outrance de l'économie et la bureaucratie envahissante, encouragées par l'état, ont engendrées une dette de 3300 milliards. Et pour continuer l'aliénation du peuple, le capitalisme est présenté comme la principale cause de nos malheurs. Le génie intellectuel des puissants, c'est d'avoir imposé comme unique combat, l'equilibre de pouvoir entre capitalisme et justice sociale. Hors, c'est l'entrepreneur qui investit son temps et une partie de sa récolte précédente dans des semailles, et qui permet une récolte à venir. La tertiarisation de l'économie à laissée croire que l'efficacité organisée par la bureaucratie, permettrait de nourrir chacun avec un plat dont la taille diminuait à chaque repas. Bizarrement, certains commencent à ressentir la faim...ou bien la fin. Bonne journée.
Je pense faire ma vidéo sur Feliks Koneczny vers le mois d'avril. J'écris actuellement une étude sur cet auteur qui sera en effet publiée dans le prochain "Cahier du pôle études" de l'Institut Iliade. Je ferai donc une vidéo au moment de la parution du cahier. Quant à Hilaire Belloc, j'ai prévu de le lire bientôt tout d'abord, car je ne le connais pas encore très bien. Pour Othmar Spann, cela me plairait bien, mais je ne sais pas encore quand je pourrais m'atteler à ce projet, car c'est un gros morceau.
Bonne vidéo, on comprend bien l'impossibilité pour les droitards d'avoir des intellectuels quand il en sont à demander de supprimer les aides sociales pour réduire la pauvreté avec ce genre de base.
Lire Philippe Aghion, économiste Français de renommée mondiale, sur une version actualisée de l'économie Schumpeterienne. Je recommande très chaudement !
Justement, personellement ce sujet de la destruction créatrice, c'est un truc qui me fait penser depuis quelques années que le libéralisme et le capitalisme, si on déroule historiquement, avec l'état au millieux comme outil du second, ne sont ils pas opposés l'un à l'autre en fin de compte? On commence à avoir plus que quelques exemples concrets; "la dette covid", ou encore le renflouement des banques après 2008 au frais des états (enfin, des peuples qui les entretiennent, évidemment), rien que ça se sont des énormes exemple non? De plus on voit bien que le pays est vendu, que dis-je vendu, distribué, partagé, à la découpe peu à peu, voir assez vite fait une fois qu'on s'en soit rendu compte, à l'arrache même, et à tiers larigot. Qu'on nous rembourse les deux générations de la vignette auto si ils leur refile les autoroutes ou les aéroports, l'électricité encore (et j'en passe sinon demain on y est toujpurs) pour trois francs six sous, non? Voilà ce que de plus en plus, dans certains milieux, appellent "capitalisme de connivences", la corruption n'est jamais vraiment caractérisée n'est ce pas? Et c'est un proudhonien qui parle ici.... Laissez dix banques énormes s'effondrer, il en naitra deux mille petites et bien plus saine, et la même concernant les grand restaurants et tout le reste hein... 'on va mouriiiir!" pleuraient les bien pansus, comme si on allait les retrouver à faire la queue aux restos du coeur... C'est ainsi que les salopards s'achètent des votes.
Ce que les libertariens, qui sont les premiers à user du fumeux concept de "capitalisme de connivence" ne disent pas, c'est que se sont des mesures libérales qui sont à la base du renoncement à la souveraineté monétaire et donc à l'endettement perpétuel, parceque leur vision du régalien permet la mise en concurrence de l'ENTREPRISE état en vue de la privatisation d'absolument tout les moyens de productions et des services... Pour le plus grand bonheur du grand capital...
Merci beaucoup pour tous vos efforts pour realiser ce tour d'horizon pour vos auditeurs. Permettez moi de m'interroger sur le regard que Schumpeter lui même a posé sur l'œuvre qu'il s'est proposé d'évaluer dans le premier volet de son propre ouvrage "Capitalisme,socialisme et démocratie". Schumpeter a-t-il réellement lu les (plus de ) 5000 pages ecites par Marx-Engels ?Connaissait -il la logique de la recherche dont est issue Das Kapital lui même,logique inverse à celle de son écriture et finalisation par Engels ?A t-il assimilé la philosophie (le matérialisme dialectique et le matérialisme historique) à la base fe ces recherches ?Du "capital rapport social" il fait un capital chosifié ...ne parvenant pas à éviter ainsi lui-même l'aliénation qui,pour Marx-Engels,se présente comme le premier obstacles épistémologique à franchir en sciences sociales et humaines !!! Pour les êtres humains du 21 ème siècle que nous sommes, le constat le plus évident c'est celui de la "destruction creatrice plus destructrice" du capitalisme,tant au niveau physique (pour les hommes comme pour la planète) qu'au niveau sociétal par la force et fourberie généralisées, instituées comme mode de régulation politico-idéologique du capital dans sa prégnance holistique du monde censé etre celui des humains,mais devenu une jungle où certains hauts dignitaires déclarent toute honte bue préférer se positionner comme "carnivores et pas comme herbivores" !!!
"Le Chaos, ça n'est pas les ténèbres. C'est le moment métaphysique et cosmique où la Lumière commence à percer l'obscurité ; où le vide féconde le néant et où les premières formes du vivant apparaissent. Le Chaos est la condition primordiale à la création de quelque chose de nouveau, l'élément principiel et co-créateur du présent « toujours déjà présent », du présent en ce qu'il est vérité infinie et réalité éternelle. Seulement ensuite viennent le logos - l'information, le discours, la propagande - et l'ordre - l’organisation, la civilisation - qui reflètent les qualités de l'Esprit dans les principes métaphysiques primordiaux et la matière première."
L'innovation dans la destruction créatrice est-elle une innovation de rupture, là où la simple innovation, amélioration serait une innovation itérative ?
Plus de vidéos sur des théoriciens de l'économie seraient formidable ! Je me permets quelques suggestions : Friedrich Hayek Ludwig Von Mises Jean Baptiste Say
@egonon5710 Ce serait merveilleux ! Une autre idée m'est venue à l'esprit : des auteurs très anti-libéraux ont été abordés sur cette chaîne (Louis de Bonald, Joseph de Maistre, Donoso Cortes...) ainsi que des auteurs qui s'inscrivent dans la tradition libérale (Bastiat, Tocqueville, Schumpeter...) Ne serait-il pas intéressant de voir les tensions qu'il y a entre ces deux courants de la pensée de droite, et voir dans quelle mesure ils sont conciliables, ou du moins de voir leur dénominateurs communs ?
@@SAB-jw9pooui, c'est une très bonne idée, merci pour la suggestion. Je pense faire quelque chose de ce genre quand j'aurai encore présenté l'une ou l'autre figure du courant libéral. J'avais d'abord pensé à une lecture croisée de Schmitt et de Hayek, mais peut-être ferais-je quelque chose de plus global.
Concernant la fin du capitalisme, je crois qu'une précision s'impose : le capitalisme, comme système d'organisation de la société par le marché, est déjà mort, et les sociétés modernes ont adopté des formes mixtes d'organisation, qui ne se réduisent jamais à la seule gestion du marché. Le marché ouvert aura eu son heure de gloire pendant une cinquantaine d'année au XIXème (voir. K. Polyanyi, La grande transformation), et ces 40 derniers années (voir les travaux de N. Klein par exemple), mais presque personne n'imagine une société régulée par le seul marché, y compris dans les milieux libertariens ; au demeurant, si l'on considère le capitalisme du point de vue du capital, et non du marché, il est parfaitement exact de dire que le régime de propriété privé - y compris des moyens de productions - est dominant et a de beaux jours devant lui.
Aucun économiste n'arrive à prédire l'avenir visiblement... Schumpeter aurait eu à gagner d'une pensée plus holiste concernant son analyse de la fin du capitalisme. En réalité, dès son époque et avant, les entrepreneurs n'étaient pas des génies isolés comme il le prétend mais étaient pour beaucoup accompagnés d'équipes. Cependant, le storytelling de ces entrepreneurs nous a laissé croire en le mythe individualiste de l'entrepreneur, on le constate bien avec des Edison ou Steve Jobs...Donc croire que la technocratie est un signe de déclin du capitalisme est tout de même erroné. Par ailleurs, vous êtes allé un peu vite dans l'analyse du rôle des grandes entreprises dans la sclérose de l'économie puisque Schumpeter dit lui même dans ce même livre que les grandes entreprises contribuent bien plus à l'innovation que les individus car les grandes entreprises concentrent les ressources humaines et financières pour développer des nouveaux produits de plus en plus sophistiqués. Et c'est alors là que Schumpeter pose l'éventualité que ces grandes entreprises en se rendant compte de leur poids monopolistique/oligopolistique stoppent l'innovation pour des profits faciles. Pour autant, l'histoire lui donne une nouvelle fois tort car malgré l'apparition d'un capitalisme concentré dans les années 60-70 en Occident, les grandes entreprises se reposant sur leurs lauriers ont finis pour nombre d'entre elles par disparaître (ex : Kodak, Yahoo) sauf si elles sont devenues des monopoles d'États. A ce titre là, il est intéressant d'étudier le concept de "'concurrence monopolistique" (E. Chamberlain) pour comprendre pourquoi la concentration des entreprises ne signifie pas la fin de la compétition et de l'innovation surtout dans un contexte de société de consommation. Ensuite, concernant son analyse des intellectuels hostiles au libéralisme, il aurait eu à gagner d'une analyse macroéconomique. En effet, le capitalisme provoque l'expansion de l'éducation mais non pas à cause de l'enrichissement des masses mais plutôt par l'évolution même de la dynamique capitaliste. Dans une société de plus en plus complexe, il faut à la fois des employés de plus en plus qualifiés mais aussi des nouveaux consommateurs, ce que l'expansion de l'éducation permet. Il permet la création du travailleur-consommateur symbole de la société de consommation naissante dans les États-Unis des Roaring Twenties, symbole de l'équilibre emploi/ressources (cf. Keynes...). Pour autant, son inquiétude sur le hausse du mismatch entre les études et le métier visé est encore légitime aujourd'hui quand on voit le phénomène des "bullshit jobs" (D. Graeber) qui sont avant tout là pour permettre à chacun de continuer à être consommateur malgré leur caractère insipide. Ensuite, Schumpeter évoque le fait que l'accès libre aux études créera une masse incapable de travailler mais c'est là qu'on voit que von Schumpeter n'avait pas prévu l'économie tertiaire en Occident où savoir faire quelque chose de ses mains n'est pas prioritaire. Schumpeter utilise clairement la figure de l'intellectuel comme un homme de paille... Enfin, l'intervention de l'État dans l'économie n'est pas nécessairement le résultat du socialisme...Tous les économistes croyaient la loi de Say vraie jusqu'à que J.M Keynes prouvent le contraire et justifie ainsi l'intervention de l'État (sutout en temps de crise comme le COVID) alors que Keynes reste un libéral. l'État "obèse" a d'une certaine manière appuyé la dynamique capitaliste d'une économie concentrée qui n'est pas spécialement signe d'un déclin du capitalisme comme écrit plus tôt (cf. Les 200 Mds d'aides aux grosses entreprises qui n'en avaient pas besoin). D'un autre côté, l'État a aussi connu un déclin de son intervention économique dans les années 80 avec l'accession au pouvoir de néolibéraux comme Reagan, Thatcher ou Chirac sans pour autant que les dépenses de l'État ne baisse. Donc il peut y avoir la place pour un État peu interventionniste mais dépensiers pour autant. Et sur un ton nietzschéen, pourquoi Schumpeter prédisait la fin du capitalisme ? Par peur de sembler ridicule si le capitalisme devait effectivement être remplacé (crainte fondée après la révolution russe) Mais Schumpeter reste un grand penseur de l'économie. Son opposition à la stabilité ou l'équilibre néoclassique fut un grand bol d'air frais dans l'histoire de la pensée économique
Bien sur que la technocratie est un déclin du capitalisme, c'est tellement évident, or il ne peut y avoir et capitalisme et bureaucratie, c'est antinomique et incompatible, y a soit l'un soit l'autre Le holisme comme le collectivisme sont faux là ou l'individualisme est vrai Toutes les inventions depuis 300 ans sont le fait de personnes isolées ou presque, c'est Alan Turing qui a fait basculer à lui seul la seconde guerre mondiale par ses codes en binaire qui donneront l'informatique, que ça déplaise aux holistes n'a aucune espèce d'importance, les faits sont têtus, surtout en Histoire. Ce n'est pas "l'éducation" qui permet de nouveaux consommateurs mais les gains de productivité et les économies d'échelle qui tirent les prix vers le bas de concert avec la concurrence Schumpeter a vu juste en réalité, les masses incapables de travailler (réellement) constituent les bataillons de fonctionnaires, dont la valeur économique est nulle (sur un vrai marché personne ne veut d'eux) Keynes n'a rien prouvé du tout, ses thèses sont fausses de A à Z, son multiplicateur n'a multiplié que les dettes et l'inflation et rien d'autre et n'a jamais rien relancé, si ce n'est le chômage in fine. "les néolibéraux" n'existent pas, nulle part, jamais, ce sont des foutaises d'anticapitalistes et de socialistes en mal de néologisme, Reagan ou Thatcher ne sont que des conservateurs, sous Reagan les prélévements étaient même plus élevés en pourcentage que sous Carter, il a eu peur du Japon et a pris des mesures ... protectionnistes, pas franchement "libéral" tout ça On est déjà sorti du capitalisme en réalité (non respect du droit de propriété, pas de prix libres, corporations, échanges limités ...) et il faudrait y revenir pour améliorer les choses.
@3rwanovitch Bonjour. Je n'ai jamais pensé que Schumpeter voyait les entrepreneurs comme des "génies isolés du reste de la société". Bien au contraire. J'ai plutôt interprété sa pensée comme une réponse à la vision antagoniste et dualiste des Marxistes. Pour les Socialistes scientifiques, on a le Travail qui s'oppose au Capital. Schumpeter nous dit qu'il n'y a pas fondamentalement d'opposition, mais plutôt une tension entre, non plus deux composantes opposées, mais, avec les "entrepreneurs", trois composantes complémentaires. Suivant les périodes et les régimes, cette tension naturelle peut être à l'équilibre ou favoriser l'un au détriment des autres. La crise n'est alors plus très loin. Cependant, au cours de notre existence, nous pouvons participer, pour partie à ces trois agents de la vie économique, tour à tour ou simultanément. Quant à une intervention bénéfique de l'état dans l'économie, les Libéraux n'y sont pas forcément opposés. Adam Smith l'envisage pour les investissements à très - trop - long terme, où aucune entreprise privée ne pourrait se risquer et ce malgré les bénéfices envisagés et les retombées positives pour l'économie en général : les infrastructures énergétiques par exemple. Et si mes souvenirs sont exacts, Keynes ne remet pas en cause la véracité des lois de Jean-Baptiste Say sur l'antériorité de l'investissement et de l'offre sur la demande dans l'économie. Keynes dit juste, que dans le contexte d'une économie en forte croissance, une croissance de rattrapage par exemple, comme la France pendant les 30 Glorieuses ou la Chine des années 90 à nos jours, alors, l'état peut lancer des programmes de soutien de cette croissance par la demande ; car le poids des erreurs d'allocation du capital qui pourrait survenir serait compensé par la croissance générale. Lorsque la croissance n'est plus au rendez-vous, il vaut mieux revenir à ce bon vieux Jean-Baptiste Say.
Je suis très satisfait de cette prise de risque qui est la vôtre,car depuis quelques temps je vois que vous vous ouvrez à certains penseurs authentiquement libéraux qui sont très célébrés par la droite intellectuelle anglo-saxonne,mais grandement méprisé par une certaine droite française. D’ailleurs sans trop vouloir m’attarder je voulais savoir si vous aviez déjà lu ou entendus parler de penseurs et historiens, comme Paul Elmer More,Christopher Dawson,Orestes Johnson, Henry Sumner Maine Frederic William Maitland ou encore John Caldwell Calhoun,car je pense qu’ils constituent une part assez majeure de l’histoire de la pensée libérale et conservatrice mais malheureusement ils sont très méconnus en France,et n’ont jamais été traduis à ma connaissance en français. Sinon bonne continuation,et j’espère que cette chaîne continuera à évoluer dans le bon sens comme c’est déjà le cas.
Je vous remercie beaucoup pour votre commentaire. Effectivement, j'essaie d'élargir un peu les horizons intellectuels de cette chaîne, y compris avec des auteurs qui ne sont pas, en première instance, mes auteurs de références. Je pense de plus en plus que nous aurions à gagner à nous intéresser davantage à cette pensée libérale, autrichienne ou anglo-saxonne. Concernant les noms que vous citez, en revanche, je dois vous avouer ma grande ignorance. Je vais les noter et faire des recherches de mon côté car ils me sont pour la plupart inconnus.
Non, le bourgeois ne possède pas forcément l'esprit de l'entrepreneur. L'entrepreneur schumpétérien permet justement de dépasser l'opposition socialiste binaire entre bourgeois et prolétaire en posant un troisième acteur dynamique.
Et Huxley ou Orwell qui n'ont pas du tout cette vision et prédisent plutôt le totalitarisme ou des formes très fines de nouvelles dictatures. Vous faites peu de cas des Arts qui ne sont pas que divertissement de l'esprit mais critiques constantes de la société. La culture anglo-saxonne a été une catastrophe dans notre histoire (colonialisme, construction des premiers camps de concentration en Afrique du Sud, genocisme, et j'en passe). Et vous parlez peu des écrivains et philosophes. La Hongrie n'a-t-elle eu aucune influence ? Elle a dû se battre contre les Autrichiens qui voulaient supprimer leur langue. Mais si la prédication de Schumpeter est inéluctable, alors bravo à cette pensée que je pense être fausse tout en l'espérant.
La question que je me pose : Schumpeter a t-il influencé les penseurs de la "French Theory" qui appelaient à supprimer les mécanismes de régulation des rapports sociaux (frontières, prisons, hopitaux, langage) afin de faciliter l'essor du capitalisme pour hâter sa transition vers le socialisme ?
A ma connaissance, les auteurs de la French theory ne se sont pas intéressés à Schumpeter. Parmi les Français de cette époque, c'est plutôt Raymond Aron qui avait une grande admiration pour lui (il disait que Schumpeter était le plus grand économiste du XXe siècle). Aussi, si Schumpeter était très favorable à l'innovation économique, il s'est toujours considéré comme un conservateur du point de vue politique et moral. Le thème de la "déconstruction" lui était donc étranger.
@@egonon5710 Merci Arthur pour votre réponse. Ma question était née de l'article (disponible en ligne) : "La French Theory comme ruse de l’histoire postmoderne" du philosophe Dany-Robert Dufour.
Merci pour cette vidéo sur Schumpeter. Sa théorie de la destruction créatrice est indispensable pour comprendre la logique de l'innovation et ses effets sur le marché. Sur ce sujet, le livre de Philippe Aghion "Le pouvoir de la destruction créatrice" montre d'ailleurs en quoi cette théorie conserve toute sa pertinence.
Je tiens à vous remercier grandement pour votre travail. Je prépare des concours militaires et vos vidéos ont été d'une aide formidable. Synthétiser la pensée de grands auteurs de manière si chirurgicale en un temps si réduit, c'est remarquable. Votre chaine est une des raisons pour laquelle je me réjouis de payer internet !
Excellent. Je dirais parfait mais la perfection n'est pas de ce monde.
Le montage, les extraits, la prise son, le ton, l'élocution et la vitesse de la narration sont tout simplement excellents. Toujours un plaisir de s'instruire devant vos vidéos passionnantes.
Merci beaucoup !
Merci beaucoup pour votre travail et vos partages.
Nous avons besoin de personnes comme.
Cher Antoine je commente avec retard car je viens d’écouter ton entretien seulement maintenant. Économiste de formation je trouve paradoxalement le contenu sur des grandes figures de l’économie moins intéressantes, mais tu dispenses un cours magistral encore une fois. Amicalement et bonne continuation
Vidéo particulièrement instructive et aussi passionnante que les autres présentations de cette chaîne qui tranche par sa profonde érudition. Un grand merci pour vos travaux.
Merci beaucoup pour ce message !
Merci pour ces sujets passionnants et trop peu traités en langue française.
Un grand merci à votre précieux travail de "ré-instruction".
Vous n'hésitez jamais à aller piocher des auteurs très différents, dont une partie d'entre eux - les Bastiat, Schumpeter... - ne sont jamais abordés
par la Droite nationale francaise.
Vous apparaissez, de plus en plus, comme la seule voix de la ré-info-sphère à effectivement œuvrer pour l'union des Droites.
Ce rendez-vous, quelques soit le portrait choisi, est toujours un grand plaisir et, intellectuellement, très stimulant.
Je vous remercie beaucoup pour votre commentaire. Je fais en effet de mon mieux pour aborder des penseurs politiques de traditions différente (libérale, contre-révolutionnaire, révolutionnaire conservatrice, nouvelle droite, etc.). Il me semble en effet important de ne pas s'enfermer dans une seule école (ou chapelle) et d'être capable de voir ce que les autres ont à offrir en vue d'une nouvelle synthèse intellectuelle. Je me réjouis donc de voir que certaines personnes apprécient ces tours d'horizon variés.
Encore une fois, une vidéo magistralement menée, bravo Antoine !
Merci !
Merci à vous monsieur !
Merci pour votre travail.
Bravo Antoine, quelle excellente nouvelle vidéo !
Je vois que vous commencez à parler économie ; si vous cherchez des pistes pour des vidéos ultérieures, je recommande "Vers un ordre social chrétien" (de René de la Tour du Pin) et "L'État servile" (de Hilaire Belloc) pour un anticapitalisme conservateur ou contre-révolutionnaire, ou encore "La grande transformation" (de Karl Polanyi). Et même "Qu'est-ce que la propriété" ou "Du principe fédératif" (de Proudhon)
Merci pour ce commentaire et ces suggestions ! J'ai justement prévu de lire Hillaire Belloc prochainement.
Très bonne vidéo, je n'ai pas vraiment d'appétence pour l'économie en général, mais force est de constater que je suis parvenu à trouver la vidéo intéressante. J'avoue avoir rigolé vers 48:00 lorsque vous nous proposez d'utiliser nos propres exemples contemporains quant au remplissage forcé des études supérieures et au manque de débouchées, moi-même ayant été victime de ce système.
Je n'ai jamais eu de véritable sympathie pour la pensée socialiste/marxiste/et autres, et j'ai été ravi d'en apprendre plus sur les fondements du système capitaliste, injustement critiqué aujourd'hui selon moi.
Merci pour votre contenu !
Merci pour votre message !
c'était quelle filière ?
@@fideIion Histoire.🙄
J'étais plutôt bon dans cette matière au lycée, je m'étais, poussé par des encouragements, naturellement orienté dans cette direction, puis j'ai laissé tomber 2 mois plus tard par manque de clarté quant à mon avenir.
Bravo pour la qualité de tes vidéos 👍🏻
Hâte de voir d'autres auteurs de l'école autrichienne d'économie dans ce format, cela manque cruellement en France.
Merci beaucoup ! C'est prévu, je compte bien parler d'autres auteurs de cette école dans les mois à venir.
26K - Mes félicitations et merci .
Merci beaucoup ! La chaîne a en effet bien progressé cette année, j'en suis heureux.
Une vidéo très intéressante
Une partie biographique un peu longue. Mais la suite, par sa clarté, sa densité est remarquable. On va à l’essentiel et on découvre un ouvrage essentiel: on a envie de le lire. Mission parfaitement accomplie. 👏
Très instructif merci !
Superbement synthétisé. Lorsque j’avais découvert Capitalisme, Socialisme et Démocratie (ne connaissant pas les thèses de Schumpeter), j’avais été stupéfait par la puissance de sa préscience. Vous la résumez éloquemment sur la dernière 1/2 h et, le livre pouvant être stylistiquement un peu balourd, cet effort de mise en forme est très heureux 😊
Merci beaucoup pour ce message !
Excellent !
Excellente vidéo. Je vous remercie d'aborder des thèmes économiques avec un regard plus fin que la plupart des commentateurs médiatiques (y compris les plus "libéraux").
Merci beaucoup !
Excellent ! J'avais entendu parlé de cet auteur mais je ne connaissais pas sa vision et analyse économique. Merci.
Émission qui tombe au moment où le gouvernement nouvellement élu des USA annonce vouloir réduire le budget de l’état de 30% d’ici 2 ans. J’appelle cela du TIMING.
Analyse d'une qualité rare : un grand bonheur, Je parle de la présentation comme de Schumpeter, un visionnaire extralucide qui dit tout simplement ce qui ne peut pas ne pas être et qui donc va advenir.
Ce qui me bluffe, c'est qu"il n'y a là aucun rapport avec un quelconque ésotérisme ni métaphysique et encore moins ontologique, à la mode d'un Husserl lorgnant vers le transcendantal... Non, rien de tout ça mais de la pure logique. En matière économique, je tiens Schumpeter pour le Logos.
Vidéo très intéressante et belle diction.
Excellente vidéo merci
On est nombreux à s'être fait avoir par les profs qui nous poussent à faire des études ne menant à rien et entraînant beaucoup à vivre d'aides sociales ou à faire des boulots inutiles. Schumpeter devrait être au programme de l'éducation Nationale (l'EN et pas seulement EN)
Merci tres bonne video
Merci beaucoup pour l'analyse de cette œuvre de Schumpeter ! C'est dingue, je vis l'expérience du passage d'une entreprise capitaliste à celle percluse de bureaucratie à la petite échelle de l'entreprise où je travaille.
D'ailleurs, un ouvrage comme the Innovator's Dilemma de Christensen analyse aussi ce problème de mutation d'une entreprise qui perd sa capacité à suivre le rythme de l'innovation parce qu'elle devient trop « bureaucratique » (l'analyse va évidemment beaucoup plus loin).
Mon espoir un peu naïf, c'est que le successeur du capitalisme soit le capitalisme lui-même, avec une nouvelle génération d'entrepreneurs ;-)
Mon cher Antoine : comme d'habitude, vous parvenez à instiller chez votre auditoire l'envie d'instruction - ce qui est la marque des grands professeurs. Au sein de la culture générale, Schumpeter demeure comme une ombre en arrière-plan, vaguement liée à un capitalisme honni par principe. Grâce à votre exposé, nous voyons d'où vient ce ressentiment envers le capitalisme et - qui sait ? - peut-être le moyen de le renverser. Non que le capitalisme soit l'alpha et l'oméga de toute société (une société ne se résume pas à ses rapports de production) mais que sa capacité d'innovation fait partie de ce que la civilisation occidentale a offert de mieux au monde. Lisons donc du Schumpeter, renouons avec l'innovation et l'initiative : peut-être est-ce cela qui nous manque pour ne pas basculer au final dans l'abîme...
Merci pour cette vidéo fort intéressante. Je me permet ici d'apporter un autre son de cloche (une cloche autrichienne) sur le statut du capitalisme dans l'histoire :
-Selon moi l'essence du capitalisme n'est pas la destruction-créatrice (l'état central communiste, même s'il tend structurellement vers la sclérose, en est tout autant capable!) mais la propriété privée et notamment la propriété privée des moyens de production. C'est paradoxalement peut-être l'un des rares points où Marx et Mises vont se rejoindre, les deux n'en dressant pas les mêmes conséquences (baisse tendancielle du taux de profit pour l'un, prospérité économique pour l'autre).
-L'histoire n'est pas prédictible, puisque l'histoire de l'homme repose sur l'action humaine qui est par définition imprédictible. En effet, présupposer qu’il y aurait des lois de l’histoire inéluctables amène à des absurdités logiques, qui sont notamment exposées par Mises (Theory and History) et Hoppe (The economics and ethics of private property, A theory of socialism and capitalism, Economic science and austrian methodology). Je ne vais rentrer dans les détails de la démonstration ici (cf le papier de Hoppe “Is Research Based on Causal Scientific Principles Possible in the Social Sciences?”), mais pour qu’un scientifique puisse prédire sur base causale les futures actions de l’homme à la façon des objets de la physique, il faudrait que le scientifique en question soit capable de produire une théorie permettant de prédire à l’avance les futures théories qui seront produites par les futures générations d’êtres humains, ce qui est absurde. L’homme, parce qu’il est un être qui apprend constamment, ne peut pas connaître a priori l’état futur de ses connaissances (si nous connaissions à l’avance nos futures idées, il n’y aurait plus besoin de se lancer dans des démarches expérimentales justement) et vu que ce sont ces connaissances qui vont déterminer son action future, la prédiction a priori sur base causale n’est pas possible (contrairement aux sciences naturelles où c’est possible puisque les actions mécaniques des objets de la nature sont régies par les seules lois de la physique, lois qui “opèrent sur un mode invariant dans le temps” pour reprendre les termes de Hoppe, ce qui permet aux physiciens d’observer des répétitions dans les phénomènes physiques). Si le contenu de chaque actions humaines particulières est imprédictible/ne se répète jamais exactement de la même manière, le praxéologue peut néanmoins découvrir les propriétés formelles communes (=le contenant) à toute action humaine (par exemple, toute action humaine doit nécessairement consister en l’usage de moyens pour arriver à une fin, en agissant l’acteur manifeste une préférence pour l’action choisie plutôt que pour d’autres actions qu’ils auraient pu entreprendre, chaque action engendrant alors un coût d’opportunité, etc…). Ces propriété formelles (“catégories a priori de l’action humaine” comme les appelle Mises) sont la seule chose dont on est certain concernant le champ social, ce sont les lois économiques anhistoriques (la loi d’utilité marginale était valable il y a 100 000 ans, elle le sera encore dans 100 000 ans, tout comme le théorème de Pythagore). On ne peut donc pas prédire (connaissance certaine) l’avenir du capitalisme, on ne peut que spéculer dessus (connaissance incertaine). Ce qui fera que le capitalisme s'effondrera ou non c’est la volonté des individus à vouloir répandre les bonnes idées plutôt que les mauvaises, puisque l’homme agit sur la base d’idées et de leur contenu (=thymologie). L’avenir de l’humanité est une affaire de contingence plus que de nécessité (sauf concernant les aspects purement physiques et biologiques d’homo sapiens bien sûr).
-L'entrepreneur est certe le moteur du marché (et j'irais même plus loin en disant qu'il est le "héro silencieux" de la civilisation) mais son rôle n'est pas de changer la structure du capital à travers la destruction-créatrice (ça aussi l'état communiste peut le faire) mais de produire une offre qui répond à une future demande. Le meilleur entrepreneur est celui qui fait de meilleures spéculations que ses concurrents quant aux futures demandes des consommateurs, un bon entrepreneur est en somme un bon thymologue pour reprendre un terme forgé par Mises (l’économie est une science et l’entreprenariat un art, même chose pour la physique par rapport à l'ingénierie et pour la biologie par rapport à la médecine). Le changement dans la structure du capital est une conséquence de l'action entrepreneuriale plus que son essence en soi je dirais.
-Concernant l'histoire de la pensée économique je conseille le fascinant "An Austrian Perspective on the History of Economic Thought" de Murray Rothbard. Par exemple, l'une des thèses du premier volume est le total opposé de la thèse wébérienne sur les origines protestantes du capitalisme : Rothbard explique que les scolastiques catholiques de la fin du moyen-âge ont dans leurs écrits donné des tas d’arguments en faveur de l’usure dans certains cas exceptionnels. Au fil des siècles, bien que l’usure restait formellement interdite par l’Eglise, les exceptions se sont tellement accumulées qu’au final l’usure était devenue une pratique courante, notamment dans l’Italie du Nord catholique (d’où la croissance économique et la renaissance italienne). Les protestants (et plus précisément les calvinistes) sont arrivés après la bataille, leur seul mérite est d’avoir officialisé la levée de l’interdiction formelle de l’usure. Par contre leur emphase constante sur le travail a été un des germes qui a permis l’élaboration de la théorie de la valeur-travail chez Smith (Rothbard est d'ailleurs très critique de ce dernier, considérant plutôt Richard Cantillon comme le véritable père de l'économie moderne), théorie reprise par Marx et qui est au cœur de sa doctrine. Donc selon Rothbard, les protestants sont techniquement plus proches d’être les précurseurs du communisme que du capitalisme.
Merci pour cet éclairage, comme d'habitude fort intéressant avec vous ! Concernant Rothbard, j'avais effectivement entendu parler de cette thèse paradoxale. Je vous avoue n'être pas immédiatement convaincu, mais cela a le mérite de stimuler la réflexion. Je me réjouis de lire son argumentation, même si j'ai toutefois prévu de m'attaquer à Ludwig von Mises avant (ce qui risque de me prendre un peu de temps).
Merci beaucoup 🙏
48:30 comme les études intersectionnelles sur le genre ?
Je vous laisse juge ;)
Excellente vidéo. Il suffit d’observer le taux de fécondité dans les pays occidentaux pour comprendre que le capitalisme a atteint ses limites…
Merci pour cette nouvelle vidéo passionnante comme toujours.
Envisageriez vous de présenter l'œuvre et la pensée d'Alexandre Zinoviev ?
Merci beaucoup ! Je vous avoue que je n'ai jamais lu Zinoviev, que je ne connais qu'à travers quelques idées générales (sa dénonciation de "l'homo sovieticus"). Je me trompe peut-être, mais j'avais un peu le sentiment que son œuvre était légèrement datée. Auriez-vous des titres particuliers à me recommander ?
Sa trilogie Les Hauteurs Béantes, L' avenir Radieux et L'antichambre du Paradis est très représentative de ce que vous appelez l'homo Sovieticus mais porte en filigrane un portrait en miroir de l'homme occidental très étonnant ( ou du système occidental). Un ouvrage plus tardif Katastroïka est également remarquable. Les traductions de Slobodan Despot sont un tour de force à saluer. C'est l'écho que les réflexions de Zinoviev suscite chez le lecteur d'aujourd'hui englué dans un monde de plus en plus normatif , qui m'a fascinée. Bonne lecture.
@@genevievemonplaisir4entendu, merci beaucoup pour ces conseils ! Je vais me pencher là-dessus.
Bonjour,
Merci pour votre partage.
Depuis 50 ans, la financiarisation à outrance de l'économie et la bureaucratie envahissante, encouragées par l'état, ont engendrées une dette de 3300 milliards. Et pour continuer l'aliénation du peuple, le capitalisme est présenté comme la principale cause de nos malheurs.
Le génie intellectuel des puissants, c'est d'avoir imposé comme unique combat, l'equilibre de pouvoir entre capitalisme et justice sociale. Hors, c'est l'entrepreneur qui investit son temps et une partie de sa récolte précédente dans des semailles, et qui permet une récolte à venir. La tertiarisation de l'économie à laissée croire que l'efficacité organisée par la bureaucratie, permettrait de nourrir chacun avec un plat dont la taille diminuait à chaque repas. Bizarrement, certains commencent à ressentir la faim...ou bien la fin.
Bonne journée.
Visionnaire, en effet.
Quelle ressemblance avec L' U.E. !
Bonjour,
Comptez-vous faire une vidéo sur Othmar Spann; ou bien encore sur Hilaire Belloc? Celle sur Koneczny viendra-t-elle bientôt?
Je pense faire ma vidéo sur Feliks Koneczny vers le mois d'avril. J'écris actuellement une étude sur cet auteur qui sera en effet publiée dans le prochain "Cahier du pôle études" de l'Institut Iliade. Je ferai donc une vidéo au moment de la parution du cahier.
Quant à Hilaire Belloc, j'ai prévu de le lire bientôt tout d'abord, car je ne le connais pas encore très bien. Pour Othmar Spann, cela me plairait bien, mais je ne sais pas encore quand je pourrais m'atteler à ce projet, car c'est un gros morceau.
Bonne vidéo, on comprend bien l'impossibilité pour les droitards d'avoir des intellectuels quand il en sont à demander de supprimer les aides sociales pour réduire la pauvreté avec ce genre de base.
Lire Philippe Aghion, économiste Français de renommée mondiale, sur une version actualisée de l'économie Schumpeterienne. Je recommande très chaudement !
Merci pour le conseil !
Justement, personellement ce sujet de la destruction créatrice, c'est un truc qui me fait penser depuis quelques années que le libéralisme et le capitalisme, si on déroule historiquement, avec l'état au millieux comme outil du second, ne sont ils pas opposés l'un à l'autre en fin de compte? On commence à avoir plus que quelques exemples concrets; "la dette covid", ou encore le renflouement des banques après 2008 au frais des états (enfin, des peuples qui les entretiennent, évidemment), rien que ça se sont des énormes exemple non? De plus on voit bien que le pays est vendu, que dis-je vendu, distribué, partagé, à la découpe peu à peu, voir assez vite fait une fois qu'on s'en soit rendu compte, à l'arrache même, et à tiers larigot. Qu'on nous rembourse les deux générations de la vignette auto si ils leur refile les autoroutes ou les aéroports, l'électricité encore (et j'en passe sinon demain on y est toujpurs) pour trois francs six sous, non? Voilà ce que de plus en plus, dans certains milieux, appellent "capitalisme de connivences", la corruption n'est jamais vraiment caractérisée n'est ce pas? Et c'est un proudhonien qui parle ici.... Laissez dix banques énormes s'effondrer, il en naitra deux mille petites et bien plus saine, et la même concernant les grand restaurants et tout le reste hein... 'on va mouriiiir!" pleuraient les bien pansus, comme si on allait les retrouver à faire la queue aux restos du coeur... C'est ainsi que les salopards s'achètent des votes.
Ce que les libertariens, qui sont les premiers à user du fumeux concept de "capitalisme de connivence" ne disent pas, c'est que se sont des mesures libérales qui sont à la base du renoncement à la souveraineté monétaire et donc à l'endettement perpétuel, parceque leur vision du régalien permet la mise en concurrence de l'ENTREPRISE état en vue de la privatisation d'absolument tout les moyens de productions et des services... Pour le plus grand bonheur du grand capital...
Merci beaucoup pour tous vos efforts pour realiser ce tour d'horizon pour vos auditeurs.
Permettez moi de m'interroger sur le regard que Schumpeter lui même a posé sur l'œuvre qu'il s'est proposé d'évaluer dans le premier volet de son propre ouvrage "Capitalisme,socialisme et démocratie".
Schumpeter a-t-il réellement lu les (plus de ) 5000 pages ecites par Marx-Engels ?Connaissait -il la logique de la recherche dont est issue Das Kapital lui même,logique inverse à celle de son écriture et finalisation par Engels ?A t-il assimilé la philosophie (le matérialisme dialectique et le matérialisme historique) à la base fe ces recherches ?Du "capital rapport social" il fait un capital chosifié ...ne parvenant pas à éviter ainsi lui-même l'aliénation qui,pour Marx-Engels,se présente comme le premier obstacles épistémologique à franchir en sciences sociales et humaines !!!
Pour les êtres humains du 21 ème siècle que nous sommes, le constat le plus évident c'est celui de la "destruction creatrice plus destructrice" du capitalisme,tant au niveau physique (pour les hommes comme pour la planète) qu'au niveau sociétal par la force et fourberie généralisées, instituées comme mode de régulation politico-idéologique du capital dans sa prégnance holistique du monde censé etre celui des humains,mais devenu une jungle où certains hauts dignitaires déclarent toute honte bue préférer se positionner comme "carnivores et pas comme herbivores" !!!
Oui, Schumpeter avait une connaissance très fine de l'œuvre de Karl Marx, qu'il a longuement étudiée et méditée.
"Le Chaos, ça n'est pas les ténèbres. C'est le moment métaphysique et cosmique où la Lumière commence à percer l'obscurité ; où le vide féconde le néant et où les premières formes du vivant apparaissent. Le Chaos est la condition primordiale à la création de quelque chose de nouveau, l'élément principiel et co-créateur du présent « toujours déjà présent », du présent en ce qu'il est vérité infinie et réalité éternelle. Seulement ensuite viennent le logos - l'information, le discours, la propagande - et l'ordre - l’organisation, la civilisation - qui reflètent les qualités de l'Esprit dans les principes métaphysiques primordiaux et la matière première."
Sans ironie aucune, cette chaîne est une stimulation indispensable à la demi-intellectuelle que je suis 😅
L'innovation dans la destruction créatrice est-elle une innovation de rupture, là où la simple innovation, amélioration serait une innovation itérative ?
Plus de vidéos sur des théoriciens de l'économie seraient formidable ! Je me permets quelques suggestions :
Friedrich Hayek
Ludwig Von Mises
Jean Baptiste Say
Ces auteurs sont prévus ! Ce ne seront pas forcément les prochains sur la chaîne, mais je compte bien en parler.
@egonon5710 Ce serait merveilleux ! Une autre idée m'est venue à l'esprit : des auteurs très anti-libéraux ont été abordés sur cette chaîne (Louis de Bonald, Joseph de Maistre, Donoso Cortes...) ainsi que des auteurs qui s'inscrivent dans la tradition libérale (Bastiat, Tocqueville, Schumpeter...)
Ne serait-il pas intéressant de voir les tensions qu'il y a entre ces deux courants de la pensée de droite, et voir dans quelle mesure ils sont conciliables, ou du moins de voir leur dénominateurs communs ?
@@SAB-jw9pooui, c'est une très bonne idée, merci pour la suggestion. Je pense faire quelque chose de ce genre quand j'aurai encore présenté l'une ou l'autre figure du courant libéral. J'avais d'abord pensé à une lecture croisée de Schmitt et de Hayek, mais peut-être ferais-je quelque chose de plus global.
Concernant la fin du capitalisme, je crois qu'une précision s'impose : le capitalisme, comme système d'organisation de la société par le marché, est déjà mort, et les sociétés modernes ont adopté des formes mixtes d'organisation, qui ne se réduisent jamais à la seule gestion du marché. Le marché ouvert aura eu son heure de gloire pendant une cinquantaine d'année au XIXème (voir. K. Polyanyi, La grande transformation), et ces 40 derniers années (voir les travaux de N. Klein par exemple), mais presque personne n'imagine une société régulée par le seul marché, y compris dans les milieux libertariens ; au demeurant, si l'on considère le capitalisme du point de vue du capital, et non du marché, il est parfaitement exact de dire que le régime de propriété privé - y compris des moyens de productions - est dominant et a de beaux jours devant lui.
Aucun économiste n'arrive à prédire l'avenir visiblement...
Schumpeter aurait eu à gagner d'une pensée plus holiste concernant son analyse de la fin du capitalisme.
En réalité, dès son époque et avant, les entrepreneurs n'étaient pas des génies isolés comme il le prétend mais étaient pour beaucoup accompagnés d'équipes. Cependant, le storytelling de ces entrepreneurs nous a laissé croire en le mythe individualiste de l'entrepreneur, on le constate bien avec des Edison ou Steve Jobs...Donc croire que la technocratie est un signe de déclin du capitalisme est tout de même erroné.
Par ailleurs, vous êtes allé un peu vite dans l'analyse du rôle des grandes entreprises dans la sclérose de l'économie puisque Schumpeter dit lui même dans ce même livre que les grandes entreprises contribuent bien plus à l'innovation que les individus car les grandes entreprises concentrent les ressources humaines et financières pour développer des nouveaux produits de plus en plus sophistiqués. Et c'est alors là que Schumpeter pose l'éventualité que ces grandes entreprises en se rendant compte de leur poids monopolistique/oligopolistique stoppent l'innovation pour des profits faciles. Pour autant, l'histoire lui donne une nouvelle fois tort car malgré l'apparition d'un capitalisme concentré dans les années 60-70 en Occident, les grandes entreprises se reposant sur leurs lauriers ont finis pour nombre d'entre elles par disparaître (ex : Kodak, Yahoo) sauf si elles sont devenues des monopoles d'États. A ce titre là, il est intéressant d'étudier le concept de "'concurrence monopolistique" (E. Chamberlain) pour comprendre pourquoi la concentration des entreprises ne signifie pas la fin de la compétition et de l'innovation surtout dans un contexte de société de consommation.
Ensuite, concernant son analyse des intellectuels hostiles au libéralisme, il aurait eu à gagner d'une analyse macroéconomique. En effet, le capitalisme provoque l'expansion de l'éducation mais non pas à cause de l'enrichissement des masses mais plutôt par l'évolution même de la dynamique capitaliste. Dans une société de plus en plus complexe, il faut à la fois des employés de plus en plus qualifiés mais aussi des nouveaux consommateurs, ce que l'expansion de l'éducation permet. Il permet la création du travailleur-consommateur symbole de la société de consommation naissante dans les États-Unis des Roaring Twenties, symbole de l'équilibre emploi/ressources (cf. Keynes...). Pour autant, son inquiétude sur le hausse du mismatch entre les études et le métier visé est encore légitime aujourd'hui quand on voit le phénomène des "bullshit jobs" (D. Graeber) qui sont avant tout là pour permettre à chacun de continuer à être consommateur malgré leur caractère insipide.
Ensuite, Schumpeter évoque le fait que l'accès libre aux études créera une masse incapable de travailler mais c'est là qu'on voit que von Schumpeter n'avait pas prévu l'économie tertiaire en Occident où savoir faire quelque chose de ses mains n'est pas prioritaire.
Schumpeter utilise clairement la figure de l'intellectuel comme un homme de paille...
Enfin, l'intervention de l'État dans l'économie n'est pas nécessairement le résultat du socialisme...Tous les économistes croyaient la loi de Say vraie jusqu'à que J.M Keynes prouvent le contraire et justifie ainsi l'intervention de l'État (sutout en temps de crise comme le COVID) alors que Keynes reste un libéral. l'État "obèse" a d'une certaine manière appuyé la dynamique capitaliste d'une économie concentrée qui n'est pas spécialement signe d'un déclin du capitalisme comme écrit plus tôt (cf. Les 200 Mds d'aides aux grosses entreprises qui n'en avaient pas besoin). D'un autre côté, l'État a aussi connu un déclin de son intervention économique dans les années 80 avec l'accession au pouvoir de néolibéraux comme Reagan, Thatcher ou Chirac sans pour autant que les dépenses de l'État ne baisse. Donc il peut y avoir la place pour un État peu interventionniste mais dépensiers pour autant.
Et sur un ton nietzschéen, pourquoi Schumpeter prédisait la fin du capitalisme ? Par peur de sembler ridicule si le capitalisme devait effectivement être remplacé (crainte fondée après la révolution russe)
Mais Schumpeter reste un grand penseur de l'économie. Son opposition à la stabilité ou l'équilibre néoclassique fut un grand bol d'air frais dans l'histoire de la pensée économique
Bien sur que la technocratie est un déclin du capitalisme, c'est tellement évident, or il ne peut y avoir et capitalisme et bureaucratie, c'est antinomique et incompatible, y a soit l'un soit l'autre
Le holisme comme le collectivisme sont faux là ou l'individualisme est vrai
Toutes les inventions depuis 300 ans sont le fait de personnes isolées ou presque, c'est Alan Turing qui a fait basculer à lui seul la seconde guerre mondiale par ses codes en binaire qui donneront l'informatique, que ça déplaise aux holistes n'a aucune espèce d'importance, les faits sont têtus, surtout en Histoire.
Ce n'est pas "l'éducation" qui permet de nouveaux consommateurs mais les gains de productivité et les économies d'échelle qui tirent les prix vers le bas de concert avec la concurrence
Schumpeter a vu juste en réalité, les masses incapables de travailler (réellement) constituent les bataillons de fonctionnaires, dont la valeur économique est nulle (sur un vrai marché personne ne veut d'eux)
Keynes n'a rien prouvé du tout, ses thèses sont fausses de A à Z, son multiplicateur n'a multiplié que les dettes et l'inflation et rien d'autre et n'a jamais rien relancé, si ce n'est le chômage in fine.
"les néolibéraux" n'existent pas, nulle part, jamais, ce sont des foutaises d'anticapitalistes et de socialistes en mal de néologisme, Reagan ou Thatcher ne sont que des conservateurs, sous Reagan les prélévements étaient même plus élevés en pourcentage que sous Carter, il a eu peur du Japon et a pris des mesures ... protectionnistes, pas franchement "libéral" tout ça
On est déjà sorti du capitalisme en réalité (non respect du droit de propriété, pas de prix libres, corporations, échanges limités ...) et il faudrait y revenir pour améliorer les choses.
@3rwanovitch Bonjour.
Je n'ai jamais pensé que Schumpeter voyait les entrepreneurs comme des "génies isolés du reste de la société". Bien au contraire. J'ai plutôt interprété sa pensée comme une réponse à la vision antagoniste et dualiste des Marxistes.
Pour les Socialistes scientifiques, on a le Travail qui s'oppose au Capital. Schumpeter nous dit qu'il n'y a pas fondamentalement d'opposition, mais plutôt une tension entre, non plus deux composantes opposées, mais, avec les "entrepreneurs", trois composantes complémentaires.
Suivant les périodes et les régimes, cette tension naturelle peut être à l'équilibre ou favoriser l'un au détriment des autres. La crise n'est alors plus très loin.
Cependant, au cours de notre existence, nous pouvons participer, pour partie à ces trois agents de la vie économique, tour à tour ou simultanément.
Quant à une intervention bénéfique de l'état dans l'économie, les Libéraux n'y sont pas forcément opposés. Adam Smith l'envisage pour les investissements à très - trop - long terme, où aucune entreprise privée ne pourrait se risquer et ce malgré les bénéfices envisagés et les retombées positives pour l'économie en général : les infrastructures énergétiques par exemple.
Et si mes souvenirs sont exacts, Keynes ne remet pas en cause la véracité des lois de Jean-Baptiste Say sur l'antériorité de l'investissement et de l'offre sur la demande dans l'économie. Keynes dit juste, que dans le contexte d'une économie en forte croissance, une croissance de rattrapage par exemple, comme la France pendant les 30 Glorieuses ou la Chine des années 90 à nos jours, alors, l'état peut lancer des programmes de soutien de cette croissance par la demande ; car le poids des erreurs d'allocation du capital qui pourrait survenir serait compensé par la croissance générale.
Lorsque la croissance n'est plus au rendez-vous, il vaut mieux revenir à ce bon vieux Jean-Baptiste Say.
Je suis très satisfait de cette prise de risque qui est la vôtre,car depuis quelques temps je vois que vous vous ouvrez à certains penseurs authentiquement libéraux qui sont très célébrés par la droite intellectuelle anglo-saxonne,mais grandement méprisé par une certaine droite française.
D’ailleurs sans trop vouloir m’attarder je voulais savoir si vous aviez déjà lu ou entendus parler de penseurs et historiens, comme Paul Elmer More,Christopher Dawson,Orestes Johnson, Henry Sumner Maine Frederic William Maitland ou encore John Caldwell Calhoun,car je pense qu’ils constituent une part assez majeure de l’histoire de la pensée libérale et conservatrice mais malheureusement ils sont très méconnus en France,et n’ont jamais été traduis à ma connaissance en français.
Sinon bonne continuation,et j’espère que cette chaîne continuera à évoluer dans le bon sens comme c’est déjà le cas.
Je vous remercie beaucoup pour votre commentaire. Effectivement, j'essaie d'élargir un peu les horizons intellectuels de cette chaîne, y compris avec des auteurs qui ne sont pas, en première instance, mes auteurs de références. Je pense de plus en plus que nous aurions à gagner à nous intéresser davantage à cette pensée libérale, autrichienne ou anglo-saxonne.
Concernant les noms que vous citez, en revanche, je dois vous avouer ma grande ignorance. Je vais les noter et faire des recherches de mon côté car ils me sont pour la plupart inconnus.
@@egonon5710
J’ai découvert certains de ces grands noms,grâce à Russel Kirk,qui est le Armin Mohler de la droite américaine.
Un petit bijou
⚜⚜⚜
Quid de la definition de la "Bourgeoisie"chez Schumpeter ?🤔
Une classe d'entrepreneurs?
Non, le bourgeois ne possède pas forcément l'esprit de l'entrepreneur. L'entrepreneur schumpétérien permet justement de dépasser l'opposition socialiste binaire entre bourgeois et prolétaire en posant un troisième acteur dynamique.
La culture féodale a été la plus de toutes les cultures .
référencement
Et Huxley ou Orwell qui n'ont pas du tout cette vision et prédisent plutôt le totalitarisme ou des formes très fines de nouvelles dictatures. Vous faites peu de cas des Arts qui ne sont pas que divertissement de l'esprit mais critiques constantes de la société. La culture anglo-saxonne a été une catastrophe dans notre histoire (colonialisme, construction des premiers camps de concentration en Afrique du Sud, genocisme, et j'en passe). Et vous parlez peu des écrivains et philosophes. La Hongrie n'a-t-elle eu aucune influence ? Elle a dû se battre contre les Autrichiens qui voulaient supprimer leur langue. Mais si la prédication de Schumpeter est inéluctable, alors bravo à cette pensée que je pense être fausse tout en l'espérant.
merci
C'est moi joseph schumpeter ressemble a Abby (the last of us2) avec une calvitie?
La question que je me pose : Schumpeter a t-il influencé les penseurs de la "French Theory" qui appelaient à supprimer les mécanismes de régulation des rapports sociaux (frontières, prisons, hopitaux, langage) afin de faciliter l'essor du capitalisme pour hâter sa transition vers le socialisme ?
Non, ça n'a strictement aucun rapport.
@@onclesam1463 Merci pour votre réponse, mais il lui manque quelque chose. Comment cela s'appelle t-il au fait ? Ah oui un argument.
A ma connaissance, les auteurs de la French theory ne se sont pas intéressés à Schumpeter. Parmi les Français de cette époque, c'est plutôt Raymond Aron qui avait une grande admiration pour lui (il disait que Schumpeter était le plus grand économiste du XXe siècle).
Aussi, si Schumpeter était très favorable à l'innovation économique, il s'est toujours considéré comme un conservateur du point de vue politique et moral. Le thème de la "déconstruction" lui était donc étranger.
@@egonon5710 Merci Arthur pour votre réponse. Ma question était née de l'article (disponible en ligne) : "La French Theory comme ruse de l’histoire postmoderne" du philosophe Dany-Robert Dufour.
@@egonon5710 Je me demande si ces philosophes, pourtant marxistes, s'étaient aperçus que leur "philosophie" faisait le lit du néolibéralisme.
Il paraît que le capitalisme (argent salariat état riches dirigeants économie politique etc…) touche à sa fin et qu’on va enfin pouvoir s’émanciper
Qui est "on" ? "s'émanciper" de quoi et de quelle manière ?
@@Udiaqbah nous les gens du peuple allons pouvoir vivre sans argent sans salariat sans état ni dirigeants chefs privilégiés ni économie ni politique
@@alexa5763 ça n'existe pas, pur délire perché sorti d'un monde parallèle
La plus riche