L'agonie d'une civilisation vue à travers un poème épique, Simone WEIL, 1941 - livre audio

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  • Опубликовано: 5 июл 2024
  • Livre audio de L'agonie d'une civilisation vue à travers un poème épique, article rédigé de décembre 1940 à janvier 1941, puis publié en 1943 dans Le Génie d'Oc et l'homme méditerranéen, numéro spécial des Cahiers du Sud - auxquels Simone Weil contribua à plusieurs reprises.
    Entre le Xème et le XIIème siècles, la civilisation romane voit naître et prospérer dans le Midi de la France un ensemble de pratiques religieuses qui rompent avec le culte de l'Église romaine dans le désir de renouer avec la forme des premières communautés chrétiennes. L'histoire retiendra ces croyants sous une dénomination commune : les Cathares.
    Quoique le catharisme - qui, par la nature même de sa démarche religieuse, refusa de se constituer sous l'égide d'une église ou d'une doctrine unifiées - ne puisse constituer un ensemble historique homogène, certains de ses traits récurrents et caractéristiques nous sont parvenus.
    Ainsi sait-on que les Cathares :
    ➔ affirmaient l'inconnaissabilité de Dieu, principe spirituel absolu absent du monde terrestre ;
    refusaient l'intercession des saints et le culte des reliques ;
    ➔ préféraient à l'organisation ecclésiastique du culte la pratique personnelle de la vertu en vue de la sainteté, conçue sous une forme particulièrement ascétique ;
    ➔ rejetaient la propriété privée ;
    ➔ prônaient le végétarisme, le détachement à l'égard des choses charnelles, le refus de la force et de la guerre, et accordaient en amour le plus haut prix au consentement mutuel ;
    ➔ rejetaient la plupart des sacrements du culte catholique (baptême des nouveaux-nés, eucharistie, mariage) pour lui substituer un sacrement unique, le consolament : apposition des mains, qui servait à la fois de baptême pour les jeunes adultes et les adolescents, d'ordination pour qui résolvait de consacrer toute sa vie à la foi, et d'extrême onction pour les mourants.
    Bientôt frappés d'anathème et déclarés hérétiques par Rome, les Cathares deviennent au début du XIIIème siècle l'objet d'une très violente persécution initiée par le pape Innocent III et soutenue par le Duché de Bourgogne (qui y voit l'occasion de soumettre le Midi et le Languedoc). Retenue par l'histoire sous le nom de Croisade contre les Albigeois, la campagne militaire meurtrière qui s'ensuit se solde par de nombreux massacres (à Béziers ou Marmande, notamment, où la majorité catholique et la minorité cathare sont tuées indistinctement), l'extermination du catharisme et, avec la soumission brutale du Midi et du Languedoc, la mort prématurée d'une inspiration et d'une culture qui couvaient là.
    Élégie à la mémoire d'une civilisation assassinée, le texte, empreint du ton des regrets, prolonge les considérations sur le tragique, la guerre et le règne de la force dans le domaine social, que l'autrice développait un peu plus d'un an auparavant dans L'Iliade ou le poème de la force.
    La Chanson de la croisade contre les Albigeois et l'Iliade sont d'ailleurs nommément comparées et, de part en part, court l'idée de la pureté singulière qu'il y a dans les pleurs versés pour les vies humaines, les œuvres et les trésors spirituels qui ayant été fauchés par les armes, ont péri sans espoir de revivre un jour.
    En outre, le texte entame l'exploration philosophique du "génie d'Oc" dont la recherche aboutira, un an plus tard, à la rédaction d'un autre article (resté plus célèbre), En quoi consiste l'inspiration occitanienne, qui s'inscrit dans une ample démarche de méditation sur ce que Simone Weil considérait comme civilisations inspirées : intuitions pré-chrétiennes dans la philosophie grecque, Livre des Morts en Égypte ancienne, Bhagavad-Gītā et Upanishad en Inde, taoïsme en Chine, dans lesquels elle percevait les expressions diverses d'une même vérité surnaturelle.
    La civilisation romane du pays d'Oc que l'autrice pleure dans ce texte est celle qui, à ses yeux, aurait pu représenter une véritable Renaissance de l'esprit grec au cœur même du christianisme si, par malheur, cette civilisation n'avait pas été frappée de mort par ce que, un an plus tard, elle nommera "le projet de spiritualité totalitaire" de l'Église catholique romaine.
    SOMMAIRE
    0:00 Titre et musique introductive
    1:39 L'agonie d'une civilisation vue à travers un poème épique
    29:45 El jorn del judizi, Hespèrion XXI
    ♪♬ Musique : extraits de La tragédie cathare, concert donné par l'ensemble Hespèrion XXI, sous la direction de Jordi Savall, accompagné de Montserrat Figueras au chant, et disponible au lien suivant : • La Tragedie Cathare-Jo...
    ◙ Images accompagnant la lecture : Siège de la forteresse de Montségur, de Sergey Lesnikov (2014) pour l'introduction, et photographie des châteaux de Lastours pendant la lecture.

Комментарии • 11

  • @femmedeplume1
    @femmedeplume1 3 года назад +4

    Infiniment MERCI. Pour le sujet, pour la musique. Pour faire mieux connaître Madame Weil.

    • @AlexisDayon
      @AlexisDayon  3 года назад

      Merci ! Plus du même sujet et plus de musique devraient suivre sous peu : si tout se passe bien, En quoi consiste l'inspiration occitanienne arrivera demain ! 🙂

    • @femmedeplume1
      @femmedeplume1 3 года назад

      Merci à l'avance, Monsieur Alexis !

    • @sylvainfourcassie1441
      @sylvainfourcassie1441 2 года назад +1

      Merci également. Pour les personnes intéressées, le Cahier du Sud d’où est extrait le texte de SW a été réédité chez Rivages en 1981 (Le génie d’Oc et l’homme méditerranéen).

  • @AlexisDayon
    @AlexisDayon  3 года назад +6

    Il s'agit d'un aspect assez marginal dans le texte, et je le réserve par conséquent à ce commentaire plutôt qu'à la présentation générale ci-dessus.
    𝗜𝗹 𝗲𝘀𝘁 𝗻𝗼𝘁𝗮𝗯𝗹𝗲, 𝗺𝗲 𝘀𝗲𝗺𝗯𝗹𝗲-𝘁-𝗶𝗹, 𝗾𝘂𝗲 𝗦𝗶𝗺𝗼𝗻𝗲 𝗪𝗲𝗶𝗹 𝘁𝗲𝗻𝗱 (𝗱𝗲́𝗹𝗶𝗯𝗲́𝗿𝗲́𝗺𝗲𝗻𝘁, 𝗽𝗲𝘂𝘁-𝗲̂𝘁𝗿𝗲 ?) 𝗮̀ 𝗶𝗱𝗲́𝗮𝗹𝗶𝘀𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗱𝗼𝗺𝗶𝗻𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗳𝗲́𝗼𝗱𝗮𝗹𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹'𝗼𝗯𝗲́𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲 𝗣𝗮𝘆𝘀 𝗱'𝗢𝗰 𝗲𝘁 𝗹𝗲 𝗯𝗮𝘀𝘀𝗶𝗻 𝗺𝗲́𝗱𝗶𝘁𝗲𝗿𝗿𝗮𝗻𝗲́𝗲𝗻 𝗮𝘂 𝗫𝗜𝗜𝗲̀𝗺𝗲 𝘀𝗶𝗲̀𝗰𝗹𝗲.
    Fait suffisamment rare pour être relevé : elle qui, à travers l'ensemble de son œuvre, n'a jamais de mots assez puissants pour qualifier l'apogée d'injustice que représente (à toute époque et en tout lieu, selon elle) la réduction d'êtres humains à 𝗹'𝗲𝘀𝗰𝗹𝗮𝘃𝗮𝗴𝗲, se prend à évoquer une "𝒄𝒐𝒏𝒄𝒆𝒑𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒅𝒆́𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒗𝒐𝒍𝒐𝒏𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆" qui "𝒆𝒏𝒏𝒐𝒃𝒍𝒊𝒔𝒔𝒂𝒊𝒕 𝒋𝒖𝒔𝒒𝒖'𝒂̀ 𝒍'𝒆𝒔𝒄𝒍𝒂𝒗𝒂𝒈𝒆", et "𝒑𝒆𝒓𝒎𝒆𝒕𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒂̀ 𝒅𝒆𝒔 𝑬𝒔𝒑𝒂𝒈𝒏𝒐𝒍𝒔 𝒏𝒐𝒃𝒍𝒆𝒔, 𝒑𝒓𝒊𝒔 𝒆𝒕 𝒗𝒆𝒏𝒅𝒖𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒆𝒔𝒄𝒍𝒂𝒗𝒆𝒔 𝒆𝒏 𝑨𝒇𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆, 𝒅𝒆 𝒃𝒂𝒊𝒔𝒆𝒓 𝒂̀ 𝒈𝒆𝒏𝒐𝒖𝒙 𝒍𝒆𝒔 𝒎𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒎𝒂𝒊̂𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒔'𝒂𝒃𝒂𝒊𝒔𝒔𝒆𝒓, 𝒑𝒂𝒓 𝒅𝒆𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒆𝒕 𝒏𝒐𝒏 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂̂𝒄𝒉𝒆𝒕𝒆́".
    De même, l'époque est rêvée, dans le cadre même de structures féodales, comme "𝒆𝒙𝒆𝒎𝒑𝒍𝒆 𝒊𝒏𝒄𝒐𝒎𝒑𝒂𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒅'𝒐𝒓𝒅𝒓𝒆, 𝒅𝒆 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕𝒆́ 𝒆𝒕 𝒅'𝒖𝒏𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒄𝒍𝒂𝒔𝒔𝒆𝒔" - ce dont il paraît raisonnable d'affirmer, à tout le moins, l'optimisme exagéré.
    𝗗𝗲𝘂𝘅 𝗳𝗮𝗶𝘁𝘀 𝗮𝘂 𝗺𝗼𝗶𝗻𝘀, 𝗮̀ 𝗰𝗲 𝗾𝘂'𝗶𝗹 𝗺𝗲 𝘀𝗲𝗺𝗯𝗹𝗲, 𝗽𝗲𝘂𝘃𝗲𝗻𝘁 𝗲𝘅𝗽𝗹𝗶𝗾𝘂𝗲𝗿 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗶𝗱𝗲́𝗮𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻.
    Le premier est une 𝘁𝗲𝗻𝗱𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗿𝗲́𝗰𝘂𝗿𝗿𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗰𝗵𝗲𝘇 𝗹'𝗮𝘂𝘁𝗿𝗶𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗮𝗰𝗰𝗼𝗿𝗱𝗲𝗿 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹'𝗮𝗻𝗮𝗹𝘆𝘀𝗲 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲 𝘂𝗻𝗲 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 𝗾𝘂'𝗼𝗻 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝗮̀ 𝗯𝗼𝗻 𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁 𝗿𝗲𝗴𝗮𝗿𝗱𝗲𝗿 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗱𝗲́𝗺𝗲𝘀𝘂𝗿𝗲́𝗲 𝗮̀ 𝗹'𝗲𝘀𝗽𝗿𝗶𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝘁𝗲𝘅𝘁𝗲𝘀 (dans lesquelles elle considère moins la production littéraire socialement située d'une classe de poètes qu'une sorte d'émanation de l'inspiration des civilisations). Ainsi sait-on, pour ne prendre que ce seul exemple, le poids qu'elle accorda à quelques lignes - au demeurant sublimes - du Livre des Morts des Anciens Égyptiens, pour se donner une idée de la place que tenait en général le devoir de charité dans toute l'Égypte ancienne.
    Pour ce qui est de ce premier fait, Simone Weil paraît ouvertement l'assumer, écrivant dès l'amorce de cet article : "𝑺𝒊 𝒍𝒆 𝒑𝒐𝒆̀𝒎𝒆 𝒆𝒏 𝒅𝒐𝒏𝒏𝒆 𝒖𝒏 𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒂𝒖 𝒆𝒎𝒃𝒆𝒍𝒍𝒊, 𝒊𝒍 𝒏'𝒆𝒏 𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂̀ 𝒖𝒏 𝒎𝒐𝒊𝒏𝒔 𝒃𝒐𝒏 𝒈𝒖𝒊𝒅𝒆 ; 𝒄𝒂𝒓 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒍'𝒆𝒔𝒑𝒓𝒊𝒕 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒅'𝒖𝒏𝒆 𝒄𝒊𝒗𝒊𝒍𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒒𝒖𝒊 𝒔'𝒆𝒙𝒑𝒓𝒊𝒎𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒂𝒖𝒙 𝒒𝒖'𝒆𝒏 𝒅𝒐𝒏𝒏𝒆𝒏𝒕 𝒔𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒆̀𝒕𝒆𝒔."
    Le second fait, est la 𝗱𝗲́𝗺𝗮𝗿𝗰𝗵𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗮𝗾𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲 𝘀𝗮 𝗾𝘂𝗲̂𝘁𝗲 𝗺𝘆𝘀𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝘀𝗶𝘁𝘂𝗲 𝗦𝗶𝗺𝗼𝗻𝗲 𝗪𝗲𝗶𝗹, 𝗻𝗼𝘁𝗮𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗼𝗱𝗲 𝗺𝗮𝗿𝘀𝗲𝗶𝗹𝗹𝗮𝗶𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝟭𝟵𝟰𝟭-𝟭𝟵𝟰𝟮. La recherche de "𝒍'𝒉𝒂𝒓𝒎𝒐𝒏𝒊𝒆 𝒑𝒚𝒕𝒉𝒂𝒈𝒐𝒓𝒊𝒄𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆" comme "𝒆́𝒒𝒖𝒊𝒍𝒊𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔", pour reprendre les termes qu'elle emploie de façon récurrente à cette période, se consomme dans la recherche d'un équilibre entre obéissance et liberté.
    Dans le domaine spirituel, cet équilibre est désiré comme état où l'âme humaine peut conjuguer le fait de se rendre esclave fidèle à l'amour divin avec le fait de demeurer d'une intransigeante liberté face à toute autorité socialement instituée - cf. notamment 𝙁𝙤𝙧𝙢𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙡'𝙖𝙢𝙤𝙪𝙧 𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚 𝙙𝙚 𝘿𝙞𝙚𝙪.
    Dans le domaine politique, cet équilibre est recherché notamment à travers la formulation rousseauiste de la démocratie, en tant que régime où le peuple peut se faire libre en obéissant aux règles qu'il s'est lui-même fixées - cf. notamment 𝙉𝙤𝙩𝙚 𝙨𝙪𝙧 𝙡𝙖 𝙨𝙪𝙥𝙥𝙧𝙚𝙨𝙨𝙞𝙤𝙣 𝙜𝙚́𝙣𝙚́𝙧𝙖𝙡𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙥𝙖𝙧𝙩𝙞𝙨 𝙥𝙤𝙡𝙞𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨.
    Aussi est-il compréhensible que, considérant une époque dépourvue de la possibilité même de formes politiques qui ne seraient pensées que six siècles plus tard par Jean-Jacques Rousseau, ce soit dans la piété chevaleresque et dans l'idéal de fidélité qui lui était lié (culminant ici dans la soumission volontaire d'Avignon au comte de Toulouse vaincu et pourtant destitué de tout pouvoir) que l'autrice trouve la forme propre à ce temps de la conjugaison entre obéissance et liberté.

    • @femmedeplume1
      @femmedeplume1 3 года назад

      Beau jour, impossible de lire votre texte dans sa totalité: une grande partie est caviardée. Pouvez-vous arranger ça ? Merci d'avance

    • @AlexisDayon
      @AlexisDayon  3 года назад

      Sylvie de Berg Bonjour ! Ah, de mon côté tout s’affiche bien, pourtant !
      Pouvez-vous me dire : que voyez-vous ? Des symboles illisibles là où est censé se trouver du texte ? (Et on parle bien du commentaire ci-dessus, pas de la présentation du texte en description de la vidéo ?)

    • @femmedeplume1
      @femmedeplume1 3 года назад

      @@AlexisDayon c'est sur votre commentaire. Par exemple: entre la fin du 1er paragraphe ("présentation générale ci-dessus") et le début du 3ème ("Fait suffisamment rare"), le second paragraphe est illisible: chaque lettre est changée en un rectangle vertical, avec une croix dans la diagonale, au travers. Et ça continue ensuite, soit qu'une partie d'un paragraphe soit remplacée, soit un paragraphe entier.
      Je suis en ligne, vous pourriez peut-être tenter de le re-publier, histoire de voir ce qui advient... ? Je vous dirai.

    • @AlexisDayon
      @AlexisDayon  3 года назад +2

      @@femmedeplume1 Voici le texte sans la mise en forme qui le caviarde :
      Il s'agit d'un aspect assez marginal dans le texte, et je le réserve par conséquent à ce commentaire plutôt qu'à la présentation générale ci-dessus.
      Il est notable, me semble-t-il, que Simone Weil tend (délibérément, peut-être ?) à idéaliser les formes de la domination féodale et de l'obéissance sociale dans le pays d'Oc et le bassin méditerranéen au XIIème siècle.
      Fait suffisamment rare pour être relevé : elle qui, à travers l'ensemble de son œuvre, n'a jamais de mots assez puissants pour qualifier l'apogée d'injustice que représente (à toute époque et en tout lieu, selon elle) la réduction d'êtres humains à l'esclavage, se prend à évoquer une "conception de la fidélité volontaire" qui "ennoblissait jusqu'à l'esclavage", et "permettait à des Espagnols nobles, pris et vendus comme esclaves en Afrique, de baiser à genoux les mains de leurs maîtres sans s'abaisser, par devoir et non par lâcheté".
      De même, l'époque est rêvée, dans le cadre même de structures féodales, comme "exemple incomparable d'ordre, de liberté et d'union des classes" - ce dont il paraît raisonnable d'affirmer, à tout le moins, l'optimisme exagéré.
      Deux faits au moins, à ce qu'il me semble, peuvent expliquer cette idéalisation.
      Le premier est une tendance récurrente chez l'autrice à accorder dans l'analyse historique une place qu'on peut à bon droit regarder comme démesurée à l'esprit des textes (dans lesquelles elle considère moins la production littéraire socialement située d'une classe de poètes qu'une sorte d'émanation de l'inspiration des civilisations). Ainsi sait-on, pour ne prendre que ce seul exemple, le poids qu'elle accorda à quelques lignes - au demeurant sublimes - du Livre des Morts des Anciens Égyptiens, pour se donner une idée de la place que tenait en général le devoir de charité dans toute l'Égypte ancienne.
      Pour ce qui est de ce premier fait, Simone Weil paraît ouvertement l'assumer, écrivant dès l'amorce de cet article : "Si le poème en donne un tableau embelli, il n'en est pas par là un moins bon guide ; car c'est l'esprit même d'une civilisation qui s'exprime dans les tableaux qu'en donnent ses poètes."
      Le second fait, est la démarche dans laquelle sa quête mystique situe Simone Weil, notamment dans cette période marseillaise de 1941_1942. La recherche de "l'harmonie pythagoricienne" comme "équilibre des contraires", pour reprendre les termes qu'elle emploie de façon récurrente à cette période, se consomme dans la recherche d'un équilibre entre obéissance et liberté.
      Dans le domaine spirituel, cet équilibre est désiré comme état où l'âme humaine peut conjuguer le fait de se rendre esclave fidèle à l'amour divin avec le fait de demeurer d'une intransigeante liberté face à toute autorité socialement instituée - cf. notamment Formes de l'amour implicite de Dieu.
      Dans le domaine politique, cet équilibre est recherché notamment à travers la formulation rousseauiste de la démocratie, en tant que régime où le peuple peut se faire libre en obéissant aux règles qu'il s'est lui-même fixées - cf. notamment Note sur la suppression générale des partis politiques.
      Aussi est-il compréhensible que, considérant une époque dépourvue de la possibilité même de formes politiques qui ne seraient pensées que six siècles plus tard par Jean-Jacques Rousseau, ce soit dans la piété chevaleresque et dans l'idéal de fidélité qui lui était lié (culminant ici dans la soumission volontaire d'Avignon au comte de Toulouse vaincu et pourtant destitué de tout pouvoir) que l'autrice trouve la forme propre à ce temps de la conjugaison entre obéissance et liberté.

    • @femmedeplume1
      @femmedeplume1 3 года назад +1

      @@AlexisDayon MERCI !

  • @oiseaudeminerve1478
    @oiseaudeminerve1478 7 месяцев назад

    A voir plus tard.