La fin justifie les moyens

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  • Опубликовано: 22 янв 2025

Комментарии • 7

  • @draghanjacomond1258
    @draghanjacomond1258 4 года назад +1

    merci beaucoup

  • @christianlars8575
    @christianlars8575 2 года назад +1

    On ne trouve certes pas la formule "la fin justifie les moyens" chez Machiavel, mais on en trouve de très approchantes comme par exemple "Il est juste, quand les actions d’un homme l’accusent, que le résultat le justifie" dans la première partie du _Discours sur la première décade de Tite-Live._ Et comme tu l'expliques bien, Denis, de toutes façons, toute la philosophie politique développée dans _Le Prince_ revient effectivement à un long développement pour justifier ce principe, que manifestement tu reprends aussi à ton compte.
    Je ne suis cependant pas d'accord pour dire comme tu sembles le faire que Rousseau validerait ce principe, comme l'ont fait aussi beaucoup de politiques en l'appliquant purement et simplement, en connaissant Machiavel ou non. On peut considérer comme Rousseau que Machiavel est l'ami des peuples en dénonçant les procédés habituellement utilisés par les dirigeants politiques pour atteindre leurs objectifs en prétendant servir les peuples, mais cela revient justement à invalider ces procédés politiques et non à les justifier. Comment pourrait-on se vouloir républicain au sens rousseauiste, c'est-à-dire considérer qu'il n'y a pas d'autorité politique légitime en dehors du peuple souverain et de ceux qu'il établit pour servir sa volonté générale, en partant du principe que les ministres du peuple, autrement dit ses serviteurs, pourraient cacher à ce même peuple ses actions et agir en son nom en utilisant des procédés qu'il désapprouverait ?
    D'autre part, quand tu dis "tous les politiques appliquent ce principe", d'abord c'est discutable en soi, quels sont les actes foncièrement immoraux de Gandhi au pouvoir ou même de Jospin (ce qui ne veut pas dire que tous leurs choix politiques aient été irréprochables) ? D'autre part, que ce soit chez Rousseau ou même Kant, je ne crois pas les avoir lu interdire toute possibilité d'homicide, si c'est effectivement pour protéger ses droits contre un agresseur et un tel principe serait évidemment publiables et universalisable. Ensuite, c'est discutable comme principe car cela revient à justifier le droit par le fait, ce que Rousseau reprochait en toute logique à Grotius comme à Hobbes, auteurs qu'il qualifie de "fauteurs de despotisme". Ce n'est pas parce que tous les grands peuples avaient pratiqué l'esclavage pour s'enrichir à peu de frais que cela justifie une telle pratique, moralement comme politiquement.
    Enfin, si la fin justifie les moyens, autrement dit s'il suffit d'avoir en tête une bonne intention, comme "protéger le peuple", alors qu'est-ce qui ne peut être justifié politiquement ? Pour quelle raison éborgner quelques manifestants gilets jaunes pacifiques ? Pour dissuader la population de les rejoindre et ainsi de renverser le pouvoir en place, ce qui donnerait lieu à une guerre civile qui pourrait faire des dizaines de milliers de morts ! Macron a donc fait éborgner et mutiler des GJ pour sauver des dizaines voire des centaines milliers de vies (potentielles) ! Dans ces conditions, pourquoi ne pas justifier aussi le massacre de millions d'amérindiens, l'esclavage de millions d'africains, le génocide de millions de juifs, l'atomisation de centaines de milliers de civils japonais et les expériences médicales sans consentement éclairé sur des milliers d'américains pauvres ? A chaque fois, c'était pour protéger les intérêts de son peuple, y compris à son insu !
    On pourrait reprocher à certains moyens d'être contre-productifs, mais s'il est établi qu'il sont efficaces, comme par exemple le massacre des amérindiens pour résoudre les désaccords avec eux sur l'exploitation des richesses géologiques en vue de l'enrichissement de la nation, tout moyen impliquant le mépris de la dignité des êtres capables de conscience de leurs intérêts est justifié. Cela revient à réduire la politique à un pur rapport de forces et donc à considérer que toute recherche philosophique visant à distinguer ce qui est légitime et ce qui ne l'est pas, au mieux comme un pur divertissement sans conséquence, au pire comme une ruse pour faire croire aux esprits naïfs que la politique pourrait avoir un quelconque rapport authentique avec des notions abstraites comme le droit ou la justice.

  • @bogastubogus2524
    @bogastubogus2524 2 года назад

    On se demanderait donc comment dire qu'une fin est bonne ou pas ? En tout cas merci pour cet exposé très instructif.

    • @christianlars8575
      @christianlars8575 2 года назад

      D'un point de vue machiavélien, qui est en fait très proche de la plupart des utilitaristes, l'essence de toute fin bonne politiquement est la conservation voire le développement (économique, culturel, géographique...) de la société, c'est-à-dire du plus grand nombre possible d'individus constituant cette société, à commencer par ceux qui en assurent l'organisation, la direction (hommes politiques, dirigeants économiques etc.) et donc la viabilité. C'est ce qui est illustré dans nombre de fictions politiques comme _Don't look up._
      Mais dans ce cadre, les individus, y compris les dirigeants eux-mêmes, sont de purs moyens au service d'une fin abstraite : la nation, voire "le genre humain" et non les humains concrets. En plus des difficultés rappelées dans un autre commentaire de ma part, un tel principe, au service d'une telle fin, est parfaitement incompatible avec une politique fondée sur le principe de respect de la dignité des êtres humains réels. Dans une telle politique, un moyen en vue d'une fin n'est par rendu bon par cette fin même, mais par le principe universalisable et publiable qui l'inspire.
      Ainsi, quand Mandeville dit dans sa _Fable des abeilles_ que l'appât du gain est une bonne chose, sans quoi il n'y aurait pas de voleurs, et donc plus de travail pour les serruriers, il est un héritier de Machiavel. En revanche, quand Victor Hugo dit qu'il faut ouvrir des écoles pour fermer des prisons, son intérêt n'est pas la prospérité économique considérée comme fin en soi, mais bien le respect de la dignité des êtres humains réels qui constituent une nation.

  • @hapsaly7805
    @hapsaly7805 4 года назад

    Oui