Je écouté attentivement les pensées de mademoiselle Boulanger et j'ai été pris d'une certaine compassion pour un esprit si bien structuré qui pénètre les choses en profondeur mais qui pourtant conclu sa quête du secret de la composition par un aveu presque un échec que cela reste un mystère insoluble indissociable de la personne du compositeur. Je suis brave et j'ose le dire, elle se trompe, je suis bien plus optimiste sur la question. Le secret se trouve dans la nature canonique et équivoque de l'harmonie, de la polyphonie associé à des thèmes musicaux simples modulés, une anticipation de la cadence avenir toujours fuyante et présentant de nouveau détours et ouvertures. La musique se trouve à la frontière floue entre le chaos et l'ordre. Mais le point le plus important de loin et la nature canonique de la musique. On joue une note seule , la première d'un morceau, d'un point de vue harmonique c'est neutre; tout est possible. On y ajoute une deuxième puis une troisième et cela construit une possibilité d'harmonies toujours plus réduites. Les degrés de liberté de la musique sont à vrai dire très limités. Il ne faut que 4 notes pour fermer entièrement un accord de 7 ième et oter tout équivoque sur l'harmonie. L'oeuvre d'art c'est quand la musique sait jouer sur l’ambiguïté harmonique par le rythme et la répétition de thèmes qui forment une mémoire rémanente temporaire chez l'auditeur et l'attente des cadences. Tout est dans l'équivoque qui est une fragilité. Le cerveau humain fonctionne certainement beaucoup comme la musique. La composition est le fractionnement de l'esprit, être capable d'entendre des harmonies qui s'entrelacent en leur permettant d'exister séparément mais en même temps sans que cela ne créer de dureté ou de dissonance. C'est une entreprise dangereuse si on s'y plonge réellement car c'est un voyage dans le cerveau subliminal; mais il ne suffit pas de vouloir; peu d'hommes en sont capable. L'analyse musicale à l'oreille surpasse ce qu'on peut faire par l'analyse théorique mais il faut les deux. il faut aussi une grande oreille qui s'est constitué une grande bibliothèque de progressions possibles. C'est donc aussi de la mémoire et de la sensibilité. C'est en arrivant a faire le lien entre le coté purement mathématique de la musique et des émotions humaines subjectives qu'on devient un grand compositeur. Je pense qu'elle n'a pas su chercher ce lien. Il existe en dehors de l'inspiration sublime d'en haut mais il ne peut jamais être captif il faut le respecter et le laissé aller pour qu'il revienne. Le faire venir pour qu'il parte.
Oui, malheureusement beaucoup de musiciens se reposent sur le concret; les maths, l’analyse l’écriture etc. Mais ça n’est qu une partie de la musique et surtout pas la base. Je pense que toute composition nait d’un sentiment où découle une mélodie inexplicable qui est ensuite maniée par des formules (sorte d outil mathématique) comme vous l’avez justement souligné. Vous avez le courage d’écrire ça, bravo! Car beaucoup de personnes vénèrent de « mauvais » musiciens selon moi, c est à dire des instrumentistes ou compositeurs malhonnêtes avec leur public et parfois eux mêmes, dans le sens où la promesse de la créativité artistique est abandonnée… En tout cas très bel esprit. Par curiosité que faites vous dans la vie?
A Eric Astier. Si la fabrication des chefs-d’œuvre répondait à des critères parfaitement définis, il serait possible d'en produire à volonté. Pourquoi Mozart n'a-t-il pas produit que des chefs-d’œuvre? Comme le dit Nadia Boulanger, vous citez les conditions techniques nécessaires à la production d'un chef-d’œuvre mais vous n'expliquez pas le miracle de son émergence. Un point que n'aborde pas Nadia Boulanger consiste à souligner que ce n'est pas le créateur de l’œuvre qui décide de la qualifier de chef-d’œuvre mais ce sont ceux qui la reçoivent. Cela se vérifie pour tous les chefs-d’œuvre quel que soit le domaine artistique. Un autre point me semble important à relever dans les raisons de la production d'un chef-d’œuvre, il s'agit de la nouveauté de la forme. Un chef-d’œuvre possède, me semble-t-il, quelque chose qui est proposé pour la première fois. En général, cette première fois crée un choc pour celui qui reçoit l’œuvre. La création d'une nouvelle forme, voilà le plus difficile en art. Celui qui y parvient est le plus souvent qualifié de génie.
Michael Blum as Uwe replies below . Link to a review in NYC. His pianist brother Frederic was also there that summer playing the solo piano version of Petroushka. I am in the audience at 16:13! www.nytimes.com/1987/12/06/arts/piano-michael-blum-at-alice-tully-hall.html
is anyone still interest in subtitles? i don't mind translating for you guys
yes , please!
Please 🥺🥺🥺
Giovanni Sansone ill start this week
Her word needs to live on
@@saavane thank you so much🥺❤🙏
Je écouté attentivement les pensées de mademoiselle Boulanger et j'ai été pris d'une certaine compassion pour un esprit si bien structuré qui pénètre les choses en profondeur mais qui pourtant conclu sa quête du secret de la composition par un aveu presque un échec que cela reste un mystère insoluble indissociable de la personne du compositeur. Je suis brave et j'ose le dire, elle se trompe, je suis bien plus optimiste sur la question. Le secret se trouve dans la nature canonique et équivoque de l'harmonie, de la polyphonie associé à des thèmes musicaux simples modulés, une anticipation de la cadence avenir toujours fuyante et présentant de nouveau détours et ouvertures. La musique se trouve à la frontière floue entre le chaos et l'ordre. Mais le point le plus important de loin et la nature canonique de la musique. On joue une note seule , la première d'un morceau, d'un point de vue harmonique c'est neutre; tout est possible. On y ajoute une deuxième puis une troisième et cela construit une possibilité d'harmonies toujours plus réduites. Les degrés de liberté de la musique sont à vrai dire très limités. Il ne faut que 4 notes pour fermer entièrement un accord de 7 ième et oter tout équivoque sur l'harmonie. L'oeuvre d'art c'est quand la musique sait jouer sur l’ambiguïté harmonique par le rythme et la répétition de thèmes qui forment une mémoire rémanente temporaire chez l'auditeur et l'attente des cadences. Tout est dans l'équivoque qui est une fragilité. Le cerveau humain fonctionne certainement beaucoup comme la musique. La composition est le fractionnement de l'esprit, être capable d'entendre des harmonies qui s'entrelacent en leur permettant d'exister séparément mais en même temps sans que cela ne créer de dureté ou de dissonance. C'est une entreprise dangereuse si on s'y plonge réellement car c'est un voyage dans le cerveau subliminal; mais il ne suffit pas de vouloir; peu d'hommes en sont capable. L'analyse musicale à l'oreille surpasse ce qu'on peut faire par l'analyse théorique mais il faut les deux. il faut aussi une grande oreille qui s'est constitué une grande bibliothèque de progressions possibles. C'est donc aussi de la mémoire et de la sensibilité. C'est en arrivant a faire le lien entre le coté purement mathématique de la musique et des émotions humaines subjectives qu'on devient un grand compositeur. Je pense qu'elle n'a pas su chercher ce lien. Il existe en dehors de l'inspiration sublime d'en haut mais il ne peut jamais être captif il faut le respecter et le laissé aller pour qu'il revienne. Le faire venir pour qu'il parte.
Oui, malheureusement beaucoup de musiciens se reposent sur le concret; les maths, l’analyse l’écriture etc. Mais ça n’est qu une partie de la musique et surtout pas la base. Je pense que toute composition nait d’un sentiment où découle une mélodie inexplicable qui est ensuite maniée par des formules (sorte d outil mathématique) comme vous l’avez justement souligné. Vous avez le courage d’écrire ça, bravo! Car beaucoup de personnes vénèrent de « mauvais » musiciens selon moi, c est à dire des instrumentistes ou compositeurs malhonnêtes avec leur public et parfois eux mêmes, dans le sens où la promesse de la créativité artistique est abandonnée…
En tout cas très bel esprit.
Par curiosité que faites vous dans la vie?
Would be so great to have good English subtitles
How can I download english subtitles of that video? I have time during this Covid 19 time and I want to share the wisdom of Mademoiselle.
Mon prof. Et celui de Quincy Jones, Joe Raposo, John Harrison, Ridgway Banks,...
subtitles please!!
A Eric Astier. Si la fabrication des chefs-d’œuvre répondait à des critères parfaitement définis, il serait possible d'en produire à volonté. Pourquoi Mozart n'a-t-il pas produit que des chefs-d’œuvre? Comme le dit Nadia Boulanger, vous citez les conditions techniques nécessaires à la production d'un chef-d’œuvre mais vous n'expliquez pas le miracle de son émergence. Un point que n'aborde pas Nadia Boulanger consiste à souligner que ce n'est pas le créateur de l’œuvre qui décide de la qualifier de chef-d’œuvre mais ce sont ceux qui la reçoivent. Cela se vérifie pour tous les chefs-d’œuvre quel que soit le domaine artistique. Un autre point me semble important à relever dans les raisons de la production d'un chef-d’œuvre, il s'agit de la nouveauté de la forme. Un chef-d’œuvre possède, me semble-t-il, quelque chose qui est proposé pour la première fois. En général, cette première fois crée un choc pour celui qui reçoit l’œuvre. La création d'une nouvelle forme, voilà le plus difficile en art. Celui qui y parvient est le plus souvent qualifié de génie.
Thanks for this video! Do you have any version of it with english subtitles?
Or see a posthumously published poem by William S. Burroughs ;)
Ha ha!
Who is playing Liszt's sonata so well?
His name is Michael Blum. It says so in the credits. He seems to be difficult to find on the internet.
Michael Blum as Uwe replies below . Link to a review in NYC. His pianist brother Frederic was also there that summer playing the solo piano version of Petroushka. I am in the audience at 16:13! www.nytimes.com/1987/12/06/arts/piano-michael-blum-at-alice-tully-hall.html
Just click on "CC" beneath the video, and choose "English"!
Where????
that doesn't work AT ALL! Unless you want to have a good laugh...