L'ouvrage du Four à Chaux

💬 Communément appelé FAC par les connaisseurs, l’ouvrage tient son nom du lieu-dit où il est implanté. Jusqu’en 1939, un industriel de la région y exploitait une carrière et un autre s’occupait de la production de chaux vive. C’est ce four à chaux qui donna le nom à l’ouvrage, appelé Ouvrage E dans les plans initiaux.
🚧 Les travaux de construction ont été réalisés par la Compagnie Générale d’Orléans de 1930 à 1935.
➡ En raison de l'étroitesse et de la configuration du terrain, le Four à Chaux est un ouvrage d'artillerie « compact ». En effet, ses entrées, contrairement aux principes de la CORF, se situent à proximité immédiate des blocs de combats. Mais l’ouvrage est néanmoins enterré entre 20 et 25 m dans le roc.
📈 La dénivellation entre l'entrée des munitions au bas du vallon du Schmelzbach (cote 210) et l'entrée hommes au niveau des blocs actifs (cote 260), a nécessité la réalisation d'un plan incliné ascendant, unique dans le nord-est.
🚞 Bien que doté d'une voie intérieure de 0,60 m, l’ouvrage du Four à Chaux n'est pas équipé de la traction électrique en raison du faible développement de ses galeries. Les wagonnets y sont donc poussés à la force des bras.
En surface, les entrées et blocs actifs sont ceinturés par un réseau de barbelés et d'ardillons, doublé en avant des blocs par un champ de rails antichar à 6 rangs.
✅ L'ouvrage du Four à Chaux est un ouvrage d'artillerie CORF de classe 2, comportant 6 blocs et 2 entrées :
Bloc 1 : Bloc d'artillerie (une tourelle de 135 mm, deux cloches GFM) ;
Bloc 2 : Bloc d'artillerie (une tourelle de 75 mm, une cloche JM et une cloche GFM) ;
Bloc 3 : Bloc d'artillerie (une tourelle de 81 mm, une cloche GFM, une cloche LG) ;
Bloc 4 : Observatoire d'artillerie et casemate cuirassée (une cloche VDP, deux cloches JM, une cloche GFM) ;
Bloc 5 : Bloc d'infanterie (une tourelle de mitrailleuses, une cloche GFM)
Bloc 6 : Casemate d'infanterie flanquant vers l'ouest (deux créneaux pour mitrailleuses dont un interchangeable avec un canon antichar, une cloche JM, une cloche VDP, une cloche GFM).
Entrée des hommes : Entrée de plain-pied (un créneau pour mitrailleuse interchangeable avec un canon antichar, trois créneaux FM et une cloche GFM)
Entrée des munitions : Entrée pour camions convertie à l'alimentation par voie ferrée durant la drôle de guerre (un créneau pour mitrailleuse interchangeable avec un canon antichar, trois créneaux FM et deux cloches GFM).
👮‍♂️ En juin 1940, l'équipage compte 580 hommes (24 officiers, 79 sous-officiers, 477 caporaux et hommes de troupe) répartis en 207 artilleurs, 212 fantassins et 161 sapeurs et personnels des service généraux relevant des 165° RIF, 168° RAP et 205° Bataillon du Génie.
Après avoir été bombardé notamment par l’aviation, l’ouvrage reste invaincu au moment de l’armistice. Il sera victime d’expérimentation au gaz explosif lors de l’opération Taifun.
✅Dès 1951, des entreprises restaurent l’ouvrage qui se trouve alors dans un piteux état surtout les blocs 3 et 6, l’usine, la centrale à eau et certaines galeries. L’installation électrique est partiellement remise à neuf ainsi que les crépis et la peinture. C’est pour cette raison que le Four à Chaux semble être de nos jours en bon état. En 1983, l’armée autorise le Syndicat d’Initiative de Lembach et Environs à ouvrir l’ouvrage au public.
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