La personne et le sacré, Simone WEIL, 1943 - texte intégral, livre audio

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  • Опубликовано: 8 июл 2024
  • Livre audio de La personne et le sacré, de Simone WEIL, essai rédigé au début de l'année 1943, tandis que débute la rédaction de L'Enracinement, et qui compte sans aucun doute parmi les textes les plus lumineux composés durant cette ultime période londonienne de la vie de l'autrice.
    Alors investie, sous l'autorité d'André PHILIP, dans un projet de rédaction d'une nouvelle Déclaration des droits de l'homme souhaitée par Charles de GAULLE, l'autrice formule dans ce texte une réponse à la conférence tenue quelques mois plus tôt à New York par André PHILIP où il déclarait, s'inscrivant dans la lignée de la pensée personnaliste d'Emmanuel MOUNIER, que «les valeurs universelles sont entièrement centrées sur l’idée fondamentale du caractère sacré de la personne humaine».
    Or, Simone WEIL perçoit dans l'affirmation personnaliste ce qu'elle estime être une sérieuse erreur de vocabulaire entraînant une sérieuse erreur de pensée. L'Enracinement, on le sait, abandonne dès son préambule la notion de "droits de la personne" pour lui préférer celle de "devoirs envers l'être humain". La justification en est donnée principalement par la préséance du concept de devoir sur le concept de droit. Mais dans La personne et le sacré, c'est le concept même de personne qui est pris à parti.
    Qu'est-ce qui est sacré dans un être humain ?
    Précisément tout, sauf sa personne. Dès les premières pages du texte, elle écrit : «Il y a depuis la petite enfance jusqu'à la tombe, au fond du cœur de tout être humain, quelque chose qui, malgré toute l'expérience des crimes commis, soufferts et observés, s'attend invinciblement à ce qu'on lui fasse du bien et non du mal. C'est cela avant toute chose qui est sacré en tout être humain.»
    Or ce cri qui monte dans l'âme de tout homme contre le mal qu'il subit, est un cri impersonnel. Tout ce qui en nous distingue la vérité, la justice, le bien, est impersonnel ; tout ce qui côtoie la perfection est impersonnel. Approximation, médiocrité, erreur, mensonge, au contraire, portent l'empreinte de la personnalité. De ce constat, l'autrice entame une réflexion sur ce qui est dû à tout être humain afin qu'il lui soit possible de s'élever vers l'impersonnalité.
    Son argumentation procède en douze points, que vous trouverez résumés si vous le souhaitez dans le message épinglé en tête de la section commentaires, et dont je ne liste ci-dessous que l'ossature pour le chapitrage de la vidéo.
    SOMMAIRE :
    0:00 Titre
    1:52 1) Mise en opposition préliminaire entre l'être humain et la personne
    14:33 2) Éloge de l'impersonnalité
    19:07 3) Supériorité de l'individu sur la collectivité dans l'échelle du sacré
    30:22 4) Quant à la barbarie moderne
    35:20 5) De la médiocrité intrinsèque de la notion de droit, opposée à celle de justice
    45:50 6) De la médiocrité intrinsèque de la notion de personne, intimement liée à celle de privilège
    51:54 7) Distinction entre le talent et le génie
    1:00:16 8) Le malheur comme porte d'accès privilégiée vers la vérité
    1:13:30 9) Que la beauté est la sœur alliée de la vérité et de la justice
    1:17:45 10) Définition de la justice
    1:24:39 11) Que le châtiment comme vengeance n'a aucune part à la justice
    1:29:15 12) Du rôle que doit tenir le sacré dans l'action publique
    ♪♬ Musique : Funeral Canticle, de John TAVENER (2005) - interprété par le Contradition Ensemble, disponible au lien suivant : • Jonh Tavener - Funeral...
    ◙ Tableau accompagnant la lecture : détail des Musiciens, du CARAVAGE (1595).

Комментарии • 24

  • @AlexisDayon
    @AlexisDayon  4 года назад +3

    SOMMAIRE & RÉSUMÉ DÉTAILLÉ
    1:52 - Mise en opposition préliminaire entre l'être humain et la personne : que ce qui est sacré en chaque être humain, ça n'est pas abstraitement sa qualité de "personne" mais son être tout entier capable de crier contre l'injustice du mal qu'on lui inflige.
    14:33 - Éloge de l'impersonnalité : qu'en tout domaine où agit l'intelligence (que ce soit dans la philosophie, la morale, la littérature, l'art, la science, etc.) ce qui est sacré et accède à la perfection est impersonnel, tandis que ce qui porte la marque de la médiocrité, de l'injustice ou de l'erreur est toujours personnel.
    19:07 - Supériorité de l'individu sur la collectivité dans l'échelle de ce qui est sacré : que l'intelligence individuelle peut accéder à l'impersonnalité mais non une collectivité, car une collectivité ne pense pas. La "personne" est par essence une parcelle de collectif, naturellement soumise à la collectivité comme le gramme l'est au kilogramme ; seul ce qui en l'être humain est impersonnel peut se hisser hors d'atteinte de la collectivité, dans le bien pur. Tout ce qui en nous est personnel tend à se noyer dans le collectif qui, seul, lui confère du prestige ; ce qui en nous est impersonnel s'en détache, mais il lui faut pour ce faire des conditions matérielles qui favorisent l'attention : de la tranquillité, du temps, du silence, de la chaleur, un confort suffisant pour n'avoir pas à être suspendu au collectif.
    30:22 - Quant à la barbarie moderne : du sacrilège qu'il y a à livrer un être humain à des conditions matérielles d'existence qui empêchent en lui la germination de la capacité d'attention qui fait accéder à l'impersonnel. Jeter un jeune travailleur manuel dans l'étau du travail industriel rationalisé qui brisera son corps et abrutira tout ce qui en lui est capable de penser, cela est barbare comme de crever les yeux à un peintre adolescent : c'est empêcher en lui l'avènement du génie qu'aurait pu inspirer sa tâche, et de ce fait saccager d'avance la relation que son âme aurait pu établir avec la grâce. En négligeant la question des conditions matérielles de travail au profit de la seule question des salaires, la gauche ouvriériste s'est faite complice de cette barbarie.
    35:20 - De la médiocrité intrinsèque de la notion de droit, opposée à celle infiniment plus élevée de justice : le droit appartient à la région moyenne des choses qui essaient d'échapper au règne de la force brutale sans pour autant accéder au domaine surnaturel du bien pur. En appeler à son droit n'a de sens que si l'on dispose de force pour le faire appliquer, sinon il est ridicule : et c'est pourquoi les plus opprimés n'ont pas même idée de parler de leurs droits, ils savent qu'on leur rirait au nez. Le droit est donc toujours suspendu à la force. La justice, elle, est suspendue à la grâce. Le droit est d'inspiration romaine ; la justice, d'inspiration grecque. Antigone quand elle plaide pour son frère face à Créon n'en appelle pas au droit, mais à la justice : son ton n'est pas celui de la revendication, mais celui de l'amour.
    45:50 - De la médiocrité intrinsèque de la notion de personne, intimement liée à celle de privilège : en tant qu'elle appartient au domaine du collectif, la personne humaine ne s'épanouit que par ce qui la hisse au-dessus d'autrui : ascension sociale, fortune, notoriété, pouvoir, etc. Or de tels biens ont pour condition d'être des privilèges, on ne peut les étendre à tous sans les détruire. De là vient que ceux qui revendiquent le privilège doivent ou bien ne le vouloir que pour eux, à l'exclusion des autres (ce qui est odieux) ou bien espérer que le privilège puisse être étendu à tous (ce qui est stupide). Les opprimés pour s'élever au-dessus du malheur, n'ont pas besoin de privilèges mais de bien pur... Or, ceux capables de tenir le magistère de la parole, d'ores et déjà gonflés du prestige social que celui-ci leur confère, sont incapables de comprendre à quoi les malheureux aspirent.
    51:54 - Distinction entre le talent et le génie : ce qu'il y a de personnel et socialement célébré dans les aptitudes exceptionnelles, est ce qui mérite le nom de "talent" ; ce qui, même en l'absence de toute espèce de talent, fût-ce chez l'être le plus déconsidéré de la société, ouvre dans l'intelligence la possibilité d'un contact impersonnel, réel et attentif avec la vérité, la justice, la beauté, mérite seul le nom de "génie". L'élévation vers le génie n'est possible qu'à l'aide d'idées entièrement dirigées vers le bien pur. Des notions médiocres telles que personne, démocratie ou droit, qui ont quelque part mêlée au mal, ne sont d'aucun secours. Les saints et les génies peuvent apporter un secours réel aux malheureux. Les hommes de talent, le plus souvent, font écran et empêchent le secours.
    1:00:16 - Le malheur comme porte d'accès privilégiée vers la vérité : même une intelligence talentueuse, douée d'une aptitude à saisir avec clarté et rigueur les relations qu'elle établit par le langage, ne peut simultanément en saisir qu'une quantité limitée ; en cela, même le plus brillant des hommes bute contre les limites de son talent et n'en reste qu'à une appréhension partielle de la vérité, misérable en comparaison de la vérité même. En ce qu'il nous fait sentir notre captivité dans cette caverne et la muraille de notre insuffisance, de même qu'il nous fait sentir notre misère et la précarité de tout notre être suspendu aux aléas aveugles du hasard, le malheur fait éprouver pure la vérité de notre condition. Seulement l'attention aux malheureux est si rare qu'elle relève du miracle : car l'âme se dérobe face au spectacle du malheur comme la chair se dérobe face à la mort. Celui qu'occupe la pensée du droit est incapable de l'effort d'amour nécessaire à une telle disponibilité.
    1:13:30 - Que la beauté est la sœur alliée de la vérité et de la justice : tout ce qui a part à la justice ou à la vérité revêt l'éclat de la beauté. Ces trois choses procèdent d'un même mouvement d'amour, par lequel l'être humain se rend disponible au bien. Elles sont trois choses auxquelles on ne peut aspirer que de façon désintéressée, car elles ne promettent rien d'autre qu'elles-mêmes : on ne peut en faire des moyens en vue d'autre chose.
    1:17:45 - Définition de la justice : la justice consiste à veiller à ce qu'il ne soit pas fait de mal aux hommes. «Pourquoi est-ce qu'on me fait du mal ?» est une question située dans le domaine du bien pur, et qui en appelle à la justice. «Pourquoi l'autre a-t-il plus que moi ?» est une question située dans le domaine intermédiaire du droit, qui en appelle tout au plus à l'institution judiciaire. Être juste, c'est d'une part empêcher tant qu'on peut que soient infligées des blessures à ceux qui n'en ont pas encore reçu ; d'autre part, apaiser la blessure où on le peut par une réparation ; enfin, infliger un châtiment là où la blessure a pénétré assez profondément pour que le malheureux en vienne à vouloir répandre le mal autour de lui par le crime. Mais un châtiment ne peut avoir part à la justice qu'à condition qu'il procède de l'amour pour celui qu'on châtie, s'il vise à réveiller en lui la partie enfantine de l'âme qui s'écrie contre le mal qu'on lui inflige.
    1:24:39 - Que le châtiment comme vengeance n'a aucune part à la justice : la justice répressive, qui fait de la finalité du châtiment la jouissance à infliger du tourment à celui qu'on châtie, est plus hideuse encore que le crime. La dresser au rang de vertu héroïque est une déformation atroce. Il n'y a de vertu qu'à environner les hommes d'amour : celui-ci prendra pour certains la forme du châtiment, pour d'autres de l'aide, mais pour la plupart, «d'un peu de bien-être, beaucoup de beauté, et la protection contre ceux qui leur feraient du mal». Accomplir une telle chose ne se peut qu'avec l'esprit dirigé vers le bien pur, non vers des biens dégradés.
    1:29:15 - Du rôle que doit tenir le sacré dans l'action publique : les mots de la région moyenne, droit, démocratie, personne, sont de bon usage dans leur région, celle des institutions moyennes ; mais on ne peut espérer mener à bien un engagement dans la vie publique, c'est-à-dire espérer faire véritablement du bien aux hommes, que si l'on y substitue les mots de la région supérieure : Dieu, vérité, amour, justice, bien. L'usage de tels mots est toutefois inconfortable et à double tranchant : les employer pour désigner des choses qui leur sont inférieures, ce serait discréditer leur usage, les mêler de mensonge. Il est à inventer, au sein de nos sociétés, outre les institutions chargées de faire observer le droit et respecter les libertés démocratiques, d'autres institutions qui soient à même de cultiver en l'homme la faculté d'attention qui, seule, ouvre à la vérité, à la justice et à la beauté.

    • @graverol1
      @graverol1 7 месяцев назад

      C'est le Vrai, mais comment garder intact cette aspiration à la transcendance dans les conditions de négation de la dignité humaine des camps d'extermination ? Il est vrai que certains l'ont gardée...

  • @xavierhdnguyen
    @xavierhdnguyen 4 года назад +9

    Merci infiniment pour votre travail de lecture, la pensée de Simone Weil prend toute sa résonance dans notre monde d'aujourd'hui, lorsque je j'écoute, je peux sentir un cri d'agonie, celui d'une âme crucifiée par le malheur de ses semblables mais illuminée par un désir d'amour et de justice sans borne. Elle a su plonger dans les ténèbres de sa souffrance et ainsi faire jaillir de son abîme intérieur cette eau éternelle qui donne la vie. Pas de doute sur la Source de son inspiration. Sa parole a une valeur quasi rédemptive pour le genre humain. Comme elle le dit, nous avons le choix : nous placer, ou non, sous la lumière. A partager au plus grand nombre !

    • @AlexisDayon
      @AlexisDayon  4 года назад +3

      Merci à vous, vos beaux mots raffermissent assurément en moi l'envie de continuer ce travail !

  • @amarsalmi7239
    @amarsalmi7239 3 года назад +6

    Le mensonge est partout et voilà une dame qui nous parle de vérité. On comprend tout de suite qu'elle n'est pas de notre temps. Je découvre et je suis déjà à terre. C'est touchant et ça donne envie de vivre. Magnifique lecture

  • @catherinerichard1090
    @catherinerichard1090 2 года назад +4

    Merci pour cette extraordinaire lecture au sens littéral, "extra-ordinaire", la lenteur que vous déplorez s'accorde au contraire parfaitement. Il faut une attention soutenue pour accorder à chaque phrase toute son importance avant de passer à la suivante.La puissance de ce texte est d'une portée incommensurable.
    Éblouissante Simone 🌟 , merci💐, pour toutes les pauvres créatures que nous sommes sur cette terre...🌎🌍🌏🙏🏿

  • @dominiqueguillemot4284
    @dominiqueguillemot4284 9 месяцев назад

    Sublime !

  • @mariaangelescaamano3507
    @mariaangelescaamano3507 9 месяцев назад

    Texte tellement profond et sage. C'est une lecture lente ce qui lui convient. Lecture parfaite. Merci

    • @AlexisDayon
      @AlexisDayon  9 месяцев назад +1

      Merci beaucoup ! Le texte m’avait paru, au moment de la lecture, nécessiter un recueillement méditatif qui appelait la lenteur. J’ai souvent eu par la suite le sentiment d’avoir trop exagéré cette lenteur. Mais tant mieux si cela vous paraît approprié !
      Je pense qu’à terme je réenregistrerai ce texte afin d’en proposer une version lue à une cadence ordinaire. Mais je laisserai en ligne la version lente, pour qu’il y ait le choix entre les deux ! :-)

  • @laurencethomasb4311
    @laurencethomasb4311 Год назад

    Merci de lire d'une voix impersonnelle ce chef d'oeuvre...Vraiment,merci!

    • @AlexisDayon
      @AlexisDayon  Год назад

      Merci à vous ! 🙂Et pourtant, je nourris l'assez ferme intention de réenregistrer ce texte, car je trouve cette première lecture d'une lenteur et d'une monotonie exagérées, voire presque ridicules.
      Mais si vous me dites que vous appréciez l'impersonnalité que cela donne à la lecture, tant mieux ! Même si j'enregistre une seconde fois, je pourrai toujours laisser aussi la première version en ligne après tout.
      Bonne soirée à vous !

  • @Pierinopasquotti
    @Pierinopasquotti 2 месяца назад

    Grande Simonette Alfonsine Weil! Gloria dell’umanità.

  • @LoicYvinecPsychotherapie
    @LoicYvinecPsychotherapie 9 месяцев назад

    Merci beaucoup pour cette lecture, que de sacré!
    Le rythme de lecture convient tout à fait 👍 j'ai même dû à de nombreux moments revenir en arrière pour ralentir, réécouter et ne rien manquer.

  • @celinecalvo4605
    @celinecalvo4605 2 года назад

    Merci et merci

  • @mathisico7128
    @mathisico7128 2 года назад

    Merci beaucoup

  • @AlexisDayon
    @AlexisDayon  3 года назад +2

    N’hésitez pas à passer la vitesse de lecture en x1.25 si vous trouvez le rythme trop lent.
    Revenant à cet enregistrement quelques mois plus tard, je suis à vrai dire moi-même étonné d’en avoir fait une lecture si lente ; en l’occurrence, cette lenteur me paraît excessive.
    Sans doute, sur le moment, les mots m’ont-ils apparu chargés d’une richesse qui commandait de ralentir beaucoup la lecture, ou bien peut-être étais-je juste fatigué et cela a-t-il alors altéré ma perception de la durée.

  • @jacquesadit5123
    @jacquesadit5123 2 года назад

    Merci

  • @aurora88889
    @aurora88889 Год назад

    Erreur de vocabulaire =Erreur de pensée 💙

  • @Pierinopasquotti
    @Pierinopasquotti 2 месяца назад

    Simone Weil semplicemente divina. Surclassa ogni altro pensatore.

  • @associationmalekhamadou-je9640
    @associationmalekhamadou-je9640 2 года назад

    Le sacré, les savoirs et les connaissances, conduisent, éclairent une communauté; Le sacré est une lumière qui guide une communauté ! Certaines croyances et certains savoirs et connaissances nous guident, ce qui conduit à la création du sacré, dans lequel on peut intégrer des savoirs et des connaissances ! Puis il y a une forme de communautarisation, car la communauté protège l'individu. Mais commençons par être libre dans nos têtes, non ! Et à proposer nos croyances, notre foi, plutôt que de les imposer, il y aura moins de conflits, non ? Le sacré ne peut-il pas évoluer avec les savoirs et les connaissances ? Les savoirs et les connaissances ne devraient ils pas intégrer le sacré ? Ne devrait-on pas être humble et accepter de ne pas tout comprendre, tout maîtriser, tout contrôler ! Ne devrait-on pas accepter qu’en réalité nous ne savons pas ce qui nous attend après notre mort. Et qu’en réalité nous ne pouvons guère que prier pour nos âmes et les âmes de nos défunts. L’Enfer et le Paradis ne sont-ils pas des projections de nos fantasmes de justice dans l’au-delà ?