Du « je » à l’âme en phénoménologie par Emmanuel Housset

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  • Опубликовано: 18 окт 2024
  • Dans son souci d’élucider les structures universelles de la subjectivité pure, la phénoménologie, depuis sa naissance dans les écrits de Husserl, s’est attachée à mettre radicalement entre parenthèses l’âme et cela jusqu’à suspendre la possibilité de parler de « mon » vécu. Husserl reproche à Descartes d’avoir confondu ce qui apparaît en premier, l’âme ou le moi personnel, avec le « je » en tant que source de tout apparaître. L’idée de la phénoménologie se gagne dans cette rupture : l’âme dans son caractère mondain est peut-être l’un des premiers objets de la conscience, mais elle n’est pas la source du sens. Ce qui a pu être perçu comme une violence méthodique conduisant à une subjectivité anonyme est en réalité ce qui permet également de décrire de manière nouvelle l’âme, notamment comme tâche d’incorporation ou encore de socialisation. La phénoménologie peut montrer que l’âme n’est pas cette fiction d’une intériorité séparée de l’extériorité, mais qu’elle est au contraire ce qui s’éprouve dans l’affectivité, ce qui se constitue dans l’unité d’une histoire, ce qui se singularise dans l’interpersonnalité et ce qui existe dans la responsabilité. La phénoménologie depuis Husserl jusqu’à Michel Henry donne à penser que l’âme est par essence dedans-dehors, qu’elle n’est pas à une place dans le monde, mais donne sens au monde, sans pouvoir pour autant être totalement transparente à elle-même. L’âme est peut-être plus un pouvoir qu’un savoir. Sans chercher à citer tous les phénoménologues et sans masquer les différences dans l’analyse de la phénoménalité de l’âme, le but de cette communication sera de montrer en quoi la réduction phénoménologique donne à voir une âme constituante du monde et pas uniquement constituée.
    Emmanuel HOUSSET est Professeur d’histoire de la philosophie contemporaine à l’université de Caen Normandie, membre de l’équipe de recherche Identité et Subjectivité (EA 2129) et membre associé des Archives Husserl de Paris (UMR 8547). Ses recherches portent sur la phénoménologie allemande et française.
    Publications :
    • La vocation de la personne. L’histoire du concept de personne de sa naissance augustinienne à sa redécouverte phénoménologique, PUF, coll. Epiméthée, Paris, 2007.
    • L’intériorité d’exil. Le soi au risque de l’altérité, Les éditions du Cerf, coll. La nuit surveillée, Paris 2008.
    • Le don des mains. Phénoménologie de l’incorporation, Lessius, Paris-Namur 2019.
    • La différence personnelle, Essai sur l’identité dramatique de la personne humaine, Hermann, Paris 2019.

Комментарии • 3

  • @franciscoparra96
    @franciscoparra96 2 года назад

    Merci pour cette conférence.

  • @patrickbres1609
    @patrickbres1609 2 года назад

    L'âme qui nous vient de psyché, anima et animus (esprit), ne saurait se confondre avec l'ipseité.

  • @tarikahmatovic9194
    @tarikahmatovic9194 2 года назад

    La philosophie a vocation de clarifier les choses. Pensons aux idées claires et distinctes de Descartes. Je crois qu'un catholique se trouve dans un sérieux dilemme face au discours philosophique, celui de Husserl notamment. En rigueur philosophique, il n'y a pas d'autre choix que de congédier la notion d'âme somme toute assez floue. Faire le choix d'une philosophie chrétienne essayant de combiner d'une part la méthode philosophique et d'autre part la doctrine chrétienne est un leurre. Le propre de la vérité est qu'elle se refuse à la demie mesure. Il convient à un catholique de rester distant de la philosophie au prix de se compromettre avec une solution médiocre. Après tout, pour reprendre Tertullien ( et non Saint Augustin), la foi est impossible. Credo quia impossibile est.