Il faut vraiment n'avoir eu aucune difficulté scolaire pour être contre les "étiquettes"...Mettre des mots sur nos maux en tant qu'enfants dys, Hp, Tsa, etc nous aide au quotidien à mieux cibler nos besoins ! C'est impératif et fondamental pour la prise de confiance en soi pour beaucoup d'entre-nous. Sans diagnostic on avance dans le noir et c'est très douloureux, surtout pour un enfant en construction, avec tous les stigmats qui vont avec... Quand des comportements ne sont pas compris, ils sont jugés et l'enfant en est ostracisé. Je le sais car je l'ai vécu autant par les élèves que par les profs. L'"étiquette" permet d'éradiquer, du moins en partie, cette incompréhension de l'autre. Mettre un mot sur une difficulté c'est aussi: aider l'enfant à trouver une communauté d'entraide, pouvoir expliquer clairement sa différence aux autres enfants, etc. Tout cela pour que l'enfant se sente SOUTENU, ENTENDU, COMPRIS. Ce qui est *fondamental* pour sa construction personnelle. Ce n'est pas en niant une difficulté qu'elle n'existe pas. Mettre une "étiquette" c'est enfin comprendre cette difficulté et donner des outils à l'enfant pour qu'il puisse être un citoyen comme les autres.
Sauf quon a un effet "d'excuse" Aujourdhui ils ont tous un pb, ils sont tous dys-quchose. Stop. On se met au boulot et si on est pas bon, on ne se cherche pas dexcuses
@@heyy989 Ce n'est pas une "excuse" d'avoir un fonctionnement *neurologique* et *cérébral* différent. Vous diriez à quelqu'un qui a Alzheimer que c'est une "excuse" ? Non ? Et bien là c'est pareil. Nous sommes effectivement diagnostiqués par des neuropsy pour ces troubles. Vous êtes très ignorant de ce sujet donc je vous prie de vous renseigner un minimum avant d'en parler, merci.
@@heyy989 Oui oui les diagnostics par des professionnels diplômés c'est du vent hahaha. Écoutez, vous vous racontez les histoires que vous voulez, la réalité vous rattrapera peut-être un jour.
@@az6462 Je suis prof, ma femme est orthophoniste, on lui en envoie a la pelle et elle confirme : c'est du vent pour la plupart. La plupart ne sont pas dyscalculiques, ils ne connaissent simplement pas leurs tables et n'apprennent rien
Je suis autiste aussi, l'école a été épuisante... j'avais de bons résultats grâce à mes interêts spécifiques, il a fallu attendre le post-bac et l'autonomie qui est supposée aller avec pour que mon handicap éclate au grand jour... Le pire c'est que je m'étais autodiagnostiqué en seconde, j'ai eu mon diagnostique six ans plus tard... tôt ou tard j'aurais explosé de toute façon La "case" TSA porte une utilité au-delà du parcours scolaire, dans le monde du travail, pour avoir l'AAH etc En fait ce n'est pas uniquement le système scolaire qu'il faut changer si on veut garantir la sérénité des handicapés sans les traîter différemment des valides... Mais toute la société, les injonctions au productivisme doivent cesser, les dépenses publiques doivent être effectuées, ce qui est incompatible avec l'existence même de la "propriété privée lucrative sur des capitaux" Globalement, un monde capitaliste est nécessairement validiste. Je ne vois absolument pas dans quel cas de figure il pourrait en être autrement. Maintenant, d'expérience, je reste convaincu que pour beaucoup de profils d'enfant autistes, la façon optimale d'apprentissage est complètement différente de celle des allistes... Enfin, à douze ans je passais tout mon temps libre à essayer de comprendre la relativité générale (que je n'ai jamais vraiment comprise au-delà des modèles de vulgarisation) et pour pallier à cette incompréhension, j'ai décidé d'apprendre l'histoire de la physique, mais j'ai vite été largué au 19ème... et puis en grandissant j'ai changé d'interêt spécifique... bref pour un autiste, l'école pourrait juste être un moyen de réaliser ses interêts spécifiques... à partir de 13-14 ans tu donnes une méthodologie de vérification des informations et quelques cours d'épistémologie, et puis tu mets ton élève devant wikipedia... rien de plus efficace (de mon expérience, bien sûr l'expérience ne vaut pas les statistiques, il faut probablement prendre en compte les dysfonctions executives)
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Tout comme toi mon expérience de classe ET de maman qui ne rentrent pas dans les cases, je constate que le système n'est pas adapté et renforce la stigmatisation sans apporter de vraies solutions.
Bonjour. Encore une fois un contenu très intéressant. Mais il me semble qu’il y a une différence à faire, du moins nous la faisons dans le premier degré, entre différenciation (qui relève d’éléments didactiques que l’on peut solliciter pour aider les élèves à accéder à un apprentissage) et adaptation (qui est une compensation d’un trouble ou d’un handicap et que l’on propose en remplacement de choses que les élèves ne peuvent pas faire). De la même façon qu’un fauteuil roulant n’est pas de la différenciation mais de l’adaptation, de la même façon proposer des supports dys n’est pas de la différenciation mais de l’adaptation… Je te rejoins en revanche sur le fait que nombre d’adaptations sont potentiellement bénéfiques pour tous : tous les élèves ont du mal avec les tâches multiples, tous peuvent gagner à avoir des supports sans distracteur. Il ne s’agit donc pas de ne pas faire du tout écrire un dysgraphique par exemple, mais de ne pas l’empêcher d’apprendre parce que lorsqu’il écrit toute sa mémoire de travail est utilisée par le seul fait d’écrire… par contre, on pourra travailler l’écriture à un autre moment… Pour le coup il me semble que les cultures de métier sur différenciation / adaptation sont très différentes entre le premier et le second degré où la différenciation pédagogique n’est pas trop présente…
Je comprends cette distinction mais je ne la trouve pas opérationnelle. Déjà parce que mon expérience du terrain (qui reste ce qu'elle est : une expérience) c'est que les enseignants (primaires et secondaire) ne font pas vraiment la distinction entre les deux. Si tu parles de différenciation, ils vont naturellement te parler de PAI, et tutti quanti. L'autre problème, c'est que sur le papier, cette distinction marche bien mais que sur le terrain... c'est bien plus compliqué. Pour prendre ton exemple des supports "dys" : si je fournis des documents spéciaux à des élèves dys diagnostiqués, c'est de l'adaptation. Si je fournis les mêmes documents à des élèves qui les préfèrent, sans diagnostique, c'est de la différenciation ? mais le travail enseignant est le même. De même, pour la double tâche durant l'écriture, il y a pleins de raisons qui peuvent induire cela chez les élèves, pas uniquement la dysgraphie. Et qui décide de si l'élève "mérite" une adaptation ou pas ?Ce que je propose, c'est d'arrêter sur cette logique d'aller chercher des "causes" et d'adapter/différencier après. Je propose plutôt de changer le système pour que moins d'élèves se sentent en difficulté. Et que tous les élèves qui en ressentent le besoin aient accès à des "stratégies de contournement" pour réussir à faire ce qu'on attend d'eux, quelques soient leurs difficultés, quelques soient leurs diagnostiques.
Bonjour, je ne vais pas reprendre ici, les précédentes critiques, mais ce que tu mets en avant n’est pas ce que l’on nomme de la différenciation pédagogique.
La différenciation pédagogique m’épuise car dans chaque classe j’ai au moins 5 enfants à troubles. J’avoue que j’uniformise les aménagements : dictée à trous, leçon distribuée directement avec des champs vides à remplir, supports audio pour les livres… sinon je ne m’en sors pas. Chronophage mais utile pour l’élève. En fait je fais ce que j’aurais aimé qu’on fasse pour moi lorsque j’étais élève dyscalculique. J’ai encore le trauma du cahier mouillé de larmes le soir, à tenter de comprendre pour une interro des enfers le lendemain matin… et celui d’une maman d’élève qui m’a attendue devant mon collège pour dénigrer mon trouble car à la fin, j’avais bénéficié d’un tiers temps au brevet, tout ça par jalousie pour son fils… tant qu’on ne l’a pas vécu, je pense qu’on ne réalise pas à quel point ce type de casseroles nous suit toute notre vie.
Bonjour Pauline et merci d'apporter ton témoignage sur cette problématique de la différenciation pédagogique. Suite à ton commentaire, je fais un live spécial "différenciation pédagogique" mardi 24 septembre à 13h sur ma chaîne. N'hésite pas à venir y assister et participer au débat. Tu peux aussi regarder le replay si tu n'es pas disponible à cette heure-là. A bientôt alors !
Il y a une video interessante sur les hpi sur yt: demystification des hpi, de florent nunes. En gros, il y a un gros biais de perception sur ces gens, a cause d un problème d échantillonnage.
Bonjour, j'aime beaucoup vos vidéos de manière générale même si je ne suis moi-même pas enseignante (mais étudiante en reprise d'études en M2 de psychologie et passionnée de pédagogie). Ayant été AESH pendant de nombreuses années, je suis particulièrement d'accord sur l'utilité de changer le système pour tous les élèves plutôt que de faire de la différenciation pédagogique. Cependant quelques petites erreurs se sont glissées dans votre vidéo et je trouve que ça dessert votre propos. D'une part, TDAH et TSA sont tous les deux des troubles neurodéveloppementaux (comme les troubles des apprentissages d'ailleurs) présentant de nombreuses comorbidités entre eux (il n'y a donc pas TSA du côté de la psychiatrie et TDAH de côté de la neurologie). Ensuite demander à un élève dyslexique est très coûteux cognitivement pour lui et va lui demander beaucoup de ressources cognitives qu'il ne pourra pas allouer ailleurs. Réduire la réflexion à dire que s'il n'écrit pas, il ne progressera pas, ça revient un peu à dire que si une personne myope met ses lunettes alors elle ne pourra pas améliorer sa vue. Dans vos cours, vous ne pratiquez pas la double tâche (soit les élèves écrivent soit ils écoutent) et il me semble que la rédaction n'est pas au centre de votre enseignement, si bien qu'effectivement cet élève dyslexique peut être en capacité d'effectuer les tâches demandées. Vous le dites d'ailleurs, c'est bien parce que votre système est adapté à tous (et donc à lui) que cela fonctionne. Je me permets donc de modérer votre propos car j'ai entendu beaucoup d'enseignants pratiquant l'enseignement simultané expliquer qu'ils ne mettaient en place pas les adaptations pour les élèves dyslexiques en utilisant ce même argument (s'ils n'écrivent pas, ils n'e vont pas progresser) ce qui est en complètement contre-productif et met rapidement l'élève en échec.
Simplement pour revenir sur "Ensuite demander à un élève dyslexique est très coûteux cognitivement pour lui et va lui demander beaucoup de ressources cognitives qu'il ne pourra pas allouer ailleurs. Réduire la réflexion à dire que s'il n'écrit pas, il ne progressera pas, ça revient un peu à dire que si une personne myope met ses lunettes alors elle ne pourra pas améliorer sa vue." En tant que Dysgraphique, je ne peut que confirmer ce propos et le compléter en parlant du réel problème qui rend la comparaison avec la myopie pertinente Le réel problème, en réalité, ne vient pas du fait que c'est difficile de bien écrire (tout comme pour un myope le réel problème qui rend les lunettes indispensables, c'est pas juste la difficulté a bien voir) mais bel et bien que les efforts que la personne doit mettre en place pour réduire le problème (bien voir pour un myope, ou bien écrire pour un dysgraphique) demandent des ressources qui , non seulement, sont mal employées (parce que même en faisant les efforts nécessaire, le myope ne pourra pas voir clairement, et moi, je ne pourrait pas avoir une écriture irréprochable) mais qui en plus ne peuvent pas être utilisés pour autre chose (par exemple, faire trop d'effort pour essayer de voir clairement risque d'empêcher le myope de focaliser ses ressources sur le fait de se concentrer a entendre les choses, et dans mon cas, faire trop d'efforts a écrire peut m'empêcher, par exemple de me concentrer a vérifier si ce que j'écrit a du sens) Les difficultés qui ne demanderaient pas de ressources a surmonter, là, on peut accepter le "s'il essaye pas, il progressera pas"....sauf que si c'est des difficultés, c'est justement parce que les surmonter demanderaient des ressources, donc il faut pas trop forcer la personne concernées a faire les efforts (l'y encourager ? Oui, c'est essentiel, d'où l'intérêt de pas demander autre chose qu'aux autres , mais l'y forcer risque juste d'empirer les choses sur le long terme et de provoquer d'autres problèmes)
Merci de ton retour et de ton commentaire. Pour TDAH et TSA, tu as raison sur les comorbidités et sur le côté "moins exclusif" que ce que je disais. Ce que je disais (de façon pas claire du tout, on est d'accord) c'est que le TDAH est un trouble avec un ancrage neurologique fort (il se voit à l'IRM) alors que le TSA n'a pas de "signes" et le diagnostique se fait sur des signes "cliniques" uniquement. Les 2 troubles sont différents, ont des sources différentes. Pour l'écriture et les dyslexiques, tu as raison et j'aime beaucoup ton analogie avec les lunettes. C'est exactement pareil, mon fils est myope et son ophtalmo lui a bien dit de ne pas mettre ses lunettes en permanence sinon sa myopie allait dégénérer. Le problème de base ne vient pas de l'étayage mais du fait que l'enseignement simultané repose principalement sur l'écrit, ce qui met en difficulté tous les élèves qui ont des problèmes avec le passage à l'écrit (donc pas uniquement les dyslexiques)
Je suis prof et je suis a fond sur la differenciation pedagogique qui n'est pas du tout chronophage. J'ai pas besoin que l'on mette une étiquette sur la tete de mes eleves. Pour moi la differenciation pedagogique tient compte d'une progression spiralaire..et donc les attentes de travail va varier selon le positionnement de mon eleve dans cette progression spiralaire. Et donc pas besoin de creer de supports supplementaires: les eleves font ce quils savent faire et apprend a faire ce qu'il ne sait pas. Moi en tant que prof=enseignant=pedagogue je développe des outils/méthodes qui accompagnent l'élève dans son apprentissage.
Super. Cela me fait penser à l’approche anglophone “UDL” (Universal Design of Learning) très en vogue en Amérique du Nord. En gros, plutôt que de mettre des escaliers pour entrer dans un bâtiment, ce qui pénalise les chaises roulantes, on installe une rampe pour tout le monde. Ainsi, personne n’est empêché de rentrer. Idem pour l’enseignement, il s’agit de mettre en place un système d’enseignement que tous les élèves de la classe, quels que soient leur difficulté, peuvent s’approprier. Pas besoin d’étiquettes. Yeah
Pour une fois je ne suis pas d'accord. Le TSA n'est pas une maladie liée à la psychiatrie meme si cela est référencé dans le DSM5. La non adaptation des difficultés rencontrees par un TSA sont dramatiques. Je donne l'exemple de mon fils à qui l'on demande des demandes bien au dela de ce qu'il est capable de faire aujourd'hui. Ses difficultés sont axees sur la communication notamment soutenir une conversation. Peu de choses ont été mises en place pour l'aider à soutenir l'effort qu'il fournit au quotidien notamment pour l'oral qu'il peut faire mais seulement avec 1 à 2 personnes max. Pas de cadre rassurant où on lui explique juste ce qui lui sera demandé. Bilan des courses: apres de mois de lutte de sa part, il est maintenant incapable de sortir de la maison, d'aller au lycee et cela à quelques semaines des épreuves de juin. Avec le medecin scolaire, nous avons conclu ensemble à cette conclusion : qu'est ce que fela coute aux enseignants de rendre des questions explicites plutôt qu'implicites, de definir les cadres et les attendus de ce qui est demandé aux eleves, et pour les eleves les moins à l'aise avec l'oral une progression par palier? Je suis en colere et bien determinee à quitter ce navire que je ne comprends plus. Courage à ceux qui restent.
Je comprends ton indignation et ta souffrance en tant que maman. C’est tellement horrible de voir nos enfants broyés dans ce système… si tu dis qu’on n’est pas d’accord, c’est parce que tu prends ta position de maman. Tu vois le système faire souffrir ton fils et ces « étiquettes » sont (aujourd’hui) les seules échappatoires, tu as bien raison de t’en servir (je fais la même chose pour mon fils…). Mais dans cette vidéo, je parle en tant qu’enseignante… et je dis la même chose que toi ! Ce n’est pas normal que le système broie des enfants comme cela. Ils ont le droit de se sentir bien et d’apprendre à l’école, TSA, TDAH ou pas. Tu dis que ton fils a besoin de plus d’explicitation, je suis d’accord. Mais ce que je dis en plus c’est que cette explicitation fait mieux apprendre TOUS les élèves, donc autant la mettre par défaut, pour tous. C’est là que je dis que ce n’est pas de la différenciation, puisqu’on explicite pour tout le monde !!!
Bonjour, Je ne suis malheureusement pas d'accord avec toi sur ce sujet. Pourtant, j'adore la majorité de tes vidéos, c'est très instructif. Toutefois, le fait de ne pas faire de différenciation avec les besoins particuliers de chaque enfant rend la vie d'élève, mais aussi d'enfant, difficile. Je reprends ton exemple sur la dyslexie : pourquoi ne pas lui faire écrire différemment ? Bien sûr, il ne pourra pas atteindre le même niveau que les autres, mais adapter l'écrit à sa particularité lui permettra de gagner en confiance, de lui laisser plus de temps que la normale pour accomplir la tâche, et lui permettra de s'exercer sereinement, etc. Cela s'applique également à d'autres besoins particuliers. Enseigner ce n'est pas seulement transmettre des matières, des savoirs théoriques, c'est aussi favoriser l'épanouissement, la découverte de ses limites et trouver les astuces et leviers pour les repousser en toute confiance, avec soi-même et avec les autres.
En Belgique, ce n'est pas du tout comme ça qu'on applique la différenciation. Ça ne demande pas d'argent aux familles ni de temps à l'élève. Ce dont tu parles en début de vidéo, ce sont les PIA (plans individuels d'apprentissage). Il y a plein de méthodes de différenciation qui ne prennent pas en compte les troubles mais simplement les styles d'apprentissage. Donc je trouve ça un peu étrange comme point de vue, simplement car il est différent et que je n'ai jamais entendu ça. Si tu tenais ce discours là où j'ai fait mes études, on te hurlerait que tu confonds tout 😅
:) Merci de ton retour sur ton contexte, j'aime toujours en savoir un peu plus sur "comment ça se passe ailleurs". Oui, je confonds tout. Et c'est fait exprès. Parce que la différence entre les deux est complètement artificielle et ça fait partie du problème.Donc je mets tout dans le même panier car la logique qui est derrière est la même "l'enseignant se donne du travail en plus pour aider un élèves à rentrer dans un système pas adapté", que ce soit après un diagnostique ou pas. (d'ailleurs, pour information, cette histoire de "style d'apprentissage" est un neuromythe...)
Bonjour, tout d'abord j'aime beaucoup toutes vos réflexions sur le métier d'enseignant. Cependant là je en suis pas trop d'accord quand vous expliquer ce qu'est la différenciation pédagogique et les problèmes liés. Le fait de diagnostiquer les élèves ce n'est pas pour moi la différenciation pédagogique. Ca c'est en effet une demande de l'école ou des parents. Pour moi la différenciation pédagogique c'est comment on adapte nos enseignements aux différentes difficultés de nos élèves qu'ils aient ou non un diagnostique. Aussi vis à vis de faire quelque chose d'adapter à chaque élève, on nous répète en formation qu'on doit faire de la différenciation et non de l'individualisation. On nous dit que justement on doit faire des choses plus universelles qui s'adaptent à tous les élèves (la taille unique). D'où je regarde beaucoup de vos vidéos car je pense que votre réflexion va dans ce sens. Par rapport aux élèves par exemple dyslexique, personnellement on me demande justement d'essayer de leur faire travailler leur difficultés par exemple l'écriture dès qu'ils peuvent mais quand ils arrivent à leur limite je peux repasser à l'oral. Le but étant de pousse les limites au fur et à mesure. Enfin voilà je trouve que ce que vous donnez comme problème sont aussi aujourd'hui pointé du doigts dans les formations et ce n'est plus vraiment le discours. Après cela dépend peut être des formateurs /académie. Mais personnellement de ce que j'ai eu comme formation on nous demande à tendre vers la fameuse robe taille unique. Dans tous les cas merci beaucoup pour tout votre contenu.
Merci de ton retour et de ton témoignage. C'est super que le discours évolue en formation, c'est une très bonne chose ! Je ne peux que partager mon expérience à moi (différente de la tienne donc et c'est normal) : chez les enseignants que j'accueille en formation continue, pour quasiment 100% des enseignants, la différenciation passe par la création de "contenu" supplémentaire adapté.
Je ne remets pas en question la démarche et la méthode mais je ne comprends pas cette aversion à "l'étiquette". Comme si ne pas nommer ni définir via un terme simple un panel de difficultés limitait les problèmes. Personnellement, je préfère vraiment avoir l'étiquette et que les gens l'exploitent à bon escient que passer sa vie à s'endendre dire "mais bordel, t'es abrutie à ne pas y arriver ou t'es feignante ?" finalement, l'adaptation sans étiquette est plus trash qu'avec. Rien ne remplace une explication pour les gens, même les ados. Donc l'étiquette a un rôle au moins pour du jugement moins rugueux.
Je me permets d'avoir un regard différent sur "l'histoire" que tu racontes. Quand on te dit que tu es "feignante" ou "abrutie" à ne pas y arriver, on te met une étiquette. Toi, tu préfères remplacer ces étiquettes par une autres. personnellement, je préfère voir les étiquettes (et les stéréotypes) comme ce qu'elles sont : un simplification de la réalité de notre cerveau pour diminuer sa charge cognitive. La complexité d'un être humain ne peut être réduit à une étiquette, quelque qu'elle soit, même si c'est plus "simple" pour les capacités d'analyse de notre cerveau. Je rêve plutôt d'une société où on n'a pas besoin d'étiquette pour se défendre des étiquettes. Et où si quelqu'un n'y arrive pas, on lui demande "pourquoi tu n'y arrives pas ? Que puis-je faire pour t'aider ?" plutôt de le lui mettre une étiquette.
@@marie-camillecoudert5631 Le problème c'est que la réponse a "Pourquoi tu y arrive pas" ou "Que puis-je faire pour t'aider" nécessite, dans certains cas, une étiquette: Si la personne concernée elle même ne sait pas pourquoi elle y arrive pas, ça va être compliqué de répondre clairement Jusqu'à ce que je sache être dysgraphique, la seule réponse a "pourquoi tu y arrive pas" était "Je sais pas vraiment, j'y arrive juste pas", ce qui n'apporte aucune aide ou piste de réflexion La ou si j'avait su être dysgraphique, j'aurait pu l'indiquer, exprimer plus clairement mes difficultés, et mes besoins, mais pour ça, une étiquette est nécessaire Ca veut pas dire crier sur tout les toits l'étiquette, ni faire comme si elle nous défini, mais ça veut dire au minimum en avoir conscience, et que les personnes qui peuvent aider le sachent aussi Autre exemple: J'ai eu des soucis aux boulots que j'ai eu (non, je ne parle pas de ma dysgraphie, c'est encore autre chose), mais j'était incapable de sire a quoi c'était du, donc personne pouvait m'aider (et je pouvait même pas m'aider moi même), depuis peu, j'ai une piste, (je suis en train de me faire diagnostiquer) (mais j'en parle peu, et je rentrerait pas en profondeur, parce que pour l'instant, rien d'officiel), mais, si la piste est réelle (et j'en suis a peu près sûr), je vais enfin être capable d'identifier clairement a la fois mes problèmes, leurs cause, et une méthode pour, a minima, atténuer les impacts que ça a) Le problème des étiquettes, c'est pas le fait d'en avoir, c'est important pour comprendre (ne serait ce que se comprendre soi-même), c'est le fait que, quand on en a une, les autres, qui en ont conscience, ont tendance a voir que ça, et c'est ça qu'il faut regler: la vision des étiquettes, mais pas les étiquettes elles mêmes
Le jour où mon fils a compris d'où venait son mal être, il a pu avancer un peu. Il fait plus attention par exemple quand il n'a pas compris un implicite et ne se fâche plus ou ne se braque plus. Il dit juste que c'est un autre implicite à retenir... L'idée n'est pas d'avoir une étiquette mais pouvoir se comprendre, comprendre pourquoi il est si anxieux, pourquoi tout lui fait peur. Ça aide à avancer. Il se peut que je sois concernée. Franchement comprendre d'où vient mon épuisement constant, l'impression d'être obligée chaque jour de faire des efforts pour tout, pourquoi je comprends les choses à côté de la plaque parfois, ça aide à écouter ses besoins et plus chercher à faire comme le voisin. Enfin, comme l'a justement fait remarquer mon beau frère, on a tous un truc qu'on traine. Autant se simplifier la vie en communiquant tous de façon claire ET avec bienveillance !😊
@@yugapillon1343 Si l'élève ne sait pas répondre à "pourquoi tu n'y arrives pas ?", c'est juste un signe qu'il faut aller chercher le problème plus profondément. Avec l'aide de personnes plus qualifiées si besoin.
@@irinamargerin1371 Tu n'as pas besoin d'un diagnostique pour voir si tu es "concernée". Tu peux essayer de mettre en place les mêmes choses que ton fils et de voir si ça t'aide ou pas (après, l'avantage du diagnostique, c'est que ça peut lever des culpabilités, notamment si tu te sens coupable quand tu "écoutes tes besoins")
Les enseignants sont en train de faire des prototypes avant de se lancer pour de vrai à la rentrée 2023. Il va falloir attendre un peu avant d'avoir des retours plus précis. Mais je lance un groupe pilote en métropole en juin 2023, envoie-moi un mail si tu es intéressée.
LE HPI c'est surtout une nouvelle façon d'appeler ce qu' on appelait avant les "surdoués" et ça se résume souvent à un simple test de QI....Scientifique ou non, le HPI n'est pas un "trouble" et n'est pas un diagnostic scientifique posé par un psychologue. Certains parlent de troubles liés aux HPI ' Anxiété, depression" mais la plupart des études ne mettent pas en évidence davantage de troubles chez cette catégorie. Même si encore une fois cette catégorisation de HPI pose débat car ne repose sur rien de bien solide hormis le QI, ce qui ne suffit pas à créer une différenciation de groupe ni à faire des etudes sérieuses et précises. On imagine facilement des parents revendiquer fièrement le "HPI" de leur enfant... ce qui est plutot rare lorsque l'on parle de véritables trouble cognitifs et comportementaux ( TSA, TDAH...). Malheureusement ceux qui semblent le + tirer parti du HPI sont souvent des établissements "spécialisés", gourous ou autres pseudo psychiatres peu scrupuleux qui vendent des stages hors de prix ou des techniques de méditations pour tirer le maximum de ce fameux "Haut potentiel"
Voici 2 articles rédigés par des chercheurs : www.ladn.eu/nouveaux-usages/non-votre-enfant-nest-pas-hpi-vous-etes-juste-riche/ www.larecherche.fr/la-l%C3%A9gende-noire-des-surdou%C3%A9s Je n'ai pas fait de bibliographie "scientifique" sur ce sujet, car le sujet est globalement assez consensuel chez les chercheurs.
Bonjour, Aurais-tu des ressources concernant l'étiquette HPI qui t'a permis de te faire ton avis ? Je cherche désespérément des travaux scientifiques qui pourrait m'éclairer sur la question. Merci encore pour cette vidéo !
Voici 2 articles rédigés par des chercheurs : www.ladn.eu/nouveaux-usages/non-votre-enfant-nest-pas-hpi-vous-etes-juste-riche/ www.larecherche.fr/la-l%C3%A9gende-noire-des-surdou%C3%A9s
Hpi maman d'un hpi, je suis profondément choquée par l'étiquette "caprice de riche" que vous posez sur les hpi. Je suis enseignante, je voulais découvrir votre travail, mais là je suis atterrée.
Mon travail se fonde sur les savoirs scientifiques et non sur les croyances "à la mode" déconnectées de la réalité car je trouve que c'est ainsi qu'on a le plus d'impact. Je peux comprendre que ce ne soit pas ton approche et je le respecte. Si c'est le cas, c'est effectivement inutile d'aller voir le reste de mon travail. Si maintenant tu veux connaître les sources scientifiques qui m'amènent à cette opinion éclairée, je te laisse aller lire cet article : www.ladn.eu/nouveaux-usages/non-votre-enfant-nest-pas-hpi-vous-etes-juste-riche/ ou aller voir ma curation sur le sujet si tu veux plus d'infos : www.pearltrees.com/profcoudert/hpi/id73066617 Comme dit plus haut, mon avis est une opinion éclairée et non une croyance, ce qui veut dire que je suis prête à changer d'avis si je rencontre des preuves suffisantes du contraire. Maintenant, pour enrichir un peu mon propos : je ne dis pas que la société est adaptée à tous les humains. Je ne nie ni ta souffrance ni celle de ta fille. J'œuvre à que tous les élèves trouvent leur place dans l'école, une place où ils se sentent bien et où ils apprennent de façon efficace et épanouie. Je dis juste que "l'approche étiquette" n'est pour moi pas la bonne approche, pour pleins de raisons.
Sur ce coup, je peut pas être complètement d'accord sur certains points: Je suis Dysgraphique, j'ai été diagnostiqué en Terminale, et depuis la primaire, on m'as sans cesse reproché de mal écrire, ce qui a causé des problèmes, notamment de fatigue de perte de confiance (surtout dans les matières où, au collège, les profs étaient les plus exécrables vis a vis de mon écriture), ce qui a amené a poser des problèmes aux niveau de certaines choses (points en moins sur les copies, voire 0 si le prof faisait pas l'effort de comprendre, etc...) Ca m'as pas empeché de mener une bonne scolarité, mais avec un diagnostic plus tôt, il y a aucun doute que j'aurait eu moins de problemes au moins dans certaines matières, le diagnostic est important, ne serait ce que pour que l'élève se comprenne lui même, et qu'il doute pas de lui "Comment ça se fait que je suis aussi nul pour écrire ? Je suis peut être très con, je devrait faire plus d'efforts, etc..." Sauf que les efforts, ce que j'ai été contraint de faire....ça provoque une fatigue, donc dire "il faut le forcer a écrire pour s'améliorer, et s'il écrit pas, ça règle pas le problème", c'est en réalité assez contre productif, et source de pression et de fatigue (si le problème etait juste la qualité de l'écriture, ça aurait eu du sens, le problème etant ici la fatigue et la pression cognitive que les efforts impliquent) (On demande pas a un paralysé des jambes d'apprendre a se servir de ses jambes sous prétexte que c'est pas avec un fauteuil roulant qu'il va arranger sa condition) En revanche, là ou je suis d'accord, c'est que c'est pas normal de demander au parents de débourser 600€ pour un diagnostic, ça, ce genre de chose, c'est le genre de chose qui devrait être systématiquement accompagné d'une aide (soit un VRAI remboursement par la sécu, soit , quand c'est découvert dans le cadre scolaire, une aide de l'établissement, etc...) Et là ou je suis également d'accord, c'est que les méthodes d'enseignements doivent être adaptés au plus de monde possible, que les "adaptations pour les élèves en difficultés" doivent être faites pour tout le monde, et qu'il ne faut pas tenir compte de ses étiquettes pour l'apprentissage, juste en avoir conscience pour ne pas pénaliser ce qui ne peut pas être fait correctement Pour mon exemple personnel, si j'avait été diagnostiqué avant, il aurait été important que les profs ne me demandent pas de moins écrire, mais que quand j'écrivait comme un porc, ce ne soit pas pénaliser, ou en tout cas, pas aussi fortement que ça ne l'as été a chaque fois
C'est normal que tu ne puisses pas être d'accord, cette étiquette de "dysgraphique" t'a "sauvé" à un moment difficile de ta scolarité. Elle fait maintenant partie de ta personnalité, elle a été intégrée (et c'est justement là le danger principal des étiquettes, elles modèlent notre personnalité d'une façon pas choisie par nous mais par quelqu'un d'autre). Tu as intégré que le problème venait de toi : tu es dysgraphique. Or, la lecture que je propose est complètement différente. Tu as eu besoin d'un diagnostique car tu étais en souffrance. Et c'est le système qui t'a mis en souffrance. Bien sûr, à l'époque ce diagnostique était le seul moyen de t'en sortir et c'est tant mieux que tu l'aies eu. Mais moi, ce que je propose c'est de mettre un système qui ne crée pas ces souffrance, rendant ainsi inutile les diagnostiques. Si cela t'intéresse, tu peux aller regarder du côté du modèle social du handicap : l'handicap (et ça marche aussi pour le trouble) n'est pas lié à la personne mais à une inadéquation entre l'environnement et les personnes. Si tu changes l'environnement, tu supprimes l'handicap (quand tu manges dans un restaurant où il fait complètement noir, les serveurs aveugles ne sont plus handicapés) fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_social_du_handicap#:~:text=Le%20mod%C3%A8le%20social%20du%20handicap,l'organisation%20environnementale%20et%20sociale.
@@marie-camillecoudert5631 Le problème, c'est que c'est jamais possible de complètement supprimer l'environnement : On aura, par exemple, toujours besoin de communiquer, envoyer des courriers, parler, envoyer des mails, etc.... Et, là je prend pas mon exemple parce que je suis pas réélement concerné (écrire une adresse, ça me va malgré ma dysgraphie), mais les personnes qui ont par exemple, une incapacité à communiquer, on aura beau changer l'environnement, elle pourront pas y être intégrées (ou alors, on change tellement l'environnent qu'on supprime carrément le besoin de communiquer, je suis pas sûr que ce soit une bonne idée) Je suis d'accord: l'environnement actuel doit être changé, pour pouvoir DU MIEUX POSSIBLE aider ces personnes, mais, et pour intégrer sans besoin de diagnostics, ceux qui ont "simplement" des difficultés, mais ceux qui en ont une incapacité devront, de toute façon, être diagnostiquées pour être aidées Et je le répète peut être : l'étiquette n'est pas un problème : ça en devient un dans la société actuelle a cause de la manière de les interpréter, d'où la nécessité de changer la société et l'environnement pour réussir à intégrer le mieux possible le plus de monde, mais pas besoin d'arrêter les diagnostics, juste besoin d'arrêter de faire comme si ça les défini, et arrêter les idées reçues dessus, c'est suffisant
Il faut vraiment n'avoir eu aucune difficulté scolaire pour être contre les "étiquettes"...Mettre des mots sur nos maux en tant qu'enfants dys, Hp, Tsa, etc nous aide au quotidien à mieux cibler nos besoins ! C'est impératif et fondamental pour la prise de confiance en soi pour beaucoup d'entre-nous.
Sans diagnostic on avance dans le noir et c'est très douloureux, surtout pour un enfant en construction, avec tous les stigmats qui vont avec...
Quand des comportements ne sont pas compris, ils sont jugés et l'enfant en est ostracisé. Je le sais car je l'ai vécu autant par les élèves que par les profs.
L'"étiquette" permet d'éradiquer, du moins en partie, cette incompréhension de l'autre. Mettre un mot sur une difficulté c'est aussi: aider l'enfant à trouver une communauté d'entraide, pouvoir expliquer clairement sa différence aux autres enfants, etc. Tout cela pour que l'enfant se sente SOUTENU, ENTENDU, COMPRIS. Ce qui est *fondamental* pour sa construction personnelle.
Ce n'est pas en niant une difficulté qu'elle n'existe pas. Mettre une "étiquette" c'est enfin comprendre cette difficulté et donner des outils à l'enfant pour qu'il puisse être un citoyen comme les autres.
Sauf quon a un effet "d'excuse"
Aujourdhui ils ont tous un pb, ils sont tous dys-quchose.
Stop. On se met au boulot et si on est pas bon, on ne se cherche pas dexcuses
@@heyy989 Ce n'est pas une "excuse" d'avoir un fonctionnement *neurologique* et *cérébral* différent. Vous diriez à quelqu'un qui a Alzheimer que c'est une "excuse" ? Non ? Et bien là c'est pareil. Nous sommes effectivement diagnostiqués par des neuropsy pour ces troubles. Vous êtes très ignorant de ce sujet donc je vous prie de vous renseigner un minimum avant d'en parler, merci.
@@az6462 Quasiment tous les gamins sont ainsi diagnostiqués. C'est du vent.
Et oui les parents s'en servent comme excuse
@@heyy989 Oui oui les diagnostics par des professionnels diplômés c'est du vent hahaha. Écoutez, vous vous racontez les histoires que vous voulez, la réalité vous rattrapera peut-être un jour.
@@az6462 Je suis prof, ma femme est orthophoniste, on lui en envoie a la pelle et elle confirme : c'est du vent pour la plupart.
La plupart ne sont pas dyscalculiques, ils ne connaissent simplement pas leurs tables et n'apprennent rien
Je suis autiste aussi, l'école a été épuisante... j'avais de bons résultats grâce à mes interêts spécifiques, il a fallu attendre le post-bac et l'autonomie qui est supposée aller avec pour que mon handicap éclate au grand jour... Le pire c'est que je m'étais autodiagnostiqué en seconde, j'ai eu mon diagnostique six ans plus tard... tôt ou tard j'aurais explosé de toute façon
La "case" TSA porte une utilité au-delà du parcours scolaire, dans le monde du travail, pour avoir l'AAH etc
En fait ce n'est pas uniquement le système scolaire qu'il faut changer si on veut garantir la sérénité des handicapés sans les traîter différemment des valides... Mais toute la société, les injonctions au productivisme doivent cesser, les dépenses publiques doivent être effectuées, ce qui est incompatible avec l'existence même de la "propriété privée lucrative sur des capitaux"
Globalement, un monde capitaliste est nécessairement validiste. Je ne vois absolument pas dans quel cas de figure il pourrait en être autrement.
Maintenant, d'expérience, je reste convaincu que pour beaucoup de profils d'enfant autistes, la façon optimale d'apprentissage est complètement différente de celle des allistes... Enfin, à douze ans je passais tout mon temps libre à essayer de comprendre la relativité générale (que je n'ai jamais vraiment comprise au-delà des modèles de vulgarisation) et pour pallier à cette incompréhension, j'ai décidé d'apprendre l'histoire de la physique, mais j'ai vite été largué au 19ème... et puis en grandissant j'ai changé d'interêt spécifique... bref pour un autiste, l'école pourrait juste être un moyen de réaliser ses interêts spécifiques... à partir de 13-14 ans tu donnes une méthodologie de vérification des informations et quelques cours d'épistémologie, et puis tu mets ton élève devant wikipedia... rien de plus efficace (de mon expérience, bien sûr l'expérience ne vaut pas les statistiques, il faut probablement prendre en compte les dysfonctions executives)
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Tout comme toi mon expérience de classe ET de maman qui ne rentrent pas dans les cases, je constate que le système n'est pas adapté et renforce la stigmatisation sans apporter de vraies solutions.
Heureusement qu'il y a moyen de faire autrement en tant qu'enseignant !
Bonjour. Encore une fois un contenu très intéressant. Mais il me semble qu’il y a une différence à faire, du moins nous la faisons dans le premier degré, entre différenciation (qui relève d’éléments didactiques que l’on peut solliciter pour aider les élèves à accéder à un apprentissage) et adaptation (qui est une compensation d’un trouble ou d’un handicap et que l’on propose en remplacement de choses que les élèves ne peuvent pas faire). De la même façon qu’un fauteuil roulant n’est pas de la différenciation mais de l’adaptation, de la même façon proposer des supports dys n’est pas de la différenciation mais de l’adaptation… Je te rejoins en revanche sur le fait que nombre d’adaptations sont potentiellement bénéfiques pour tous : tous les élèves ont du mal avec les tâches multiples, tous peuvent gagner à avoir des supports sans distracteur. Il ne s’agit donc pas de ne pas faire du tout écrire un dysgraphique par exemple, mais de ne pas l’empêcher d’apprendre parce que lorsqu’il écrit toute sa mémoire de travail est utilisée par le seul fait d’écrire… par contre, on pourra travailler l’écriture à un autre moment… Pour le coup il me semble que les cultures de métier sur différenciation / adaptation sont très différentes entre le premier et le second degré où la différenciation pédagogique n’est pas trop présente…
Je comprends cette distinction mais je ne la trouve pas opérationnelle. Déjà parce que mon expérience du terrain (qui reste ce qu'elle est : une expérience) c'est que les enseignants (primaires et secondaire) ne font pas vraiment la distinction entre les deux. Si tu parles de différenciation, ils vont naturellement te parler de PAI, et tutti quanti. L'autre problème, c'est que sur le papier, cette distinction marche bien mais que sur le terrain... c'est bien plus compliqué. Pour prendre ton exemple des supports "dys" : si je fournis des documents spéciaux à des élèves dys diagnostiqués, c'est de l'adaptation. Si je fournis les mêmes documents à des élèves qui les préfèrent, sans diagnostique, c'est de la différenciation ? mais le travail enseignant est le même. De même, pour la double tâche durant l'écriture, il y a pleins de raisons qui peuvent induire cela chez les élèves, pas uniquement la dysgraphie. Et qui décide de si l'élève "mérite" une adaptation ou pas ?Ce que je propose, c'est d'arrêter sur cette logique d'aller chercher des "causes" et d'adapter/différencier après. Je propose plutôt de changer le système pour que moins d'élèves se sentent en difficulté. Et que tous les élèves qui en ressentent le besoin aient accès à des "stratégies de contournement" pour réussir à faire ce qu'on attend d'eux, quelques soient leurs difficultés, quelques soient leurs diagnostiques.
Bonjour, je ne vais pas reprendre ici, les précédentes critiques, mais ce que tu mets en avant n’est pas ce que l’on nomme de la différenciation pédagogique.
La différenciation pédagogique m’épuise car dans chaque classe j’ai au moins 5 enfants à troubles. J’avoue que j’uniformise les aménagements : dictée à trous, leçon distribuée directement avec des champs vides à remplir, supports audio pour les livres… sinon je ne m’en sors pas. Chronophage mais utile pour l’élève. En fait je fais ce que j’aurais aimé qu’on fasse pour moi lorsque j’étais élève dyscalculique. J’ai encore le trauma du cahier mouillé de larmes le soir, à tenter de comprendre pour une interro des enfers le lendemain matin… et celui d’une maman d’élève qui m’a attendue devant mon collège pour dénigrer mon trouble car à la fin, j’avais bénéficié d’un tiers temps au brevet, tout ça par jalousie pour son fils… tant qu’on ne l’a pas vécu, je pense qu’on ne réalise pas à quel point ce type de casseroles nous suit toute notre vie.
Bonjour Pauline et merci d'apporter ton témoignage sur cette problématique de la différenciation pédagogique. Suite à ton commentaire, je fais un live spécial "différenciation pédagogique" mardi 24 septembre à 13h sur ma chaîne. N'hésite pas à venir y assister et participer au débat. Tu peux aussi regarder le replay si tu n'es pas disponible à cette heure-là. A bientôt alors !
Il y a une video interessante sur les hpi sur yt: demystification des hpi, de florent nunes. En gros, il y a un gros biais de perception sur ces gens, a cause d un problème d échantillonnage.
Bonjour, j'aime beaucoup vos vidéos de manière générale même si je ne suis moi-même pas enseignante (mais étudiante en reprise d'études en M2 de psychologie et passionnée de pédagogie). Ayant été AESH pendant de nombreuses années, je suis particulièrement d'accord sur l'utilité de changer le système pour tous les élèves plutôt que de faire de la différenciation pédagogique. Cependant quelques petites erreurs se sont glissées dans votre vidéo et je trouve que ça dessert votre propos. D'une part, TDAH et TSA sont tous les deux des troubles neurodéveloppementaux (comme les troubles des apprentissages d'ailleurs) présentant de nombreuses comorbidités entre eux (il n'y a donc pas TSA du côté de la psychiatrie et TDAH de côté de la neurologie). Ensuite demander à un élève dyslexique est très coûteux cognitivement pour lui et va lui demander beaucoup de ressources cognitives qu'il ne pourra pas allouer ailleurs. Réduire la réflexion à dire que s'il n'écrit pas, il ne progressera pas, ça revient un peu à dire que si une personne myope met ses lunettes alors elle ne pourra pas améliorer sa vue. Dans vos cours, vous ne pratiquez pas la double tâche (soit les élèves écrivent soit ils écoutent) et il me semble que la rédaction n'est pas au centre de votre enseignement, si bien qu'effectivement cet élève dyslexique peut être en capacité d'effectuer les tâches demandées. Vous le dites d'ailleurs, c'est bien parce que votre système est adapté à tous (et donc à lui) que cela fonctionne. Je me permets donc de modérer votre propos car j'ai entendu beaucoup d'enseignants pratiquant l'enseignement simultané expliquer qu'ils ne mettaient en place pas les adaptations pour les élèves dyslexiques en utilisant ce même argument (s'ils n'écrivent pas, ils n'e vont pas progresser) ce qui est en complètement contre-productif et met rapidement l'élève en échec.
Simplement pour revenir sur "Ensuite demander à un élève dyslexique est très coûteux cognitivement pour lui et va lui demander beaucoup de ressources cognitives qu'il ne pourra pas allouer ailleurs. Réduire la réflexion à dire que s'il n'écrit pas, il ne progressera pas, ça revient un peu à dire que si une personne myope met ses lunettes alors elle ne pourra pas améliorer sa vue."
En tant que Dysgraphique, je ne peut que confirmer ce propos et le compléter en parlant du réel problème qui rend la comparaison avec la myopie pertinente
Le réel problème, en réalité, ne vient pas du fait que c'est difficile de bien écrire (tout comme pour un myope le réel problème qui rend les lunettes indispensables, c'est pas juste la difficulté a bien voir) mais bel et bien que les efforts que la personne doit mettre en place pour réduire le problème (bien voir pour un myope, ou bien écrire pour un dysgraphique) demandent des ressources qui , non seulement, sont mal employées (parce que même en faisant les efforts nécessaire, le myope ne pourra pas voir clairement, et moi, je ne pourrait pas avoir une écriture irréprochable) mais qui en plus ne peuvent pas être utilisés pour autre chose (par exemple, faire trop d'effort pour essayer de voir clairement risque d'empêcher le myope de focaliser ses ressources sur le fait de se concentrer a entendre les choses, et dans mon cas, faire trop d'efforts a écrire peut m'empêcher, par exemple de me concentrer a vérifier si ce que j'écrit a du sens)
Les difficultés qui ne demanderaient pas de ressources a surmonter, là, on peut accepter le "s'il essaye pas, il progressera pas"....sauf que si c'est des difficultés, c'est justement parce que les surmonter demanderaient des ressources, donc il faut pas trop forcer la personne concernées a faire les efforts (l'y encourager ? Oui, c'est essentiel, d'où l'intérêt de pas demander autre chose qu'aux autres , mais l'y forcer risque juste d'empirer les choses sur le long terme et de provoquer d'autres problèmes)
Merci de ton retour et de ton commentaire. Pour TDAH et TSA, tu as raison sur les comorbidités et sur le côté "moins exclusif" que ce que je disais. Ce que je disais (de façon pas claire du tout, on est d'accord) c'est que le TDAH est un trouble avec un ancrage neurologique fort (il se voit à l'IRM) alors que le TSA n'a pas de "signes" et le diagnostique se fait sur des signes "cliniques" uniquement. Les 2 troubles sont différents, ont des sources différentes.
Pour l'écriture et les dyslexiques, tu as raison et j'aime beaucoup ton analogie avec les lunettes. C'est exactement pareil, mon fils est myope et son ophtalmo lui a bien dit de ne pas mettre ses lunettes en permanence sinon sa myopie allait dégénérer. Le problème de base ne vient pas de l'étayage mais du fait que l'enseignement simultané repose principalement sur l'écrit, ce qui met en difficulté tous les élèves qui ont des problèmes avec le passage à l'écrit (donc pas uniquement les dyslexiques)
@@marie-camillecoudert5631 Merci pour votre réponse. Je vous rejoints tout à fait sur les problèmes que pose l'enseignement simultané.
Merci, vraiment continuez svp
Merci de ton gentil retour.
Je suis prof et je suis a fond sur la differenciation pedagogique qui n'est pas du tout chronophage. J'ai pas besoin que l'on mette une étiquette sur la tete de mes eleves. Pour moi la differenciation pedagogique tient compte d'une progression spiralaire..et donc les attentes de travail va varier selon le positionnement de mon eleve dans cette progression spiralaire. Et donc pas besoin de creer de supports supplementaires: les eleves font ce quils savent faire et apprend a faire ce qu'il ne sait pas. Moi en tant que prof=enseignant=pedagogue je développe des outils/méthodes qui accompagnent l'élève dans son apprentissage.
Super. Cela me fait penser à l’approche anglophone “UDL” (Universal Design of Learning) très en vogue en Amérique du Nord. En gros, plutôt que de mettre des escaliers pour entrer dans un bâtiment, ce qui pénalise les chaises roulantes, on installe une rampe pour tout le monde. Ainsi, personne n’est empêché de rentrer. Idem pour l’enseignement, il s’agit de mettre en place un système d’enseignement que tous les élèves de la classe, quels que soient leur difficulté, peuvent s’approprier. Pas besoin d’étiquettes. Yeah
Oui exactement ! (d'ailleurs mon inspiration vient de là) Merci pour la référence !
Pour une fois je ne suis pas d'accord. Le TSA n'est pas une maladie liée à la psychiatrie meme si cela est référencé dans le DSM5.
La non adaptation des difficultés rencontrees par un TSA sont dramatiques. Je donne l'exemple de mon fils à qui l'on demande des demandes bien au dela de ce qu'il est capable de faire aujourd'hui. Ses difficultés sont axees sur la communication notamment soutenir une conversation. Peu de choses ont été mises en place pour l'aider à soutenir l'effort qu'il fournit au quotidien notamment pour l'oral qu'il peut faire mais seulement avec 1 à 2 personnes max. Pas de cadre rassurant où on lui explique juste ce qui lui sera demandé.
Bilan des courses: apres de mois de lutte de sa part, il est maintenant incapable de sortir de la maison, d'aller au lycee et cela à quelques semaines des épreuves de juin.
Avec le medecin scolaire, nous avons conclu ensemble à cette conclusion : qu'est ce que fela coute aux enseignants de rendre des questions explicites plutôt qu'implicites, de definir les cadres et les attendus de ce qui est demandé aux eleves, et pour les eleves les moins à l'aise avec l'oral une progression par palier? Je suis en colere et bien determinee à quitter ce navire que je ne comprends plus. Courage à ceux qui restent.
Je comprends ton indignation et ta souffrance en tant que maman. C’est tellement horrible de voir nos enfants broyés dans ce système… si tu dis qu’on n’est pas d’accord, c’est parce que tu prends ta position de maman. Tu vois le système faire souffrir ton fils et ces « étiquettes » sont (aujourd’hui) les seules échappatoires, tu as bien raison de t’en servir (je fais la même chose pour mon fils…). Mais dans cette vidéo, je parle en tant qu’enseignante… et je dis la même chose que toi ! Ce n’est pas normal que le système broie des enfants comme cela. Ils ont le droit de se sentir bien et d’apprendre à l’école, TSA, TDAH ou pas. Tu dis que ton fils a besoin de plus d’explicitation, je suis d’accord. Mais ce que je dis en plus c’est que cette explicitation fait mieux apprendre TOUS les élèves, donc autant la mettre par défaut, pour tous. C’est là que je dis que ce n’est pas de la différenciation, puisqu’on explicite pour tout le monde !!!
@@marie-camillecoudert5631 voilà je suis tout à fait d'accord du coup! C'est exactement cela !!😉😉
Bonjour,
Je ne suis malheureusement pas d'accord avec toi sur ce sujet. Pourtant, j'adore la majorité de tes vidéos, c'est très instructif. Toutefois, le fait de ne pas faire de différenciation avec les besoins particuliers de chaque enfant rend la vie d'élève, mais aussi d'enfant, difficile. Je reprends ton exemple sur la dyslexie : pourquoi ne pas lui faire écrire différemment ? Bien sûr, il ne pourra pas atteindre le même niveau que les autres, mais adapter l'écrit à sa particularité lui permettra de gagner en confiance, de lui laisser plus de temps que la normale pour accomplir la tâche, et lui permettra de s'exercer sereinement, etc. Cela s'applique également à d'autres besoins particuliers. Enseigner ce n'est pas seulement transmettre des matières, des savoirs théoriques, c'est aussi favoriser l'épanouissement, la découverte de ses limites et trouver les astuces et leviers pour les repousser en toute confiance, avec soi-même et avec les autres.
En Belgique, ce n'est pas du tout comme ça qu'on applique la différenciation. Ça ne demande pas d'argent aux familles ni de temps à l'élève. Ce dont tu parles en début de vidéo, ce sont les PIA (plans individuels d'apprentissage).
Il y a plein de méthodes de différenciation qui ne prennent pas en compte les troubles mais simplement les styles d'apprentissage. Donc je trouve ça un peu étrange comme point de vue, simplement car il est différent et que je n'ai jamais entendu ça. Si tu tenais ce discours là où j'ai fait mes études, on te hurlerait que tu confonds tout 😅
:) Merci de ton retour sur ton contexte, j'aime toujours en savoir un peu plus sur "comment ça se passe ailleurs". Oui, je confonds tout. Et c'est fait exprès. Parce que la différence entre les deux est complètement artificielle et ça fait partie du problème.Donc je mets tout dans le même panier car la logique qui est derrière est la même "l'enseignant se donne du travail en plus pour aider un élèves à rentrer dans un système pas adapté", que ce soit après un diagnostique ou pas. (d'ailleurs, pour information, cette histoire de "style d'apprentissage" est un neuromythe...)
En France non plus.
Bonjour, tout d'abord j'aime beaucoup toutes vos réflexions sur le métier d'enseignant. Cependant là je en suis pas trop d'accord quand vous expliquer ce qu'est la différenciation pédagogique et les problèmes liés. Le fait de diagnostiquer les élèves ce n'est pas pour moi la différenciation pédagogique. Ca c'est en effet une demande de l'école ou des parents. Pour moi la différenciation pédagogique c'est comment on adapte nos enseignements aux différentes difficultés de nos élèves qu'ils aient ou non un diagnostique.
Aussi vis à vis de faire quelque chose d'adapter à chaque élève, on nous répète en formation qu'on doit faire de la différenciation et non de l'individualisation. On nous dit que justement on doit faire des choses plus universelles qui s'adaptent à tous les élèves (la taille unique). D'où je regarde beaucoup de vos vidéos car je pense que votre réflexion va dans ce sens. Par rapport aux élèves par exemple dyslexique, personnellement on me demande justement d'essayer de leur faire travailler leur difficultés par exemple l'écriture dès qu'ils peuvent mais quand ils arrivent à leur limite je peux repasser à l'oral. Le but étant de pousse les limites au fur et à mesure.
Enfin voilà je trouve que ce que vous donnez comme problème sont aussi aujourd'hui pointé du doigts dans les formations et ce n'est plus vraiment le discours. Après cela dépend peut être des formateurs /académie. Mais personnellement de ce que j'ai eu comme formation on nous demande à tendre vers la fameuse robe taille unique.
Dans tous les cas merci beaucoup pour tout votre contenu.
Merci de ton retour et de ton témoignage. C'est super que le discours évolue en formation, c'est une très bonne chose ! Je ne peux que partager mon expérience à moi (différente de la tienne donc et c'est normal) : chez les enseignants que j'accueille en formation continue, pour quasiment 100% des enseignants, la différenciation passe par la création de "contenu" supplémentaire adapté.
Hello,
Je suis néo contractuelle et vous venez de résumer ma pensée, merci.
Merci de ton gentil retour
Je ne remets pas en question la démarche et la méthode mais je ne comprends pas cette aversion à "l'étiquette". Comme si ne pas nommer ni définir via un terme simple un panel de difficultés limitait les problèmes. Personnellement, je préfère vraiment avoir l'étiquette et que les gens l'exploitent à bon escient que passer sa vie à s'endendre dire "mais bordel, t'es abrutie à ne pas y arriver ou t'es feignante ?" finalement, l'adaptation sans étiquette est plus trash qu'avec. Rien ne remplace une explication pour les gens, même les ados. Donc l'étiquette a un rôle au moins pour du jugement moins rugueux.
Je me permets d'avoir un regard différent sur "l'histoire" que tu racontes. Quand on te dit que tu es "feignante" ou "abrutie" à ne pas y arriver, on te met une étiquette. Toi, tu préfères remplacer ces étiquettes par une autres.
personnellement, je préfère voir les étiquettes (et les stéréotypes) comme ce qu'elles sont : un simplification de la réalité de notre cerveau pour diminuer sa charge cognitive. La complexité d'un être humain ne peut être réduit à une étiquette, quelque qu'elle soit, même si c'est plus "simple" pour les capacités d'analyse de notre cerveau.
Je rêve plutôt d'une société où on n'a pas besoin d'étiquette pour se défendre des étiquettes. Et où si quelqu'un n'y arrive pas, on lui demande "pourquoi tu n'y arrives pas ? Que puis-je faire pour t'aider ?" plutôt de le lui mettre une étiquette.
@@marie-camillecoudert5631 Le problème c'est que la réponse a "Pourquoi tu y arrive pas" ou "Que puis-je faire pour t'aider" nécessite, dans certains cas, une étiquette:
Si la personne concernée elle même ne sait pas pourquoi elle y arrive pas, ça va être compliqué de répondre clairement
Jusqu'à ce que je sache être dysgraphique, la seule réponse a "pourquoi tu y arrive pas" était "Je sais pas vraiment, j'y arrive juste pas", ce qui n'apporte aucune aide ou piste de réflexion
La ou si j'avait su être dysgraphique, j'aurait pu l'indiquer, exprimer plus clairement mes difficultés, et mes besoins, mais pour ça, une étiquette est nécessaire
Ca veut pas dire crier sur tout les toits l'étiquette, ni faire comme si elle nous défini, mais ça veut dire au minimum en avoir conscience, et que les personnes qui peuvent aider le sachent aussi
Autre exemple: J'ai eu des soucis aux boulots que j'ai eu (non, je ne parle pas de ma dysgraphie, c'est encore autre chose), mais j'était incapable de sire a quoi c'était du, donc personne pouvait m'aider (et je pouvait même pas m'aider moi même), depuis peu, j'ai une piste, (je suis en train de me faire diagnostiquer) (mais j'en parle peu, et je rentrerait pas en profondeur, parce que pour l'instant, rien d'officiel), mais, si la piste est réelle (et j'en suis a peu près sûr), je vais enfin être capable d'identifier clairement a la fois mes problèmes, leurs cause, et une méthode pour, a minima, atténuer les impacts que ça a)
Le problème des étiquettes, c'est pas le fait d'en avoir, c'est important pour comprendre (ne serait ce que se comprendre soi-même), c'est le fait que, quand on en a une, les autres, qui en ont conscience, ont tendance a voir que ça, et c'est ça qu'il faut regler: la vision des étiquettes, mais pas les étiquettes elles mêmes
Le jour où mon fils a compris d'où venait son mal être, il a pu avancer un peu. Il fait plus attention par exemple quand il n'a pas compris un implicite et ne se fâche plus ou ne se braque plus. Il dit juste que c'est un autre implicite à retenir... L'idée n'est pas d'avoir une étiquette mais pouvoir se comprendre, comprendre pourquoi il est si anxieux, pourquoi tout lui fait peur. Ça aide à avancer.
Il se peut que je sois concernée. Franchement comprendre d'où vient mon épuisement constant, l'impression d'être obligée chaque jour de faire des efforts pour tout, pourquoi je comprends les choses à côté de la plaque parfois, ça aide à écouter ses besoins et plus chercher à faire comme le voisin.
Enfin, comme l'a justement fait remarquer mon beau frère, on a tous un truc qu'on traine. Autant se simplifier la vie en communiquant tous de façon claire ET avec bienveillance !😊
@@yugapillon1343 Si l'élève ne sait pas répondre à "pourquoi tu n'y arrives pas ?", c'est juste un signe qu'il faut aller chercher le problème plus profondément. Avec l'aide de personnes plus qualifiées si besoin.
@@irinamargerin1371 Tu n'as pas besoin d'un diagnostique pour voir si tu es "concernée". Tu peux essayer de mettre en place les mêmes choses que ton fils et de voir si ça t'aide ou pas (après, l'avantage du diagnostique, c'est que ça peut lever des culpabilités, notamment si tu te sens coupable quand tu "écoutes tes besoins")
Il me semble que tu devais expérimenter la classe adaptative en primaire. On pourrais savoir ce que ça a donné ? 😁
Les enseignants sont en train de faire des prototypes avant de se lancer pour de vrai à la rentrée 2023. Il va falloir attendre un peu avant d'avoir des retours plus précis. Mais je lance un groupe pilote en métropole en juin 2023, envoie-moi un mail si tu es intéressée.
Je pense que vous parlez d'accessibilité universelle
Vous dites que le trouble HPI a été inventé par les familles aisées. Auriez-vous des sources sur cette absence de fondement scientifique ? Merci.
LE HPI c'est surtout une nouvelle façon d'appeler ce qu' on appelait avant les "surdoués" et ça se résume souvent à un simple test de QI....Scientifique ou non, le HPI n'est pas un "trouble" et n'est pas un diagnostic scientifique posé par un psychologue.
Certains parlent de troubles liés aux HPI ' Anxiété, depression" mais la plupart des études ne mettent pas en évidence davantage de troubles chez cette catégorie. Même si encore une fois cette catégorisation de HPI pose débat car ne repose sur rien de bien solide hormis le QI, ce qui ne suffit pas à créer une différenciation de groupe ni à faire des etudes sérieuses et précises.
On imagine facilement des parents revendiquer fièrement le "HPI" de leur enfant... ce qui est plutot rare lorsque l'on parle de véritables trouble cognitifs et comportementaux ( TSA, TDAH...).
Malheureusement ceux qui semblent le + tirer parti du HPI sont souvent des établissements "spécialisés", gourous ou autres pseudo psychiatres peu scrupuleux qui vendent des stages hors de prix ou des techniques de méditations pour tirer le maximum de ce fameux "Haut potentiel"
Voici 2 articles rédigés par des chercheurs :
www.ladn.eu/nouveaux-usages/non-votre-enfant-nest-pas-hpi-vous-etes-juste-riche/
www.larecherche.fr/la-l%C3%A9gende-noire-des-surdou%C3%A9s
Je n'ai pas fait de bibliographie "scientifique" sur ce sujet, car le sujet est globalement assez consensuel chez les chercheurs.
Elle n'en a aucune, c'est de la désinformation totale.
Quel bon fond !!!
Bonjour,
Aurais-tu des ressources concernant l'étiquette HPI qui t'a permis de te faire ton avis ? Je cherche désespérément des travaux scientifiques qui pourrait m'éclairer sur la question.
Merci encore pour cette vidéo !
Voici 2 articles rédigés par des chercheurs :
www.ladn.eu/nouveaux-usages/non-votre-enfant-nest-pas-hpi-vous-etes-juste-riche/
www.larecherche.fr/la-l%C3%A9gende-noire-des-surdou%C3%A9s
@@marie-camillecoudert5631 merci beaucoup je vais aller explorer ça !
Le second article est très intéressant et bien sourcé mais le premier, à mon avis, est caricatural et ne donne aucune références vers des études.
Hpi maman d'un hpi, je suis profondément choquée par l'étiquette "caprice de riche" que vous posez sur les hpi. Je suis enseignante, je voulais découvrir votre travail, mais là je suis atterrée.
Mon travail se fonde sur les savoirs scientifiques et non sur les croyances "à la mode" déconnectées de la réalité car je trouve que c'est ainsi qu'on a le plus d'impact. Je peux comprendre que ce ne soit pas ton approche et je le respecte. Si c'est le cas, c'est effectivement inutile d'aller voir le reste de mon travail.
Si maintenant tu veux connaître les sources scientifiques qui m'amènent à cette opinion éclairée, je te laisse aller lire cet article : www.ladn.eu/nouveaux-usages/non-votre-enfant-nest-pas-hpi-vous-etes-juste-riche/ ou aller voir ma curation sur le sujet si tu veux plus d'infos : www.pearltrees.com/profcoudert/hpi/id73066617
Comme dit plus haut, mon avis est une opinion éclairée et non une croyance, ce qui veut dire que je suis prête à changer d'avis si je rencontre des preuves suffisantes du contraire.
Maintenant, pour enrichir un peu mon propos : je ne dis pas que la société est adaptée à tous les humains. Je ne nie ni ta souffrance ni celle de ta fille. J'œuvre à que tous les élèves trouvent leur place dans l'école, une place où ils se sentent bien et où ils apprennent de façon efficace et épanouie.
Je dis juste que "l'approche étiquette" n'est pour moi pas la bonne approche, pour pleins de raisons.
Pareille, attérrée par cette ignorance et désinformation crasse.
C est beau chez marie camille
Sur ce coup, je peut pas être complètement d'accord sur certains points:
Je suis Dysgraphique, j'ai été diagnostiqué en Terminale, et depuis la primaire, on m'as sans cesse reproché de mal écrire, ce qui a causé des problèmes, notamment de fatigue de perte de confiance (surtout dans les matières où, au collège, les profs étaient les plus exécrables vis a vis de mon écriture), ce qui a amené a poser des problèmes aux niveau de certaines choses (points en moins sur les copies, voire 0 si le prof faisait pas l'effort de comprendre, etc...)
Ca m'as pas empeché de mener une bonne scolarité, mais avec un diagnostic plus tôt, il y a aucun doute que j'aurait eu moins de problemes au moins dans certaines matières, le diagnostic est important, ne serait ce que pour que l'élève se comprenne lui même, et qu'il doute pas de lui "Comment ça se fait que je suis aussi nul pour écrire ? Je suis peut être très con, je devrait faire plus d'efforts, etc..."
Sauf que les efforts, ce que j'ai été contraint de faire....ça provoque une fatigue, donc dire "il faut le forcer a écrire pour s'améliorer, et s'il écrit pas, ça règle pas le problème", c'est en réalité assez contre productif, et source de pression et de fatigue (si le problème etait juste la qualité de l'écriture, ça aurait eu du sens, le problème etant ici la fatigue et la pression cognitive que les efforts impliquent) (On demande pas a un paralysé des jambes d'apprendre a se servir de ses jambes sous prétexte que c'est pas avec un fauteuil roulant qu'il va arranger sa condition)
En revanche, là ou je suis d'accord, c'est que c'est pas normal de demander au parents de débourser 600€ pour un diagnostic, ça, ce genre de chose, c'est le genre de chose qui devrait être systématiquement accompagné d'une aide (soit un VRAI remboursement par la sécu, soit , quand c'est découvert dans le cadre scolaire, une aide de l'établissement, etc...)
Et là ou je suis également d'accord, c'est que les méthodes d'enseignements doivent être adaptés au plus de monde possible, que les "adaptations pour les élèves en difficultés" doivent être faites pour tout le monde, et qu'il ne faut pas tenir compte de ses étiquettes pour l'apprentissage, juste en avoir conscience pour ne pas pénaliser ce qui ne peut pas être fait correctement
Pour mon exemple personnel, si j'avait été diagnostiqué avant, il aurait été important que les profs ne me demandent pas de moins écrire, mais que quand j'écrivait comme un porc, ce ne soit pas pénaliser, ou en tout cas, pas aussi fortement que ça ne l'as été a chaque fois
C'est normal que tu ne puisses pas être d'accord, cette étiquette de "dysgraphique" t'a "sauvé" à un moment difficile de ta scolarité. Elle fait maintenant partie de ta personnalité, elle a été intégrée (et c'est justement là le danger principal des étiquettes, elles modèlent notre personnalité d'une façon pas choisie par nous mais par quelqu'un d'autre). Tu as intégré que le problème venait de toi : tu es dysgraphique.
Or, la lecture que je propose est complètement différente. Tu as eu besoin d'un diagnostique car tu étais en souffrance. Et c'est le système qui t'a mis en souffrance. Bien sûr, à l'époque ce diagnostique était le seul moyen de t'en sortir et c'est tant mieux que tu l'aies eu. Mais moi, ce que je propose c'est de mettre un système qui ne crée pas ces souffrance, rendant ainsi inutile les diagnostiques. Si cela t'intéresse, tu peux aller regarder du côté du modèle social du handicap : l'handicap (et ça marche aussi pour le trouble) n'est pas lié à la personne mais à une inadéquation entre l'environnement et les personnes. Si tu changes l'environnement, tu supprimes l'handicap (quand tu manges dans un restaurant où il fait complètement noir, les serveurs aveugles ne sont plus handicapés)
fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_social_du_handicap#:~:text=Le%20mod%C3%A8le%20social%20du%20handicap,l'organisation%20environnementale%20et%20sociale.
@@marie-camillecoudert5631 Le problème, c'est que c'est jamais possible de complètement supprimer l'environnement :
On aura, par exemple, toujours besoin de communiquer, envoyer des courriers, parler, envoyer des mails, etc....
Et, là je prend pas mon exemple parce que je suis pas réélement concerné (écrire une adresse, ça me va malgré ma dysgraphie), mais les personnes qui ont par exemple, une incapacité à communiquer, on aura beau changer l'environnement, elle pourront pas y être intégrées (ou alors, on change tellement l'environnent qu'on supprime carrément le besoin de communiquer, je suis pas sûr que ce soit une bonne idée)
Je suis d'accord: l'environnement actuel doit être changé, pour pouvoir DU MIEUX POSSIBLE aider ces personnes, mais, et pour intégrer sans besoin de diagnostics, ceux qui ont "simplement" des difficultés, mais ceux qui en ont une incapacité devront, de toute façon, être diagnostiquées pour être aidées
Et je le répète peut être : l'étiquette n'est pas un problème : ça en devient un dans la société actuelle a cause de la manière de les interpréter, d'où la nécessité de changer la société et l'environnement pour réussir à intégrer le mieux possible le plus de monde, mais pas besoin d'arrêter les diagnostics, juste besoin d'arrêter de faire comme si ça les défini, et arrêter les idées reçues dessus, c'est suffisant
Je pense que vous parlez d'accessibilité universelle
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