Question : comment peut-on venir parler d’un ouvrage pour simplement dire que l’on en n’a rien capté ? Il est vrai que si vous avez cette honnêteté « d’avouer » votre incompréhension, mais de fait, cette volonté de l’exposer devient un enseignement de l’ignorance. Qu’elle était votre démarche avec ce choix de bouquin ? Avoir des éléments de réflexions sur le totalitarisme ou celle-ci cherchait une réflexion plus spécifique sur le langage et les détournements qui ont pu être opérés pour venir imprégner les discours totalitaires ? Il me semble que lorsque l’on fait une recherche dans un domaine particulier, on commence par étayer des choix à opérer au niveau des auteurs en priorité accessibles. Là, vous avez pris un vieux philosophe Jean Pierre Faye (98 ans) pour des travaux datant de 1972. Jean Pierre Faye et dans sa continuité son fils Emmanuel Faye (« Heidegger, L’introduction du nazisme dans la philosophie. Autour des séminaires inédits de 1933-1935 » 2005) se sont attelés à analyser l’usage de la langue allemande dans ses mises en connexion avec le nazisme pour exalter la race, l’ethnie et la supériorité d’un peuple, par exemple avec le terme « völkisch ». Il y a d’autres possibilités d’accéder à une introduction aux langages totalitaires plus évidente à travers l’étude sur cette novlangue nazie de Victor klemperer « Lingua Tertii Imperii : la langue du Troisième Reich ». Un documentaire est dispo sur youtube : ruclips.net/video/M-4d7r6-pxY/видео.html Ceci dit, plutôt que la philo, on peut préférer des historiens comme Johann Chapoutot et Christian Ingrao. - "Le totalitarisme reste-t-il une lecture pertinente de l'histoire ?" ruclips.net/video/Zz0KjjFhkwU/видео.html Pour finir concernant un autre forme d’expression du totalitarisme (l’époque maoïste où le quart de rouge était la boisson du garde rouge). « Les habits neufs du président Mao » de Michel Leys (1971), bouquin honni par tous les maoïstes qui proliféraient à l’époque.
Réponse : Mes études furent courtes et chaotiques, je n'ai jamais accédé à l'université. Ce n'est qu'à partir de 26 ans que je me suis remis à des lectures sérieuses, et plus spécifiquement celles s'approchant du vaste et nébuleux domaines qu'est "Le Pouvoir", aussi, un titre parlant de Totalitarismes à travers l'usage de la langue m'a t-il plu lors de mes déambulations en librairies. De par ce parcours s'explique une volonté de vulgariser un savoir que je ne parviens pas toujours à mettre en valeur aussi bien que je le voudrais, et parce que je pense aussi que malgré toute notre volonté, il est des savoirs ou des tournures de phrases assez complexes (Histoire de la Torture d'Alec Mellor ou La Ville de Max Weber) pour qu'on ne puisse en comprendre toutes les leçons. Cela dit merci de votre critique, et pour les ajouts, utiles à tout esprit en quête de clarté.
Merci pour cette vidéo ! Je pense qu’on a tous vécu cette expérience, vouloir se lancer dans un bouquin qui paraît passionnant par son titre et la quatrième de couverture mais qui en fait est très difficile à comprendre même quand on a des connaissances sur le sujet. Ce que je fais et que beaucoup font (toi aussi j’imagine) c’est de préparer mes lectures quand c’est comme ça en lisant autour de l’ouvrage des articles ou en regardant des conférences par exemple. Ça aide énormément, j’avais fait ça pour la société du spectacle de Guy Debord qui est connu pour déborder (sans mauvais jeu de mot haha) de références et sa lecture fut bien plus simple. Dernièrement j’ai sacrément buté sur Archéologie du Nihilisme de François Guery qui m’a vite fait battre en retraite haha malgré toute ma bonne volonté, bon j’avais rien préparé sur le livre. Il faut en effet bien connaître Nietzsche pour pénétrer dans le livre ce qui n’est pas mon cas. Néanmoins, je tiens à nuancer mon propos et à dire que parfois certains auteurs utilisent parfois exprès un vocabulaire et des phrases bien trop ampoulées pour perdre volontairement ses lecteurs et rester accessible qu’à une certaine caste ce qui est très dommageable ! Le savoir doit rester accessible à tous et ne pas être inaccessible à cause d’une simple complexité stylistique ou du vocabulaire ! Bref, je trouve que ton projet de chaîne de vulgarisation est excellent ! Il faut continuer de partager ce savoir sur la construction de nos sociétés, le fonctionnement de la politique, etc… c’est un projet très noble et ta chaîne est d’une grande qualité ! J’avais bcp bcp aimé ta vidéo sur Nizan qui m’a beaucoup apporté dans le cadre de mes projets de recherches perso. C’était une superbe introduction ! D’ailleurs j’ai vu la vidéo avant de lire le livre que j’ai acheté quelques temps après puis après m’avoir fait mon avis après une lecture assidue j’avais regardé à nouveau ta vidéo pour revoir ce que tu en avais dit. Aussi tout ça me rappelle une référence que j’avais trouvé il y a pas longtemps qui pourrait t’intéresser, peut-être que tu l’as lu : Qu’est-ce que la démocratie directe - Fabrice Wolff. Je l’ai pas lu de mon côté mais j’avais eu de bons retours dessus. Bonne continuation à toi et au plaisir de rediscuter de tout ça en s’échangeant des références ou autres idées :)
Bonjour, tu veux que je te "traduise" le "petit" passage que tu as cité ? ou un autre ? ( ps: y'a assez de matière dans ce petit passage pour s'occuper une ou deux années, il faut définir avant tes objectifs : comprendre la linguistique ? comprendre le langage totalitaire ? comprendre Faye ? Schmitt ? Hobbes ? comprendre les théories du discours et leurs implications : performativité, discursivité ? etc...) connaissant ta chaine je me doute qu'il y a une volonté de partage et de transmission de savoirs. je serai ravis de te donner quelques clés de compréhension autour des problématiques, de les resituer dans leurs champs d'étude respectif et surtout de repérer les conséquences réelles qui ont été induites des raisonnements philosophique, politique et juridique souligné dans l'extrait.🤯faut du courage... lol
Je pense avoir saisi l'idée selon laquelle la vision de Schmitt faisant du leader allemand l'incarnation humaine de l'État Total à ouvert la voie à une centralisation toute puissante qui nous a donné le résultat que l'on connaît. Au même titre que la vision de la centralisation du pouvoir Royal que Richelieu et le père Joseph recommandaient pour mettre au pas les grands du royaume, a été entretenu par Mazarin, tuteur de Louis XIV et qui donnera lieu à la Monarchie absolue.
@@EminenceGrise-K oui, j'avais oublié cette analogie possible, en effet ! mais je crois que Schmitt a fini par s'éloigner des idéologies totalitaires... ca reste à vérifier.
Ton analogie me fait penser à une différence notable. La monarchie absolue tire sa légitimité de l'idée que Dieu s'exprimant à travers le monarque. Chez nos chers voisins, à l'époque de Schmitt, le discours de légitimité proposé par ses idéologues repose sur la nature du peuple allemand, qui en substance légitime tout. Ils prônent un espace vital nécessaire au destin particulier d'un peuple, affamé depuis 30 ans par la guerre et la politique. Cette prétendue nature particulière légitime ainsi la spoliation, la colonisation puis le génocide. Le lien entre la morale et l'État, en tant que forme juridique d'association de population est justifié par les postulats suivants : Ce qui est bon pour ce peuple est moral. Ce qui est bon pour ce peuple est légal. Ce genre de postulat paraît absurde, et pourtant cette approche de "rupture" par rapport à l'esprit des Lumières, imprégné de considérations telles que l'humanisme avec les droits de l'homme et l'universalisme, a été présenté et accueilli comme moderne, voire révolutionnaire (au sens d'un retour à l'état initial) par les élites d'avant et pendant la guerre. Une belle affaire pour les politiques de l'époque et leur financeurs : Ne plus avoir à se soucier d'aucune forme de rationalité ni de la morale chrétienne. Faire fi de l'histoire et inventer des logiques naturelles lorsque des justifications sont nécessaires. La colonisation n'est plus un choix stratégique mais un devoir impératif, etc.
Néanmoins, c'est la thèse de Jean-Pierre Faye qui nous intéresse ici, et plus précisément sa théorie du discours. Bien que je n'aie pas lu ses travaux, il est reconnu comme un structuraliste en philosophie. L'hypothèse de Sapir-Whorf, affirme que sans les mots du discours, les notions mêmes n'existent pas. Je ne partage pas cette vision. Prenons l'exemple des Inuits qui auraient de nombreux mots pour décrire la neige. Qu'en est-il alors d'un enfant qui vit dans le désert ? On peut imaginer des sensibilités particulières et des relations spécifiques aux objets de la connaissance. Cependant, on ne peut pas douter de l'existence de ces objets. Enfin, il me semble plus probable que l'on crée un mot nouveau lorsqu'on est confronté à un nouvel objet, plutôt que de découvrir un objet déjà existant uniquement au moment où l'on formule ce mot nouveau. Un enfant dans le désert ne peut pas faire l'expérience sensorielle du contact avec la neige. Il peut cependant se la représenter de manière symbolique ou scientifique. La barbarie n'est pas une essence, mais d'abord une expérience sensible. Elle se manifeste dans les corps et dans les relations avec le monde. Chacun trouvera autant de concepts pour justifier ses actes. La réalité subjective de la souffrance caractérise la substance même de cette barbarie. Appelez-la comme vous le souhaitez, les cicatrices perdureront. Le structuralisme tend vers une compréhension causale des éléments du discours alors qu'il est selon moi une conséquence. Trouver les mots justes pour guérir le monde me semble vain ; guérir le monde et trouver les mots pour narrer cette épopée me semble plus urgent et plus cohérent philosophiquement.
Question : comment peut-on venir parler d’un ouvrage pour simplement dire que l’on en n’a rien capté ? Il est vrai que si vous avez cette honnêteté « d’avouer » votre incompréhension, mais de fait, cette volonté de l’exposer devient un enseignement de l’ignorance.
Qu’elle était votre démarche avec ce choix de bouquin ? Avoir des éléments de réflexions sur le totalitarisme ou celle-ci cherchait une réflexion plus spécifique sur le langage et les détournements qui ont pu être opérés pour venir imprégner les discours totalitaires ?
Il me semble que lorsque l’on fait une recherche dans un domaine particulier, on commence par étayer des choix à opérer au niveau des auteurs en priorité accessibles. Là, vous avez pris un vieux philosophe Jean Pierre Faye (98 ans) pour des travaux datant de 1972.
Jean Pierre Faye et dans sa continuité son fils Emmanuel Faye (« Heidegger, L’introduction du nazisme dans la philosophie. Autour des séminaires inédits de 1933-1935 » 2005) se sont attelés à analyser l’usage de la langue allemande dans ses mises en connexion avec le nazisme pour exalter la race, l’ethnie et la supériorité d’un peuple, par exemple avec le terme « völkisch ».
Il y a d’autres possibilités d’accéder à une introduction aux langages totalitaires plus évidente à travers l’étude sur cette novlangue nazie de Victor klemperer « Lingua Tertii Imperii : la langue du Troisième Reich ». Un documentaire est dispo sur youtube :
ruclips.net/video/M-4d7r6-pxY/видео.html
Ceci dit, plutôt que la philo, on peut préférer des historiens comme Johann Chapoutot et Christian Ingrao. - "Le totalitarisme reste-t-il une lecture pertinente de l'histoire ?"
ruclips.net/video/Zz0KjjFhkwU/видео.html
Pour finir concernant un autre forme d’expression du totalitarisme (l’époque maoïste où le quart de rouge était la boisson du garde rouge). « Les habits neufs du président Mao » de Michel Leys (1971), bouquin honni par tous les maoïstes qui proliféraient à l’époque.
Réponse : Mes études furent courtes et chaotiques, je n'ai jamais accédé à l'université. Ce n'est qu'à partir de 26 ans que je me suis remis à des lectures sérieuses, et plus spécifiquement celles s'approchant du vaste et nébuleux domaines qu'est "Le Pouvoir", aussi, un titre parlant de Totalitarismes à travers l'usage de la langue m'a t-il plu lors de mes déambulations en librairies.
De par ce parcours s'explique une volonté de vulgariser un savoir que je ne parviens pas toujours à mettre en valeur aussi bien que je le voudrais, et parce que je pense aussi que malgré toute notre volonté, il est des savoirs ou des tournures de phrases assez complexes (Histoire de la Torture d'Alec Mellor ou La Ville de Max Weber) pour qu'on ne puisse en comprendre toutes les leçons.
Cela dit merci de votre critique, et pour les ajouts, utiles à tout esprit en quête de clarté.
Merci pour cette vidéo ! Je pense qu’on a tous vécu cette expérience, vouloir se lancer dans un bouquin qui paraît passionnant par son titre et la quatrième de couverture mais qui en fait est très difficile à comprendre même quand on a des connaissances sur le sujet. Ce que je fais et que beaucoup font (toi aussi j’imagine) c’est de préparer mes lectures quand c’est comme ça en lisant autour de l’ouvrage des articles ou en regardant des conférences par exemple. Ça aide énormément, j’avais fait ça pour la société du spectacle de Guy Debord qui est connu pour déborder (sans mauvais jeu de mot haha) de références et sa lecture fut bien plus simple. Dernièrement j’ai sacrément buté sur Archéologie du Nihilisme de François Guery qui m’a vite fait battre en retraite haha malgré toute ma bonne volonté, bon j’avais rien préparé sur le livre. Il faut en effet bien connaître Nietzsche pour pénétrer dans le livre ce qui n’est pas mon cas. Néanmoins, je tiens à nuancer mon propos et à dire que parfois certains auteurs utilisent parfois exprès un vocabulaire et des phrases bien trop ampoulées pour perdre volontairement ses lecteurs et rester accessible qu’à une certaine caste ce qui est très dommageable ! Le savoir doit rester accessible à tous et ne pas être inaccessible à cause d’une simple complexité stylistique ou du vocabulaire !
Bref, je trouve que ton projet de chaîne de vulgarisation est excellent ! Il faut continuer de partager ce savoir sur la construction de nos sociétés, le fonctionnement de la politique, etc… c’est un projet très noble et ta chaîne est d’une grande qualité ! J’avais bcp bcp aimé ta vidéo sur Nizan qui m’a beaucoup apporté dans le cadre de mes projets de recherches perso. C’était une superbe introduction ! D’ailleurs j’ai vu la vidéo avant de lire le livre que j’ai acheté quelques temps après puis après m’avoir fait mon avis après une lecture assidue j’avais regardé à nouveau ta vidéo pour revoir ce que tu en avais dit.
Aussi tout ça me rappelle une référence que j’avais trouvé il y a pas longtemps qui pourrait t’intéresser, peut-être que tu l’as lu : Qu’est-ce que la démocratie directe - Fabrice Wolff. Je l’ai pas lu de mon côté mais j’avais eu de bons retours dessus.
Bonne continuation à toi et au plaisir de rediscuter de tout ça en s’échangeant des références ou autres idées :)
Merci merci très très intéressant 🙏🏽
Merci pour ton travaille
Merci pour ton important soutien, c'est un plaisir de te compter parmi les éminents !
je trouve votre passion passionnante mais je comprends rien du tout 😔 👋
Bonjour, tu veux que je te "traduise" le "petit" passage que tu as cité ? ou un autre ? ( ps: y'a assez de matière dans ce petit passage pour s'occuper une ou deux années, il faut définir avant tes objectifs : comprendre la linguistique ? comprendre le langage totalitaire ? comprendre Faye ? Schmitt ? Hobbes ? comprendre les théories du discours et leurs implications : performativité, discursivité ? etc...) connaissant ta chaine je me doute qu'il y a une volonté de partage et de transmission de savoirs. je serai ravis de te donner quelques clés de compréhension autour des problématiques, de les resituer dans leurs champs d'étude respectif et surtout de repérer les conséquences réelles qui ont été induites des raisonnements philosophique, politique et juridique souligné dans l'extrait.🤯faut du courage... lol
Je pense avoir saisi l'idée selon laquelle la vision de Schmitt faisant du leader allemand l'incarnation humaine de l'État Total à ouvert la voie à une centralisation toute puissante qui nous a donné le résultat que l'on connaît.
Au même titre que la vision de la centralisation du pouvoir Royal que Richelieu et le père Joseph recommandaient pour mettre au pas les grands du royaume, a été entretenu par Mazarin, tuteur de Louis XIV et qui donnera lieu à la Monarchie absolue.
@@EminenceGrise-K oui, j'avais oublié cette analogie possible, en effet ! mais je crois que Schmitt a fini par s'éloigner des idéologies totalitaires... ca reste à vérifier.
Ton analogie me fait penser à une différence notable. La monarchie absolue tire sa légitimité de l'idée que Dieu s'exprimant à travers le monarque. Chez nos chers voisins, à l'époque de Schmitt, le discours de légitimité proposé par ses idéologues repose sur la nature du peuple allemand, qui en substance légitime tout. Ils prônent un espace vital nécessaire au destin particulier d'un peuple, affamé depuis 30 ans par la guerre et la politique. Cette prétendue nature particulière légitime ainsi la spoliation, la colonisation puis le génocide. Le lien entre la morale et l'État, en tant que forme juridique d'association de population est justifié par les postulats suivants :
Ce qui est bon pour ce peuple est moral.
Ce qui est bon pour ce peuple est légal.
Ce genre de postulat paraît absurde, et pourtant cette approche de "rupture" par rapport à l'esprit des Lumières, imprégné de considérations telles que l'humanisme avec les droits de l'homme et l'universalisme, a été présenté et accueilli comme moderne, voire révolutionnaire (au sens d'un retour à l'état initial) par les élites d'avant et pendant la guerre.
Une belle affaire pour les politiques de l'époque et leur financeurs : Ne plus avoir à se soucier d'aucune forme de rationalité ni de la morale chrétienne. Faire fi de l'histoire et inventer des logiques naturelles lorsque des justifications sont nécessaires. La colonisation n'est plus un choix stratégique mais un devoir impératif, etc.
Néanmoins, c'est la thèse de Jean-Pierre Faye qui nous intéresse ici, et plus précisément sa théorie du discours. Bien que je n'aie pas lu ses travaux, il est reconnu comme un structuraliste en philosophie. L'hypothèse de Sapir-Whorf, affirme que sans les mots du discours, les notions mêmes n'existent pas. Je ne partage pas cette vision.
Prenons l'exemple des Inuits qui auraient de nombreux mots pour décrire la neige. Qu'en est-il alors d'un enfant qui vit dans le désert ? On peut imaginer des sensibilités particulières et des relations spécifiques aux objets de la connaissance. Cependant, on ne peut pas douter de l'existence de ces objets.
Enfin, il me semble plus probable que l'on crée un mot nouveau lorsqu'on est confronté à un nouvel objet, plutôt que de découvrir un objet déjà existant uniquement au moment où l'on formule ce mot nouveau.
Un enfant dans le désert ne peut pas faire l'expérience sensorielle du contact avec la neige. Il peut cependant se la représenter de manière symbolique ou scientifique.
La barbarie n'est pas une essence, mais d'abord une expérience sensible. Elle se manifeste dans les corps et dans les relations avec le monde. Chacun trouvera autant de concepts pour justifier ses actes. La réalité subjective de la souffrance caractérise la substance même de cette barbarie. Appelez-la comme vous le souhaitez, les cicatrices perdureront.
Le structuralisme tend vers une compréhension causale des éléments du discours alors qu'il est selon moi une conséquence. Trouver les mots justes pour guérir le monde me semble vain ; guérir le monde et trouver les mots pour narrer cette épopée me semble plus urgent et plus cohérent philosophiquement.
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