Monsieur Cayla, Merci pour vos conférences passionnantes. Merci de contribuer au renouveau de la pensée économique. Vous proposez un raisonnement admirablement bien construit, fondé et surtout très éclairant. Après avoir fini mes études d'économie en passant par plusieurs établissements universitaires, je trouve que les réflexions autour de notre modèle productif, ses limites et sa potentielle évolution, sont négligées voire oubliées. Donc merci de pallier à cet écueil…
Merci encore pour ces 6 vidéos/conférences passionnantes et pédagogiques. J'avoue découvrir la moitié ou les 3/4 des problématiques que vous exposez tant je côtoie, sans suffisamment d’esprit critique comme le citoyen ordinaire, les discours simplistes habituels, embouteillés de slogans, de calculs politiques, de formules toutes faites, et surement d'ignorance..... Vous nous dites qu'Il va donc falloir forcer la main à ce modèle économique, imposer au capitalisme des contraintes environnementales fortes, lui qui aime les grands espaces et la liberté, surtout à ce marché mondialisé et a cette production qui adore se dérober et aller dans des territoires plus accueillants, plus conciliants ! L’exercice est très difficile, vous pensez possible des stratégies de transformations dans l’économique, l’environnement et le social et vous posez leurs limites de faisabilité ou d’acceptabilité. L’écologie doit être pensée sans mettre à mal l’économie, l'économie ne peut rester aveugle aux stocks de ressources qui s'épuisent, comment le social peut se maintenir paisiblement si l’économie s’effondre, est lancée dans une décroissance trop rapide et inégalitaire, ou encore si les pollutions nous empoisonnent un peu plus chaque jour?. Mais l’écueil que vous soulignez, et qui me rend le plus pessimiste, c’est cette mondialisation érigée en totem. Un état peut-il seul dans son coin établir des règles pour lui même - puisque les autres ne sont pas obligés de les suivre - sans fragiliser son modèle économie dans une mondialisation qui, tout compte fait, donne très peu de marge de manoeuvre. Une liberté de commerce qui entrave la souveraineté des états qui se sont ralliés sous la bannière de cette mondialisation, c’est une drôle de conception de la liberté qui rappelle, par certains aspects, le «discours sur la servitude volontaire » d’Étienne de La Boétie.
@@davidcayla49 Merci à vous, il me semble normal de vous faire un retour sur des vidéos/conférences que vous mettez gracieusement à disposition, et vous faire une idée de leur accueil.
La propriété d’État n'est pas nécessairement différente de la propriété privée. Une bureaucratie étatique peut occuper le même rôle qu'une bourgeoisie privé dans la gestion d'un capitalisme intégralement étatisé. Le degré d'intervention de l’État dans l'économie varie selon le mode de régulation, mais ne change pas la nature même des rapports sociaux.
Le prix du livre est un bon exemple de l'impasse de votre pensée. Une autorité décide qu'une activité particulière a un privilège au détriment d'autres innovations ou d'amélioration entretenant ainsi une dépendance aussi bien du libraire à un prix acceptable et le consommateur ne pouvant pas profiter du meilleur tarif ou choix. Personne n'étant omniscient les choix fait ont des effets de bords non souhaités, visibles ou calculables entraînant des particularismes protégés par une autorité qui voudra forcément prouver que son choix est juste créant des distorsions sur les libertés et la justice de chacun. Cela mène au collectivisme que le communisme à démontré comme terrible pour tous.
Le capitalisme ne peut pas être fondamentalement démocratique. Il ne peut pas l'être parce qu'il est fondé sur la segmentation, sur la séparation en classes et sur l'inégalité. La mondialisation est ensuite un produit de la dynamique expansionniste intrinsèque au capitalisme, ce qui implique qu'on ne peut pas sortir de la mondialisation sans sortir du capitalisme. Le capitalisme impulsant l'expansion de la sphère marchande, démarchandiser à grande échelle n'est une solution pérenne qu'en cas de sortie du capitalisme. Et quant à l'investissement pour la transition écologique, le capitalisme nous incitera à privilégier ce qui est rentable, au détriment du reste. Tenter de concilier capitalisme et écologie ne nous amènera au mieux qu'à des compromis à l'eau tiède, probablement suffisants pour nous faire gagner quelques années, mais inaptes à relever pleinement les défis de ce siècle. Quant aux tentatives de sortie du capitalisme du siècle précédent, une simple analyse sociale des sociétés concernées suffit pour se rendre compte que cela n'était pas possible. Qu'il s'agisse de l'URSS naissante, de la Chine d'il y a 70 ans ou du Cambodge des Khmers Rouges, ces trois sociétés avaient pour point commun d'être pour diverses raisons retardataires. Par exemple : - L'URSS naît des ruines du tsarisme pourrissant, mais hérite de sa composition sociale et de son tissu productif, où le prolétariat, bien qu'organisé restait très minoritaire et où 90% de la population était des paysans. Quelques centres industriels concentrés et modernes existaient çà et là, mais le gros du tissu économique était vétuste et sortait à peine du servage. - La Chine était dans un retard encore plus prononcé, le prolétariat industriel et l'industrie existaient à peine, le pays sortait tout juste d'une guerre hybride (civile plus impérialiste avec le Japon) qui l'a durement éprouvé. - Le Cambodge se modernisait dans les villes sous Sihanouk, mais conservait un fort retard dans les campagnes. Or, Marx avait exposé quelques conditions pour que le socialisme soit possible = - Il faut que le ou les pays concernés soit industriellement avancés, c'est-à-dire qu'il soient dotés d'une industrie moderne, développée, avec un prolétariat industriel numériquement important et concentré - Il faut que ce soit formé un marché mondial qui conditionne la production mondiale. Aucun des trois pays cités ne remplissaient la première condition lors de l'arrivée au pouvoir d'autoproclamés "communistes". Quant à la seconde condition, même les pays les plus avancés en étaient loin. Lors de l'effondrement du régime tsariste, la Russie sortait à peine du féodalisme, le capitalisme y était encore faible (il a d'ailleurs été greffé et soutenu par l’État). Sur la fin de l'empire chinois, la situation chinoise était semblable en pire. Le Cambodge débutait quant à lui à peine sa modernisation. Aucun de ces pays ne pouvaient devenir socialiste. En URSS et en Chine, les dirigeant locaux ont alors du se charger de la modernisation des pays, c'est-à-dire à l'époque de leur industrialisation, de leur urbanisation et du renforcement du prolétariat. Pour ce faire, ils ont appliqué des politiques n'ayant pas grand chose de socialiste. Ces deux pays ont ainsi connu une phase de capitalisme d’État. Ces régimes étaient brutaux, autoritaires, ont commis des atrocités, mais sans pour autant être des catastrophes globales. Quant au Cambodge des khmers rouges, je le met à part parce que là, on peut parler d'une catastrophe globale. Les dirigeants ont été si dogmatiques qu'ils ont voulu passer directement à la phase supérieure du communisme dans un pays arriéré, ce qui a abouti à un esclavagisme d’État des plus effroyables. Mais la situation de la France de 2024 est différente. On est un pays moderne et industrialisé, bien plus que ne l'était les précédent cités aux époques citées. Bien que le prolétariat industriel soit moins présent et moins concentré, il n'a pas disparu pour autant, et le prolétariat en général est une composante importante de la population. Enfin, il existe désormais un marché mondial qui conditionne la production mondiale, y compris en France. On est donc bien plus près des conditions de réalisation du socialisme que ne l'étaient les exemples précédemment cités. S'il y avait une tentative révolutionnaire socialiste de sortie du capitalisme dans la France actuelle, le résultat serait donc bien différent des exemples cités.
Monsieur Cayla,
Merci pour vos conférences passionnantes.
Merci de contribuer au renouveau de la pensée économique. Vous proposez un raisonnement admirablement bien construit, fondé et surtout très éclairant. Après avoir fini mes études d'économie en passant par plusieurs établissements universitaires, je trouve que les réflexions autour de notre modèle productif, ses limites et sa potentielle évolution, sont négligées voire oubliées. Donc merci de pallier à cet écueil…
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de regarder ces vidéos un peu austères
Exceptionnel comme contenu, c'est tellement riche, merci !
Merci beaucoup!
Merci encore pour ces 6 vidéos/conférences passionnantes et pédagogiques. J'avoue découvrir la moitié ou les 3/4 des problématiques que vous exposez tant je côtoie, sans suffisamment d’esprit critique comme le citoyen ordinaire, les discours simplistes habituels, embouteillés de slogans, de calculs politiques, de formules toutes faites, et surement d'ignorance.....
Vous nous dites qu'Il va donc falloir forcer la main à ce modèle économique, imposer au capitalisme des contraintes environnementales fortes, lui qui aime les grands espaces et la liberté, surtout à ce marché mondialisé et a cette production qui adore se dérober et aller dans des territoires plus accueillants, plus conciliants !
L’exercice est très difficile, vous pensez possible des stratégies de transformations dans l’économique, l’environnement et le social et vous posez leurs limites de faisabilité ou d’acceptabilité. L’écologie doit être pensée sans mettre à mal l’économie, l'économie ne peut rester aveugle aux stocks de ressources qui s'épuisent, comment le social peut se maintenir paisiblement si l’économie s’effondre, est lancée dans une décroissance trop rapide et inégalitaire, ou encore si les pollutions nous empoisonnent un peu plus chaque jour?.
Mais l’écueil que vous soulignez, et qui me rend le plus pessimiste, c’est cette mondialisation érigée en totem. Un état peut-il seul dans son coin établir des règles pour lui même - puisque les autres ne sont pas obligés de les suivre - sans fragiliser son modèle économie dans une mondialisation qui, tout compte fait, donne très peu de marge de manoeuvre.
Une liberté de commerce qui entrave la souveraineté des états qui se sont ralliés sous la bannière de cette mondialisation, c’est une drôle de conception de la liberté qui rappelle, par certains aspects, le «discours sur la servitude volontaire » d’Étienne de La Boétie.
Merci pour votre retour et pour vos commentaires très pertinents.
@@davidcayla49 Merci à vous, il me semble normal de vous faire un retour sur des vidéos/conférences que vous mettez gracieusement à disposition, et vous faire une idée de leur accueil.
La propriété d’État n'est pas nécessairement différente de la propriété privée.
Une bureaucratie étatique peut occuper le même rôle qu'une bourgeoisie privé
dans la gestion d'un capitalisme intégralement étatisé.
Le degré d'intervention de l’État dans l'économie varie selon le mode de régulation,
mais ne change pas la nature même des rapports sociaux.
Le prix du livre est un bon exemple de l'impasse de votre pensée.
Une autorité décide qu'une activité particulière a un privilège au détriment d'autres innovations ou d'amélioration entretenant ainsi une dépendance aussi bien du libraire à un prix acceptable et le consommateur ne pouvant pas profiter du meilleur tarif ou choix.
Personne n'étant omniscient les choix fait ont des effets de bords non souhaités, visibles ou calculables entraînant des particularismes protégés par une autorité qui voudra forcément prouver que son choix est juste créant des distorsions sur les libertés et la justice de chacun.
Cela mène au collectivisme que le communisme à démontré comme terrible pour tous.
Donc le prix unique du livre c'est du collectivisme. Vous ne vous embarrassez pas tellement de nuances. C'est révélateur de toute pensée dogmatique.
@@davidcayla49 n'est pas le principe du collectivisme que de décider centralement de ce qui est bien pour l'ensemble de la communauté ?
Le capitalisme ne peut pas être fondamentalement démocratique.
Il ne peut pas l'être parce qu'il est fondé sur la segmentation, sur la séparation en classes et sur l'inégalité.
La mondialisation est ensuite un produit de la dynamique expansionniste intrinsèque au capitalisme,
ce qui implique qu'on ne peut pas sortir de la mondialisation sans sortir du capitalisme.
Le capitalisme impulsant l'expansion de la sphère marchande,
démarchandiser à grande échelle n'est une solution pérenne qu'en cas de sortie du capitalisme.
Et quant à l'investissement pour la transition écologique,
le capitalisme nous incitera à privilégier ce qui est rentable, au détriment du reste.
Tenter de concilier capitalisme et écologie ne nous amènera au mieux qu'à des compromis à l'eau tiède,
probablement suffisants pour nous faire gagner quelques années, mais inaptes à relever pleinement les défis de ce siècle.
Quant aux tentatives de sortie du capitalisme du siècle précédent,
une simple analyse sociale des sociétés concernées suffit pour se rendre compte que cela n'était pas possible.
Qu'il s'agisse de l'URSS naissante, de la Chine d'il y a 70 ans ou du Cambodge des Khmers Rouges,
ces trois sociétés avaient pour point commun d'être pour diverses raisons retardataires.
Par exemple :
- L'URSS naît des ruines du tsarisme pourrissant, mais hérite de sa composition sociale et de son tissu productif,
où le prolétariat, bien qu'organisé restait très minoritaire et où 90% de la population était des paysans.
Quelques centres industriels concentrés et modernes existaient çà et là,
mais le gros du tissu économique était vétuste et sortait à peine du servage.
- La Chine était dans un retard encore plus prononcé, le prolétariat industriel et l'industrie existaient à peine,
le pays sortait tout juste d'une guerre hybride (civile plus impérialiste avec le Japon) qui l'a durement éprouvé.
- Le Cambodge se modernisait dans les villes sous Sihanouk, mais conservait un fort retard dans les campagnes.
Or, Marx avait exposé quelques conditions pour que le socialisme soit possible =
- Il faut que le ou les pays concernés soit industriellement avancés,
c'est-à-dire qu'il soient dotés d'une industrie moderne, développée,
avec un prolétariat industriel numériquement important et concentré
- Il faut que ce soit formé un marché mondial qui conditionne la production mondiale.
Aucun des trois pays cités ne remplissaient la première condition lors de l'arrivée au pouvoir d'autoproclamés "communistes".
Quant à la seconde condition, même les pays les plus avancés en étaient loin.
Lors de l'effondrement du régime tsariste, la Russie sortait à peine du féodalisme,
le capitalisme y était encore faible (il a d'ailleurs été greffé et soutenu par l’État).
Sur la fin de l'empire chinois, la situation chinoise était semblable en pire.
Le Cambodge débutait quant à lui à peine sa modernisation.
Aucun de ces pays ne pouvaient devenir socialiste.
En URSS et en Chine, les dirigeant locaux ont alors du se charger de la modernisation des pays,
c'est-à-dire à l'époque de leur industrialisation, de leur urbanisation et du renforcement du prolétariat.
Pour ce faire, ils ont appliqué des politiques n'ayant pas grand chose de socialiste.
Ces deux pays ont ainsi connu une phase de capitalisme d’État.
Ces régimes étaient brutaux, autoritaires, ont commis des atrocités, mais sans pour autant être des catastrophes globales.
Quant au Cambodge des khmers rouges, je le met à part parce que là, on peut parler d'une catastrophe globale.
Les dirigeants ont été si dogmatiques qu'ils ont voulu passer directement à la phase supérieure du communisme dans un pays arriéré, ce qui a abouti à un esclavagisme d’État des plus effroyables.
Mais la situation de la France de 2024 est différente.
On est un pays moderne et industrialisé, bien plus que ne l'était les précédent cités aux époques citées.
Bien que le prolétariat industriel soit moins présent et moins concentré, il n'a pas disparu pour autant,
et le prolétariat en général est une composante importante de la population.
Enfin, il existe désormais un marché mondial qui conditionne la production mondiale, y compris en France.
On est donc bien plus près des conditions de réalisation du socialisme
que ne l'étaient les exemples précédemment cités.
S'il y avait une tentative révolutionnaire socialiste de sortie du capitalisme dans la France actuelle,
le résultat serait donc bien différent des exemples cités.