STÉPHANE MALLARMÉ (1842-1898) : Le mendieur d'azur - Une vie, une œuvre [1992]
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- Опубликовано: 14 апр 2017
- Par Pascale Lismonde et Brigitte Rihouay.
Émission diffusée pour la première fois sur France Culture le 16.07.1992.
Relire Mallarmé, au-delà des clichés qui le figent, « tel qu'en lui-même l'éternité le change », en un poète hiératique et glacé, chantre de l'hermétisme, siégeant au Panthéon de « nos plus grands héros littéraires ».
Relire aujourd'hui Mallarmé pour retrouver la dimension bien vivante de ce « mendieur d'azur », cet homme au rêve habitué, comme il se définissait lui-même. Dès l'adolescence, il recopiait des milliers de vers, de Hugo, de Banville et surtout de Baudelaire, et apprenait l'anglais pour pouvoir traduire Edgar Poe, son « grand maître ».
À 20 ans, il composait ses premiers chefs-d'œuvre, « l'Azur », « Les fenêtres », « Apparition », « Le Pitre », « Brise marine ». Professeur à Tournon, voulant fuir l'Ardèche (« ici-bas sent la cuisine »), il constate dans son dénuement qu'il a voué sa vie à « l'art, dèche » (Lacan se réfère souvent à Mallarmé). À 24 ans, à force de « creuser le vers », il traverse une crise majeure, découvre le Néant. Mais, tel son Igitur « descendant les escaliers de l'esprit humain », allant « au fond des choses, en "absolu" qu'il est », il y trouve la Beauté, imagine « Le Livre », et commence à écrire son Hérodiade « dans la terreur » car, dit-il, « j'invente une langue qui doit nécessairement jaillir d'une poétique nouvelle ». Il s'agit désormais de « suggérer » plutôt que de « nommer » et de trouver l'explication orphique de la terre.
Comme il s'éloignait résolument des Parnassiens, on fit de lui, le « père du symbolisme ». Mais pour tous ceux qui fréquentaient les dandys de la rue de Rome ou sa maison de Valvins (près de Fontainebleau) -Villiers de L'Isle-Adam, Manet, et vers la fin, Gide ou Valéry -Mallarmé était bien plus qu'un chef d'école. Son expérience du langage poétique ouvre notre modernité.
Intervenants :
- Yves Bonnefoy
- Bertrand Marchal
- Henri Meschonnic
- Alain Coelho
- Roger Dragonetti
Remerciements à Arthur Yasmine qui a le premier diffusé cette archive sur sa chaîne. Хобби
Retrouvez toutes les émissions "Une Vie, une œuvre" ici : ruclips.net/p/PLagEsBu5pFhGf8L4FlFS1sYW93xRMYdLo
Du rêve à la désillusion, il a poursuivi cette quête de l'absolu qui l'a mené à une véritable expérience des limites, aux bords du gouffre et de la folie. Finalement c'est bien ce risque pris qui permet la reconstruction de l'être.
"Mon Rêve, m'ayant détruit, me reconstruira"
Merci pour le partage de cette belle émission.
Émission passionnante, à écouter sans hésiter !
Langue d’une beauté céleste,totalement inouïe. L’art poétique à son niveau le plus haut. Lire Quentin Meillassoux pour en souligner l’extraordinaire mesure en philosophie et en esthétique. Merci.
Génialissime G's
Un coup de dés,
jamais n'abolira le hasard
De l'illusion du temps, nous avons finit
par nous liberer du conu
Bien à vous
Mallarmé en trois mots : Rêve, Abscons, Génie.
28:30
54:00
Pour les intéressés, je présente mon nouveau recueil de poèmes, « Les poétiques nuages », dans une petite vidéo sur ma chaîne !