Lorsque j'ai commencé ma carrière, j'ai travaillé dans une entreprise du CAC40 sur Paris où j'étais entouré de jeunes issus des (très) grandes écoles qui venaient tous à la grande majorité de la haute bourgeoisie avec le train de vie et les mœurs qui s'ensuivent (que tu as si bien décrits). Étant moi-même issu de la classe moyenne et de province, j'étais constamment en décalage avec eux dans mon mode de vie. Je finissais par ressentir de la colère face aux injustices de l'héritage et à la reproduction des privilèges de classes. Je me sentais impuissant face à celà, les classes sont de plus en plus étanches lorsqu'on les grimpe, et les marches à gravir sont d'une hauteur exponentielle, je me reconnaissais dans ce sentiment de déclassement qu'évoque le sociologue Louis Chauvel dans son livre "les classes moyennes à la dérive". Et puis j'en ai eu marre de courir après cette chimère, de vouloir à tout prix rentrer dans cette compétition du statut social et de l'argent sachant que je ne pouvais pas combler 10 générations de transmission filiale avec mon simple salaire, et suis parti en province, à la campagne où le rapport au temps et à l'argent ne sont plus les mêmes. Tout est relatif. A Paris, on attrape vite le vertige lorsqu'on rentre dans certains milieux, on se sent tout le temps pauvre, quoi que l'on fasse, on est toujours le pauvre d'un ami plus riche que soi. En réalité, seule une union avec un-e conjoint-e de la haute bourgeoisie pourrait te faire définitivement rentrer dans ce monde de "l'upper class", mais là aussi, il y a des barrières, cf. le film "La vie d'Adèle" qui est bien plus un film sur les différences de classes qu'une aventure entre deux jeunes femmes. A la campagne, on côtoie la pauvreté plus facilement, on se sent finalement riche dès que l'on a un salaire suffisant (à savoir correct) qui permet de se loger dans des surfaces inespérées pour un parisien, de bien se nourrir (bio et local) et de profiter un peu de quelques loisirs, les besoins sont plus simples, plus terre à terre, on est d'ailleurs plus proche de la terre, on apprend à l'observer, à l'écouter, (et elle ne va pas bien en ce moment !), et tout ce chichi de l'apparence et cette quête du luxe imposé deviennent dès lors très secondaires.
Bonjour Darah et merci encore de nous fournir ces clés d'analyses. Je suis moi-même transfuge de classe type CSP + avec une histoire finalement assez similaire à celle de la connaissance dont tu parles vers la fin de la vidéo. En effet, je suis né et j'ai grandi en Afrique dans un bidonville et j'ai toujours vécu dans des situations d'extrême précarité. En réaction aux chocs culturels, linguistiques et l'éloignement géographique que j'ai subi, j'ai contruit ma carrière autour d'un objectif essentiellement pécuniaire que j'assume totalement. Ceci dit, mes motivations sont très loins d'être autocentrées dans la mesure où je considère l'argent comme un moyen d'atteindre des objectifs plus "nobles". J'avais commencé à me poser énormément de questions sur le poids des externalités positives sur ma situation actuelle en regardant une vidéo de Linguisticae sur le sujet du mérite et ton travail me permet de structurer ma réflexion. Merci énormément, en espérant que mon témoignage puisse servir.
C'est parce que Monté de linguisticae politise la question, rend la consciences des inégalités, alors qu'ici c'est l'inverse, la vidéaste dépolitise la question. Qu'on ait souffert ou non dans sa vie, quand on gagne de l'argent plus que nécessaire, c'est au détriment d'autrui. Après on vit avec ou pas, on l’assume ou pas, on se le cache ou pas, on cherche des justifications et leviers de légitimation... L'argent ça ne se crée pas, ça provient du travail d'autrui, de la création de valeur (on n'apprend pas ça en école de commerce ?). Ce que tu achètes en grande quantité avec beaucoup d'argent, c'est le travail d'autrui que tu n'as/ne sais pas fournir. L'argent te permet de faire travailler d'autres pour toi sans que personne ne s'aperçoive directement de la relation asymétrique d'exploitation.
Acheter des objets de qualité, donc chers, mais dont vous avez vraiment besoin et dont vous vous srevirez souvent, qui vous donnent satisfaction, ce n'est pas avoir le goût du luxe, c'est faire des achats raisonnables. En ce qui concerne le rapport à l'argent : si vous en avez, faites des dons anonymes à des personnes dans le besoin, sans en parler à personne. Analysez bien ce que vous ressentirez à ce moment-là et vous y verrez plus clair. Merci Darah pour ces réflexions et ce partage de vos expériences. Que de sagesse pour une personne de votre âge !
Merci pour ce témoignage ! Je me reconnais très bien dans ce que tu nous dis de ton rapport à l'argent. Je suis moi-même assez matérialiste, j'ai été à un moment (quand j'ai découvert ce "monde") fascinée par le monde du luxe (j'y ai ensuite travaillé, ce qui étais assez ambivalent comme position car à la fois payée très mal mais en contact permanent avec ses vêtements qui paraissent de plus en plus accessibles et je me suis à ce moment-là mise à vivre au dessus de mes moyens clairement) et en même temps confrontée au mépris de certaines personnes de mon entourage (rencontrées en études sup) face à mon rapport aux objets et aux "belles choses" que eux avaient toujours connu et côtoyé et étaient plus (j'ai fais des études en art) dans une démarche "minimaliste". Et c'était super violent en fait, d'être jugée trop "bourgeoise" par eux qui l'étaient vraiment alors qu'en réalité je ne bénéficiais d'aucun des privilèges de ce qualitatif qu'on m'apposait comme une insulte à mes valeurs. Et effectivement à un moment j'ai fais le choix d'arrêter les études, d'arrêter la recherche parce que j'avais l'opportunité de travailler à temps plein et de gagner un peu plus, parce que je n'en pouvais plus d'être épuisée à travailler + étudier sans repos, tout en restant précaire et à cette époque j'ai beaucoup regretté de ne pas avoir fait de choix d'études plus "stratégiques", plus commerciales en gros, car de savoir que même au bout du très long chemin ne m'attendait pas forcément un poste stable et bien rémunéré me stressait à mort. Et j'avais honte de penser comme ça, parce que j'avais fais le choix passion et je sentais que je n'arrivais plus à l'assumer. Et aujourd'hui, des années après je me relance dans la recherche avec la même angoisse mais entre temps j'ai fais le deuil de ce désir très fort de stabilité et de "richesse" x)
Merci de ce partage 🙏🏻 Je comprends totalement. C’est vraiment pas simple, on est pris entre tellement de besoins et d’injonctions différentes... Et on n’a pas le « matelas de sécurité » qu’ont les enfants héritiers, donc le choix de la recherche est un choix super fort sur le plan matériel.
Ta chaine est de grande qualité. Dommage que tu ne postes plus. Mais avec les contraintes des etudes ou du travail des fois il vaut mieux se focaliser sur un objectif. J' ai découvert ta chaine en faisant des recherches sur le changement de classe sociale. Et je visionne le reste qui est de qualité. Merci beaucoup.
Merci pour ta sincerite, je me reconnais beaucoup dans tes propos et ton parcours (bien que je ne suis pas une transfuge de classe, en tout cas pas le meme que le tien) :) Prepa litteraire prestigieuse, puis ecole de commerce pour différentes (mauvaises) raisons (que j’ai longtemps considérée comme l’erreur de ma vie)… La question de la sécurité financière a toujours ete importante chez moi (encore une fois pour des raisons multiples, autant liees a mon education, ma condition de femme, ma personnalité..) et a ete l’occasion de nombreux cas de conscience, d’introspection et de reflexion sur mes réelles motivations, ce que ca signifiait de moi, en quoi ca remettait peut etre en question la vision que j’en avais etc (et ca l’est encore) meme si pour le moment - a 30 ans - j’ai l’impression d’avoir trouvé un certain equilibre entre ethique et sécurité)! Bref merci pour ta video, qui me donne l’occasion de nouvelles reflexions fructueuses, mais aussi de me sentir moins seule dans tout ca :) Longue vie a ta chaine youtube qui me donne bien du grain a moudre (on n’en a jamais assez)!
Bonjour Dahah, grâce à toi j'ai pu mettre des mots sur ce qui me pollue encore aujourd'hui l'insécurité linguistique, ta voix est belle tout comme toi , elle m'apaise' MERCII
Merci d'aborder ce sujet avec tellement plus de nuances que certains journalistes, à qui on donne toute la lumière. Dans d’autres récits le seul transfuge de classe qui est donné comme exemple est l’intellectuel parisien fis d’un pauvre provincial non-diplômé. L’exemple type de cela a été pour moi l’émission « Transclasses une histoire Française », où tous les invités partageaient le même univers (journalistes, magistrat, enseignante à Science-Po, mais aucun Ingénieur, Entrepreneur, Médecin, Athlète, … ). Je me posais justement la question : « mais pourquoi on ne parle jamais de ce transfuge de classe économique ? ». J’ignorais la figure du « Parvenu » dans la culture intellectuelle Française jusqu’à l’instant… et voilà que tout me paraît plus clair désormais. Ce sujet me fascine ! Probablement parce que je me considère un transfuge de classe aussi. Même si mon école d’ingénieur n’est pas Polytechnique. Même si mon patrimoine net n’a pas encore atteint le million d’euros. Je suis immigré, fils de personnes pas si riches (mais loin d’être misérables) au Brésil. J’ai vu une certaine ascension sociale de mes parents pendant mon adolescence. Cela m’a permis de faire une partie de mes études en France et d’y rester. Ma vie est radicalement différente de celle de ma mère au même âge… et la vie de mon fils nouveau-né n’a simplement rien à voir avec celle que j’ai eu. Cette différence est frappante ! Et bien plus forte que cette entre certains agents de maîtrise et chefs d’entreprise parisiens multimillionnaires que je connais ici en France. Et encore, je me sens exclu de tous les récits sur les Transclasse que j’entends. Mais voilà que vos réflexions et partage d’expérience me parlent ! Un grand merci pour partager vos réflexions ici. Je souhaite que vous puissiez continuer à avoir suffisamment d’intérêt sur ce sujet pour continuer à apporter plus de diversité dans ce débat.
J'ai été, je crois, transfuge de classe, quand j'ai fait de la prison ; un transfuge du haut vers le bas. Des évènements très périodiques, heureusement pour moi, que je me remémore en découvrant ta chaîne. J'y ai vécu des problèmes de code de langage, de culture dans un nouveau milieu qui m'était imposé. J'ai dû m'adapter et je crois avoir vécu certaines expériences que tu relates. Bon, j'vais écouter le reste, merci.
Le contraste entre ta vidéo sur les souffrances #17 et cette vidéo est DINGUE. Il y’a eu une introspection incroyable, ta posture a changé puis l’assurance qui émane de toi, on en parle ? Époustouflante.
Le passage sur ton envie du luxe est très intéressante, car en tant que transclasse également, je me suis plus dirigé sur les restaurants (je n'y avais jamais mis les pieds avant mes 21 ans), où je trouve que c'est mon privilège luxueux. Le luxe ne m'a jamais attiré car je pense que j'ai conscientisé très tôt que posséder trop de capital (sous la forme d'un objet de luxe comme les sacs dont tu avais envie), ça pouvait potentiellement te rendre dingue (t'as peur qu'on te le vole, tu veux pas l'abîmer, ni l'user, etc...). Du coup, je n'ai jamais eu des envies de dépenser mon argent dans des choses matérielles à forte valeur d'échange qui peuvent se déprécier, s'user, etc...et je préfère de loin le dépenser dans de l'art (le cinéma, les librairies, l'art de la cuisine donc les restaurants, etc...). Mais si je reviens aux restaurants, c'est vrai qu'aller dans un restaurant 3 étoiles me fait plutôt envie, mais de manière sobre, je n'ai pas spécialement envie de sauter le pas car je préfère de loin faire un cinéma, acheter de la nourriture de qualité, faire des petits restaurants tranquille, etc... Pour le même prix. Comme tu le dis, s'interroger sur l'argent est très important, car de mémoire, j'avais développé cette peur de manquer assez vite, malgré que j'avais honnêtement sur mon compte en banque de quoi vivre 2 ans sans travailler. La peur de retomber dans sa classe sociale d'origine ? Pour ma part, j'en ai conclu très vite que ma manière de le dépenser serait davantage tourner vers ce qui a une forte valeur d'usage, plutôt que ce qui a une grosse valeur d'échange
J’entends tout à fait votre questionnement et le goût de délicatesse. Plus que luxe, je dirais “raffinement”. Après, l’essentiel est de s’enrichir intérieurement et d’organiser son expérience autour de ce qui correspond à ses valeurs. Le raffinement peut être multimodal (c’est le cas, dans la majorité des cas), mais plus que penser en classes, il s’agirait probablement d’une expérience subjective. Aussi sort-on des regroupements inévitablement arbitraires, inévitablement abstraits. Car c’est une forme de blessure infligée au vivant, même si ces regroupements sont des outils utiles à l’étude sociologique (ou encore, mathématique, médicale…). Enfin, ce n’est qu’un avis. Mais il me semble qu’il faut se réapproprier l’expérience d’une vie, et se libérer des chaînes des habitus (autant que possible), s’ils ne nous conviennent pas. La question des choix est soulevée. La méditation, la philosophie sont de merveilleux moyens d’exister avec les autres, en s’alignant davantage sur un désir qui ne soit pas confondu avec la “desirabilite sociale”. C’est ce que je me dis. Un jour, j’irai dans un bon restaurant pour avoir une expérience inédite ! 😎😅😂
@@audreypicquet4875 l'expérience subjective justement est une impasse épistémologique. Il y a bel et bien une expérience de classes. Engels le disait très bien "on pense autrement dans un palais que dans une chaumière". La lutte des classes est objective. L'expérience qui en découle est objective également, il faut très attention à ne pas tomber justement dans le subjectivisme ("tout est relatif, ça dépend de comment on vit les choses, etc..."). Non non, en tant que classe, et surtout classe d'origine, ça crée des schémas mentaux qu'il faut savoir appréhender, car on en vient vite à développer une épistémologie bourgeoise (qu'on peut appeler de neo-kantienne)
Après, je suis plus du côté du choix. J’entends vos arguments et suis ravie de votre réponse qui fait évoluer mon point de vue : je suis totalement convaincue par l’effet de l’environnement sur la pensée ! Je le vis au quotidien. Cela me touche et fait sens, aussi je vous remercie. Néanmoins, je ne pensais pas pour autant que tout était relatif. Votre dernière phrase est une énigme, mais je vais essayer d’en apprendre davantage. Pour la lutte, je ne m’y entends guère. Sans doute parce que contrairement à vous, je suis restée très proche de mon milieu. Je n’ai donc pas cette compréhension qui est la vôtre. En tout cas, l’on doit penser autrement quand on mange dans un restaurant 3 étoiles 😊.
J ai fais des etudes d'art où je me suis investie à fond, mes parents m'ont soutenue financièrement... Et finalement après des années de galère et de difficultés à trouver stage et travail dans le milieu ( cinema animations..) j ai du re-prendre un travail alimentaire (grde distribution-mise en rayon) en urgence car vivoter devenait inssuportable a presque 30ans (et en pleine pandemie...).... Je n ai jamais eu autant d'avantages que ds mon cdi actuel (prime, stabilité, horaires...) même si je suis en bas de l'echelle... C est très bizzare comme sensation... Je me retrouve ds un entre deux où l idée de combler mes besoins matériels sont assouvis mais mes ambitions pro bafoué par l impression d avoir gacher ses années d etudes et gacher mes competences. Ma boussole est un peu déreglé. Je resens l envie de poursuivre une "carriere" artistique à coté de mes heures de boulot et en meme temps... De vouloir gravir les échelons de mon job alimentaire tour en ayant cette sensation que je peux trouver ma place dans cette voie là et etre utile... C'est actuellement les soldes et je me suis surprise à faire les soldes dans des marques assez haut de gamme (chose que je fais très rarement)et à loucher sur une paire de boots de "luxe" qui me plaise bcp ... Mais voilà j ai cette alarme dans ma tete qui me rappele que si je crame trop je vais etre hors budget et que je vais devoir taper dans mes reserves et donc repousser à plus tard un achat d appartement ou autres projets... Je me retrouve également sur le sujet du il faut trouver un homme qui gagne bien sa vie. Mes parents me sous entendent en permanence que je devrais trouver un homme avec une bonne situation car celui que je frequente n'est pas assez bien socialement n as pas son permis de conduire et est resté longtemps au chomage. Ils me conseillent aussi de changer de travaille ou de me recycler ailleurs.... Comme si ct facile... Voilà faire attention où mettre la lumiere résonne bcp en moi. Je suis entrain de lire Gatsby le magnifique et j ai besoin encore de travailler ma pensée sur tout ces sujets là et à m'affirmer sur certain point. Si vous avez des livres ou des vidéos à me conseiller ca serait avec grand grand plaisir.
Hello je viens de regarder la vidéo et je lis les commentaires en recherche de témoignages qui font échos à mon histoire. Je viens de tomber sur le tien qui me parle énormément ! J'aimerai beaucoup savoir si tu as réussis finalement à trouver un équilibre ou si tu as fait des choix pour être plus heureuse et sereine. Je suis en pleine réflexion sur moi même et je crois n'avoir personne dans mon entourage avec qui échanger sur tout ça. Au plaisir pour discuter
Quand je suis arrivée en France, il y a plus de 20 ans, une copine m'a dit "oh, les français haïssent ceux qui réussissent". Ça m'a marqué, et au fil des années j'ai constaté que c'était vrai. Le fait que tu sois sentie mal, et le fait que les gens font tant d'études sur les transclasses en cherchant en quelque sorte de se "comprendre" et se justifier, prouve que ce que ma copine avait dit était absolument vrai. Je ne comprends pas pourquoi en France au lieu d'applaudir et respecter ceux qui réussissent, on les insulte, on les voit avec méfiance et mépris. Toi même, tu viens de parler avec un énorme mépris (pas du tout justifié d'ailleurs, et qui m'a un peu choqué) des "self made men".
@@numbr0ne64 Et en quoi ça c'est une mauvaise chose? Moi j'aurais adoré hériter de mes grand-parents. Mais je parlais de ceux qui s'enrichissent par leur travail. Elle parle d'une façon méprisante ce cette catégorie, et il y en beaucoup de transclasses qui semblent avoir honte et doivent se justifier.
Merci pour ce partage et tes réflexions sur ton parcours de transfuge de classe. Je me sent concerné même si je n'utilise pas ce terme habituellement. Entre déterminisme et libre arbitre quelle est ma marge de manœuvre ? Je me suis souvent posé la question même si les mots pour l'énoncer ainsi sont venus plus tard. Moi je suis plutôt dans la case artiste. Mes parents sont immigrés portugais, femme de ménage et plâtrier ce qui n'est pas très original, mais déjà, petit garçon j'avais cette impression d'être un peu hors classe, de fait, par ma double culture française portugaise j'avais deux visions du monde parfois très proches parfois dissonantes. Puis vers 8, 10 ans je me passionne pour la littérature, le dessin, mes parents se serrent la ceinture pour me payer des cours de musique... et dans mon HLM ce n'étais pas chose courante, ce n'était pas mal vu non plus... "mais ce garçon qui écoute de la musique classique toujours un livre en main et dessine tout le temps, tu crois que c'est normal ? Et puis d'accord tu dessine bien mais c'est pas un métier, surtout pour un fils d'immigrés qui est la catégorie juste en dessous du prolétaire de base. C'était le discours sourd et lancinant que percevais l'ado que j'étais, j'avais une énorme soif d'apprendre mais je détestait l'école. En tout cas le racisme de classe existe encore dans l'enseignement, quand tu viens d'un milieu très populaire ou immigré, si tu es doué en classe et que tu ne veux pas faire d'études, ce n'est pas grave un CAP ou un BEP fera l'affaire pour alimenter le système. Quand tu viens de la petite bourgeoisie, même si tu es une quiche à l'école la question ne se pose pas : tu auras ton bac et après on verra bien. J'avais une conscience de classe et je trouvais que c'était injuste que nous les pauvres nous n'avions droit qu'a des fringues mal dessinés en promos chez Leclerc et pour tout le reste c'était pareil, le beau, le premier choix pour les bourgeois, le toc, le pas cher mal foutu pour les ouvriers. le paradoxe c'est qu'aujourd'hui j'aime bien me balader dans les magasins qui vendent des conneries à 5 ou 10 euros... et les galeries d'art. Bref, comme j’étais aussi plutôt bon en sciences je réussi mon BEP technique pour faire plaisir à mes parents mais je fuis les patrons qui veulent m'embaucher pour réparer des machines à laver. Je t'avoue qu'à l'époque j'étais complètement paumé sans savoir ce que j'allais faire de ma vie. Puis un jour je me propose comme stagiaire dans une grosse agence publicitaire, le directeur de création me prend sous son aile et petit à petit je deviens directeur artistique, Le bagage culturel accumulé dans l'enfance me permettra de faire illusion dans cet univers assez bourgeois qui se veut élitistes même si je prenais conscience que j'avais beaucoup à apprendre . A début je ne faisait pas ça par ambition sociale ou matérielle, j'adorais mon travail, je dessinais toute la journée, je découvrais la sociologie, le graphisme, l'informatique et mille autres choses, ma soif d'apprendre était comblée et en plus on me félicitait pour la qualité de mon travail. je n'étais pas super bien payé mais à 23 ans je gagnais autant que mon père après 20 ans à se casser le dos dans le bâtiment, je prenais l'avion alors qu'il n'avais jamais mis les pieds dans un aéroport. A l'époque ce décalage me posais questions, ses compétences dans un autre domaine valaient bien les miennes, son métiers au fond était plus utile à la société que le mien et pourtant à moi la belle vie à lui les courbatures... au delà de l'aspect matériel j'étais passé du coté des dominants, de ceux qui tiennent le manche et prennent les décisions. Je suis resté quelques années dans cette grosse boite mais j'avais la bougeotte, ensuite ce fût quelques années la bohème du provincial qui monte à Paris et les montages russes financièrement, même si j'ai exercé le métier de directeur artistique et graphiste presque 20 ans, je me suis forgé une conscience anticapitaliste, féministe et écologique qui n'as pas trop sa place dans l'univers de la com actuelle, je me suis éloigné du monde des "décideurs" parce que je ne peut m'empêcher de critiquer les imbéciles autoritaire, partant d'un principe mainte fois prouvé: les patrons ont besoins des ouvriers pour vivre alors que les ouvriers peuvent se passer du patron assez facilement. Sinon, même aujourd'hui j'ai du mal à me définir comme artiste car j'ai le syndrome de l'autodidacte qui sans diplômes prestigieux ni parcours universitaire ne se sens pas toujours légitime, mais c'est pas grave je continue d'avancer... ;)
Merci de ce témoignage très sincère ! le rapport au luxe est parfois le reflet de notre rapport à notre classe sociale d'arrivée, avec la volonté d'afficher des signes extérieurs de richesse, tout en ayant un syndrome de l'imposteur en portant ces mêmes marques de luxe.
Coucou je commente très peu les vidéos sur youtube, mais sache que tu me fais vraiment du bien. Grâce à toi j'ai pu appréhender un peu plus un peu mieux ma condition de transfuge (en devenir et a moitié)... Je pense souvent à tes vidéos et reviens souvent sur ta chaine. Et si tu continue les vidéos eh bien j'ai vraiment hâte et si tu t'arrête eh bien bonne continuation et merci pour tout!
J'ai constaté qu'on était souvent plus décrié pour sa "réussite" que pour ses origines sociales. Ayant fait une grande école d'ingénieur parisienne bien qu'issu d'un milieu assez modeste (père petit employé de bureau, mère sans emploi et d'un niveau scolaire très faible car ayant quitté l'école à 12 ans), je suis considéré dans l'établissement public dans lequel j'exerce la fonction d'ingénieur comme celui qui a été favorisé, donc sans mérite, par rapport à des collègues moins diplômés que moi, bien qu'issus d'un milieu petit bourgeois.
Même s'il n'y a plus de vidéos depuis un bout de temps... J'aimerais tant que vous fassiez une vidéo sur votre parcours. Et vos postes. Car parfois avoir un bon salaire, mais pas de sens dans son travail, c'est aussi dur.
Merci pour cette vidéo. C’est toujours aussi passionnant de t’écouter et c’est un vrai plaisir. Je me retrouve totalement dans tes expériences de vie en tant que transfuge de classe également. J’ai hâte de découvrir la suite de ta vidéo sur les œuvres des Pinçon-Charlot.
Aide soignante à la retraite ravie de l'être à la retraite 🙂arrivée par hasard sur ta chaîne tu peux ou pas imaginer mes impressions en tentant d'entendre de comprendre j'ai lu les pinçon Charlot ouf ranciere et son maître ignorant... j'essaie de ne pas me dire en t'écoutant et de façon triviale oh!!! La pauvre petit fille à la tête bien pleine ou as tu mis tes pieds ta tête en t'écoutant Et puis j'ai repris l'attitude de l'aide soignante auprès d'un patient mettre mes jugements de côté essayer du côté de la rive qui est la mienne d'approcher de sentir le temps les mots feront leur chemin je ne vois pas de passerelle un après midi en passant devant les boutiques de gd luxe je vois deux jeunes adolescents qui emportent la paire de baskett je souris ils sont beaux et drôles et puis le prix affiché 600 euros!!!!! Vertige de la séparation des mondes et la j'ai soudain peur de ce commentaire qui pourrait sembler si pauvre ai je mal mal d'être moi .... je reviendrais
Toujours un plaisir à t'écouter Darah. Deux questions/suggestions : As tu déjà pensé à rendre cette réflexion interne plus interactive à l'aide de plateforme comme Twitch ? Et/ou as tu jamais eu le projet de transformer cette réflexion interne en un projet d'écriture, roman ou autre ? Quoi qu'il en soit, bonne continuation à toi.
Bonjour ! Merci beaucoup. En effet ça pourrait vraiment s’y prêter. J’y ai déjà pensé mais pour l’instant, je ne le sens pas trop encore. Je trouve le principe du direct assez stressant, il faut que je fasse mon cheminement pour y arriver :) J’ai beaucoup écrit en 2017/2018, un témoignage de mes années de prépa. Je verrai si un jour j’en fais quelque chose!
Je vais commenter uniquement le point du rapport à l’argent, et au type de consommation comme objet de reconnaissance et d’appartenance à un ”milieu”. Je pense que je vais me faire allumer, c’est le charme de RUclips. J’ai été élevée dans une famille sincèrement croyante, dont très vite je n’ais plus partagé la foi. Mais je suis extrêmement redevable à cette famille des valeurs transmises: l’argent ne détermine en rien la valeur d’un être humain, dépenser un ou deux smic dans une robe de marque est choquant parceque c’est un mois de vie pour quelqu'un, la chance se partage, la redistribution via les impôts c’est normal, tout ce qu’on qualifie parfois de bien pensence, mais que je préfère toujours à la mal pensence. Ça m’a rendue libre, je me suis adaptée aux moments où je devais choisir entre les couches bébé et mon repas de midi, ceux où j’ai bien gagné ma vie en restant tout à fait détachée des modes consumeristes. A mon âge, 68 ans, ce processus de détachement continue un peu : il y a des choses qu’on ne peut plus faire, et donc que l’on ne fera plus jamais, et c’est la vie. L’accepter rend libre. Les classes sociales sont devenues le cadet de mes soucis, parceque parisienne de ma naissance à mon âge mûr, je vis maintenant à la campagne, au bout d’une piste en terre, les sangliers sont plus nombreux que les CSP +, et j’imagine les Louboutin sur mon chemin... J’ai un paysage splendide comme principale richesse, et bon sang, ce que ça fait du bien! Vous qui avez dit que vous aimiez vieillir, je vous confirme: c’est beaucoup plus " enrichissant" qu’on ne le croit, si on a adopté une philosophie de vie où ce qui compte, c’est justement la vie. Longo maï.
Coucou Darah, pourrais-tu faire une vidéo sur ton épisode dépressif après la prépa, ton ressenti sur le moment (si tu avais conscience ou non que tu étais en dépression), les causes selon toi avec le recul, et comment tu en es sortie ? Ça m'intéresse énormément car c'est ce que je vis actuellement ♥︎
Vos vidéos me manquent, Darah. Les autres moyens de communication sur la toile que vous utilisez sont intéressants pour vous suivre mais peu profonds comparativement à un format vidéo. Des podcasts pourraient être intéressants, aussi.
Bonsoir, je m'intéresse aussi à ces questions. Il y a un autre cas très souvent oublié car c'est assez invisible, ce sont les héritiers avec augmentations rapides de capitaux suite à des donations ou des héritages. Le loi française impose une répartition égale de l'héritage entre les enfants. Le simple fait d'être fils unique donne le droit souvent à l'intégralité des capitaux accumulés par les parents ce qui creuse considérablement l'écart avec des enfants issues de plus grandes fratries. Par exemple, suite au décès de la mère de mon demi-frère qui est ouvrier, il est devenu de droit millionnaire du jour au lendemain par héritage. Ainsi je pense que les inégalités économiques s'expliquent très peu par les différences de salaires et beaucoup par la circulation du capital et ses intérêts. Je pense que l'on peut dire d'une personne qu'elle est riche quand elle tire l'essentiel de ses revenus de ses capitaux (immobilier, bourse, entreprises...)
Non clairement pas. L'héritage est une cause majeure (surtout pour les très hautes fortunes), mais le salaire aussi, pour les petits/nouveaux riches. D'ailleurs l'héritage, c'est du salaire capitalisé sur plusieurs générations. C'est comme ça que ça commence ou que ça s'entretient. Seulement 10% de la population gagne au dessus de 5000 euros. Ce niveau de revenu est une différence considérable qui permet d'investir facilement et d'avoir accès à une consommation très peu limitée car on encaisse beaucoup plus que ce qui est nécessaire à vivre. C'est comme ça que les petits riches accèdent à des propriétés qu'ils font payer par leurs locataires. L’accès à la rente immobilière est un privilège des hauts salaires. Et c'est une dimension essentielle de l'exploitation de la plus grande partie de la population par les 10%.
@@Gnashercide Si si c'est de l'exploitation. Tirer profit des fruits du travail d'autrui par le fait de détenir un titre de propriété, qu'on soit propriétaire patron d'une entreprise, ou propriétaire louant un bien immobilier, le profit qu'on tire de son titre de propriété ne provient pas d'un travail de production valorisable sur un marché des biens et des services, mais provient d'une rente constituée par le salaires des travailleurs. Le loyer est donc une exploitation, car quelqu'un qui ne travail pas profite de son titre de propriété pour toucher une part du travail d'un autre qui ne détient pas de titre de propriété. Tout comme le patron/actionnaire exploite les travailleurs car il leur verse un salaire inférieur à la valeur de ce qu'ils ont produit, pour toucher une plu-valu sur la production. Sans lui-même participer à la production, ou dans une mesure bien plus faible que ce qu'il prélève sur le produit des travailleurs. Toucher une rente par la simple détention d'un titre de propriété, c'est toucher une part du fruit du travail des autres sans soi-même travailler, c'est la définition même de l'exploitation.
@@nuagerouge4324 pas su tout,c'est in retour sur investissement de l'entrepreneuriat ( truc complètement inconnu dans une France endocriné dans le marxisme ) de plus tu peux faire partie des 10 % sans propriétés.
@@Gnashercide "Retour sur investissement" ça ne veut rien dire. 1) "Investissement" suppose un Capital, d'où vient ce Capital, de quel Travail ?Le travail de qui ? Quelles productions réelles ? 2) Il n'y a pas de nécessité/légitimité du "retour sur investissement". Au moment où tu fais appel à des travailleurs sur qui tu imposes une relation de subordination (du fait que tu es propriétaire des moyens de productions qu'ils utilisent pour produire de la valeur marchandisable), et que ces travailleurs touchent un salaire (largement) inférieur à la valeur de leur production, que cette valeur ponctionnée sur leur travail va dans ta poche, du même fait que tu détiens juste un titre de propriété privé, tu exploites les travailleurs. C'est mathématique en fait. Après tu peux trouver ça bien ou pas, juste ou injuste, mais c'est un FAIT, un patron (ou propriétaire foncier) qui réussit à tirer du profit de son entreprise/moyen de production ou de son bien immobilier par le biais du travail d'autrui, il exploite autrui. (S'il travail seul pour lui, ou si c'est une coopérative qui redistribue équitablement les fruits du travail collectif entre les travailleurs, c'est autre chose, on parle de propriété d'usage) 3) Oui tu peux t'enrichir sans être propriétaire en occupant une place de choix dans le système d'exploitation, merci c'est pas une nouveauté ça. Ca ne change rien au fait que le Capital qui te permet de t'enrichir considérablement repose sur l'exploitation des travailleurs qui en amont produisent la valeur, les biens et services sur lesquels l'économie repose. Autrement dit, tu peux ne pas être propriétaire mais occuper une place de privilégié auprès des propriétaires parce que tu leur es utile pour organiser/augmenter les intérêts privés que le Capital tire de l'exploitation. Je n'ai jamais dit que l'exploitation se réduisait à la propriété lucrative, je dis que la propriété lucrative, dès qu'elle permet de faire une plus-value sur le travail d'autrui, est par définition une forme d'exploitation. Et par ailleurs, ce qui permet l'exploitation dans le système politico-économique capitaliste, c'est le droit illimité, absolu à la propriété privée lucrative. Enfin, plutôt que de considérer, en toute ignorance et en tout ridicule, le marxisme comme une doctrine, tu devrais un peu te mettre à la page et tirer ce qu'il y a de parfaitement fécond et pertinent dans la théorie marxiste, en dehors de tout dogmatisme. Ici "l'endoctriné", l'aveugle, le sourd à l'analyse matérialiste de l'économie, ce pourrait bien être toi... ce qui n'a rien à voir avec "la france", mais seulement à l'insuffisance de ta formation intellectuelle.
Bonjour de Londres ! Bravo pour cette sincérité et avoir le courage de partager ces réflexions. J'avais tellement besoin de cette vidéo et d'entendre votre discours sur le motivations véritables et la relation à l'argent. C'est un sujet encore très tabou que je n'ai pas entendu traité de cette façon jusqu'à présent. Cette chaîne est une très belle découverte aujourd'hui, merci :)
Tous les transclasses que j'ai connus et qui ont fait de hautes études scientifiques (grandes écoles parisiennes) ont fini au CNRS ou à l'éducation nationale à des postes d' ingénieur sans grand intérêt et sans grandes responsabilités. A croire que le privé ne voulait pas d'eux ! (et pourtant c'était pas faute d'avoir essayé d'y rentrer).
Si tu fais une grande école et que tu finis ingénieur au CNRS, c’est soit un choix étrange soit un échec. Normalement au CNRS tu deviens CR = chargé de recherche. Les ingénieurs au CNRS sont juste des executants.
@@MrAlkylation visiblement, c'était un échec pour eux puisque comme je l'ai dit, on n'a pas voulu les prendre dans le privé et ils ont du se tourner vers le CNRS. Peut etre que leur condition de transclasse a joué en leur défaveur (pas de piston, pas de réseau, manque de conseils pour se faire embaucher, manque d'assurance ...)
@@ascl3133 Je connais bien le milieu de la recherche en Science, pour avoir une chance de se faire embaucher CR ou Maître de conf, il faut un très bon dossier de publications et il faut 1 voir 2 parrains (personne avec un poids dans le milieu qui va t'appuyer). Sans ça c'est très peu probable d'avoir un poste même si t'es très intelligent, il y a beaucoup de candidats. La classe n'intervient pas là dedans, à la limite si tu sors d'une grande école ça peut faire bien sur le dossier mais si le reste ne suit pas ça ne passera pas. Tu dois sortir des publis ensuite donc ils prennent pas le risque de prendre quelqu'un qui n'est pas fait pour ça, même si ça peut arriver que des gens passe entre les mailles du filets parfois (comme partout). Après ton milieu social, que tes parents soient riche, que tu vis dans un château, roule en Porsche ou autres, ça n'a aucune influence dans ce milieu... Donc je pense que tes amis étaient probablement dans un domaine avec peu de débouches et un dossier à la fois trop académique pour le privé et trop léger pour le publique. Après si tu passes pas pour CR et maitre de conf mais que tu n'es pas nul ils peuvent te prendre ingénieur
40:00 merci de te livrer comme ça. Ca m'impressionne toujours un peu j'avoue! :) De voir comment tu t'es construite, avec tes contradictions, tes réflexions. La majorité des gens présentent leur vie d'une manière "idéalisée", moi le premier sans doute. Ca nous ramène au rapport à l'identité, le besoin de se penser comme une "unité". Et justement, je lis "Soi-même comme un autre" (merci qui?), et j'en suis au moment où il aborde la manière dont l'identité se construit dans le récit qu'on se fait de sa vie, et de la mise en abîme de cette représentation des choses dans le roman, où la contingence des évènements rejoint "miraculeusement" le destin du personnage, le récit et l'identité se mélangeant alors complètement, le personnage EST l'histoire, et vice et versa. On retrouve ça dans la figure du self-made man dont tu parles d'ailleurs. (Bon je ne sais pas pourquoi je raconte tout ça, tu le sais très bien puisque c'est toi qui m'a donné envie de lire ce livre!) Je lis aussi "Souvenirs/Lettres choisies" de Tocqueville, et ce qui était amusant, c'est qu'il disait justement dans "Souvenirs" que, contrairement aux autres (Tocqueville c'est toujours un peu "moi contre le reste du monde" hein!), il serait honnête et sans concession avec lui-même, alors que bon, on sent bien que...Voilà quoi... Les personnes en charge de l'édition reviennent sur ce point : _" il n'est pas allé comme Hugo jusqu'à aller se sculpter une statue posthume"_ , mais _"il avait parfaitement conscience de l'importance littéraire de ses lettres"_ C'était fascinant de voir un personnage comme ça, dans ce besoin compulsif de s'écrire son "roman personnel", jusque dans ses lettres à ses amis, et de voir cet aspect de sa personne rentrer en friction avec sa lucidité, d'autant que c'est précisément cette dernière qui aura fait sa renommée, et qu'il le sait! Bref, tout cela pour dire que j'étais dans le mood parfait pour accueillir ta vidéo! :) Parfois, c'est un peu un journal intime, mais annoté façon ouvrage universitaire! Sauf que la personne qui annote est l'autrice du journal! :) Merci!
Super vidéos, j'adore votre lucidité, humilité et bienveilllance (j'avoue ne pas avoir la même indulgence envers les bourgeois) ! Je partagerai votre chaîne sur mon compte instagram antiraciste. Il y a des similitudes avec le métissage et l'immigration, car entre deux terres, deux cultures...
Les classes sociales ont été parfaitement dépeintes dans bel-ami. Rien à rajouter depuis. Pour mieux comprendre Paris, Paris la ville du diable. Magnifique vidéo.
Bonsoir Darah, tes analyses sont très intéressantes, très personnelles et donc très touchantes. Tu peux nous dire quel est ton job et ton salaire ? Peut être l'as tu déjà dit, mais je n'ai pas relevé. Mon questionnement porte, au delà du cheminement transclasse, comment parler de richesse ? De précarité économique vs le fameux salaire de 4000 euros / mois pour être riche...?
Clef d’analyse oubliée entre deux coussins: Vous vivez dans le premier argument de vente d’un des premiers export Francais. N’oublions pas les pouvoirs macro économiques et les réalités qu’ils engendrent. Réalités qui se confondent avec les horizons même de nos existences.
Bonjour Darah, je découvre votre chaîne un peu tard on dirait car ça fera bientôt un an que vous n'avez plus rien publié. Au sujet des trans-classes, je pense que 1) vous pouvez être fière de vous, vous n'êtes pas partie avec les mêmes armes et malgré tout vous avez percé le plafond de verre 2) parfois je me suis dit que c'était aussi une force de ne pas pouvoir compter sur mes parents pour m'aider à l'école (qui n'avaient aucun diplôme, je les ai lâché dès mes 10 ans). Alors que j'entendais une copine de classe qui comptaient sur son père pour lui réexpliquer la trigonométrie, je savais que je devais comprendre MAINTENANT en classe car j'étais sans filet. Ca motive à être attentif, un entraînement qui sur le long terme est payant. 3) vous avez l'avantage de plusieurs classes : vous ne paraissez ni inaccessible, ni vide. PS : avez-vous aussi la frustration qu'il n'y avait aucun livre chez vos parents ? Car j'en vois partout chez vous comme chez moi (même dans les toilettes)
Bonjour ! Merci pour ce partage de réflexions, c'est vraiment enrichissant. Comme je vienne de la Vénétie (Italie), j'ai observé un autre phénomène qui me semble intéressant. Comme il s'agissait d'une région pauvre voire très pauvre jusqu'aux années 1960 et qu'elle est devenue assez riche à partir des années 1980, c'est toute la région qui suscite des réactions négatives par le reste de l'Italie et qui se voit accusée d'entretenir une relation morbide avec l'argent. Les médias nationaux n'ont jamais arreté de peindre ma région comme peuplée d'ignorants mais surtout de sots, c'était vraiment frappant. Parallèlement on a assisté à la montée du racisme anti-méridional et anti-albanais dans les années 1990, puis du racisme tout court dans les années 2010 et surtout 2015 avec la crise des réfugiés, au point que dans la Vénétie de 2021 il est devenu pratiquement impossible de garder librement des propos anti-racistes (du moins il faut tâter le terrain au premier abord pour comprendre avec qui on parle). Aussi les demandes d'indépendance sont-elles devenues de plus en plus fortes à partir des années 2000-2010, alors que le reste des mouvements séparatistes sont devenus nationalistes. L'atmosphère est devenue très lourde pour quelqu'un comme moi qui aime voyager et apprendre des langues étrangères, et je ne supporte plus de séjourner pendant plus que quelques jours dans ma ville natale ; en même temps je me rends compte que la Vénétie couvait une rage souterraine qui n'a jamais vraiment sorti et qui s'est (mal) exprimée comme ça. Je ne sais pas si on peut transposer sur un groupe social le meme schéma qu'on applique à une personne, mais il me semble qu'il y a des points en commun.
Hello, je t'm. À+ Sinon complètement d'accord, c'est facile d'avoir un comportement éthique et surtout choisir un métier éthiquo-compatible, quand on a jamais eu le souci de l'argent, et qu'on l'aura jamais, car on repose virtuellement sur des centaines de milliers d'euros, voire tellement plus, dans les milieux que tu fréquentes. Ça me rappelle une petite bourgeoise fille de profs bien à l'aise, faisant des études d'histoire dans une fac privée catholique, me taxer de capitaliste avec ma petite boite de webmarketing. Ben ouaip, on est pas tous nés avec la possibilité de se regarder le nombril et sa belle âme bien "propre" 4 life bruh...
super sujet! en plus ça parle effectivement meme quand on est pas transfuge de classe, il y a enormement d'enjeux du rapport a l'argent. Moi je suis... l'inverse de mon pere^^ sur plein de plans, mais notamment celui-la: il travaille beaucoup, gagne beaucoup (actuellement je sais pas exactement, surtout qu'il habite loin, mais je dirais 30 000 euros par mois? a peu pres) et moi, ben j'ai fait pas mal de trucs benevoles (emission sur Radio Libertaire, groupe de lecture sur Le Capital de Marx...) mais suis au RSA. En fait j'aimerais vivre dans une societe ou on n'aurait pas besoin de travailler pour vivre... (j'ai plus de 30 ans, et encore jamais travaille au sens classique d'activite salariee)
@@sweettagada22 "c'est comme ça depuis la nuit des temps" n'est pas un argument recevable (en fait, c'est tout simplement pas un argument) essaye encore :)
@@julienselignac9434 alors ne retiens que « on est fait pour travailler ». Et si c’est un argument lorsqu’on raisonne en termes d’évolution (je trouve justement que cette chaîne manque cruellement d’apport de sciences). Comme toutes absolument toutes les espèces sur terre. C’est le struggle for Life de Darwin.
@@julienselignac9434 je ne suis « fan » de rien. J’ai juste un master en biologie tout court. Toi par contre tu sembles adepte du fait d’évincer les arguments 😉 tu es juste un fainéant qui ne veut pas bosser..
Pour moi il n'y a pas à se sentir coupable de vouloir s'enrichir si on est pauvre, tant qu'on ne devient pas cupide et qu'on n'exploite pas les gens. on n'a qu'une vie, ce n'est pas pour galérer et se priver toute sa vie. Après il n'est pas nécessaire de posséder plusieurs villas, une Ferrari ou un collier en or à 25000 euros pour être heureux. je suis contre le bling-bling.si moi je veux m'enrichir c'est d'abord pour avoir des loisirs et voyager.
Bonjour. Tu gagnes combien ? Pourrais-tu quantifier ton propos pour objectiver ton propos qui, sans chiffres perd largement en consistance. Parler d'argent sans parler d'argent... C'est fort !
Encore une fois très intéressant dans une quête de vérité par rapport à toi-même. Je suis aussi transclasse et ma "grande traversée" est assez différente des cas que tu évoques. Mon ressenti est un peu différent mais ce serait un peu long par commentaire (à moins le les empiler), y a-t-il un moyen de te l'envoyer par mail ou autre, ou plutôt ici ?
Salaut Darah ! Merci pour ces vidéos instructives et interressantes. Je voulais te poser une question. Ne penses tu pas que tu as une approche beaucoup trop " duale" dans la séparation Bourgeoisie - classe ouvrière qui t'amenerais a être trop essentialiste ? Les éthos de classe donc tu parles dans beaucoup de tes videos sont determinés par l'état du "matériel"... J'ai l'impression que tu parles souvent de la bourgeoisie comme d'une entité mystique créatrice d'elle-meme et dont les membres seraient moins determinés que les non bourgeois. Merci
Quand tu dis que « les inégalités salariales ne font pas sens », tu sous-entends vraiment que tous les salariés, quelle que soit leur qualification, leur expérience, etc., devraient être payés absolument pareil ?
Je ne crois pas que l'on soit coupable de nos envies au sens de faute morale. En revanche, nous sommes bien responsables de l'attitude que l'on adopte à leur égard, ou nous du moins nous gagnerions à le croire.
Les déterminants de l’action sont toujours des pulsions inavouables: elles peuvent être économiques, sexuelles, politiques ( recherche de pouvoir)! Mais ces pulsions, on peut, si on en a conscience, les sublimer dans la pensée, le travail… Ce que je voudrais savoir sur toi, si tu permets bien sûr, c’est ton rapport aux stratégies sexuelles/ matrimoniales: as-tu cherché à vivre avec des hommes riches, bourgeois, pour te sécuriser financièrement, pour accéder aux objets de luxe justement? Qu’en est-il pour toi, de la loi de l’échange économico-sexuel? Qu’en est-il de « l’hypergamie féminine? ».
On peut être SDF et Transfuge de Classe... Ex Ch.Bukowski, Ch.Baudelaire. On échappe pas au Patriarcat...😂🤣😂 Va Dire ça à l'Ouvrier, au Clodo et à l'employé... Perso, Je me suis arrêté là.
C'est quand même gonflé à 23:00 d'invoquer le patriarcat pour expliquer les mariages hypergames ! Quand on sait comment les femmes trient leurs prétendants par l'argent !
Oui c'est plutôt cocasse. l'hypergamie étant une stratégie reproductive relativement simple à comprendre et dont les femmes, dans leur très grande majorité, ne se sont toujours pas défaites, aussi progressistes soient-elles.
Je commence à regarder tes vidéos .. Tu lis souvent tes lectures à ton propre vécu .. après, il sera peut être opportun de faire une vidéo à part qui décrit ta vie. .. cela à mon avis aidera à comprendre mieux ce dont tu parles ...
Une critique à l'emporte-pièce n'est pas jugée comme telle par celui qui l'édicte et peut en avoir le droit. On est ce que l'on fait (d'après moi) et pas ce que l'on a ni ce que l'on dit. Ton ami d'origine africaine très pauvre qui aujourd'hui vire des gens ( fusion/acquisition) est assez troublant ; non pas à cause de son origine hein (perso, je m'en tape de son origine géographique, sociale et culturelle), mais parce qu'il est, effectivement, en train de virer des gens. Il répondra surement que: " Si ce n'était pas moi, ce serait un autre"... C'est une question que je me pose. Comme toi, j'ai besoin de vocaliser ou d'écrire pour réfléchir. J'dois avouer qu'entendre citer aussi souvent bourdieu et d'autres références d'ailleurs, ça me chatouille l'oreille, merci.
J'ai l'impression que tout ce que vous avancez dans la vidéo peut être valide pour toute la population et pas forcément pour des transfuges. Je ne vois aucun lien entre tout ça et le fait de gagner plus d'argent que ses parents ou lire d'autres livre que ses parents. En fait vous analysez tout au travers de cette grille "transfuge de classe" et je ne vois vraiment pas l'intérêt. Pourtant cela m'intéresse et j'essaie de comprendre et cela me laisse vraiment très perplexe.
Bonjour Darah Je vous invite à vous intéresser à l’éducation populaire , vous pourriez , en se faisant , vous intéresser à Franck Lepage qui a posté Inculture n2 . Avec toute mon amitié
Bonjour, J'ai l'impression, au delà de porter un regard descriptif sur la variété des situations transfuges qui peut avoir son intérêt sociologique (acte de connaissance voire de compréhension qui vise le savoir), que ton discours est en fait un plaidoyer à demi mot pour le contournement, voire l'enterrement, de la question politique. Car les transfuges ont intérêt à l'enterrement de la question politique pour continuer de jouir des privilèges qu'ils ont si chèrement acquis. Et ta conclusion est assez édifiante. La question politique c'est celle de la distribution des richesses, du pouvoir et des statuts dans la société. C'est pas une question d’allégeance politique ou idéologique de façade. Les rapports de domination et d'exploitation se fichent complétement de l'origine sociale, bourgeoise ou prolétaire, d'untel ou unetelle dans leur exercice. La domination et l'exploitation n'est pas plus douce quand elle permet de faire vivre un transfuge plutôt qu'un héritier. C'est exactement la même !! C'est le même ordre social inégalitaire ! Le transfuge vient juste y occuper une place à laquelle il était moins destiné qu'un autre. Ta position est parfaitement hypocrite. A l'image du transfuge "requin" qui se qualifie "de gauche". On se fiche bien des idées et de l'autoqualification, quand structurellement la position occupée est une position politique de domination. Je comprends vraiment pas le propos, en tout cas je n'en trouve pas la cohérence. Le problème politique n'est pas de se poser la question existentielle de "quoi faire avec son argent", mais de poser la question de sa répartition. D'empêcher que des gens aient à se poser cette question indécente quand tout le monde n'a pas même assez d'argent pour vivre autour de soi. Si les récits de vie nous enseignent quelque chose, c'est qu'il y a toujours une idéologie, une histoire, un principe, des valeurs permettant de justifier l'existence et l'entretien d'une position sociale de domination. Ton discours semble suivre cette motivation, en mettant en scène les problématiques singulières aux transfuges, certes, mais pour amener ton auditoire à une forme de "compréhension" apolitique qui porte en elle une ambition de légitimation/reconnaissance/acceptation des positions sociales de domination occupées par les transfuges (à leurs propres yeux, en témoigne les nombreux commentaires, et aux yeux des autres, surtout ceux des classes dont ils proviennent, qui continuent à subir la domination des bourgeois, et des transfuges). Ainsi je trouve ton propos assez confus, non sur la forme mais dans sa dimension dépolitisante, alors même que tu dis ne pas croire en la légitimité des inégalités salariales, chose à laquelle je souscris parfaitement, mais ici très étonnante, en tout cas contradictoire pour quelqu'un qui en vit. C'est à la fois sincère de l'admettre, et pour le coup fortement politique, et en même temps déconcertant. Enfin, l'appel à la complexité est un argument nécessaire à la connaissance mais pas vraiment à la lutte politique. La connaissance s'affine en décrivant la complexité du monde, alors que la lutte politique se perds à complexifier le monde inutilement ou malhonnêtement alors que les rapports de domination (inégalités de richesses de statut et de pouvoir) sont clairement identifiables et mesurables.
Pertinent. Un bémol cependant : lorsque tu affirmes que c'est à cause du patriarcat que certaines femmes épousent des hommes riches, tu omets la réalité objective que les femmes, tendanciellement, ne veulent pas épouser des hommes issues des classes sociales plus basses. Le patriarcat n'explique en rien ce choix féminin.
Ma phrase était un peu trop rapide sur ce point. Je parlais de la structure générale patriarcale qui engendre ces biais. Je suis d’accord sur le fait que c’est tout à fait intégré par beaucoup de femme et que ce sont des phénomènes très complexes. Le livre d’Eva Illouz là-dessus est très intéressant, je ne sais pas si tu connais.
Un toute "petite" rapproche sur votre méthodique de réflexion. Un jour toutes les organes du corps ont décidé de faire un symposium sur l'importance de leurs rôle qu'ils jouaient sur le corps humain, plus exactement sur le fait que, grâce à eux sans lien entre eux, l'être humain existait sur cette terre. Et à partir de là, c'est la catastrophe empirique. Le cœur s'en prenait aux poumons paracerque ils se prenaient plus important que lui. Et la bile se prenaient aux reins pour les mêmes raisons, en hurlant que, c'est grâce à elle les reins avez pris place sur le corps humain. Ainsi continua se symposium entre toutes les organes du corps, non c'est moi et ce n'est pas toi qui a plus d'importance dans l'existence de ce corps, parce que c'est grâce à moi qu'il est de ce monde, etc. Donc des chiffonnades sans valeur qui ont fait que, ce symposium devient un concert de rancunes et des haines. Tout au fond de la salle se trouvait le Trous du Cul, qui commençait en à avoir marre de tout ce tohu-bohu. Enervé il se lève et à haute voix il demanda à toute la salle. Et moi qu'est que je fais là??? Bref je me demande en quoi un médecin est plus valeureux qu'un boulanger ou maçon?! Cordialement.
C'est très intéressant de t écouter. Merci de partager avec sincérité tes réflexions. J'aime bien ton discours. Je me demande cependant pourquoi une école de commerce ? Ça cadre mal avec tes idées politiques que l on devine du côté d une gauche radicale. Tu évoques l intérêt "opérationnel " de travailler dans une grande entreprise du CAC 40. Mais ça pouvait aussi se concrétiser ailleurs, dans un domaine plus " utile " par exemple. Ce n'est pas un jugement, simplement une interrogation. J'ai déjà écouté quelques unes de tes vidéos, peut-être vais-je trouver les réponses dans celles que je vais visionner bientôt. . L exemple de ton ami racisé qui est un "requin " interpelle aussi. On n' a pas la réponse au " c est très complexe " que tu évoques. Ta conclusion " méfions nous de là où est portée la lumière " est-elle un code , une clé de lecture pour un prochain thème ? un indice que tu es peut-être une Arsène Lupin en jupons ?😁 Ou que tu agis selon ce que préconise Geoffroy de la Gasnerie et que tu fais de l'entrisme ? Ça m'intrigue. J'ai hâte de suivre encore tes aventures.
Pour moi non plus, je suis rassurée de ne pas être seule a ne pas saisir le sens, ou a saisir le non sens. Quand on souhaite l'égalité pour toutes les personnes, quand on est contre les discriminations, je ne saisis pas en quoi le temps d'une personne ou d'une autre puisse valoir une somme différente, et permettre l'accès a des niveaux de confort si différents... je sais pourquoi c'est different (en résumé le capitalisme), mais ça ne correspond pas aux valeurs que je veux défendre.
Salut Darah, FYI même si tu ne postes plus de vidéos, je te conseille de récupérer ton "@" histoire de le protéger si tu peux et souhaites un jour refaire des vidéos. Actuellement c'est @Darah1250, peut etre que le @Darah est toujours disponible ? Bonne continuation, Thomas
Lorsque j'ai commencé ma carrière, j'ai travaillé dans une entreprise du CAC40 sur Paris où j'étais entouré de jeunes issus des (très) grandes écoles qui venaient tous à la grande majorité de la haute bourgeoisie avec le train de vie et les mœurs qui s'ensuivent (que tu as si bien décrits).
Étant moi-même issu de la classe moyenne et de province, j'étais constamment en décalage avec eux dans mon mode de vie. Je finissais par ressentir de la colère face aux injustices de l'héritage et à la reproduction des privilèges de classes. Je me sentais impuissant face à celà, les classes sont de plus en plus étanches lorsqu'on les grimpe, et les marches à gravir sont d'une hauteur exponentielle, je me reconnaissais dans ce sentiment de déclassement qu'évoque le sociologue Louis Chauvel dans son livre "les classes moyennes à la dérive".
Et puis j'en ai eu marre de courir après cette chimère, de vouloir à tout prix rentrer dans cette compétition du statut social et de l'argent sachant que je ne pouvais pas combler 10 générations de transmission filiale avec mon simple salaire, et suis parti en province, à la campagne où le rapport au temps et à l'argent ne sont plus les mêmes.
Tout est relatif.
A Paris, on attrape vite le vertige lorsqu'on rentre dans certains milieux, on se sent tout le temps pauvre, quoi que l'on fasse, on est toujours le pauvre d'un ami plus riche que soi.
En réalité, seule une union avec un-e conjoint-e de la haute bourgeoisie pourrait te faire définitivement rentrer dans ce monde de "l'upper class", mais là aussi, il y a des barrières, cf. le film "La vie d'Adèle" qui est bien plus un film sur les différences de classes qu'une aventure entre deux jeunes femmes.
A la campagne, on côtoie la pauvreté plus facilement, on se sent finalement riche dès que l'on a un salaire suffisant (à savoir correct) qui permet de se loger dans des surfaces inespérées pour un parisien, de bien se nourrir (bio et local) et de profiter un peu de quelques loisirs, les besoins sont plus simples, plus terre à terre, on est d'ailleurs plus proche de la terre, on apprend à l'observer, à l'écouter, (et elle ne va pas bien en ce moment !), et tout ce chichi de l'apparence et cette quête du luxe imposé deviennent dès lors très secondaires.
Bonjour Darah et merci encore de nous fournir ces clés d'analyses. Je suis moi-même transfuge de classe type CSP + avec une histoire finalement assez similaire à celle de la connaissance dont tu parles vers la fin de la vidéo. En effet, je suis né et j'ai grandi en Afrique dans un bidonville et j'ai toujours vécu dans des situations d'extrême précarité. En réaction aux chocs culturels, linguistiques et l'éloignement géographique que j'ai subi, j'ai contruit ma carrière autour d'un objectif essentiellement pécuniaire que j'assume totalement. Ceci dit, mes motivations sont très loins d'être autocentrées dans la mesure où je considère l'argent comme un moyen d'atteindre des objectifs plus "nobles". J'avais commencé à me poser énormément de questions sur le poids des externalités positives sur ma situation actuelle en regardant une vidéo de Linguisticae sur le sujet du mérite et ton travail me permet de structurer ma réflexion. Merci énormément, en espérant que mon témoignage puisse servir.
C'est parce que Monté de linguisticae politise la question, rend la consciences des inégalités, alors qu'ici c'est l'inverse, la vidéaste dépolitise la question.
Qu'on ait souffert ou non dans sa vie, quand on gagne de l'argent plus que nécessaire, c'est au détriment d'autrui. Après on vit avec ou pas, on l’assume ou pas, on se le cache ou pas, on cherche des justifications et leviers de légitimation...
L'argent ça ne se crée pas, ça provient du travail d'autrui, de la création de valeur (on n'apprend pas ça en école de commerce ?). Ce que tu achètes en grande quantité avec beaucoup d'argent, c'est le travail d'autrui que tu n'as/ne sais pas fournir. L'argent te permet de faire travailler d'autres pour toi sans que personne ne s'aperçoive directement de la relation asymétrique d'exploitation.
Acheter des objets de qualité, donc chers, mais dont vous avez vraiment besoin et dont vous vous srevirez souvent, qui vous donnent satisfaction, ce n'est pas avoir le goût du luxe, c'est faire des achats raisonnables. En ce qui concerne le rapport à l'argent : si vous en avez, faites des dons anonymes à des personnes dans le besoin, sans en parler à personne. Analysez bien ce que vous ressentirez à ce moment-là et vous y verrez plus clair.
Merci Darah pour ces réflexions et ce partage de vos expériences. Que de sagesse pour une personne de votre âge !
Merci pour ce témoignage ! Je me reconnais très bien dans ce que tu nous dis de ton rapport à l'argent. Je suis moi-même assez matérialiste, j'ai été à un moment (quand j'ai découvert ce "monde") fascinée par le monde du luxe (j'y ai ensuite travaillé, ce qui étais assez ambivalent comme position car à la fois payée très mal mais en contact permanent avec ses vêtements qui paraissent de plus en plus accessibles et je me suis à ce moment-là mise à vivre au dessus de mes moyens clairement) et en même temps confrontée au mépris de certaines personnes de mon entourage (rencontrées en études sup) face à mon rapport aux objets et aux "belles choses" que eux avaient toujours connu et côtoyé et étaient plus (j'ai fais des études en art) dans une démarche "minimaliste". Et c'était super violent en fait, d'être jugée trop "bourgeoise" par eux qui l'étaient vraiment alors qu'en réalité je ne bénéficiais d'aucun des privilèges de ce qualitatif qu'on m'apposait comme une insulte à mes valeurs. Et effectivement à un moment j'ai fais le choix d'arrêter les études, d'arrêter la recherche parce que j'avais l'opportunité de travailler à temps plein et de gagner un peu plus, parce que je n'en pouvais plus d'être épuisée à travailler + étudier sans repos, tout en restant précaire et à cette époque j'ai beaucoup regretté de ne pas avoir fait de choix d'études plus "stratégiques", plus commerciales en gros, car de savoir que même au bout du très long chemin ne m'attendait pas forcément un poste stable et bien rémunéré me stressait à mort. Et j'avais honte de penser comme ça, parce que j'avais fais le choix passion et je sentais que je n'arrivais plus à l'assumer. Et aujourd'hui, des années après je me relance dans la recherche avec la même angoisse mais entre temps j'ai fais le deuil de ce désir très fort de stabilité et de "richesse" x)
Merci de ce partage 🙏🏻 Je comprends totalement.
C’est vraiment pas simple, on est pris entre tellement de besoins et d’injonctions différentes... Et on n’a pas le « matelas de sécurité » qu’ont les enfants héritiers, donc le choix de la recherche est un choix super fort sur le plan matériel.
Ta chaine est de grande qualité. Dommage que tu ne postes plus. Mais avec les contraintes des etudes ou du travail des fois il vaut mieux se focaliser sur un objectif. J' ai découvert ta chaine en faisant des recherches sur le changement de classe sociale. Et je visionne le reste qui est de qualité. Merci beaucoup.
J'adore ton contenu! Depuis hier je me fais un marathon de tes vidéos. J'espère que tu nous reviendras en forme :)
Tu n'es pas la seule, salut depuis le Togo
Merci pour ta sincerite, je me reconnais beaucoup dans tes propos et ton parcours (bien que je ne suis pas une transfuge de classe, en tout cas pas le meme que le tien) :)
Prepa litteraire prestigieuse, puis ecole de commerce pour différentes (mauvaises) raisons (que j’ai longtemps considérée comme l’erreur de ma vie)…
La question de la sécurité financière a toujours ete importante chez moi (encore une fois pour des raisons multiples, autant liees a mon education, ma condition de femme, ma personnalité..) et a ete l’occasion de nombreux cas de conscience, d’introspection et de reflexion sur mes réelles motivations, ce que ca signifiait de moi, en quoi ca remettait peut etre en question la vision que j’en avais etc (et ca l’est encore) meme si pour le moment - a 30 ans - j’ai l’impression d’avoir trouvé un certain equilibre entre ethique et sécurité)!
Bref merci pour ta video, qui me donne l’occasion de nouvelles reflexions fructueuses, mais aussi de me sentir moins seule dans tout ca :) Longue vie a ta chaine youtube qui me donne bien du grain a moudre (on n’en a jamais assez)!
Bonjour Dahah, grâce à toi j'ai pu mettre des mots sur ce qui me pollue encore aujourd'hui l'insécurité linguistique, ta voix est belle tout comme toi , elle m'apaise' MERCII
Merci d'aborder ce sujet avec tellement plus de nuances que certains journalistes, à qui on donne toute la lumière. Dans d’autres récits le seul transfuge de classe qui est donné comme exemple est l’intellectuel parisien fis d’un pauvre provincial non-diplômé. L’exemple type de cela a été pour moi l’émission « Transclasses une histoire Française », où tous les invités partageaient le même univers (journalistes, magistrat, enseignante à Science-Po, mais aucun Ingénieur, Entrepreneur, Médecin, Athlète, … ).
Je me posais justement la question : « mais pourquoi on ne parle jamais de ce transfuge de classe économique ? ». J’ignorais la figure du « Parvenu » dans la culture intellectuelle Française jusqu’à l’instant… et voilà que tout me paraît plus clair désormais.
Ce sujet me fascine !
Probablement parce que je me considère un transfuge de classe aussi. Même si mon école d’ingénieur n’est pas Polytechnique. Même si mon patrimoine net n’a pas encore atteint le million d’euros. Je suis immigré, fils de personnes pas si riches (mais loin d’être misérables) au Brésil. J’ai vu une certaine ascension sociale de mes parents pendant mon adolescence. Cela m’a permis de faire une partie de mes études en France et d’y rester.
Ma vie est radicalement différente de celle de ma mère au même âge… et la vie de mon fils nouveau-né n’a simplement rien à voir avec celle que j’ai eu. Cette différence est frappante ! Et bien plus forte que cette entre certains agents de maîtrise et chefs d’entreprise parisiens multimillionnaires que je connais ici en France.
Et encore, je me sens exclu de tous les récits sur les Transclasse que j’entends.
Mais voilà que vos réflexions et partage d’expérience me parlent !
Un grand merci pour partager vos réflexions ici. Je souhaite que vous puissiez continuer à avoir suffisamment d’intérêt sur ce sujet pour continuer à apporter plus de diversité dans ce débat.
J'ai été, je crois, transfuge de classe, quand j'ai fait de la prison ; un transfuge du haut vers le bas. Des évènements très périodiques, heureusement pour moi, que je me remémore en découvrant ta chaîne. J'y ai vécu des problèmes de code de langage, de culture dans un nouveau milieu qui m'était imposé. J'ai dû m'adapter et je crois avoir vécu certaines expériences que tu relates. Bon, j'vais écouter le reste, merci.
Le contraste entre ta vidéo sur les souffrances #17 et cette vidéo est DINGUE. Il y’a eu une introspection incroyable, ta posture a changé puis l’assurance qui émane de toi, on en parle ? Époustouflante.
Le passage sur ton envie du luxe est très intéressante, car en tant que transclasse également, je me suis plus dirigé sur les restaurants (je n'y avais jamais mis les pieds avant mes 21 ans), où je trouve que c'est mon privilège luxueux.
Le luxe ne m'a jamais attiré car je pense que j'ai conscientisé très tôt que posséder trop de capital (sous la forme d'un objet de luxe comme les sacs dont tu avais envie), ça pouvait potentiellement te rendre dingue (t'as peur qu'on te le vole, tu veux pas l'abîmer, ni l'user, etc...).
Du coup, je n'ai jamais eu des envies de dépenser mon argent dans des choses matérielles à forte valeur d'échange qui peuvent se déprécier, s'user, etc...et je préfère de loin le dépenser dans de l'art (le cinéma, les librairies, l'art de la cuisine donc les restaurants, etc...).
Mais si je reviens aux restaurants, c'est vrai qu'aller dans un restaurant 3 étoiles me fait plutôt envie, mais de manière sobre, je n'ai pas spécialement envie de sauter le pas car je préfère de loin faire un cinéma, acheter de la nourriture de qualité, faire des petits restaurants tranquille, etc... Pour le même prix.
Comme tu le dis, s'interroger sur l'argent est très important, car de mémoire, j'avais développé cette peur de manquer assez vite, malgré que j'avais honnêtement sur mon compte en banque de quoi vivre 2 ans sans travailler. La peur de retomber dans sa classe sociale d'origine ?
Pour ma part, j'en ai conclu très vite que ma manière de le dépenser serait davantage tourner vers ce qui a une forte valeur d'usage, plutôt que ce qui a une grosse valeur d'échange
J’entends tout à fait votre questionnement et le goût de délicatesse. Plus que luxe, je dirais “raffinement”. Après, l’essentiel est de s’enrichir intérieurement et d’organiser son expérience autour de ce qui correspond à ses valeurs. Le raffinement peut être multimodal (c’est le cas, dans la majorité des cas), mais plus que penser en classes, il s’agirait probablement d’une expérience subjective. Aussi sort-on des regroupements inévitablement arbitraires, inévitablement abstraits. Car c’est une forme de blessure infligée au vivant, même si ces regroupements sont des outils utiles à l’étude sociologique (ou encore, mathématique, médicale…). Enfin, ce n’est qu’un avis. Mais il me semble qu’il faut se réapproprier l’expérience d’une vie, et se libérer des chaînes des habitus (autant que possible), s’ils ne nous conviennent pas. La question des choix est soulevée. La méditation, la philosophie sont de merveilleux moyens d’exister avec les autres, en s’alignant davantage sur un désir qui ne soit pas confondu avec la “desirabilite sociale”.
C’est ce que je me dis. Un jour, j’irai dans un bon restaurant pour avoir une expérience inédite ! 😎😅😂
@@audreypicquet4875 l'expérience subjective justement est une impasse épistémologique.
Il y a bel et bien une expérience de classes. Engels le disait très bien "on pense autrement dans un palais que dans une chaumière".
La lutte des classes est objective. L'expérience qui en découle est objective également, il faut très attention à ne pas tomber justement dans le subjectivisme ("tout est relatif, ça dépend de comment on vit les choses, etc...").
Non non, en tant que classe, et surtout classe d'origine, ça crée des schémas mentaux qu'il faut savoir appréhender, car on en vient vite à développer une épistémologie bourgeoise (qu'on peut appeler de neo-kantienne)
@@Reflexionfaite00 merci pour votre connaissance ! 🙏🤗
Après, je suis plus du côté du choix. J’entends vos arguments et suis ravie de votre réponse qui fait évoluer mon point de vue : je suis totalement convaincue par l’effet de l’environnement sur la pensée ! Je le vis au quotidien. Cela me touche et fait sens, aussi je vous remercie. Néanmoins, je ne pensais pas pour autant que tout était relatif. Votre dernière phrase est une énigme, mais je vais essayer d’en apprendre davantage. Pour la lutte, je ne m’y entends guère. Sans doute parce que contrairement à vous, je suis restée très proche de mon milieu. Je n’ai donc pas cette compréhension qui est la vôtre. En tout cas, l’on doit penser autrement quand on mange dans un restaurant 3 étoiles 😊.
J ai fais des etudes d'art où je me suis investie à fond, mes parents m'ont soutenue financièrement... Et finalement après des années de galère et de difficultés à trouver stage et travail dans le milieu ( cinema animations..) j ai du re-prendre un travail alimentaire (grde distribution-mise en rayon) en urgence car vivoter devenait inssuportable a presque 30ans (et en pleine pandemie...).... Je n ai jamais eu autant d'avantages que ds mon cdi actuel (prime, stabilité, horaires...) même si je suis en bas de l'echelle... C est très bizzare comme sensation... Je me retrouve ds un entre deux où l idée de combler mes besoins matériels sont assouvis mais mes ambitions pro bafoué par l impression d avoir gacher ses années d etudes et gacher mes competences. Ma boussole est un peu déreglé. Je resens l envie de poursuivre une "carriere" artistique à coté de mes heures de boulot et en meme temps... De vouloir gravir les échelons de mon job alimentaire tour en ayant cette sensation que je peux trouver ma place dans cette voie là et etre utile...
C'est actuellement les soldes et je me suis surprise à faire les soldes dans des marques assez haut de gamme (chose que je fais très rarement)et à loucher sur une paire de boots de "luxe" qui me plaise bcp ... Mais voilà j ai cette alarme dans ma tete qui me rappele que si je crame trop je vais etre hors budget et que je vais devoir taper dans mes reserves et donc repousser à plus tard un achat d appartement ou autres projets...
Je me retrouve également sur le sujet du il faut trouver un homme qui gagne bien sa vie. Mes parents me sous entendent en permanence que je devrais trouver un homme avec une bonne situation car celui que je frequente n'est pas assez bien socialement n as pas son permis de conduire et est resté longtemps au chomage. Ils me conseillent aussi de changer de travaille ou de me recycler ailleurs.... Comme si ct facile...
Voilà faire attention où mettre la lumiere résonne bcp en moi. Je suis entrain de lire Gatsby le magnifique et j ai besoin encore de travailler ma pensée sur tout ces sujets là et à m'affirmer sur certain point. Si vous avez des livres ou des vidéos à me conseiller ca serait avec grand grand plaisir.
Hello je viens de regarder la vidéo et je lis les commentaires en recherche de témoignages qui font échos à mon histoire. Je viens de tomber sur le tien qui me parle énormément ! J'aimerai beaucoup savoir si tu as réussis finalement à trouver un équilibre ou si tu as fait des choix pour être plus heureuse et sereine. Je suis en pleine réflexion sur moi même et je crois n'avoir personne dans mon entourage avec qui échanger sur tout ça. Au plaisir pour discuter
Ta vidéo est incroyable, je me retrouve beaucoup dedans, merci !!!
Quand je suis arrivée en France, il y a plus de 20 ans, une copine m'a dit "oh, les français haïssent ceux qui réussissent". Ça m'a marqué, et au fil des années j'ai constaté que c'était vrai. Le fait que tu sois sentie mal, et le fait que les gens font tant d'études sur les transclasses en cherchant en quelque sorte de se "comprendre" et se justifier, prouve que ce que ma copine avait dit était absolument vrai. Je ne comprends pas pourquoi en France au lieu d'applaudir et respecter ceux qui réussissent, on les insulte, on les voit avec méfiance et mépris. Toi même, tu viens de parler avec un énorme mépris (pas du tout justifié d'ailleurs, et qui m'a un peu choqué) des "self made men".
La plupart du temps ils se contentent d’hériter
@@numbr0ne64 Et en quoi ça c'est une mauvaise chose? Moi j'aurais adoré hériter de mes grand-parents. Mais je parlais de ceux qui s'enrichissent par leur travail. Elle parle d'une façon méprisante ce cette catégorie, et il y en beaucoup de transclasses qui semblent avoir honte et doivent se justifier.
Merci pour ce partage et tes réflexions sur ton parcours de transfuge de classe. Je me sent concerné même si je n'utilise pas ce terme habituellement. Entre déterminisme et libre arbitre quelle est ma marge de manœuvre ? Je me suis souvent posé la question même si les mots pour l'énoncer ainsi sont venus plus tard.
Moi je suis plutôt dans la case artiste. Mes parents sont immigrés portugais, femme de ménage et plâtrier ce qui n'est pas très original, mais déjà, petit garçon j'avais cette impression d'être un peu hors classe, de fait, par ma double culture française portugaise j'avais deux visions du monde parfois très proches parfois dissonantes. Puis vers 8, 10 ans je me passionne pour la littérature, le dessin, mes parents se serrent la ceinture pour me payer des cours de musique... et dans mon HLM ce n'étais pas chose courante, ce n'était pas mal vu non plus... "mais ce garçon qui écoute de la musique classique toujours un livre en main et dessine tout le temps, tu crois que c'est normal ? Et puis d'accord tu dessine bien mais c'est pas un métier, surtout pour un fils d'immigrés qui est la catégorie juste en dessous du prolétaire de base.
C'était le discours sourd et lancinant que percevais l'ado que j'étais, j'avais une énorme soif d'apprendre mais je détestait l'école. En tout cas le racisme de classe existe encore dans l'enseignement, quand tu viens d'un milieu très populaire ou immigré, si tu es doué en classe et que tu ne veux pas faire d'études, ce n'est pas grave un CAP ou un BEP fera l'affaire pour alimenter le système. Quand tu viens de la petite bourgeoisie, même si tu es une quiche à l'école la question ne se pose pas : tu auras ton bac et après on verra bien.
J'avais une conscience de classe et je trouvais que c'était injuste que nous les pauvres nous n'avions droit qu'a des fringues mal dessinés en promos chez Leclerc et pour tout le reste c'était pareil, le beau, le premier choix pour les bourgeois, le toc, le pas cher mal foutu pour les ouvriers. le paradoxe c'est qu'aujourd'hui j'aime bien me balader dans les magasins qui vendent des conneries à 5 ou 10 euros... et les galeries d'art.
Bref, comme j’étais aussi plutôt bon en sciences je réussi mon BEP technique pour faire plaisir à mes parents mais je fuis les patrons qui veulent m'embaucher pour réparer des machines à laver. Je t'avoue qu'à l'époque j'étais complètement paumé sans savoir ce que j'allais faire de ma vie. Puis un jour je me propose comme stagiaire dans une grosse agence publicitaire, le directeur de création me prend sous son aile et petit à petit je deviens directeur artistique, Le bagage culturel accumulé dans l'enfance me permettra de faire illusion dans cet univers assez bourgeois qui se veut élitistes même si je prenais conscience que j'avais beaucoup à apprendre . A début je ne faisait pas ça par ambition sociale ou matérielle, j'adorais mon travail, je dessinais toute la journée, je découvrais la sociologie, le graphisme, l'informatique et mille autres choses, ma soif d'apprendre était comblée et en plus on me félicitait pour la qualité de mon travail. je n'étais pas super bien payé mais à 23 ans je gagnais autant que mon père après 20 ans à se casser le dos dans le bâtiment, je prenais l'avion alors qu'il n'avais jamais mis les pieds dans un aéroport.
A l'époque ce décalage me posais questions, ses compétences dans un autre domaine valaient bien les miennes, son métiers au fond était plus utile à la société que le mien et pourtant à moi la belle vie à lui les courbatures... au delà de l'aspect matériel j'étais passé du coté des dominants, de ceux qui tiennent le manche et prennent les décisions. Je suis resté quelques années dans cette grosse boite mais j'avais la bougeotte, ensuite ce fût quelques années la bohème du provincial qui monte à Paris et les montages russes financièrement, même si j'ai exercé le métier de directeur artistique et graphiste presque 20 ans, je me suis forgé une conscience anticapitaliste, féministe et écologique qui n'as pas trop sa place dans l'univers de la com actuelle, je me suis éloigné du monde des "décideurs" parce que je ne peut m'empêcher de critiquer les imbéciles autoritaire, partant d'un principe mainte fois prouvé: les patrons ont besoins des ouvriers pour vivre alors que les ouvriers peuvent se passer du patron assez facilement. Sinon, même aujourd'hui j'ai du mal à me définir comme artiste car j'ai le syndrome de l'autodidacte qui sans diplômes prestigieux ni parcours universitaire ne se sens pas toujours légitime, mais c'est pas grave je continue d'avancer... ;)
Merci de ce témoignage très sincère ! le rapport au luxe est parfois le reflet de notre rapport à notre classe sociale d'arrivée, avec la volonté d'afficher des signes extérieurs de richesse, tout en ayant un syndrome de l'imposteur en portant ces mêmes marques de luxe.
Coucou je commente très peu les vidéos sur youtube, mais sache que tu me fais vraiment du bien. Grâce à toi j'ai pu appréhender un peu plus un peu mieux ma condition de transfuge (en devenir et a moitié)... Je pense souvent à tes vidéos et reviens souvent sur ta chaine. Et si tu continue les vidéos eh bien j'ai vraiment hâte et si tu t'arrête eh bien bonne continuation et merci pour tout!
Merci pour cette vidéo très intéressante et très instructive. Je viens de découvrir la chaîne et j'ai hâte de regarder les autres vidéos !
J'ai constaté qu'on était souvent plus décrié pour sa "réussite" que pour ses origines sociales. Ayant fait une grande école d'ingénieur parisienne bien qu'issu d'un milieu assez modeste (père petit employé de bureau, mère sans emploi et d'un niveau scolaire très faible car ayant quitté l'école à 12 ans), je suis considéré dans l'établissement public dans lequel j'exerce la fonction d'ingénieur comme celui qui a été favorisé, donc sans mérite, par rapport à des collègues moins diplômés que moi, bien qu'issus d'un milieu petit bourgeois.
Tu en souffres ?
Même s'il n'y a plus de vidéos depuis un bout de temps... J'aimerais tant que vous fassiez une vidéo sur votre parcours. Et vos postes. Car parfois avoir un bon salaire, mais pas de sens dans son travail, c'est aussi dur.
Darah
Je viens de vous découvrir
Un régal de cœur
Et une volupté d'esprit.
Merci pour cette vidéo. C’est toujours aussi passionnant de t’écouter et c’est un vrai plaisir. Je me retrouve totalement dans tes expériences de vie en tant que transfuge de classe également. J’ai hâte de découvrir la suite de ta vidéo sur les œuvres des Pinçon-Charlot.
Aide soignante à la retraite ravie de l'être à la retraite 🙂arrivée par hasard sur ta chaîne tu peux ou pas imaginer mes impressions en tentant d'entendre de comprendre j'ai lu les pinçon Charlot ouf ranciere et son maître ignorant... j'essaie de ne pas me dire en t'écoutant et de façon triviale oh!!! La pauvre petit fille à la tête bien pleine ou as tu mis tes pieds ta tête en t'écoutant
Et puis j'ai repris l'attitude de l'aide soignante auprès d'un patient mettre mes jugements de côté essayer du côté de la rive qui est la mienne d'approcher de sentir le temps les mots feront leur chemin je ne vois pas de passerelle un après midi en passant devant les boutiques de gd luxe je vois deux jeunes adolescents qui emportent la paire de baskett je souris ils sont beaux et drôles et puis le prix affiché 600 euros!!!!! Vertige de la séparation des mondes et la j'ai soudain peur de ce commentaire qui pourrait sembler si pauvre ai je mal mal d'être moi .... je reviendrais
Toujours un plaisir à t'écouter Darah. Deux questions/suggestions :
As tu déjà pensé à rendre cette réflexion interne plus interactive à l'aide de plateforme comme Twitch ?
Et/ou as tu jamais eu le projet de transformer cette réflexion interne en un projet d'écriture, roman ou autre ?
Quoi qu'il en soit, bonne continuation à toi.
Bonjour ! Merci beaucoup.
En effet ça pourrait vraiment s’y prêter. J’y ai déjà pensé mais pour l’instant, je ne le sens pas trop encore. Je trouve le principe du direct assez stressant, il faut que je fasse mon cheminement pour y arriver :)
J’ai beaucoup écrit en 2017/2018, un témoignage de mes années de prépa. Je verrai si un jour j’en fais quelque chose!
Bonne Année 2022.
Beaucoup de tes magnifiques vidéos.
Je te suis avec beaucoup de plaisir et d'intérêt
Je vais commenter uniquement le point du rapport à l’argent, et au type de consommation comme objet de reconnaissance et d’appartenance à un ”milieu”. Je pense que je vais me faire allumer, c’est le charme de RUclips.
J’ai été élevée dans une famille sincèrement croyante, dont très vite je n’ais plus partagé la foi. Mais je suis extrêmement redevable à cette famille des valeurs transmises: l’argent ne détermine en rien la valeur d’un être humain, dépenser un ou deux smic dans une
robe de marque est choquant parceque c’est un mois de vie pour quelqu'un, la chance se partage, la redistribution via les impôts c’est normal, tout ce qu’on qualifie parfois de bien pensence, mais que je préfère toujours à la mal pensence. Ça m’a rendue libre, je me suis adaptée aux moments où je devais choisir entre les couches bébé et mon repas de midi, ceux où j’ai bien gagné ma vie en restant tout à fait détachée des modes consumeristes. A mon âge, 68 ans, ce processus de détachement continue un peu : il y a des choses qu’on ne peut plus faire, et donc que l’on ne fera plus jamais, et c’est la vie. L’accepter rend libre. Les classes sociales sont devenues le cadet de mes soucis, parceque parisienne de ma naissance à mon âge mûr, je vis maintenant à la campagne, au bout d’une piste en terre, les sangliers sont plus nombreux que les CSP +, et j’imagine les Louboutin sur mon chemin... J’ai un paysage splendide comme principale richesse, et bon sang, ce que ça fait du bien! Vous qui avez dit que vous aimiez vieillir, je vous confirme: c’est beaucoup plus " enrichissant" qu’on ne le croit, si on a adopté une philosophie de vie où ce qui compte, c’est justement la vie. Longo maï.
C'est très beau
Merci Darah pour ton engagement et ton partage précieux
Coucou Darah, pourrais-tu faire une vidéo sur ton épisode dépressif après la prépa, ton ressenti sur le moment (si tu avais conscience ou non que tu étais en dépression), les causes selon toi avec le recul, et comment tu en es sortie ? Ça m'intéresse énormément car c'est ce que je vis actuellement ♥︎
C'est passionnant, cette analyse fine et juste !!!
Vos vidéos me manquent, Darah. Les autres moyens de communication sur la toile que vous utilisez sont intéressants pour vous suivre mais peu profonds comparativement à un format vidéo. Des podcasts pourraient être intéressants, aussi.
Bonsoir, je m'intéresse aussi à ces questions. Il y a un autre cas très souvent oublié car c'est assez invisible, ce sont les héritiers avec augmentations rapides de capitaux suite à des donations ou des héritages. Le loi française impose une répartition égale de l'héritage entre les enfants. Le simple fait d'être fils unique donne le droit souvent à l'intégralité des capitaux accumulés par les parents ce qui creuse considérablement l'écart avec des enfants issues de plus grandes fratries. Par exemple, suite au décès de la mère de mon demi-frère qui est ouvrier, il est devenu de droit millionnaire du jour au lendemain par héritage.
Ainsi je pense que les inégalités économiques s'expliquent très peu par les différences de salaires et beaucoup par la circulation du capital et ses intérêts. Je pense que l'on peut dire d'une personne qu'elle est riche quand elle tire l'essentiel de ses revenus de ses capitaux (immobilier, bourse, entreprises...)
Non clairement pas. L'héritage est une cause majeure (surtout pour les très hautes fortunes), mais le salaire aussi, pour les petits/nouveaux riches. D'ailleurs l'héritage, c'est du salaire capitalisé sur plusieurs générations. C'est comme ça que ça commence ou que ça s'entretient.
Seulement 10% de la population gagne au dessus de 5000 euros. Ce niveau de revenu est une différence considérable qui permet d'investir facilement et d'avoir accès à une consommation très peu limitée car on encaisse beaucoup plus que ce qui est nécessaire à vivre. C'est comme ça que les petits riches accèdent à des propriétés qu'ils font payer par leurs locataires. L’accès à la rente immobilière est un privilège des hauts salaires. Et c'est une dimension essentielle de l'exploitation de la plus grande partie de la population par les 10%.
@@nuagerouge4324 c'est pas de l'exploitation
@@Gnashercide Si si c'est de l'exploitation. Tirer profit des fruits du travail d'autrui par le fait de détenir un titre de propriété, qu'on soit propriétaire patron d'une entreprise, ou propriétaire louant un bien immobilier, le profit qu'on tire de son titre de propriété ne provient pas d'un travail de production valorisable sur un marché des biens et des services, mais provient d'une rente constituée par le salaires des travailleurs. Le loyer est donc une exploitation, car quelqu'un qui ne travail pas profite de son titre de propriété pour toucher une part du travail d'un autre qui ne détient pas de titre de propriété. Tout comme le patron/actionnaire exploite les travailleurs car il leur verse un salaire inférieur à la valeur de ce qu'ils ont produit, pour toucher une plu-valu sur la production. Sans lui-même participer à la production, ou dans une mesure bien plus faible que ce qu'il prélève sur le produit des travailleurs.
Toucher une rente par la simple détention d'un titre de propriété, c'est toucher une part du fruit du travail des autres sans soi-même travailler, c'est la définition même de l'exploitation.
@@nuagerouge4324 pas su tout,c'est in retour sur investissement de l'entrepreneuriat ( truc complètement inconnu dans une France endocriné dans le marxisme ) de plus tu peux faire partie des 10 % sans propriétés.
@@Gnashercide "Retour sur investissement" ça ne veut rien dire.
1) "Investissement" suppose un Capital, d'où vient ce Capital, de quel Travail ?Le travail de qui ? Quelles productions réelles ?
2) Il n'y a pas de nécessité/légitimité du "retour sur investissement". Au moment où tu fais appel à des travailleurs sur qui tu imposes une relation de subordination (du fait que tu es propriétaire des moyens de productions qu'ils utilisent pour produire de la valeur marchandisable), et que ces travailleurs touchent un salaire (largement) inférieur à la valeur de leur production, que cette valeur ponctionnée sur leur travail va dans ta poche, du même fait que tu détiens juste un titre de propriété privé, tu exploites les travailleurs. C'est mathématique en fait.
Après tu peux trouver ça bien ou pas, juste ou injuste, mais c'est un FAIT, un patron (ou propriétaire foncier) qui réussit à tirer du profit de son entreprise/moyen de production ou de son bien immobilier par le biais du travail d'autrui, il exploite autrui. (S'il travail seul pour lui, ou si c'est une coopérative qui redistribue équitablement les fruits du travail collectif entre les travailleurs, c'est autre chose, on parle de propriété d'usage)
3) Oui tu peux t'enrichir sans être propriétaire en occupant une place de choix dans le système d'exploitation, merci c'est pas une nouveauté ça. Ca ne change rien au fait que le Capital qui te permet de t'enrichir considérablement repose sur l'exploitation des travailleurs qui en amont produisent la valeur, les biens et services sur lesquels l'économie repose.
Autrement dit, tu peux ne pas être propriétaire mais occuper une place de privilégié auprès des propriétaires parce que tu leur es utile pour organiser/augmenter les intérêts privés que le Capital tire de l'exploitation.
Je n'ai jamais dit que l'exploitation se réduisait à la propriété lucrative, je dis que la propriété lucrative, dès qu'elle permet de faire une plus-value sur le travail d'autrui, est par définition une forme d'exploitation. Et par ailleurs, ce qui permet l'exploitation dans le système politico-économique capitaliste, c'est le droit illimité, absolu à la propriété privée lucrative.
Enfin, plutôt que de considérer, en toute ignorance et en tout ridicule, le marxisme comme une doctrine, tu devrais un peu te mettre à la page et tirer ce qu'il y a de parfaitement fécond et pertinent dans la théorie marxiste, en dehors de tout dogmatisme. Ici "l'endoctriné", l'aveugle, le sourd à l'analyse matérialiste de l'économie, ce pourrait bien être toi... ce qui n'a rien à voir avec "la france", mais seulement à l'insuffisance de ta formation intellectuelle.
Bonjour de Londres ! Bravo pour cette sincérité et avoir le courage de partager ces réflexions. J'avais tellement besoin de cette vidéo et d'entendre votre discours sur le motivations véritables et la relation à l'argent. C'est un sujet encore très tabou que je n'ai pas entendu traité de cette façon jusqu'à présent. Cette chaîne est une très belle découverte aujourd'hui, merci :)
Tous les transclasses que j'ai connus et qui ont fait de hautes études scientifiques (grandes écoles parisiennes) ont fini au CNRS ou à l'éducation nationale à des postes d' ingénieur sans grand intérêt et sans grandes responsabilités. A croire que le privé ne voulait pas d'eux ! (et pourtant c'était pas faute d'avoir essayé d'y rentrer).
En France, le réseau passe avant le mérite.
Si tu fais une grande école et que tu finis ingénieur au CNRS, c’est soit un choix étrange soit un échec. Normalement au CNRS tu deviens CR = chargé de recherche.
Les ingénieurs au CNRS sont juste des executants.
@@MrAlkylation visiblement, c'était un échec pour eux puisque comme je l'ai dit, on n'a pas voulu les prendre dans le privé et ils ont du se tourner vers le CNRS. Peut etre que leur condition de transclasse a joué en leur défaveur (pas de piston, pas de réseau, manque de conseils pour se faire embaucher, manque d'assurance ...)
@@ascl3133 Je connais bien le milieu de la recherche en Science, pour avoir une chance de se faire embaucher CR ou Maître de conf, il faut un très bon dossier de publications et il faut 1 voir 2 parrains (personne avec un poids dans le milieu qui va t'appuyer). Sans ça c'est très peu probable d'avoir un poste même si t'es très intelligent, il y a beaucoup de candidats.
La classe n'intervient pas là dedans, à la limite si tu sors d'une grande école ça peut faire bien sur le dossier mais si le reste ne suit pas ça ne passera pas. Tu dois sortir des publis ensuite donc ils prennent pas le risque de prendre quelqu'un qui n'est pas fait pour ça, même si ça peut arriver que des gens passe entre les mailles du filets parfois (comme partout).
Après ton milieu social, que tes parents soient riche, que tu vis dans un château, roule en Porsche ou autres, ça n'a aucune influence dans ce milieu...
Donc je pense que tes amis étaient probablement dans un domaine avec peu de débouches et un dossier à la fois trop académique pour le privé et trop léger pour le publique. Après si tu passes pas pour CR et maitre de conf mais que tu n'es pas nul ils peuvent te prendre ingénieur
Toujours un plaisir de t’écouter ! Chaque vidéo de ta chaîne est source de questionnements et de réflexions. Merci vraiment pour son contenu 💜
40:00 merci de te livrer comme ça. Ca m'impressionne toujours un peu j'avoue! :)
De voir comment tu t'es construite, avec tes contradictions, tes réflexions. La majorité des gens présentent leur vie d'une manière "idéalisée", moi le premier sans doute. Ca nous ramène au rapport à l'identité, le besoin de se penser comme une "unité".
Et justement, je lis "Soi-même comme un autre" (merci qui?), et j'en suis au moment où il aborde la manière dont l'identité se construit dans le récit qu'on se fait de sa vie, et de la mise en abîme de cette représentation des choses dans le roman, où la contingence des évènements rejoint "miraculeusement" le destin du personnage, le récit et l'identité se mélangeant alors complètement, le personnage EST l'histoire, et vice et versa. On retrouve ça dans la figure du self-made man dont tu parles d'ailleurs. (Bon je ne sais pas pourquoi je raconte tout ça, tu le sais très bien puisque c'est toi qui m'a donné envie de lire ce livre!)
Je lis aussi "Souvenirs/Lettres choisies" de Tocqueville, et ce qui était amusant, c'est qu'il disait justement dans "Souvenirs" que, contrairement aux autres (Tocqueville c'est toujours un peu "moi contre le reste du monde" hein!), il serait honnête et sans concession avec lui-même, alors que bon, on sent bien que...Voilà quoi...
Les personnes en charge de l'édition reviennent sur ce point : _" il n'est pas allé comme Hugo jusqu'à aller se sculpter une statue posthume"_ , mais _"il avait parfaitement conscience de l'importance littéraire de ses lettres"_
C'était fascinant de voir un personnage comme ça, dans ce besoin compulsif de s'écrire son "roman personnel", jusque dans ses lettres à ses amis, et de voir cet aspect de sa personne rentrer en friction avec sa lucidité, d'autant que c'est précisément cette dernière qui aura fait sa renommée, et qu'il le sait!
Bref, tout cela pour dire que j'étais dans le mood parfait pour accueillir ta vidéo! :)
Parfois, c'est un peu un journal intime, mais annoté façon ouvrage universitaire! Sauf que la personne qui annote est l'autrice du journal! :)
Merci!
Hâte de voir ta vidéo sur Les millionnaires de la chance ; je suis en train de le lire actuellement 😁
Super intéressant
Et belle conclusion
Super vidéos, j'adore votre lucidité, humilité et bienveilllance (j'avoue ne pas avoir la même indulgence envers les bourgeois) ! Je partagerai votre chaîne sur mon compte instagram antiraciste. Il y a des similitudes avec le métissage et l'immigration, car entre deux terres, deux cultures...
Les classes sociales ont été parfaitement dépeintes dans bel-ami.
Rien à rajouter depuis.
Pour mieux comprendre Paris,
Paris la ville du diable. Magnifique vidéo.
Bonsoir Darah, tes analyses sont très intéressantes, très personnelles et donc très touchantes. Tu peux nous dire quel est ton job et ton salaire ? Peut être l'as tu déjà dit, mais je n'ai pas relevé. Mon questionnement porte, au delà du cheminement transclasse, comment parler de richesse ? De précarité économique vs le fameux salaire de 4000 euros / mois pour être riche...?
Elle travaille à Orange mais j'en sais pas plus
Merci beaucoup pour le micro!! 😃
Enfin! 😅
Clef d’analyse oubliée entre deux coussins: Vous vivez dans le premier argument de vente d’un des premiers export Francais. N’oublions pas les pouvoirs macro économiques et les réalités qu’ils engendrent. Réalités qui se confondent avec les horizons même de nos existences.
Bonjour Darah, je découvre votre chaîne un peu tard on dirait car ça fera bientôt un an que vous n'avez plus rien publié.
Au sujet des trans-classes, je pense que
1) vous pouvez être fière de vous, vous n'êtes pas partie avec les mêmes armes et malgré tout vous avez percé le plafond de verre
2) parfois je me suis dit que c'était aussi une force de ne pas pouvoir compter sur mes parents pour m'aider à l'école (qui n'avaient aucun diplôme, je les ai lâché dès mes 10 ans).
Alors que j'entendais une copine de classe qui comptaient sur son père pour lui réexpliquer la trigonométrie, je savais que je devais comprendre MAINTENANT en classe car j'étais sans filet. Ca motive à être attentif, un entraînement qui sur le long terme est payant.
3) vous avez l'avantage de plusieurs classes : vous ne paraissez ni inaccessible, ni vide.
PS : avez-vous aussi la frustration qu'il n'y avait aucun livre chez vos parents ? Car j'en vois partout chez vous comme chez moi (même dans les toilettes)
Bonjour ! Merci pour ce partage de réflexions, c'est vraiment enrichissant. Comme je vienne de la Vénétie (Italie), j'ai observé un autre phénomène qui me semble intéressant. Comme il s'agissait d'une région pauvre voire très pauvre jusqu'aux années 1960 et qu'elle est devenue assez riche à partir des années 1980, c'est toute la région qui suscite des réactions négatives par le reste de l'Italie et qui se voit accusée d'entretenir une relation morbide avec l'argent. Les médias nationaux n'ont jamais arreté de peindre ma région comme peuplée d'ignorants mais surtout de sots, c'était vraiment frappant.
Parallèlement on a assisté à la montée du racisme anti-méridional et anti-albanais dans les années 1990, puis du racisme tout court dans les années 2010 et surtout 2015 avec la crise des réfugiés, au point que dans la Vénétie de 2021 il est devenu pratiquement impossible de garder librement des propos anti-racistes (du moins il faut tâter le terrain au premier abord pour comprendre avec qui on parle). Aussi les demandes d'indépendance sont-elles devenues de plus en plus fortes à partir des années 2000-2010, alors que le reste des mouvements séparatistes sont devenus nationalistes.
L'atmosphère est devenue très lourde pour quelqu'un comme moi qui aime voyager et apprendre des langues étrangères, et je ne supporte plus de séjourner pendant plus que quelques jours dans ma ville natale ; en même temps je me rends compte que la Vénétie couvait une rage souterraine qui n'a jamais vraiment sorti et qui s'est (mal) exprimée comme ça.
Je ne sais pas si on peut transposer sur un groupe social le meme schéma qu'on applique à une personne, mais il me semble qu'il y a des points en commun.
Hello, je t'm. À+
Sinon complètement d'accord, c'est facile d'avoir un comportement éthique et surtout choisir un métier éthiquo-compatible, quand on a jamais eu le souci de l'argent, et qu'on l'aura jamais, car on repose virtuellement sur des centaines de milliers d'euros, voire tellement plus, dans les milieux que tu fréquentes.
Ça me rappelle une petite bourgeoise fille de profs bien à l'aise, faisant des études d'histoire dans une fac privée catholique, me taxer de capitaliste avec ma petite boite de webmarketing. Ben ouaip, on est pas tous nés avec la possibilité de se regarder le nombril et sa belle âme bien "propre" 4 life bruh...
super sujet! en plus ça parle effectivement meme quand on est pas transfuge de classe, il y a enormement d'enjeux du rapport a l'argent. Moi je suis... l'inverse de mon pere^^ sur plein de plans, mais notamment celui-la: il travaille beaucoup, gagne beaucoup (actuellement je sais pas exactement, surtout qu'il habite loin, mais je dirais 30 000 euros par mois? a peu pres) et moi, ben j'ai fait pas mal de trucs benevoles (emission sur Radio Libertaire, groupe de lecture sur Le Capital de Marx...) mais suis au RSA. En fait j'aimerais vivre dans une societe ou on n'aurait pas besoin de travailler pour vivre... (j'ai plus de 30 ans, et encore jamais travaille au sens classique d'activite salariee)
On est fait pour travailler. Depuis la nuit des temps.
@@sweettagada22 "c'est comme ça depuis la nuit des temps" n'est pas un argument recevable (en fait, c'est tout simplement pas un argument) essaye encore :)
@@julienselignac9434 alors ne retiens que « on est fait pour travailler ». Et si c’est un argument lorsqu’on raisonne en termes d’évolution (je trouve justement que cette chaîne manque cruellement d’apport de sciences).
Comme toutes absolument toutes les espèces sur terre. C’est le struggle for Life de Darwin.
@@sweettagada22 laisses-moi deviner: t'es fan de psychologie evolutionniste?
@@julienselignac9434 je ne suis « fan » de rien. J’ai juste un master en biologie tout court.
Toi par contre tu sembles adepte du fait d’évincer les arguments 😉 tu es juste un fainéant qui ne veut pas bosser..
Reviens quand tu veux :)
Yes une nouvelle vidéo 😍
Pour moi il n'y a pas à se sentir coupable de vouloir s'enrichir si on est pauvre, tant qu'on ne devient pas cupide et qu'on n'exploite pas les gens. on n'a qu'une vie, ce n'est pas pour galérer et se priver toute sa vie. Après il n'est pas nécessaire de posséder plusieurs villas, une Ferrari ou un collier en or à 25000 euros pour être heureux. je suis contre le bling-bling.si moi je veux m'enrichir c'est d'abord pour avoir des loisirs et voyager.
Bonjour un thème très intéressant et sur la réflexions Idéalisés merci
Bonjour. Tu gagnes combien ? Pourrais-tu quantifier ton propos pour objectiver ton propos qui, sans chiffres perd largement en consistance. Parler d'argent sans parler d'argent... C'est fort !
Vidéo très intéressante, pertinente et honnête, comme toujours 😊
Bonjour,
Quelle est la référence du documentaire sur les transfuges de classe dont vous parlez ?
Merci !
Encore une fois très intéressant dans une quête de vérité par rapport à toi-même. Je suis aussi transclasse et ma "grande traversée" est assez différente des cas que tu évoques. Mon ressenti est un peu différent mais ce serait un peu long par commentaire (à moins le les empiler), y a-t-il un moyen de te l'envoyer par mail ou autre, ou plutôt ici ?
Je serais très heureuse de te lire. Je te laisse m’écrire en mp sur insta ou Twitter peut-être ?
Bonjour Darah, quel est ton métier ?
Merci et bravo pour ton contenu, toujours passionnant 🙂
pourriez vous indiquer la bibliographie des livres que vous avez cités
merci beaucoup pour ce sujet passionnant
Salaut Darah ! Merci pour ces vidéos instructives et interressantes. Je voulais te poser une question. Ne penses tu pas que tu as une approche beaucoup trop " duale" dans la séparation Bourgeoisie - classe ouvrière qui t'amenerais a être trop essentialiste ? Les éthos de classe donc tu parles dans beaucoup de tes videos sont determinés par l'état du "matériel"... J'ai l'impression que tu parles souvent de la bourgeoisie comme d'une entité mystique créatrice d'elle-meme et dont les membres seraient moins determinés que les non bourgeois. Merci
Tu peux reprendre les vidéos stp ? 😂
New episodes!!!! Where are you Darah!
Oui, on aimerait d’autres épisodes!! 😊
"Il n'y a que les pauvres pour penser à l'Argent !" Ne me cherchez pas, je ne suis plus là ...
Très intéressant 👍
Quand tu dis que « les inégalités salariales ne font pas sens », tu sous-entends vraiment que tous les salariés, quelle que soit leur qualification, leur expérience, etc., devraient être payés absolument pareil ?
Il me semble qu’elle fait référence au revenu universel, oui.
Avez-vous présenté l’ENS au moins une fois ?
Quel dommage que tu fais plus de vidéo !.
Excellente vidéo. Si le temps ne vous manque pas, il serait intéressant de creuser votre opinion sur l'égalité salariale.
Je ne crois pas que l'on soit coupable de nos envies au sens de faute morale. En revanche, nous sommes bien responsables de l'attitude que l'on adopte à leur égard, ou nous du moins nous gagnerions à le croire.
Mais vous n'avez que des amis transfuge de classe ?
Dans quoi travaille-tu exactement ?
Responsable de gestion de peep show à chatelet
J'adore,escort girl.
Sans tabou
Rolland Gori, la fabrique des imposteurs, université de Nantes
Mais où es-tu passé??? Je te découvre à peine😔
Les déterminants de l’action sont toujours des pulsions inavouables: elles peuvent être économiques, sexuelles, politiques ( recherche de pouvoir)!
Mais ces pulsions, on peut, si on en a conscience, les sublimer dans la pensée, le travail…
Ce que je voudrais savoir sur toi, si tu permets bien sûr, c’est ton rapport aux stratégies sexuelles/ matrimoniales: as-tu cherché à vivre avec des hommes riches, bourgeois, pour te sécuriser financièrement, pour accéder aux objets de luxe justement?
Qu’en est-il pour toi, de la loi de l’échange économico-sexuel? Qu’en est-il de « l’hypergamie féminine? ».
Je note la question, je l’aborderai dans une vidéo sur « relations amoureuses et transfuge de classe ».
À 23,12min : "on n'échappe pas à l'hypergamie"
On peut être SDF et Transfuge de Classe...
Ex Ch.Bukowski, Ch.Baudelaire.
On échappe pas au Patriarcat...😂🤣😂
Va Dire ça à l'Ouvrier, au Clodo et à l'employé...
Perso, Je me suis arrêté là.
Plus de vidéos ?
C'est quand même gonflé à 23:00 d'invoquer le patriarcat pour expliquer les mariages hypergames ! Quand on sait comment les femmes trient leurs prétendants par l'argent !
Oui c'est plutôt cocasse. l'hypergamie étant une stratégie reproductive relativement simple à comprendre et dont les femmes, dans leur très grande majorité, ne se sont toujours pas défaites, aussi progressistes soient-elles.
Le présupposé étant que les hommes gagnent plus d’argent que les femmes dans nos sociétés, j’avoue que c’est très cocasse.
👍👍
On oublie la puissance des religions dans le maintien du patriarcat ?
Je commence à regarder tes vidéos ..
Tu lis souvent tes lectures à ton propre vécu .. après, il sera peut être opportun de faire une vidéo à part qui décrit ta vie. .. cela à mon avis aidera à comprendre mieux ce dont tu parles ...
Vu comment tu as dû recevoir.
Je peux comprendre !!
Une critique à l'emporte-pièce n'est pas jugée comme telle par celui qui l'édicte et peut en avoir le droit. On est ce que l'on fait (d'après moi) et pas ce que l'on a ni ce que l'on dit. Ton ami d'origine africaine très pauvre qui aujourd'hui vire des gens ( fusion/acquisition) est assez troublant ; non pas à cause de son origine hein (perso, je m'en tape de son origine géographique, sociale et culturelle), mais parce qu'il est, effectivement, en train de virer des gens. Il répondra surement que: " Si ce n'était pas moi, ce serait un autre"... C'est une question que je me pose. Comme toi, j'ai besoin de vocaliser ou d'écrire pour réfléchir. J'dois avouer qu'entendre citer aussi souvent bourdieu et d'autres références d'ailleurs, ça me chatouille l'oreille, merci.
J'ai l'impression que tout ce que vous avancez dans la vidéo peut être valide pour toute la population et pas forcément pour des transfuges. Je ne vois aucun lien entre tout ça et le fait de gagner plus d'argent que ses parents ou lire d'autres livre que ses parents. En fait vous analysez tout au travers de cette grille "transfuge de classe" et je ne vois vraiment pas l'intérêt. Pourtant cela m'intéresse et j'essaie de comprendre et cela me laisse vraiment très perplexe.
de nouvelles vidéos en préparation ? :) (j'aime énormément ce que tu fais)
Yes ! C’est prévu :) J’espère avoir le temps de tourner très bientôt
❤️
Bonjour Darah
Je vous invite à vous intéresser à l’éducation populaire , vous pourriez , en se faisant , vous intéresser à Franck Lepage qui a posté Inculture n2 .
Avec toute mon amitié
Bonjour,
J'ai l'impression, au delà de porter un regard descriptif sur la variété des situations transfuges qui peut avoir son intérêt sociologique (acte de connaissance voire de compréhension qui vise le savoir), que ton discours est en fait un plaidoyer à demi mot pour le contournement, voire l'enterrement, de la question politique. Car les transfuges ont intérêt à l'enterrement de la question politique pour continuer de jouir des privilèges qu'ils ont si chèrement acquis. Et ta conclusion est assez édifiante.
La question politique c'est celle de la distribution des richesses, du pouvoir et des statuts dans la société. C'est pas une question d’allégeance politique ou idéologique de façade. Les rapports de domination et d'exploitation se fichent complétement de l'origine sociale, bourgeoise ou prolétaire, d'untel ou unetelle dans leur exercice. La domination et l'exploitation n'est pas plus douce quand elle permet de faire vivre un transfuge plutôt qu'un héritier. C'est exactement la même !! C'est le même ordre social inégalitaire ! Le transfuge vient juste y occuper une place à laquelle il était moins destiné qu'un autre.
Ta position est parfaitement hypocrite. A l'image du transfuge "requin" qui se qualifie "de gauche". On se fiche bien des idées et de l'autoqualification, quand structurellement la position occupée est une position politique de domination. Je comprends vraiment pas le propos, en tout cas je n'en trouve pas la cohérence.
Le problème politique n'est pas de se poser la question existentielle de "quoi faire avec son argent", mais de poser la question de sa répartition. D'empêcher que des gens aient à se poser cette question indécente quand tout le monde n'a pas même assez d'argent pour vivre autour de soi.
Si les récits de vie nous enseignent quelque chose, c'est qu'il y a toujours une idéologie, une histoire, un principe, des valeurs permettant de justifier l'existence et l'entretien d'une position sociale de domination. Ton discours semble suivre cette motivation, en mettant en scène les problématiques singulières aux transfuges, certes, mais pour amener ton auditoire à une forme de "compréhension" apolitique qui porte en elle une ambition de légitimation/reconnaissance/acceptation des positions sociales de domination occupées par les transfuges (à leurs propres yeux, en témoigne les nombreux commentaires, et aux yeux des autres, surtout ceux des classes dont ils proviennent, qui continuent à subir la domination des bourgeois, et des transfuges).
Ainsi je trouve ton propos assez confus, non sur la forme mais dans sa dimension dépolitisante, alors même que tu dis ne pas croire en la légitimité des inégalités salariales, chose à laquelle je souscris parfaitement, mais ici très étonnante, en tout cas contradictoire pour quelqu'un qui en vit. C'est à la fois sincère de l'admettre, et pour le coup fortement politique, et en même temps déconcertant. Enfin, l'appel à la complexité est un argument nécessaire à la connaissance mais pas vraiment à la lutte politique. La connaissance s'affine en décrivant la complexité du monde, alors que la lutte politique se perds à complexifier le monde inutilement ou malhonnêtement alors que les rapports de domination (inégalités de richesses de statut et de pouvoir) sont clairement identifiables et mesurables.
Pertinent.
Un bémol cependant : lorsque tu affirmes que c'est à cause du patriarcat que certaines femmes épousent des hommes riches, tu omets la réalité objective que les femmes, tendanciellement, ne veulent pas épouser des hommes issues des classes sociales plus basses.
Le patriarcat n'explique en rien ce choix féminin.
Ma phrase était un peu trop rapide sur ce point. Je parlais de la structure générale patriarcale qui engendre ces biais. Je suis d’accord sur le fait que c’est tout à fait intégré par beaucoup de femme et que ce sont des phénomènes très complexes. Le livre d’Eva Illouz là-dessus est très intéressant, je ne sais pas si tu connais.
Alors franchement, c'est nul… que tu ne fasses apparemment plus de vidéos..
Un toute "petite" rapproche sur votre méthodique de réflexion.
Un jour toutes les organes du corps ont décidé de faire un symposium sur l'importance de leurs rôle qu'ils jouaient sur
le corps humain, plus exactement sur le fait que, grâce à eux sans lien entre eux, l'être humain existait sur cette terre.
Et à partir de là, c'est la catastrophe empirique.
Le cœur s'en prenait aux poumons paracerque ils se prenaient plus important que lui.
Et la bile se prenaient aux reins pour les mêmes raisons, en hurlant que, c'est grâce à elle les reins avez pris place sur le corps humain.
Ainsi continua se symposium entre toutes les organes du corps, non c'est moi et ce n'est pas toi qui a plus d'importance dans l'existence
de ce corps, parce que c'est grâce à moi qu'il est de ce monde, etc. Donc des chiffonnades sans valeur qui ont fait
que, ce symposium devient un concert de rancunes et des haines.
Tout au fond de la salle se trouvait le Trous du Cul, qui commençait en à avoir marre de tout ce tohu-bohu.
Enervé il se lève et à haute voix il demanda à toute la salle.
Et moi qu'est que je fais là???
Bref je me demande en quoi un médecin est plus valeureux qu'un boulanger ou maçon?!
Cordialement.
C'est très intéressant de t écouter. Merci de partager avec sincérité tes réflexions. J'aime bien ton discours. Je me demande cependant pourquoi une école de commerce ? Ça cadre mal avec tes idées politiques que l on devine du côté d une gauche radicale. Tu évoques l intérêt "opérationnel " de travailler dans une grande entreprise du CAC 40. Mais ça pouvait aussi se concrétiser ailleurs, dans un domaine plus " utile " par exemple. Ce n'est pas un jugement, simplement une interrogation. J'ai déjà écouté quelques unes de tes vidéos, peut-être vais-je trouver les réponses dans celles que je vais visionner bientôt. . L exemple de ton ami racisé qui est un "requin " interpelle aussi. On n' a pas la réponse au " c est très complexe " que tu évoques. Ta conclusion " méfions nous de là où est portée la lumière " est-elle un code , une clé de lecture pour un prochain thème ? un indice que tu es peut-être une Arsène Lupin en jupons ?😁 Ou que tu agis selon ce que préconise Geoffroy de la Gasnerie et que tu fais de l'entrisme ? Ça m'intrigue. J'ai hâte de suivre encore tes aventures.
Question que je partage : Je me demande cependant pourquoi une école de commerce ? !
Tout simplement p a s s i o n n a n t
Pour moi non plus, "les inégalités salariales ne font pas sens".
Pour moi non plus, je suis rassurée de ne pas être seule a ne pas saisir le sens, ou a saisir le non sens. Quand on souhaite l'égalité pour toutes les personnes, quand on est contre les discriminations, je ne saisis pas en quoi le temps d'une personne ou d'une autre puisse valoir une somme différente, et permettre l'accès a des niveaux de confort si différents... je sais pourquoi c'est different (en résumé le capitalisme), mais ça ne correspond pas aux valeurs que je veux défendre.
Bof.....
Salut Darah, FYI même si tu ne postes plus de vidéos, je te conseille de récupérer ton "@" histoire de le protéger si tu peux et souhaites un jour refaire des vidéos. Actuellement c'est @Darah1250, peut etre que le @Darah est toujours disponible ?
Bonne continuation, Thomas
Plus de vidéos ?