C’est drôle car j’aime Kubrick exactement pour les raisons pour lesquelles Bégaudeau le « critique ». Sa grandiloquence, le fait qu’il s’intéresse plus à l’Humanité qu’à l’humain, sa fascination de l’image « choc », son « esthetisation », le fait que ses films soient hors du temps (donc intemporels avec le recul) etc font que j’adore Kubrick et font de lui un cinéaste unique. Mais fort intéressant comme interview car on peut constater à peu près les mêmes choses, en ayant un avis/sensibilité complètement différente. Merci à vous! Ps: j’arrive à une conclusion analogue, il faut d’abord prendre Kubrick comme un réalisateur de l’esthétique et j’ajouterais de la sensation. Avant un cinéaste de la réflexion (même si son travail n’en est pas exempt). Et d’ailleurs, il arrive d’une certaine manière à faire réfléchir aussi grâce à la forme de son œuvre.
L'une de tes toutes meilleures émissions, Samir... Avec celle consacrée à Cimino (déjà avec Bégaudeau)... Sans compter ton travail autour de l'Oeuvre de Fincher... Bravo à toi!...
Balèze François Bégaudeau quand même. On peut ne pas être d'accord avec lui, mais, au-delà de ses qualités réthoriques, on ne peut nier qu'il a toujours beaucoup d'arguments.
Analyse extrêmement intéressante même si on a le droit de ne pas être d’accord sur tout. Je n’aime vraiment de Kubrick que Barry Lyndon et Eyes wide shut. Docteur Folamour est bien mais l’analyse de Begaudeau me semble très pertinente. Kubrick est surtout un exceptionnel créateur d’images qui frappent les esprits et qui produit de très beaux décors mais c’est au dépend du contenu politique et philosophique. Encore une fois Begaudeau a raison. 2001 l’odyssée en est exemple le plus évident. Ça nous marque beaucoup visuellement mais en fait on croit qu’il transmet un message très profond alors qu’il n’a rien à dire. On s’en sort en disant que chacun y met ce qu’il veut. Mais tout pratiquant spirituel comme moi sait que le film est vide de sens ou alors porte un sens très ténébreux. C’est comme la mort dans le 7ème sceau de Bergman (cinéaste que j’admire par ailleurs): la mort ne sait même pas qu’elle est son secret. Kubrick aurait été un publicitaire hors norme. Il a un don pour nous imprimer des images dans la tête. C’est un grand cinéaste mais pas pas un cinéaste extraordinaire. Enfin d’autres ont le droit d’avoir un avis différent . C’est juste mon opinion.
Tu ne peux pas dire qu'il n'y a pas une réflexion philosophique dans 2001 (le rapport entre l'homme et la technologie qui ne nous fait pas avancer sur nos questions existentielles et qui t'amène justement à penser que le film n'a rien à dire puisqu'on en arrive au même point à la fin), tout comme qu'il n'y a pas de discours politique dans Les sentiers de la gloire ou Docteur folamour (instrumentalisation et propagande de guerre notamment, théorie du complot...). Si les sentiers de la gloire a longtemps été interdit en France c'est justement parce qu'il dénonçait les méthodes des chefs de l'état major français qui envoyait sciemment ses hommes au casse pipe pendant la première guerre mondiale... Même dans Orange mécanique (qui est loin d'être mon Kubrick préféré) il y a un vrai discours politique sur le nihilisme des jeunes qui tombent dans une spirale de violence et qui vont se faire récupérer et formater par l'état et son appareil techno-scientifique pour en faire des êtres dociles et malléables... Réduire Kubrick à un esthète (et encore pire, à un publicitaire) c'est vraiment juste vouloir faire son intéressant et son anti-conformiste parce que le réal est très populaire. Et s'il avait traité toutes ces thématiques d'une façon plus complexe et élaborée à la manière d'un Tarkovski il y a fort à parier que vous auriez parler de "branlette intellectuelle"... SK c'est le parfait compromis entre la forme et le fond, le tout en ayant pondu la meilleure filmographie de l'histoire avec des chef d'œuvres dans quasi tous les genres majeures du 7ème art. Et le 7ème art c'est te raconter des choses par sa mise en scène et ses images, c'est ça sa grammaire, ce n'est pas dire mais montrer ; et Kubrick l'a très bien fait dans la majorité de ses films. Donc le problème c'est peut être vous qui n'êtes pas assez attentifs à ce qu'il nous montre. S'il était pas populaire je suis certain que vous le mettriez en avant comme pas possible. Donc non, ce n'est pas "ton" opinion, c'est celle de tous ceux qui veulent se sentir au dessus de la mêlé ou qui n'acceptent pas le fait de ne pas spécialement aimer les films du bonhomme juste parce que c'est plus lent et parce qu'il y a moins d'action que la moyenne... Mais au moins tu as aimé son film le plus incompris et sous-estimé "EWS" c'est déjà ça...
Je trouve intéressante cette dévaluation critique de Stanley Kubrick rapportée à la bonne fortune concurrente de Michael Cimino. Deux auteurs retranchés du monde. On regarde décidément beaucoup les films à travers le mythe de l'auteur qu'on se raconte. Je crois qu'on reproche à la figure "Stanley Kubrick" d'avoir enfanté une race de superauteurs hollywoodiens virtuoses (Nolan, Villeneuve, Fincher, Refn) que les cinéphiles purs et durs n'aimeront jamais, sinon leurs successeurs dans cinquante ans. Cette race-là déplaît : elle oeuvre encore à l'intérieur de Hollywood, crée des films qui rencontrent le succès, pactise avec la modernité technologique, et des non-cinéphiles, des spectateurs geeks qui ne connaissent pas le cinéma d'avant les années 1990, apprécient et même fétichisent leurs films. Au contraire, Michael Cimino incarne cette figure très romantique du Fordien attardé et victime de son hybris. Il est la fin d'une lignée, et à ce titre plus émouvant que n'importe quel précurseur. Il a tout pour plaire. Les deux, Kubrick et Cimino, ont réalisé des chefs-d'oeuvre. Bien sûr, on m 'expliquera qu'il y a un fossé esthétique entre ces deux-là et c'est en vertu de cet écart qu'on peut préférer l'un à l'autre. Certes, mais je crois que ce qui explique l'actuelle défaveur critique de Kubrick est le "manque de chic cinéphile" de sa descendance.
François Begaudau parle de "Barry Lyndon" comme d'un film statique pris au piège par son concept qui ne ferait que copier des gravures du siècle qu'il filme dans une sorte de vanité formelle. C'est oublié la scène de rage pure lorsque Barry corrige lord Bullingdon devant toute la haute société anglaise, revenant à un état primitif de singe et avec une caméra complètement partie dans tous les sens. Tout le filme semble articulé justement autour de cette scène qui demantibule les apparats sociaux de l'Angleterre de l'époque. Il y a d'ailleurs d'autres scènes où le caméra bouge et s'affole : lorsque Barry se bat avec d'autres soldats de son armée dans un combat de boxe tout en virilte. Il semble que Kubrick est réfléchi bien plus que ce que ne pense François Begaudau au sujet de son film. Si Begaudau a des arguments qui font quelques fois mouches, il mecanise cependant grandement son jugement et fait loi de tout sur sa théorie de Kubrick cinéaste photographe donc forcément clipeur. On serait gré à celui-ci de voir plutôt dans la façon que Kubrick a d'appréhender le plan de manière souvent statistique : une vrai parenté avec l'univers Graphique du muet de Eisenstein couplé à la manière de raconter une histoire à la Chaplin. Si l'univers du muet est très présent chez Kubrick et notamment aussi autours des comédiens et de la musique, l'homme surprend son monde et ses effets lorsque l'histoire le veut. Qui pourrait dire que la seconde partie de " full métal Jacket " et entièrement fait de plan statistique ou de zoom, contre zoom. Et puis le dédain pendant 2h30, ce n'est pas constructif. Et puis abordé Kubrick pendant tout ce temps sans parlé de Eyes wide shut ce n'est certainement pas très honnête.
En effet pour certains, dont moi, le cinéma de Kubrick, produits des scènes de bravoure cinématographique, mais que chaque film ne représente pas en soi un objet que l'on garde au coeur. Je suis contre les hiérarchies au cinéma, on peut tout au plus reconnaître un travail conséquent fourni ou un certain savoir faire dans certains métiers du cinéma : écriture, dialogues, direction d'acteur, réalisation, montage, etc. D'autant plus que question hiérarchie les Américains ont la main sur le cinéma de spectacle puisqu'ils mettent beaucoup plus de pognon, ça épate toujours quand on a encore 12 ans d'age (mental). Les films de Kubrick ont été fait pour la plus part avec de (très) gros budgets et donc une production qui ne lésine pas sur la technique, les délais et le matériel. Par ailleurs si ces mêmes films avaient été tournés en langue russe, japonaise ou bien française eh bien on en parlerait beaucoup moins à l'international... fameuse colonisation des esprits influençables par le soft power anglo-saxon. A "qualité" égale une oeuvre non-anglophone aura une aura beaucoup plus limitée à l'international : that's the way it is. Je force ici parfois le trait mais j'espère que vous voyez où je veux en venir.
modeste cinéphile et lecteur assidu et enthousiaste de François Begaudeau, j'ai trouvé votre émission passionnante (une fois de plus,... j'avais découvert Cimino grâce à vous ! Merci !!! ) . Une image n'a pas de hors-champ ?... J'ai été surpris par la démonstration... à moins qu'il ne parle que du goût "obsessionnel" de l'image chez Kubrick ?
Je vous avais écouté tous les deux lors de votre discussion Cimino passionnante, là encore c'est une réussite. Merci Mr Bégaudeau, Merci Mr Samir, brillants ! Je comprends mieux désormais ce que je n'arrivais pas à expliquer lorsque j'indiquais je ne pouvais pas aisément revoir les films de Kubrick. Pourrait-on dire qu'il ne recherche pas l'empathie, ni la sympathie, mais une création autosuffisante ?
Le dialogue de Kubrick avec les autres cinéastes de son temps est documenté de façon exhaustive dans le "Kubrick" de Michel Ciment...que Bégaudeau devrait lire pour étendre ses connaissances.
Le commentaire de Bégaudeau sur Nicholson dans Shining est le même que celui de Stephen King qui n'était pas content de l'adaptation. Il trouvait que l'on voyait tout de suite avec Nicholson que ça allait partir en vrille et que ça ne permettait pas de surprises.
L'image forte où on oblige Alex a regarder les images dénonce la barbarie du traitement mais la fin du film montre la douceur du systéme qui récupère Alex par l'image et les médias, une anticipation de ce que l'on vit aujourd'hui.
il n'en reste pas moins que l'image qui a marqué dans ce film, ce qu'il en est resté, est cette image de supplice via l'obligation de regarder des images. Ce qu'en dit Bégaudeau est donc juste : Kubrick, en réalisant cette image marquante et qui résumera dans l'imaginaire des spectateurs le film, se trompe dans son anticipation. Il aurait pu montrer une répression qui n'affecte pas le corps et soit plus proche de ce que l'on vit aujourd'hui, il ne l'a pas fait et a préféré produire une image frappante au risque de déformer peut-être son propre propos.
@@selezenka3977 Il dénonce les deux formes de controle, les balles dans les yeux des gilets jaunes et la messe BFMTV. Je pense que Begaudeau ne voit tout que sous l'angle social et s'amuse à dézinguer une idole comme Kubrick pour faire le malin en réalité. Pour moi Stanley a toujours aligné la forme et le fond.
@@julius6451 Le problème est que, premièrement, si sa volonté est de dénoncer les deux formes de contrôle, l'aspect plus "esthétique" de la répression violente fait que le spectateur ne retiendra en définitive que cette dernière. Ainsi, on peut considérer que l'emphase est mise dans Orange Mécanique sur la violence de la répression. Deuxièmement, il ne se fait plus oracle s'il dénonce les deux formes de répression puisque le supplice occupe aujourd'hui une part infime si ce n'est inexistante. Vous avez donné comme exemple les violences policières contre les gilets jaunes : je ne nie pas cette réalité mais force est de constater qu'elle s'inscrit quand même dans un évènement exceptionnel et n'est pas représentative de la répression quotidienne.
"un talent de clippeur" si on veut mais c'est exactement la même chose qu'on retrouve dans Don't look up par exemple... avec des personnages très lisses, presque des figurines
J'ai pas trouvé les personnages particulièrement lisses ils sont assez bien écrit, après cest une comédie satirique donc les persos sont caricaturaux mais de la a dire que ce sont des figurines..
François Bégaudeau affiche sa propre grille esthétique du cinéma.... le réel sociale illustrant la lutte des classes. Le cinéma est un art multiple. Le visuel conceptuel est une esthétique recevable.
1:54:45 "Ce film NEPEUT PAS faire peur. Alors, je sais qu'il fait peur à des gens, mais je sais pas comment ils font"... Il aurait pu ajouter que ceux qui ont eu peur ont tort... Prétentieux !
Je suis assez d'accord avec ce que dit begaudeau sur kubrik, et je pense que ça explique le fait qu'il tombe petit à petit dans l'oubli (chez les jeunes non cinéphiles en tout cas), là où il y a encore un amour assez vif d'Hitchcock ou Coppola pour ne citer qu'eux
Un film comme shining fonctionne encore toujours aussi bien chez les jeunes ( en tout cas dans mes connaissances ) et chez les non cinéphiles, alors qu'un film comme l'exorciste est limite considéré comme un nanar, ce qui m'agace énormément, parceque je trouve le film de Friedkin bien plus effrayant et subtil que celui de Kubrick.
@@travisplainview1663 c'est vrai, je ne parles que de mes proches donc pas du tout un échantillon représentatif. Mais il me semble aussi que Shining a mieux survécu que les autres
Très intéressant. Merci à vous 2. Concernant le fetichisme de kubrick sur l'art pictural, il faut souligner son travail du zoom avant ou arrière ds la majorité de ses films( Barry lyndon en tête) le mouvement par la technique (camera) sur un plan fixe parfaitement cadré, avec des lignes de fuites cimetriques. Vous en parlez au 3/4 de la vidéo au moment où j'écris justement
Bon j'adore Bégaudeau parce que c'est un des seuls qui me donne de quoi remettre en question mon profil "Kubriquien". J'suis à la moitié de la diffusion. J'ai eu une première réaction sur le dialogue avec les autres cinéastes.II dialoguait avec les autres dans le réel, il passait son temps au téléphone. Dans ses films quelques partages codés qui ne s'intéressent pas au réel mais à celui qui peut nous pourrir la vie, il partage ses passions venant du cinéma international. Kubrick dit et savait que le réel est déjà avant tout la bulle intérieure foyer, famille. Il a perçu dans son cas et son parcours que les bulles extérieures fonctionnent mal. C'est une guerre. Begaudeau le sait, seulement lui il pense à la puissance sociale dans la guerre, alors que Kubrick sait que c'est la puissance mathématique, stratégique qui pourra LE sauver. Tout en partageant l'angoisse que représente la vie et l'humanité. Begaudeau pense avec une guerre à faire en étant des sachants de ce que l'on est en tant qu'humain. Kubrick lui pense l'humain comme hyper fragile face à l'intelligence dominante. Le problème est davantage d'actualité. Nous sommes broyés en tant que corps social. Les idéaux de chacun s'annulent, s'attaquer à notre intelligence ou à celle qui décide ? Et oui la vie est un décryptage. Les" kubriquiens" ne sont pas des "sachants". Ils sont juste hypnotisés par l'idée de décrypter comme dans le quotidien. Oui Kubrick était un guerrier, un amateur de l'art militaire pour pouvoir créer son armée en production de film. Oui ses films sont des armes mathématiques. L'esthétisme un camouflage. Et c'est fascinant.
Vous voyez pas le lien qu' il y a dans les 2 parties de " Full Métal Jacquet " ? Hyper ordre dans le centre et hyper désordre sur le terrain et Matthew Modine survit à tout cela . Je ne sais pas si Stanley Kubrick était un génie ? Ce qui est sûr c' est que c' était un des meilleurs réalisateurs de tous les temps . François Bégaudeau , faudra que tu m' expliques ce qu' est un cinéaste qui n' est pas visuel ?
1:23:20 "Il y a une musique romantique sur les images de ces avions parce que Kubrick les trouve beaux"... Là on est avec le Bégaudeau ridicule et excessif, celui qui abime l'autre, le bon argumentateur. La musique romantique du générique de Docteur Folamour est un commentaire ironique des images que l'on voit, c'est-à-dire d'un coït, d'une scène d'amour entre deux avions. L'un des deux avions enfonce son tuyau dans l'autre pour faire le plein de carburant. C'est la 1ère figure sexuelle d'un film qui en comporte des dizaines d'autres. Là est l'explication du choix de la musique, explication donnée par Kubrick lui-même dans plusieurs interviews... Je pense, tout simplement, que Bégaudeau n'a pas bien bossé son Kubrick, et que du coup il nous rend une copie truffée d'erreurs factuelles ou d'interprétation, une copie qui ne mérite pas la moyenne...
Begaudeau intéressant comme toujours, et comme souvent je suis pas toujours d'accord. Pourquoi Kubrick se penche peu sur ses personnages? Parce que le personnage principal, le personnage clef dont on raconte l'histoire, est souvent une abstraction et que le développer est probablement jugé inutile, superflu, par Kubrick. Dans 2001 par exemple le personnage principal, c'est l'espèce humaine, et pas Gary Lockwood. Il aurait pu s'appesantir sur lui, son passé, sa famille, de manière à privilégier l'identification chez le spectateur, mais est-ce nécessaire? Ne pas investir l'incarnation d'une abstraction est vieux comme le cinéma. Dans M de Lang, le personnage principal est aussi une abstraction : la ville. Lang ne décrit ce personnage principal qu'au travers de sa réaction au personnage central, M, dont on ne saura pas grand chose non plus sinon sa compulsion. Les exemples sont multiples.
" Kubrick se penche peu sur ses personnages ...." ???? Pas du tout d' accord : "Les Sentiers de la gloire " et " Spartacus " , Kirk Douglas omniprésent . " Lolita " James Mason et Sue Lyon omniprésents " Dr Folamour " Peter Sellers omniprésent . " 2001 " Keir Dullea omniprésent. "Orange Mécanique " Malcom McDowell ,présent du début jusqu' à la fin. Pareil pour Ryan O' Neal dans " Barry Lindon " Que dire de Jack Nickolson et Shelley Duvall dans " Shining " omniprésents également . Idem pour Matthew Modine dans " Full Métal Jacket " Et Tom Cruise et Nicole Kidman dans " Eyes Wide Shut " S' il y a quelqu' un qui s' occupe bien de ses personnages ( acteurs , actrices ) c' est bien Stanley ! Et je parle pas des seconds rôles .
@@125jimi Oui je ne dis pas que Kubrick ne montre pas longuement des personnages à l'écran, je dis que ces personnages ne sont souvent pas le sujet lui-même du film, simplement des agents dans un processus. Le personnage principal de Full metal jacket par exemple, celui dont on raconte l'histoire, n'est pas Matthew Modine dont Kubrick torpille toute possibilité d'identification chez le spectateur, mais l'armée US elle-même (là encore une abstraction). C'est elle qui rencontre des problèmes (du suicide d'un appelé au début jusqu'au spectacle de sa propre abomination). Idem pour Orange mécanique où le personnage principal n'est pas McDowell mais la société anglaise et son autoritarisme. Là encore une abstraction. L'entité que filme en creux Kubrick, c'est nous, le spectateur. Il nous interpelle. Après il y a assurément une dose de misanthropie et de condamnation dans son regard de type qui observe l'humanité de loin. Et lui fout un miroir sous le nez. Et je comprends que des esprits comme Begaudeau préfèrent le réalisme à l'abstraction, la simplicité au sublime, l'intimité aux grands récits… Bresson ou Kelly Reichardt à Kubrick.
@@cyberprimate Je comprends ce que tu veux dire , il prend souvent un personnage un peu neutre pour nous décrire un état , une situation. Mais c' est souvent du à son style de mise en scène un peu froid , presque clinique. Il a une vision peut-être juste mais noire de l' humanité . Cela manque de chaleur , d' empathie ce que note Bégaudeau. On rit peu dans ses films sauf peut-être dans Dr Folamour et encore c' est jaune . Le cinéaste qui lui serait le plus proche c' est probablement Bergman d' ailleurs si on regarde " Saraband " on se croirait par moments dans un film de Kubrick. Il y a une chose qu' il faut comprendre avec lui c' est qu' il n ' a écrit qu' un seul scénario de ses films : celui du " Le Baiser du tueur " . Il puisait son inspiration dans les livres essayant de retranscrire sur la toile les images qu'il avait dans la tête .
1:15:00 ... Sauf que Folamour dans le film ne fait pas partie des savants qui ont inventé la bombe, donc le propos de Bégaudeau est un nouveau coup dans l'eau...On est étonné que Bégaudeau donne toujours des leçons aux autres sur "le réel" alors qu'il tord souvent le réel à sa volonté pré-existante... Ses raisonnements et développements sont souvent brillants mais ils partent souvent de ses a priori plus que de ce réel qu'il nous vante tant et qu'il trafique tant...
Je n'ai pas entendu que Folamour avait inventé la bombe, mais qu'il incarnait la figure du scientifique, et il est jugé que Kubrick/Sellers en fait trop avec ce personnage, ce qui est au détriment de la réflexion du film sur la prise d'autonomie de la science.
@@xavxavxavier Si si. La vidéo est très longue et je n'ai plus le minutage. L'un des deux dit expressément que Folamour a inventé la bombe... Pour un connaisseur de l'oeuvre de Kubrick, cette vidéo est risible tant elle est truffée d'erreurs. Erreurs qui arrangent bien Bégaudeau, spécialiste de la thèse a priori et d'annexer le réel à sa thèse.
Shining c'est la famille qui vient hanter l'hôtel avec les fantômes parce qu'elle arrive avec cette caractéristique intrinsèque d'être propre à hanter, j'y vois aucun problème, c'est parfait. Elle n'avait peut-être aucun autre endroit hantable à sa disposition. Un autre endroit, ça n'existe peut-être pas. L'arrivée à l'hôtel est peut-être une triple naissance, précédée par le néant ? Ou une non-naissance, une totalité cause d'elle-même ?
Dans la partie "Shining" de la discussion (vers 1:53:00), je ne suis pas d'accord avec le principe narratif de François Bégaudeau selon lequel tout bon film fantastique ou d'horreur devrait d'abord installer durant 15 voire 30 minutes "un climat de familiarité totale" pour pouvoir ensuite "rentrer dans l'étrange" et ainsi faire naître un sentiment de peur chez le spectateur. Cette méthode narrative me paraît bien souvent fastidieuse. Dans des films comme "Suspiria" de Dario Argento ou encore "Zombie" de Romero, c'est parce qu'on est, dès le début, happé par le dérèglement de l'univers présenté que l'on parvient à adhérer, à craindre (à croire, en somme) à cet univers. Il n'y a pas la moindre mise en place d'une quelconque familiarité. Les portes automatiques de la gare de "Suspiria" sont d'emblée tranchantes comme des lames, le studio de télévision de "Zombie" est directement plongé dans un chaos total. Dans les deux cas, il faut dire que la musique des Goblins joue un rôle capital. Mais pour en revenir au cas "Shining", bien que j'ai de l'estime pour ce film, à moi non plus, il ne me fait pas peur. Cela dit, je ne crois pas que ce soit lié à la pathologie esthétique de Kubrick qui ne sait pas composer "des images ordinaires" et ainsi créer une déflagration du régime d'images. Dario Argento non plus ne fait pas d'images ordinaires et pourtant ses films m'effraient ou me surprennent nettement plus. Au lieu de prétendre que "Shining" devrait installer un climat plus familier au début pour pouvoir ensuite mieux surprendre, j'avancerais plutôt l'hypothèse que dans "Shining", le début ne surprend pas et que c'est justement ça le problème ! Même si un climat hanté et inquiétant règne, même si la famille est dysfonctionnelle, tout roule de façon plutôt tranquille. Les Torrance prennent lentement mais sûrement la route vers l'hôtel Overlook, le maître des lieux raconte doctement l'histoire de l'hôtel, on fait la visite... Tout est très protocolaire, à la manière des règles rigoureuses des duellistes dans "Barry Lyndon" dont vous avez très justement parlés. Face à une telle entrée en matière, le spectateur ne peut qu'être dans une position d'ennui ou d'admiration. Pas de surprise ou de peur. Mais comme j'ai essayé de le démontrer, de telles entrées en matière existent et il est alors inutile de passer d'abord 20 minutes entre les mains d'une bonne vieille familiarité rassurante et ordinaire pour être gagné par une réelle excitation inquiète, émotion propre au fantastique.
Dans "Shining", Kubrick utilise le genre balisé du film d’horreur/fantastique pour donner sa version de la perception de l’Histoire, qui s’écrit et se répète comme celle avec un petit H (d’où le choix de cette histoire de SK avec Jack Torrance l’écrivain). Le texte de Francisco Ferreira (Shining de Stanley Kubrick : le labyrinthe et la ruse indienne) est une bonne introduction, il donne quelques clés (la date finale fondamentale du July 4th, 1921) et mérite d’être creusé et complété. Bégaudeau dit des choses intéressantes (notamment la fascination esthétique des champignons atomiques dans "Dr Strangeluv", Lynch fera de même dans le fameux épisode 8 de Twin Peaks S3 : un champignon c’est avant tout fascinant à regarder), mais je pense qu’il se fourvoie quand il dit qu’il n’y a pas de cryptage chez Kubrick sous prétexte que priment les pulsions esthétiques chez lui et son besoin compulsif d’images chocs. C’est pas incompatible et désolé, mais c’est un cinéaste qui adore crypter et il l’a fait durant toute sa carrière.
@@fenrir8126 Oui, je pense que tu as raison sur ce point. Le genre fantastique-horreur est plus un prétexte pour Kubrick. C’est pourquoi, je ne trouve pas que le début de « Shining » soit raté dans ce qu’il ambitionne de faire. Il n’ambitionne pas d’effrayer son spectateur mais de le fasciner. Les deux démarches sont tout aussi louables selon moi et peuvent amener à un décryptage de l’image (c’est aussi très présent chez Argento).
C est une bonne approche du film.je l ai vu et revu ,quant je vois le sourire étrange ,du directeur dans le bureau c est troublant..schining est vraiment un film à part.j ai également des sensations étranges ,sur certains films de polanski ,une sensation d étrangeté...pour twin peaks l utilisation du champignon atomique,comme le mal absolu..
j'ai bien aimé la théorie du placement historique " prétexte " pour s'approprié l'esthétisme du XVIII ème siècle pour Barry Lindon. Pour ce qui est de Shining, et de la supposée " erreur technique ", on peut penser que c'est complètement volontaire, sachant que faire basculer une famille, une ambiance normale dans l'horreur qui viendrait surgir , n'est-ce pas justement l'angle de la plupart des productions de ce type ? au delà des prises de positions diverses, c'est gratifiant d'écouter ne serait-ce que pour la variété du vocabulaire déployé. merci pour cet enrichissant échange.
sur orange mecanique Francois a cerné la morale et c est super interessant. oui parceque orange mecanique a une lecon. Tres interessant. il a tapé juste
Je continue tout de même à penser que Kubrick est le plus grand réalisateur de l'histoire. Pour moi le cinéma c'est justement avant tout de l'image, du visuel, pour taper dans l'inconscient du spectateur et le fasciner, et là dessus Kubrick a été supérieur aux autres. D'ailleurs un autre réalisateur que j'admire est Terrence Malick, je serais curieux de connaitre l'avis de Begaudeau sur lui, et notamment sur son film Tree of Life.
Du cinéma muet vous convient donc parfaitement. Je vous recommande vu votre cas d'éviter les grands films à dialogues français (d'Audiard père entre autres).
Je trouve l'analyse de Bégaudeau très suffisante et assez dogmatique. Dommage, il a déjà fait preuve de plus de rigueur dans sa réflexion. On reproche à Kubrick de ne pas considérer le réel, mais il n'y a pas qu'une seule manière d'approcher le réel. Le réel dont parle Bégaudeau serait une forme de pure expérience singulière quasiment humienne où l'on part du sensible et de la particularité la plus anodine pour proposer ensuite un projet autour de cela. Mais cette approche, bien qu'intéressante à plein d'égards, est tout autant limité dans sa prétention à décrire le réel. C'est bien ici que se situe l'absence de nuance de Bégaudeau. De même, reprocher à Kubrick que ses films ne s'ancrent pas dans une époque alors que c'est purement volontaire d'avoir des propositions anhistoriques et impossibles à contextualiser pour justement, chercher les perspectives plus générales qui ne sont pas dépendantes d'un contexte particulier. Bégaudeau, parce qu'il manque de sensibilité à l'égard du cinéma de Kubrick, trouve des critiques fallacieuses afin de le justifier. Bien entendu, tout ça est enveloppé d'une forme rationnelle mais qui se révèle trop friable quand on prend le temps de l'analyser. Et c'est à peu près le même principe pour chacun des "reproches" qui lui sont adressés.
C'est justement le point de friction esthétique qui sépare Kubrick et Bégaudeau. Il fait justement la critique de ce cinéma non situé, monumental qui s'intéresse à des sujets que par leur prisme général
Le réel, étrange étalon esthétique. Ça paraît fort comme critère, mais j’ai l’impression que c’est une notion trop vague, chargée d’a priori, impossible à dialectiser… et finalement elle empêche penser le cinéma en profondeur. Ménager un espace de réflexion allégorique, une distance critique, n’est pas forcément déconnecté du réel. Il n’y a que des effets de réel au cinéma.
Je suis assez d'accord avec toi. Ce qui me dérange surtout c'est que chacun peut trouver du réel ici ou là. Tout dépend ce que l'on entend par réel. Si réel veut dire documentaire, comme dans la bouche de Bégaudeau (le réel est ce qui documente une situation historique ou sociale)... effectivement on va pas aller bien loin et c'est extrêmement pauvre. Pour moi montrer du réel c'est montrer de l'universel, donc c'est forcément très différent. Et je crois même que j'en ai rien à foutre si le film ne me fait pas sentir de l'universel. J'aime aussi me sentir totalement étranger vis à vis de ce que je vois, sentir que ça dépasse l'entendement. C'est triste de ramener tout au réel documentaire. Ça veut toujours rendre légitime la rationalité. Moi je préfère la sensation. Ce qui prime dans 2001, c'est le caractère sensible de l'œuvre, pas son potentiel conceptuel. Alors oui il invite a la réfléxion, mais il me semble qu'on peut très bien l'apprécier sans philosopher. C'était mon cas quand je l'ai vu à 12 ans. Une grosse claque. Apres c'est indéniable, Kubrick est un fabricant d'images tape à l'œil, ce qui a des limites évidentes. Mais ce n'est pas un problème en soit. Il faut toujours le racorder avec l'intention du film. Ça aurait été incohérent de servir le propos de 2001, de Barry Lyndon, d'Orange mécanique ou d'Eyes Wide shut à travers une esthétique naturaliste. Enfin disons que ça aurait certainement changé le propos. Pour moi la plus grosse limite de Kubrick c'est son despotisme esthétique. Mais ça ne reste qu'une limite. Il est bon pour ça et je trouve qu'il en faut. Il reste meilleur que Spielberg
2 critiques qui ne semblent considérer positivement les cinéastes qu'à la condition que leurs discours filmiques soient clairs et tangibles mais quid des artistes qui se fichent de maîtriser le tangible, le réel, etc... ? Bon, s'ils adoraient comme des dévots ledit cinéaste, il n'y aurait pas d'émission et c'est leur retenue sur l'oeuvre qui fait le sel de l'échange. Mais ils ne font que donner leur avis et comme ce n'est pas idiot, c'est interessant même si on est pas d'accord. Perso j'adore comme Kubrick jouent avec les degrés et ne se cantonnent pas à la veine réaliste. J'adore un Hanecke et sa manière de suggérer l'horreur sans la montrer tout comme un David Lynch ou un Kubrick qui vont faire des tableaux pour emporter leurs spectateurs qui auront tous des ressentis différents. C'est de l'art , il en faut pour tous les goûts et surtout toutes les sensibilités ! 2001, l'Odyssey etc....c 'est du jazz qui a su toucher tellement de spectateurs avec ses quelques blues notes interprétées par chacun : il est tout aussi ridicule d'avoir un avis rigide sur ce film et d'autres de Kubrick que de regretter son manque de 1 er degré . L'Aigle noir de Barbara est une merveilleuse chanson avec un texte des plus opaques et pourtant c'est un classique pour beaucoup de monde !
Parce que l'on a ici des gens qui reprennent les codes ambiants (du marketting à la page) inspirés des américains. Ce n'est pas un gros mot de dire que la France est sous l'emprise culturelle des Américains et donc de leur langue. Vous vous y ferez, quand vous serez un vieux c... dans 50 ans (tout comme moi) eh bien le "français" sera devenu une drôle de compote d'anglais et de (vieux) français.
Si j'ai bien compris, dans Barry Lyndon, les scènes de nuit sont véritablement éclairées par les bougies et aucune autre lumière tandis que les scènes de jour en intérieur sont éclairées par l'électricité. Si quelqu'un peut confirmer.
Non, ce n'est pas aussi clair que cela. Le gros des scènes a bien été filmé à la bougie, avec les fameux objectifs Zeiss ayant servi pour la NASA, mais il y avait tout de même un renfort avec de l'éclairage traditionnel (donc électrique) notamment pour rehausser certains arrières plans. De même pour le jour, éclairage naturelle plus réenfort électrique...
Vos propos sur le désintérêt de Kubrick pour l’humain me laisse à penser que ses films sont des westerns ou tout du moins qu’ils utilisent les codes du western.
Il y a un peu de ça dans Barry Lyndon, c'est vrai... Pour les duels déjà, mais aussi pour le côté épique, l'élasticité du temps et l'immoralité de l'ensemble.
Bégaudeau n'a pas compris Shining. Inévitable puisqu'il confronte Shining au film qu'il aurait voulu voir... C'est son droit, mais qu'il ne la joue pas en se situant au-dessus du film, car ça c'est ridiculement prétentieux.
Et Stephen King qui trouve que Kubrick a fait n'importe-quoi avec son roman et même pervertit le message (qui est quasiment opposé), c'est prétentieux ?
@@V3nom7C'est pas prétentieux car King a raison. Kubrick s'est totalement réapproprié le livre. Le film n'a plus rien à voir avec la proposition originale de King. King n'a pas aimé ça et des années plus tard, a décidé de réaliser sa propre adaptation. Sans surprise, l'adaptation de King respecte totalement le livre mais est une catastrophe cinématographique. The Shining en revanche est devenu un classique de référence. Si tu juges un film à l'aune de son ancêtre littéraire, c'est que tu ne parles pas de cinéma
Le film commence avec la voiture du livre accidentée sur le côté de la route arpentée par la voiture du film. Ça veut dire "c'est pas une adaptation, je me fous de ton livre Stephen, je veux faire mon truc à moi c'est tout". Fin du débat.
Venant de la photographie, son rapport à l'image et sa démarche cinématographique se rapprocherait peut-être du cinéma muet, d'une certaine photographie animée.
"Je n'ai jamais fait de film de guerre", fait-dire Bégaudeau à Kubrick... Il invente ce que Kubrick dirait... Pas de pot, il a fait Fear and Desire et Les Sentiers de la Gloire (+ Spartacus) auparavant... Donc, ce que dit Bégaudeau est factuellement faux... En fait, Bégaudeau part de la fin de sa démonstration, ce qui l'arrange, ce qu'il pense a priori... Et pour répondre à l'interviewer, "Full MetalJacket" est en 3 parties. La troisième (le dérèglement) répond point par point à la 1ère (la programmation), à ce qu'on appris les soldats et qu'ils n'appliqueront pas. La partie centrale (la mise en situation) prépare par le constat tous les éléments de la déprogrammation qui va suivre.
“Sorrentino prend trop au sérieux l’art de l’image” 😂😂 Bégaudeau a attendu 1:58 mn avant de sortir cette perle. Fallait le faire avant pour qu’on arrête de le prendre au sérieux..
16:23 ah ! là je ne suis pas d'accord ^^ j'ai été à des expositions de photographies où le theme était le mouvement , c'est fou comme l'imagination des photographes peut réussir à rendre une photo vivante et des sensations de mouvements . le cinéma d'ailleurs n'est qu'une succession d'images fixes , il faut le rappeler ^^
Pour la structure bipartite de FMJ, Kubrick a toujours été intéressé par la programmation mentale, elle infuse quasiment tous ses films. Il ne se voyait pas filmer des soldats sur le terrain sans montrer préalablement le formatage auquel ils ont été soumis dans les camps d’entraînement, ça va de pair. D’autre part, si le suicide de Pyle (Baleine) impressionne dans la 1ère partie, ce qui compte c’est la façon dont Joker (Guignol) va assimiler cet événement. La mort de la snippeuse renvoie à celle de Pyle.
Sur le réel chez Kubrick, c'est simple. J'ai eu l'occasion de voir le Vietnam cette année. Ça ne ressemblait pas à du Coppola ou du Cimino, ou du Oliver Stone... Ça ressemblait à Full Metal Jacket. Kubrick a filmé son Vietnam sur des terrains vagues dans la banlieue de Londres, se contentant de démolir un peu plus des ruines de bâtiments industriels, et de planter quelques rangées de palmiers. En faisant ça il a créé un Vietnam terne, austère, réaliste, banal, plein de béton, de terre retournée... Et c'est cette vision, parfaitement artificielle, complètement reconstruite, qui finalement, loin des clichés, colle au plus près à la réalité sensorielle du pays.
@@philippecuenoud2949 Oui bien sûr je parle de l'impression générale, dans le détail des plantes ou de l'architecture, ça ne colle pas. Mais justement, ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas besoin d'aller dans le détail du détail du vrai ou de filmer sur place pour rendre quelque chose de l'expérience réelle.
@@antezebra3081 Tout dépend de l'exigence du public. Je me souviens de Jean-Jacques Annaud qui a convoqué les meilleurs experts du Moyen-Age sur le plateau du Nom de la Rose, et qui met dans la bande-son un cri de buse à queue rousse: un oiseau d'Amérique du Nord...
@@philippecuenoud2949 C'est moins une question d'exigence du public je crois, que d'intention du réalisateur. Personne ne cherche à simplement voir une recréation ultra-précise d'un certain lieu ou d'une certaine époque ; d'abord c'est impossible, ça n'existe pas, ensuite ça n'a absolument aucun intérêt. C'est à un autre niveau que se joue le "réalisme" d'une scène, comme chez Bresson qui tourne le Procès de Jeanne d'Arc le plus sobre et réaliste possible tout en ne respectant pas du tout les costumes d'époque (justement parce qu'il avait besoin de costumes de prêtres contemporains pour donner la sensation de réalité), ou Watkins qui tourne sa Commune dans un entrepôt, dans un décor de théâtre à peine entamé, mais cherche à capter le mouvement de foule, les caractères des individus, l'atmosphère de la Commune, sans se soucier le moins du monde de la recréation historique. Et des exemples comme ça il y en a plein... Pasolini qui tourne ses Mille et une Nuits aux quatre coins du monde non pas pour rechercher les vrais lieux où possiblement les contes ont pu avoir lieu, mais pour donner l'expérience d'un Orient très vaste, très concret, très matériel, rempli de ruines et de merveilles anciennes, ou Derek Jarman,qui parsème son Caravaggio d'anachronismes, de motos et de machines à écrire justement pour nous faire sentir matériellement à quel point ce qui se passe à l'écran est proche de nous, est sensible, est réel.
@@antezebra3081 Ca donne aussi l'impression qu'Annaud cherchait à vendre son film, en montrant comment il était fait, et à quel point il cherchait l'exactitude. Inutile ensuite de se fatiguer en réalité (on entend aussi un hibou petit-duc, espèce migratrice, chanter en plein hiver...).
L’analyse de Bégaudeau est pertinente et relève pas mal de points intéressants sur Kubrick, ce cinéaste à mon avis surestimé (surestimé car pas Dieu, juste un réalisateur brillant parmi d’autres). Ceci étant dit, je ne suis pas d'accord lorsqu’il nous dit que Kubrick, c’est pas bien, car trop statique, trop maitrisé, le cinéma, c’est le mouvement etc. Ce genre de propos absolutistes m'ont toujours un peu agaçé (le cinéma, c’est le mouvement, la littérature, c’est la pensée, la peinture, c’est la matière, etc). Michelangelo Antonioni a fait des films assez statiques aussi et d'une maîtrise absolue, son intérêt principal était, comme chez Kubrick, de produire des images fortes qui s’impriment sur notre conscience, les acteurs étaient souvent secondaires etc, et pourtant, ses films sont sublimes, du cinéma pur, et Bégaudeau serait plutôt d’accord, car il dit aimer Antonioni.
@@alexisb9673 Je pense que Kubrick dépeint très bien l'univers Noblesse/Bourgeoisie duXVIIIième tel qu'il a existé, ce qui gène Bégaudeau c'est surtout qu'il ne dépeint pas les prolos, les Gueux, mais en même temps ce n'est pas le propos du film, c'est un film sur la montée puis la chute d'un arriviste dans un univers noble/bourgeois ce n'est pas germinal. Pourquoi voir les oeuvres toujours sous l'angle de ses convictions politiques, c'est quelque chose que je ne comprends pas et qui limite l'art.
Il me semble que François Bégaudeau n'utilise que sa grille de lecture de la lutte des classes. Son réel est forcément montrer les 'pauvres' qui eux, sont réels....
@@sylvainc1517 Je trouve ça tres limitant, il y a chez Begaudeau un aspect tres juvenile, je resterai toujours fidele a mes convictions lyceennes quand je jouais dans un groupe de punk. Il se sent toujours obligé de se justifier la dessus.
Peut-être faut-il comprendre que l'esthétique et la réflexion philosophique peuvent s'entremêler chez un grand artiste et qu'on n'a pas à choisir l'un ou l'autre... Finalement, la formation philo de Bégaudeau lui joue des tours...
Voilà une pensée vraiment idiote, une chose, une idée, ou une personne a une renommé donc il ne faut mettre son esprit critique en marche ? Idiot, vraiment...
1:09:10 Bon, là vous m'achevez ! Vous expliquez que Kubrick a fait court pour Docteur Folamour (1964) car son précédent film, Spartacus (1960) était très long avec un tournage pénible. Ok... Ok... Sauf que le film qui précède Docteur Folamour est... Lolita (1962)... Encore une erreur factuelle non vérifiée sur laquelle vous échafaudez une thèse qui n'a, du coup, aucun sens. Et Bégaudeau opine en disant que vous avez raison...
Un débat aurait été plus adapté que ce procès à charge. L’objectif de cet intervenant qui se positionne comme subversif , est de cogner en bonne et due forme, sur les aficionados « arrogants »du cinéma de Kubrick.
C'est marrant comme Bégaudeau est capable d'avoir des analyses fulgurantes d'intelligence et de tenir des propos ridicules au sujet de ses têtes de turc, dont Kubrick.
J'ai lu vos salves avec plaisir et un certain réconfort. lol. J'en approuve chacune. Je ne suis pas le fan hardcore de Kubrick (je tends à préférer des Penn, Cassavetes, Fellini, Rozier, etc mais passons). Mais je suis assez halluciné par cette mauvaise foi qui ici produit une littérale occlusion de la vision chez m'sieur François. Il ne cesse de produire un portrait fantasmatique de ce que serait le "noumène" de Kubrick, depuis lequel il déduit ensuite une série de contresens esthétiques, psychologiques, interprétatifs. On retrouve les ukases d'une Pauline Kael (cinéma "vain", "qui n'aime que les choses, pas les gens", etc), qui ont fait école chez les cinéastes et les amateurs d'un prétendu fun immédiat, physique, non intellectualisé, dont Kubrick serait l'épouvantail à moineaux, l'antithèse, le repoussoir. Distorsion assez téléphonée, devenue pont-aux-ânes, dans la perception des films de Kubrick, dont on aurait aimé ici qu'ils soient simplement regardés pour ce qu'ils offrent, sans les attendre sévèrement au détour d'axiomes a priori et assénés : films hermétiques, cryptiques, clos sur eux-mêmes, seigneuriaux, magistériens, hautains, misanthropes, abstraits, non incarnés, bref toute la collection de prétendues évidences dont on pourrait montrer(pas ici, dans un espace commentaires) que ce sont des clichés paresseux SUR le cinéma de Kubrick. Cette axiomatique n'est d'ailleurs possible qu'au prix d'une contradiction analytique de base, jamais affrontée: Kubrick serait un "philosophe" qui voudrait "nous dire des choses importantes" qui finalement ne sont que des poncifs, des clichés, ET en même temps il serait un pur esthète, uniquement préoccupé d'épater par des images "m'as-tu vu", de construire ses plans, aveugle et sourd à l'être humain, au réel, au corps, à la souffrance, etc etc. Je ne vois tellement pas 2001 ou Barry Lyndon comme ça. Parce que je les ai regardés sans arrière-pensée, j'ai accueilli ce qu'ils avaient à montrer. Ce n'est pas pour moi un cinéma théorique, dont les images ne feraient qu'illustrer des concepts "abstraits". Ce sont des films de sensation, d'aesthesis au sens premier, et il faut consentir à la contemplation qu'ils offrent, tableaux concrets autant que composés dont peut naître éventuellement un discours, une vision du monde, cependant ouverte, dans laquelle aucun message n'est au juste asséné. 2001 étant pour moi le prototype d'une œuvre ouverte, lacunaire, incomplète, ouverte à la possibilité d'être reconstruite par le regard du spectateur. Bref, je ne vais faire plus long, tout ça pour dire que cette interprétation de Bégaudeau me paraît aussi fausse que paresseuse, et, au fond, pétrie de la suffisance du sachant qu'il projette sur la filmo de Kubrick, prétexte ici à un exercice de détestation aussi injuste que laborieux.
Pas d'accord avec l'anticipation de Orange Mécanique : la rééducation est tout droit sortie des cages à rats du behaviorisme. Behaviorisme qui n'avait rien de nouveau au moment de la sortie du film. L'adaptation de ses principes à l'homme, considéré comme un animal qu'on peut dresser, était déjà sur toutes les bouches des psychologues de l'époque. Il aurait d'ailleurs été intéressant de dresser un parallèle entre le cinéma de Kubrick et cette branche de la psychologie qui considère l'humain comme un automate et la cognition/émotion comme une boîte noire inutile à explorer. Quand Begaudeau dit que Kubrick ne s'intéresse pas à l'humain, peut-on considérer qu'il regarde ses personnages comme des rats de laboratoires sur lesquels le savant-demiurge impose ses épreuves et ses expériences ?
@25' encenser coppola, de palma ou scorcese et descendre kubrick et tarkovski XD c pas serieux, la position n'est pas tenable à part a jouer avec des sophismes et des partis pris bref kubrick a des films sur le réel lolita qui est en plus un dialogue entre un ecrivain et un cineaste Shinning et pour le coup lui aussi un dialogue avec un écrivain et ça se passe dans son époque FMJ un film sur la guerre du vietnam qui parle de cette époque, dans un certain cadre politique et social EWS qui est encore lui aussi sur la réalité, sa contemporanéité
Les fans de Kubrick en PLS dans les commentaires j'adore 😂 Il va falloir commencer à désacraliser votre dieu Kubrick, résultat d'un héritage culturel. P.S: Samir, à quand une réflexion avec Begaudeau sur le cinéma d'Antonioni ? Ça serait très intéressant👌
C'est pas ça, moi je m'en fous qu'on fasse tomber les statues, SK n'est pas un dieu et entendre ça de n'importe quel réal n'est pas un mal en soit. L'argumentaire léger qui mène a assimiler Kubrick à un clippeur de luxe, ça par contre c'est franchement con. La pertinence du cinéma de Kubrick en tant que cinéma c'est que Kubrick a thématiquement marqué son temps et c'est simple et rapide à prouver. Même un enfant comprendrai que le monolite a pas marqué seulement parce que c'était un carré noir
et vous, vous aimez Antonioni ? Si je vous le demande c'est parce que votre commentaire concernant les fans de Kubrick (que je ne l'ai jamais aimé) est juste. Merci
quelle connerie de dire que Kubrick n'est intéressée que par l'image. Ce n'est pas parce que Begaudeau ne comprend pas le sens de ses films qu'il n'y en a pas.
@@microcinerevuedecinemaetdetele Bizarre que vous l'ayez lu, car on y trouve des réponses à beaucoup de vos objections (notamment celle d'en faire des caisses)
7:40 si si il y a bien un cryptage à décrypter dans le cinéma hollywoodien, voici un petit exemple avec Matrix, ruclips.net/video/xpJTCbUElck/видео.html film philosophique certes mais surtout intensément religieux, de quelle religion s'agit-il ? ben elle est cryptéer dans la trilogie :) mettez de côté vos préjugés pendant 49 mn. et Kubrick est de la même religion...
François Bégaudeau affiche sa propre grille esthétique du cinéma.... le réel sociale illustrant la lutte des classes. Le cinéma est un art multiple. Le visuel conceptuel est une esthétique recevable.
Je ne comprends absolument pas les critiques de Begaudeau. Kubrick ne film pas le réel... Kubrick n'est pas un cinéaste à acteurs... Les personnages ne l'intéresse pas... Bah oui, d'accord. C'est le style de Kubrick quoi, il fait ce qu'il sait faire. Pourquoi un réal devrait être absolument au plus prêt du réel, ne s'intéresser qu'à l'humain, faire jouer les acteurs comme des gens qui existent ? On peut faire du pictural, de l'architectural, du mécanique, du symbolique, s'inspirer des maths ou de la musique, de la philosophie et de la théologie, de la mythologie et de l'Histoire... L'art a toujours créé du symbole, du signe, du code, du mythe, du pur percept, de la géométrie, de l'abstraction, du rêve, de l'imaginaire, autant de choses qui nous permettent d'ailleurs d’appréhender le réel, mais de l’appréhender sous un autre angle que celui de la pure représentation simple et directe. Quand au fait que son oeuvre est tellement originale qu'on ne voit pas trace de possibles influences de réalisateurs contemporains, ou tellement intemporelle que visionnée dans les 70 ou dans les années 2020, elle reste comme inchangée... euh... je ne vois pas le reproche là. Surtout qu'il est de notoriété publique (et c'est très bien documenté) que Kubrick passait sa vie à regarder absolument tous les films ayant vaguement un rapport avec le sujet sur lequel il était en train de travailler, ou à passer des appels téléphoniques à tous les réalisateurs, y compris ceux qu'il n'avait jamais vu, dont une œuvre l'avait marquée. Alors oui, tu n'as pas de clins d'oeil, tu n'as pas du post-moderne façon Tarantino, parce que Kubrick les digère, lui, ses influences, en fait autre chose.
Le fait d'exiger de la part de Bégaudeau que Kubrick fasse forcément référence au réel - tel que Bégaudeau l'entend, puisqu'il ne définit pas le terme - est une erreur. Il reproche à un cinéaste que son esthétique de mise en scène soit proche de ce que lui attend...
C'est quand même le droit de Begaudeau de ne pas aimer ce type de cinema et il l'explique avec force détails. Enfin il faut quand même reconnaitre que Kubick ne cherche pas à insérer du réel dans ces films. Or le cinema qu'aime Begaudeau c'est celui qui cherche des effets de réel (Bresson, Cimino,...)
@@SandrineRoussel-hh2ut J'ai eu ce peu d'esprit que d'aller voir sur ton commentaire, mais il est critique du cinéma, formé aux Cahiers, et ayant écrit à Transfuge notamment. Je ne pense pas que ces propos se doivent d'être pris comme pontifiants et dogmatiques sur le cinéma (quoique je partage beaucoup d'accointance avec sa pensée) mais une autre façon de considérer le cinématographe, différente, certes de la tienne.
@@salim94-e1omouais le point de vue de Bégaudeau n'est pas très original. Il correspond parfaitement au dogme de pensée qui gangrène le cinéma français depuis 50 ans. Cette obsession du "réel" où toute ambition suréelle et impressionniste est forcément associée à quelque chose d'artificiel, de peu profond ou pour citer cette vidéo de "sensationnaliste". Il serait grand temps que de jeunes talents français viennent casser cette façon de penser et remettent la création et l'esthétisme au centre du cinéma
@@hothemeep1219 j’entends mais ce serait intéressant de donner des noms. Il y’a forces cinéastes qui n’ont point de proposions réalistes en France, et qui sont de grands cinéastes, de Claire Dévers à Alain Guiraudie en quelques occurrences par exemple. Il y a également une tendance à un idéalisme bourgeois chez de médiocres cinéastes français. Je reconnais simplement dans ta réponse la pénible litanie critique du cinéma français médiocre qu’on entend très régulièrement, assez approximative (50 ans, notamment …). Je crois que l’esthétisme n’est pas essentiellement léché, expressionniste, ou du Béla Tarr ; mais qu’il s’agit d’avoir un rapport esthétique à l’œuvre d’art et que l’œuvre d’art ne se targue guère de son esthétique, sinon on est sur des pensées pre-Benjamin, et le cinéma n’a rien à voir avec ça. Je ressens un liant esthétique entre l’ontologie de l’œuvre d’art réaliste, et moi-meme, par exemple (de Pialat à Letourneur en passant par Bresson ou Ozu). Enfin, voilà mon idée, et d’ailleurs je ne suis pas kubrickien, mais ait quelque inclination pour certains de ces films qui ne sont pas idéalistes ; on ne va pas rejouer sur ce nouveau terrain de pensée que le cinéma le combat gagne d’avance entre l’idéalisme et le naturalisme. Ce n’est point ce que fait bégaudeau en prenant Kubrick et son unicité.
Le Parrain est de Coppola, pas de Scorsese. Mais sinon oui, je ne comprends pas pourquoi Bégaudeau est dérangé par le fait que Kubrick ne suive pas la tendance naturaliste et socialement engagée des années 70. Puis c'est oublier que les films de Coppola ont également une esthétique particulière qui ne correspond pas vraiment à la réalité. C'est surtout un certain rapport au réel. Puis nous faire croire que le cinema actuel est dominé par un esthétisme déconnecté du réel est un énorme foutage de gueule. À part peut-être les films de Damien Chazelle, le cinéma moderne a totalement abandonné l'idée de surréel et d'impressions. La grande majorité des films sont des films de dialogues, filmés en champ contre champ, avec une mise en scène extrêmement simpliste et terre à terre (sans dire inexistante). Rien à voir avec du Kubrick.
@@hothemeep1219 Oui, le Parrain est de Coppola... Qui a dit le contraire ? Bégaudeau a souvent des analyses fulgurantes, superbes, mais parfois, pris par son idéologie, il est injuste ou bien se perd...
Pas du tout d'accord, j'aime les films de Kubrick et je ne pense pas qu'il y ait rien à decripter dans ses films. Kubrick ne tente pas de nous impressionner, ni de philosopher : il joue juste aux échecs avec le spectateur 😂
Comme d'hab, interessant sur le fond, mais insupportable sur la forme, avec ce mepris general pour tout ce qui ne convient pas a Mr Begaudeau, lui qui parle toujours d'immaturité, s'est il regardé dans le miroir? J'ai tenu 10 min quand meme, c'est pas mal 😂
Ne pas être capable de tenir plus de 10min sur un sujet qui vous intéresse pourtant, n'est-ce pas de l'immaturité ? Comment expliquez vous que bien des spectateurs ou même Samir ne voient pas chez Begaudeu le mépris dont vous parlez ? Etes-vous bien au clair avec la discipline de critique de cinéma ?
@@TaoLaFusee les films de Kubrick se déroulent tous dans un espace défini (le plateau), les personnages sont des pions ou des pièces dont les rôles et leurs capacités d'évolution dans cet espace sont prédéfinis. L'exemple le plus probant est à mon sens Tom Cruise dans Eyes Wide Shut qui est un pion qui veut devenir une pièce en atteignant le bord du plateau. On peut remarquer aussi que les personnages réagissent les uns par rapport aux autres en fonction de cet espace défini et ce rôle pré-établi, en conservant leur rôle ou en tentant d'en sortir. Ils seront en outre toujours remis à leur place sur le plateau comme s'il était impossible d'en sortir. Mais ce n'est qu'une approche narrative et qui n'explore en rien la richesse humaine et symbolique des images générées à l'intérieur de ce système narratif.
Bégeaudeau n'a pas l'humilité de comprendre qu'il ne comprends rien à Kubrick. Tout sauf critique de cinéma. Chaque fois qu'il s'exprime sur le cinéma, il est à côté de la plaque. Je ne comprends pas comment on peut aimer Cimino et descendre Kubrick. Ce n'est pas cohérent. Il doit y avoir quelque chose dans son oeuvre qui lui échappe. L'humour noir par exemple. Comme si l'auteur d'un livre un peu compliqué devait être considéré comme prétentieux parce qu'il n'est pas compris par tout le monde. Se sentir humilié par un film que l'on ne comprend pas et le condamner, le dénigrer pour cela. C'est comme de dire que le cinéma doit plaire à tout le monde, avoir une vision condescendante du spectateur et sous estimer son public. C'est exactement la méthode des publicitaires : "tout le monde doit comprendre et les gens sont globalement cons". c'est une vision ultra commerciale du cinéma. Il en faut pour tous les goûts et tous les moments de la vie, lire Balzac un jour, Montaigne le lendemain. VIve Kubrick et au revoir Micro ciné.Trop débile.
Il vante Sorrentino, et non Tarantino, mai c'est pas grave, on va mettre ça sur le compte de la haine (vu la teneur du reste de ce monologue dans ces commentaires en rafale)...
égalité entre le réalisateur et le cinéaste XD mouahahahahaha ce populisme de narvalo ! ^^ égalité entre le chef d'orchestre et le spectateur XD nan, mais des fois il est fou lui XD je sais que c'est une posture, pour pouvoir poser la question mais prétendre y répondre en mode comptoir XD c'est un peu outrecuidant (Bon, pour situer, j'ai plutôt une position iconoclaste mais je connais les deux métiers et je tutoie les personnes en question)
A plusieurs reprises, Bégaudeau, en bon dialecticien marxiste,dit "Les kubrickiens s'en sortiraient en..." Voilà bien sa façon peu élégante de débattre avec des contradicteurs... Leur faire dire ce qui l'arrange... On a vu ce procédé stalinien face à Mme Polony...
pfff, polony est une femme qui n'a jamais rien à dire d’intéressant, elle est toujours perchée dans le ciel des idées, pire : le ciel parisien des idées, c'est une droitardée comme il en existe assez sur tous les plateaux, le débat dont tu parles s'est mal passé pour des raisons techniques, il était très clair qu'il ne l'entendait pas parler et c'est pour cette raison qu'il couvrait sa voix, d'ailleurs c'est le seul débat où il ne laisse pas parler son interlocuteur/trice, une preuve de plus... qu'on n'aime pas les idées de Bégaudeau est une chose, qu'on dise de lui qu'il n'est pas respectueux de son interlocuteur en débat : non
Quand j'écoute François Begaudeau je m'emmerde à un point. Ça reste l'expression d'un bourgeois de base qui a une vision biaisée de la société française à partir de son point de vu de petit bourgeois. Tout comme ces "amis avec qui il dine régulièrement" : Lepen et Obertone. Ces gens ne représentent tellement que infime partie de la population ... Il s'est tellement pris une claque face à Bouteldja ... Il était tout rouge pendant tout l'échange avec elle.
Ahah ça rage sur begaudeau c'est bon ça 😄 ça veut dire que tu commences à penser. Sinon ton commentaire je vois pas le rapport avec Kubrick, à savoir le sujet de la vidéo 🤔 Pas la peine de laisser un commentaire si ça n'a aucun intérêt 😘
C’est drôle car j’aime Kubrick exactement pour les raisons pour lesquelles Bégaudeau le « critique ».
Sa grandiloquence, le fait qu’il s’intéresse plus à l’Humanité qu’à l’humain, sa fascination de l’image « choc », son « esthetisation », le fait que ses films soient hors du temps (donc intemporels avec le recul) etc font que j’adore Kubrick et font de lui un cinéaste unique.
Mais fort intéressant comme interview car on peut constater à peu près les mêmes choses, en ayant un avis/sensibilité complètement différente.
Merci à vous!
Ps: j’arrive à une conclusion analogue, il faut d’abord prendre Kubrick comme un réalisateur de l’esthétique et j’ajouterais de la sensation. Avant un cinéaste de la réflexion (même si son travail n’en est pas exempt). Et d’ailleurs, il arrive d’une certaine manière à faire réfléchir aussi grâce à la forme de son œuvre.
Quelle plaisir d'écouter François Bégaudeau : une analyse d'une grande éloquence qui revient sur le cinéma magistral de Kubrick. Merci Samir !
L'une de tes toutes meilleures émissions, Samir... Avec celle consacrée à Cimino (déjà avec Bégaudeau)... Sans compter ton travail autour de l'Oeuvre de Fincher... Bravo à toi!...
Il s'enfonce encore plus au sujet du générique final... Accablant !
Mon premier film en salle lors de sa sortie (1967-68...) j'ai été subjugué par ce film et c'est une légende (2001 l'odyssée de l'espace) 😵💫😮
Balèze François Bégaudeau quand même. On peut ne pas être d'accord avec lui, mais, au-delà de ses qualités réthoriques, on ne peut nier qu'il a toujours beaucoup d'arguments.
Analyse extrêmement intéressante même si on a le droit de ne pas être d’accord sur tout. Je n’aime vraiment de Kubrick que Barry Lyndon et Eyes wide shut. Docteur Folamour est bien mais l’analyse de Begaudeau me semble très pertinente. Kubrick est surtout un exceptionnel créateur d’images qui frappent les esprits et qui produit de très beaux décors mais c’est au dépend du contenu politique et philosophique. Encore une fois Begaudeau a raison. 2001 l’odyssée en est exemple le plus évident. Ça nous marque beaucoup visuellement mais en fait on croit qu’il transmet un message très profond alors qu’il n’a rien à dire. On s’en sort en disant que chacun y met ce qu’il veut. Mais tout pratiquant spirituel comme moi sait que le film est vide de sens ou alors porte un sens très ténébreux. C’est comme la mort dans le 7ème sceau de Bergman (cinéaste que j’admire par ailleurs): la mort ne sait même pas qu’elle est son secret.
Kubrick aurait été un publicitaire hors norme. Il a un don pour nous imprimer des images dans la tête. C’est un grand cinéaste mais pas pas un cinéaste extraordinaire. Enfin d’autres ont le droit d’avoir un avis différent . C’est juste mon opinion.
Tu ne peux pas dire qu'il n'y a pas une réflexion philosophique dans 2001 (le rapport entre l'homme et la technologie qui ne nous fait pas avancer sur nos questions existentielles et qui t'amène justement à penser que le film n'a rien à dire puisqu'on en arrive au même point à la fin), tout comme qu'il n'y a pas de discours politique dans Les sentiers de la gloire ou Docteur folamour (instrumentalisation et propagande de guerre notamment, théorie du complot...). Si les sentiers de la gloire a longtemps été interdit en France c'est justement parce qu'il dénonçait les méthodes des chefs de l'état major français qui envoyait sciemment ses hommes au casse pipe pendant la première guerre mondiale...
Même dans Orange mécanique (qui est loin d'être mon Kubrick préféré) il y a un vrai discours politique sur le nihilisme des jeunes qui tombent dans une spirale de violence et qui vont se faire récupérer et formater par l'état et son appareil techno-scientifique pour en faire des êtres dociles et malléables...
Réduire Kubrick à un esthète (et encore pire, à un publicitaire) c'est vraiment juste vouloir faire son intéressant et son anti-conformiste parce que le réal est très populaire. Et s'il avait traité toutes ces thématiques d'une façon plus complexe et élaborée à la manière d'un Tarkovski il y a fort à parier que vous auriez parler de "branlette intellectuelle"... SK c'est le parfait compromis entre la forme et le fond, le tout en ayant pondu la meilleure filmographie de l'histoire avec des chef d'œuvres dans quasi tous les genres majeures du 7ème art. Et le 7ème art c'est te raconter des choses par sa mise en scène et ses images, c'est ça sa grammaire, ce n'est pas dire mais montrer ; et Kubrick l'a très bien fait dans la majorité de ses films. Donc le problème c'est peut être vous qui n'êtes pas assez attentifs à ce qu'il nous montre.
S'il était pas populaire je suis certain que vous le mettriez en avant comme pas possible. Donc non, ce n'est pas "ton" opinion, c'est celle de tous ceux qui veulent se sentir au dessus de la mêlé ou qui n'acceptent pas le fait de ne pas spécialement aimer les films du bonhomme juste parce que c'est plus lent et parce qu'il y a moins d'action que la moyenne... Mais au moins tu as aimé son film le plus incompris et sous-estimé "EWS" c'est déjà ça...
@@Madridx9 n'importe quoi.
@@MegaClassicguy arguments ?
Je trouve intéressante cette dévaluation critique de Stanley Kubrick rapportée à la bonne fortune concurrente de Michael Cimino.
Deux auteurs retranchés du monde.
On regarde décidément beaucoup les films à travers le mythe de l'auteur qu'on se raconte.
Je crois qu'on reproche à la figure "Stanley Kubrick" d'avoir enfanté une race de superauteurs hollywoodiens virtuoses (Nolan, Villeneuve, Fincher, Refn) que les cinéphiles purs et durs n'aimeront jamais, sinon leurs successeurs dans cinquante ans. Cette race-là déplaît : elle oeuvre encore à l'intérieur de Hollywood, crée des films qui rencontrent le succès, pactise avec la modernité technologique, et des non-cinéphiles, des spectateurs geeks qui ne connaissent pas le cinéma d'avant les années 1990, apprécient et même fétichisent leurs films.
Au contraire, Michael Cimino incarne cette figure très romantique du Fordien attardé et victime de son hybris. Il est la fin d'une lignée, et à ce titre plus émouvant que n'importe quel précurseur. Il a tout pour plaire.
Les deux, Kubrick et Cimino, ont réalisé des chefs-d'oeuvre. Bien sûr, on m 'expliquera qu'il y a un fossé esthétique entre ces deux-là et c'est en vertu de cet écart qu'on peut préférer l'un à l'autre. Certes, mais je crois que ce qui explique l'actuelle défaveur critique de Kubrick est le "manque de chic cinéphile" de sa descendance.
François Begaudau parle de "Barry Lyndon" comme d'un film statique pris au piège par son concept qui ne ferait que copier des gravures du siècle qu'il filme dans une sorte de vanité formelle.
C'est oublié la scène de rage pure lorsque Barry corrige lord Bullingdon devant toute la haute société anglaise, revenant à un état primitif de singe et avec une caméra complètement partie dans tous les sens. Tout le filme semble articulé justement autour de cette scène qui demantibule les apparats sociaux de l'Angleterre de l'époque. Il y a d'ailleurs d'autres scènes où le caméra bouge et s'affole : lorsque Barry se bat avec d'autres soldats de son armée dans un combat de boxe tout en virilte. Il semble que Kubrick est réfléchi bien plus que ce que ne pense François Begaudau au sujet de son film.
Si Begaudau a des arguments qui font quelques fois mouches, il mecanise cependant grandement son jugement et fait loi de tout sur sa théorie de Kubrick cinéaste photographe donc forcément clipeur.
On serait gré à celui-ci de voir plutôt dans la façon que Kubrick a d'appréhender le plan de manière souvent statistique : une vrai parenté avec l'univers Graphique du muet de Eisenstein couplé à la manière de raconter une histoire à la Chaplin. Si l'univers du muet est très présent chez Kubrick et notamment aussi autours des comédiens et de la musique, l'homme surprend son monde et ses effets lorsque l'histoire le veut. Qui pourrait dire que la seconde partie de " full métal Jacket " et entièrement fait de plan statistique ou de zoom, contre zoom.
Et puis le dédain pendant 2h30, ce n'est pas constructif. Et puis abordé Kubrick pendant tout ce temps sans parlé de Eyes wide shut ce n'est certainement pas très honnête.
En effet pour certains, dont moi, le cinéma de Kubrick, produits des scènes de bravoure cinématographique, mais que chaque film ne représente pas en soi un objet que l'on garde au coeur.
Je suis contre les hiérarchies au cinéma, on peut tout au plus reconnaître un travail conséquent fourni ou un certain savoir faire dans certains métiers du cinéma : écriture, dialogues, direction d'acteur, réalisation, montage, etc.
D'autant plus que question hiérarchie les Américains ont la main sur le cinéma de spectacle puisqu'ils mettent beaucoup plus de pognon, ça épate toujours quand on a encore 12 ans d'age (mental). Les films de Kubrick ont été fait pour la plus part avec de (très) gros budgets et donc une production qui ne lésine pas sur la technique, les délais et le matériel.
Par ailleurs si ces mêmes films avaient été tournés en langue russe, japonaise ou bien française eh bien on en parlerait beaucoup moins à l'international... fameuse colonisation des esprits influençables par le soft power anglo-saxon. A "qualité" égale une oeuvre non-anglophone aura une aura beaucoup plus limitée à l'international : that's the way it is.
Je force ici parfois le trait mais j'espère que vous voyez où je veux en venir.
Merci pour ces deux heures trente de pure plaisir .
modeste cinéphile et lecteur assidu et enthousiaste de François Begaudeau, j'ai trouvé votre émission passionnante (une fois de plus,... j'avais découvert Cimino grâce à vous ! Merci !!! ) . Une image n'a pas de hors-champ ?... J'ai été surpris par la démonstration... à moins qu'il ne parle que du goût "obsessionnel" de l'image chez Kubrick ?
Une grande émission 👏👏👏
Très très bonne émission merci merci ! j'aurai aimé qu'on développe Plus sur Lynch !!!
Je vous avais écouté tous les deux lors de votre discussion Cimino passionnante, là encore c'est une réussite. Merci Mr Bégaudeau, Merci Mr Samir, brillants !
Je comprends mieux désormais ce que je n'arrivais pas à expliquer lorsque j'indiquais je ne pouvais pas aisément revoir les films de Kubrick. Pourrait-on dire qu'il ne recherche pas l'empathie, ni la sympathie, mais une création autosuffisante ?
Encore une perle, merci Samir !
Le dialogue de Kubrick avec les autres cinéastes de son temps est documenté de façon exhaustive dans le "Kubrick" de Michel Ciment...que Bégaudeau devrait lire pour étendre ses connaissances.
Le commentaire de Bégaudeau sur Nicholson dans Shining est le même que celui de Stephen King qui n'était pas content de l'adaptation. Il trouvait que l'on voyait tout de suite avec Nicholson que ça allait partir en vrille et que ça ne permettait pas de surprises.
Mais qui dit que Kubrick avait la même intention que King ? Pensez-vous que Kubrick est au bas niveau de cette remarque ?..
Merci pour cette interview, j"adore ce mec!
L'image forte où on oblige Alex a regarder les images dénonce la barbarie du traitement mais la fin du film montre la douceur du systéme qui récupère Alex par l'image et les médias, une anticipation de ce que l'on vit aujourd'hui.
il n'en reste pas moins que l'image qui a marqué dans ce film, ce qu'il en est resté, est cette image de supplice via l'obligation de regarder des images. Ce qu'en dit Bégaudeau est donc juste : Kubrick, en réalisant cette image marquante et qui résumera dans l'imaginaire des spectateurs le film, se trompe dans son anticipation. Il aurait pu montrer une répression qui n'affecte pas le corps et soit plus proche de ce que l'on vit aujourd'hui, il ne l'a pas fait et a préféré produire une image frappante au risque de déformer peut-être son propre propos.
@@selezenka3977 Il dénonce les deux formes de controle, les balles dans les yeux des gilets jaunes et la messe BFMTV. Je pense que Begaudeau ne voit tout que sous l'angle social et s'amuse à dézinguer une idole comme Kubrick pour faire le malin en réalité. Pour moi Stanley a toujours aligné la forme et le fond.
@@julius6451 Le problème est que, premièrement, si sa volonté est de dénoncer les deux formes de contrôle, l'aspect plus "esthétique" de la répression violente fait que le spectateur ne retiendra en définitive que cette dernière. Ainsi, on peut considérer que l'emphase est mise dans Orange Mécanique sur la violence de la répression. Deuxièmement, il ne se fait plus oracle s'il dénonce les deux formes de répression puisque le supplice occupe aujourd'hui une part infime si ce n'est inexistante. Vous avez donné comme exemple les violences policières contre les gilets jaunes : je ne nie pas cette réalité mais force est de constater qu'elle s'inscrit quand même dans un évènement exceptionnel et n'est pas représentative de la répression quotidienne.
je viens de découvrir ce personnage , il est époustouflant !
toi aussi bien sûr :)
"un talent de clippeur" si on veut mais c'est exactement la même chose qu'on retrouve dans Don't look up par exemple... avec des personnages très lisses, presque des figurines
J'ai pas trouvé les personnages particulièrement lisses ils sont assez bien écrit, après cest une comédie satirique donc les persos sont caricaturaux mais de la a dire que ce sont des figurines..
Ralala je l'attendais celle là 😱
Super émission merci beaucoup
François Bégaudeau affiche sa propre grille esthétique du cinéma.... le réel sociale illustrant la lutte des classes. Le cinéma est un art multiple. Le visuel conceptuel est une esthétique recevable.
Il n'a jamais prétendu contraire, il le dit lui-même dans cet entretien
C'est parce que Bégaudeau est intolérant.
1:54:45 "Ce film NEPEUT PAS faire peur. Alors, je sais qu'il fait peur à des gens, mais je sais pas comment ils font"... Il aurait pu ajouter que ceux qui ont eu peur ont tort... Prétentieux !
Je suis assez d'accord avec ce que dit begaudeau sur kubrik, et je pense que ça explique le fait qu'il tombe petit à petit dans l'oubli (chez les jeunes non cinéphiles en tout cas), là où il y a encore un amour assez vif d'Hitchcock ou Coppola pour ne citer qu'eux
Un film comme shining fonctionne encore toujours aussi bien chez les jeunes ( en tout cas dans mes connaissances ) et chez les non cinéphiles, alors qu'un film comme l'exorciste est limite considéré comme un nanar, ce qui m'agace énormément, parceque je trouve le film de Friedkin bien plus effrayant et subtil que celui de Kubrick.
@@travisplainview1663 c'est vrai, je ne parles que de mes proches donc pas du tout un échantillon représentatif. Mais il me semble aussi que Shining a mieux survécu que les autres
Très intéressant. Merci à vous 2. Concernant le fetichisme de kubrick sur l'art pictural, il faut souligner son travail du zoom avant ou arrière ds la majorité de ses films( Barry lyndon en tête) le mouvement par la technique (camera) sur un plan fixe parfaitement cadré, avec des lignes de fuites cimetriques. Vous en parlez au 3/4 de la vidéo au moment où j'écris justement
Bon j'adore Bégaudeau parce que c'est un des seuls qui me donne de quoi remettre en question mon profil "Kubriquien".
J'suis à la moitié de la diffusion.
J'ai eu une première réaction sur le dialogue avec les autres cinéastes.II dialoguait avec les autres dans le réel, il passait son temps au téléphone.
Dans ses films quelques partages codés qui ne s'intéressent pas au réel mais à celui qui peut nous pourrir la vie, il partage ses passions venant du cinéma international.
Kubrick dit et savait que le réel est déjà avant tout la bulle intérieure foyer, famille. Il a perçu dans son cas et son parcours que les bulles extérieures fonctionnent mal. C'est une guerre. Begaudeau le sait, seulement lui il pense à la puissance sociale dans la guerre, alors que Kubrick sait que c'est la puissance mathématique, stratégique qui pourra LE sauver. Tout en partageant l'angoisse que représente la vie et l'humanité.
Begaudeau pense avec une guerre à faire en étant des sachants de ce que l'on est en tant qu'humain. Kubrick lui pense l'humain comme hyper fragile face à l'intelligence dominante.
Le problème est davantage d'actualité. Nous sommes broyés en tant que corps social. Les idéaux de chacun s'annulent, s'attaquer à notre intelligence ou à celle qui décide ? Et oui la vie est un décryptage. Les" kubriquiens" ne sont pas des "sachants". Ils sont juste hypnotisés par l'idée de décrypter comme dans le quotidien.
Oui Kubrick était un guerrier, un amateur de l'art militaire pour pouvoir créer son armée en production de film. Oui ses films sont des armes mathématiques. L'esthétisme un camouflage. Et c'est fascinant.
Vous voyez pas le lien qu' il y a dans les 2 parties de " Full Métal Jacquet " ?
Hyper ordre dans le centre et hyper désordre sur le terrain et Matthew Modine survit à tout cela .
Je ne sais pas si Stanley Kubrick était un génie ? Ce qui est sûr c' est que c' était un des meilleurs réalisateurs
de tous les temps .
François Bégaudeau , faudra que tu m' expliques ce qu' est un cinéaste qui n' est pas visuel ?
Il fait des émissions cinoche maintenant Morandini ? :) Merci pour l'emission + 1 abo !
Je m abonne c’est ce genre de rencontre qui m intéresse...je vais regarder les autres vidéos...
1:23:20 "Il y a une musique romantique sur les images de ces avions parce que Kubrick les trouve beaux"... Là on est avec le Bégaudeau ridicule et excessif, celui qui abime l'autre, le bon argumentateur.
La musique romantique du générique de Docteur Folamour est un commentaire ironique des images que l'on voit, c'est-à-dire d'un coït, d'une scène d'amour entre deux avions. L'un des deux avions enfonce son tuyau dans l'autre pour faire le plein de carburant. C'est la 1ère figure sexuelle d'un film qui en comporte des dizaines d'autres. Là est l'explication du choix de la musique, explication donnée par Kubrick lui-même dans plusieurs interviews...
Je pense, tout simplement, que Bégaudeau n'a pas bien bossé son Kubrick, et que du coup il nous rend une copie truffée d'erreurs factuelles ou d'interprétation, une copie qui ne mérite pas la moyenne...
Begaudeau intéressant comme toujours, et comme souvent je suis pas toujours d'accord. Pourquoi Kubrick se penche peu sur ses personnages? Parce que le personnage principal, le personnage clef dont on raconte l'histoire, est souvent une abstraction et que le développer est probablement jugé inutile, superflu, par Kubrick. Dans 2001 par exemple le personnage principal, c'est l'espèce humaine, et pas Gary Lockwood. Il aurait pu s'appesantir sur lui, son passé, sa famille, de manière à privilégier l'identification chez le spectateur, mais est-ce nécessaire? Ne pas investir l'incarnation d'une abstraction est vieux comme le cinéma. Dans M de Lang, le personnage principal est aussi une abstraction : la ville. Lang ne décrit ce personnage principal qu'au travers de sa réaction au personnage central, M, dont on ne saura pas grand chose non plus sinon sa compulsion. Les exemples sont multiples.
" Kubrick se penche peu sur ses personnages ...." ????
Pas du tout d' accord : "Les Sentiers de la gloire " et " Spartacus " , Kirk Douglas omniprésent .
" Lolita " James Mason et Sue Lyon omniprésents
" Dr Folamour " Peter Sellers omniprésent .
" 2001 " Keir Dullea omniprésent.
"Orange Mécanique " Malcom McDowell ,présent du début jusqu' à la fin.
Pareil pour Ryan O' Neal dans " Barry Lindon "
Que dire de Jack Nickolson et Shelley Duvall dans " Shining " omniprésents également .
Idem pour Matthew Modine dans " Full Métal Jacket "
Et Tom Cruise et Nicole Kidman dans " Eyes Wide Shut "
S' il y a quelqu' un qui s' occupe bien de ses personnages ( acteurs , actrices ) c' est bien Stanley !
Et je parle pas des seconds rôles .
@@125jimi Oui je ne dis pas que Kubrick ne montre pas longuement des personnages à l'écran, je dis que ces personnages ne sont souvent pas le sujet lui-même du film, simplement des agents dans un processus. Le personnage principal de Full metal jacket par exemple, celui dont on raconte l'histoire, n'est pas Matthew Modine dont Kubrick torpille toute possibilité d'identification chez le spectateur, mais l'armée US elle-même (là encore une abstraction). C'est elle qui rencontre des problèmes (du suicide d'un appelé au début jusqu'au spectacle de sa propre abomination). Idem pour Orange mécanique où le personnage principal n'est pas McDowell mais la société anglaise et son autoritarisme. Là encore une abstraction. L'entité que filme en creux Kubrick, c'est nous, le spectateur. Il nous interpelle. Après il y a assurément une dose de misanthropie et de condamnation dans son regard de type qui observe l'humanité de loin. Et lui fout un miroir sous le nez. Et je comprends que des esprits comme Begaudeau préfèrent le réalisme à l'abstraction, la simplicité au sublime, l'intimité aux grands récits… Bresson ou Kelly Reichardt à Kubrick.
On peut dire que Kubrick s'intéresse plus aux sujets de ses films qu'à ses personnages, qui sont juste là pour servir le sujet
@@cyberprimate Je comprends ce que tu veux dire , il prend souvent un personnage un peu neutre pour nous décrire
un état , une situation. Mais c' est souvent du à son style de mise en scène un peu froid , presque clinique.
Il a une vision peut-être juste mais noire de l' humanité . Cela manque de chaleur , d' empathie ce que note Bégaudeau.
On rit peu dans ses films sauf peut-être dans Dr Folamour et encore c' est jaune . Le cinéaste qui lui serait le plus proche
c' est probablement Bergman d' ailleurs si on regarde " Saraband " on se croirait par moments dans un film de Kubrick.
Il y a une chose qu' il faut comprendre avec lui c' est qu' il n ' a écrit qu' un seul scénario de ses films : celui du " Le Baiser
du tueur " . Il puisait son inspiration dans les livres essayant de retranscrire sur la toile les images qu'il avait dans la tête .
1:15:00 ... Sauf que Folamour dans le film ne fait pas partie des savants qui ont inventé la bombe, donc le propos de Bégaudeau est un nouveau coup dans l'eau...On est étonné que Bégaudeau donne toujours des leçons aux autres sur "le réel" alors qu'il tord souvent le réel à sa volonté pré-existante... Ses raisonnements et développements sont souvent brillants mais ils partent souvent de ses a priori plus que de ce réel qu'il nous vante tant et qu'il trafique tant...
Je n'ai pas entendu que Folamour avait inventé la bombe, mais qu'il incarnait la figure du scientifique, et il est jugé que Kubrick/Sellers en fait trop avec ce personnage, ce qui est au détriment de la réflexion du film sur la prise d'autonomie de la science.
@@xavxavxavier Si si. La vidéo est très longue et je n'ai plus le minutage. L'un des deux dit expressément que Folamour a inventé la bombe... Pour un connaisseur de l'oeuvre de Kubrick, cette vidéo est risible tant elle est truffée d'erreurs. Erreurs qui arrangent bien Bégaudeau, spécialiste de la thèse a priori et d'annexer le réel à sa thèse.
Magnifique merci 😊 je peux aussi dire très subjectivement que c'est difficile de faire mieux que deer hunter niveau film de guerre du Vietnam
Shining c'est la famille qui vient hanter l'hôtel avec les fantômes parce qu'elle arrive avec cette caractéristique intrinsèque d'être propre à hanter, j'y vois aucun problème, c'est parfait. Elle n'avait peut-être aucun autre endroit hantable à sa disposition. Un autre endroit, ça n'existe peut-être pas. L'arrivée à l'hôtel est peut-être une triple naissance, précédée par le néant ? Ou une non-naissance, une totalité cause d'elle-même ?
Dans la partie "Shining" de la discussion (vers 1:53:00), je ne suis pas d'accord avec le principe narratif de François Bégaudeau selon lequel tout bon film fantastique ou d'horreur devrait d'abord installer durant 15 voire 30 minutes "un climat de familiarité totale" pour pouvoir ensuite "rentrer dans l'étrange" et ainsi faire naître un sentiment de peur chez le spectateur. Cette méthode narrative me paraît bien souvent fastidieuse.
Dans des films comme "Suspiria" de Dario Argento ou encore "Zombie" de Romero, c'est parce qu'on est, dès le début, happé par le dérèglement de l'univers présenté que l'on parvient à adhérer, à craindre (à croire, en somme) à cet univers. Il n'y a pas la moindre mise en place d'une quelconque familiarité. Les portes automatiques de la gare de "Suspiria" sont d'emblée tranchantes comme des lames, le studio de télévision de "Zombie" est directement plongé dans un chaos total. Dans les deux cas, il faut dire que la musique des Goblins joue un rôle capital.
Mais pour en revenir au cas "Shining", bien que j'ai de l'estime pour ce film, à moi non plus, il ne me fait pas peur. Cela dit, je ne crois pas que ce soit lié à la pathologie esthétique de Kubrick qui ne sait pas composer "des images ordinaires" et ainsi créer une déflagration du régime d'images. Dario Argento non plus ne fait pas d'images ordinaires et pourtant ses films m'effraient ou me surprennent nettement plus. Au lieu de prétendre que "Shining" devrait installer un climat plus familier au début pour pouvoir ensuite mieux surprendre, j'avancerais plutôt l'hypothèse que dans "Shining", le début ne surprend pas et que c'est justement ça le problème ! Même si un climat hanté et inquiétant règne, même si la famille est dysfonctionnelle, tout roule de façon plutôt tranquille. Les Torrance prennent lentement mais sûrement la route vers l'hôtel Overlook, le maître des lieux raconte doctement l'histoire de l'hôtel, on fait la visite... Tout est très protocolaire, à la manière des règles rigoureuses des duellistes dans "Barry Lyndon" dont vous avez très justement parlés.
Face à une telle entrée en matière, le spectateur ne peut qu'être dans une position d'ennui ou d'admiration. Pas de surprise ou de peur. Mais comme j'ai essayé de le démontrer, de telles entrées en matière existent et il est alors inutile de passer d'abord 20 minutes entre les mains d'une bonne vieille familiarité rassurante et ordinaire pour être gagné par une réelle excitation inquiète, émotion propre au fantastique.
Dans "Shining", Kubrick utilise le genre balisé du film d’horreur/fantastique pour donner sa version de la perception de l’Histoire, qui s’écrit et se répète comme celle avec un petit H (d’où le choix de cette histoire de SK avec Jack Torrance l’écrivain). Le texte de Francisco Ferreira (Shining de Stanley Kubrick : le labyrinthe et la ruse indienne) est une bonne introduction, il donne quelques clés (la date finale fondamentale du July 4th, 1921) et mérite d’être creusé et complété. Bégaudeau dit des choses intéressantes (notamment la fascination esthétique des champignons atomiques dans "Dr Strangeluv", Lynch fera de même dans le fameux épisode 8 de Twin Peaks S3 : un champignon c’est avant tout fascinant à regarder), mais je pense qu’il se fourvoie quand il dit qu’il n’y a pas de cryptage chez Kubrick sous prétexte que priment les pulsions esthétiques chez lui et son besoin compulsif d’images chocs. C’est pas incompatible et désolé, mais c’est un cinéaste qui adore crypter et il l’a fait durant toute sa carrière.
@@fenrir8126 Oui, je pense que tu as raison sur ce point. Le genre fantastique-horreur est plus un prétexte pour Kubrick. C’est pourquoi, je ne trouve pas que le début de « Shining » soit raté dans ce qu’il ambitionne de faire. Il n’ambitionne pas d’effrayer son spectateur mais de le fasciner. Les deux démarches sont tout aussi louables selon moi et peuvent amener à un décryptage de l’image (c’est aussi très présent chez Argento).
C est une bonne approche du film.je l ai vu et revu ,quant je vois le sourire étrange ,du directeur dans le bureau c est troublant..schining est vraiment un film à part.j ai également des sensations étranges ,sur certains films de polanski ,une sensation d étrangeté...pour twin peaks l utilisation du champignon atomique,comme le mal absolu..
j'ai bien aimé la théorie du placement historique " prétexte " pour s'approprié l'esthétisme du XVIII ème siècle pour Barry Lindon.
Pour ce qui est de Shining, et de la supposée " erreur technique ", on peut penser que c'est complètement volontaire, sachant que faire basculer une famille, une ambiance normale dans l'horreur qui viendrait surgir , n'est-ce pas justement l'angle de la plupart des productions de ce type ?
au delà des prises de positions diverses, c'est gratifiant d'écouter ne serait-ce que pour la variété du vocabulaire déployé.
merci pour cet enrichissant échange.
je buvais du petit lait juste au moment où Bégaudeau a dit préférai Nolan à Kubrick !!!
sur orange mecanique Francois a cerné la morale et c est super interessant. oui parceque orange mecanique a une lecon. Tres interessant. il a tapé juste
Je continue tout de même à penser que Kubrick est le plus grand réalisateur de l'histoire. Pour moi le cinéma c'est justement avant tout de l'image, du visuel, pour taper dans l'inconscient du spectateur et le fasciner, et là dessus Kubrick a été supérieur aux autres. D'ailleurs un autre réalisateur que j'admire est Terrence Malick, je serais curieux de connaitre l'avis de Begaudeau sur lui, et notamment sur son film Tree of Life.
Du cinéma muet vous convient donc parfaitement. Je vous recommande vu votre cas d'éviter les grands films à dialogues français (d'Audiard père entre autres).
C'est le principe de la publicité, ça, pas du cinéma... 😊
Au delà de la boîte il y’a du rêve et c’est ça le cinéma
Je trouve l'analyse de Bégaudeau très suffisante et assez dogmatique. Dommage, il a déjà fait preuve de plus de rigueur dans sa réflexion.
On reproche à Kubrick de ne pas considérer le réel, mais il n'y a pas qu'une seule manière d'approcher le réel. Le réel dont parle Bégaudeau serait une forme de pure expérience singulière quasiment humienne où l'on part du sensible et de la particularité la plus anodine pour proposer ensuite un projet autour de cela. Mais cette approche, bien qu'intéressante à plein d'égards, est tout autant limité dans sa prétention à décrire le réel. C'est bien ici que se situe l'absence de nuance de Bégaudeau.
De même, reprocher à Kubrick que ses films ne s'ancrent pas dans une époque alors que c'est purement volontaire d'avoir des propositions anhistoriques et impossibles à contextualiser pour justement, chercher les perspectives plus générales qui ne sont pas dépendantes d'un contexte particulier. Bégaudeau, parce qu'il manque de sensibilité à l'égard du cinéma de Kubrick, trouve des critiques fallacieuses afin de le justifier. Bien entendu, tout ça est enveloppé d'une forme rationnelle mais qui se révèle trop friable quand on prend le temps de l'analyser.
Et c'est à peu près le même principe pour chacun des "reproches" qui lui sont adressés.
C'est justement le point de friction esthétique qui sépare Kubrick et Bégaudeau. Il fait justement la critique de ce cinéma non situé, monumental qui s'intéresse à des sujets que par leur prisme général
Le réel, étrange étalon esthétique. Ça paraît fort comme critère, mais j’ai l’impression que c’est une notion trop vague, chargée d’a priori, impossible à dialectiser… et finalement elle empêche penser le cinéma en profondeur. Ménager un espace de réflexion allégorique, une distance critique, n’est pas forcément déconnecté du réel.
Il n’y a que des effets de réel au cinéma.
Je suis assez d'accord avec toi. Ce qui me dérange surtout c'est que chacun peut trouver du réel ici ou là. Tout dépend ce que l'on entend par réel. Si réel veut dire documentaire, comme dans la bouche de Bégaudeau (le réel est ce qui documente une situation historique ou sociale)... effectivement on va pas aller bien loin et c'est extrêmement pauvre. Pour moi montrer du réel c'est montrer de l'universel, donc c'est forcément très différent. Et je crois même que j'en ai rien à foutre si le film ne me fait pas sentir de l'universel. J'aime aussi me sentir totalement étranger vis à vis de ce que je vois, sentir que ça dépasse l'entendement.
C'est triste de ramener tout au réel documentaire. Ça veut toujours rendre légitime la rationalité. Moi je préfère la sensation. Ce qui prime dans 2001, c'est le caractère sensible de l'œuvre, pas son potentiel conceptuel. Alors oui il invite a la réfléxion, mais il me semble qu'on peut très bien l'apprécier sans philosopher. C'était mon cas quand je l'ai vu à 12 ans. Une grosse claque.
Apres c'est indéniable, Kubrick est un fabricant d'images tape à l'œil, ce qui a des limites évidentes. Mais ce n'est pas un problème en soit. Il faut toujours le racorder avec l'intention du film. Ça aurait été incohérent de servir le propos de 2001, de Barry Lyndon, d'Orange mécanique ou d'Eyes Wide shut à travers une esthétique naturaliste. Enfin disons que ça aurait certainement changé le propos.
Pour moi la plus grosse limite de Kubrick c'est son despotisme esthétique. Mais ça ne reste qu'une limite. Il est bon pour ça et je trouve qu'il en faut. Il reste meilleur que Spielberg
2 critiques qui ne semblent considérer positivement les cinéastes qu'à la condition que leurs discours filmiques soient clairs et tangibles mais quid des artistes qui se fichent de maîtriser le tangible, le réel, etc... ?
Bon, s'ils adoraient comme des dévots ledit cinéaste, il n'y aurait pas d'émission et c'est leur retenue sur l'oeuvre qui fait le sel de l'échange. Mais ils ne font que donner leur avis et comme ce n'est pas idiot, c'est interessant même si on est pas d'accord.
Perso j'adore comme Kubrick jouent avec les degrés et ne se cantonnent pas à la veine réaliste. J'adore un Hanecke et sa manière de suggérer l'horreur sans la montrer tout comme un David Lynch ou un Kubrick qui vont faire des tableaux pour emporter leurs spectateurs qui auront tous des ressentis différents.
C'est de l'art , il en faut pour tous les goûts et surtout toutes les sensibilités !
2001, l'Odyssey etc....c 'est du jazz qui a su toucher tellement de spectateurs avec ses quelques blues notes interprétées par chacun : il est tout aussi ridicule d'avoir un avis rigide sur ce film et d'autres de Kubrick que de regretter son manque de 1 er degré .
L'Aigle noir de Barbara est une merveilleuse chanson avec un texte des plus opaques et pourtant c'est un classique pour beaucoup de monde !
Merci beaucoup ! Passionnant. Petite question, pourquoi "feat" et pas "avec" ?
Parce que l'on a ici des gens qui reprennent les codes ambiants (du marketting à la page) inspirés des américains. Ce n'est pas un gros mot de dire que la France est sous l'emprise culturelle des Américains et donc de leur langue.
Vous vous y ferez, quand vous serez un vieux c... dans 50 ans (tout comme moi) eh bien le "français" sera devenu une drôle de compote d'anglais et de (vieux) français.
Parce que des gens, colonisés par les amerloques dans leur tête, croient que ça fait bien d'utiliser des mots anglais... Triste...
Si j'ai bien compris, dans Barry Lyndon, les scènes de nuit sont véritablement éclairées par les bougies et aucune autre lumière tandis que les scènes de jour en intérieur sont éclairées par l'électricité. Si quelqu'un peut confirmer.
Non, ce n'est pas aussi clair que cela. Le gros des scènes a bien été filmé à la bougie, avec les fameux objectifs Zeiss ayant servi pour la NASA, mais il y avait tout de même un renfort avec de l'éclairage traditionnel (donc électrique) notamment pour rehausser certains arrières plans. De même pour le jour, éclairage naturelle plus réenfort électrique...
Vos propos sur le désintérêt de Kubrick pour l’humain me laisse à penser que ses films sont des westerns ou tout du moins qu’ils utilisent les codes du western.
Il y a un peu de ça dans Barry Lyndon, c'est vrai... Pour les duels déjà, mais aussi pour le côté épique, l'élasticité du temps et l'immoralité de l'ensemble.
Bégaudeau n'a pas compris Shining. Inévitable puisqu'il confronte Shining au film qu'il aurait voulu voir... C'est son droit, mais qu'il ne la joue pas en se situant au-dessus du film, car ça c'est ridiculement prétentieux.
Ce mec c'est la prétention incarnée.
Et Stephen King qui trouve que Kubrick a fait n'importe-quoi avec son roman et même pervertit le message (qui est quasiment opposé), c'est prétentieux ?
@@V3nom7C'est pas prétentieux car King a raison. Kubrick s'est totalement réapproprié le livre. Le film n'a plus rien à voir avec la proposition originale de King. King n'a pas aimé ça et des années plus tard, a décidé de réaliser sa propre adaptation. Sans surprise, l'adaptation de King respecte totalement le livre mais est une catastrophe cinématographique. The Shining en revanche est devenu un classique de référence. Si tu juges un film à l'aune de son ancêtre littéraire, c'est que tu ne parles pas de cinéma
Le film commence avec la voiture du livre accidentée sur le côté de la route arpentée par la voiture du film. Ça veut dire "c'est pas une adaptation, je me fous de ton livre Stephen, je veux faire mon truc à moi c'est tout". Fin du débat.
Venant de la photographie, son rapport à l'image et sa démarche cinématographique se rapprocherait peut-être du cinéma muet, d'une certaine photographie animée.
"Je n'ai jamais fait de film de guerre", fait-dire Bégaudeau à Kubrick... Il invente ce que Kubrick dirait... Pas de pot, il a fait Fear and Desire et Les Sentiers de la Gloire (+ Spartacus) auparavant... Donc, ce que dit Bégaudeau est factuellement faux...
En fait, Bégaudeau part de la fin de sa démonstration, ce qui l'arrange, ce qu'il pense a priori...
Et pour répondre à l'interviewer, "Full MetalJacket" est en 3 parties. La troisième (le dérèglement) répond point par point à la 1ère (la programmation), à ce qu'on appris les soldats et qu'ils n'appliqueront pas. La partie centrale (la mise en situation) prépare par le constat tous les éléments de la déprogrammation qui va suivre.
spartacus un péplum
fear and desire ne correspond à aucune guerre réel
il n'y a que le sentier de la gloire et encore
Très interessant!
merci Ju.
“Sorrentino prend trop au sérieux l’art de l’image” 😂😂 Bégaudeau a attendu 1:58 mn avant de sortir cette perle. Fallait le faire avant pour qu’on arrête de le prendre au sérieux..
16:23 ah ! là je ne suis pas d'accord ^^
j'ai été à des expositions de photographies où le theme était le mouvement , c'est fou comme l'imagination des photographes peut réussir à rendre une photo vivante et des sensations de mouvements .
le cinéma d'ailleurs n'est qu'une succession d'images fixes , il faut le rappeler ^^
petit marque page perso : 36:00
Pour la structure bipartite de FMJ, Kubrick a toujours été intéressé par la programmation mentale, elle infuse quasiment tous ses films. Il ne se voyait pas filmer des soldats sur le terrain sans montrer préalablement le formatage auquel ils ont été soumis dans les camps d’entraînement, ça va de pair. D’autre part, si le suicide de Pyle (Baleine) impressionne dans la 1ère partie, ce qui compte c’est la façon dont Joker (Guignol) va assimiler cet événement. La mort de la snippeuse renvoie à celle de Pyle.
Sur le réel chez Kubrick, c'est simple. J'ai eu l'occasion de voir le Vietnam cette année. Ça ne ressemblait pas à du Coppola ou du Cimino, ou du Oliver Stone... Ça ressemblait à Full Metal Jacket. Kubrick a filmé son Vietnam sur des terrains vagues dans la banlieue de Londres, se contentant de démolir un peu plus des ruines de bâtiments industriels, et de planter quelques rangées de palmiers. En faisant ça il a créé un Vietnam terne, austère, réaliste, banal, plein de béton, de terre retournée... Et c'est cette vision, parfaitement artificielle, complètement reconstruite, qui finalement, loin des clichés, colle au plus près à la réalité sensorielle du pays.
Sauf pour ceux qui connaissent la botanique: c'est plein de mauvaises herbes de chez nous, comme Conyza canadensis.
@@philippecuenoud2949 Oui bien sûr je parle de l'impression générale, dans le détail des plantes ou de l'architecture, ça ne colle pas. Mais justement, ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas besoin d'aller dans le détail du détail du vrai ou de filmer sur place pour rendre quelque chose de l'expérience réelle.
@@antezebra3081 Tout dépend de l'exigence du public.
Je me souviens de Jean-Jacques Annaud qui a convoqué les meilleurs experts du Moyen-Age sur le plateau du Nom de la Rose, et qui met dans la bande-son un cri de buse à queue rousse: un oiseau d'Amérique du Nord...
@@philippecuenoud2949 C'est moins une question d'exigence du public je crois, que d'intention du réalisateur. Personne ne cherche à simplement voir une recréation ultra-précise d'un certain lieu ou d'une certaine époque ; d'abord c'est impossible, ça n'existe pas, ensuite ça n'a absolument aucun intérêt. C'est à un autre niveau que se joue le "réalisme" d'une scène, comme chez Bresson qui tourne le Procès de Jeanne d'Arc le plus sobre et réaliste possible tout en ne respectant pas du tout les costumes d'époque (justement parce qu'il avait besoin de costumes de prêtres contemporains pour donner la sensation de réalité), ou Watkins qui tourne sa Commune dans un entrepôt, dans un décor de théâtre à peine entamé, mais cherche à capter le mouvement de foule, les caractères des individus, l'atmosphère de la Commune, sans se soucier le moins du monde de la recréation historique. Et des exemples comme ça il y en a plein... Pasolini qui tourne ses Mille et une Nuits aux quatre coins du monde non pas pour rechercher les vrais lieux où possiblement les contes ont pu avoir lieu, mais pour donner l'expérience d'un Orient très vaste, très concret, très matériel, rempli de ruines et de merveilles anciennes, ou Derek Jarman,qui parsème son Caravaggio d'anachronismes, de motos et de machines à écrire justement pour nous faire sentir matériellement à quel point ce qui se passe à l'écran est proche de nous, est sensible, est réel.
@@antezebra3081 Ca donne aussi l'impression qu'Annaud cherchait à vendre son film, en montrant comment il était fait, et à quel point il cherchait l'exactitude.
Inutile ensuite de se fatiguer en réalité (on entend aussi un hibou petit-duc, espèce migratrice, chanter en plein hiver...).
L’analyse de Bégaudeau est pertinente et relève pas mal de points intéressants sur Kubrick, ce cinéaste à mon avis surestimé (surestimé car pas Dieu, juste un réalisateur brillant parmi d’autres). Ceci étant dit, je ne suis pas d'accord lorsqu’il nous dit que Kubrick, c’est pas bien, car trop statique, trop maitrisé, le cinéma, c’est le mouvement etc. Ce genre de propos absolutistes m'ont toujours un peu agaçé (le cinéma, c’est le mouvement, la littérature, c’est la pensée, la peinture, c’est la matière, etc). Michelangelo Antonioni a fait des films assez statiques aussi et d'une maîtrise absolue, son intérêt principal était, comme chez Kubrick, de produire des images fortes qui s’impriment sur notre conscience, les acteurs étaient souvent secondaires etc, et pourtant, ses films sont sublimes, du cinéma pur, et Bégaudeau serait plutôt d’accord, car il dit aimer Antonioni.
Merci
C'est quoi cette histoire de le cinéma devrait montrer le réél? le cinéma ne montre jamais le réél.
Il dit pas ça, il dit garder un lien avec le réel, puiser dans le réel, s'inspirer du réel...
Exemple: il sinspire + des tableaux du XVIIIe que de la vie réelle que pouvaient avoir des gens au XVIIIe
@@alexisb9673 Je pense que Kubrick dépeint très bien l'univers Noblesse/Bourgeoisie duXVIIIième tel qu'il a existé, ce qui gène Bégaudeau c'est surtout qu'il ne dépeint pas les prolos, les Gueux, mais en même temps ce n'est pas le propos du film, c'est un film sur la montée puis la chute d'un arriviste dans un univers noble/bourgeois ce n'est pas germinal. Pourquoi voir les oeuvres toujours sous l'angle de ses convictions politiques, c'est quelque chose que je ne comprends pas et qui limite l'art.
Il me semble que François Bégaudeau n'utilise que sa grille de lecture de la lutte des classes. Son réel est forcément montrer les 'pauvres' qui eux, sont réels....
@@sylvainc1517 Je trouve ça tres limitant, il y a chez Begaudeau un aspect tres juvenile, je resterai toujours fidele a mes convictions lyceennes quand je jouais dans un groupe de punk. Il se sent toujours obligé de se justifier la dessus.
Organiser un échange entre deux personnes qui sont d'accord est assez stérile.
2:22:22 meilleur passage
Peut-être faut-il comprendre que l'esthétique et la réflexion philosophique peuvent s'entremêler chez un grand artiste et qu'on n'a pas à choisir l'un ou l'autre... Finalement, la formation philo de Bégaudeau lui joue des tours...
FRancois devant la pureté cesse de chercher les failles, sinon tu t'enfermeras toi--même dans ta boite . Qui aujourd'hui discute Rembranst?
Voilà une pensée vraiment idiote, une chose, une idée, ou une personne a une renommé donc il ne faut mettre son esprit critique en marche ? Idiot, vraiment...
1:09:10 Bon, là vous m'achevez ! Vous expliquez que Kubrick a fait court pour Docteur Folamour (1964) car son précédent film, Spartacus (1960) était très long avec un tournage pénible. Ok... Ok... Sauf que le film qui précède Docteur Folamour est... Lolita (1962)... Encore une erreur factuelle non vérifiée sur laquelle vous échafaudez une thèse qui n'a, du coup, aucun sens. Et Bégaudeau opine en disant que vous avez raison...
Un débat aurait été plus adapté que ce procès à charge. L’objectif de cet intervenant qui se positionne comme subversif , est de cogner en bonne et due forme, sur les aficionados « arrogants »du cinéma de Kubrick.
2:11:35 Moi j'aime bcp Snyder!
C'est marrant comme Bégaudeau est capable d'avoir des analyses fulgurantes d'intelligence et de tenir des propos ridicules au sujet de ses têtes de turc, dont Kubrick.
J'ai lu vos salves avec plaisir et un certain réconfort. lol. J'en approuve chacune. Je ne suis pas le fan hardcore de Kubrick (je tends à préférer des Penn, Cassavetes, Fellini, Rozier, etc mais passons). Mais je suis assez halluciné par cette mauvaise foi qui ici produit une littérale occlusion de la vision chez m'sieur François. Il ne cesse de produire un portrait fantasmatique de ce que serait le "noumène" de Kubrick, depuis lequel il déduit ensuite une série de contresens esthétiques, psychologiques, interprétatifs. On retrouve les ukases d'une Pauline Kael (cinéma "vain", "qui n'aime que les choses, pas les gens", etc), qui ont fait école chez les cinéastes et les amateurs d'un prétendu fun immédiat, physique, non intellectualisé, dont Kubrick serait l'épouvantail à moineaux, l'antithèse, le repoussoir.
Distorsion assez téléphonée, devenue pont-aux-ânes, dans la perception des films de Kubrick, dont on aurait aimé ici qu'ils soient simplement regardés pour ce qu'ils offrent, sans les attendre sévèrement au détour d'axiomes a priori et assénés : films hermétiques, cryptiques, clos sur eux-mêmes, seigneuriaux, magistériens, hautains, misanthropes, abstraits, non incarnés, bref toute la collection de prétendues évidences dont on pourrait montrer(pas ici, dans un espace commentaires) que ce sont des clichés paresseux SUR le cinéma de Kubrick. Cette axiomatique n'est d'ailleurs possible qu'au prix d'une contradiction analytique de base, jamais affrontée: Kubrick serait un "philosophe" qui voudrait "nous dire des choses importantes" qui finalement ne sont que des poncifs, des clichés, ET en même temps il serait un pur esthète, uniquement préoccupé d'épater par des images "m'as-tu vu", de construire ses plans, aveugle et sourd à l'être humain, au réel, au corps, à la souffrance, etc etc.
Je ne vois tellement pas 2001 ou Barry Lyndon comme ça. Parce que je les ai regardés sans arrière-pensée, j'ai accueilli ce qu'ils avaient à montrer. Ce n'est pas pour moi un cinéma théorique, dont les images ne feraient qu'illustrer des concepts "abstraits". Ce sont des films de sensation, d'aesthesis au sens premier, et il faut consentir à la contemplation qu'ils offrent, tableaux concrets autant que composés dont peut naître éventuellement un discours, une vision du monde, cependant ouverte, dans laquelle aucun message n'est au juste asséné. 2001 étant pour moi le prototype d'une œuvre ouverte, lacunaire, incomplète, ouverte à la possibilité d'être reconstruite par le regard du spectateur. Bref, je ne vais faire plus long, tout ça pour dire que cette interprétation de Bégaudeau me paraît aussi fausse que paresseuse, et, au fond, pétrie de la suffisance du sachant qu'il projette sur la filmo de Kubrick, prétexte ici à un exercice de détestation aussi injuste que laborieux.
Pas d'accord avec l'anticipation de Orange Mécanique : la rééducation est tout droit sortie des cages à rats du behaviorisme. Behaviorisme qui n'avait rien de nouveau au moment de la sortie du film. L'adaptation de ses principes à l'homme, considéré comme un animal qu'on peut dresser, était déjà sur toutes les bouches des psychologues de l'époque.
Il aurait d'ailleurs été intéressant de dresser un parallèle entre le cinéma de Kubrick et cette branche de la psychologie qui considère l'humain comme un automate et la cognition/émotion comme une boîte noire inutile à explorer. Quand Begaudeau dit que Kubrick ne s'intéresse pas à l'humain, peut-on considérer qu'il regarde ses personnages comme des rats de laboratoires sur lesquels le savant-demiurge impose ses épreuves et ses expériences ?
@25' encenser coppola, de palma ou scorcese et descendre kubrick et tarkovski XD
c pas serieux, la position n'est pas tenable à part a jouer avec des sophismes et des partis pris
bref
kubrick a des films sur le réel
lolita qui est en plus un dialogue entre un ecrivain et un cineaste
Shinning et pour le coup lui aussi un dialogue avec un écrivain et ça se passe dans son époque
FMJ un film sur la guerre du vietnam qui parle de cette époque, dans un certain cadre politique et social
EWS qui est encore lui aussi sur la réalité, sa contemporanéité
Il cite Tarkovski ?? Je n'ai pas entendu ça... 🤔
Referencement itou
Les fans de Kubrick en PLS dans les commentaires j'adore 😂
Il va falloir commencer à désacraliser votre dieu Kubrick, résultat d'un héritage culturel.
P.S: Samir, à quand une réflexion avec Begaudeau sur le cinéma d'Antonioni ? Ça serait très intéressant👌
C'est pas ça, moi je m'en fous qu'on fasse tomber les statues, SK n'est pas un dieu et entendre ça de n'importe quel réal n'est pas un mal en soit. L'argumentaire léger qui mène a assimiler Kubrick à un clippeur de luxe, ça par contre c'est franchement con. La pertinence du cinéma de Kubrick en tant que cinéma c'est que Kubrick a thématiquement marqué son temps et c'est simple et rapide à prouver. Même un enfant comprendrai que le monolite a pas marqué seulement parce que c'était un carré noir
et vous, vous aimez Antonioni ? Si je vous le demande c'est parce que votre commentaire concernant les fans de Kubrick (que je ne l'ai jamais aimé) est juste.
Merci
quelle connerie de dire que Kubrick n'est intéressée que par l'image. Ce n'est pas parce que Begaudeau ne comprend pas le sens de ses films qu'il n'y en a pas.
Il dit pas qu'il n'y a pas de sens il dit seulement que c'est faible et que c'est du cinema de maquette
@@hachimdhoulkamal7335et il se gourre complètement
Tu n'as pas compris son propos il me semble
@@Wilfrid-w encore en train de défendre Begaudeau le fanboy ?
Lire l'ouvrage de Michel Ciment sur Kubrick.
Déjà lu.
@@microcinerevuedecinemaetdetele Bizarre que vous l'ayez lu, car on y trouve des réponses à beaucoup de vos objections (notamment celle d'en faire des caisses)
@@rirififiloulou3879 Oui, mais cela ne nous empêche pas de ne pas être sensible partiellement au cinéma de Kubrick.
@@microcinerevuedecinemaetdetele Non, mais les carences factuelles de votre vidéo auraient pu être évitées par une relecture attentive du Ciment...
7:40 si si il y a bien un cryptage à décrypter dans le cinéma hollywoodien, voici un petit exemple avec Matrix, ruclips.net/video/xpJTCbUElck/видео.html film philosophique certes mais surtout intensément religieux, de quelle religion s'agit-il ? ben elle est cryptéer dans la trilogie :) mettez de côté vos préjugés pendant 49 mn. et Kubrick est de la même religion...
Begaudeau es d'accord avec Durendal
Référencement.
bon ben Begaudeau est pour une fois bien décevant, définir Kubrick comme un clippeur il faut le faire quand même.
C'est prétentieux et ridicule.
Apre en quoi le cinema doit faire le reel plutot que l'imaginaire?
Si c'es un faux reel caricatural a la dumon non merci!
C'est la sensibilité de Begaudeau. Il aime le réel et son incarnation dans l'art. C'est son goût propre.
24e-25e minutes : question de goût
François Bégaudeau affiche sa propre grille esthétique du cinéma.... le réel sociale illustrant la lutte des classes. Le cinéma est un art multiple. Le visuel conceptuel est une esthétique recevable.
Il annonce lui-même qu'il donne son point de vue... où est le problème ??
Michael Haneke.
Begodo a de grosses chevilles
👍
Je ne comprends absolument pas les critiques de Begaudeau. Kubrick ne film pas le réel... Kubrick n'est pas un cinéaste à acteurs... Les personnages ne l'intéresse pas... Bah oui, d'accord. C'est le style de Kubrick quoi, il fait ce qu'il sait faire. Pourquoi un réal devrait être absolument au plus prêt du réel, ne s'intéresser qu'à l'humain, faire jouer les acteurs comme des gens qui existent ? On peut faire du pictural, de l'architectural, du mécanique, du symbolique, s'inspirer des maths ou de la musique, de la philosophie et de la théologie, de la mythologie et de l'Histoire... L'art a toujours créé du symbole, du signe, du code, du mythe, du pur percept, de la géométrie, de l'abstraction, du rêve, de l'imaginaire, autant de choses qui nous permettent d'ailleurs d’appréhender le réel, mais de l’appréhender sous un autre angle que celui de la pure représentation simple et directe.
Quand au fait que son oeuvre est tellement originale qu'on ne voit pas trace de possibles influences de réalisateurs contemporains, ou tellement intemporelle que visionnée dans les 70 ou dans les années 2020, elle reste comme inchangée... euh... je ne vois pas le reproche là.
Surtout qu'il est de notoriété publique (et c'est très bien documenté) que Kubrick passait sa vie à regarder absolument tous les films ayant vaguement un rapport avec le sujet sur lequel il était en train de travailler, ou à passer des appels téléphoniques à tous les réalisateurs, y compris ceux qu'il n'avait jamais vu, dont une œuvre l'avait marquée. Alors oui, tu n'as pas de clins d'oeil, tu n'as pas du post-moderne façon Tarantino, parce que Kubrick les digère, lui, ses influences, en fait autre chose.
Pour moi Nolan c'est Kubrick en nul d'ailleurs la fascination de Nolan pour l’esthétique militaire est encore plus prononcé que chez Kubrick
Nolan n'es pas kubrik il es nolan
Va voir Dark knight meme les anti nolan apprecie!
@@ordalieduvoyageur je serais curieux, sans mauvaise foi, de savoir pourquoi, moi je l’ai trouvé lourdingue et froid, pas troublant pour deux ronds.
@@Bernahargueoui moi aussi je trouve Begaudeau lourdingue
C'est vraiment n'importe quoi 🤦♂
Merci pour cette argumentation. J'ai vraiment apprécié, ça m'a fait réfléchi
Le fait d'exiger de la part de Bégaudeau que Kubrick fasse forcément référence au réel - tel que Bégaudeau l'entend, puisqu'il ne définit pas le terme - est une erreur. Il reproche à un cinéaste que son esthétique de mise en scène soit proche de ce que lui attend...
C'est quand même le droit de Begaudeau de ne pas aimer ce type de cinema et il l'explique avec force détails. Enfin il faut quand même reconnaitre que Kubick ne cherche pas à insérer du réel dans ces films. Or le cinema qu'aime Begaudeau c'est celui qui cherche des effets de réel (Bresson, Cimino,...)
@@Orsondelaroque mAIS ON SE FOUT DE CE QU4ATTEND b2GAUDEAU? C4EST PAS 9A UN CRITIQUE §
@@SandrineRoussel-hh2ut J'ai eu ce peu d'esprit que d'aller voir sur ton commentaire, mais il est critique du cinéma, formé aux Cahiers, et ayant écrit à Transfuge notamment. Je ne pense pas que ces propos se doivent d'être pris comme pontifiants et dogmatiques sur le cinéma (quoique je partage beaucoup d'accointance avec sa pensée) mais une autre façon de considérer le cinématographe, différente, certes de la tienne.
@@salim94-e1omouais le point de vue de Bégaudeau n'est pas très original. Il correspond parfaitement au dogme de pensée qui gangrène le cinéma français depuis 50 ans. Cette obsession du "réel" où toute ambition suréelle et impressionniste est forcément associée à quelque chose d'artificiel, de peu profond ou pour citer cette vidéo de "sensationnaliste". Il serait grand temps que de jeunes talents français viennent casser cette façon de penser et remettent la création et l'esthétisme au centre du cinéma
@@hothemeep1219 j’entends mais ce serait intéressant de donner des noms. Il y’a forces cinéastes qui n’ont point de proposions réalistes en France, et qui sont de grands cinéastes, de Claire Dévers à Alain Guiraudie en quelques occurrences par exemple. Il y a également une tendance à un idéalisme bourgeois chez de médiocres cinéastes français. Je reconnais simplement dans ta réponse la pénible litanie critique du cinéma français médiocre qu’on entend très régulièrement, assez approximative (50 ans, notamment …). Je crois que l’esthétisme n’est pas essentiellement léché, expressionniste, ou du Béla Tarr ; mais qu’il s’agit d’avoir un rapport esthétique à l’œuvre d’art et que l’œuvre d’art ne se targue guère de son esthétique, sinon on est sur des pensées pre-Benjamin, et le cinéma n’a rien à voir avec ça. Je ressens un liant esthétique entre l’ontologie de l’œuvre d’art réaliste, et moi-meme, par exemple (de Pialat à Letourneur en passant par Bresson ou Ozu). Enfin, voilà mon idée, et d’ailleurs je ne suis pas kubrickien, mais ait quelque inclination pour certains de ces films qui ne sont pas idéalistes ; on ne va pas rejouer sur ce nouveau terrain de pensée que le cinéma le combat gagne d’avance entre l’idéalisme et le naturalisme. Ce n’est point ce que fait bégaudeau en prenant Kubrick et son unicité.
23:00 Donc, selon Bégaudeau, Kubrick aurait "dû" faire référence à Scorsese dans un de ses films... Curieuse analyse. Il se perd un peu là...
réécoute t'as pas compris
Le Parrain est de Coppola, pas de Scorsese. Mais sinon oui, je ne comprends pas pourquoi Bégaudeau est dérangé par le fait que Kubrick ne suive pas la tendance naturaliste et socialement engagée des années 70. Puis c'est oublier que les films de Coppola ont également une esthétique particulière qui ne correspond pas vraiment à la réalité. C'est surtout un certain rapport au réel.
Puis nous faire croire que le cinema actuel est dominé par un esthétisme déconnecté du réel est un énorme foutage de gueule. À part peut-être les films de Damien Chazelle, le cinéma moderne a totalement abandonné l'idée de surréel et d'impressions. La grande majorité des films sont des films de dialogues, filmés en champ contre champ, avec une mise en scène extrêmement simpliste et terre à terre (sans dire inexistante). Rien à voir avec du Kubrick.
@@hothemeep1219 Oui, le Parrain est de Coppola... Qui a dit le contraire ? Bégaudeau a souvent des analyses fulgurantes, superbes, mais parfois, pris par son idéologie, il est injuste ou bien se perd...
Il connait rien sur le cinema
Qu'est ce qu'il est drôle bordel
Pas du tout d'accord, j'aime les films de Kubrick et je ne pense pas qu'il y ait rien à decripter dans ses films. Kubrick ne tente pas de nous impressionner, ni de philosopher : il joue juste aux échecs avec le spectateur 😂
Comme d'hab, interessant sur le fond, mais insupportable sur la forme, avec ce mepris general pour tout ce qui ne convient pas a Mr Begaudeau, lui qui parle toujours d'immaturité, s'est il regardé dans le miroir? J'ai tenu 10 min quand meme, c'est pas mal 😂
Ne pas être capable de tenir plus de 10min sur un sujet qui vous intéresse pourtant, n'est-ce pas de l'immaturité ? Comment expliquez vous que bien des spectateurs ou même Samir ne voient pas chez Begaudeu le mépris dont vous parlez ? Etes-vous bien au clair avec la discipline de critique de cinéma ?
Les films de Stanley Kubrick ne seraient-ils tout simplement que des parties d'échecs ?
tu peux développer ?
@@TaoLaFusee les films de Kubrick se déroulent tous dans un espace défini (le plateau), les personnages sont des pions ou des pièces dont les rôles et leurs capacités d'évolution dans cet espace sont prédéfinis. L'exemple le plus probant est à mon sens Tom Cruise dans Eyes Wide Shut qui est un pion qui veut devenir une pièce en atteignant le bord du plateau. On peut remarquer aussi que les personnages réagissent les uns par rapport aux autres en fonction de cet espace défini et ce rôle pré-établi, en conservant leur rôle ou en tentant d'en sortir. Ils seront en outre toujours remis à leur place sur le plateau comme s'il était impossible d'en sortir. Mais ce n'est qu'une approche narrative et qui n'explore en rien la richesse humaine et symbolique des images générées à l'intérieur de ce système narratif.
54:43 Ridicule...
Bégeaudeau n'a pas l'humilité de comprendre qu'il ne comprends rien à Kubrick. Tout sauf critique de cinéma. Chaque fois qu'il s'exprime sur le cinéma, il est à côté de la plaque. Je ne comprends pas comment on peut aimer Cimino et descendre Kubrick. Ce n'est pas cohérent. Il doit y avoir quelque chose dans son oeuvre qui lui échappe. L'humour noir par exemple. Comme si l'auteur d'un livre un peu compliqué devait être considéré comme prétentieux parce qu'il n'est pas compris par tout le monde. Se sentir humilié par un film que l'on ne comprend pas et le condamner, le dénigrer pour cela. C'est comme de dire que le cinéma doit plaire à tout le monde, avoir une vision condescendante du spectateur et sous estimer son public. C'est exactement la méthode des publicitaires : "tout le monde doit comprendre et les gens sont globalement cons". c'est une vision ultra commerciale du cinéma. Il en faut pour tous les goûts et tous les moments de la vie, lire Balzac un jour, Montaigne le lendemain. VIve Kubrick et au revoir Micro ciné.Trop débile.
Et, pour conclure, Bégau nous vante Tarantino après avoir descendu Kubrick. Petit comique, va !!!
Il vante Sorrentino, et non Tarantino, mai c'est pas grave, on va mettre ça sur le compte de la haine (vu la teneur du reste de ce monologue dans ces commentaires en rafale)...
L'humanité ne l'intéresse peu ??
Ca veut rien dire l'humanité, selon lui
begaudeau serait bien incapable de faire un film au niveau meme du plus raté d un kubrick .....critique tres severe et injuste
sophisme
Faquin
En quoi ?
@@unegabrielsauvageapparait992 je ne sais si vous appréhendez l oeuvre de Kubrick a sa juste valeur ....ou meme combien de ses films avez vous vu...
@@philreuter4165 développez un peu s'il vous plaît, en quoi est-ce sévère et injuste ?
égalité entre le réalisateur et le cinéaste XD mouahahahahaha ce populisme de narvalo ! ^^
égalité entre le chef d'orchestre et le spectateur XD nan, mais des fois il est fou lui XD
je sais que c'est une posture, pour pouvoir poser la question
mais prétendre y répondre en mode comptoir XD c'est un peu outrecuidant
(Bon, pour situer, j'ai plutôt une position iconoclaste mais je connais les deux métiers et je tutoie les personnes en question)
A plusieurs reprises, Bégaudeau, en bon dialecticien marxiste,dit "Les kubrickiens s'en sortiraient en..." Voilà bien sa façon peu élégante de débattre avec des contradicteurs... Leur faire dire ce qui l'arrange... On a vu ce procédé stalinien face à Mme Polony...
pfff, polony est une femme qui n'a jamais rien à dire d’intéressant, elle est toujours perchée dans le ciel des idées, pire : le ciel parisien des idées, c'est une droitardée comme il en existe assez sur tous les plateaux, le débat dont tu parles s'est mal passé pour des raisons techniques, il était très clair qu'il ne l'entendait pas parler et c'est pour cette raison qu'il couvrait sa voix, d'ailleurs c'est le seul débat où il ne laisse pas parler son interlocuteur/trice, une preuve de plus... qu'on n'aime pas les idées de Bégaudeau est une chose, qu'on dise de lui qu'il n'est pas respectueux de son interlocuteur en débat : non
2h30 totalement inutile.
C'est toujours plus court que l'inutilité de ta vie
Quand j'écoute François Begaudeau je m'emmerde à un point.
Ça reste l'expression d'un bourgeois de base qui a une vision biaisée de la société française à partir de son point de vu de petit bourgeois.
Tout comme ces "amis avec qui il dine régulièrement" : Lepen et Obertone.
Ces gens ne représentent tellement que infime partie de la population ...
Il s'est tellement pris une claque face à Bouteldja ... Il était tout rouge pendant tout l'échange avec elle.
on parle de la même personne??
@@bootselectrics oui oui, si ce mec te touche quand il parle c'est qu'on ne fait pas partit de la même caste.
Je cherche le rapport avec Obertone et Le pen ??
@@MrKewahn revois l'interview, il en parle lui-même
Ahah ça rage sur begaudeau c'est bon ça 😄 ça veut dire que tu commences à penser.
Sinon ton commentaire je vois pas le rapport avec Kubrick, à savoir le sujet de la vidéo 🤔
Pas la peine de laisser un commentaire si ça n'a aucun intérêt 😘