Nobel de littérature : existe-t-il un camp du Bien ?
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- Опубликовано: 9 сен 2024
- Peter Handke, Roman Polanski, Woody Allen, Bertrand Cantat ... Faut-il distinguer l’œuvre de l’artiste ? Assistons-nous à un tournant moraliste ? D’où se produit le jugement ? Peut-on juger des œuvres de manière uniquement esthétique ? Existe-t-il vraiment un « camp du bien » ?
Pour en parler Emmanuel Laurentin reçoit Gisèle Sapiro
(Directrice de recherche au CNRS et directrice d'études à l'EHESS au Centre européen de sociologie et de sciences politique), Carole Talon-Hugon (philosophe, spécialiste d’esthétique et de philosophie de l’art) et Eloise Wagner
(avocate en propriété littéraire et artistique).
Le Temps du débat d’Emmanuel Laurentin - émission du 10 décembre 2019
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Une autonomie de l'art ? Mais de quoi parle-t-on ? Même Gallimard demande à ses auteurs potentiels de modifier leur texte pour que cela soit plus vendeur. C'est Pinault, soit le capital, qui ouvre un musée, c'est l'ensemble des maisons d'éditions qui mettent en avant le "polar", ce sont les institutions qui décident que Marcel Duchamp a eu raison de déclarer q'un urinoir est de l'art, faisant ainsi passer l'immédiateté contre le recul de la réflexion, et j'en passe. Et on se permet de parler d'autonomie de l'art, tout ça parce que Bourdieu, que ces gens-là n'ont d'ailleurs pas compris, a tenté de théoriser l'autonomie du champ littéraire.
Je crains que l'idée de l'autonomie de l'art repose sur le fait que les sources de revenus se différencient, notamment à partir du XVIIIe siècle, confirmé depuis par le XIXe siècle : de la pension jusqu'ici allouée par la grâce de dieu aux artistes, à des revenus qui doivent désormais trouver leur source dans le marché. Doit-on en conclure qu'il y a autonomie ? Une seule question peut y répondre : qui maîtrise ce marché et dans quelle environnement social et politique évolue-t-il ?
Bientôt, et selon les propos qui prétendent qu'on ne récompense que l'œuvre, il n'y aura plus besoin d'auteur, l'œuvre devenant issue d'une génération spontanée, autrement dit, surgit de nulle part. On se demande alors pourquoi les chercheurs, qu'ils soient universitaires ou pas, fouillent systématiquement dans la vie des artistes pour, disent-ils eux-mêmes, éclairer l'œuvre.
Merci de votre soutien, Gisèle.
Vidéo intéressante et instructive de kabou. Bravi, bravo !
Il n'y a aucun rapport entre les œuvres et les comportements de Roman Polanski et Woody Allen.
Tandis que Gabriel Mazdeff raconte ses comportements dans ses livres.
Ça demande ses réflexions.
Bon courage.
Merci à Gisèle Sapiro pour avoir rappelé la responsabilité de l'artiste.
Madame, la parole est un acte, se sentir blessé est objectif.
Donc, lorsque Baudelaire et Flaubert sont condamnés, ce sont de bons procès ?
Bien sûr, un prix valorise l'auteur. Mais tout être humain, donc tout artiste a ses bons et ses mauvais côtés. Nous vivons tous avec de plus ou moins grandes contradictions, avec un parcours de vie qui a pu être fait de mauvaises actions, des revirements. Sans excuser les atrocités qu'un homme a pu commettre, s'il est d'autre part un génie, ses oeuvres ne lui appartiennent plus, elles font partie du patrimoine de l'humanité. En un sens, on devrait pouvoir remercier par un prix un créateur, auteur, découvreur pour sa contribution à l'enrichissement de tous - ce qui n'empêche pas la critique de ce qu'il a pu dire ou faire par ailleurs.
Pfffff ... 0/20