Je confirme « les chefs sont nuls et ne savent pas faire leurs travails ». VÉRIDIQUE. Nicolas Framont est vraiment excellent, toutes ces analyses sont tellement limpides sur les techniques de management qui provoquent de la souffrance au travail
Petit témoignage personnel : il y a quelques années mon chef d'alors quittant l'équipe pour viser plus haut, on m'a proposé de prendre sa place. J'étais un "sachant" comme le dit quelqu'un au moment des questions. J'avais des idées sur la façon de faire correctement les choses. J'ai donc accepté... Naïvement... Je me suis rapidement rendu compte qu'en fait ce qu'on attendait de moi c'était justement de ne pas savoir faire mon travail... L'expérience a été horrible : annoncer à des externes qu'ils s'en vont au dernier moment, parce qu'on a reçu l'ordre de le faire au dernier moment, expliquer à ceux qui restent pourquoi on n'a pas traité leur ancien collègue correctement, ne rien pouvoir faire pour protéger ceux qui dans l'équipe sont les plus exposés au nom de la transparence et de saleté d'indicateurs, pas même être capable de préserver cette collègue de retour après un burnout, réclamer dans le vide les moyens de faire un travail correct (en renforçant les équipes ou au contraire en réduisant les ambitions), devoir représenter des stratégies avec lesquelles en fait on est en désaccord radical, etc. J'ai tenu un peu plus d'un an et j'ai quitté l'entreprise avant d'y laisser ma santé mentale... J'avais le sentiment d'être nul, inutile et pire que tout isolé... Je n'avais même plus la possibilité de râler sur ces "abrutis de chefs" sauf avec trois collègues qui sont en fait des amis. La relation avec les autres petits chefs est insupportable, chacun voyant dans l'autre un concurrent pour le poste qui pourrait se libérer un peu plus haut dans la hiérarchie, mais chacun se sentant contraint à sourire et à paraître sympa. Ce qui est très bizarre, c'est qu'alors que je faisais le constat amer de mon échec total, ma hiérarchie était apparemment très satisfaite de mon travail... Nous n'avions à priori pas exactement les mêmes attentes. Je ne suis plus chef et je m'en porte très bien. Désormais j'ai un peu plus de bienveillance (mot très à la mode en entreprise) pour les petits chefs... S'ils sont pour la plupart mauvais, c'est que le problème ne vient pas d'eux mais de leur rôle.
@@mathieug.4064Superbe témoignage. Je suis « chef de rayon » en grande distribution depuis 14 ans et tout ce que tu écris, je l’ai vécu et le vie aujourd’hui. Le passage sur les autres chefs qui se forcent à sourire par devant tout en manœuvrant pour leurs petites carrières par derrière, c’est ce que je vais vivre dans exactement 29 minutes. J’ai pas intérêt à être en retard. Force à nous.
Une conférence vraiment bien menée, bravo ! Je me pose quand-même toujours une question de base : comment opérer le changement ? Je trouve en effet l’anarchisme séduisant (sur le plan théorique et philosophique) et la lutte contre l’exploitation primoriale, mais je me demande souvent si on ne se bat pas contre des moulins à vents… Car enfin, il me semble que si les rapports de domination sont nombreux, dans toutes les strates et tous les domaines de la société, c’est bien parce que l’organisation structurée de personnes ayant un but commun, elle-même, suppose intrasèquement une hierarchie, même minimale. On le voit bien lorsqu’un groupe d’adultes doit se cotiser pour offrir un cadeau à une personne du groupe - activité somme-toute triviale mais que nous connaissons tous : il y a toujours ceux qui communiquent, ceux qui n’ont aucun avis, ceux qui s’en foutent mais participeront quand-même, ceux qui prennent le problème à bras le corps et font avancer le schmilblick. L’auto-organisation sans structure, sans personne en charge, est souvent désordonnée et s’épuise vite car elle n’est pas canalisée, dirigée… A mon sens ca a été l’enseignement du mouvement des gilets jaunes : la contestation était motivante mais le pétard a fait pshiiit parce que le mouvement ne voulait pas être représenté afin de ne pas être récupéré et piloté. Ca a tourné en eau-de-boudin, malheureusement, alors que les revendications de base étaient ultra-légitimes. Les expériences de ‘occupy wall-street’ et ‘nuit-debout’ étaient quant à elles productives intellectuellement, mais à nouveau, elles n’ont pu déboucher sur aucun changement de fond car elles n’ont servie « que » de brainstorming géant, sans pousser à une action coordonnée social et politique. Les mouvements d’émancipation des noirs aux Etats-Unis ont eu Malcolm X et Martin Luther King Jr, et celui de l’émancipation ani-coloniale en Inde a fait émerger Ghandi… Je ne vois pas comment une réelle émancipation des travailleurs puisse se faire sans figure politique majeure et sans organisation. Mais je suis prêt à changer d’avis : comment imaginez-vous l’articulation entre le constat et le recueil des mécontentements d’une part et l’action dans un but de changement réel, et pas seulement pour faire du bruit ou prouvez que l’on est dans le camps des gens qui pensent?
Excellente question et commentaires ! Je suis également interessé par une réponse et des réferences si possible (bouquins, docus etc), afin de mieux m'instruire. Merci et excellente journée !
Déjà les raisons d'échecs des gj ne sont pas essentiellement dues au fait qu'il n'y avait pas de leader, mais plutôt à chercher du côté de la répression judiciaire, policière et financière ainsi que par l'absence total de soutien des organisations existantes qui elles sont extrêmement hiérarchisées pour le coup. Les comités gj n'était pas désorganisés, chacun s'atteler à une tâche qui lui allait selon ses aptitudes, certes non hiérarchisé mais pas pour autant désorganisé. Je ne suis vraiment pas sûr qu'un chef identifiable par l'ennemi soit une solution à la pérennité d'un mouvement social, j'en veux pour argument la manière dont ont fini les exemples noir américains que tu cites.
Dans toutes les situations évoquées, les gens ont toujours le pain. Il y aura action véritable et donc changement véritable lorsqu'il n'y aura plus rien dans le frigo. C'est aussi simple que cela.
Merci d'avoir pris la peine de poser ici une question centrale. Les débats de fond sont peu courant sur RUclips. Il me semble qu'il existe plusieurs réponses aujourd'hui: comment le Chiapas est-il né et comment perdure-t-il? Il en va de même pour le Rojava. Ça me fait penser qu'il faudrait que je continue à lire Bookchin!! 😅 Il est passé par le trotskisme puis par l'anarchisme, avant de critiquer tout cela et de penser l'écologie sociale qui devait se concrétiser par le municipalisme libertaire. J'aime sa conception du rapport entre Humanité et Nature.
Il nous faudrait un média radio libre façon hotline syndicale où on pourrait balancer sur nos boulots ou anciens boulots et parler avec des experts syndicalistes, sociologues, historiens, psychologues, militants de la gauche de gauche... etc, j'ai toujours pensé à ça en écoutant le bullshit des grande gueules et les anneries de Difool le matin à la radio. Et si il y a un streamer qui passe par là, essayez ça plutôt que les réacts sur les divagations de l'extrême-droite ou le drama interne à la gauche.
@@peteferguson518 heuuuui t'as sûrement jamais mis les pieds dans une réunion syndicale car c'est souvent public. À moins que ce que tu veux c'est que ce soit une discussion publique mais anonyme parce que t'as peur de montrer ta gueule
Dans le tertiaire et particulièrement dans les sociétés d'assurances (je parle de mon expérience sur 18 ans de carrière) la fonction de responsable d'équipe consiste à faire le maton, à créer et entretenir des conflits entre travailleurs afin qu'il ne soient pas solidaires entre eux et qui'ils ne s'unissent pas pour imposer un rapport de force et surtout à gérer la pénurie de travailleurs afin d'obtenir un taux d'exploitation profitable pour le capital. C'est insupportable et j'emmerde ces collabos du diktat capitaliste
Aujourd'hui encore, l'une des difficultés du NFP est de devoir concilier des structures hyper-hiérarchiques (PS et PCF) avec des structures qui le sont moins (en particulier les Verts). Très problématique au niveau local.
44:42 c'est pas pour ajouter du fatalisme, plutôt de la précision : les dockers, les cheminots sont centraux dans l'économie du pays et du commerce international (fret et conteneurs) ce qui fait qu'une grève de leur part peut être très efficace. Le rapport de force leur est plus favorable qu'ailleurs. C'est aussi pour ça qu'il faut bien les soutenir et les défendre quand ils bloquent, quand bien même les médias vont insister sur la hausse des prix à la consommation. Edit : la question est abordée plus tard dans les questions, je laisse le commentaire pour le référencement ;)
1:15:07 À propos de cette question là, justement, il serait peut-être intéressant d'utiliser l'expression : "impuissance acquise". Et faire le lien avec la manipulation mentale produite par les "managers". La technique qui consiste à créer une urgence (factice) est typique de la manipulation mentale. Celle qui consiste à harceler et épuiser sa victime aussi. Ça a été évoqué en début de conférence. Ça pourrait être intéressant de montrer plus clairement comment la manipulation crée, à terme, de l'impuissance. Peut-être en donnant des clefs psychologiques. Même si, là, il y a des clefs pour sortir de l'impuissance (par le collectif), le fait de connaître les mécanismes peut faire gagner beaucoup de temps. À savoir aussi que, dans les collectifs, il y aura forcément de l'infiltration d'idées néolibérales parce qu'il y aura une résistance au changement de la part de ceux qui ont le pouvoir et qu'ils enverront des traitres pour dynamiter les collectifs (même méthode qu'avec certains syndicats ou partis politiques).
Un jour, il y a qq années, j'ai fait une "prise d'otage" à mon boss. Il me menait en bateau, et je pensais devoir rester comme une collègue ; 5 mois sans l'attestation à destination de pôle emploi. Mon coloc travaillait aussi dans cette boîte, et je savais à quel moment le boss était à son bureau. J'ai débarqué, je me suis assise devant lui, avec le téléphone bien visible en mode enregistreur, et je n'ai pas bougé de la chaise, face à lui, je lui ai demandé mon attestation. Je suis restée quasiment deux heures à le fixer en silence, en mode "Marina Abrahamovic". Au bout de quasiment deux heures, les flics sont arrivés (ouais ils ont mis du temps, ce con les avait pourtant appelés dès mon arrivée!), ils ont demandé ce qu'il se passait, je leur ai dit qu'il devait me donner mon papier depuis plusieurs semaines. Ils m'ont demandé de sortir, tout en disant au patron que j'étais dans mon droit. Lui a essayé de feinter, disant que c'est la comptable qui devait le faire, j'ai été étonnée de voir un des flics l'engueuler à ce moment-là. Ils m'ont demandé de sortir, et finalement c'était pas si mal car j'en pouvais plus de fixer ce connard en silence. J'ai fondu en larmes une fois dehors. Mais putain, je peux vous dire que le lendemain, la comptable m'a appelée pour me dire que mon papier était prêt !!! Ensuite je me suis affiliée à la CGT, et même si je les trouve trop mous parfois, sur le plan individuel, ils m'ont bcp aidée.
Vraiment trés bien et reprenant des travaux par Graeber et Federici de maniere tres pertinente. Je reste neanmoins frustrée du peu de consideration donnée à un UBI, et ce par la gauche en génerale d'ailleurs. J'entend les critiques mais je pense que le potentiel transformateur sur les conditions mêmes du travail d'un revenu de base universel n'est pas vraiment prit en compte. Le comparer a la prime d'activité me semble passer à coté de ce que ce revenu pourrait être.
Trop marrant de parler de la bourgeoisie dans le temple de la débauche de la petite bourgeoisie parisienne (le point éphémère....)😅 Ils sont trop drôles ces petits anarchistes de salon parisien...
Un peu naïf tout ça. Si les entreprises marchaient mieux sans chef, alors le capital irait dans ces entreprises. Cela ne s'applique pas aux vieilles banques ou aux pétroliers historiques mais dans le numérique la concurrence est telle que tout est optimisé. Compliqué de dire dans le même discours "les chefs sont nuls" et "les actionnaires s'en mettent plein les poches", c'est contradictoire. Le role des chefs est de maximiser le profit. S'ils y arrivent, c'est qu'ils ne sont pas si mauvais. Aussi, le rôle des chefs inclut souvent beaucoup d'administratif, de RH, de budget, etc.. Ca n'a souvent pas de sens de mettre le meilleur producteur/travailleur dans ce rôle là, c'est frustrant pour tout le monde et inefficace. Il vaut mieux que les experts continuent à se consacrer à leur tâches en limitant les interruptions.
En misant tout sur l'étroitesse de la concurrence, on se prive de la richesse de la solidarité. La catastrophe écologiques risque de renverser bien des valeurs capitalistes obsolètes.
il y a revenu universel et revenu universel... et celui dont vous parlez n'a rien à voir avec ce que défens Bernard Friot ! Instruisez vous en l'écoutant !!!
Un peu d'accord mais pas la peine de les prendre de haut, d'autant plus que Framont connait Friot. Ceci dit oui, la critiques est vague et faible en l'occurrence.
très intelligent mais la partie sur l'apprentissage pue tellement le mépris de classe et la méconnaissance de ce que vivent les apprentis, j'invite Frustration magazine a enquêter sur le sujet.
Le mépris de classe c'est de mettre des enfants d'ouvriers et d'employés sous la coupe d'un patron dès 15 ans. pour l'enquête, c'est notamment ici : www.frustrationmagazine.fr/apprentissage-consequences/
Toutes tes interventions de Nicolas Framont sont d'une intelligence rare.
Je viens de finir le livre, il est remarquable et criant de vérités. Sûrement la lecture la plus prolifique de cette année. Merci Nicolas.
J'ai détesté ce lundi, jusqu'à cette vidéo ^^
Encore une fois, Nicolas Framont super inspirant ! Merci, merci, merci, un livre de plus à lire !!
Je confirme « les chefs sont nuls et ne savent pas faire leurs travails ». VÉRIDIQUE. Nicolas Framont est vraiment excellent, toutes ces analyses sont tellement limpides sur les techniques de management qui provoquent de la souffrance au travail
Petit témoignage personnel : il y a quelques années mon chef d'alors quittant l'équipe pour viser plus haut, on m'a proposé de prendre sa place.
J'étais un "sachant" comme le dit quelqu'un au moment des questions. J'avais des idées sur la façon de faire correctement les choses. J'ai donc accepté... Naïvement...
Je me suis rapidement rendu compte qu'en fait ce qu'on attendait de moi c'était justement de ne pas savoir faire mon travail... L'expérience a été horrible : annoncer à des externes qu'ils s'en vont au dernier moment, parce qu'on a reçu l'ordre de le faire au dernier moment, expliquer à ceux qui restent pourquoi on n'a pas traité leur ancien collègue correctement, ne rien pouvoir faire pour protéger ceux qui dans l'équipe sont les plus exposés au nom de la transparence et de saleté d'indicateurs, pas même être capable de préserver cette collègue de retour après un burnout, réclamer dans le vide les moyens de faire un travail correct (en renforçant les équipes ou au contraire en réduisant les ambitions), devoir représenter des stratégies avec lesquelles en fait on est en désaccord radical, etc.
J'ai tenu un peu plus d'un an et j'ai quitté l'entreprise avant d'y laisser ma santé mentale...
J'avais le sentiment d'être nul, inutile et pire que tout isolé... Je n'avais même plus la possibilité de râler sur ces "abrutis de chefs" sauf avec trois collègues qui sont en fait des amis.
La relation avec les autres petits chefs est insupportable, chacun voyant dans l'autre un concurrent pour le poste qui pourrait se libérer un peu plus haut dans la hiérarchie, mais chacun se sentant contraint à sourire et à paraître sympa.
Ce qui est très bizarre, c'est qu'alors que je faisais le constat amer de mon échec total, ma hiérarchie était apparemment très satisfaite de mon travail... Nous n'avions à priori pas exactement les mêmes attentes.
Je ne suis plus chef et je m'en porte très bien. Désormais j'ai un peu plus de bienveillance (mot très à la mode en entreprise) pour les petits chefs... S'ils sont pour la plupart mauvais, c'est que le problème ne vient pas d'eux mais de leur rôle.
@@mathieug.4064Superbe témoignage.
Je suis « chef de rayon » en grande distribution depuis 14 ans et tout ce que tu écris, je l’ai vécu et le vie aujourd’hui.
Le passage sur les autres chefs qui se forcent à sourire par devant tout en manœuvrant pour leurs petites carrières par derrière, c’est ce que je vais vivre dans exactement 29 minutes. J’ai pas intérêt à être en retard.
Force à nous.
Nicolas, frustration, point éphémère, liens qui libèrent... merci!!
Excellente analyse...comme d'habitude avec Nicolas Frémont !
Nan Frémont c'est plus belle la vie 😂
Une conférence vraiment bien menée, bravo !
Je me pose quand-même toujours une question de base : comment opérer le changement ?
Je trouve en effet l’anarchisme séduisant (sur le plan théorique et philosophique) et la lutte contre l’exploitation primoriale, mais je me demande souvent si on ne se bat pas contre des moulins à vents…
Car enfin, il me semble que si les rapports de domination sont nombreux, dans toutes les strates et tous les domaines de la société, c’est bien parce que l’organisation structurée de personnes ayant un but commun, elle-même, suppose intrasèquement une hierarchie, même minimale.
On le voit bien lorsqu’un groupe d’adultes doit se cotiser pour offrir un cadeau à une personne du groupe - activité somme-toute triviale mais que nous connaissons tous : il y a toujours ceux qui communiquent, ceux qui n’ont aucun avis, ceux qui s’en foutent mais participeront quand-même, ceux qui prennent le problème à bras le corps et font avancer le schmilblick.
L’auto-organisation sans structure, sans personne en charge, est souvent désordonnée et s’épuise vite car elle n’est pas canalisée, dirigée…
A mon sens ca a été l’enseignement du mouvement des gilets jaunes : la contestation était motivante mais le pétard a fait pshiiit parce que le mouvement ne voulait pas être représenté afin de ne pas être récupéré et piloté.
Ca a tourné en eau-de-boudin, malheureusement, alors que les revendications de base étaient ultra-légitimes.
Les expériences de ‘occupy wall-street’ et ‘nuit-debout’ étaient quant à elles productives intellectuellement, mais à nouveau, elles n’ont pu déboucher sur aucun changement de fond car elles n’ont servie « que » de brainstorming géant, sans pousser à une action coordonnée social et politique.
Les mouvements d’émancipation des noirs aux Etats-Unis ont eu Malcolm X et Martin Luther King Jr, et celui de l’émancipation ani-coloniale en Inde a fait émerger Ghandi…
Je ne vois pas comment une réelle émancipation des travailleurs puisse se faire sans figure politique majeure et sans organisation.
Mais je suis prêt à changer d’avis : comment imaginez-vous l’articulation entre le constat et le recueil des mécontentements d’une part et l’action dans un but de changement réel, et pas seulement pour faire du bruit ou prouvez que l’on est dans le camps des gens qui pensent?
Excellente question et commentaires ! Je suis également interessé par une réponse et des réferences si possible (bouquins, docus etc), afin de mieux m'instruire. Merci et excellente journée !
Déjà les raisons d'échecs des gj ne sont pas essentiellement dues au fait qu'il n'y avait pas de leader, mais plutôt à chercher du côté de la répression judiciaire, policière et financière ainsi que par l'absence total de soutien des organisations existantes qui elles sont extrêmement hiérarchisées pour le coup.
Les comités gj n'était pas désorganisés, chacun s'atteler à une tâche qui lui allait selon ses aptitudes, certes non hiérarchisé mais pas pour autant désorganisé. Je ne suis vraiment pas sûr qu'un chef identifiable par l'ennemi soit une solution à la pérennité d'un mouvement social, j'en veux pour argument la manière dont ont fini les exemples noir américains que tu cites.
Dans toutes les situations évoquées, les gens ont toujours le pain. Il y aura action véritable et donc changement véritable lorsqu'il n'y aura plus rien dans le frigo. C'est aussi simple que cela.
Merci d'avoir pris la peine de poser ici une question centrale. Les débats de fond sont peu courant sur RUclips.
Il me semble qu'il existe plusieurs réponses aujourd'hui: comment le Chiapas est-il né et comment perdure-t-il? Il en va de même pour le Rojava. Ça me fait penser qu'il faudrait que je continue à lire Bookchin!! 😅 Il est passé par le trotskisme puis par l'anarchisme, avant de critiquer tout cela et de penser l'écologie sociale qui devait se concrétiser par le municipalisme libertaire. J'aime sa conception du rapport entre Humanité et Nature.
Ca serait top d'avoir un analyse pour la fonction publique et notamment dans l'éducation.
Acheté et lu recemment : un excellent livre dans lequel beaucoup d'entre nous se reconnaitrons
Merci !
Il nous faudrait un média radio libre façon hotline syndicale où on pourrait balancer sur nos boulots ou anciens boulots et parler avec des experts syndicalistes, sociologues, historiens, psychologues, militants de la gauche de gauche... etc, j'ai toujours pensé à ça en écoutant le bullshit des grande gueules et les anneries de Difool le matin à la radio. Et si il y a un streamer qui passe par là, essayez ça plutôt que les réacts sur les divagations de l'extrême-droite ou le drama interne à la gauche.
Ça existe déjà ça s'appelle une antenne syndicale. T'as qu'à les appeler 😂
Les radios indépendantes locales sont plus accessibles, et souvent en recherche de bénévoles pour animer des programmes :)
@@xilee5993 Non mais l'intérêt d'une radio libre est que la discussion est publique.
@@peteferguson518 heuuuui t'as sûrement jamais mis les pieds dans une réunion syndicale car c'est souvent public. À moins que ce que tu veux c'est que ce soit une discussion publique mais anonyme parce que t'as peur de montrer ta gueule
Il faudrait une radio de gauche radicale. Un peu sur l'exemple de ce que le Média veut faire pour la télé
Le livre de Nicolas Framont est maintenant sur ma liste d’achats
Dans le tertiaire et particulièrement dans les sociétés d'assurances (je parle de mon expérience sur 18 ans de carrière) la fonction de responsable d'équipe consiste à faire le maton, à créer et entretenir des conflits entre travailleurs afin qu'il ne soient pas solidaires entre eux et qui'ils ne s'unissent pas pour imposer un rapport de force et surtout à gérer la pénurie de travailleurs afin d'obtenir un taux d'exploitation profitable pour le capital. C'est insupportable et j'emmerde ces collabos du diktat capitaliste
Merci beaucoup ❤❤❤
Aujourd'hui encore, l'une des difficultés du NFP est de devoir concilier des structures hyper-hiérarchiques (PS et PCF) avec des structures qui le sont moins (en particulier les Verts). Très problématique au niveau local.
Merci de parler de la prime d'activité. C'est un scandale qui n'est jamais dans les débats, même au NFP si je ne m'abuse
Prime qui n'est d'ailleurs pas fiable si j'en crois deux personnes qui ont dû la rembourser à la CAF.
S moi je déteste le lundi depuis mon enfance ! École puis boulot ! 😂
44:42 c'est pas pour ajouter du fatalisme, plutôt de la précision : les dockers, les cheminots sont centraux dans l'économie du pays et du commerce international (fret et conteneurs) ce qui fait qu'une grève de leur part peut être très efficace. Le rapport de force leur est plus favorable qu'ailleurs.
C'est aussi pour ça qu'il faut bien les soutenir et les défendre quand ils bloquent, quand bien même les médias vont insister sur la hausse des prix à la consommation.
Edit : la question est abordée plus tard dans les questions, je laisse le commentaire pour le référencement ;)
Paris a entre 4 et 7 jours de réserves de nourriture. Pas besoin de longues grèves/blocage. (m'enfin ils risquent d'envoyer l'armée)
bravo et merci
1:15:07 À propos de cette question là, justement, il serait peut-être intéressant d'utiliser l'expression : "impuissance acquise". Et faire le lien avec la manipulation mentale produite par les "managers". La technique qui consiste à créer une urgence (factice) est typique de la manipulation mentale. Celle qui consiste à harceler et épuiser sa victime aussi. Ça a été évoqué en début de conférence. Ça pourrait être intéressant de montrer plus clairement comment la manipulation crée, à terme, de l'impuissance. Peut-être en donnant des clefs psychologiques. Même si, là, il y a des clefs pour sortir de l'impuissance (par le collectif), le fait de connaître les mécanismes peut faire gagner beaucoup de temps. À savoir aussi que, dans les collectifs, il y aura forcément de l'infiltration d'idées néolibérales parce qu'il y aura une résistance au changement de la part de ceux qui ont le pouvoir et qu'ils enverront des traitres pour dynamiter les collectifs (même méthode qu'avec certains syndicats ou partis politiques).
Pas d'accord sur tout, mais toujours bien d'ecouter Nicolas Framont. Merci
Livre commandé dans la foulée !
Salut Nicolas, est-ce que tu viens à Bordeaux présenter ton livre prochainement ? J’espère en tout cas. À la librairie du muguet ?
Un jour, il y a qq années, j'ai fait une "prise d'otage" à mon boss. Il me menait en bateau, et je pensais devoir rester comme une collègue ; 5 mois sans l'attestation à destination de pôle emploi. Mon coloc travaillait aussi dans cette boîte, et je savais à quel moment le boss était à son bureau. J'ai débarqué, je me suis assise devant lui, avec le téléphone bien visible en mode enregistreur, et je n'ai pas bougé de la chaise, face à lui, je lui ai demandé mon attestation. Je suis restée quasiment deux heures à le fixer en silence, en mode "Marina Abrahamovic". Au bout de quasiment deux heures, les flics sont arrivés (ouais ils ont mis du temps, ce con les avait pourtant appelés dès mon arrivée!), ils ont demandé ce qu'il se passait, je leur ai dit qu'il devait me donner mon papier depuis plusieurs semaines. Ils m'ont demandé de sortir, tout en disant au patron que j'étais dans mon droit. Lui a essayé de feinter, disant que c'est la comptable qui devait le faire, j'ai été étonnée de voir un des flics l'engueuler à ce moment-là. Ils m'ont demandé de sortir, et finalement c'était pas si mal car j'en pouvais plus de fixer ce connard en silence. J'ai fondu en larmes une fois dehors. Mais putain, je peux vous dire que le lendemain, la comptable m'a appelée pour me dire que mon papier était prêt !!! Ensuite je me suis affiliée à la CGT, et même si je les trouve trop mous parfois, sur le plan individuel, ils m'ont bcp aidée.
Un chef c'est fait pour cheffer !!
Théobald ?
Rien de plus beau que le dimanche soir
Vraiment trés bien et reprenant des travaux par Graeber et Federici de maniere tres pertinente. Je reste neanmoins frustrée du peu de consideration donnée à un UBI, et ce par la gauche en génerale d'ailleurs. J'entend les critiques mais je pense que le potentiel transformateur sur les conditions mêmes du travail d'un revenu de base universel n'est pas vraiment prit en compte. Le comparer a la prime d'activité me semble passer à coté de ce que ce revenu pourrait être.
En tant que chômeur c'est plutôt la fin du mois que je déteste et non le lundi ahah ^^
Cc quelqu'un peut mettre la biblio citée en commentaires svp. Merci 😘
18:06 idem Louis XIV
Trop marrant de parler de la bourgeoisie dans le temple de la débauche de la petite bourgeoisie parisienne (le point éphémère....)😅
Ils sont trop drôles ces petits anarchistes de salon parisien...
bizarre la musique des films de la 6 au debut.
Take indécente sur le RU
Légèreté affligeante sur sa mise en place caricaturale
Un peu naïf tout ça. Si les entreprises marchaient mieux sans chef, alors le capital irait dans ces entreprises. Cela ne s'applique pas aux vieilles banques ou aux pétroliers historiques mais dans le numérique la concurrence est telle que tout est optimisé.
Compliqué de dire dans le même discours "les chefs sont nuls" et "les actionnaires s'en mettent plein les poches", c'est contradictoire. Le role des chefs est de maximiser le profit. S'ils y arrivent, c'est qu'ils ne sont pas si mauvais.
Aussi, le rôle des chefs inclut souvent beaucoup d'administratif, de RH, de budget, etc.. Ca n'a souvent pas de sens de mettre le meilleur producteur/travailleur dans ce rôle là, c'est frustrant pour tout le monde et inefficace. Il vaut mieux que les experts continuent à se consacrer à leur tâches en limitant les interruptions.
En misant tout sur l'étroitesse de la concurrence, on se prive de la richesse de la solidarité.
La catastrophe écologiques risque de renverser bien des valeurs capitalistes obsolètes.
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@9' elle vient de tailler Framont XD
Managers = kapos. Bureaux = camps de concentration.
il y a revenu universel et revenu universel... et celui dont vous parlez n'a rien à voir avec ce que défens Bernard Friot ! Instruisez vous en l'écoutant !!!
Un peu d'accord mais pas la peine de les prendre de haut, d'autant plus que Framont connait Friot. Ceci dit oui, la critiques est vague et faible en l'occurrence.
Il parle de salaire à la qualification et non de revenu universel Friot.
très intelligent mais la partie sur l'apprentissage pue tellement le mépris de classe et la méconnaissance de ce que vivent les apprentis, j'invite Frustration magazine a enquêter sur le sujet.
Le mépris de classe c'est de mettre des enfants d'ouvriers et d'employés sous la coupe d'un patron dès 15 ans. pour l'enquête, c'est notamment ici : www.frustrationmagazine.fr/apprentissage-consequences/
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