Bonne question.... bonne analyse, et maigre constat... le sexisme plus sournois dans le monde littéraire... J'ai beaucoup aimé les livres de Virginia Woolf (Orlando), de George Sand, certains de Despentes (dont King Kong théorie, hilarant), et que dire de Helen Zahavi (Dirty Week-end)... Leïla Slimani c'est bien aussi... sans oublier Françoise Sagan, Marguerite Duras et tant d'autres...
Au lendemain du Goncourt 2019: rien n'a changé en fait ! Cette société patriarcale m'écœure au plus haut point, et je ne viens même pas parler de féminisme ici: mais de Justice n'importe quel homme qui aurait l'occasion de vivre en femme ne serait ce qu'une après midi, sortirait avec une kalach le soir, face à temps d'injustice, d'hypocrisie, et toutes les femmes qui s'y complaisent aussi, qui entretiennent cette position de dominée pour mieux contrôler par derrière : je n'ai plus de pitié envers les personnes n'ayant pas su dépasser cette position de dominant/dominé, allez tous vous faire f o u t r e et quand il y'en à qui pense encore qu'on a vraiment l'égalité je vous rassure toute de suite : sur les stat de viols par jour et rien qu'en France bien sur ON NE VOUS EGALE PAS, sur le nombre de nanas assassinées sous les coups de leurs conjoints : oh bein ça alors, là non plus ON NE VOUS EGALE PAS... y'a plus de pardon
Je comprends votre désarroi et, en tant qu'homme féministe, j'en suis désolé au plus haut point. Continuons la lutte, qu'elle soit politique ou théorique : les générations qui passent feront (espérons-le) la différence.
C'est quand même un peu exagéré de toujours rabaisser les ecrivaines à leur statut de femme... Les choses ont déjà bien changé et nous avons quand même toujours eu de très grandes auteures dans la francophonie. Beaucoup de gens de ma génération ont découvert la littérature avec une femme, JK Rowling qui a quand même écrit la série la plus lue de l'histoire et est la plus riche auteure au monde
La littérature de genre a toujours été accessible aux femmes, et surtout le roman : d'amour, d'éducation, de fantaisie. Parce qu'elle n'est pas jugée sérieuse, qu'elle est dévaluée par l'institution littéraire. La femme est exclue de la "Littérature", entendue comme notion et comme institution.
@Odin Search Si ça vous intéresse, vous arriverez rapidement aux mêmes conclusions que moi, qui sont de simples topoï de l'histoire de la littérature. Sur le sujet précis de l'exclusion des femmes de l'institution littéraire, je recommande la lecture du livre de Martine Reid, _Des Femmes en littérature_ (Reid est une sommité en matière d'écriture des femmes). Sur l'exclusion des femmes des institutions culturelles en général, on peut lire, entre autres, le collectif _Genre et légitimité culturelle_ dirigé par Brigitte Rollet et Delphine Naudier. Sur la question des "genres littéraires féminins", on peut lire _The Feminization of the Novel,_ une étude de Michael Danahy, ou encore le collectif sur l'épistolaire comme genre féminin dirigé par Christine Planté (autre sommité). Enfin, pour des ouvrages plus généraux sur tout cela, on peut lire _La domination masculine_ (Bourdieu), _Le deuxième sexe_ (Beauvoir), ou même, lecture plus accessible, _Une chambre à soi_ (Woolf).
@L F Les agents de l'institution littéraire (éditeurs, critiques, jurés, écrivains, chercheurs, académiciens) en France sont des hommes, en grande majorité - je ne croyais pas qu'on puisse contester telle évidence. Après, on peut débattre des causes de cette hégémonie. Pour ma part, je crois que Bourdieu l'explique assez bien dans son livre sur la _Domination masculine._ Mais j'aimerais surtout vous rappeler que l'institution ne se définit pas seulement par ses agents : en France, surtout vue de l'Amérique du Nord, l'institution, endossée par des hommes *et* des femmes, est notoirement patriarcale car conservatrice au possible, encore ancrée dans le sillage lansonien, et tributaire de la notion des "grands auteurs" qui empêche de repenser l'histoire et la valeur littéraires - voir, à ce propos, le travail de Christine Planté citée plus haut, celui de Bourdieu, celui de Schaeffer dans sa _Petite économie des études littéraires,_ ou encore l'article de Claude Zaidman sur "L'institutionnalisation des études féministes", etc. Quant au "jugement féminin", j'aimerais bien voir par quels faits vous étayez cet universalisme éberluant. En tout cas, il convient de rappeler qu'avant le 20e siècle, les femmes sont exclues du jugement car exclues de l'entendement, n'ayant pas accès à l'éducation (pas même les nobles), ne lisant pas et n'écrivant pas, hormis quelques veuves isolées, très tôt ridiculisées (voir les pages de Lanson sur Margueritte de Navarre, celles de Sainte-Beuve sur Genlis, celles de Nabokov sur Austen ; aussi, voir les pages de Proudhon sur l'inexistence du génie féminin, le texte de d'Aurevilly sur les Bas-bleus, les lettres de Balzac à Hanska, de Flaubert à Colet etc. La liste de preuves écrites est infinie.)
@L F Votre "statistiques dropping" ne répond pas aux questions soulevées par mon message, en plus de se confiner à l'institution universitaire dont j'ai déjà dit qu'elle était endossée par les femmes autant que par les hommes. Mon "name dropping", contrairement au vôtre, sert à exemplifier une thèse largement débattue et approfondie par les champs de l'histoire et de la sociologie littéraires, notamment dans les livres que j'ai cités depuis le début de cette chaîne de messages, accessibles à tous ceux qui savent lire, prolétaires ou bourgeois. Vous ne faites que construire une antithèse à partir d'exemple impressionnistes ou mal compris. Par exemple : si Sand ressent le besoin de faire l'éloge de l'écriture féminine, c'est bien parce que sa *posture* est féminine - or sa posture est marginale, c'est bien connu : les critiques à l'endroit de Sand (forcée d'écrire sous pseudonyme) et de sa posture littéraire (par d'Aurevilly justement, ou par Veuillot, par les Goncourt, par Jarnac, par Lecomte, etc.) sont bien documentées, et traduisent un phénomène de misogynie typiquement 19e sur lequel on a écrit une bonne vingtaine de livres. Contestez la suprématie du regard et du jugement masculins dans le champ littéraire si vous voulez, mais commencez au moins par lire les ouvrages qui en font l'état. Pour l'instant, vous m’apparaissez comme quelqu'un qui veut contester des faits sur lesquels il ne s'est pas renseigné, des analyses qu'il ne connait pas.
@L F Plutôt, l'opposition des Goncourt et de d'Aurevilly est "genrée" _car_ littéraire : la littérature, jugée sacrée, doit rester bien loin des femmes (comme l'éducation, d'ailleurs). Je n'ai pas la référence exacte (ni le temps ni l'envie de la retrouver), mais quelque part les Goncourt parlent de Sand comme d'un hermaphrodite, car ils jugent oxymorique la notion de "génie féminin". D'ailleurs, leur point de vue est tout à fait typique du contrat romantique, le comble pour de si distingués esprits fin-de-siècle (pléthore de points d'ironie). En tout cas, je note que vous ne contestez plus l'hégémonie du regard masculin sur la production culturelle. Tant mieux. À tant de critiques masculines proférées contre une seule écrivaine, on ne trouvera pas pareille chez les écrivains : parce que le jugement _littéraire_ des femmes ne compte pas, précisément.
Bonne question.... bonne analyse, et maigre constat... le sexisme plus sournois dans le monde littéraire... J'ai beaucoup aimé les livres de Virginia Woolf (Orlando), de George Sand, certains de Despentes (dont King Kong théorie, hilarant), et que dire de Helen Zahavi (Dirty Week-end)... Leïla Slimani c'est bien aussi... sans oublier Françoise Sagan, Marguerite Duras et tant d'autres...
Au lendemain du Goncourt 2019: rien n'a changé en fait ! Cette société patriarcale m'écœure au plus haut point, et je ne viens même pas parler de féminisme ici: mais de Justice n'importe quel homme qui aurait l'occasion de vivre en femme ne serait ce qu'une après midi, sortirait avec une kalach le soir, face à temps d'injustice, d'hypocrisie, et toutes les femmes qui s'y complaisent aussi, qui entretiennent cette position de dominée pour mieux contrôler par derrière : je n'ai plus de pitié envers les personnes n'ayant pas su dépasser cette position de dominant/dominé, allez tous vous faire f o u t r e et quand il y'en à qui pense encore qu'on a vraiment l'égalité je vous rassure toute de suite : sur les stat de viols par jour et rien qu'en France bien sur ON NE VOUS EGALE PAS, sur le nombre de nanas assassinées sous les coups de leurs conjoints : oh bein ça alors, là non plus ON NE VOUS EGALE PAS... y'a plus de pardon
Que faites-vous à une telle heure si loin de la cuisine ?
@@juliemartin934 OH DIANTRE
Je comprends votre désarroi et, en tant qu'homme féministe, j'en suis désolé au plus haut point. Continuons la lutte, qu'elle soit politique ou théorique : les générations qui passent feront (espérons-le) la différence.
Commencez par vous mettre d'accord sur le nom de votre vocation... On ne sait plus comment vous appeler.
La pertinence de ce commentaire...
C'est quand même un peu exagéré de toujours rabaisser les ecrivaines à leur statut de femme... Les choses ont déjà bien changé et nous avons quand même toujours eu de très grandes auteures dans la francophonie. Beaucoup de gens de ma génération ont découvert la littérature avec une femme, JK Rowling qui a quand même écrit la série la plus lue de l'histoire et est la plus riche auteure au monde
La littérature de genre a toujours été accessible aux femmes, et surtout le roman : d'amour, d'éducation, de fantaisie. Parce qu'elle n'est pas jugée sérieuse, qu'elle est dévaluée par l'institution littéraire. La femme est exclue de la "Littérature", entendue comme notion et comme institution.
@Odin Search Si ça vous intéresse, vous arriverez rapidement aux mêmes conclusions que moi, qui sont de simples topoï de l'histoire de la littérature. Sur le sujet précis de l'exclusion des femmes de l'institution littéraire, je recommande la lecture du livre de Martine Reid, _Des Femmes en littérature_ (Reid est une sommité en matière d'écriture des femmes). Sur l'exclusion des femmes des institutions culturelles en général, on peut lire, entre autres, le collectif _Genre et légitimité culturelle_ dirigé par Brigitte Rollet et Delphine Naudier. Sur la question des "genres littéraires féminins", on peut lire _The Feminization of the Novel,_ une étude de Michael Danahy, ou encore le collectif sur l'épistolaire comme genre féminin dirigé par Christine Planté (autre sommité). Enfin, pour des ouvrages plus généraux sur tout cela, on peut lire _La domination masculine_ (Bourdieu), _Le deuxième sexe_ (Beauvoir), ou même, lecture plus accessible, _Une chambre à soi_ (Woolf).
@L F Les agents de l'institution littéraire (éditeurs, critiques, jurés, écrivains, chercheurs, académiciens) en France sont des hommes, en grande majorité - je ne croyais pas qu'on puisse contester telle évidence. Après, on peut débattre des causes de cette hégémonie. Pour ma part, je crois que Bourdieu l'explique assez bien dans son livre sur la _Domination masculine._ Mais j'aimerais surtout vous rappeler que l'institution ne se définit pas seulement par ses agents : en France, surtout vue de l'Amérique du Nord, l'institution, endossée par des hommes *et* des femmes, est notoirement patriarcale car conservatrice au possible, encore ancrée dans le sillage lansonien, et tributaire de la notion des "grands auteurs" qui empêche de repenser l'histoire et la valeur littéraires - voir, à ce propos, le travail de Christine Planté citée plus haut, celui de Bourdieu, celui de Schaeffer dans sa _Petite économie des études littéraires,_ ou encore l'article de Claude Zaidman sur "L'institutionnalisation des études féministes", etc.
Quant au "jugement féminin", j'aimerais bien voir par quels faits vous étayez cet universalisme éberluant. En tout cas, il convient de rappeler qu'avant le 20e siècle, les femmes sont exclues du jugement car exclues de l'entendement, n'ayant pas accès à l'éducation (pas même les nobles), ne lisant pas et n'écrivant pas, hormis quelques veuves isolées, très tôt ridiculisées (voir les pages de Lanson sur Margueritte de Navarre, celles de Sainte-Beuve sur Genlis, celles de Nabokov sur Austen ; aussi, voir les pages de Proudhon sur l'inexistence du génie féminin, le texte de d'Aurevilly sur les Bas-bleus, les lettres de Balzac à Hanska, de Flaubert à Colet etc. La liste de preuves écrites est infinie.)
@L F Votre "statistiques dropping" ne répond pas aux questions soulevées par mon message, en plus de se confiner à l'institution universitaire dont j'ai déjà dit qu'elle était endossée par les femmes autant que par les hommes.
Mon "name dropping", contrairement au vôtre, sert à exemplifier une thèse largement débattue et approfondie par les champs de l'histoire et de la sociologie littéraires, notamment dans les livres que j'ai cités depuis le début de cette chaîne de messages, accessibles à tous ceux qui savent lire, prolétaires ou bourgeois. Vous ne faites que construire une antithèse à partir d'exemple impressionnistes ou mal compris. Par exemple : si Sand ressent le besoin de faire l'éloge de l'écriture féminine, c'est bien parce que sa *posture* est féminine - or sa posture est marginale, c'est bien connu : les critiques à l'endroit de Sand (forcée d'écrire sous pseudonyme) et de sa posture littéraire (par d'Aurevilly justement, ou par Veuillot, par les Goncourt, par Jarnac, par Lecomte, etc.) sont bien documentées, et traduisent un phénomène de misogynie typiquement 19e sur lequel on a écrit une bonne vingtaine de livres. Contestez la suprématie du regard et du jugement masculins dans le champ littéraire si vous voulez, mais commencez au moins par lire les ouvrages qui en font l'état. Pour l'instant, vous m’apparaissez comme quelqu'un qui veut contester des faits sur lesquels il ne s'est pas renseigné, des analyses qu'il ne connait pas.
@L F Plutôt, l'opposition des Goncourt et de d'Aurevilly est "genrée" _car_ littéraire : la littérature, jugée sacrée, doit rester bien loin des femmes (comme l'éducation, d'ailleurs).
Je n'ai pas la référence exacte (ni le temps ni l'envie de la retrouver), mais quelque part les Goncourt parlent de Sand comme d'un hermaphrodite, car ils jugent oxymorique la notion de "génie féminin". D'ailleurs, leur point de vue est tout à fait typique du contrat romantique, le comble pour de si distingués esprits fin-de-siècle (pléthore de points d'ironie).
En tout cas, je note que vous ne contestez plus l'hégémonie du regard masculin sur la production culturelle. Tant mieux.
À tant de critiques masculines proférées contre une seule écrivaine, on ne trouvera pas pareille chez les écrivains : parce que le jugement _littéraire_ des femmes ne compte pas, précisément.
Il faut arrêter de toujours se plaindre de la place des femmes...faites un prix reservé exclusivement aux femmes et le problème sera réglé
Oui, on en a marre d'entendre les opprimées se plaindre. Elles ne pourraient pas souffrir en silence ? Ça irrite nos oreilles. Ou pas.