Les maisons qu'on était - Arianna Lodeserto
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- Опубликовано: 11 апр 2020
- Habiter est un capital. Habiter est une entreprise. Habiter est une bataille. Voilà comment commence le court-métrage « Les maisons qu'on était » de @Arianna Lodeserto, un film qui mélange différents régimes d'image, de la fiction au documentaire en passant par la télévision.
En assemblant des extraits d'archives du passé et du présent, le film retrace avec une puissance évocative la lutte pour le droit au logement à Rome menée par les femmes - très souvent en première ligne - et par les ouvriers du bâtiment, qui prennent les maisons dont ils ont besoin et s'auto-organisent collectivement pour essayer d'aménager des conditions d'habitation dignes.
Nous publions ce film pour participer au lancement d'une campagne de grève des loyers qui est en train de se mettre en place dans plusieurs pays du monde en pleine émergence du coronavirus. Alors qu’une partie de plus en plus consistante des travailleur.se.s n'est plus en mesure de gagner sa vie, pourquoi continuer à payer les grands propriétaires d'appartements et les bailleurs sociaux, comme si rien ne se passait ? Comme le montre le film, « le bâtiment est l'industrie la plus ancienne, la plus riche, la plus forte, et aussi la plus dévorante et la plus féroce ».
L'expérience de la crise de 2008 - partie du secteur immobilier - nous l'a appris : il faut arrêter de percevoir la maison comme une propriété, mais la concevoir comme un service, comme un droit d'usage auquel tout le monde doit pouvoir accéder. Plusieurs initiatives sont en train de se monter dans les pays qui ont été frappés le plus durement en 2008, notamment les États-Unis et l'Espagne : faisons, nous aussi, de la grève des loyers une arme d'auto-défense populaire pour l'immunité collective ! anker-mag.org/...
Comme le disait le vieil Engels, « ce qui est certain, c'est qu'il y a dans les grandes villes déjà suffisamment d'immeubles à usage d'habitation pour remédier sans délai par leur emploi rationnel à toute véritable 'crise du logement'. Ceci ne peut naturellement se faire que par l'expropriation des propriétaires actuels, par l'occupation de leurs immeubles par des travailleurs sans abri ou immodérément entassés dans leurs logis ; et dès que le prolétariat aura conquis le pouvoir politique, cette mesure exigée par le bien public sera aussi facile à réaliser que le sont aujourd'hui les expropriations et réquisitions de logements par l'État ».
La lutte pour la santé, la lutte pour l'arrêt immédiat de la production non-essentielle et la lutte pour une grève des loyers peuvent se renforcer l'une l'autre, si elles posent la question de la connexion entre différents sujets intéressés par une autre ville. Une ville capable de remettre en question le système actuel de construction des métropoles, avec toutes les problématiques et les inégalités qui les traversent et les structurent.