Un immense Merci à Aude Ancelin et à Alain Badiou d'organiser et d'animer ce lieu de débats intéressant.. Contre-courant me passionne à travers votre lucidité politique, votre clirvoyance et votre savoir. Je serai présent le 15 janvier à Média nouvel organe de presse pour soutenir votre action. Pierre-Émile GIRARDIN
Très intéressant, ce qui est appréciable avec Badiou est qu’il reconnaît la dérive du stalinisme et reconnaît aussi le fait que le léninisme portait en lui les germes du capitalisme d’Etat, qu’il appelle « communisme d’Etat », c’est une façon de voir, mais qu’est-ce qu’il y avait de communiste dans l’Etat soviétique ? Il ne faut pas confondre (à escient) les progrès sociaux des progrès issus du communisme. J’entends par que partout ou s’impose le capital industriel, dès que la capital franchit sa phase de domination formelle pour entrer dans sa phase réelle, le mécanisme de la plus-value relative permet une augmentation du niveau de vie des travailleurs et ce progrès est à double tranchant puisqu’il diminue la rage qui devrait animer tous les travailleurs contre l’exploitation (pour autant qu’ils se rendent vraiment compte du fait qu’ils sont exploités et non pas peu méritants et/ou peu chanceux comme on veut le leur faire croire). En revanche, il est dommage que Badiou ne fasse pas part (même pour les critiquer vivement) des conseils communistes. Un petit ouvrage comme celui de Alexander Skirda ou Kostas Papaïannou ont tout dit à propos de la critique du bolchevisme qui peut s’étendre à toutes les formes de capitalisme d’état (communisme d’état). La véritable voie du communisme existe déjà, mais son histoire est masquée, rendue inaudible par l’histoire du communisme étatique.
Badiou nous propose, si j’ai bien compris, de nous lier avec ce qu’il appelle le « prolétariat nomade », c’est-à-dire ces personnes qui « errent à la surface du globe », car ont fuient leur pays et n’ont plus de patrie (les réfugiés donc). Pour lui, cela engage à créer un ordre nouveau, à réinventer une politique qui s’applique à l’échelle du globe. Cependant, le combat contre le capitalisme, ne signifie t-il pas le renoncement à un ordre mondialisé justement ? L’objectif des maîtres de ce monde étant de créer une sorte d’Etat fédéraliste mondial aux mains de la finance et du marché, notamment à travers l’application des traités Européen. Dans l’hypothétique fin du capitalisme, il y aurait entre autre la fin du libre échange ainsi qu’un retour à un commerce local et une politique locale, etc. La fin du libre échange tel qu’on le connaît aujourd’hui, ne signifie t-elle pas une fermeture des frontières dans une moindre mesure ? Le souhait de l’apparition de cet ordre mondialisé dont nous parle Badiou (et le fait d’en finir avec ces « obsessions des identités ») ne contribuait-elle pas à acculturer les peuples, à l’extermination des particularités ethniques ? Ne faut-il pas au contraire préserver cette diversité culturelle en proie à l’extinction au même titre que la biodiversité ? Cette acculturation contribuant à faire couler beaucoup de sang depuis l'époque de la colonisation jusqu'à aujourd'hui. (Même si évidemment, il n’y a plus de retour en arrière possible…. L’idéologie du développement et de la croissance a déjà fini d’achever son oeuvre pendant 200 ans.) Cette idée progressiste est-elle au fond la solution à la création d’une politique commune où l’humanité entière se dompte enfin ? Faut-il accepter de rentrer dans cette nouvelle aire qui ne correspond en rien à ce qu’on a connu aujourd’hui ? Ou bien, la démocratie ne pourra t-elle pas exister dans un Etat aussi immense ? La réelle démocratie n’étant applicable qu’à petite échelle. Finalement, peut-être est-il temps de briser les cases et réinventer une politique qui correspond mieux aux réalités d’aujourd’hui. En effet, le communisme répondait à la réalité d’il y a 100 ans. Peut-être que la solution ne se trouve dans aucune idéologie déjà connue. Peut-être faudrait-il garder l’idée d’un appareil productif non plus aux mains du privée mais de la collectivité, la fin de la division du travail, la réappropriation des outils et des savoirs fairs, la fin des intérêts privées, etc., mais abandonner cette idée pour le moins ethnocentrique qui tend à vouloir imposer au monde notre vision démocratique se voulant universelle. Ce sont juste des questions que je me pose…. Ne faudrait-il pas briser le vieux clivage gauche radicale (communisme)/extrême droite (nationalisme), afin de de réeinventer à partir de ces deux parties, une politique qui correspond aux problématiques actuelles ?
Deux questions : 1/ Considère-t-il l'anarchisme comme faisant partie du communisme ? a/ Dans l'affirmative, aurait-il sa place dans le nouveau journal mondial dont il esquisse les traits ? En d'autres termes, ledit journal pourrait-il être pluriel ou serait-il nécessairement linéairement doctrinaire ? b/ Dans la négative, est-il disposé à le reconnaître comme une troisième voie, et si oui, quelles relations le 'vrai communisme' serait-il appelé à entretenir avec lui ? 2/ La collectivisation des moyens de production est pour le communisme l'objectif sine qua non. Quiconque a fait l'expérience dégradante de l'emploi devrait pouvoir y souscrire. Outre que l'Union soviétique avait mis en oeuvre leur étatisation autoritaire (interdiction des syndicats, institutionnalisation de la hiérarchie, etc.) plutôt que leur collectivisation, elle avait également requis une obéissance totale des hommes et des femmes à la doctrine du parti hors de leur cadre de travail. Elle avait en quelque sorte étatisé leurs existences elles-mêmes. C'est ce qui la rendait totalitaire, et par conséquent vouée à péricliter à un moment ou à un autre. A supposer que Badiou ait tiré les enseignements de cela aussi, et qu'il souscrive à la prémisse que la vie, l'existence, est fondée sur une perpétuelle tension entre attachement et détachement, individualité et communauté, retrait et participation, quelle place conçoit-il pour l'individu dans le nouveau communisme qu'il appelle de ses voeux ? Et le considère-t-il viable s'il n'intégre pas cette dimension ? Serait-elle nécessairement, contre toute évidence, l'apanage du capitalisme, ou serait-elle supposée résulter de la confrontation entre "les deux voies" ?
Accessoirement , merci pour la qualité du son, c'est assez rare dans tous ces enregistrements de conférences diverses et variées.
Un immense Merci à Aude Ancelin et à Alain Badiou d'organiser et d'animer ce lieu de débats intéressant..
Contre-courant me passionne à travers votre lucidité politique, votre clirvoyance et votre savoir. Je serai présent le 15 janvier à Média nouvel organe de presse pour soutenir votre action.
Pierre-Émile GIRARDIN
Très intéressant, ce qui est appréciable avec Badiou est qu’il reconnaît la dérive du stalinisme et reconnaît aussi le fait que le léninisme portait en lui les germes du capitalisme d’Etat, qu’il appelle « communisme d’Etat », c’est une façon de voir, mais qu’est-ce qu’il y avait de communiste dans l’Etat soviétique ? Il ne faut pas confondre (à escient) les progrès sociaux des progrès issus du communisme. J’entends par que partout ou s’impose le capital industriel, dès que la capital franchit sa phase de domination formelle pour entrer dans sa phase réelle, le mécanisme de la plus-value relative permet une augmentation du niveau de vie des travailleurs et ce progrès est à double tranchant puisqu’il diminue la rage qui devrait animer tous les travailleurs contre l’exploitation (pour autant qu’ils se rendent vraiment compte du fait qu’ils sont exploités et non pas peu méritants et/ou peu chanceux comme on veut le leur faire croire).
En revanche, il est dommage que Badiou ne fasse pas part (même pour les critiquer vivement) des conseils communistes. Un petit ouvrage comme celui de Alexander Skirda ou Kostas Papaïannou ont tout dit à propos de la critique du bolchevisme qui peut s’étendre à toutes les formes de capitalisme d’état (communisme d’état). La véritable voie du communisme existe déjà, mais son histoire est masquée, rendue inaudible par l’histoire du communisme étatique.
merci
Badiou nous propose, si j’ai bien compris, de nous lier avec ce qu’il appelle le « prolétariat nomade », c’est-à-dire ces personnes qui « errent à la surface du globe », car ont fuient leur pays et n’ont plus de patrie (les réfugiés donc). Pour lui, cela engage à créer un ordre nouveau, à réinventer une politique qui s’applique à l’échelle du globe.
Cependant, le combat contre le capitalisme, ne signifie t-il pas le renoncement à un ordre mondialisé justement ? L’objectif des maîtres de ce monde étant de créer une sorte d’Etat fédéraliste mondial aux mains de la finance et du marché, notamment à travers l’application des traités Européen.
Dans l’hypothétique fin du capitalisme, il y aurait entre autre la fin du libre échange ainsi qu’un retour à un commerce local et une politique locale, etc. La fin du libre échange tel qu’on le connaît aujourd’hui, ne signifie t-elle pas une fermeture des frontières dans une moindre mesure ?
Le souhait de l’apparition de cet ordre mondialisé dont nous parle Badiou (et le fait d’en finir avec ces « obsessions des identités ») ne contribuait-elle pas à acculturer les peuples, à l’extermination des particularités ethniques ? Ne faut-il pas au contraire préserver cette diversité culturelle en proie à l’extinction au même titre que la biodiversité ? Cette acculturation contribuant à faire couler beaucoup de sang depuis l'époque de la colonisation jusqu'à aujourd'hui. (Même si évidemment, il n’y a plus de retour en arrière possible…. L’idéologie du développement et de la croissance a déjà fini d’achever son oeuvre pendant 200 ans.)
Cette idée progressiste est-elle au fond la solution à la création d’une politique commune où l’humanité entière se dompte enfin ? Faut-il accepter de rentrer dans cette nouvelle aire qui ne correspond en rien à ce qu’on a connu aujourd’hui ? Ou bien, la démocratie ne pourra t-elle pas exister dans un Etat aussi immense ? La réelle démocratie n’étant applicable qu’à petite échelle.
Finalement, peut-être est-il temps de briser les cases et réinventer une politique qui correspond mieux aux réalités d’aujourd’hui. En effet, le communisme répondait à la réalité d’il y a 100 ans. Peut-être que la solution ne se trouve dans aucune idéologie déjà connue.
Peut-être faudrait-il garder l’idée d’un appareil productif non plus aux mains du privée mais de la collectivité, la fin de la division du travail, la réappropriation des outils et des savoirs fairs, la fin des intérêts privées, etc., mais abandonner cette idée pour le moins ethnocentrique qui tend à vouloir imposer au monde notre vision démocratique se voulant universelle.
Ce sont juste des questions que je me pose….
Ne faudrait-il pas briser le vieux clivage gauche radicale (communisme)/extrême droite (nationalisme), afin de de réeinventer à partir de ces deux parties, une politique qui correspond aux problématiques actuelles ?
Deux questions :
1/ Considère-t-il l'anarchisme comme faisant partie du communisme ?
a/ Dans l'affirmative, aurait-il sa place dans le nouveau journal mondial dont il esquisse les traits ? En d'autres termes, ledit journal pourrait-il être pluriel ou serait-il nécessairement linéairement doctrinaire ?
b/ Dans la négative, est-il disposé à le reconnaître comme une troisième voie, et si oui, quelles relations le 'vrai communisme' serait-il appelé à entretenir avec lui ?
2/ La collectivisation des moyens de production est pour le communisme l'objectif sine qua non. Quiconque a fait l'expérience dégradante de l'emploi devrait pouvoir y souscrire. Outre que l'Union soviétique avait mis en oeuvre leur étatisation autoritaire (interdiction des syndicats, institutionnalisation de la hiérarchie, etc.) plutôt que leur collectivisation, elle avait également requis une obéissance totale des hommes et des femmes à la doctrine du parti hors de leur cadre de travail. Elle avait en quelque sorte étatisé leurs existences elles-mêmes. C'est ce qui la rendait totalitaire, et par conséquent vouée à péricliter à un moment ou à un autre. A supposer que Badiou ait tiré les enseignements de cela aussi, et qu'il souscrive à la prémisse que la vie, l'existence, est fondée sur une perpétuelle tension entre attachement et détachement, individualité et communauté, retrait et participation, quelle place conçoit-il pour l'individu dans le nouveau communisme qu'il appelle de ses voeux ? Et le considère-t-il viable s'il n'intégre pas cette dimension ? Serait-elle nécessairement, contre toute évidence, l'apanage du capitalisme, ou serait-elle supposée résulter de la confrontation entre "les deux voies" ?
quelle place te donnes tu à toi même?
et tu parles du passé, sans question pour toi même ou pour moi
apparitionde la politique > apparition du pouvoir d'état ... min 2... #WTF ?
não consigo entender nada , tem como traduzir para o portugues