[conférence] Herzog & de Meuron

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  • Опубликовано: 7 сен 2024
  • [conférence]
    Herzog & de Meuron, architectes, Bâle
    dans le cadre de ville d’aujourd’hui, vies de demain, les grandes conférences d’architecture
    26 novembre 2009
    Vers une ville spécifique
    Les villes sont spécifiques parce que confrontées à des menaces spécifiques, qu’elles expriment physiquement : les villes sont des abîmes. D’une « abyssalité » dont découle leur différenciabilité et leur diversité et par laquelle s’explique aussi la difficulté de les décrire, de les planifier ou d’en donner des définitions théoriques.
    Au fond, tout était dit, finie l’histoire, la réalité une illusion, une fiction, une simulation. Les villes deviennent interchangeables et forment du coup l’arrière-plan aveugle, non différenciable de la seule activité urbaine restante, le shopping. Nous croyions qu’elles subissaient une virtualisation les dépouillant de leur corps et une simulation leur ôtant leur âme, jusqu’à complet engloutissement, par une sorte de viol de sépulture. Mais le viol de sépulture était imaginaire, il n’a jamais existé que dans les têtes d’une génération de penseurs et d’urbanistes.
    Que s’est-il passé ? La nature a repris ses droits. A partir de rien ? Le terrorisme s’est réveillé. Ineffaçable autant qu’incontrôlable, l’histoire va son chemin. Voilà la réalité soudainement redevenue réelle. Et finie.
    Le terrorisme n’est pas une illusion, ni, dans un premier temps, une simulation. Il frappe les villes et leurs habitants d’une façon très réelle et traumatisante. On panse les plaies, mais le choc est toujours là, qui se propage de proche en proche. Ce qui a provoqué le choc, - p. ex. on combat le terrorisme de façon presque radicalement homéopathique, c’est-à-dire par les mêmes moyens. Tout d’un coup, il est partout, présence réelle et mentale, dans la rue comme à l’intérieur des têtes. La vulnérable beauté de la grande ville américaine apparaît plus rayonnante et plus tentante que jamais, mais avec cette note spécifique, soudain, du muséal, du suranné : la grande ville américaine, un modèle urbanistique du passé.
    Le dimanche 27 septembre 2003, de grandes parties de l’Italie sont privées d’électricité. Rome plongée dans la nuit noire. Cela est d’autant plus inattendu et grave que ce devait être une « notte bianca », une nuit des musées, où ceux-ci étaient censés être éclairés à giorno, bruissant d’animation. Au lieu de quoi, les Romains redécouvrent la sublime brutalité de la nature, qui se réinvite, abrupte et menaçante, comme une force immense que l’homme croyait pourtant contrôler.
    Ce n’est pas sur une île inhabitée, en plein milieu de l’océan, que se déchaînent ses forces menaçantes ; c’est, au contraire, la ville qu’elles visent comme plate-forme et théâtre et qu’elles mettent en état de déséquilibre fondamental. Douloureux rappel de sa vulnérabilité pour la cité, confrontée, sitôt que fondée, à des dangers existentiels spécifiques : sièges, incendies, disettes, pillages, épidémies de peste, tremblements de terre, agressions, inondations, bandes armées, chômage, pannes de courant, mafia.
    Les villes se développent et se forment toutes selon le scénario des menaces spécifiques qui pèsent sur elles. Un scénario que dessine l’histoire et qui les enserre dans un modèle inéluctable, reconnaissable au premier coup d’œil. Aucune ville n’a jamais réussi à se libérer des liens réels, simulés ou cultivés de ses attaches locales et à se réinventer. Même pas après une catastrophe réelle et radicale. Au contraire : l’exemple de la reconstruction des villes allemandes après la guerre montre quelle était l’image qu’elles avaient d’elles-mêmes ou dont elles rêvaient et quels sont les scénarios de reconstruction qui en sont résultés. Les différences apparaissent de façon plus marquée que durant tous les siècles précédents, avant que les bombes ne réduisent les villes en amas de décombres uniformes. Des différences qui se sont accentuées jusqu’à nos jours et qu’accuse encore la simulation pour les parties nouvelles des villes.
    Herzog & de Meuron, Bâle, 28 octobre 2007
    www.arcenreve....

Комментарии • 2

  • @harperwelch5147
    @harperwelch5147 2 года назад +1

    Hard to comment since I don’t speak French. And no subtitles are offered.

    • @vincentp.3912
      @vincentp.3912 6 месяцев назад

      Why don’t you just shut up then ?