Les soldats sont là-bas endormis sur la plaine Où le souffle du soir chante pour les bercer, La terre aux blés rasés parfume son haleine, La sentinelle au loin va d'un pas cadencé. Soudain voici qu'au ciel des cavaliers sans nombre Illuminent d'éclairs l'imprécise clarté Et le petit chapeau semble guider ces ombres Vers l'immortalité. Les voyez-vous, Les hussards, les dragons, la Garde, Glorieux fous D'Austerlitz que l'Aigle regarde, Ceux de Kléber, De Marceau chantant la victoire, Géants de fer S'en vont chevaucher la gloire. Mais le petit soldat Voit s'assombrir le Rêve, Il lui semble là-bas Qu'un orage se lève, L'hydre au casque pointu Sournoisement s'avance ; L'enfant s'éveille, ému, Mais tout dort en silence Et dans son cœur le songe est revenu. Les canons ! Les clairons ! Ecoutez ! Regardez ! Les voyez-vous, Les hussards, les dragons, la Garde, Ils saluent tous L'Empereur qui les regarde.
Les soldats sont là-bas endormis sur la plaine
Où le souffle du soir chante pour les bercer,
La terre aux blés rasés parfume son haleine,
La sentinelle au loin va d'un pas cadencé.
Soudain voici qu'au ciel des cavaliers sans nombre
Illuminent d'éclairs l'imprécise clarté
Et le petit chapeau semble guider ces ombres
Vers l'immortalité.
Les voyez-vous,
Les hussards, les dragons, la Garde,
Glorieux fous
D'Austerlitz que l'Aigle regarde,
Ceux de Kléber,
De Marceau chantant la victoire,
Géants de fer
S'en vont chevaucher la gloire.
Mais le petit soldat
Voit s'assombrir le Rêve,
Il lui semble là-bas
Qu'un orage se lève,
L'hydre au casque pointu
Sournoisement s'avance ;
L'enfant s'éveille, ému,
Mais tout dort en silence
Et dans son cœur le songe est revenu.
Les canons !
Les clairons !
Ecoutez !
Regardez !
Les voyez-vous,
Les hussards, les dragons, la Garde,
Ils saluent tous
L'Empereur qui les regarde.