Dans la lutte animaliste (Bonnardel, Playoust-Braure, Marsolier, Giroux, Coté-Boudreau, ...), il y a aussi toute une analyse des méfaits que ce concept de "nature" et/ou Nature produit. Les analyses se rejoignent totalement. 🤜🏻🤛🏻
... et ironiquement la masse des sympatisants de la cause animaliste y arrivent par conscience ecologique, ignorant ainsi l'opposition radicale entre l'animalisme et l'ecologisme. Relire "pourquoi je ne suis pas ecologiste" de David Olivier dans les cahiers antispecistes.
Concernant les catégories qui n'existent pas en elle-même (qui sont des inventions que nous plaquons sur la réalité pour la comprendre ou la formater), ça me rappelle je-ne-sais-plus-quelle autrice animaliste (sorryà qui disait à juste titre : "je n'ai jamais rencontré d'animal." 👍🏼
C’est vraiment intéressant surtout sur la première partie. J’essaie d’être ouvert en allant me renseigner sur les grandes féministes mais j’avoue que je tombe toujours sur des problèmes épistémologiques…par exemple sur l’intersexualité, il faut dire à un moment que c’est 1,7% des naissances. A chacun de juger si c’est beaucoup ou non ensuite.
_"par exemple sur l’intersexualité"_ Soit ce sont des exceptions genetiques, normales dans un contexte evolutif, soit ce sont des antitheses. Ca depend des a prioris qu'on a AVANT d'attaquer la question biologique et seulement de ces a prioris. Par exemple, on peut dire sans se tromper que les poissons vivent dans l'eau. Sauf si on demontrer le contraire: a ce moment la on utilise l'existence des periophthalmus ou des oxudercinae pour semer le doute. C'est un procede rethorique, finalement.
Je trouve la définition de sexe biologique assez restreinte malheureusement dans cette videos. Genre ok tout le monde ne se balade pas à poils, mais les caractères sexuels secondaires, qui sont englobés dans la définition de sexe biologique ( pilosité faciale, taille, voix, forme du corps ) sont quand même plutôt bien visibles au premier regard…
D'accord pour dire que le sexe ne doit pas être un facteur déterminant socialement. Par contre, dire que les catégories naturelles sont arbitraires me semble faux, car ces catégories sont fondées sur des socles tout à fait monolithiques. Ce sont même ces centres immuables qui permettent les variations, aussi diverses soient-elles. Pas de variations sans thème, en gros.
En lisant _La Pensée Straight_ de Monique Wittig, je me suis rendu compte que le propos de Delphy dans cette vidéo était beaucoup plus subtil que ce que j'en avais compris. En fait, les êtres humains choisissent des attributs physiques précis pour corroborer une interprétation arbitraire. Ces attributs, données effectivement naturelles, étendent par leur choix même cette donnée à l'interprétation, qui elle est complètement construite. Par exemple : la couleur de la peau, les organes génitaux, etc., sont les prétextes, mais non pas les causes, de l'esclavage ou de la société patriarcale ; alors que d'autres attributs sont délaissés, jugés insignifiants (couleur des yeux, forme des oreilles, du nez...)
Elle ne dit pas qu'il n'y a pas de "thème" comme tu dis, au contraire, mais que ce "thème" (binarité et hétérosexualité "obligatoire") sur lequel se greffent des variations, est une construction sociale et n'a aucune "naturalité" au sens où on l'entend aujourd'hui. Ce "thème" ne sert qu'à instaurer et justifier une hiérarchie sociale et une domination genrée. Le corps n'est ni le fondement ni la cause de ces constructions (binarité, localisation du plaisir dans ou par le pénis ou le vagin, hétérosexualité...) mais en est l'occasion et l'objet. En gros, ces différences anatomiques multiples et insignifiantes socialement ne sont remarquées (parmi une myriade d'autres), puis sélectionnées, réifiées et enfin binarisées que par ceux qui veulent les utiliser à des fins de domination et de préservation sociale d'un certain ordre hiérarchique qu'ils s'empressent de naturaliser afin de le justifier et de la perpétuer.
@@Neuroneos "Pas de variations sans thème..." Je répondais à cette dernière phrase qui semblait montrer, au contraire, que tu n'avais pas compris. Ces "centres immuables" dont tu parles ne sont justement pas immuables puisque ce sont des "thèmes", selon tes propres mots, c'est à dire des constructions purement culturelles. L'emploi même de ta métaphore musicale (thème et variations) semble valider (par lapsus ?) les propos de Christine Delphy... D'où mon commentaire.
@@user-ip3qc2nz1r J'ai répondu à mon propre commentaire avant le tiens, je comprends tout à fait ce que tu veux dire et j'y adhère à 100% (intellectuellement, pas le choix).
Passionnant. Merci
Elle parle vraiment trop bien Delphy je l'adore ! Super vidéo !
🤗
Très éclairant, merci.
Très intéressante à écouter
Dans la lutte animaliste (Bonnardel, Playoust-Braure, Marsolier, Giroux, Coté-Boudreau, ...), il y a aussi toute une analyse des méfaits que ce concept de "nature" et/ou Nature produit. Les analyses se rejoignent totalement. 🤜🏻🤛🏻
... et ironiquement la masse des sympatisants de la cause animaliste y arrivent par conscience ecologique, ignorant ainsi l'opposition radicale entre l'animalisme et l'ecologisme. Relire "pourquoi je ne suis pas ecologiste" de David Olivier dans les cahiers antispecistes.
Concernant les catégories qui n'existent pas en elle-même (qui sont des inventions que nous plaquons sur la réalité pour la comprendre ou la formater), ça me rappelle je-ne-sais-plus-quelle autrice animaliste (sorryà qui disait à juste titre : "je n'ai jamais rencontré d'animal." 👍🏼
Ou de la distortion de la realite pour la faire correspondre a nos a-priori et reduire les dissonances cognitives.
Wow Cool 😎
Quelle intelligence !
Merci ,-)
Une position nominaliste opposé au réalisme philosophique n’est pas scientifique
Merci pour cette vidéo éclairante.
C’est vraiment intéressant surtout sur la première partie. J’essaie d’être ouvert en allant me renseigner sur les grandes féministes mais j’avoue que je tombe toujours sur des problèmes épistémologiques…par exemple sur l’intersexualité, il faut dire à un moment que c’est 1,7% des naissances. A chacun de juger si c’est beaucoup ou non ensuite.
_"par exemple sur l’intersexualité"_ Soit ce sont des exceptions genetiques, normales dans un contexte evolutif, soit ce sont des antitheses. Ca depend des a prioris qu'on a AVANT d'attaquer la question biologique et seulement de ces a prioris.
Par exemple, on peut dire sans se tromper que les poissons vivent dans l'eau. Sauf si on demontrer le contraire: a ce moment la on utilise l'existence des periophthalmus ou des oxudercinae pour semer le doute. C'est un procede rethorique, finalement.
Réification du sexe anatomique , magistrale. j'adore x 1000 !!
Je trouve la définition de sexe biologique assez restreinte malheureusement dans cette videos. Genre ok tout le monde ne se balade pas à poils, mais les caractères sexuels secondaires, qui sont englobés dans la définition de sexe biologique ( pilosité faciale, taille, voix, forme du corps ) sont quand même plutôt bien visibles au premier regard…
D'accord pour dire que le sexe ne doit pas être un facteur déterminant socialement. Par contre, dire que les catégories naturelles sont arbitraires me semble faux, car ces catégories sont fondées sur des socles tout à fait monolithiques. Ce sont même ces centres immuables qui permettent les variations, aussi diverses soient-elles. Pas de variations sans thème, en gros.
En lisant _La Pensée Straight_ de Monique Wittig, je me suis rendu compte que le propos de Delphy dans cette vidéo était beaucoup plus subtil que ce que j'en avais compris. En fait, les êtres humains choisissent des attributs physiques précis pour corroborer une interprétation arbitraire. Ces attributs, données effectivement naturelles, étendent par leur choix même cette donnée à l'interprétation, qui elle est complètement construite. Par exemple : la couleur de la peau, les organes génitaux, etc., sont les prétextes, mais non pas les causes, de l'esclavage ou de la société patriarcale ; alors que d'autres attributs sont délaissés, jugés insignifiants (couleur des yeux, forme des oreilles, du nez...)
Elle ne dit pas qu'il n'y a pas de "thème" comme tu dis, au contraire, mais que ce "thème" (binarité et hétérosexualité "obligatoire") sur lequel se greffent des variations, est une construction sociale et n'a aucune "naturalité" au sens où on l'entend aujourd'hui. Ce "thème" ne sert qu'à instaurer et justifier une hiérarchie sociale et une domination genrée. Le corps n'est ni le fondement ni la cause de ces constructions (binarité, localisation du plaisir dans ou par le pénis ou le vagin, hétérosexualité...) mais en est l'occasion et l'objet. En gros, ces différences anatomiques multiples et insignifiantes socialement ne sont remarquées (parmi une myriade d'autres), puis sélectionnées, réifiées et enfin binarisées que par ceux qui veulent les utiliser à des fins de domination et de préservation sociale d'un certain ordre hiérarchique qu'ils s'empressent de naturaliser afin de le justifier et de la perpétuer.
@@user-ip3qc2nz1r Oui, j'ai bien compris !
@@Neuroneos "Pas de variations sans thème..." Je répondais à cette dernière phrase qui semblait montrer, au contraire, que tu n'avais pas compris. Ces "centres immuables" dont tu parles ne sont justement pas immuables puisque ce sont des "thèmes", selon tes propres mots, c'est à dire des constructions purement culturelles. L'emploi même de ta métaphore musicale (thème et variations) semble valider (par lapsus ?) les propos de Christine Delphy... D'où mon commentaire.
@@user-ip3qc2nz1r J'ai répondu à mon propre commentaire avant le tiens, je comprends tout à fait ce que tu veux dire et j'y adhère à 100% (intellectuellement, pas le choix).