L’alchimie entre l’image et le son est ici parfaite : Lovecraft parvient magistralement à dissoudre peu à peu les frontières du temps, de l’espace, de la réalité et du rêve. On part d’un récit factuel pour arriver à une fin dont on ne sait plus si elle remet en cause le début de l’histoire où s’il s’agit d’une altération du réel par des expériences incontrôlées via le monde du rêve. Mon interprétation serait que l’ami s'est ”brûlé les ailes” et s’est anéanti dans un univers alternatif, devenu la nouvelle réalité, où il n’est plus (et n’a jamais été) que l’émanation de l’esprit créatif du narrateur. De la même façon, vous commencez par un dessin au trait clair, avec un fond composé des lignes droites et des formes géométriques de la charpente. Puis , progressivement, le dessin se recouvre d’un ténébreux lavis qui estompe, voire en certains endroits, occulte le décor. De ce spectacle devenu chaotique et incertain émerge enfin une tête fantomatique, suspendue au carrefour des multiples possibles (homme ? dieu ? vivant ou inanimé ? ). La fin du récit semble donner la réponse... Votre travail de construction de l’image en parallèle du récit prend ici, et de manière frappante, tout son sens. J’y ai presque vu une petit court-métrage d’animation !
Alors là, merci infiniment ! Vous êtes sans doute le premier à chercher un lien entre le récit et la manière de réaliser l'illustration ! Votre description est fidèle à l'idée d'origine, avec ceci en plus : la "forme qui tournoie" n'est, dans sa spirale élancée, rien d'autre que le blanc du papier : le non-peint, le non-tracé, le non-rempli, l'absence et le vide, sont par définitive ce qui agit le plus sur le monde représenté - et qui semble l'aspirer. Correspondance entre l'être et le non-être, le rêve et la réalité, le compagnon de route qui - peut-être ? - n'a jamais existé... Ah, je suis heureux de lire un commentaire comme celui-là, merci !
@@Tindalos Et voilà, c’est logiquement cette œuvre qui constitue ma première commande sur la boutique ! Je suis en train de lire l’intégrale des éditions Mnémos. Et en parallèle, je visionne (ou revisionne) les vidéos correspondantes. J’avais manqué la version "prestige " de cette intégrale et ses illustrations. Pas de regret, j’ai, via cette chaîne, des œuvres picturales tout aussi "prestigieuses " et qui enflamment mon imagination !
Merci Beaucoup pour Toutes vos interprétations et votre Travail sur les Créations du Maitre Lovecraft, ç'est vraiment Très Agréable de Travailler la Sculpture de Vanités tout en Vous Ecoutant ^_^ Bien Amicalement et Rêveusement Votre,
Bravo pour ce superbe travail ! J'espère que la chaîne va perdurer et que nous allons profiter encore longtemps de cette voix fabuleuse, ce talent de conteur, ces dessins et cette musique unique. Bravo encore et mille mercis !
Merci beaucoup ! En toute logique, la chaîne perdurera - d'autant que les fidèles sont de plus en plus nombreux, c'est fantastique ! passer la barre des 700 abonnés en quelques mois, je suis aux anges ! Maintenant, pause vacances, où j'avancerai à un rythme beaucoup plus tranquille (je vais prendre de l'avance sur les lectures et les dessins), puis retour des récits illustrés en septembre, avec le terrifiant Herbert West. Merci mille fois pour le commentaire !
Et pourtant... je me livre aux incantations premières, et prononce toutes sortes de noms interdits... faut peut-être que je me lance dans le sacrifice, moi... :-)
L'histoire est complexe, en effet, et recoupe de nombreuses idées récurrentes chez Lovecraft. Tout d'abord, la rencontre d'un alter ego, d'un double avec lequel le narrateur peut se confier et s'évader (nous retrouvons de tels "doubles" dans #10 "Le Témoignage de Randolph Carter", #34 "Le Molosse", ou #37 "L'Indicible"). Ici, la seconde thématique est celle du rêve comme moyen d'accéder à d'autres réalités (je n'ose citer toutes les nouvelles où ce thème apparaît... presque partout !...), au point de devenir un accès inquiétant et perturbant... la nécessité de rester éveillé l'emporte sur l'envie de partir, jusqu'au moment où le narrateur ne peut s'empêcher de dormir... le final, comme c'est souvent le cas chez Lovecraft, jette un voile encore plus obscur sur la situation : au lieu d'expliquer, il dresse un colossal point d'interrogation (tout est donc faux ?)... au lecteur de se débrouiller avec ça ^^.... oui, c'est un peu facile, comme dans ces films un peu datés où "le méchant" (créature, robot, alien, truand, etc.) est mort/détruit/quasi enterré mais semble donner quelques signes de vie sur le dernier plan juste avant le fondu au noir...
Comme il est dit à la fin du récit, le buste que le narrateur a sculpté - à l'image de son ami - est authentifié par "les voisins et la police" comme étant le sien propre... plus jeune... quand on sculpte un autoportrait en pensant sculpter quelqu'un d'autre, il y a de quoi douter de la réalité, non ?
L’alchimie entre l’image et le son est ici parfaite :
Lovecraft parvient magistralement à dissoudre peu à peu les frontières du temps, de l’espace, de la réalité et du rêve. On part d’un récit factuel pour arriver à une fin dont on ne sait plus si elle remet en cause le début de l’histoire où s’il s’agit d’une altération du réel par des expériences incontrôlées via le monde du rêve. Mon interprétation serait que l’ami s'est ”brûlé les ailes” et s’est anéanti dans un univers alternatif, devenu la nouvelle réalité, où il n’est plus (et n’a jamais été) que l’émanation de l’esprit créatif du narrateur.
De la même façon, vous commencez par un dessin au trait clair, avec un fond composé des lignes droites et des formes géométriques de la charpente.
Puis , progressivement, le dessin se recouvre d’un ténébreux lavis qui estompe, voire en certains endroits, occulte le décor. De ce spectacle devenu chaotique et incertain émerge enfin une tête fantomatique, suspendue au carrefour des multiples possibles (homme ? dieu ? vivant ou inanimé ? ). La fin du récit semble donner la réponse...
Votre travail de construction de l’image en parallèle du récit prend ici, et de manière frappante, tout son sens. J’y ai presque vu une petit court-métrage d’animation !
Alors là, merci infiniment ! Vous êtes sans doute le premier à chercher un lien entre le récit et la manière de réaliser l'illustration ! Votre description est fidèle à l'idée d'origine, avec ceci en plus : la "forme qui tournoie" n'est, dans sa spirale élancée, rien d'autre que le blanc du papier : le non-peint, le non-tracé, le non-rempli, l'absence et le vide, sont par définitive ce qui agit le plus sur le monde représenté - et qui semble l'aspirer.
Correspondance entre l'être et le non-être, le rêve et la réalité, le compagnon de route qui - peut-être ? - n'a jamais existé...
Ah, je suis heureux de lire un commentaire comme celui-là, merci !
@@Tindalos Et voilà, c’est logiquement cette œuvre qui constitue ma première commande sur la boutique !
Je suis en train de lire l’intégrale des éditions Mnémos. Et en parallèle, je visionne (ou revisionne) les vidéos correspondantes. J’avais manqué la version "prestige " de cette intégrale et ses illustrations. Pas de regret, j’ai, via cette chaîne, des œuvres picturales tout aussi "prestigieuses " et qui enflamment mon imagination !
Merci Beaucoup pour Toutes vos interprétations et votre Travail sur les Créations du Maitre Lovecraft, ç'est vraiment Très Agréable de Travailler la Sculpture de Vanités tout en Vous Ecoutant ^_^ Bien Amicalement et Rêveusement Votre,
Voilà une noble activité artistique, qui s'accompagne merveilleusement bien de récits lovecraftiens, en effet !
Bravo pour ce superbe travail ! J'espère que la chaîne va perdurer et que nous allons profiter encore longtemps de cette voix fabuleuse, ce talent de conteur, ces dessins et cette musique unique. Bravo encore et mille mercis !
Merci beaucoup ! En toute logique, la chaîne perdurera - d'autant que les fidèles sont de plus en plus nombreux, c'est fantastique ! passer la barre des 700 abonnés en quelques mois, je suis aux anges ! Maintenant, pause vacances, où j'avancerai à un rythme beaucoup plus tranquille (je vais prendre de l'avance sur les lectures et les dessins), puis retour des récits illustrés en septembre, avec le terrifiant Herbert West. Merci mille fois pour le commentaire !
Magnifique dessin
Un travail formidable sur toute vos lectures!!
Merci beaucoup !
Je suis mon seul ami... On fini souvent seul a contempler la nature profonde de la vie... Merci a vous.
je suis ?
Super dessin et narration merci encore !
Merci beaucoup !
Cosmos et merveilles 🌌
Je découvre encore j'ai adoré la fin, et cette aquarelle, bravo
Nouvelle souvent moins connue, mais très intéressante en effet - et toujours perturbante. Merci d'apprécier l'illustration !
L’algorithme RUclips en sueur face au contenu de qualité et qui préfère te laisser à 700 abonnés.
Et pourtant... je me livre aux incantations premières, et prononce toutes sortes de noms interdits... faut peut-être que je me lance dans le sacrifice, moi... :-)
Haha je veux bien me donner en sacrifice
Toujours d’une aussi grande que funeste qualité !
J’ai eu des frissons. C’est tellement beau 🤭
Oui, cette nouvelle est très singulière ! Une belle écriture, et une thématique qui fait songer à un mélange d'Oscar Wilde et Edgar A. Poe.
super boulot, quel plaisir , merci
Merci beaucoup, Tyler Fox (le fan du mois d'août) pour tous les commentaires ;-)
bravo
Je n’arrive pas du tout à comprendre aidez moi 😿
L'histoire est complexe, en effet, et recoupe de nombreuses idées récurrentes chez Lovecraft. Tout d'abord, la rencontre d'un alter ego, d'un double avec lequel le narrateur peut se confier et s'évader (nous retrouvons de tels "doubles" dans #10 "Le Témoignage de Randolph Carter", #34 "Le Molosse", ou #37 "L'Indicible"). Ici, la seconde thématique est celle du rêve comme moyen d'accéder à d'autres réalités (je n'ose citer toutes les nouvelles où ce thème apparaît... presque partout !...), au point de devenir un accès inquiétant et perturbant... la nécessité de rester éveillé l'emporte sur l'envie de partir, jusqu'au moment où le narrateur ne peut s'empêcher de dormir... le final, comme c'est souvent le cas chez Lovecraft, jette un voile encore plus obscur sur la situation : au lieu d'expliquer, il dresse un colossal point d'interrogation (tout est donc faux ?)... au lecteur de se débrouiller avec ça ^^.... oui, c'est un peu facile, comme dans ces films un peu datés où "le méchant" (créature, robot, alien, truand, etc.) est mort/détruit/quasi enterré mais semble donner quelques signes de vie sur le dernier plan juste avant le fondu au noir...
@@Tindalos merci beaucoup ☺️
Mais pourquoi cela serait-il faut ?
Comme il est dit à la fin du récit, le buste que le narrateur a sculpté - à l'image de son ami - est authentifié par "les voisins et la police" comme étant le sien propre... plus jeune... quand on sculpte un autoportrait en pensant sculpter quelqu'un d'autre, il y a de quoi douter de la réalité, non ?
@@Tindalos a oui merci