La prise en charge comportementale - PSYCHIATRIE VÉTÉRINAIRE

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  • Опубликовано: 8 сен 2024

Комментарии • 2

  • @GregoryKirschfink
    @GregoryKirschfink 4 месяца назад

    Bonjour,
    Merci pour cette vidéo qui suscite chez moi pas mal de réflexions :
    Je vous explique ma situation : Je suis comportementaliste canin (non-vétérinaire) dans la région de Liège en Belgique, et lors de ma pratique professionnelle, je repasse très régulièrement derrière les vétérinaires comportementalistes de ma région. Lorsque je fais l'anamnèse avec mes clients, ils me disent très régulièrement que le chien à été mis sous médicament (Fluoxetine), le problème, c'est que les conseils derrière sont vraiment nuls et ne solutionnent absolument pas les problèmes en place ! (Par exemple, pour un chien qui aboie à la clôture, la vétérinaire comportementaliste à dit au client qu'il fallait mettre des palissades pour rendre la clôture opaque et que le chien ne puisse plus voir les gens ... bon pas de bol, il les entends et il les sent, du coup ça n'a rien changé aux aboiements). Et quand le client y retourne pour dire que rien n'a changé niveau comportement, les vétérinaires se contentent d'augmenter les doses de Fluoxetine. (Je sais que ça parait dingue comme ça, mais c'est vraiment la réalité du terrain, dans ma région en tout cas, vidéo témoignage ici : ruclips.net/video/KQBQS3VxYe8/видео.html le passage avec la vétérinaire comportementaliste est à 2:28).
    Je suis globalement d'accord avec votre discours, mais la plupart des temps (99% de mes interventions), une rééducation comportementale suffit à régler le problème. Il s'agit juste d'un problème de communication ou de maîtres trop laxistes, rien ne disfonctionne au niveau de l'apprentissage du chien. Dans de rares cas, il peut effectivement y avoir une cause vétérinaire qui induit une trouble de l'apprentissage.
    Les vétérinaires comportementalistes de ma région ont un discours très corporatiste ! Selon leur communication (réseau et site internet), seul un vétérinaire comportementaliste est apte à travailler un chien, selon eux, il faut absolument éviter les éducateurs canins et les comportementalistes qui ne sont pas vétérinaires. Pire que ça, en Belgique, l'union professionnelle des vétérinaires (qui représente officiellement les vétérinaires), à elle aussi ce même discours corporatiste de ne faire appel qu'à des vétérinaires comportementalistes et d'éviter toutes les professions qui ne sont pas vétérinaires. Le dialogue est vraiment fermé.
    Ce qui amène ma première question :
    Alors certes il y a un gros problème au niveau de la profession d'éducateur canin et de comportementaliste qui n'est pas reconnue (et qui a mon sens devrait être reconnue et encadrée pour éviter tous les charlatans et limiter l'incompétence), mais ne vaudrai t'il pas mieux que l'éducateur canin ou le comportementaliste canin soit la personne de contact en première ligne, et qu'il puisse renvoyer vers un vétérinaire si il s'avère qu'une médication est nécessaire ?
    Suivi de la deuxième :
    Existe t-il des formations officielles et reconnues pour devenir vétérinaire comportementaliste ? Car actuellement, les vétérinaires comportementalistes sont très souvent des vétérinaires diplômés qui ont suivi en plus une formation de comportementaliste non reconnue (vu que le métier ne l'est pas). J'ai donc du mal à comprendre le discours de l'union professionnelle des vétérinaires qui cherche à avoir la mainmise et l'exclusivité d'une profession actuellement non reconnue.
    Désolé pour la longueur du message, mais je prépare actuellement une vidéo sur le sujet, et votre avis m'intéresse énormément.
    Je vous souhaite une agréable journée,
    Gregory

    • @drveterinairejasminecheval7466
      @drveterinairejasminecheval7466 3 месяца назад

      Bonjour Grégory,
      C'est évidemment assez délicat de répondre à votre message en restant dans la mission que nous nous sommes fixés, dans le collectif Cynapse, à savoir expliquer ce que nous pensons qu'il est bien de faire (et que nous faisons au quotidien), sans débattre sur ce que les autres font... Même si nous comprenons vos problématiques.
      Quelques éléments pour vous répondre là où nous pouvons peut-être éclairer certains points :
      - Les vétérinaires comportementalistes diplômés possèdent un DIE (Diplôme Inter-Ecoles), leur appellation officielle en France est "DIE vétérinaire comportementaliste". Il existe également un DU de Psychiatrie Vétérinaire, plus récent mais sensiblement équivalent, et un CEAV de Médecine du Comportement. Toutes ces formations sont diplômantes (donc ne sont pas "données"). Enfin, les Spécialistes ont un diplôme européen qui suit 3 ans de formation exclusive très pointue, ils sont moins d'une 10aine en France mais seuls ces vétérinaires peuvent être appelés "spécialistes". Je ne connais pas la réglementation en Belgique mais en France les titres sont très réglementés, on ne s'attribue pas de titre sans diplôme.
      - Dans le collectif Cynapse, nous soutenons la collaboration vétérinaire-éducateur, et nous la vivons au quotidien : la chaine est fabriquée par des vétos et des éducs, et en plus certains d'entre nous travaillent ensemble pour les prises en charge de nos patients ! A titre personnel je collabore avec de nombreux éducateurs là où je travaille, et réciproquement, et ça augmente considérablement les chances du chien.
      - A mon sens l'ordre d'intervention n'a pas beaucoup d'importance, dans la mesure où une certaine partie des patients verront les deux de toutes façons. Le problème n'est pas tant l'ordre d'intervention que la définition des champs d'action de chacun et d'avoir un accord sur l'organisation de la prise en charge. Pour ça bien sûr, il faut savoir communiquer mais ça nous semble non seulement possible mais vraiment bénéfique. La seule chose admise par les 2 parties est que seul le véto peut poser un diagnostic définitif dans la mesure où il va exclure (ou inclure) les éléments purement médicaux.
      - La prescription médicamenteuse ne traite pas "que" les troubles des apprentissages ou les troubles cérébraux. Si elle permet de faciliter le travail de tous (y compris celui du chien) pour supporter une thérapie/rééducation cohérente, nous prescrivons. La réussite d'une prise en charge repose sur l'adhésion des propriétaires et nous devons aussi en tenir compte, et nous mettre au moins un peu à leur niveau, et tenir compte de leur mode de vie... Mais le médicament n'est toujours qu'un soutien à une prescription de thérapie comportementale (rééducation, exercices etc.), jamais une "fin en soi".
      Pour finir, je vous souhaite de parvenir à trouver un confrère qui puisse travailler avec vous. Ca demande de la communication, de l'écoute et un effort réciproque au départ mais le travail inter-disciplinaire est riche et nous semble souvent indispensable pour donner les meilleures chances aux chiens. En tout cas, c'est une grande source de satisfaction.
      Bonne soirée