Léo Ferré : Le Bateau ivre (Rimbaud)

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  • Опубликовано: 23 дек 2024

Комментарии • 149

  • @olegs.belajevs-gq6dd
    @olegs.belajevs-gq6dd 8 месяцев назад +6

    Beau poème de la mer de grand poète et parfaite interprétation de grand acteur. Bravo !

    • @a-mmou8537
      @a-mmou8537 Месяц назад

      ❤❤❤❤❤😂🎉🎉🎉🎉❤❤❤❤😂❤😢😢🎉🎉

    • @a-mmou8537
      @a-mmou8537 Месяц назад

      ❤❤❤😂❤❤❤❤❤❤😢😢😮🎉😢

  • @campozz119
    @campozz119 2 года назад +51

    Trente ans que je l'écoute, à différents moments d'une vie bien remplie qui n'a pas voulu s'interrompre, à plusieurs reprises. Léo lui rend justice je crois. On remercie, les poètes, les musiciens, l'âme du monde...

    • @frederiqueleduc184
      @frederiqueleduc184 9 месяцев назад

      J'ai été élevée dedans, ( née en 1961) je l'ai vu 3 ou 4 fois sur scène, chaque fois qu'il passait, un genre de fil rouge de mon existence.

    • @johannebernier3089
      @johannebernier3089 7 месяцев назад

      Canada. Le seul poète qui réussit à donner vie à un texte venant d un autre monde.

    • @toonwaitandsee7821
      @toonwaitandsee7821 2 месяца назад

      Merci pour ça, je crois qu'il faut que nous témoignons

    • @dianejorro8004
      @dianejorro8004 21 день назад

      Je suis née en 60 je n ai jamais cesser de l écouter
      Un grand Monsieur ​@@frederiqueleduc184

    • @BernardVeya
      @BernardVeya 18 дней назад

      Exemple de génie formidable

  • @FM-mh1xw
    @FM-mh1xw 3 года назад +24

    IMPOSSIBLE
    D'ÉGALER
    LÉO
    QUAND IL CHANTE.
    PERFECTION,
    IL L'EXISTE
    AVEC LUI
    ON SE LAISSE
    ENTRAÎNER
    SUR LE
    BÂTEAU IVRE.

  • @michelearchen2858
    @michelearchen2858 3 года назад +28

    La plus belle interprétation de Ferré c'est extraordinaire. Quel merveilleux poète ce Raimbaud il fallait bien Leo pour le dire aussi bien !!!

  • @gregoireflambent7265
    @gregoireflambent7265 3 года назад +32

    Arthur en avait 16 et Léo 70, et il était l’auteur et il en fût l’honneur... Voilà ce qu’est l’art, la création et la transmission, de l’adolescence au linceul.

  • @stephanechevalier2471
    @stephanechevalier2471 2 года назад +22

    Magnifique ! écoutez le bateau ivre sur le triple album de 1982, c'est sublime ! je ne sais pas s'il a été réédité en CD et puis il y a d'autres merveilles : Ludwig et l'imaginaire...je l'ai version vinyle et je ne me lasse pas d'écouter ce chef d'oeuvre. Léo, le génie de la chanson/poésie !

  • @claudetterenaudon6186
    @claudetterenaudon6186 3 года назад +8

    Que c'est bon mon vieux Léo que je suis allée voir une vingtaine de fois :

  • @Florent-qj1li
    @Florent-qj1li Год назад +4

    J ai eu la chance de voir Leo ferret à la medoquine en 1991 si je me rappelle bien un moment unique ce type dégageait une présence exceptionnelle après bien sur lui et la rencontre avec rimbaud le prince des poètes il va s en dire que je considère rimbaud comme le plus des poètes ayant jamais vécu la structure de ses textes générant des images sont comme une musique symphonique du coup la rencontre ferré et lui est juste gigantesque il y a un brin d ironie avec ses chants et ses sortes de cries et le phrase c est sublime

  • @dbono471
    @dbono471 2 года назад +9

    Magnifiquement beau, ça te prend les tripes !

  • @gillesgarot2167
    @gillesgarot2167 3 года назад +5

    Merci leo je te connais depuis 35ans et le bateau ivre me chavire à chaque fois; oui je pleure. Et ( la violence et l 'ennui) n en parlons pas etc..........

  • @thomeluc300
    @thomeluc300 6 лет назад +37

    je tremble et je frémis à en pleurer quand j'entends ce Ferré-là chanter Rimbaud de cette manière ! merciiiiiiiiiiii

  • @christianmusio5094
    @christianmusio5094 17 дней назад

    Que dire de la beauté lorsqu'elle nous porte au plus haut. Infinie tendresse à ce superbe artiste qui nous aura offert " la poésie dans la rue".

  • @katbela3971
    @katbela3971 3 года назад +6

    des années se sont écoulées depuis que j'ai lu ce poème pour la dernière fois.

  • @nadiaghalem1780
    @nadiaghalem1780 3 года назад +3

    Je vais dormir. J'écouterai demain. Merci.

  • @francoisedaoust6581
    @francoisedaoust6581 3 года назад +9

    j'en pleure! quel magnifique récitant!🤩

  • @jean-pierre2792
    @jean-pierre2792 2 года назад +7

    Aahh, la poésie et la musique...
    Merci Léo pour cette descente dans le temps !
    Ça sent l'éternité 💕

  • @lilianesinquin1699
    @lilianesinquin1699 Год назад +5

    FERRÉ !! BAUDELAIRE !!! La folie en osmose!!! Fabuleux......

    • @LeMotte2601
      @LeMotte2601 26 дней назад

      Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, l'âge d'or de la poésie française.

  • @jerome6250
    @jerome6250 4 года назад +13

    LOVE❤Léo chante dans son théâtre parisien préféré le TOP Déjazet à Paris. J'y étais et c'était sublime.🎼🎵🎶👌👌👌🇫🇷❤❤❤

  • @hasemannphilippe7610
    @hasemannphilippe7610 2 года назад +2

    Leo esr un tres grand maitre. C est lui qui m tout appris. C est lui qui m a donne acces a ce qu il y a de plus haut.

  • @JMCTelQuel
    @JMCTelQuel 8 лет назад +67

    C'est ça la poésie. Ou alors ce n'est presque rien. Donc, c'est ça. Et c'est tout. Merci Ferré.

    • @rustedcoin9341
      @rustedcoin9341 4 года назад +2

      Damso il est pas mal aussi

    • @chantal2776
      @chantal2776 4 года назад +5

      merci Rimbaud , peut etre aussi , non ?

    • @JMCTelQuel
      @JMCTelQuel 4 года назад +7

      @@chantal2776 Mais bien sûr que c'est Rimbaud, d'abord Rimbaud. Mis en voix par Ferré, ce n'est pas rien non plus. Je suppose que le poète serait assez fier du résultat. Bonne journée.

    • @rustedcoin9341
      @rustedcoin9341 4 года назад

      Et damso?

    • @rustedcoin9341
      @rustedcoin9341 4 года назад

      Dems Dems

  • @andresavin4115
    @andresavin4115 3 года назад +7

    MAGNIFIQUE NOUS VOGUONS GRACE A LÉO..........

  • @dominiquesanchez5115
    @dominiquesanchez5115 2 года назад +9

    En 1982 j'avais 16 ans , j'étais loin d'écouter Léo Ferré,il était encore inaccessible pour mon petit cerveau d'ado mais chaque fois que je le voyais passer à la télé, il m'impressionnait et je savais qu'un jour je m'y plongerais avec délice

  • @francoisemazalto3268
    @francoisemazalto3268 4 года назад +9

    Quelle merveille Leo ferre L'unique Merci pour cette poésie avec ta musique !!❤❤

  • @jean-pierrehenrie8908
    @jean-pierrehenrie8908 Год назад +3

    Extraordinairement Magnifique !

  • @hassanfakrani8206
    @hassanfakrani8206 3 года назад +9

    Fascinant Léo Ferré ! belle poésie et composition . Merci.

    • @michelgermain8673
      @michelgermain8673 Год назад

      Fabuleux de plus mon premier vinyle

    • @bernarddoubravass7123
      @bernarddoubravass7123 Год назад

      ​@@michelgermain8673fabuleux oui mais il a prononcé des choses immondes sur les femmes

  • @ericbehr1832
    @ericbehr1832 2 месяца назад +2

    Toujours la leo

  • @martinecamusnicolo3797
    @martinecamusnicolo3797 4 года назад +4

    Je ne connais pas cette chanson. .. Merveilleux love.. Merci beaucoup
    !!!..

  • @daniellemagali8532
    @daniellemagali8532 3 года назад +19

    ça me met le coeur à l'envers... à chaque fois.... écrit par un ado de 17 ans... et chanté par Ferré...

  • @MaryannaChanteuse
    @MaryannaChanteuse Год назад +2

    L'une des plus belles poésies d'Arthur Rimbaud mise en musique par Léo Ferré ♪ Le Bateau ivre ♪ "poème qui fait partie de son album L'Imaginaire (1982) où Il prend la liberté de transformer les deux premiers quatrains en refrain, répétés sept fois ....Cette belle poésie d'Arthur Rimbaud écrite à la fin de l'été 1871, alors qu'il était âgé de 17 ans est constituée de 25 quatrains d'alexandrins () Il raconte, à la première personne, un bateau sans maître, chahuté par les flots, qui finit par couler. Arthur Rimbaud a envoyé ce poème à Paul Verlaine avant de le rejoindre à Paris.
    () Quatrain est une strophe de quatre vers. Les alexandrins sont des vers de douze syllabes.

  • @annickro8290
    @annickro8290 4 года назад +10

    Magnifique musique sur un poème sublime tu m accompagnera au dernier chemin quand je passerai le fleuve.

  • @alexyag5664
    @alexyag5664 Год назад

    Je ne sais pas comment il faisait pour diffuser tout se flot de paroles sans prompteur ! Un artiste hors norme.

  • @urubusdog1831
    @urubusdog1831 3 года назад +4

    C'est d'une telle beauté

  • @FM-mh1xw
    @FM-mh1xw 3 года назад +3

    MERVEILLEUX LÉO.
    MERCI

  • @maxencekozak3131
    @maxencekozak3131 3 года назад +5

    Comment peut-il envoyer tant de textes un extra. Terrestre

  •  Месяц назад

    Huge love from Brazil.

  • @pedroa.cantero9449
    @pedroa.cantero9449 2 года назад +3

    Rimbaud… D'autant plus vraie dans sa bouche, dans ses gestes, dans sa vie!

  • @madeleinevillars2924
    @madeleinevillars2924 3 года назад +2

    En effet Ferré est un poète incontournable , un génie !

    • @Olymp773
      @Olymp773 2 года назад +1

      Rimbaud était un pur génie

    • @bernarddoubravass7123
      @bernarddoubravass7123 Год назад

      ​@@Olymp773Le Rimbe ? Un trafiquant d’armes et d’individus. Renseignez-vous

  • @reynalddelattre6805
    @reynalddelattre6805 Месяц назад +1

    Admirable

  • @mathildefaucher717
    @mathildefaucher717 2 года назад +3

    A papy
    Que j ai jamais connu
    Je te restent ce soir
    A mes deux grand mère
    Merci pour tout
    Ce que vous m avez

  • @sbeauplet3912
    @sbeauplet3912 4 года назад +36

    Le bateau ivre, Arthur Rimbaud
    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
    J’étais insoucieux de tous les équipages,
    Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
    Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
    Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.
    Dans les clapotements furieux des marées,
    Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
    Je courus ! Et les Péninsules démarrées
    N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
    La tempête a béni mes éveils maritimes.
    Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
    Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
    Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !
    Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres,
    L’eau verte pénétra ma coque de sapin
    Et des taches de vins bleus et des vomissures
    Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
    Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
    De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
    Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
    Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
    Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
    Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
    Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
    Fermentent les rousseurs amères de l’amour !
    Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
    Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
    L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
    Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !
    J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
    Illuminant de longs figements violets,
    Pareils à des acteurs de drames très antiques
    Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
    J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
    Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
    La circulation des sèves inouïes,
    Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
    J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
    Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
    Sans songer que les pieds lumineux des Maries
    Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
    J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
    Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
    D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
    Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux !
    J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
    Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
    Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
    Et les lointains vers les gouffres cataractant !
    Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises !
    Échouages hideux au fond des golfes bruns
    Où les serpents géants dévorés des punaises
    Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
    J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
    Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
    - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
    Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.
    Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
    La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
    Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
    Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…
    Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
    Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
    Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
    Des noyés descendaient dormir, à reculons !
    Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
    Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
    Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
    N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;
    Libre, fumant, monté de brumes violettes,
    Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
    Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
    Des lichens de soleil et des morves d’azur ;
    Qui courais, taché de lunules électriques,
    Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
    Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
    Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
    Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
    Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
    Fileur éternel des immobilités bleues,
    Je regrette l’Europe aux anciens parapets !
    J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
    Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
    - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
    Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?
    Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
    Toute lune est atroce et tout soleil amer :
    L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
    Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !
    Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
    Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
    Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
    Un bateau frêle comme un papillon de mai.
    Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
    Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
    Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
    Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
    Arthur Rimbaud, Poésies

    • @0guste
      @0guste 3 года назад

      Tu la pris sur poetica tu as fais du copier coller

    • @myosotis3112
      @myosotis3112 2 года назад

      Merci 🙏

  • @philippegrie7365
    @philippegrie7365 3 года назад +2

    En matière littéraire musicale intense grande belle au-delà de tout l'humain n'a rien produit de plus grand de plus beau de plus profond à vous faire penser que quelque chose existe au-delà de l'homme
    Quel vide son absence
    Depuis il n'y a plus rien

  • @chouleurdominique5509
    @chouleurdominique5509 3 года назад +1

    ha mon dieu! quel choc!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • @angelaguirre9711
    @angelaguirre9711 Год назад +4

    Al descender los Ríos impasibles, sentí que ya mis guías
    no halaban de las sirgas: Pieles Rojas chillones los habían
    tomado por blanco, fijándolos, desnudos, a postes de colores.
    Carguero de trigo flamenco o de algodón inglés, nunca me
    preocupé por las tripulaciones. Cuando hubo terminado la
    algarada, los ríos me dejaron ir adonde quería.
    Entre el furioso embate de las olas, yo, el anterior invierno
    más sordo que el cerebro de los niños, ¡corrí!: las Penínsu￾las que perdieron sus amarras no han padecido caos más
    soberbios.
    La tempestad bendijo mi despertar marino, diez noches he
    bailado más ligero que un corcho, sobre olas insaciables de
    víctimas, sin nostalgia del ojo necio de los fanales.
    Más dulce que a los niños la pulpa de las manzanas ácidas,
    penetró el agua verde mi cascarón de pino, y, dispersando
    arpeos y timón, me lavó de inmundicias y de manchas
    de vino.
    ¡Y, desde entonces, me he bañado en el poema del mar, de
    astros infundido y lactescente, devorando las ondas verdi￾azules, en las que, flotación lívida y arrobada, un ahogado
    pensativo desciende algunas veces;
    en las que, de repente, tiñendo los azules, delirios y ritmos
    lentos bajo las rutilaciones del día, más fuertes que el al￾cohol, más vastos que las liras, fermentan los rubores amar￾gos del amor!
    Yo conozco los cielos que estallan en relámpagos, y las trom￾bas, y las resacas, y las corrientes; conozco la tarde, el alba
    exaltada igual que un pueblo de palomas, y he visto algu￾nas veces lo que el hombre creyó ver.
    He visto el sol bajo, manchado de místicos horrores, alum￾brando con largos cuajarones morados, semejantes a acto￾res de dramas muy antiguos, las olas que rodaban a lo le￾jos sus temblores de estrías.
    Soñé la noche verde de nieves deslumbradas, los besos que
    ascendían, lentos, hasta los ojos de los mares, la circulación
    de savias inauditas, y el despertar amarillo y azul de las fos￾forescencias sonoras.
    Seguí meses enteros, asaltando arrecifes, a las marejadas,
    semejantes a manadas histéricas, sin soñar que los pies lu￾minosos de las Marías pudiesen aplastar el hocico a los
    Océanos jadeantes.
    Di, ¿sabéis?, con Floridas increíbles que mezclaban a flores
    de ojos de pantera y piel de hombre, arco-iris tendidos
    como bridas, bajo el horizonte de los mares, a glaucos
    rebaños.
    ¡He visto fermentar las marismas, enormes redes donde en￾tre los juncos se pudre todo un Leviatán, derrumbamientos
    de aguas en medio de las calmas y lejanías cayendo en ca￾taratas hacia los remolinos!
    ¡Glaciares, soles de plata, olas nacaradas, cielos de brasas,
    horribles varaderos en el fondo de los golfos oscuros, donde
    serpientes gigantes, devoradas de chinches, caen, con negros
    perfumes, de los árboles torcidos!
    Habría querido mostrar a los niños esas doradas de las on￾das azules, esos pescados de oro, esos peces sonoros. Espu￾mas de flores bendijeron mis zarpes y vientos inefables me
    dieron alas por instantes.
    A veces, el mar, cuyo sollozo hacía suaves mis bandazos, le￾vantaba hacia mí, mártir cansado de los polos y de las zo￾nas, sus sombrías flores de ventosas amarillas, y yo perma￾necía como una mujer arrodillada,
    península, en cuyos bordes rebotaban las querellas y el es￾tiércol de los pájaros vocingleros de ojos claros, y yo voga￾ba mientras, a través de mis frágiles zunchos, de espaldas,
    bajaban a dormir los ahogados.
    Y yo, barco perdido bajo la cabellera de las ensenadas, arro￾jado por el huracán en el éter sin pájaros, yo, cuyo casco
    ebrio de agua no hubieran reflotado los Monitores ni los
    veleros del Hansa,
    libre, humeante, tripulado de brumas violetas, yo que ho￾radaba el cielo enrojecido como un muro que muestra,
    confitura exquisita para los buenos poetas, liqúenes de sol
    y mocos de azur,
    yo, que corría manchado de lúnulas eléctricas, tabla loca,
    escoltada por negros hipocampos, cuando las canículas
    hundían los cielos ultramarinos de ardientes cráteres a gol￾pes de garrote,
    yo, que temblaba oyendo gemir a cincuenta leguas el celo
    de los Behemots y de los Maelstroms espesos, hilandero
    eterno de los inmóviles azules, siento nostalgia de la Euro￾pa de antiguos parapetos.
    ¡He visto archipiélagos siderales!, islas cuyos cielos en de￾lirio están abiertos al navegante: ¿es en esas noches sin fon￾do cuando duermes y te exilas, millón de aves de oro, oh
    futuro Vigor?
    Si, cierto, demasiado he llorado. Las auroras son crueles.
    Toda luna es atroz y todo sol amargo. El acre amor me ha
    henchido de embriagador letargo. ¡Oh, que mi quilla es￾talle! ¡Oh, que vaya a la mar!
    Si algún agua de Europa deseo, es el charco negro y frío,
    donde al caer la tarde embalsamada, en cuclillas y lleno de
    tristeza, un niño suelta un barco frágil como una maripo￾sa de mayo.
    ¡No puedo ya, olas, bañado en vuestras languideces, arre￾batar su estela a los cargueros de algodón, ni cruzar entre
    el orgullo de gallardetes y banderas, ni nadar bajo la mira￾da horrible de los pontones!

  • @DABELINE
    @DABELINE 4 года назад +7

    Un interprète extraordinaire......💖💖💖

  • @denysmelsen7609
    @denysmelsen7609 3 года назад +3

    TEXTE - MUSIQUE NOUS FAIT VOYAGER DANS UN AUTRE MODE - SIDERALE

  • @truganinny5508
    @truganinny5508 Год назад +1

    N’oubliez jamais

  • @robert7409
    @robert7409 3 года назад +1

    Automne 1986 Théâtre Déjazet Concert inoubliable

  • @fredgizmo9149
    @fredgizmo9149 Год назад +1

    La mémoire et le mer .......du bateau ivre...une tempête. Oui oui....

  • @schachforderunge.v.6501
    @schachforderunge.v.6501 3 года назад +3

    deux genies reunis

  • @pierremarcellecornec951
    @pierremarcellecornec951 4 года назад +3

    Merci à vous deux . 'Barde à vous' Délivresse

  • @alicefreitas5898
    @alicefreitas5898 3 года назад +7

    Maravilhoso!!!!

  • @nadiaghalem1780
    @nadiaghalem1780 2 года назад +1

    Un des plus grands poèmes de Rimbaud

    • @raynalpatrick
      @raynalpatrick 11 месяцев назад

      CERTAINEMENT ....MAIS DIRAI S JE,,,BIEN AIDE PAR VERLAINE '

    • @remi-tl5lp
      @remi-tl5lp 8 месяцев назад

      @@raynalpatrick Verlaine a aidé à publié ce poème, des 1871, c'est lui qui l'a retranscrit jusqu'à l'édition en 1882 je crois. A Rimbaud est arrivé à Paris en 1871 avec plusieurs poèmes , le bateau Ivre pourrait être inspiré de Jules Verne et son 20 millions sous les mers , d'après certains spécialistes de la poésie.
      Après vous avez peut-être raison, mais pas de trace de cette aide.

  • @pierre-xavierchassot3183
    @pierre-xavierchassot3183 Год назад +1

    fantastique interpretation !! mai pour apecier si vous avez comme moi descendu des fleuves impasibles dans le monde entier , ca prend une autre dimention ! j ecoutais leo chanter le bateaux ivre sur un vieux cargo pourri en descendant le rio parana et je me surpris a getter les rives , inquiet ! fantastique ! merci leo : pierre xavier de chassot .

  • @lohel2740
    @lohel2740 2 года назад +1

    C'était des cadavres passant sur la Meuse près du moulin à Charleville. Sa maison sur le quai. Loin de la roche.

  • @carolinecallu802
    @carolinecallu802 4 года назад +2

    Tu me manques !Je t'aime.

  • @ericbehr1832
    @ericbehr1832 4 года назад +4

    Fantastique

  • @jean-claudesarrazin4661
    @jean-claudesarrazin4661 11 месяцев назад +2

    Rimbaud n à pas besoin de ce tintamarre musical ni du ricanement propre à Leo, qui vient s égarer là

    • @TheMrWuuu
      @TheMrWuuu 10 месяцев назад +1

      jean-claude 👍 On se sent moins seul....
      Léo Ferré, si merveilleux sur certains poètes (Aragon, par ex), et si mauvais ici....
      C'est grandiloquent, c'est superfétatoire, à grands coups de "Hééé", "Haaa" de "Héhéhé", de "Hahaha", de reprises en échos.... C'est pour faire plus lyrique, plus épique ???
      C'est pas bon, pénible, et complètement à côté de la plaque.
      Je ne comprendrai jamais comment on peut s'extasier d'une telle interprétation bien lourdingue.

  • @maxencekozak3131
    @maxencekozak3131 3 года назад +3

    Un génie

  • @azzougannie5763
    @azzougannie5763 Год назад +1

    Entendu pour la 1ère fois lors d'un concert consacré aux poètes à La Courneuve, espace John Lennon, dans les années 80 !
    Quelqu'un aurait-il une vidéo ou un audio de ce concert ?

  • @teomous8600
    @teomous8600 2 года назад +1

    La poesie est vivante

  • @raphaelcaille9388
    @raphaelcaille9388 2 года назад +2

    Et j'ai vu quelques fois ce que l'Homme a cru voir

  • @abidaa9253
    @abidaa9253 4 года назад +3

    Le texte est un espace libre, jamais à conquérir, mais à accompagner au grès des offres de l'esprit, du sens et des mots qui flottent dans l'âme du créateur. Celui qui se bat contre les mots a perdu d'avance. Sauf celui qui écoute et cherche à se dire et à se laisser saisir à travers sa plume et son humeur de l'instant peut comprendre Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Char, Bousquet, Davezies et bien d'autres. Mais toujours est-il que l'enjeu de la création littéraire n'est pas de comprendre ou d'aimer le texte ou l'auteur, mais de se retrouver soi-même dans ces univers intacts de la création littéraire et de se dire 'je suis un peu ça aussi' et qu'il y a du Rimbaud ou du Qaiss (le fou de Leila dans la poésie antique arabe) en chacun de nous, et que même si les peaux et les époques changent l'homme reste le même, et qu'il y a presque un peu d'éternité dans ce poème, un espace libre qui n’exclut personne et qui dure tant que l'homme est.

    • @veroniquecoulombel7244
      @veroniquecoulombel7244 3 года назад

      L'âme n'est pas au Créateur mais à la créature.
      Puisque qu'elle intermède l'oeuvre de la mise en scène, en assujetissant son rôle dans une belle tragédie.
      Cette forme englobe l'ose du moment s'y preneur de la dépendance du spectre visionner.

    • @georgesbonnet6189
      @georgesbonnet6189 Год назад

      super, vrai

    • @bernarddoubravass7123
      @bernarddoubravass7123 Год назад

      ​@@veroniquecoulombel7244ce Ferré était un connard et un sacré misogyne

  • @labourassenicolas7157
    @labourassenicolas7157 4 года назад +6

    Ferré à 1 +sur Brassens et Brel (que j'adore), c'est le don musical et sur scène, quelle mémoire !chanter des poèmes de 10 minutes et + !

    • @jean-lucbersou758
      @jean-lucbersou758 4 года назад

      JE SOUSCRIS à votre remarque sur la prodigieuse mémoire nécessaire pour " chanter " ce long et difficile poème

    • @bernarddoubravass7123
      @bernarddoubravass7123 Год назад

      ​@@jean-lucbersou758ce Ferré était un connard et un sacré misogyne

  • @jacquesbousquet9204
    @jacquesbousquet9204 2 года назад +2

    Qui est au service de Qui? Peu importe.On ne guerit pas de Rimbaud, on ne guérit pas de Léo, ni du Bateau.

  • @borasclauni25
    @borasclauni25 Год назад +1

    Léo a toute légitimité pour reprendre Rimbaud il n'aurait pas été désavoué je crois.

  • @jeanloupfoucault8019
    @jeanloupfoucault8019 2 года назад +3

    Énorme !

  • @raphaelchoplin6215
    @raphaelchoplin6215 4 года назад +1

    mi ha sempre accompagnato, sono francese solo per quello..

  • @michelbaucherel6174
    @michelbaucherel6174 Год назад +1

    Si Rimbaud avait su composé, ça aurait donné quoi?
    Merci M.LEO

  • @jeandanieljolivald6256
    @jeandanieljolivald6256 Год назад

    la musique empêche de comprendre malgré quelques étincelles

  • @ВадимМаракулин-з8с
    @ВадимМаракулин-з8с 2 года назад +5

    Французский язык мне не знаком, но интересно услышать как выглядит речь стихов Артюра Рембо на его родном языке в чтении носителей французского. Невероятное стихотворение, очень великое! Очень интересное и имеет множество переводов на русский язык, каждый перевод с индивидуальностью автора перевода и не знающий французский язык просто теряется в изумлении, какому переводу верить? Не лучше ли самому прочесть на французском языке стихотворение "Пьяный корабль" Артюра Рембо? Да, это лучше, но не всем дано, и не мне, потому читаю переводы и слушаю речь на французском, мне интересно.

    • @campozz119
      @campozz119 2 года назад

      Tu as raison l'ami. Ce poème est intraduisible. Érudit, symbolique, antique...des références, allusions, une forme, scansion, polysémie... la quintessence de la poésie française... tu as raison de l'écouter ainsi - comme un sortilège venu d'ailleurs.

  • @guillaumealloo1001
    @guillaumealloo1001 3 года назад +2

    respect aux morts

  • @alphezebede6578
    @alphezebede6578 Год назад

    Je suis Azor Maxo l'auteur de ce poème

  • @Yaouta
    @Yaouta 3 года назад +2

    Que dire ...

  • @nicolecuvillier9698
    @nicolecuvillier9698 3 года назад +3

    EBLOUIE ? OUI !

  • @marie-paulezarate3772
    @marie-paulezarate3772 8 месяцев назад

    Beaucoup écoutent le chant des sirènes…

    • @alielmachal7175
      @alielmachal7175 27 дней назад

      Si tu as pas écouté ta mère et ta grand-mère❤, écoute la rue.

  • @19olivier72
    @19olivier72 5 лет назад +7

    Selon moi un morceau de cette envergure et avec toute l'émotion qu'il dégage (même si le poème reste très hermétique et difficile à comprendre), n'était pas à interpréter en public. En voyant Léo faire les 100 pas sur les planches et se forcer à rire, je ressens un sentiment de mal-être.
    Je salue cependant sa mémoire. Apprendre un poème aussi long et compliqué, ça ne doit pas être évident.

    • @chantal2776
      @chantal2776 4 года назад

      de plus il repete les 2 premieres strophes à chaque fois .. c'est aussi pr moi , trop " pesant"... ??

    • @pierre-xavierchassot3183
      @pierre-xavierchassot3183 3 года назад +2

      le poeme de rimbaud n est pas hemetique ni difficile a comprendre , mai il faut avoir naviguer sur des cargos , afronter des ciclones , en sortir blesser mais etonner d etre encore vivant , voire son cargo ami couler et descendre a reculon vers ces abimes cataractans et se poser a 4000 metres sous l ocean .l envie de repartir et la plus forte . descendre des fleuves impasibles et nager au milieux des piranias ! vivre et etre heureux avant d etre vieux . pierre_xavier de chassot .

    • @georgesmeessen7796
      @georgesmeessen7796 3 года назад

      Et pourtant combien de fois sa mémoire lui a-t-elle joué de mauvais tours? Réécoutez l'Alhambra de 1961...!

  • @guillaumealloo1001
    @guillaumealloo1001 3 года назад +1

    hmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm

  • @JoelleBaert
    @JoelleBaert 6 месяцев назад

    Subliminal

  • @kakoku972
    @kakoku972 3 года назад +4

    mon dieu quel calvaire

  • @Adrienvrctr
    @Adrienvrctr 5 лет назад +6

    AU DD

  • @P.G.-pk2we
    @P.G.-pk2we 7 месяцев назад

    Quelle ruine You tubes avec sa pub a gogo
    Quelle ruine You tubes avec sa pub a gogo

  • @simongiz
    @simongiz Год назад

    Que pensez-vous de ma version rap? 🙂
    ruclips.net/video/NGBtIxfEk-w/видео.html

  • @soussoureviens
    @soussoureviens 3 года назад +2

    Léo, je préfère la version de ton adorateur, Philippe Léotard : ruclips.net/video/qtEmFoTFgBM/видео.html. Elle est sobre et n'a pas besoin de musique, et puis Philippe ne bafouille pas. Ici, la star, c'est Rimbaud, pas toi. Cependant, ta version est magnifique.

  • @P.G.-pk2we
    @P.G.-pk2we 7 месяцев назад

    Quelle ruine You tubes avec sa pub a gogo

  • @maxencekozak3131
    @maxencekozak3131 3 года назад

    Eric behr

  • @philipclan4558
    @philipclan4558 4 года назад +5

    C'est insupportable.

  • @alainbothorel2404
    @alainbothorel2404 3 года назад +2

    c'est nul......Autant j ai aimé green a force de faire

  • @mail9353
    @mail9353 3 месяца назад +2

    Comme une hydre à têtes multiples, Ferre est chanteur, poète, homme de théâtre, professeur, et cette mémoire d'éléphant afin de mémoriser tous ces textes si compliqués à retenir, et pour que les mots sortent sans faillir.
    A moins que passionner par ce genre de poésie cela en facilite l'étude et l'apprentissage, mais alors il faut que cette passion viscérale lui soit river au corps et au cœur, car ce texte nous le connaissons surement mais pas cette interprétation qui le magnifie...
    Si vous êtes fan de Rimbaud, je vous conseille cette excellente bio :
    ruclips.net/video/u2h2c4A3PcA/видео.html

  • @vassod9430
    @vassod9430 2 года назад +2

    Le bateau ivre
    Arthur Rimbaud
    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
    J’étais insoucieux de tous les équipages,
    Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
    Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
    Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.
    Dans les clapotements furieux des marées,
    Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
    Je courus ! Et les Péninsules démarrées
    N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
    La tempête a béni mes éveils maritimes.
    Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
    Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
    Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !
    Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres,
    L’eau verte pénétra ma coque de sapin
    Et des taches de vins bleus et des vomissures
    Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
    Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
    De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
    Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
    Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
    Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
    Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
    Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
    Fermentent les rousseurs amères de l’amour !
    Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
    Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
    L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
    Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !
    J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
    Illuminant de longs figements violets,
    Pareils à des acteurs de drames très antiques
    Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
    J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
    Baisers montant aux yeux des mers avec lenteurs,
    La circulation des sèves inouïes,
    Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
    J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
    Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
    Sans songer que les pieds lumineux des Maries
    Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
    J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
    Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
    D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
    Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux !
    J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
    Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
    Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
    Et les lointains vers les gouffres cataractant !
    Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises !
    Échouages hideux au fond des golfes bruns
    Où les serpents géants dévorés des punaises
    Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
    J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
    Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
    - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
    Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.
    Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
    La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
    Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
    Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…
    Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
    Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
    Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
    Des noyés descendaient dormir, à reculons !
    Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
    Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
    Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
    N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;
    Libre, fumant, monté de brumes violettes,
    Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
    Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
    Des lichens de soleil et des morves d’azur ;
    Qui courais, taché de lunules électriques,
    Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
    Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
    Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
    Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
    Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
    Fileur éternel des immobilités bleues,
    Je regrette l’Europe aux anciens parapets !
    J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
    Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
    - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
    Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?
    Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
    Toute lune est atroce et tout soleil amer :
    L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
    Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !
    Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
    Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
    Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
    Un bateau frêle comme un papillon de mai.
    Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
    Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
    Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
    Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
    Arthur Rimbaud, Poésies

  • @P.G.-pk2we
    @P.G.-pk2we 7 месяцев назад

    Quelle ruine You tubes avec sa pub a gogo

    • @vincentlaliche7774
      @vincentlaliche7774 3 месяца назад

      Firefox comme navigateur + AdBlok comme extension = plus de pub

  • @P.G.-pk2we
    @P.G.-pk2we 7 месяцев назад

    Quelle ruine You tubes avec sa pub a gogo

    • @vincentlaliche7774
      @vincentlaliche7774 3 месяца назад

      Firefox comme navigateur + AdBlok comme extension = plus de pub