parapente Saint Jean Montclar vol 20170624

J'ai 60 ans et vole pour le loisir depuis 4 ans, pour la formidable sensation d'être porté par mon aile au décollage, pour l'immense plaisir de prendre de la hauteur et de pouvoir admirer sous un autre angle un petit bout de terre et pour l'extrême jouissance d'arriver à reposer délicatement mes deux pieds sur terre.
Cet après-midi là, le temps était beau avec quelques jolis cumulus, un vent raisonnable de 12 à 15 Km/h et une orientation sud-ouest à ouest sur le plateau de la chaux dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Le temps de monter en télésiège sur le plateau, de m'arnacher et d'installer ma voile, les nuages se sont accumulés et le ciel s'est obscurci. Le vent n'était plus aussi régulier et j'attendais de pouvoir exploiter un créneau entre pas de vent et trop de vent. Les parapentes qui étaient en l'air en début d'après-midi s'étaient tous posés. L'option de redescendre à pied a été écartée par la possibilité de redescendre en télésiège et je me suis donné une limite de temps à ne pas dépasser pour pouvoir profiter de la deuxième option. Pendant mon attente en position de décollage, les nuages s'accumulent un peu plus. Je prend la décision de tout ranger pour redescendre en télésiège quand j'aperçois trois parapentes qui décollent plus haut que depuis ma position sur le plateau. Je me dis que leur choix est sûrement plus judicieux et reprends confiance dans la possibilité d'un vol. Effectivement étant plus haut sur le plateau, je profite d'une meilleure aérologie qui me permet de gonfler facilement ma voile et quitter le plancher des vaches. Dans mon début de vol, j’aperçois les trois voiles qui tournoient au dessus d'un pierrier. Je mets le cap sur eux en poussant sur le barreau et suis très fier d'arriver au dessus d'eux. Les trois voiles font les petites oreilles pendant que moi...je monte...Et là, je comprend assez vite que je suis en train de me faire aspirer et même en faisant les petites oreilles je reste collé au plafond ! Je n'ai jamais suivi de stage SIV mais j'ai très vite appris à combiner le barreau à fond, le virage à la sellette et aux élévateurs tout en maintenant les oreilles. L' histoire se fini bien. J'ai fini par descendre et me poser.
J'en ai tiré une leçon.
Ce n'est pas parce que d'autres pilotes sont en l'air qu'il faut s'y mettre. Je me suis trompé sur mon niveau par rapport aux conditions météorologiques. Les trois voiles étaient pilotées par des moniteurs biplaceurs et les 360 engagés qu'ils ont dû faire pour descendre ont sans doute donnés quelques sensations fortes à leurs clients. Clients qui ne se sont peut-être doutés de rien et qui ont cru que pour leur baptême, c'était la cerise sur le gâteau !
J'oubliais ! Tirer sur les suspentes pendant 20 minutes pour maintenir les oreilles c'est assez physique et quand vous sentez que les suspentes peuvent vous couper les mains vous dites merci à vos gants. Alors, volez en tongs si vous voulez mais n'oubliez jamais vos gants !