Comme le raz de marée submerge les plages et les plaines

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  • Опубликовано: 16 окт 2024
  • janvier 03, 2019
    Comme le raz de marée submerge les plages et les plaines
    Par Major Tom
    Chaque jour qui passe, depuis notre naissance à toutes et à tous, nous sommes opprimés par la société.
    Chaque jour que nous vivons est un combat.
    En effet, pour ceux qui ne sont pas nés avec de l’argent ou du pouvoir, pour celles et ceux qui ne sont pas nés dans les meilleures familles, la vie est une lutte permanente. Et le monde se charge bien de nous le rappeler : quand tu n’es pas né avec une cuillère en argent dans la bouche comme on dit, il faut être le meilleur pour s’en sortir : meilleur à l’école et aux examens ou bien meilleur à l’atelier et en apprentissage, meilleur au sport, meilleur avec les copains, avec les copines, puis meilleur au travail, meilleur au lit, meilleur avec sa famille, meilleur avec la société, meilleur avec soi même.
    Mais malgré tout nos efforts, à toutes et à tous, chaque jour qui passe, les choses ne changent pas.
    Les choses sont comme dans un jeu, quand quelques un des joueurs démarrent la partie avec le double ou le triple de la somme initiale des autres : à moins d’un cas infime que seule la probabilité entend, ils finissent toujours par gagner et ce sont toujours les mêmes qui perdent à la fin du compte.
    Cependant, enchaînant les parties les unes après les autres, certains parmi les plus malchanceux se mirent à regarder autour d’eux, ils se mirent même à penser, à réfléchir, à analyser la situation et quand enfin la supercherie fut démasquée, quand les tricheurs furent dévoilés au grand jour et que les autres en eurent assez d’être roulés dans la farine, le plateau de jeu manqua d’être renversé car ceux qui avaient vu se sont levés brusquement pour protester, leur colère était en effet monté d’un coup. Ils mirent alors à dire, dressant un constat si vrai : « Depuis tout ce temps nous, la majorité, jouons honnêtement, suivons les règles, acceptons les contraintes et faisons de notre mieux, générations après générations, partie après partie, pour faire le plus beau jeu, pour faire un jeu honnête qui donne envie aux générations à venir de jouer aussi, tandis qu’une minorité truande à notre insu, à nos dépend à tous et à son avantage exclusif. Et depuis tout ce temps la tromperie repose de plus exclusivement sur notre culpabilisation. En effet, se dirent ils encore, combien de fois nous a t’on dit que si le jeu allait mal ce n’était pas parce que certains le faussaient en gardant tout pour eux dès le début mais bien parce que nous ne jouions pas assez bien, nous ne mettions pas assez de volonté, nous la majorité laborieuse. Alors combien de fois, pour nous faire pardonner, avons nous travaillé, toujours plus car « ils » avaient dit : « tout ira mieux ainsi, vous verrez » ? »
    Mais trop d’efforts ont déjà été faits, depuis trop longtemps, et ces mots déjà trop entendus, répétés encore et encore, relayés par tous les moyens, cette culpabilisation enrobée de pédagogie et de démagogie, cette hypocrisie, ne peuvent plus l’être une fois de plus.
    Mais quand certains sont sur le point de saisir la table toute entière pour la renverser sur les pieds des tricheurs ces derniers sortent des pistolets et tirent dans le tas. Les morts et les blessés s’accumulent à mesure que les voix rebelles s’élèvent, toujours plus nombreuses. La minorité tricheuse est petit à petit encerclée comme l’île au milieu de l’océan. Elle tire et tire toujours plus, comme on construit des petites digues sur une plage pour lutter vainement contre les vagues incessantes, elle tire oui. Et les autres, si nombreux, tellement plus puissants pourtant, n’avancent pas véritablement, ils tentent, ils tâtonnent mais ne sautent pas alors que de leurs simple corps ils pourraient submerger le petit îlot de sable ridicule qui se dresse devant eux, comme le raz de marée submerge les plages et les plaines qui se dressent devant lui.
    Pourquoi ?
    Jusqu’à quand ?
    Tout le monde sait la place qu’il tient dans cette bête histoire ainsi, tout le monde connaît son rôle.
    Il n’existe au fond que deux camps, ceux qui trichent et exploitent et ceux qui jouent honnêtement et sont exploités.
    Ne nous divisons pas, toutes les différences, quelles quelles soient, sont abolies par la simple égalité de notre sort initial : l’injustice de notre situation de départ.
    Le but n’est pas de renverser le jeu pour renverser le jeu, le but est de renverser le jeu pour recommencer une partie où les règles seront les mêmes pour toutes et tous : justes, équitables et loyales, afin de permettre la concorde, la liberté et l’égalité véritable.
    Les gilets jaunes se reconnaîtront dans cette histoire.

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