JEANNE DE SAINTE-THÉRÈSE. BO .1 ISABEAU.

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  • Опубликовано: 6 окт 2024
  • Texte de Thérèse tiré de ses 2 pièces sur Jeanne d'Arc.
    La Mission de Jeanne .
    La bergère de Domremy écoutant ses voix.
    Jeanne, seule dans la prairie, garde son troupeau, elle chante en tressant une guirlande de fleurs.
    Sa quenouille et sa houlette sont placées auprès d'elle.
    Air: «C'est moi que l'on appelle la blonde létala», ou bien: «Un jour une bergère appelée
    Isabeau.»
    Moi, Jeanne la bergère.
    Je chéris mon troupeau.
    Ma houlette est légère .
    Et j'aime mon fuseau.
    J'aime la solitude.
    De ce joli bosquet.
    J'ai la douce habitude.
    D'y venir en secret.
    J'y tresse une couronne.
    De belles fleurs des champs.
    À Marie je la donne.
    Avec mes plus doux chants.
    J'admire la nature.
    Les fleurs et les oiseaux.
    Du ruisseau qui murmure.
    Je contemple les eaux.
    Les vallons, les campagnes. Réjouissent mes yeux.
    Les sommets des montagnes.
    Me rapprochent des Cieux!...
    Souvent des voix étranges.
    Viennent me visiter.
    Je crois bien que les anges.
    Doivent ainsi parler.
    J'interroge l'espace.
    Je contemple les Cieux .
    Je ne vois nulle trace.
    D'êtres mystérieux.
    Franchissant le nuage.
    Qui doit me les cacher.
    Au Céleste rivage.
    Que ne puis-je voler! ! !...
    Quand Jeanne a fini de chanter, Catherine s'approche d'elle tout doucement. Jeanne semble étonnée en la voyant.
    JEANNE:
    Catherine ma petite soeur.
    Que fais-tu là ?
    Pourquoi ne gardes-tu
    pas ton troupeau ?
    CATHERINE:
    Mon troupeau est rentré à la bergerie.
    Jeanne, as-tu donc oublié que c'est fête aujourd'hui ?
    Nos compagnes nous attendent pour aller danser
    autour du grand arbre.
    JEANNE:
    Ma guirlande de fleurs est achevée et je n'ai pas oublié la fête
    mais il est encore trop tôt pour rentrer mes petits agneaux.
    Dans une heure je te rejoindrai sous le grand arbre.
    CATHERINE:
    (Timidement.)
    Jeanne, j'ai une grâce à te demander, je t'en supplie
    ne me gronde pas.
    Je t'ai entendue chanter tout à l'heure, j'étais cachée derrière les arbres.
    Tu disais que
    les Anges viennent te parler.
    JEANNE:(très émue.)
    Tu m'as entendue répondre.
    Ô Catherine ! ne répète jamais
    ces paroles et ne me fais pas
    de questions car
    je ne puis te répondre.
    CATHERINE:
    (caressant Jeanne et s'asseyant auprès d'elle.)
    Jeanne je suis ta petite sœur
    ne me cache pas ton secret.
    Je te promets de
    ne jamais en parler.
    JEANNE:
    Eh bien à toi seule Catherine,
    je vais confier mon secret.
    Tu m'aimes je sais que
    tu n'en parleras à personne.
    C"est vrai que depuis
    l'âge de treize ans, j'entends souvent des voix inconnues.
    Elles sont belles et
    très mélodieuses...
    Le chant du rossignol,
    qui pourtant est si doux,
    ne saurait leur être comparé...
    CATHERINE:
    Jeanne ! ce sont les anges
    bien certainement .
    Tu es si bonne que
    je ne suis pas surprise que le bon Dieu et Notre Dame
    te comblent de leurs grâces.
    JEANNE:
    Je ne sais pas si mes voix
    sont celles des anges,
    je n'en ai jamais vu aucun.
    Mais je ne suis pas bonne
    comme tu le penses.
    Mes voix me recommandent de l'être et me promettent
    que Notre Seigneur
    me protégera toujours
    si je garde mon coeur
    pour Lui seul.
    GERMAINE: (arrive, toute parée de fleurs.)
    Que faites-vous donc ?
    La fête va commencer
    dans une demi-heure et
    Jeanne n'est pas encore parée.....
    (Prenant la guirlande dans sa main.)
    Ta guirlande est bien belle, mais sans doute qu'elle est encore pour la chapelle de Notre Dame.
    Jamais je ne t'ai vue tresser
    une seule couronne pour toi. Catherine du moins
    aime à se parer .
    JEANNE:
    C'est vrai que toutes mes fleurs sont pour Marie,
    mais je ne refuse pas de prendre part à la fête.
    Ma toilette n'est pas longue à faire, je serai rendue presque aussi vite que vous.
    Germaine, emmène Catherine
    avec toi j'irai bientôt vous rejoindre.
    GERMAINE:
    Surtout, Jeanne, ne manque pas de venir; sans toi,il n'y
    aurait pas de fête.
    CATHERINE: (à Jeanne)
    Je ne veux pas partir sans toi,
    je vais t'attendre.
    JEANNE:
    Jai besoin d'être quelques
    instants seule.
    Sois obéissante, Catherine.
    Tu sais ce qui est
    convenu entre nous.
    GERMAINE:
    Pourquoi donc veux-tu
    souvent être seule?
    Tu dois t'ennuyer de
    ne pas savoir les nouvelles ?...
    Moi j'en connais
    de bien intéressantes..
    Sais-tu ce qui
    se passe à Orléans ?...
    JEANNE:
    Non, je n'en sais rien.
    Mes frères aînés Jacques et Jean sont partis pour l'armée,
    je prie tous les jours pour eux,
    mais je ne désire pas savoir ce qui se passe à Orléans ni ailleurs.
    GERMAINE:( étonnée.)
    Tu n'aimes donc pas
    la France, Jeanne ?.
    JEANNE:
    Si, je l'aime, mais Je
    ne suis qu'une petite bergère
    et je sais qu'en restant humble
    et cachée je puis être plus utile
    à notre pauvre Patrie
    qu'en cherchant à savoir des
    choses qui ne me regardent pas.
    CATHERINE:( se levant.)
    Eh bien, Jeanne, puisque tu m'as dit de partir, je m'en vais à la fête. Si Germaine se met à te parler
    de toutes les choses qu'elle sait, nous serons encore ici quand la fête sera passée.
    Jai pourtant bien envie
    de ne pas la manquer,
    elle doit être si belle.
    (Germaine et Catherine embrassent Jeanne et partent pour la fête.

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