⛏ Pointe des Sarrasins 2963 m Exploration mine d'argent Maurienne Savoie

** Vol rando avec exploration d'une mine d'argent à 2850 m d'altitude et retour en vol depuis ce site insolite **
Dans le prolongement Nord du mont Thabor un vaste cirque de couches schisteuses ouvert sur le levant abrite un chapelet de lacs étagés entre 2600 et 2700 m d'altitude. Celui des Raoult est l'un des plus importants. Les crêtes dépassent ici les 3000 m au Signal des Sarrasins et forment un chaînon d'orientation Est-Ouest portant la Pointe des Sarrasins à l'Est culminant à 2963 m au-dessus de Modane. Les crêtes s'abaissent vers l'Est flanquées de pitons rocheux dolomitiques comme le Roc Rouge avec ses extraordinaires éboulis colorés visibles depuis le lointain. C'est sous le sommet des Sarrasins, dans un secteur désolé que s'ouvrent de mystérieuses mines, objectifs de cette randonnée.
Dans ce décor de solitude et d'hostilité, des mineurs venus en nombre du Piémont ont creusé la montagne en quête de plomb argentifère. Sur leurs traces, exploration de la mine abandonnée située à moins d'une centaine de mètres sous le sommet des Sarrasins vers 2850 m d’altitude. Elle est vraisemblablement l'une des plus hautes mines d’Europe. Les premières traces d’exploitation des filons de galène datent du XVII siècle. Pour l'anecdote, les épouses et enfants des mineurs travaillaient à la laverie installée au Plan où le minerai était descendu l’hiver par couloyage, c’est-à-dire traîné dans la neige sur des peaux de bête. On retrouve d'ailleurs les lieux-dits se rattachant à cette exploitation : Le Lavoir, Fourneaux ..
L'ouverture de la première mine est spacieuse s'ouvrant sous les voûtes de roches très colorées et aménagées d'un bâtiment de pierre sèches aujourd'hui en ruine qui en indique l'accès. La galerie Victor-Emmanuel peut être visitée en toute sécurité. À l'entrée, la mine se divise en trois couloirs. Celui de gauche se termine rapidement, tandis que celui de droite est un peu plus long. Le couloir central, très sombre mais orné de somptueuses coulées d'oxydes, bien arrosé par endroit, serpente sur environ une centaine de mètres sous terre et révèle une étonnante fontaine d'oxyde de fer, un véritable joyaux géologique. Le filon de galène s'achève sur deux fronts de taille. Quant à la mine située au-dessus au niveau des baraquements en ruines, où une inscription datant de 1781 est visible, il est inutile de tenter d'y pénétrer. La galerie d'entrée, partiellement soutenue par des poutres et des planches, s'est hélas effondrée. Une inscription met également en garde contre la présence de gaz dans cette zone.
Il ne reste plus qu'à remonter les pentes de terril pour atteindre la crête, où les ruines d'un ancien poste de surveillance militaire se dévoilent. Le sommet est à portée de main, et l'horizon s'ouvre, révélant la beauté des sommets environnants, magnifiés par la lumière incroyable du matin. Au loin en direction du col des Sarrasins, des éterlous gambadent sur les derniers névé d'été.
Préparation du terrain de décollage en évacuant les cailloux acérés indésirables, dépliage de la voilure pour un déco Sud-Ouest, face aux lacs perchés sous le signal des Sarrasins 3014 m (le Mont Cula sur OpenTopo). Déco laborieux, passe au-devant des mines et plongeon sur le vallon du Charmaix, quelques 360 et attérro au Plan.
Mine de plomb argentifère 1781
04:36 Exploration de la galerie Victor-Emmanuel
L'argent et le plomb, c'est jamais l'un sans l'autre ! Pour séparer le plomb de l’argent une technique spécifique est utilisée : la coupellation. Technique de la coupellation : fr.wikipedia.o...