« Voici le sang de l’Alliance » - comment le rite fait corps
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- Опубликовано: 25 мар 2019
- Jacob ROGOZINSKI
Professeur à la Faculté de philosophie
de l’Université de Strasbourg
L’Alliance entre les Hébreux et Elohim, conclue sur le Mont Sinaï
par la médiation de Moïse, possède une signification politique exceptionnelle. En déterminant ce qu’est un peuple autrement que
le fera la philosophie politique issue des Grecs, elle définit Israël
comme « le premier peuple à accomplir l’être-peuple véritable »
(Martin Buber). Elle fonde en effet une communauté politique sans hiérarchie et sans maître humain, qui obéit à des conditions d’égalité, de liberté et de réciprocité. Elle possède également
une dimension rituelle qui se manifeste dans le sacrifice opéré par Moïse et la double aspersion de sang (vers le peuple et vers l’autel) qui entérine l’Alliance. C’est la dimension symbolique de ce rite
qu’il s’agit d’analyser et le rôle que le sang joue dans ce dispositif. On examinera ensuite la répétition de cet événement fondateur dans les rituels sacrificiels du judaïsme antique et leur « sublimation » après la destruction du Temple.