Et la magie opéra ! Présentation des Huguenots de Meyerbeer

Les « Huguenots » de Meyerbeer, qui raconte en musique la romance impossible entre un jeune noble protestant et une belle catholique sur fond d’affrontements religieux lors de la fameuse nuit de la Saint-Barthelémy.Cet opéra aux décors et costumes riches et fastueux comporte de grands airs lyriques, des duos intimes, des ballets, des chœurs et de beaux tableaux.
Il correspond d’ailleurs à une mode en vogue au XIXème siècle où l’on se passionne pour l’histoire.Ce regain d’intérêt se retrouve en architecture mais aussi en littérature avec des romans historiques à succès comme Notre-Dame de Paris ou les Trois Mousquetaires. Dans Les Huguenots, Giacomo Meyerbeer et son librettiste Eugène Scribe racontent l’histoire d’un amour impossible entre Raoul de Nangis, un jeune noble protestant, et de Valentine, la fille du très catholique Comte de Saint Bris. Bien que leur mariage soit vivement encouragé par la Reine Marguerite de Valois alias la Reine Margot qui souhaite rapprocher les deux communautés, rien ne va se dérouler comme prévu. D’abord parce qu’un imbroglio va éloigner les deux amants. Mais aussi et surtout parce que va survenir l’un des plus terrifiants et sanglants épisodes de l’histoire française, le Massacre de la Saint Barthélémy qui va opposer les Huguenots, terme qui désigne les protestants, aux catholiques.L'histoire débute en 1572, près des remparts d’Amboise, lorsque Raoul de Nangis, gentilhomme protestant, sauve la vie d’une belle inconnue attaquée par des étudiants en se rendant chez un de ses camarades catholiques le Comte de Nevers. Il en tombe immédiatement amoureux. Il ignore qu’il s’agit de Valentine de Saint Bris, la fille d’un important noble catholique, une dame d’honneur de Marguerite de Valois, la future Reine Margot. Il ne sait pas également que si elle est venue en Touraine, c’est pour annoncer au comte de Nevers qu’elle souhaitait rompre ses fiançailles avec lui. Il les a vu furtivement ensemble mais ne connaît pas l’objet de sa visite.
Raoul est sous le charmeLa future reine Margot est favorable aux rapprochements de deux communautés. Elle pousse Raoul qu’elle apprécie à épouser une de ses dames d’honneur pour l’exemple. Celui-ci sans préjugé, y est prêt.
Lorsqu’il aperçoit Valentine, refuse de se marier.
Il a aperçu furtivement la jeune femme avec le comte de Nevers et pense qu’ils ont une relation. Il ne se doute pas qu’elle a rompu les fiançailles qui l’engageaient avec son ami à la demande de la reine.
Ce refus est perçu comme un camouflet par le père de la jeune fille et les proches, tous catholiques. Touché dans leur honneur, et orgueilleux, ils aspirent à laver cet affront dans le sang. Cette rétractation inattendue ne fait qu’attiser la haine entre les partisans des deux confessions à un moment où l’atmosphère est déjà tendue entre les deux communautés. Raoul, le protestant, apprend par Marguerite de Valois que celle pour qui son cœur battait avait rompu ses vœux avec son ami. Mais c’est trop tard. Celle qui l’avait séduit est désormais mariée avec le comte de Nevers et les catholiques veulent lui tendre un guet apens et préparent leur vengeance.
Il retrouve Valentine pour lui demander pardon. Elle y est sensible. Ils sont alors dérangé par une troupe armée. Ils se cachent et tendent l’oreille. Il s’aperçoivent qu’il s’agit d’un groupe de catholiques guidés par le père de Valentine s’apprêtent à massacrer les protestants le soir même. Le seul qui refuse de participer à ce complot est le comte de Nevers. Celui-ci est arrêté et trois prêtres se mettent à bénir les épées et les poignards des catholiques avant la tuerie.
Une fois les conjurés partis, Raoul sort de sa cachette. Le tocsin sonne le début du massacre. Raoul veut aller prévenir ses amis. Valentine, terrorisée à l’idée de perdre Raoul tente de le retenir en lui avouant son amour.Le massacre de la saint Barthélémy est lancé. Raoul qui est parti avertir ses amis huguenots du danger qui les menace est blessé.L’amiral Gaspard de Coligny, des grands chefs des protestants est mort et la tuerie fait rage.
Raoul et son serviteur Marcel, en sang, trouvent refuge dans un cloitre près d’un temple. Valentine qui les a rejoint est effarée.
Elle veut sauver Raoul et le supplie de se convertir.
Le comte de Nevers a été tué dans le carnage et la conversion serait un moyen pour Raoul d’être épargné et de se marier avec Valentine. Veuve, cette dernière est maintenant libre de l’épouser.
Mais Raoul refuse de sacrifier sa foi. Elle décide alors de se convertir à la religion réformée. Marcel, le serviteur et ami de Raoul, s’apprête à les unir lorsque des catholiques du comte de Saint Bris rentrent dans le temple.
Ce dernier qui arpente les rues avec ses hommes, ordonne à ceux-ci de tirer sur les protestants. Ils visent et touchent Valentine et Raoul qui s’effondrent. Le comte Saint Bris réalise qu’il a tué sa propre fille. Un dénouement cruel et vertigineux.
C’est dans les larmes et le sang que s’achève les Huguenots.