Stefan Zweig - Brûlant Secret (1911)

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  • Опубликовано: 15 мар 2021
  • Paru en 1911
    Merci à Biblioboom.com pour la belle lecture
    Brûlant Secret (Brennendes Geheimnis) est la quatrième nouvelle du recueil Erstes Erlebnis (Première expérience en français) écrite par Stefan Zweig, parue en 1911. Elle paraît seule deux ans plus tard chez le même éditeur Anton Kippenberg. Elle trouva très rapidement son public et reçut un bon accueil critique. Elle reçut une certaine reconnaissance d’autres auteurs dont Hermann Hesse.
    Un baron, séducteur impatient, décide de séduire une femme d'âge mûr s'occupant de son fils à la santé fragile dans une station des Alpes autrichiennes. Il apprivoise le jeune garçon pour s'attirer la bienveillance de la mère. Quand il prend conscience de la supercherie, le jeune Edgar commence déjà à quitter le temps de l'enfance.
    Structure :
    Brûlant Secret est la plus longue nouvelle du recueil. Divisé en quinze chapitres, le récit correspond selon Gérard Rudent et Brigitte Vergne-Cain à « la plus longue et la plus construite [nouvelle du recueil], si l'on entend par là une structure linéaire, et non baroque »
    Titres des chapitres :
    01.Le Partenaire
    02.Une amitié rapide
    03.Trio
    04.L'Attaque
    05.Les Éléphants
    06.Escarmouches
    07.Brûlant Secret
    08.Silence
    09.Les Menteurs
    10.Traces au clair de lune
    11.L'Embuscade
    12.Orage
    13.Début de raison
    14.Obscurité troublante
    15.Le Dernier Rêve
    Adaptation :
    L'adaptation filmique britannico-allemand Burning Secret réalisé par Andrew Birkin sort en salles en 1989. Il obtient le prix du jury jeune du festival de Bruxelles la même année et le prix spécial du jury pour David Eberts au Festival de Venise.
    Interprétation:
    Catherine Delattre dans son article "Psychopathologie et perversions esthétisées dans l'écriture zweigienne" imagine l'auteur "en costume de bourreau d'enfants" à propos de Brûlant secret pour souligner à quel point l'auteur "assouvit ses pulsions agressives" et "exerce sa domination" sur les plus faibles (les femmes et les enfants). Elle relève aussi le désir d'être vu sans se montrer dans toute l'oeuvre8. Le sentiment de détresse du jeune Edgar est palpable tout au long de la nouvelle : d'abord rejeté par le monde des adultes, fasciné par ce baron qui enfin s'intéresse à lui, et à nouveau rejeté de la sphère intime se créant entre le baron et sa mère. Ce sentiment de trahison très fort le mènera à jouer un double jeu, épiant les faits et gestes des adultes tout en feignant de ne plus s'y intéresser. La scène dans laquelle il suit les deux autres protagonistes dans la forêt relève de ce fantasme d'intrusion relevé par Catherine Delattre.
    Caroline Anthérieu-Yagbasan signale quant à elle l'importance de la crise identitaire dans les nouvelles de l'auteur :
    La crise existentielle vécue par le personnage est en même temps une prise de conscience de soi-même, une intensification du sentiment de soi vécu par le personnage. De la sorte, elle participe, tant sur le plan esthétique que narratif, à la transformation du héros en individu9.
    En effet le personnage Edgar finira par prendre la fuite, prenant le train pour aller chez sa grand-mère. Ce voyage désespéré lui fera prendre conscience du caractère éphémère de l'enfance et de son prix. La nouvelle se clôt sur un sentiment d'individuation et d'inéluctable : Edgar sait qu'il a perdu son innocence, mais il revient avec soulagement à sa condition d'enfant.
    La description de l’évolution psychologique d’Edgar et la peinture détaillée de ses sentiments alors qu’il entre dans le monde des adultes sont nouvelles pour l’époque. Elles s’inscrivent dans le contexte viennois de Sigmund Freud et Arthur Schnitzler. La lutte du jeune garçon dans un monde d’adultes avec des règles différentes peut s’interpréter comme la métaphore de la fin de siècle et l'avènement d'un siècle nouveau à la veille de la Première Guerre mondiale.

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