Bonjour, je vais profiter de cette vidéo pour témoigner d'une chose en tant que suicidaire, et suicidaire de longue date. Une chose qui m'insupporte, et dont je sais que ça insupporte d'autres suicidaires, sur la réaction que peuvent avoir les professionnels, mais aussi les personnes en général, lorsqu'ils sont face à un suicidaire. Je précise toutefois que bien que je connaisse l'association christophe de nom je n'ai jamais eu affaire à eux, donc je n'affirme en rien qu'ils ont la même réaction que celle dont je vais parler, bien que je m'attende à ce que ce soit le cas vu que quasiment tout le monde a cette réaction que je trouve insupportable. Cette chose que je trouve insupportable est un amalgame, une réaction identique faite à différents profils de suicidaires. Plus précisément il s'agit de la position visant à positiver le futur de la personne, et donc à nier la justesse du désir suicidaire. Parfois on a de bonnes raisons d'avoir envie de mourir, parfois on a de quoi évaluer sans erreur de jugement qu'il est probable que seule une vie de souffrance nous attend, que notre espoir est d'échapper à la vie, et ça tout le monde refuse de l'entendre, au point où on fini par fermer sa gueule. Je précise que j'essaie, pour ma part, de ne aps faire d'amalgame. je comprends ce discours et je pense que dans une grande partie des cas il est justifié. Mais ce n'est pas parce qu'il est souvent justifié qu'il devient acceptable que ce discours soit automatisé. J'ai 42 ans, je suis suicidaire depuis plus de 15 ans, multiples passages à l'actes. Je n'ai plus eu de passage à l'acte depuis plusieurs années parce que j'ai été traumatisé lors de ma dernière tentative lorsque je suis passé du meilleur moment de ma vie, veine ouverte, sang qui coule et certitude absolue d'enfin mourir dans les minutes qui suivent, au pire moment de ma vie, quand le sang a cessé de couler et que je me suis retrouvé une fois de plus face à la survie. J'en ai même fait le seul black-out de ma vie. Depuis je ne peux plus agir parce que je suis trop terrifié par le risque de me retrouver à nouveau face à la survie après la certitude de mourir, mais je me considère malgré tout suicidaire car rien dans mon envie n'a changé. Je connais les causes de mon malheurs. je sais en quoi je ne suis ni adapté ni adaptable à ce monde et à ceux qui le peuplent. Et pourtant lorsque je parle à peu près tout le monde se croit en droit d'estimer que ma survie est préférable à ma mort, que mes malheurs sont passagers et qu'un jour, probablement, j'irais mieux et je serais heureux (parce que bien sur personne sur terre n'est jamais mort malheureux après une vie de souffrance, conclusion logique au fait de toujours considérer les souffrances comme passagères) et que mon suicide serait un drame et une erreur, la où ma survie serait une réussite enviable. Je ne sais pas si pouvez réaliser la violence de la chose. Il m'est arrivé de pouvoir parler à d'autres suicidaires de longue date et chez qui le désir de mourir est très ancré, et je sais que je ne suis pas le seul, loin de là, à trouver que c'est une réaction immonde. Décider pour quelqu'un d'autre que soi que sa survie, et donc la continuité de la souffrance que lui-même juge insupportable, est ce qui est souhaitable. Une violence qui ne se fait que se multiplier quand c'est l'ensemble du monde qui se permets de la répéter à l'envie, encore et encore, dans un vomissement d'écrasement et d'irrespect du désir de la personne pour sa propre situation. Au nom de quoi quelqu'un se permet de juger que son jugement sur ma survie est plus pertinent et plus juste que ma propre estimation sur ma survie ? De plus non seulement comme je le disais cette réaction est généralisée, y compris chez les professionnels, mais en plus il n'existe aucun endroit de discussion ouvert à de véritables discussions libres entre suicidaire. pendant un temps il y a eu un forum, mais il a fini par fermer parce que son proprio, de manière totalement compréhensible, a eu la peur que nous avons à peu près tous lorsque nous parlons librement de ce que nous vivons et de la compréhension que nous avons du désir de l'autre : la peur d'être hors la loi et qu'on s'en prenne à nous sous des prétextes comme incitation au suicide parce qu'aujourd'hui être suicidaire est quasiment un crime, au point que la parole n'est pas libre et que, sous le seul prétexte qu'on souhaite mourir, on peut être menacé de privation de liberté même si on est en pleine possession de nos moyens de décision. Donc non seulement l'absence d'écoute réelle de ce que nous vivons est systématique, mais en plus lorsque nous trouvons l'une des rares personnes avec qui nous pourrions réellement partager une parole et une compréhension sincère cela ne peut se faire que dans la peur. Et donc nous sommes muselés. Et je le répète, ej comprends que bien souvent les discours que je critique soient justifiés. Je ne dis pas qu'il faut interdire les mots qui ont démontré qu'ils sont efficaces sur la masse. Mais s'il vous plait, finissez par entendre que tous les suicidaires ne se ressemblent pas et que parfois une envie de mourir n'a rien de malsain et n'est qu'une réaction justifiée à une vie qui n'a rien d'enviable pour celui qui la subit. Vivre plus longtemps n'est pas la réponse à tout.
Salut xiro, Merci pour ton soutien, et navré que toi aussi tu te trouves dans une situation hardcore. Pour le ressenti oui, j'ai l'impression que chez les suicidaires de longue date, et je crois comprendre que tu l'es également, on est nombreux à vivre les choses comme ça. Je ne sais pas si ça pourra t'être utile ou pas, je ne sais pas précisément ce que tu vis en dehors de ton envie de mourir, mais je me permets de te refiler deux liens au cas où. Comme je le disais je ne sais pas si c'est ton cas, mais je sais que dans les profils comme le notre, quand on pase sa vie à rêver de crever enfin, on a tendance à faire nawak niveau santé. Par exemple perso j'ai passé ma première crise cardiaque chez moi, à souffrir comme un chien et à être tellement faible que je n'arrivais pas à fumer plus de quelques taffs parce que lever le bras était trop difficile (et comme je n'ai pas consulté pour ça durant des années l'une de mes trois artères cardiaques s'est fossilisée). Je suis aussi resté des années durant avec des rages dentaires régulières sans jamais consulter, et comme j'ai passé la majeure partie de ma vie enfermé chez moi et affalé sur mon lit je ne peux plus rester debout que 2/3mn et donc je suis en fauteuil roulant ... bref que du bonheur quoi. Il y a un organisme qui m'a aidé de ouf par rapport à tout ça, c'est les Dispositifs D'appui à la Coordination (même si ça portait un autre nom quand je les ai connu, mais osef). C'est un organisme qui aide les gens qui sont dans le non-accès aux soins, par exemple quand on n'est plus capable de se gérer et/ou qu'on vit enfermé chez soi par exemple. Grâce à eux j'ai pu avoir un médecin qui accepte de me consulter à distance, et ça a commencé par le fait de me filer de l'amoxicilline quand j'avais mes infections dentaires, ce qui change pas mal la donne. Et au fil du temps ils m'ont beaucoup apporté sur pas mal d'aspects. Après voila, encore une fois je ne sais pas ce que tu vis, je suis peut-être totalement à côté de la plaque. Je ne fais que me baser sur le fait que malheureusement ça aussi ça me semble récurrent chez les profils comme le notre, de laisser sa santé s'écrouler, ce qui rend nos vies encore plus pourries qu'elles ne l'étaient à la base, et qu'on n'est pas toujours en capacité de gérer ça par nous-même. Mais si ça se trouve ton parcours est totalement différent, désolé si je suis dans un hors-sujet qui ne te concerne pas. Dans l'hypothèse où ça pourrait t'être utile je me permets toutefois de te mettre le lien de la carte des différents DAC : sante.gouv.fr/systeme-de-sante/structures-de-soins/les-dispositifs-d-appui-a-la-coordination-dac/article/la-cartographie-des-dac . Le second lien que je voulais te partager c'est un sujet que j'ai écrit sur un forum, dans lequel justement j'ai regroupé diverses aides, pas spécifiques au suicide mais qui concernent plein de situations. Si ça te tente tu peux le parcourir et voir si y'a un truc ou deux qui tilte et te fait dire que ça pourrait avoir une utilité pour toi : forum.doctissimo.fr/psychologie/depression-deprime-stress/partage-infos-aidons-sujet_268920_1.htm . Bon, après j'entends bien que toi aussi tu as un long parcours de souffrance, donc il y a des chances que tu aies déjà fait le tour de tout ça, mais je tente le coup, on sait jamais.
@@agaldian8023 wow merci pour ce long et gentil message je suis très touchée alors non, pour le coup, "ça va", je me soigne pour les maladies somatiques, pas de soucis de ce côté là :D
De rien, c'est normal de vouloir s refiler ce qui nous a aidé quand on se croise entre personnes en souffrance. Mais surtout je voulais te dire bravo. il est quand même assez fréquent de se laisser dégringoler sur le plan physique quand on est psychiquement dévasté depuis longtemps, mais tu as apparemment su conserver certains comportements sains et à faire gaffe à ton somatique. Rien que ça c'est une belle réussite, donc bravo : )
![Blox Fruits Dragon Rework Update [Full Stream]](http://i.ytimg.com/vi/EqDAp8udhm0/mqdefault.jpg)
Bonjour,
je vais profiter de cette vidéo pour témoigner d'une chose en tant que suicidaire, et suicidaire de longue date. Une chose qui m'insupporte, et dont je sais que ça insupporte d'autres suicidaires, sur la réaction que peuvent avoir les professionnels, mais aussi les personnes en général, lorsqu'ils sont face à un suicidaire. Je précise toutefois que bien que je connaisse l'association christophe de nom je n'ai jamais eu affaire à eux, donc je n'affirme en rien qu'ils ont la même réaction que celle dont je vais parler, bien que je m'attende à ce que ce soit le cas vu que quasiment tout le monde a cette réaction que je trouve insupportable.
Cette chose que je trouve insupportable est un amalgame, une réaction identique faite à différents profils de suicidaires. Plus précisément il s'agit de la position visant à positiver le futur de la personne, et donc à nier la justesse du désir suicidaire. Parfois on a de bonnes raisons d'avoir envie de mourir, parfois on a de quoi évaluer sans erreur de jugement qu'il est probable que seule une vie de souffrance nous attend, que notre espoir est d'échapper à la vie, et ça tout le monde refuse de l'entendre, au point où on fini par fermer sa gueule.
Je précise que j'essaie, pour ma part, de ne aps faire d'amalgame. je comprends ce discours et je pense que dans une grande partie des cas il est justifié. Mais ce n'est pas parce qu'il est souvent justifié qu'il devient acceptable que ce discours soit automatisé.
J'ai 42 ans, je suis suicidaire depuis plus de 15 ans, multiples passages à l'actes. Je n'ai plus eu de passage à l'acte depuis plusieurs années parce que j'ai été traumatisé lors de ma dernière tentative lorsque je suis passé du meilleur moment de ma vie, veine ouverte, sang qui coule et certitude absolue d'enfin mourir dans les minutes qui suivent, au pire moment de ma vie, quand le sang a cessé de couler et que je me suis retrouvé une fois de plus face à la survie. J'en ai même fait le seul black-out de ma vie. Depuis je ne peux plus agir parce que je suis trop terrifié par le risque de me retrouver à nouveau face à la survie après la certitude de mourir, mais je me considère malgré tout suicidaire car rien dans mon envie n'a changé.
Je connais les causes de mon malheurs. je sais en quoi je ne suis ni adapté ni adaptable à ce monde et à ceux qui le peuplent. Et pourtant lorsque je parle à peu près tout le monde se croit en droit d'estimer que ma survie est préférable à ma mort, que mes malheurs sont passagers et qu'un jour, probablement, j'irais mieux et je serais heureux (parce que bien sur personne sur terre n'est jamais mort malheureux après une vie de souffrance, conclusion logique au fait de toujours considérer les souffrances comme passagères) et que mon suicide serait un drame et une erreur, la où ma survie serait une réussite enviable.
Je ne sais pas si pouvez réaliser la violence de la chose. Il m'est arrivé de pouvoir parler à d'autres suicidaires de longue date et chez qui le désir de mourir est très ancré, et je sais que je ne suis pas le seul, loin de là, à trouver que c'est une réaction immonde. Décider pour quelqu'un d'autre que soi que sa survie, et donc la continuité de la souffrance que lui-même juge insupportable, est ce qui est souhaitable. Une violence qui ne se fait que se multiplier quand c'est l'ensemble du monde qui se permets de la répéter à l'envie, encore et encore, dans un vomissement d'écrasement et d'irrespect du désir de la personne pour sa propre situation. Au nom de quoi quelqu'un se permet de juger que son jugement sur ma survie est plus pertinent et plus juste que ma propre estimation sur ma survie ?
De plus non seulement comme je le disais cette réaction est généralisée, y compris chez les professionnels, mais en plus il n'existe aucun endroit de discussion ouvert à de véritables discussions libres entre suicidaire. pendant un temps il y a eu un forum, mais il a fini par fermer parce que son proprio, de manière totalement compréhensible, a eu la peur que nous avons à peu près tous lorsque nous parlons librement de ce que nous vivons et de la compréhension que nous avons du désir de l'autre : la peur d'être hors la loi et qu'on s'en prenne à nous sous des prétextes comme incitation au suicide parce qu'aujourd'hui être suicidaire est quasiment un crime, au point que la parole n'est pas libre et que, sous le seul prétexte qu'on souhaite mourir, on peut être menacé de privation de liberté même si on est en pleine possession de nos moyens de décision.
Donc non seulement l'absence d'écoute réelle de ce que nous vivons est systématique, mais en plus lorsque nous trouvons l'une des rares personnes avec qui nous pourrions réellement partager une parole et une compréhension sincère cela ne peut se faire que dans la peur. Et donc nous sommes muselés.
Et je le répète, ej comprends que bien souvent les discours que je critique soient justifiés. Je ne dis pas qu'il faut interdire les mots qui ont démontré qu'ils sont efficaces sur la masse. Mais s'il vous plait, finissez par entendre que tous les suicidaires ne se ressemblent pas et que parfois une envie de mourir n'a rien de malsain et n'est qu'une réaction justifiée à une vie qui n'a rien d'enviable pour celui qui la subit. Vivre plus longtemps n'est pas la réponse à tout.
soutien total et suis entièrement OK avec toi, car je vis pratiquement la même chose, tu as parfaitement décrit mon ressenti
Salut xiro,
Merci pour ton soutien, et navré que toi aussi tu te trouves dans une situation hardcore. Pour le ressenti oui, j'ai l'impression que chez les suicidaires de longue date, et je crois comprendre que tu l'es également, on est nombreux à vivre les choses comme ça.
Je ne sais pas si ça pourra t'être utile ou pas, je ne sais pas précisément ce que tu vis en dehors de ton envie de mourir, mais je me permets de te refiler deux liens au cas où.
Comme je le disais je ne sais pas si c'est ton cas, mais je sais que dans les profils comme le notre, quand on pase sa vie à rêver de crever enfin, on a tendance à faire nawak niveau santé. Par exemple perso j'ai passé ma première crise cardiaque chez moi, à souffrir comme un chien et à être tellement faible que je n'arrivais pas à fumer plus de quelques taffs parce que lever le bras était trop difficile (et comme je n'ai pas consulté pour ça durant des années l'une de mes trois artères cardiaques s'est fossilisée). Je suis aussi resté des années durant avec des rages dentaires régulières sans jamais consulter, et comme j'ai passé la majeure partie de ma vie enfermé chez moi et affalé sur mon lit je ne peux plus rester debout que 2/3mn et donc je suis en fauteuil roulant ... bref que du bonheur quoi.
Il y a un organisme qui m'a aidé de ouf par rapport à tout ça, c'est les Dispositifs D'appui à la Coordination (même si ça portait un autre nom quand je les ai connu, mais osef). C'est un organisme qui aide les gens qui sont dans le non-accès aux soins, par exemple quand on n'est plus capable de se gérer et/ou qu'on vit enfermé chez soi par exemple. Grâce à eux j'ai pu avoir un médecin qui accepte de me consulter à distance, et ça a commencé par le fait de me filer de l'amoxicilline quand j'avais mes infections dentaires, ce qui change pas mal la donne. Et au fil du temps ils m'ont beaucoup apporté sur pas mal d'aspects.
Après voila, encore une fois je ne sais pas ce que tu vis, je suis peut-être totalement à côté de la plaque. Je ne fais que me baser sur le fait que malheureusement ça aussi ça me semble récurrent chez les profils comme le notre, de laisser sa santé s'écrouler, ce qui rend nos vies encore plus pourries qu'elles ne l'étaient à la base, et qu'on n'est pas toujours en capacité de gérer ça par nous-même. Mais si ça se trouve ton parcours est totalement différent, désolé si je suis dans un hors-sujet qui ne te concerne pas.
Dans l'hypothèse où ça pourrait t'être utile je me permets toutefois de te mettre le lien de la carte des différents DAC : sante.gouv.fr/systeme-de-sante/structures-de-soins/les-dispositifs-d-appui-a-la-coordination-dac/article/la-cartographie-des-dac .
Le second lien que je voulais te partager c'est un sujet que j'ai écrit sur un forum, dans lequel justement j'ai regroupé diverses aides, pas spécifiques au suicide mais qui concernent plein de situations. Si ça te tente tu peux le parcourir et voir si y'a un truc ou deux qui tilte et te fait dire que ça pourrait avoir une utilité pour toi : forum.doctissimo.fr/psychologie/depression-deprime-stress/partage-infos-aidons-sujet_268920_1.htm . Bon, après j'entends bien que toi aussi tu as un long parcours de souffrance, donc il y a des chances que tu aies déjà fait le tour de tout ça, mais je tente le coup, on sait jamais.
@@agaldian8023 wow merci pour ce long et gentil message je suis très touchée
alors non, pour le coup, "ça va", je me soigne pour les maladies somatiques, pas de soucis de ce côté là :D
De rien, c'est normal de vouloir s refiler ce qui nous a aidé quand on se croise entre personnes en souffrance. Mais surtout je voulais te dire bravo. il est quand même assez fréquent de se laisser dégringoler sur le plan physique quand on est psychiquement dévasté depuis longtemps, mais tu as apparemment su conserver certains comportements sains et à faire gaffe à ton somatique. Rien que ça c'est une belle réussite, donc bravo : )
@@agaldian8023 t'es adorable 🥰 force à toi!