Garance est un personnage profondément "libre", stendhalien à beaucoup d'égards. Elle ne se fait aucune illusion sur le type de société dans lequel elle vit. Elle est certes exploitée, manipulée, dans un premier temps (sa condition est aussi liée à son statut social initial)... mais, progressivement, elle "jouera" de son charme, de son intelligence et de... sa lucidité quand elle aura compris le fonctionnement d'une société effectivement masculiniste et dominée par l'argent. La deuxième partie où elle revit partiellement son passé (à travers le spectacle du mime dont elle est amoureuse: l'art y reflète la vie...) et, à la fin, échappe à une situation jugée inextricable montre qu'elle domine totalement une situation dans laquelle la femme doit sauvegarder à tout prix sa liberté. Elle éveille les consciences masculines: elle inspire Frédérick L., Deburau qui deviennent des "créateurs" conscients de leur condition (Othello...). Elle opère un choix: celui de la liberté à tout prix. En cela, ce film me paraît - compte tenu du contexte - profondément "féministe"... Un chef-d'oeuvre de lucidité féminine(celle de Prévert), bien sûr!
Super vidéo, quelle belle analyse quand j'ai vu le film il y a de très nombreuses années je n'avais pas prêté attention à tout ce que tu mets en avant, tout apparait plus clairement.
Ah, merci beaucoup, voilà un commentaire qui fait plaisir ! J'avais peur que l'analyse soit un peu faiblarde, mais visiblement ce n'est pas le cas. Encore merci !
Merci pour cette analyse ! Je suis content.e d'avoir la même pour Baptiste, qui est un de mes personnages de cinéma préféré ! Garance, je la vois plutôt comme quelqu'un d'ingénieux qui sait tirer son parti de ce qui peut lui arriver. C'est une travailleuse du sexe qui sait que son statut est précaire, tant financier que sentimental, et qui est déterminée à s'en sortir. Je pense que son amour pour Baptiste est là plus dans l'idée du réalisme poétique. Mais c'est vrai que le film ne le montre pas explicitement et n'en parle que par sous-entendus. Merci beaucoup !
Très bonne vidéo, aussi excellente que nécessaire. Une critique toutefois sur la formulation "Gabin s'est expatrié aux Etats Unis pendant la guerre". Cette phrase laisse à penser qu'il aurait passé le conflit loin des combats, à l'instar de Jean Renoir et quelques autres. Or, il faut mentionner qu'après avoir clandestinement passé la frontière espagnole, par refus de tourner pour les Allemands, il s'est engagé dans les Forces Françaises Libres début 1943, comme canonnier dans la Marine. Il a connu les attaques de sous-marins, les bombardements, et est resté mobilisé jusqu'en 1945, comme chef de char, participant aux combats de la poche de Royan, et même à la conquête du "nid d'aigle" de Berchtesgaden. Il a été décoré de La Croix de guerre, et c'est au combat et à la peur qu'il doit le blanchiment prématuré de ses cheveux (il n'en avait pas un seul au début de la guerre). C'est une précision qui me semble d'importance. Gabin a été tout sauf un "planqué", et il l'a paradoxalement payé cher vu qu'il a connu une traversée du désert jusqu'en 1953, contrairement à Fernandel et quelques autres qui, restés en France durant l'occupation, avaient mieux entretenu leur popularité. PS : ceci étant dit, je m'abonne !
Merci beaucoup pour ces précisions très intéressantes ! En effet, on range souvent Gabin dans la catégorie des planqués, et je dois bien reconnaître que j'ignorais totalement tout ce pan de la vie de l'acteur ! Encore merci à toi ! :)
hyper intéressant et pertinent, LEDP est mon film culte, je vais prendre le temps de revoir ta vidéo, merci tu m'as éveillé sur pas mal de points auxquels je n'avais pas pensé
J'ai un peu redécouvert ce film en faisant cette analyse, et c'est vrai que dans mes premiers visionnages, y a beaucoup de choses que je n'avais pas vu aussi !
Ils sont tous un peu lourds et ridicules dans leur tentative de conquête de Garance mais de là à parler de masculinité toxique, quand on pense au niveau de saleté et de vulgarité de certains hommes du genre Andrew Tâte aujourd'hui, cela paraît disproportionné comme terme.
En utilisant le terme masculinité toxique, je voulais surtout parler du fait que la majorité des hommes dans ce film représente une certaine forme de la "norme masculine", que ce soit par exemple le donjuanisme de Lemaître, la suffisance économique du comte et le pire de tous, Lacenaire qui promeut la violence et finit quand même par tuer ! En fait, je voulais mettre en avant des stéréotypes de certains comportements masculins qui ont, à mes yeux en tout cas, un impact négatif sur le monde qui les entoure. Pour moi, c'est ça la définition de la masculinité toxique, mais je suis bien conscient qu'effectivement, le terme peut être considéré comme trop poussé pour parler de ces personnages au vu de ce qui se passe dans notre société actuelle (hormis pour Lacenaire, je ne démords pas là-dessus.). Bref, c'est un peu long, je sais pas trop si j'ai été très clair, mais j'espère avoir su bien te répondre ! :)
Non, non, c'est du harcèlement et donc de la masculinité toxique ! Ce n'est pas parce qu'ils le font à des degrés moindre (et encore, moindre que Andrew tâte ça ne veut vraiment pas dire grand chose !) que ça n'en est pas. Quand la personne en face ne montre pas d'intérêt, la conversation doit s'arrêter, parce que c'est là la limite entre séduction et harcèlement. Que vous continuiez la conversation poliment et poétiquement comme Frédéric, ou que vous insultiez la personne comme le ferai Andrew, ou que vous lui balanciez de l'acide au visage (comme ça se fait dans certaines parties du monde), c'est du harcèlement. Évidemment, des degrés différents ont des conséquences différentes pour la victime, mais ça reste du harcèlement. Il ne faut absolument pas voir des haineux comme tate et se dire "je n'insulte pas les femmes comme lui donc je ne suis pas sexiste", parce qu'au quotidien c'est beaucoup plus subtil que ça (sauf si vous vivez dans un pays où les attaques à l'acide sont courantes, ouais, dans ce cas c'est encore moins subtil que tate...)
Un amateur de trois sous qui cherche à démolir en sauce 2022, un chef d'œuvre du 7ème d'Art. Pitoyable et bien dans le style des «critiques» autopromus type Vanity fair! :(
Je ne démolis à aucun moment Les Enfants du Paradis, mais bon, apparemment la simple évocation du terme "masculinité toxique" suffit pour te mettre des préjugés en tête.
@@dansmoncut je n'ai pas gardé les cochons avec VOUS, monsieur le malpoli, le tu c'est pour vos mouflets. En matière de critique, vous n'êtes qu'un amateur qui confond tout pour se faire applaudir par quelque dinde féministe.
Garance est un personnage profondément "libre", stendhalien à beaucoup d'égards. Elle ne se fait aucune illusion sur le type de société dans lequel elle vit. Elle est certes exploitée, manipulée, dans un premier temps (sa condition est aussi liée à son statut social initial)... mais, progressivement, elle "jouera" de son charme, de son intelligence et de... sa lucidité quand elle aura compris le fonctionnement d'une société effectivement masculiniste et dominée par l'argent. La deuxième partie où elle revit partiellement son passé (à travers le spectacle du mime dont elle est amoureuse: l'art y reflète la vie...) et, à la fin, échappe à une situation jugée inextricable montre qu'elle domine totalement une situation dans laquelle la femme doit sauvegarder à tout prix sa liberté. Elle éveille les consciences masculines: elle inspire Frédérick L., Deburau qui deviennent des "créateurs" conscients de leur condition (Othello...). Elle opère un choix: celui de la liberté à tout prix. En cela, ce film me paraît - compte tenu du contexte - profondément "féministe"... Un chef-d'oeuvre de lucidité féminine(celle de Prévert), bien sûr!
Je ne peux qu'approuver ! Merci pour ce commentaire ! :)
Super vidéo, quelle belle analyse quand j'ai vu le film il y a de très nombreuses années je n'avais pas prêté attention à tout ce que tu mets en avant, tout apparait plus clairement.
Ah, merci beaucoup, voilà un commentaire qui fait plaisir ! J'avais peur que l'analyse soit un peu faiblarde, mais visiblement ce n'est pas le cas. Encore merci !
Merci pour cette analyse ! Je suis content.e d'avoir la même pour Baptiste, qui est un de mes personnages de cinéma préféré !
Garance, je la vois plutôt comme quelqu'un d'ingénieux qui sait tirer son parti de ce qui peut lui arriver. C'est une travailleuse du sexe qui sait que son statut est précaire, tant financier que sentimental, et qui est déterminée à s'en sortir. Je pense que son amour pour Baptiste est là plus dans l'idée du réalisme poétique. Mais c'est vrai que le film ne le montre pas explicitement et n'en parle que par sous-entendus.
Merci beaucoup !
Très bonne vidéo, aussi excellente que nécessaire.
Une critique toutefois sur la formulation "Gabin s'est expatrié aux Etats Unis pendant la guerre". Cette phrase laisse à penser qu'il aurait passé le conflit loin des combats, à l'instar de Jean Renoir et quelques autres. Or, il faut mentionner qu'après avoir clandestinement passé la frontière espagnole, par refus de tourner pour les Allemands, il s'est engagé dans les Forces Françaises Libres début 1943, comme canonnier dans la Marine. Il a connu les attaques de sous-marins, les bombardements, et est resté mobilisé jusqu'en 1945, comme chef de char, participant aux combats de la poche de Royan, et même à la conquête du "nid d'aigle" de Berchtesgaden. Il a été décoré de La Croix de guerre, et c'est au combat et à la peur qu'il doit le blanchiment prématuré de ses cheveux (il n'en avait pas un seul au début de la guerre).
C'est une précision qui me semble d'importance. Gabin a été tout sauf un "planqué", et il l'a paradoxalement payé cher vu qu'il a connu une traversée du désert jusqu'en 1953, contrairement à Fernandel et quelques autres qui, restés en France durant l'occupation, avaient mieux entretenu leur popularité.
PS : ceci étant dit, je m'abonne !
Merci beaucoup pour ces précisions très intéressantes ! En effet, on range souvent Gabin dans la catégorie des planqués, et je dois bien reconnaître que j'ignorais totalement tout ce pan de la vie de l'acteur ! Encore merci à toi ! :)
Déjà dit sur insta, mais sortir une vidéo de masculinité toxique en même que la terrible actu Dirtybiology... Timing parfait.
Comme quoi en 70 ans, ça a pas trop changé des masses non plus...
hyper intéressant et pertinent, LEDP est mon film culte, je vais prendre le temps de revoir ta vidéo, merci tu m'as éveillé sur pas mal de points auxquels je n'avais pas pensé
J'ai un peu redécouvert ce film en faisant cette analyse, et c'est vrai que dans mes premiers visionnages, y a beaucoup de choses que je n'avais pas vu aussi !
Ils sont tous un peu lourds et ridicules dans leur tentative de conquête de Garance mais de là à parler de masculinité toxique, quand on pense au niveau de saleté et de vulgarité de certains hommes du genre Andrew Tâte aujourd'hui, cela paraît disproportionné comme terme.
En utilisant le terme masculinité toxique, je voulais surtout parler du fait que la majorité des hommes dans ce film représente une certaine forme de la "norme masculine", que ce soit par exemple le donjuanisme de Lemaître, la suffisance économique du comte et le pire de tous, Lacenaire qui promeut la violence et finit quand même par tuer ! En fait, je voulais mettre en avant des stéréotypes de certains comportements masculins qui ont, à mes yeux en tout cas, un impact négatif sur le monde qui les entoure. Pour moi, c'est ça la définition de la masculinité toxique, mais je suis bien conscient qu'effectivement, le terme peut être considéré comme trop poussé pour parler de ces personnages au vu de ce qui se passe dans notre société actuelle (hormis pour Lacenaire, je ne démords pas là-dessus.). Bref, c'est un peu long, je sais pas trop si j'ai été très clair, mais j'espère avoir su bien te répondre ! :)
Non, non, c'est du harcèlement et donc de la masculinité toxique !
Ce n'est pas parce qu'ils le font à des degrés moindre (et encore, moindre que Andrew tâte ça ne veut vraiment pas dire grand chose !) que ça n'en est pas.
Quand la personne en face ne montre pas d'intérêt, la conversation doit s'arrêter, parce que c'est là la limite entre séduction et harcèlement.
Que vous continuiez la conversation poliment et poétiquement comme Frédéric, ou que vous insultiez la personne comme le ferai Andrew, ou que vous lui balanciez de l'acide au visage (comme ça se fait dans certaines parties du monde), c'est du harcèlement. Évidemment, des degrés différents ont des conséquences différentes pour la victime, mais ça reste du harcèlement. Il ne faut absolument pas voir des haineux comme tate et se dire "je n'insulte pas les femmes comme lui donc je ne suis pas sexiste", parce qu'au quotidien c'est beaucoup plus subtil que ça (sauf si vous vivez dans un pays où les attaques à l'acide sont courantes, ouais, dans ce cas c'est encore moins subtil que tate...)
Vidéo sympa, je m'abonne
Merci beaucoup ! :)
Toujours fan des inserts !
Les inserts, c'est la vie wesh !
🎉❤🎉❤🎉Merci🙏✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨
Mais de rien ! 🥳🥳🥳👍
Mais si... 👍🙏😘
niveau canal plus
Et c'est une bonne ou une mauvaise chose ?
Un amateur de trois sous qui cherche à démolir en sauce 2022, un chef d'œuvre du 7ème d'Art. Pitoyable et bien dans le style des «critiques» autopromus type Vanity fair! :(
Je ne démolis à aucun moment Les Enfants du Paradis, mais bon, apparemment la simple évocation du terme "masculinité toxique" suffit pour te mettre des préjugés en tête.
@@dansmoncut je n'ai pas gardé les cochons avec VOUS, monsieur le malpoli, le tu c'est pour vos mouflets. En matière de critique, vous n'êtes qu'un amateur qui confond tout pour se faire applaudir par quelque dinde féministe.
@@ilyamurom Le vouvoiement n'est pas l'adage de la politesse. Preuve à l'appui. ;)
Merci pour vos commentaires en tout cas !