Georgio interprète "Ma nuit est un coeur qui bat" de Frida Kahlo
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- Опубликовано: 2 мар 2017
- Georgio met en musique une lettre de Frida Kahlo à Diego Rivera.
Un extrait de la soirée musicale PROSES, une rencontre entre rap et littérature avec les rappeurs Georgio et S.Pri.Noir, réunis par le pianiste et producteur Issam Krimi. Les artistes ont choisi les textes qu'ils interprètent et les ont mis en musique avec la complicité de Dtweezer et d’un quatuor à cordes.
Un spectacle qui met en scène un dialogue entre le rap et la littérature, ponts, écarts et proximité entre des thèmes, des styles et des obsessions, enregistré en février 2017 à la Maison de la Radio.
Ecoutez l'intégralité de l'événement ici : www.franceculture.fr/emission...
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Comment un tel chef-d'oeuvre peut rester inconnu du public ?
Georgio à 50,6 Millions de vues sur sa chaîne RUclips ne t'inquiète pas il est connu
Pépite... L'intelligence et la sensibilité de Georgio se transmet dans cette interprétation
les bons profs jles aime
Les Bons Profs je suis d'accord
Luv this mood
La poésie a encore de l'avenir.
Georgio + Frida Kahlo = Chef-d'oeuvre
les larmes aux yeux... la preuve que culture peut rimer avec underground à tous les rageux qui considère qu'on ne peut pas être à la fois quelqu'un de bien et quelqu'un qui écoupe/parle/vit hiphop
Georgio transmets tellement d'émotions en prononçant ses mots, une douceur.
Liza GIRARD sauf que ce n'est pas les siens
bobybob bob elle n'a jamais dit que ces mots étaient les siens, elle a dit qu'il transmettait des émotions en les prononçant
Typhaine dans ce cas la tu dit "ces mots" et pas "ses mots"
Typhaine quand tu dis " en prnoncant ses mots" ca veut dire que c'est les siens
bobybob bob je pense qu'il faut corriger les gens en leurs expliquant où sont leurs fautes dès le départ et surtout avant de corriger celles des autres, corriger ces propres fautes
Probablement une des plus belles interprétations de Georgio ... et l'arrangement est tout simplement parfait.
Je ne m'en lasse pas, tellement de justesse et d'intelligence dans cette interprétation. Respect et émotion bouleversants. Chaque mot, chaque silence ont un sens. Un grand merci !
La poésie de Kahlo et la sensibilité de Georgio
FRIDA KAHLO et son corps connait la nuit ....
La peinture n'était donc pas que son seul exutoire de TALENT !..... merci Georgio de vous etre mis au service de ce très beau texte ....
En effet, elle écrivait super bien, j’ai pratiquement lu toutes ses correspondances.
Merci Georgio, un réel merci pour toutes tes musiques, surtout ces musiques la, comme bleu noir, je sais que ce n'est pas la joie de vivre dans la souffrance et on a pu voir ton evolution ton gout du bonheur avec Hera , mais t'es tellement vrai et humain, on ressent et je pense comme beaucoup, dans une souffrance on se ressent dans tes textes
C'est dingue j'ai jamais vu quelqu'un aussi bien résumer ce que je pensais
Force à toi l'ami
De base, c’est un texte magnifique ! Mais chanté par Georgio c’est encore plus prenant.
Une merveille..♥️
n'est-il pas grandiose? il fait revivre le rap français, des frissons à chaque musique que j'écoute de lui
❤️
@@SimbicioPS4 le rap français si mdr et il a eu une vie très courte
Ma nuit est comme un grand cœur qui bat.
Il est trois heures trente du matin.
Ma nuit est sans lune.
Ma nuit a de grands yeux qui regardent fixement une lumière grise filtrer par les fenêtres.
Ma nuit pleure et l’oreiller devient humide et froid.
Ma nuit est longue et longue et longue et semble toujours s’étirer vers une fin incertaine.
Ma nuit me précipite dans ton absence.
Je te cherche, je cherche ton corps immense à côté de moi, ton souffle, ton odeur.
Ma nuit me répond : vide ; ma nuit me donne froid et solitude.
Je cherche un point de contact : ta peau. Où es-tu ? Où es-tu ?
Je me tourne dans tous les sens, l’oreiller humide, ma joue s’y colle, mes cheveux mouillés contre mes tempes.
Ce n’est pas possible que tu ne sois pas là.
Ma tête erre, mes pensées vont, viennent et s’écrasent, mon corps ne peut pas comprendre.
Mon corps te voudrait.
Mon corps, cet aléa mutilé, voudrait un moment s’oublier dans ta chaleur, mon corps appelle quelques heures de sérénité.
Ma nuit est un cœur en serpillière.
Ma nuit sait que j’aimerais te regarder, chaque courbe de ton corps, reconnaître ton visage et le caresser.
Ma nuit m’étouffe du manque de toi.
Ma nuit palpite d’amour, celui que j’essaie d’endiguer mais qui palpite dans la pénombre, dans chacune de mes fibres.
Ma nuit voudrait bien t’appeler mais elle n’a pas de voix.
Elle voudrait t’appeler pourtant et te trouver et se serrer contre toi un moment et oublier ce temps qui massacre.
Mon corps ne peut pas comprendre.
Il a autant besoin de toi que moi, peut-être qu’après tout lui et moi ne formons qu’un.
Mon corps a besoin de toi, souvent tu m’as presque guérie.
Ma nuit se creuse jusqu’à ne plus sentir la chair et le sentiment devient plus fort, plus aigu, dénué de la substance matérielle.
Ma nuit me brûle d’amour.
Il est quatre heures du matin.
Ma nuit m’épuise.
Elle sait bien que tu me manques et toute son obscurité ne suffit pas pour cacher cette évidence.
Cette évidence brille comme une lame dans le noir.
Ma nuit voudrait avoir des ailes qui voleraient jusqu’à toi, t’envelopperaient dans ton sommeil et te ramèneraient à moi.
Dans ton sommeil, tu me sentirais près de toi et tes bras m’enlaceraient sans que tu te réveilles.
Ma nuit ne porte pas conseil.
Ma nuit pense à toi, rêve éveillé.
Ma nuit s’attriste et s’égare.
Ma nuit accentue ma solitude, toutes mes solitudes.
Son silence n’entend que mes voix intérieures.
Ma nuit est longue et longue et longue.
Ma nuit aurait peur que le jour n’apparaisse jamais plus mais à la fois ma nuit craint son apparition, parce que le jour est un jour artificiel où chaque heure compte double et sans toi n’est plus vraiment vécue.
Ma nuit se demande si mon jour ne ressemble pas à ma nuit. Ce qui expliquerait pourquoi je redoute le jour aussi.
Ma nuit a envie de m’habiller et de me pousser dehors pour aller cherche mon homme.
Mais ma nuit sait que ce que l’on nomme folie, de tout ordre, sème-désordre, est interdit.
Ma nuit se demande ce qui n’est pas interdit.
Il n’est pas interdit de faire corps avec elle, ça, elle le sait. Mais elle s’offusque de voir une chair faire corps avec elle au fil de la désespérance. Une chair n’est pas faite pour épouser le néant.
Ma nuit t’aime de toute sa profondeur, et de ma profondeur elle résonne aussi.
Ma nuit se nourrit d’échos imaginaires. Elle, elle le peut. Moi. j’échoue.
Ma nuit m’observe. Son regard est lisse et se coule dans chaque chose.
Ma nuit voudrait que tu sois là pour se couler en toi aussi avec tendresse.
Ma nuit t’espère. Mon corps t’attend.
Ma nuit voudrait que tu reposes au creux de mon épaule et que je me repose au creux de la tienne.
Ma nuit voudrait être voyeur de ta jouissance et de la mienne, te voir et me voir trembler de plaisir.
Ma nuit voudrait voir nos regards et avoir nos regards chargés de désir.
Ma nuit voudrait tenir entre ses mains chaque spasme.
Ma nuit se ferait douce.
Ma nuit gémit en silence sa solitude au souvenir de toi.
Ma nuit est linge et longue et longue.
Elle perd la tête mais ne peut éloigner ton image de moi, ne peut engloutir mon désir.
Elle se meurt de ne pas te savoir là et me tue.
Ma nuit te cherche sans cesse.
Mon corps ne parvient pas à concevoir que quelques rues ou une quelconque géographie nous séparent.
Mon corps devient flou de douleur de ne pouvoir reconnaître au milieu de ma nuit ta silhouette ou ton ombre.
Mon corps voudrait t’embrasser dans ton sommeil.
Mon corps voudrait en pleine nuit dormir et dans ces ténèbres être réveillé parce que tu l’embrasserais.
Ma nuit ne connaît pas de rêve pus beau que celui-là.
Ma nuit hurle et déchire ses voiles, ma nuit se cogne à son propre silence, mais ton corps reste introuvable. Tu me manques tant. Et tes mots. Et ta couleur.
Le jour va bientôt se lever.
Note de Pluie Il y a une faute, j'édite après pour dire où.
Note de Pluie
Note de Pluie y
Merci
j'ai pleuré. et c'est difficile de me faire pleurer. alors bravo.
Quel texte ! et quelle interprétation de Georgio !
Interprétation magnifique. Comment ne pas pas être touché...
il est tellement talentueux
purée mais qu'est-ce que c'était beau
Magnifique...
Je reste absolument bouche bée face à tant de sensibilité du texte retranscrite dans l’interprétation de celui-ci… j’ai eu de sacrés frissons .. bravo !
si poétique,si magnifique. une vraie berceuse pour mon cœur
c'est beau, c'est vraiment un super projet, j'espère voir d'autres extraits🙏
Merci pour cette interprétation magnifique
cette vidéo est incroyable elle me retourne chaque fois que je la vois
que dire c'est magnifique
C'était somptueux, magnifique !
Magnifique !
ma nuit... très chargée en émotions, de la poésie en prose qui fait fondre
Georgio , bravo pour cette interprétation à fleur de peau !
juste whaoooo
J'ai adoré l'ensemble du live. Allez-vous publier d'autres extraits de l'émission, comme celui-ci ?
superbe!
C'est magnifique
Qu'est ce que c'est beau... cette interprétation me touche énormément ! félicitation
escuse moi ya un S a felicitations grosse bolosse de l'ortograf
Un des meilleurs rapeurs français du moment ♥
Incroyablement magique
La preuve que tu fais parti des grands, Georgio
Mi noche es como un gran corazón que late…
Son las tres y media de la mañana.
Mi corazón es una noche sin luna.
Mi noche tiene grandes ojos que miran fijamente una luz gris que se filtra por las ventanas.
Mi noche es larga y larga y larga y parece siempre estirarse hacia un fin incierto.
Mi noche me precipita en tu ausencia.
Te busco, busco tu cuerpo inmenso junto al mío, tu aliento, tu calor.
Mi noche me responde: vacío.
Mi noche me da frío y soledad.
Busco un punto de contacto: tu piel.
¿Dónde estás?
¿Dónde estás?
Me vuelvo en todas direcciones, la almohada está mojada, mi mejilla se le queda pegada, mis cabellos húmedos contra las sienes.
No es posible que no estés aquí.
Mi cabeza divaga, mis pensamientos van, vienen y chocan, mi cuerpo no puede comprender.
Mi cuerpo te quiere aquí.
Mi cuerpo, este cuerpo mutilado, quisiera olvidarse por un momento en tu calor, mi cuerpo reclama algunas horas de serenidad.
Mi noche es un corazón.
Mi noche sabe que quisiera mirarte, seguir con mis manos cada curva de tu cuerpo, reconocer tu rostro y acariciarlo.
Mi noche me ahoga de tu ausencia.
Mi noche palpita de amor, que trato de contener pero que palpita en la penumbra, en cada una de mis fibras.
Mi noche quisiera llamarte pero no tiene voz.
Y sin embargo, quisiera llamarte y encontrarte y apretarse contra ti un momento y olvidar este tiempo que me destroza.
Mi cuerpo no puede comprender.
Tiene tanta necesidad de ti como yo, es posible que después de todo él y yo no seamos más que uno.
Mi cuerpo te necesita, tú me has sanado muchas veces.
Mi noche se ahueca hasta no sentir más la carne y el sentimiento se hace más fuerte, más agudo, despojado de la sustancia material.
Mi noche me quema de amor.
Son las cuatro y media de la mañana.
Mi noche me agota.
Bien sabe que me faltas tú y toda su oscuridad no alcanza para ocultar esa prueba.
Esa prueba brilla como una hoja afilada en las tinieblas.
Mi noche quisiera tener alas que volaran hacia ti, te envolverían en tu sueño y te traerían de vuelta a mí.
En tu sueño tú me sentirías cerca de ti y tus brazos me envolverían sin que tú despertaras.
Mi noche no oye consejos.
Mi noche piensa en ti, sueña despierta.
Mi noche se entristece y se extravía.
Mi noche acentúa la soledad, todas mis soledades.
Su silencio no oye más que mis voces interiores.
Mi noche es larga y larga y larga.
Mi noche tendría miedo de que el día no llegue nunca más pero a la vez mi noche tiene miedo de que llegue, porque el día es un día artificial en que cada hora vale por dos y sin ti no es realmente una hora vivida.
Mi noche se pregunta si mi día no se parece a mi noche.
Eso explicaría a mi noche por qué temo el día también.
Mi noche tiene ganas de vestirme y empujarme afuera en busca de mi hombre.
Pero mi noche sabe que todo lo que se llama locura, de todo orden, origen de desorden, está prohibido.
Mi noche se pregunta qué es lo que no está prohibido.
No está prohibido confundirme con ella, eso lo sabe ella, pero se ofusca de ver confundirse con ella una carne al borde de la desesperanza.
Una carne no está hecha para desposar la nada.
Mi noche te ama con toda su profundidad, y de mi profundidad resuena también.
Mi noche se alimenta de ecos imaginarios.
Ella puede hacerlo.
Yo fracaso.
Mi noche me observa.
Su mirada es lisa y desliza en todas las cosas.
Mi noche te espera.
Mi cuerpo te espera.
Mi noche quisiera que tú descansaras apoyado en el hueco de mi hombro y yo me apoyara en el hueco del tuyo.
Mi noche quisiera ver tu gozo y el mío, verte y verme temblar de placer.
Mi noche quisiera ver nuestras miradas y tener nuestras miradas cargadas de deseo.
Mi noche quisiera tener entre sus manso cada espasmo.
Mi noche quisiera tener entre sus manos cada espasmo.
Mi noche se volvería dulce.
Mi noche gime en silencio su soledad al recuerdo de ti.
Mi noche es larga y larga y larga.
Pierde la cabeza pero no puede alejar de mí tu imagen.
No puede engullir mi deseo.
Mi noche te busca, muere de no saberte ahí, y me mata.
Mi noche te busca sin cesar.
Mi cuerpo no llega a imaginar que algunas calles o una geografía cualquiera nos separan.
Mi cuerpo enloquece de dolor al no poder reconocer en medio de mi noche tu silueta o tu sombra.
Mi cuerpo quisiera besarte en tu sueño.
Mi cuerpo quisiera en plena noche dormir y en esas tinieblas ser despertado por tu beso.
Mi noche no conoce sueño más hermoso y más cruel hoy que ése.
Mi noche aúlla y desgarra sus velos, mi noche se clava a su propio silencio, pero tu cuerpo sigue inhallable.
Me haces tanta y tanta falta.
Y tus palabras.
Y tu color.
Pronto va a amanecer.
Merci ahah je cherchais l'original
Bimensuel 5y t Luna
C'est là qu'on aime les recommandations youtube
Sublime
Incroyable.
Les frissons
pépite
9mars, Toulouse j'y penserais toujours
🖤
Oh mon Dieu.
💔
quand j'ai regardé ça pour la première fois et pour une des dernières fois j'avais 14 ans et ce texte a été ma définition de l'amour pendant toutes ces années. en connaissant la nature de la relation entre frida kahlo et diego rivera je me rend compte que depuis toujours mon amour est obsessionnel, malsain, probablement superficiel
ce texte est si beau et pourtant si triste, l'amour est partout mais pourtant pourrais-je le connaître, comment le connaissez-vous et pourquoi pas moi?
tellement de talent, selon moi, ton meilleur texte, c'est magnifique
Lola Granié ce n est pas son texte haha
L'illusioniste ah merde, en tout cas il est très bien interprété :)
je suis tout a fait d accord ! le texte de base est une lettre de Frida Kalho comme il est dit dans la description ;)
Wow
Elle a de la chance !!!
gravé dans le marbre ou dans le béton cette interprétation G. : )
Un génie
j'aimerais tant la jouer au piano
Bien reçu , tu sais les nuages ont dansés hier 😉, Bizous
J aimerais bien la partition au piano. quelqu' un l a
moi aussi
C'est qui manu ?
Mdrrr merde t'es bon toi
haha lourd!!
MA NUIT MDR . Manu c'est le portugais de ton quartier poto
🤣🤣
triste qu'on ne puisse pas streamer :/
Y a-t-il un "endroit" où retrouver la totalité de l'évènement? Il n'y a plus de ficher audio disponible sur la page internet se trouvant dans la description. 😔
Bonsoir. Que fais-tu encore la ?
Es un poésie concernant frida khalo
du vrai rap pensant
Sous coté
Imagine un feat avec jul
hahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahaahahahahahahahahahaahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahaahahahahahahahahahahahhaah
Non
georgio c'est triste de voir comment tes devenue
pourquoi ?
Dune part ça fan base de jeune kikoo débile (mais bon au moins il est connu c'est bien pour lui ) et il a arrêté de faire des raps lourds
ah c'est vrai que ca a grave changer mais ban dans ce qu'ils fait tout n'est pas a jeter non plus
Jérémie Lambert une grande partie tout de meme
vous étes perdu les mecs, vous avez écouter ses sons ? Il est toujours aussi fort, capable de faire de la mélancolie, et du rap plus brut.
Oh non pas du rap. Ça pique. C’est plus France Culture, c’est France branchée ou France jeuns.
Ma nuit est comme un grand cœur qui bat.
Il est trois heures trente du matin.
Ma nuit est sans lune.
Ma nuit a de grands yeux qui regardent fixement une lumière grise filtrer par les fenêtres.
Ma nuit pleure et l’oreiller devient humide et froid.
Ma nuit est longue et longue et longue et semble toujours s’étirer vers une fin incertaine.
Ma nuit me précipite dans ton absence.
Je te cherche, je cherche ton corps immense à côté de moi, ton souffle, ton odeur.
Ma nuit me répond : vide ; ma nuit me donne froid et solitude.
Je cherche un point de contact : ta peau. Où es-tu ? Où es-tu ?
Je me tourne dans tous les sens, l’oreiller humide, ma joue s’y colle, mes cheveux mouillés contre mes tempes.
Ce n’est pas possible que tu ne sois pas là.
Ma tête erre, mes pensées vont, viennent et s’écrasent, mon corps ne peut pas comprendre.
Mon corps te voudrait.
Mon corps, cet aléa mutilé, voudrait un moment s’oublier dans ta chaleur, mon corps appelle quelques heures de sérénité.
Ma nuit est un cœur en serpillière.
Ma nuit sait que j’aimerais te regarder, chaque courbe de ton corps, reconnaître ton visage et le caresser.
Ma nuit m’étouffe du manque de toi.
Ma nuit palpite d’amour, celui que j’essaie d’endiguer mais qui palpite dans la pénombre, dans chacune de mes fibres.
Ma nuit voudrait bien t’appeler mais elle n’a pas de voix.
Elle voudrait t’appeler pourtant et te trouver et se serrer contre toi un moment et oublier ce temps qui massacre.
Mon corps ne peut pas comprendre.
Il a autant besoin de toi que moi, peut-être qu’après tout lui et moi ne formons qu’un.
Mon corps a besoin de toi, souvent tu m’as presque guérie.
Ma nuit se creuse jusqu’à ne plus sentir la chair et le sentiment devient plus fort, plus aigu, dénué de la substance matérielle.
Ma nuit me brûle d’amour.
Il est quatre heures du matin.
Ma nuit m’épuise.
Elle sait bien que tu me manques et toute son obscurité ne suffit pas pour cacher cette évidence.
Cette évidence brille comme une lame dans le noir.
Ma nuit voudrait avoir des ailes qui voleraient jusqu’à toi, t’envelopperaient dans ton sommeil et te ramèneraient à moi.
Dans ton sommeil, tu me sentirais près de toi et tes bras m’enlaceraient sans que tu te réveilles.
Ma nuit ne porte pas conseil.
Ma nuit pense à toi, rêve éveillé.
Ma nuit s’attriste et s’égare.
Ma nuit accentue ma solitude, toutes mes solitudes.
Son silence n’entend que mes voix intérieures.
Ma nuit est longue et longue et longue.
Ma nuit aurait peur que le jour n’apparaisse jamais plus mais à la fois ma nuit craint son apparition, parce que le jour est un jour artificiel où chaque heure compte double et sans toi n’est plus vraiment vécue.
Ma nuit se demande si mon jour ne ressemble pas à ma nuit. Ce qui expliquerait pourquoi je redoute le jour aussi.
Ma nuit a envie de m’habiller et de me pousser dehors pour aller cherche mon homme.
Mais ma nuit sait que ce que l’on nomme folie, de tout ordre, sème-désordre, est interdit.
Ma nuit se demande ce qui n’est pas interdit.
Il n’est pas interdit de faire corps avec elle, ça, elle le sait. Mais elle s’offusque de voir une chair faire corps avec elle au fil de la désespérance. Une chair n’est pas faite pour épouser le néant.
Ma nuit t’aime de toute sa profondeur, et de ma profondeur elle résonne aussi.
Ma nuit se nourrit d’échos imaginaires. Elle, elle le peut. Moi. j’échoue.
Ma nuit m’observe. Son regard est lisse et se coule dans chaque chose.
Ma nuit voudrait que tu sois là pour se couler en toi aussi avec tendresse.
Ma nuit t’espère. Mon corps t’attend.
Ma nuit voudrait que tu reposes au creux de mon épaule et que je me repose au creux de la tienne.
Ma nuit voudrait être voyeur de ta jouissance et de la mienne, te voir et me voir trembler de plaisir.
Ma nuit voudrait voir nos regards et avoir nos regards chargés de désir.
Ma nuit voudrait tenir entre ses mains chaque spasme.
Ma nuit se ferait douce.
Ma nuit gémit en silence sa solitude au souvenir de toi.
Ma nuit est linge et longue et longue.
Elle perd la tête mais ne peut éloigner ton image de moi, ne peut engloutir mon désir.
Elle se meurt de ne pas te savoir là et me tue.
Ma nuit te cherche sans cesse.
Mon corps ne parvient pas à concevoir que quelques rues ou une quelconque géographie nous séparent.
Mon corps devient flou de douleur de ne pouvoir reconnaître au milieu de ma nuit ta silhouette ou ton ombre.
Mon corps voudrait t’embrasser dans ton sommeil.
Mon corps voudrait en pleine nuit dormir et dans ces ténèbres être réveillé parce que tu l’embrasserais.
Ma nuit ne connaît pas de rêve pus beau que celui-là.
Ma nuit hurle et déchire ses voiles, ma nuit se cogne à son propre silence, mais ton corps reste introuvable. Tu me manques tant. Et tes mots. Et ta couleur.
Le jour va bientôt se lever.