La Curée de Zola -
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- Опубликовано: 3 июл 2021
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La critique de la pièce : gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt...
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Развлечения
Merci beaucoup pour cette expérience extraordinaire ! Je n’ai pas non plus pu choisir entre ces deux romans sublimes tant ils sont différents.
J’ai trouvé que la Fortune était extrêmement chorale avec une progression parfaitement maîtrisée, même si Sylvère et Miette sont des personnages très allégoriques, Félicité m’a éblouie de sa modernité ! Elle est l’intelligence fourbe que la société patriarcale pousse dans le mensonge le plus sournois, la femme qui ne renonce jamais, l’énergie infatiguable, au service de buts aussi médiocres et pathétiques que la demeure d’en face, le faste d’un salon, la reconnaissance sociale par des pairs aussi piètres qu’eux. Cela me rappelle les soirées rallye, les sorties d’école catholique, les réveillons convenus où les Louboutins côtoient le vomi du champagne et les mariages goût guimauve suintante où un trésor de ressources inimaginable est employé à l’illusion de l’infime réussite. Sans parler des excitations montées en extases à mesure des mensonges partagés de la province, ce “coup de feu” maladroit devenant une preuve de danger aussi terrifiant que divertissant.
C’est tout le pathétique de nos vies qui est là.
D’autre part, j’ai été bouleversée par la délicatesse des premiers élans entre Sylvere et Miette. Ces premiers frissons sont si bien décrits entre inconnu, instinct viscéral des corps et enfance rieuse. Je trouve cet amour déchirant avec des scènes merveilleuses sur cette île où rien ne peut les atteindre où toute la connaissance viciée se tait pour laisser place à la spontanéité joyeuse, on découvre un nouvel éden.
Quant à la Curée, qui pourtant se passe à Paris avec une profusion de figurants, j’ai trouvé ce livre proche du huis-clos, les élites hors-sol sont pervertis par la profusion et la facilité. Il y a une unité stylistique et esthétique incroyable, une impression tourbillonnante commune à l’histoire de Renée et d’Aristide. Toujours plus, de manière toujours plus compliquée, par goût du risque et de l’entourloupe plus même que celui de l’argent, comme des funambules qui volent au dessus des lois naturelles ou sociétales, avant que tout s’effondre ou presque. Je trouve que l’histoire de Saccard est préfigurante des grandes bulles de spéculation immobilière comme la crise des Subprimes, et cela me paraît effrayant deux siècles et un nombre infini de régulations plus tard. La sensualité de Renée est magique et même si il existe de nombreuses allusions à une déviance qui m’ont chagrinée, penser le désir féminin dans son abandon et sa puissance d’agir, de posséder, de jouir du corps de l’autre est aussi osé qu’en avance sur les revendications féministes. D’autre part l’évocation du lesbianisme heureux, épanouissant, d’une façon presque insouciante et naturelle est tellement rafraîchissante ! La déliquescence physique et psychique traumatique du viol est très juste tout comme le paradoxe de son invisibilisation complète alors qu’il est le déclencheur de l’intrigue et des « vices » ultérieurs de Renée.
Suis-je la seule à percevoir, certes de façon anachronique, un transsexuel chez Maxime ?
Je m’excuse de ce commentaire longuet, je n’ai jamais eu l’art de la synthèse et surtout pas quand je suis enchantée !
Merci j'ai beaucoup aimé votre commentaire
J'adore vous écouter toutes les deux ! Vous transmettez tellement votre amour pour la littérature ! Alors juste merci...
Merci beaucoup pour ce live que je regarde en différé malheureusement, mais j'ai beaucoup apprécié toutes les remarques et commentaires dans cette vidéo.
J'ai lu presque tous les Rougon Maquart dans ma jeunesse (ça remonte...) et j'ai rejoint avec plaisir ce défi de relire les Rougon Maquart. Merci pour cette initiative !
j'ai commencé aussi la lecture commune de cet été, après avoir suivi celle de l'année dernière sur l' Éducation sentimentale (que l'ai adorée !), alors je suis "au taquet"...
Merci vraiment beaucoup pour tout ce travail passionnant !
Ayant pris l'aventure en marche, j'ai lu la Curée avant la Fortune que je n'ai pas terminée, mais je peux déjà dire que je préfère aussi la Curée.
J'ai adoré toutes les descriptions de Paris, des lieux, des intérieurs, des robes de Renée, tout tout tout ! Les personnages sont tous passionnants, Renée est au centre pour moi, j'ai trouvé que son destin est scellé dès le départ et que tout se déploie inexorablement. La relation entre elle et Maxime est incroyable, ce sont vraiment deux personnages "détraqués" (on dirait "misfits" en anglais comme dans le film avec Marilyn Monroe) réunis là pour le pire en fait.
J'ai été tout de même choquée de la façon dont Zola présente le viol de Renée au deuxième chapitre en la désignant comme "la coupable" et aussi du fait que ce soient deux femmes, la tante Elizabeth et madame Sidonie qui gèrent la transaction (sordide, très bien rendu !) pour acheter un mari à Renée afin de la réinsérer dans la société. D'ailleurs Aristide en profite pour faire monter le prix, de 100.000 à 200.000 francs car "ne voulant pas passer pour un vulgaire coureur dot", c'est très paradoxal je trouve mais c'est juste odieux, on voit tout de suite que c'est un être vil qui ne vit que pour l'argent.
En général j'ai beaucoup de mal avec les aspects financiers, comment on "fait" de l'argent, comment on bâti une fortune, cela me frustre car je n'arrive pas à comprendre de manière subtile les rouages et les mécanismes de la spéculation immobilière même si je vois bien l'énormité du truc, j'aimerais être capable d'en comprendre "l'intelligence", qu'est-ce qui fait qu'on est un génie de la finance (et d'ailleurs cela me fait un peu craindre moment où on lira L' Argent...). Mais j'ai bien ressenti l'aspect tentaculaire du déploiement de l'activité de Saccard, effectivement il est partout à la fois ! Cela m'a donné envie de connaître mieux ce à quoi ressemblait Paris avant Haussmann.
Enfin il y a chez Zola quelque chose qui me gêne souvent sur certains aspects de la sexualité de ses personnages, et dans la Curée c'est très présent : les termes "vice", "vicié", "vicieux" reviennent tellement souvent qu'on a toujours une impression poisseuse, de l'ordre du salace qui personnellement me met mal à l'aise. Je retrouve un peu cela chez Colette (que pourtant j'adore) mais pas chez Flaubert, ni chez Proust me semble-t-il mais je l'ai très peu lu ( mais je ne perds pas espoir !).
Bien sûr c'est lié à l'époque et à la vision du monde de Zola, le pourrissement de la bourgeoisie, l'atavisme etc, mais j'ai l'impression qu'il est très "père la morale" parfois...mais bon, faut dire que dans ses romans c'est du lourd..on est bien d'accord !
J'ai beaucoup aimé le parallèle entre les deux promenades en calèche au bois, celle de l'incipit et celle de la fin où Renée est "seule et abandonnée" presque folle, (pour moi c'est un personnage d'opéra, je suis musicienne de profession...) La fin est si triste ! la dernière phrase, abrupte et glaçante est absolument géniale...
Tout à fait d'accord avec vous sur le côté "père la morale". J'ai été également gêné quand il écrivait des remarques sur "l'homme-femme", féminin, vicieux qu'est Maxime...
🥰🥰✅
je suis tombé sur votre chaîne au hasard, et je vous suis l'une et l'autre depuis quelques semaines. La passion avec laquelle vous parlez des livres que vous avez lus et aimés ou détestés me touche beaucoup. Grâce à vous je me suis remis à lire. Avez-vous déjà lu Marie Ndiaye ? Que pensez-vous de ses romans ?
Cette description du Jardin "empoisonné" préfigure le mouvement décadent dont Huysmans, disciple de Zola, sera le chef de file en France, ainsi que d'autres comme Jean Lorrain.
J’aime bcp vos vidéos et l’excellent travail dont vous nous faites bénéficier sur les oeuvres. Où peut-on avoir la liste des livres que vous proposez en lecture commune ? Je vous remercie
Tout est sur instagram :) ( antastesialit également)
Très drôle ! J'ai également imaginé Saccard comme un gobelin !!! (Oui oui, je suis à la traîne, j'ai commencé le challenge en octobre.. )
Moi je suis encore plus à la traîne !!
un gobelin x)
Il y a un film apparemment avec Jane Fonda et Michel PIccoli (1966)
Merci 🙏 à vous et quelle sera la prochaine date ?
Tout est annoncé sur Instagram :) (ou sur le discord) Mais normalement au début du mois de Septembre!