PROCES CHEIKH KESEDE - EPISODE 2 - INSTRUCTION A L'AUDIENCE 1
HTML-код
- Опубликовано: 18 янв 2025
- Cheikh KESEDE est l’un des prédicateurs les plus redoutables des Nord et Sud-Kivu spécialisé dans le dialogue islamo-chrétien. Il a, à son actif, une très grande renommée dans la Région des Grands Lacs. En juillet 2014, il va animer une campagne publique d’islamisation devant le Stade de l’Unité de Goma. A l’issue de ladite campagne, des centaines de chrétiens jugèrent bon d’abandonner la croix au bénéfice du croissant. En d’autres termes, des chrétiens se convertirent massivement à l’Islam et toutes ces conversions massives n’ont pas laissé certains ‘‘hommes de Dieu’’ sans inquiétude.
Ayant eu vent de ce qui s’est passé dans la Ville volcanique, les Musulmans de Beni vont inviter Cheikh Kesede à défricher leur terrain qui était déjà devenu hostile à l’Islam suite à une barbarie qui n’a pas son équivalent dans l’histoire de l’Islam (les massacres des populations civiles de Beni).
C’est ainsi que pour ces hommes de Dieu, tous les moyens étaient bons pour éliminer Cheikh Kesede qui constituait déjà un danger permanent pour leurs intérêts. Ainsi, se sont-ils dits : « Ce Monsieur a déjà déchristianisé une grande partie de nos fidèles non seulement dans les pays de la Région (Rwanda, Burundi, Ouganda et Tanzanie), mais aussi dans la Province du Sud-Kivu (Fizi, Baraka, Uvira et Bukavu). Aujourd’hui, c’est Goma qui vient d’être atteint par ce virus d’islamisation. Si, après avoir gagné des âmes dans le Grand Kivu, nous laissons Cheikh Kesede continuer paisiblement sa campagne d’islamisation jusqu’en Province Orientale, l’histoire va nous juger car nous finirons par voir nos Eglises se transformer en Mosquées lentement mais sûrement. Aussi, se dirent-ils, si seulement Cheikh Kesede pouvait être présenté devant la justice militaire comme étant un djihadiste agissant pour le compte des ADF, nous aurons au moins la certitude qu’une fois condamné par la Cour Militaire Opérationnelle, Cheikh Kesede finira ses jours en prison, tous les musulmans auront peur et nous allons facilement récupérer nos brebis perdus ».
C’est sur ces entrefaites qu’ils vont instrumentaliser un officier supérieur des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) connu sous son pseudonyme de Kamulete Jocker qui fera devant l’Auditeur Supérieur près la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu des déclarations selon lesquelles Cheikh Kesede enseignait ‘‘laa ilaaha illAllah’’ ainsi que la doctrine du ‘‘tawhid’’ aux insurgés dont les identités n’ont pu être déclinées par le Ministère Public lors de l’instruction à l’audience.
Pour le Lieutenant-colonel Kamulete, appuyé curieusement par le Ministère Public et, plus tard, par la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu, le ‘‘tawhid’’ serait une doctrine qui consisterait à prendre des armes pour renverser le régime en place afin que les musulmans puissent s’emparer du pouvoir en République Démocratique du Congo. Et d’ajouter qu’étant synonyme de djihadisme et, partant, du terrorisme, le tawhid serait à la base des guerres en Afrique et la source par excellence d’Al-Qaida et des ADF-NALU. Aussi, ‘‘laa ilaaha illAllah’’ signifierait le fait de contraindre les kaffirs, selon la terminologie usitée par la Cour, à embrasser l’Islam. Et enfin, le ‘‘muhadhwara’’ consisterait à rassembler les insurger aux fins de les acheminer en brousse.
C’est ainsi qu’en date du 23 octobre 2014, Cheikh Kesede sera arrêté à Beni, dans la partie septentrionale du Nord-Kivu, avant d’être acheminé à la Prison Militaire de Kinshasa/Ndolo puis transféré de nouveau à la Prison de Beni/Kangbayi.
Son procès ne démarrera finalement que trois ans plus tard. Un débat houleux entre l’accusation et la défense au tout des notions de tawhid, de djihad et de djihadisme, d’islamisme et de terrorisme va caractériser ce procès. Très curieusement, en date du 30 septembre 2017, à la grande stupéfaction du public, Cheikh Kesede sera condamné par la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu à quatre ans de servitude pénale principale (prison) pour participation à un mouvement insurrectionnel et association des malfaiteurs à l’issue d’un procès historique qui n’a duré que quelques heures échelonnées sur une période d’un mois et demi en ce que, selon ladite Cour, Cheikh Kesede enseignait l’idéologie djihadiste aux insurgés et recrus à Goma avant leur départ pour les différents maquis des ADF de l’Ougandais Djamil Mukulu, en Territoire de Beni.