LES SERVICES DE RENSEIGNEMENT ALGÉRIENS 3ÈME PARTIE. 56mn

La DDR était articulée en trois services : un service opérationnel implanté sur les frontières marocaines et tunisiennes et chargé de suivre l’activité générale de l’armée française à l’intérieur du pays et sur les barrages électrifiés par toutes sortes de méthodes dont l’écoute des communications radio électriques. Le service Recherche Extérieure chargé de l’animation des réseaux d’informateurs implantés en Algérie, dans les pays voisins, en Europe et en France même. Le Service d’exploitation National était le réceptacle de toutes les informations collectées par les deux services précédemment cités en vue d’en assurer l’exploitation sous forme de notes, d’études spécialisées ou de dossiers complets soumis régulièrement au gouvernement ou aux autorités militaires.
ROUAI Mohamed, dit Toufik, dit El Hadj Barigou, en référence à son lieu de naissance (ex-Perrégaux - Mohammadia), est né le 26 mai 1929 à Mohammadia - Mascara. Il a été militant de la première heure de la cause nationale. La rencontre entre les deux hommes ROUAI et Boussouf à eu lieu à la fin des années 1953, à Ain Temouchent à Ouest de l'Algérie.. ROUAI Mohamed, militant du PPA-MTLD, avait rencontré Boussouf après la découverte par le colonialisme de l’organisation secrète OS.
BEN M'HIDI devenu Colonel de la Wilaya V dés 1955. ROUAI eu le privilège et l'honneur d'occuper de hautes responsabilités dans la révolution nationale. Il fut membre du Cabinet du Ministère de L'Armement et des Liaisons Générales (MALG) du 10 octobre 1958 à juin 1962. Il a, en outre, occupé les fonctions de Directeur des liaisons générales ( DLG) à partir du 04 octobre 1958, avant d'être chargé de diriger, à partir de 1958, le service d'action le plus secret du MALG, le service spécial S4 (Acheminement des armes et des munitions vers I 'intérieur ).
« Tous les services que Boussouf avait créés, avaient cette caractéristique du secret, mais ce service spécial S4 devait l'être davantage à ses yeux. C'était lui-même qui l'avait dénommé ainsi, sans nous donner d'explication sur la signification du « S4 Il avait décidé de confier la direction générale de cette nouvelle structure à son homme de confiance le plus proche, son vrai bras droit qui lui était resté fidèle jusqu'au bout Si Toufik dit El Hadj Barigou » i .Le défunt moudjahid Toufik a assuré les fonctions d'officier de liaison au niveau du PC de la wilaya V (ouest) dès sa création. Une responsabilité qui lui permis de collaborer étroitement avec les chefs successifs de cette wilaya, notamment le Colonel Boussouf dit Si Mabrouk, le Colonel Boumediène et le Colonel Lotfi.« Toufik avait été chargé de monter et de diriger les liaisons générales au niveau du MLGC. Ensuite du MALG. Le courrier officiel des différents services du MALG ne transitent jamais par la poste. Il était acheminé par des agents sûrs, C'était l'une des missions de cette direction. Toufik s'était également occupé de l'acheminement des armes à certaines zones par camions de poissons en collaboration avec Abbas du PC de la zone 1...En réalité, Toufik était devenu avec le temps, le vrai bras droit de l'Homme de confiance de Boussouf". Juste avant la proclamation de l'indépendance nationale le Moudjahid Toufik a rendu public, en association avec un groupe de responsable du MALG un communiqué daté du 16 Juillet 1962, pour faire appel à tous les responsables nationaux pour préserver l'unité nationale, après le GPRA eût ouvert une crise des plus cruelles à la veille de l'indépendance. Le Communiqué à été signé par Toufik ( ROUAI Mohamed), Lamine ( Boualem BESSAIEH), Yazid ( Nourredine ZERHOUNI), Abderazak ( BELDJELTI Hacène), Kasdi MERBAH ( Abdellah KHALLEF ), Abbes ( Mohamed LEMKAMI ).Le communiqué avait établi que le CNRA, était le seul dépositaire de la souveraineté nationale et que le GPRA aurait dû s'incliner devant la majorité de ce même CNRA dont il était l'émanation.
LE MALG AU SERVICE DE L’ACTION POLITIQUE DU GPRA
La base de données d’informations politiques souvent puisées de bonne source a contribué grandement à conforter la plateforme du programme d’action politique et diplomatique du GPRA dans les forums internationaux et à l’ONU. Les représentants du GPRA à l’étranger et les dirigeants de la Fédération de France ont accompli à cet égard un travail de sensibilisation auprès de l’opinion internationale et même française créant un courant de sympathie de plus en plus large. La diplomatie française, bousculée, a perdu son audience y compris auprès de ses alliés qui déplorait l’aveuglement de ses dirigeants, face à une phase de décolonisation irréversible. Poussés à la négociation, les représentants du général DE GAULLE, verront également leurs arguments rejetés par une délégation algérienne bien préparée et grandement motivée.
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