Descente du Mont-Blanc parapente en solo - Septembre 2020
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- Опубликовано: 21 окт 2024
- Dimanche 18h je commence à faire des calculs, si je veux décoller entre 12h et 14h en partant de tout en bas il faut que je parte vers 1h au matin... Ça commence bien 😇
Motivé plus que jamais je m'attache à cette seule option 😅
À peine couché à 22h, le réveil rugit à 00h30. Petit dej "express", quelques minutes de voiture, un petit coup de frein à main et je me retrouve avec mon sac de 15kg sur le dos sur un sentier bien sombre et brumeux en direction du Nid d'Aigle.
Le long du rail du tramway tout dans le nuage la marche est bien monotone et annonce la couleur du périple.
Après 2h30, arrivée au Nid d'Aigle (2 372m). Une petite pause de 5 min et c'est réparti en direction de du refuge de Tête Rousse. Les nuages se déchargent gentiment et mouillent cet amas de roches entassées les unes sur les autres, un régal 👌🏻😍
Il est 6h30, je me retrouve au dessus des nuages et touche le glacier de Tête Rousse (2 950m)
J'aperçois le mythique couloir du Mordor, alias le grand couloir du Goûter.
La pression monte doucement, je m'habille chaudement, chausse les crampons et m'approche de ce moment fatidique tant redouté. Une cordée de l'autre côté du couloir s'apprête à traverser mais un "pierre" retenti du dessus. C'est partis pour 4-5 minutes d'attente à contempler toutes ses pierres à courses folles dévaler le couloir.
Le cœur est à 150 , barre de céréales englouties, une petite gorgée d'eau, j'observe attentivement par où je vais passer. Top, je m'engage en sprint pour traverser couloir et commencer son ascension en trouvant une zone plus clémente. Solide la montagne est solide pas un cailloux n'a bougé 👌🏻
Sous les conseils de Fred Souchon je prends l'option d'avancer doucement mais sûrement sur l'ascension de ce couloir interminable.
8h30 du matin, je sors du couloir tout gelé, bim je me prends un chaleureux rayon de soleil sur le visage, la neige est là, je suis au refuge du Goûter (3 835m). 😍
De quoi me rebooster pour la suite, je m'accorde 35minutes de pause pour me préparer mentalement à la suite.
À partir de ce moment je commence à me poser plein de questions sur l'arrivée ou non au sommet.
Quelques messages d'encouragement me remontent le moral et me permettent d'avancer doucement mais sûrement.
Me voilà au Dôme du goûter aux alentours de 4 240m. Il n'y a pas de vent , je me dis que décoller de là est parfait et que je reviendrai une prochaine fois pour la suite.
Mais mes yeux ne cessent de regarder ce sommet "un peu" plus haut.
Le physique est là mais le mental est fébrile,
Je me force à grimper au moins jusqu'au refuge de Vallot à 4 362m.
Voilà maintenant 10h que je suis parti, mon petit sentier sombre et brumeux est bien loin. J'hésite à continuer l'ascension
Je croise des cordées qui descendent et me disent qu'il y a 10-20km/h de Sud-Ouest. Je ne sais pas trop quoi faire puis une petite voix dans ma tête me rappel quelques discussions avec les copains disant "Si tu arrives à Vallot c'est au mental que ça se joue".
Je check, l'heure, mes jambes, mon eau tout est Ok. Aller ce n'est que 500m à gravir après tout 🤷🏼♂️🤭
Plus je progresse et je me rapproche du sommet et plus mon mental se renforce au détriment du physique qui tend à faiblir.
Le cerveau se déconnecte je ne lève pas la tête et ne pense qu'à mettre un pied devant l'autre en m'appliquant à ne pas tomber avec la fatigue.
Concentré, toujours la tête en bas je sens que mes jambes retrouvent du peps, ça y est l'arrête final s'aplatit enfin et le paysage s'ouvre à 360°, le sommet est là, j'y suis ! 4 810m 😍😎
Je prends le temps d'observer tous les sommets avoisinant sous un angle de vue d'avion, c'est beau, on y resterait des heures !
Je m'interroge alors sur les conditions de vols, l'Italie est chargée en nuages, la chaîne du Mont-Blanc fait bagage mais quelques gros sommets comme les Grandes Jorasses indiquent qu'il y a potentiellement du foehn.
De mon côté comme prévu il n'y a pas de vent au sommet.
Un petit check des balises en bas, ça ne semble pas rentrer dans la vallée de Chamonix.
Je me prépare à décoller, mon petit string Kortel tout light de 185gr enfiler, un gonflage et hop je me retrouve en vol côté Italien, le prends le temps d'y faire un dernier tour d'horizon avant de revenir côté français. Les conditions changent vite, je remarque que les nuages bas d'Italie remontent maintenant au niveau du col de Bionassay et débordent même par le col du Dôme du Goûter.
Ça va surement secouer un peu, je suis au aguet mais pas plus de turbulences que ça !
La suite se résume à un long vol contemplatif au-dessus des glaciers de la face Nord du Mont-Blanc avant de poser sur la cible du bois du Bouchet ✨
Une superbe sortie solo qui me tenait à coeur de validée ✅
Satisfait de la gestion de l'effort, du matos et des vivres, reste à travailler le mental sur des efforts longs comme celui-ci, en solo ce n'est pas toujours évident de se rattacher à quelque chose. 
Спорт
Un superbe effort qui témoigne d'une bonne condition physique qui va finalement de paire avec le mental... merci pour ce partage, ce merveilleux vol qui prend tellement plus de saveur avec ce périple pédestre... Et encore grand Bravo!!!
Merci pour votre retour ! c'est en effet une étroite alchimie entre physique et mental. Le vol était un élément clé dans ma motivation en effet !
Bravo Rémi, la grande classe (et super récit, ça donne envie) !
Yesss Manu, merci à toi. J'espère que ça va bien de ton coté.
Ca doit être magique !! 👌👌
Ouiii merci !
Awesome Remi, thanks for sharing this adventure!
Thanks a lot :)
sweeeeet !
Extra, bravo, splendide 😀
Merci :)
Vol de ouf et... c'est stylé de rajoute le récit avec les analyses météo 😋
Merci ! Oui le vol est vraiment magique, même si plutôt impressionnant