Mlle Flottes - 2014
HTML-код
- Опубликовано: 14 мар 2016
- Parmi les vazahas « zanatany » que j’avais retrouvés à Madagascar pour Thalassa il y a dix ans, il est une personne qui m’avait particulièrement touché, Alberte Flottes. Née à Tuléar dans les années 20, elle y a passé sa vie. Le papa était arrivé de Bordeaux après la première guerre mondiale et avait épousé une métisse de la région. La maman, elle, était morte assez jeune et le papa n’est décédé en 1972.
Dans les années soixante, deux de ses sœurs avaient gagné la France. Les autres étaient restés sur place pour veiller sur leur père et sur les biens de la famille. La famille Flottes n’a jamais été riche mais elle a seulement connu une certaine aisance dans les années 50 et 60. Lorsque j’ai rencontré Alberte, en 2004, elle avait déjà 81 ans et vivait avec sa sœur Irène et son frère Armand. Tous trois étaient restés célibataires. Ils ne s’étaient jamais mariés car, m’avait dit Alberte, « dans la petite communauté coloniale de Tuléar, dans notre jeunesse, il n’y avait pas beaucoup de choix… » (photo jointe, Alberte et Irène sur la terrasse de la maison familiale - 2004).
Je suis retourné la voir l’an dernier. Je l’ai alors filmée pendant des heures et de toutes ces images, je n’ai pour l’instant extrait que ce petit montage. Elle est aujourd’hui la dernière de la famille sur la propriété familiale. Armand et Irène étaient plus jeunes qu’elle mais sont tous deux décédés il y a quelques années. Alors que ses sœurs de Bretagne et ses neveux la priaient de « rentrer » en France, Alberte est restée au pays pour veiller sur cette case qui tombe en ruines et sur des terres en friche. Elle aussi pense et rêve en malgache aussi bien qu’en français. Pour survivre, au fil du temps, elle a bien dû vendre quelques bouts du terrain mais celui-ci est encore assez grand et elle ne se verrait pas ailleurs. A 90 ans passés, elle vit avec sa bonne, ses chiens et des centaines d’oiseaux qui ont colonisé les arbres alentour. Pour bien l’entendre, il faut donc tendre l’oreille… RM
Merci pour ces beaux et émouvants témoignages, Zanatany et celui-ci. Une vie qui s'achève dans un pays auquel ces vazahas "zanatany" sont restés farouchement attachés...... Nostalgie et tristesse....
Moi aussi j'ai visionné une vidéo intitulée zanatany hier : ça vous remue au plus profond.
Tant de beauté et de souffrances aussi !
Je suis contente de voir ce reportage car j'habite en France et nous sommes cousines mon grand père avait deux Frères installés à Madagascar un est décédé jeune sans enfant l autre à fondé une famille mon grand père omer flottes parlais souvent de ses frères les flottes au départ étaient des bordelais
J'ai oublié je m appelle Claude flottes et suis la petite fille de omer flottes
superbe tranche de vie hier j'ai regardé votre reportage de 2006 ils sont touchant c'est zanatan .merci pour la vidéo
Triste...Mr Michel, nous sommes en 2021, avez-vous des nouvelles de cette petite dame ?
Bonjour, désolé je n’ai pas vu votre commentaire plus tôt. Malheureusement, Alberte Flottes est décédée il y a quelques mois, à plus de 95 ans…