ETTY HILLESUN _ Une vie bouleversée / Westerbork, Lettre du 24 août 1943 - Voix : Carolyne Cannella

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  • Опубликовано: 21 окт 2024
  • " Et puisque, désormais libre, je ne veux plus rien posséder, désormais tout m'appartient et ma richesse intérieure est immense."
    " Ce qui importe en définitive, c'est l'âme, ou l'être, comme on voudra, qui rayonne à travers la personne."
    " Il y a en moi un puits très profond. Et dans ce puits, il y a Dieu. Parfois je parviens à l’atteindre. Mais plus souvent, des pierres et des gravats obstruent ce puits, et Dieu est enseveli. Alors il faut le remettre au jour."
    " Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstantielle à la vie et de conserver intact, à travers les épreuves, un petit morceau de son âme."
    " Bien des gens sont encore pour moi de véritables hiéroglyphes, mais tout doucement j'apprends à les déchiffrer. Je ne connais rien de plus beau que de lire la vie en déchiffrant les êtres."
    « Après la guerre, à côté d'un flot d'humanisme, un flot de haine déferlera sur le monde. »
    En entendant ces mots, j'en ai eu encore une fois la certitude : je partirai en guerre contre cette haine.
    " En tout lieu de cette terre on est chez soi lorsqu’on porte tout en soi. "
    " Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même. Extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit. Ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue, en amour… Ou est-ce trop demander ? "
    " A chaque nouvelle exaction, à chaque nouvelle cruauté, nous devons opposer un petit supplément d’amour et de bonté à conquérir sur nous-mêmes."
    « Je vais T'aider mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d'avance. Une chose cependant m'apparait de plus en plus claire : ce n'est pas Toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons T'aider - et ce faisant nous aider nous-mêmes."
    Etty Hillesum - Une vie bouleversée (suivi de Lettres de Westerbock)
    *
    Lettre du 24 août 1943 d’Etty Hillesum. Cette lettre raconte une nuit de départ de convoi dans son horreur la plus extrême.
    Etty Hillesum, jeune femme hollandaise, juive, rejoint à la fin de 1942 le camp de Westerbork, camp de transit où sont emprisonnés, avant leur déportation en Pologne, les juifs de Hollande. Elle-même prendra le 7 septembre 1943 un convoi pour Auschwitz, avec ses parents et son frère. Elle y mourra le 30 novembre, à l’âge de vingt-neuf ans. Le destin d’Etty Hillesum est connu par son journal (qui a été édité sous le titre Une vie bouleversée) et ses Lettres de Westerbork. Il a fallu attendre 1981-1982 pour que les huit cahiers qu’elle a noircis soient publiés en français et en anglais sous le titre Une vie bouleversée.
    En grande et lumineuse mystique, son amour et cette foi qui irradie de son être, feront d'elle une lumière de ce camp qu’elle éclaire de sa joie, de sa bonne humeur, des efforts qu’elle entreprend pour alléger le fardeau de chacun. Elle le fera sans jamais s’apitoyer sur le sort qui leur est réservé, ni sombrer dans la détresse.
    Dans "Une vie bouleversée", l'admirable journal tenu en 1941 et 1942 à Amsterdam en pleine persécution, cette jeune femme juive découvrait en elle assez de ressources spirituelles pour continuer à croire en l'homme et à proclamer la beauté de la vie.
    A la mi-juillet 1942 commence la déportation massive des juifs néerlandais. Etty, employée du " Conseil juif ", se porte volontaire pour accompagner les déportés au camp de transit de Westerbork : elle veut partager, mais aussi alléger la souffrance des siens.
    Elle passera un an au camp, d'abord " privilégiée " libre de ses mouvements, puis simple détenue, avant de monter à son tour dans les wagons à bestiaux, un mardi de septembre 1943.
    De ce séjour dans l'antichambre de l'holocauste, nous reste le témoignage des lettres qu'elle envoyait à ses amis d'Amsterdam. "Pour écrire la chronique de Westerbork, écrit-elle, il faudrait être un grand poète. Etty est ce poète qui porte un regard aigu et parfois satirique sur le monde absurde du camp, troupe de victimes livrées à leurs bourreaux, mais aussi société humaine en miniature. C'est peut-être cela l'enfer : une société comprimée sur un demi-kilomètre carré, où une divinité sadique pratique chaque mardi jour de départ des " convois " un aveugle jugement dernier. Mais l'inestimable valeur de ces Lettres de Westerbork tient aussi à l'extraordinaire naturel, à la simplicité qui permet à Etty de passer sans transition de préoccupations quotidiennes à des élans d'amour et de compassion sublimes. Car Etty n'est jamais un témoin détaché. Elle se projette dans tous les êtres qu'elle côtoie et puise pour sa part une sérénité étonnante dans la conviction qui l'habite :
    "il ne s'agit déjà plus de vivre, mais de l'attitude à adopter face à notre anéantissement "
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    / @carolynecannella

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